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blog m kiwaïda

31/01/2023

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Les Dreijer suédois sont de retour, ! En attendant la sortie de leur album en mars prochain, Radical Romantics, la piste "Kandy", offre un hommage sucré, ou toxique, à l'envoûtant et inoubliable "Pass This On" de 2003, il y a 20 ans (Whaou ! On vieilli !) dont les paroles (Paroliers : Karin Elizabeth Dreijer Andersson / Olof Bjorn Dreijer) "I'm in love with your brother / What's his name /" et le clip réalisé par Johan Renck mettant en scène le styliste et drag queen Rickard Engfors, magnétisait par son attraction dans un chalet reclus. "Kandy " rassemble le duo frère et sœur, costumés avec les polyrythmies exotiques, et, cette fois-ci, c'est Karin qui s'offre en miroir, costumée et aliénée. Le double veut se manger. Sortie prévue sur leur label "Rabid Records", l'ancien fameux groupe électronique "The Knife" avait sulfurisé mes nuits et mes jours jusqu'au concert à la Philarmonie de Pars en 2013, il y a 10 ans (Whaou ! On vieilli) Suite auquel, j'avais écrit un article documenté "Les saltimbanques électroniques".

Déjà l'ouverture de l'album "What They Call Us", dont le clip montre une sorte d'entreprise sur la fin, son dernier jour, en implorant ses employés à réparer ce qu'ils ont brisé, la personne qui est venue y travailler : "Peux-tu le réparer, peux-tu t'en soucier ?" donne quelques pistes de ravageuses finitudes bureaucratiques, où plus personne ne veut travailler, pour finir la tête dans une photocopieuse ou se finir comme un petit cinnamon bun passé au micro-onde.

Donc, Fever Ray, leur pseudonyme, annonce Radical Romantics, premier nouvel album depuis plus de cinq ans, qui sortira le 10 mars et présente le mythe de l'amour. Les visionnaires de la pop, jonglent avec les formes séduisantes et terrifiantes, la force et la vulnérabilité, l'anxiété et la sécurité. Parmi les autres coproducteurs et interprètes figurent le duo puissant de Trent Reznor et Atticus Ross (Nine Inch Nails), le DJ et producteur portugais Nídia, Johannes Berglund, Peder Mannerfelt et le projet de danse technicolor de Pär Grindvik Aasthma, et l'artiste expérimental et producteur susmentionné Vessel. Un collaborateur de longue date, Martin Falck, se joint à Dreijer pour créer le monde visuel global de Fever Ray de l'ère Radical Romantics.

Hâte !

Musique Par kiwaïda at 02:06

27/01/2023

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Alice (en tchèque : Něco z Alenky, littéralement Quelque chose d'Alice) est le premier long métrage de l'artiste multiforme tchèque Jan Švankmajer, de 1987 réalisé à partir de l’œuvre de Lewis Carroll.

Fabuleuse découverte, il y a quelques années de découvrir ce film, et tous les autres de cet artiste tchèque. Il y a quelque chose d'inoubliable, lié aussi aux sons étranges, aux précipitations, je me souviens d'un aller-retour entre le muet (le mutisme) et les cris, les bruits des articulations, les gesticulations, et toutes les formes de liquides gustatifs, et les dérèglements notoires de l'histoire d'Alice. Lorsque les marionnettes continuent de bouger, et que le son disparait, on ne peut que contextualiser ce film avec l'histoire de l'artiste pris dans la dictature communiste de 1968 à 1989. Il subit, comme de nombreux artistes une censure, cette sorte de langue coupée, qui est imagée dans ce film d'animation. Il y a aussi dans ses fictions une mise en scène de traumatismes. Beaucoup de ses scénarios ne voient pas le jour et un grand nombre de ses films sont censurés dès leur sortie. Il lui est d'ailleurs interdit de filmer durant 7 ans. La censure communiste a aussi influencé le travail de Jan Švankmajer d'un point de vue formel et thématique : l'animation et le théâtre de marionnettes subissaient moins le joug de la censure que la fiction réaliste.
Jan Švankmajer se tenait à distance de la dissidence et aussi du régime, cette position fut théorisée comme la « double isolation ».
En 1970, il rejoint avec sa conjointe Eva Švankmajerovà, artiste et écrivaine, le groupe surréaliste de Prague. Le surréalisme tchèque se caractérise par ses positions politiques de gauche anti-dogmatiques. Il a été banni dès 1948, suite au putsch communiste, en raison de la publication en 1938 d’un texte de Karel Teige paru dans Surrealismus proti proudu (Surréalisme contre le courant) dans lequel il compare les dictateurs stalinistes aux fascistes. Pour Švankmajer, le surréalisme représente bien davantage une position rebelle anti-totalitaire qu’un courant esthétique.

 Jan Švankmajer explique : « Je n'ai pas vraiment souffert d'être empêché de faire des films pendant sept ans ; je continuais mon travail de plasticien. Je ne suis pas un cinéaste. »

Quelque chose d'Alice fut tourné dans ce contexte historique. À la fin des années 80, la République Tchèque était encore sous le joug d'une dictature communiste qui contrôlait la culture et le cinéma, et n'autorisait que les films de propagande ou pour enfants. Anti-communiste, Jan Švankmajer refusait de se plier à la propagande mais pour voir ses films distribués, il était obligé de se tourner vers les œuvres enfantines. La liberté prise, dans ce film, et même par rapport à l’œuvre de Lewis Carroll, a été possible par le soutien de producteurs étrangers. Sont exprimés les rêves, l’inconscient, le jeu avec les cadres et normes et morales, tout se décale et s'invente dans des bribes de souvenirs d'enfance, où le mélange est possible, de matières, d'organiques, de végétaux, d'objets du quotidien, dans une vétusté très créative, onirique. Ses techniques sont aussi extrêmement variées et font appel aux 5 sens, c'est sensoriel, c'est tactile, et cela touche à ce qui loge dans le secret de notre intimité.

« Mes expérimentations tactiles ont commencé un peu par dépit. Mon premier objet tactile a pris forme peu après que j’ai dû cesser de travailler à mon film Le Château d’Otrante (1973-1979). J’ai fini par refuser de refaire une scène pour obéir aux ordres de la direction de Krátky Film. Comme ce n’était pas ma première confrontation avec la censure consécutive à l’occupation soviétique, j’en suis venu à conclure que je ne pourrais effectivement plus réaliser mes propres films. Cette situation a duré sept longues années, durant lesquelles je me suis consacré à l’étude approfondie du toucher en relation avec l’imagination. Je me suis orienté vers un domaine de création qu’on pourrait presque considérer comme l’extrême opposé du film audiovisuel. Sans cette interdiction, les expérimentations décrites dans ce livre n’auraient probablement jamais eu lieu : voilà pour l’idée selon laquelle les systèmes totalitaires et la censure exerceraient un frein sur la création originale. C’est, en un sens, exactement le contraire. Les difficultés à surmonter et les interdictions à contourner donnent un coup de fouet à la méfiance et à la subversion, ressorts inhérents à toute création digne de ce nom. »



Film Par kiwaïda at 02:53

25/01/2023

ℒε ℳαґé¢♄@ℓ

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Le Maréchal

De temps en temps, il allait remplir sa cruche au cellier.
Il revenait un peu plus gai de saveurs fruitées.
Ce soir-là, plus en profondeur, il descendait à la cave,
comme en lui-même, à la recherche du grave,
et le souvenir d'un vin scellé par le sort,
dans une poussiéreuse amphore.

Sa main tremblait devant la chose,
pour mieux la reconnaître,
il époussetait sa peur bleue, Diable la voici !

Très prisée pour sa contenance et sa lourdeur,
posée sur une étagère, parmi d'autres bibelots de décoration,
une jarre à l'agonie gisait en toute démonstration.

Sur la bombonne de grès, l'artiste a peint sa trace d'un bleu-noir.
La tête blanchâtre ferme le corps ventru, elle est condamnée.
Face à cet abattement, il luttait pour ne point la casser.
Tandis que son appel fut bien de la violenter.

Quand elle est secouée, se fait entendre un son mat.
Quelque chose à l'intérieur, se cogne aux parois, enfermé.

C'est le cerveau du Maréchal.

Si la céramique est bousculée et tombe par mégarde,
ou, si volontairement, elle est brisée, une graine tombe à terre.

Ne surtout pas l'arroser, car voici l'histoire du Maréchal.
Il a vraiment existé, ce n'est pas un conte de fée.
Protégez-vous de cette mauvaise engeance.
Enfants et âmes sensibles, fermez vos écoutilles,
c'est une tempête séculaire, l'histoire va commencer.

Il était une fois, à la cour des ducs, naquit Le Maréchal.
Sous les yeux de son père, tous les espoirs se tournaient,
vers lui.

Subitement, avec son frère, ils deviennent orphelins.
Leur grand-père, déplorable éducateur, montre la voix,
se sentir au-dessus des lois, les crétins sont rois.

Ils vivaient à leur guise, au pied de son désastreux exemple.
Parfois absent, parfois sadique, parfois ludique, surtout lubrique.

Adolescent, Le Maréchal fut envoyé en guerre.
De toutes les batailles, de tous les assauts, il était le premier.
Il pillait, violait, tuait, dans le désordre.
Les cadavres devenaient ses seuls amis, ses amants, ses confidents.
Les royaumes le réclamaient, partout il réussissait.
Médaillé, sans apprendre ni à lire, ni à écrire, cancre tenace,
il ne pactisait qu'avec les hiérarchies délétères.

Adulte, son esprit ne s'élevait guère plus,
il adulait les extrêmes médiocrités.
Capricieux, ses colères sont mémorables,
les tasses et les assiettes se brisent.
Les portes claquent ou se ferment à jamais.

Il prend une femme dont nait aussitôt un garçon.
La malheureuse ne peut plus s'échapper.
Le grand-père meurt et laisse de nombreux châteaux.
Des ruines, des coupe-gorge, des lieux de sectes et de drogues,
de tortures, de prisons sordides, un cartel de corruption,
dont ils deviennent avec son frère, les héritiers.

Le Maréchal inspire les prétentions aux supériorités insolentes.
La transgression est la règle et les erreurs fatales.
Les habitants sont très pauvres, la misère est exploitée.
Les plus démunis ne peuvent plus partir,
emmurés dans le silence, terrés sous la peur.
Les handicapés forment son capital le plus vénérable.
Il parvient à se faire la réputation d'un homme charitable,
les entassant dans quelques demeures insalubres.
La démesure, les hubris des hauts gradés s'y installent,
avec leurs troubles paraphiliques.

Le théâtre est son obsession, dans l'un de ses châteaux,
il impose des décors, habille tout le monde,
masque et défait les amours, dévie les sexualités,
et suscite l'admiration de ses éclaboussures.
Magnificences et somptueuses décadences, il invite et régale,
fait coucher et découche, selon ses envies, selon son propre plaisir.
La destruction et l'obstruction se répètent d'années en années.
Il recompose ailleurs pour raser toute vitalité, d'une terre à l'autre.
Il ne connait que le conflit, l'autre c'est l'adversaire,
lui, il est Le Maréchal, le plus riche, le plus puissant,
le plus attrayant, le plus admirable, le plus merveilleux.
Sous sa superbe et son assurance orgueilleuse et hautaine,
il est le plus affreux, le plus féroce, l'épouvantable, l'ignoble.
Monstrueux et répugnant, pour ceux qui subissaient ses viles actions,
si honteuses, qu'ils ne pouvaient les révéler.

Tyran, il n'hésite pas à tuer qui s'oppose à lui,
qui respire un peu trop, qui expose ses facultés.
Les intermédiaires officient aux basses tâches.
Il scrute dans les coulisses, envoie ses employés au massacre.
Il commissionne des clercs pour enquêter, leurs fait écrire des listes de noms.
Les prêtes-plume s'exécutent et remplissent des liasses,
et des liasses, de parchemins.
Il prend l'argent des autres puis les accuse de voler.

Le travail est si fastidieux, qu'il tue à la tâche, chacun de ses nègres.
Leurs troubles du comportement provoquent des actes inadaptés.
Des cases pour les impécunieux, d'autres pour les les nécessiteux, 
puis pour les nantis, les malades, les créateurs et les exaltés,
les rebelles et les réputés.
Ses aliénés mentaux exécutent son jeu cruel, inventer des fautes ridicules,
chaque jour les écrire et les envoyer, au galop.
Le Maréchal ferre les chevaux.

Des mouroirs surveillés par des milices à son service,
s'élèvent pour ficher ses jalousies, et éteindre toute vie.
Ses châteaux hantés gardent les derniers souffles de tous les affamés.

Son frère l'accuse de dilapider son patrimoine,
de distribuer ses terres au plus offrant,
afin de pallier ses fastueuses dépenses.
Il l'assigne en justice et les châtelains aussi.

Le Maréchal emprisonne les épouses des châtelains.
Ses serviteurs planifient des chantages.
Ils menacent de les coudre dans un sac, avant de les jeter
dans la rivière, si les couples ne renoncent pas.

Les conditions de détention sont macabres,
la privation de soins et de nourriture, les humiliations et les viols,
s'éternisent, sans inquiéter personne.
Les suicides sont évoqués, afin de ne pas ternir la réputation du Maréchal.
Aux dîners mondains, de fausses rumeurs excusent l’indicible,
l'hystérie des femmes, la dysenterie, la lèpre, la peste.

Les innocents s'entassent parmi les criminels, et négocient leur peine,
en espérant ralentir le temps.
Ils deviennent esclaves des truands.

Poursuivi par différents parlements, Le Maréchal opère des transactions,
avec ses adversaires survivants.
Il recherche des subalternes bien éduqués, afin de régler toutes ses dettes.
Il empoche l'argent de la justice et libèrent les châtelains rescapés,
ses nouveaux commis d'office.

Une châtelaine dont le mari est mort emprisonné, se trouve contrainte
d'épouser son frère, afin qu'il renonce à le poursuivre en justice.

Sa mauvaise gestion de ses ressources l'incline peu à peu,
à céder ses parts à son frère et solder ses hommes d'arme.
Son opulent train de vie ne cesse d'entretenir sa réputation
du plus riche Seigneur, son omnipotence et son impudence.

Il excitait la concupiscence des dépravés, des notables, des militaires et religieux.
Sa délectation dans le mal assombrissait peu à peu sa complexion.
Ignorant et sans aucun discernement, il contractait des maladies sexuelles.
Contagieux et contaminé, parfois foudroyé par la fièvre,
inexorable, sa persévérance creusait des entailles plus profondes,
vers une déchéance dont il n'avait cure.

Crédule, il s'entoure de charlatans des sciences occultes,
des alchimistes imposteurs et des magiciens en herbe, qui le flattent.
Il se fait enjôler, son héritage est extorqué en un rien de temps.
Enragé, il se fait diable la barbe bleue, d'un noir absolu,
et se montre lugubre pour attirer l'empathie.

Le Maréchal envoie des hommes enlever des enfants.
Il a des besoins, ses obligés doivent les assouvir,
violer et torturer, égorger ou dépecer.
Tous ses agents doivent assister aux séances.
La terreur est la loi.

Il prend du plaisir à voir les têtes et les membres se séparer,
les sachant morts, ils les embrasse.
Collectionneur, il enferme tout dans ses cabinets secrets.

Le Maréchal se délecte de voir les organes sortir des corps,
tout ce qui est intérieur doit être vu, voir plus encore et toujours plus,
tout voir, être vu voyant tout.
Avoir et posséder, les biens et les hommes, les femmes et les enfants.

Le Maréchal faisait extirper les fœtus des ventres des mères.
Enceinte, sa femme était parvenue à sauvegarder son enfant.
Ainsi, réalisa-t-elle que la fuite serait sa seule survie.
Avec son fils, dans l'anonymat, ils se sont drapés, déserteurs de la folie.

Elle s'enfuie dans un autre pays, change de langue et de nom.
Ils vivront cachés toute leur vie.
De leur bouche, rien ne sera jamais révélé.
De leurs vies passées, ils ne seront jamais guéris.

Personne ne peut prononcer son nom.
Tout le monde doit écrire et le dire à sa place, et le glorifier.
Biographes, romanciers, colporteurs, bouche à oreille,
à pied à cheval, discours, lettres et rouleaux.

Livraison éparpillée des messages avec de l'argent, jusqu'à l'étranger.
Monastères, universités, villes, principautés, royaumes et papauté.
Ses réseaux d’intérêt et alliances passagères nourrissent les hommes d’affaires.
En confortant son estime, Le Maréchal développe sa sujétion et impose ses ordres.

Ses relais administratifs, officiers, sénéchaux et lieutenants,
puis les représentants des villes, font crier ces ordres par les crieurs publics.
Trompettes et cloches, la foule ameutée entend ses textes en langue vulgaire.
Scandés de formules incantatoires, ils fondent l’ordre d’obéir
et l'affichage aux portes des villes et des églises.

Il sanctuarise sa famille, ses ascendants,
et déshérite ses descendants.

Il ne connaissait rien, il voulait tout imiter.
Il s'inspirait des gravures et des coutumes de princes païens.
Mauvais acteur, il mimait la détresse, se faisait victime à la place des morts,
après les avoir mis sous terre.

Les disparitions par centaine alertèrent.
Ses cabinets secrets furent découverts par de curieux avant-gardes,
précurseurs et femmes rusées, ayant eu vent des méfaits divers,
à travers les trous des serrures, ces indiscrets entraperçurent des charniers.

Sachant la fin proche du Maréchal, ses complices passèrent aux aveux,
afin d'être épargnés, et poursuivre son exemple.

Condamné au bûcher, au statut de violeur et tueur d'enfants,
couvert d'ignominies, dégradé et déchu de tout,
il fut étranglé avant le feu, par ses scélérats comparses,
avides d'une plus haute fonction.

Féroce seigneur il y a quelques siècles, riche, laid, terrifiant, entouré de vénaux,
Le Maréchal a bien existé, ce n'est pas un conte de fée.

Aujourd'hui encore, tout ce qui fait la misère,
provient certainement d'un serviteur endiablé, des plus hautes distinctions.

N'arrosez pas la graine.

Il remontait de la cave sans aucune cruche ni bombonne, ni amphore.
Il regardait sa femme et ses enfants, ce jour là il était heureux.
Tel un valeureux commun des mortels, la douceur dure,
il savait l'enfer sous terre, et l'insouciance des nuages, légers,
au bout du monde.

Tous les anciens combattants ne veulent pas que la guerre revienne.

Il dépassait ses peurs et défiait le vent, tel un cerf-volant.
L'artiste paisible, au cerveau trop rapide, s'envolait lentement,
dans ses rêves, rejoindre les cotons blancs.


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Design & poem © Sonia Marques

Art Par kiwaïda at 15:27

24/01/2023

ℒεṧ ℓ@ρїᾔ﹩

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Autoportrait : Dans la peau des lapins d'eau

(Peintures © Sonia Marques)

Art Par kiwaïda at 22:40

19/01/2023

Ш@☂ℯґ ℜαß♭ḯт ℭ♄їᾔεṧ℮ ℤ◎ḓїα¢

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lapeau.jpg

Peinture © Sonia Marques

Lapeau

Dans le zodiaque chinois, voici l'année, 2023, du Lapin d'Eau. Bonne année !

Enseignement Par kiwaïda at 20:30

18/01/2023

Ḻα Vαℊüℯ

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Peintures (extrait) © Sonia Marques


Art Par kiwaïda at 23:24

17/01/2023

ḉαґ℘iηḉнø﹩ яℯ√øłυḉióη

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Carpinchos Revolución (Peintures © Sonia Marques)


Art Par kiwaïda at 15:36

JṲÐℑ†♓

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© Judith Lauand (Mulher fumando (Abraço) 1969 – // Divulgação


© Judith Lauand (Sem Titulo) 1967


© Judith Lauand (Amo-te). Serigrafia



© Judith Lauand (Geométrico)1987


© Judith Lauand (Guache sobre Cartão)





Judith Lauand, a brasileira que fez história na Arte Concreta,
nascida em Pontal, interior de São Paulo, próximo a Ribeirão Preto, Judith começou a carreira na Escola de Belas Artes de Araraquara. Criativa e experimental, ela logo se envolveu com o abstracionismo... O traço concreto de Judith Lauand carrega uma aura sensível, suas composições do início da carreira, nos anos 1950, têm influência de Paul Klee, mestre que Lauand teve contato na segunda edição da Bienal Internacional de Arte de São Paulo, quando foi monitora na mostra.

Leia mais em: https://rciararaquara.com.br/destaques/morre-aos-100-anos-judith-lauand-formada-pela-escola-de-belas-artes-de-araraquara/

e : https://veja.abril.com.br/cultura/quem-foi-judith-lauand-a-brasileira-que-fez-historia-na-arte-concreta/




Art Par kiwaïda at 01:32

14/01/2023

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Forêt noire


Avoir l'air étrangère, tel fut mon lot, mais au milieu d'étrangers.
Une petite carte de la taille des cartes bancaires,
Jésus, j'ai confiance en toi.
Chez un droguiste avec une main en résine, un bras,
un auriculaire, de l'autre main, coupé.
Un petit pierrot de cire qui vient de Sicile.
Le chemin est long, des jambes pendent en haut du tunnel,
le garçon noir sous sa capuche laisse baguenauder ses pieds par-dessus bord.

Au bout du tunnel, des jambes pendent, sans que l'on sache pourquoi,
ni où est le corps, ni à qui est le corps.
Si le bras est en moins, le petit doigt aussi, s'il manque un corps,
la bougie du pierrot blanc est une lumière toujours en devenir.
Marcher sous la chape de plomb, avec lui, il est ma paix, mon départ,
mon glaive et ma dignité.
Ils ont souhaité le conflit, partout la violence, les chars Wagner.
Je plaidais de ne rien faire, quand la guerre fleurit.

Nous arrivons en Écosse, le lac est gris d'un pétrole gelé.
L'hiver nous a déshabillé, les arbres n'ont que des tiges à offrir,
et le ciel tombe sur les gueux.
Incompris et jetés à la case départ, le jeu n'en vaut plus la chandelle.
Détachés, revoir le début, rebute, au loin les cris et les lettres mortes.
Combien d'années ? Autant de toiles d'araignées,
dans les recoins du triangle isocèle.
Et ce couple qui s'ensorcelle, les enfants pieds et poings liés,
le père ignore et trompe.

S'asseoir dans la forêt noire, la voix cassée,
alors que l'aube n'est point levée.
Aux lumières des épiphanies, voir l'impardonnable au goûter.
Du fond des ténèbres, Dieu veut savourer l'amer, il regarde le mal transpirer.
Autant d'années de tromperies, de fausses rumeurs,
d’usurpations d'identité, de manigances infâmes,
tu vois, il voit, nous voyons, Dieu nous voit.
Bas les masques !
Il est la vase croupie, elle est aigrie,
ils sont damnés dans leur bain de fausseté.
Il dédaignent leur souffrance et aspirent devenir aussi extrêmes, les pendus de Tulle,
déjà ils enfantent leurs drames.
Prendre le bien d'autrui, le parcours et l'expérience,
se véhiculer de toc et d'intox, l'enclume des temps maudis.
Âmes défuntes, cendres folies.

Où est la délivrance ? Là face à l'impensable, réunis autours d'un hasard,
suivant la carte du bateleur à l'endroit,
sur notre table.

C'est elle l'artiste le costume bariolé, elle brille et,
est enthousiaste.
À son souvenir, son énergie, sa motivation, elle a fait ce que,
je suis devenu.
J'ai pris sa place, je l'ai usurpée, j'ai pris une femme et lui ai demandé
de me donner deux enfants,
afin de prendre toute la place,
j'ai demandé un véhicule, j'ai demandé Venise,
j'ai fait l'aumône auprès d'une ogresse, j'ai tout obtenu et me voici devant l'artiste,
la papesse à qui j'ai tout pris.

J'ai menti à tout le monde, misérable mendiant, priez pour moi.

Tu n'es point pêcheur, je suis un poisson.
Tu es le poison, je sais le temps long.

Elle a l'air étrangère et je suis son étranger.
Elle a une baguette, elle a un pouvoir.
C'est l'enseignante des bâtons.
Elle tient un soleil, un rond jaune, elle s'amuse de ses reflets.
Sa personnalité revêt de multiples facettes, elle est si habile.
Tant d'années, elle est restée l'enfant, je suis le vieillard et ma femme me mange tout,
mes enfants me tuent au labeur.
Je ne sais plus rien de ces logiciels, les algorithmes me remplacent.
Sa table se dresse devant moi, émeraude et pourpre, tant d'étoiles qui brillent,
elle a toutes les cartes en mains pour réussir son plan.
Je m'en vais au vent mauvais, vers un mauve qui fait mentir le violet.
Loin de la menthe et des sapins verts.

La mise en mouvement est imminente.

Rien ne se fait sans un peu d'enthousiasme.

La famille rampe dans le minuscule carrosse de métal,
enfourne les enfants qui veulent tout prendre,
encore et encore.
Ils s'en vont dans le tourbillon des charognes, noués en pensant devoir renier leur choix.
Dévorés des yeux par les lions, la queue basse ils ramassent leur infortune,
le lierre enserré dans leur cœur.
Lâches comme au premier jour, le désamour les unis,
les enfants les abrutissent.

Nous rentrons par les montagnes, le souffle plus fort, devant cette pente,
ce vide.
Marcher encore, puisque l'or est dans nos bottes.
Passés de l'autre côté du miroir, le lac de pétrole,
Dieu comment as-tu fait ?
Sans révolte comment as-tu distillé le jus de ta bonté.
Patience éternelle, à qui sait attendre, prends pitié de nous,
tourmentés et inconsolés.
Assoiffés, voici les chutes du Niagara, malades, voici les élixirs de vie.

Nous descendons plus bas,
le soir s'empare de notre histoire.
Demain il faudra peindre le jour,
des rayures d'amour, rouge et orangés,
des nappes bleues et dorées.
Nous frapperons fort, la terre va brûler, le ciel sera incendié,
tout sera plus fidèle à toi,
notre chaleur insondable,
notre fièvre indomptable,
notre passion irisera toutes les prostrations.

Debout les diamants, les exercices spirituels armés de désirs.

Nous voici ardents des printemps.

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Design & poem © Sonia Marques

Art Par kiwaïda at 19:04

13/01/2023

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KIS (Peintures © Sonia Marques)

Art Par kiwaïda at 01:00

12/01/2023

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KIS (Peintures © Sonia Marques)

Les "KIS" sont des petites peintures, prononcées "QUICHES". Mais elle sont très très grandes aussi.
Faites de tâches lumineuses, parfois des fantômes de clowns, sortes d'artefacts qui apparaissent, tels des petits visages qui disparaissent aussi, dont la l'expression est d'apporter chacun une idée lumineuse dans la nuit.
Ce sont les traces de personnages qui vivent dans un autre monde, avec quelque chose à révéler.
Les nuances de couleurs sont devenues des palettes de peintures en mouvement, j'ai tout d'abord déposé les couleurs que je souhaitais voir ensemble se juxtaposer. J'aime assez imaginer que ce ne sont que des étincelles, comme si des têtes d'allumettes se frottaient et des flammes de couleurs surgissaient, mais toujours imperméables, se repoussant, tel l'huile et l'eau, non miscibles. Voir vibrer la couleur, et faire danser les visages. S'éclairer à la bougie est une expérience qui donne du charme aux ombres, et si les ombres sont des couleurs, et la lumière d'autres couleurs, les contrastes sont imprévus et bougent un peu, surgissent du fond, tout est opaque et luminescent.


Art Par kiwaïda at 01:06

11/01/2023

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Alice à la neige

Peinture murale (1970) dessinée sur toile (H. 300, L. 470)

© Roland Topor

En ce moment une exposition "Surréalice" se déroule au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, où l'on peut voir une œuvre de Roland Topor, Alice à la neige.

C'est une peinture murale sur toile peinte en 1970 pour le cinéma de la station d'hiver de Flaine, en Haute-Savoie, qui revisite le récit de Carroll en chaussant ses personnages de skis, dans des positions maladroites.
Tandis qu'Alice ne voit rien de la scène, avec son bandeau sur les yeux, une grosse reine couronnée, chaussée, d'une paire de skis, la tête en l'air, ne mesure pas, non plus, les autres individus et animaux chaussés d'une paire de skis, et donc glisse à la catastrophe, toute occupée à regarder un personnage dans le ciel, qui n'est plus sur terre. Ce personnage monté au ciel, regarde la scène en planant, ou semble avoir aussi chuté auparavant, ou bien, s'est-il extrait de la scène, pour ne point en pâtir et regarder, de haut, les péripéties des autres. Peut-être que ce personnage se moque de la reine un peu godiche, il y a d'ailleurs un petit lutin zélé derrière elle qui s’enfuie en vitesse, ou bien tente-t-il, ce skieur planeur, ou cette skieuse qui vole, de guider la reine, pion de l'échiquier, le plus important, celui qui a le plus de valeur. On ne peut guère rebondir, lors d'une partie d'échecs, si l'on perd sa reine au début de la partie. Ainsi, lorsque la reine disparait, on peut penser que la partie est terminée, ou bien va se terminer très rapidement. Il y a un cheval noir au milieu de la peinture, de la scène, juste à côté d'Alice, il semble à lui seul, lui chuchoter ce qu'il se passe. Le cheval noir, pièce de l'échiquier, est le cavalier, une pièce mineure car sa force se réduit au fur et à mesure des échanges de pièces. Le cavalier est souvent la première pièce à entrer en jeu, mais aussi l'une une des premières à disparaître. Un homme au chapeau haut de forme de costume noir agite un serpent avec des ailes, un petit homme de loi. On voit aussi un vautour avec un chapeau haut de forme, un autre homme de loi, pas des plus sympathiques, il rode, mais il est chaussé de skis, donc il peut aussi tomber facilement, selon les collisions. En tous cas, l'animal du vautour est un rapace diurne nécrophage, c'est-à-dire qu'il se nourrit de cadavres d'animaux. On le nomme aussi l'équarrisseur naturel, car en mangeant les cadavres, les animaux morts, il évite la propagation de maladies. L'air de rien, et même s'ils sont signes de la mort qui rode, dans tous les films de Western, les vautours qui planent laissent à penser qu'il y a eu un crime quelque part, ou un décès, les oiseaux vautours font partie d'un écosystème très intéressant. J'imagine qu'Alice, dans cette peinture murale, ne voit rien du spectacle mortuaire, et elle n'est pas chaussée de skis, elle ne risque pas de chuter, ni d'être mangée par les vautours qui rodent, par contre, celles et ceux qui glissent avec des skis... C'est un peu le rêve ou le cauchemars d'Alice. Le canard chapeauté, est le plus grand personnage et il arrive par le côté, prêt à tout dégommer en direction de la reine statique, il suit un autre personnage avec son grand chapeau, au costume noir, assez fier de lui, qui lui aussi arrive tout schuss face à la reine, tandis qu'un Pinocchio, un menteur au long nez, chaussé de skis est déjà tombé par terre, devant la reine, qui semble ne plus pouvoir bouger.
Alice, le personnage de Lewis Carrol, (le romancier anglais, essayiste, photographe amateur et professeur de mathématiques, 1832-1898) dont il a écrit le célèbre roman Les Aventures d'Alice au pays des merveilles (1865) et sa suite, De l'autre côté du miroir (1871) est un personnage initiatique, il conduit des voyage, dont le lecteur, la lectrice, sort grandi. Les métamorphoses sont au cœur des histoires, surréalistes, et les échappatoires, la fuite à ces évolutions, sont le tribu des personnages qui gravitent autours d'Alice, ils passent leurs temps à tenter de s'échapper des transformations en cours et des sortilèges, de toutes les surprenantes situations complètement sorties de toute logique.
Alice de Jan Svankmajer, génie méconnu tchèque, virtuose de l’animation tchèque qui, à la fin des années 80, en a tiré un pur chef-d’œuvre, de visions fantastiques et tiroirs magiques, que j'ai adoré, est présent dans l'exposition... Mais c'est une autre histoire, très singulière et unique en son genre.

L’exposition « Lewis Carroll et les surréalistes » présente plus d’une centaine d’œuvres, peintures, photographies, dessins, estampes mais aussi collages ou éditions couvrant la période allant de 1919 jusqu’à la fin des années 1960.

L’exposition aborde la question des changements d’échelle, des liens texte-image, de la notion de passage, de transgression et d’autorité, de la connivence des mondes animal et humain mais aussi du jeu, de cartes ou d’échecs. Enfin, elle interroge les figures d’Alice telle que les artistes femmes ont pu l’appréhender. Leur regard permet d’élargir les points de vue, à la fois sur la figure carrollienne mais également sur les représentations de la femme au sein de l’univers surréaliste. La scénographie originale et surprenante inclut des spécimens du Musée Zoologique de Strasbourg pour incarner le bestiaire de Lewis Carroll et des surréalistes. Le préambule de l’exposition, tout aussi étonnant, a été confié à l’artiste Monster Chetwynd.

Deux accrochages accompagnent l’exposition. Un contrepoint ludique, expérimental et interactif est proposé avec « ExpériMAMCS #3 : dans les rêves d’Alice », un espace immersif illustré par Amandine Laprun. D’Absurde à Zibou, le dictionnaire surréaliste des collections du musée propose quant à lui de montrer les œuvres en regard de définitions inattendues.

Commissariat : Barbara Forest, conservatrice en chef du Patrimoine au MAMCS et Fabrice Flahutez, professeur à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne et spécialiste du surréalisme


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Pour revenir à Roland Topor (le dessinateur parisien, 1938-1997, peintre, illustrateur, écrivain, poète, dramaturge, metteur en scène, chansonnier, acteur et cinéaste français...) voici ce qu'il écrivait de lui, dans un article du journal Le Monde (du 5 juillet 1982) intitulé :

"Si j'étais... moi" :


Mais enfin, ils s'imaginent quoi, les gens ? Sous prétexte que je dessine des choses horribles et que j'écris des histoires affreuses, ils se figurent que je suis un sale type, un obsédé sexuel, un sadique, un psychopathe, une brute, un malpoli ! Je proteste énergiquement. Je n'ai jamais déterré une jolie morte pour la violenter, ni cloué un bébé à ma porte, ni fourré des tripes fumantes sans mon pantalon. Peut-être de tels personnages ont-ils surgi au détour d'un dessin ou d'une nouvelle, c'est possible. J'ai oublié. Mais je tiens à rappeler que toute ressemblance entre eux et moi n'est que pure coïncidence. Je suis un malheureux mortel fait de chair, d'os et de sang, alors que mes créatures sont imaginaires, et qu'elles ont la chance d'avoir une chair en papier, de l'encre au lieu de sang, et que l'os, c'est celui qui me reste à ronger avec ce que l'on me paie. Toute proportion gardée, Cézanne n'avait pas une tête de pomme, Rubens n'a jamais eu de problème de cellulite, Mondrian ne se peignait pas le visage au carré, et Picasso avait les yeux en face des trous. Loin de moi la tentation de me comparer à ces trop illustres confrères, mais la coupe est pleine, faut qu'elle déborde.
Une femme me quitte ? On me dit avec un clin d'oeil complice : "Tout de même, ça ne doit pas être facile de vivre avec toi. Avoue que tu la battais ?"
Je rencontre des amis ? Ils s'écrient : "Tiens, on a vu un rat crevé dans le caniveau, hier, il avait la tête tout écrabouillée : on a pensé à toi !" Charmant. Au retour des vacances ? "Dommage que tu ne sois pas venu à la mer avec nous, il y a eu plein de noyés, tu te serais amusé !"
J'ai droit à la récolte de tous les évènements sordides, de toutes les anecdotes nauséeuses, de tous les faits divers macabres, et cela avec un bon sourire d'humaniste essayant de comprendre "la bête".
Aux vernissages, il n'est pas rare que je sois abordé par des inconnus : "C'est drôle, vous ressemblez à vos dessins !" Et si, malgré mes dénégations, la conversation se poursuit, elle prend cette tournure : "Je parie que vous aimez faire l'amour avec des animaux ? Non ? Vous préférez les plaisirs plus raffinés ? Solitaires ? Sadique ou masochiste ? Vous aimez vous faire coincer les parties génitales dans une porte, non ? Alors c'est les putes ? Je parie que vous êtes toujours fourré rue Saint-Denis ? Ça doit vous revenir cher avec ce que vous leur demandez ? La merde ? Vous mangez de la merde, non ? Tiens, bizarre ! Vous avez un curieux rire. On a un ami qui rit comme vous, il faut qu'on vous le présente, vous irez très bien ensemble. Il est fou des petites filles. Oui, six, sept ans, pas plus..."
Impossible de les arrêter, ils sont intarissables. Ils ont tellement de vilaines choses en tête qu'ils ont besoin de se soulager, c'est naturel, mais ils me donnent la chair de poule. Et puis, ce qui les fait enrager, c'est que moi, avec leurs idées malsaines, soigneusement refoulées, je gagne ma vie. Ils en deviennent chèvres ! (...)
Ah, je serais chouette si j'étais moi ! Si j'étais comme les gens m'imaginent ! Un être ignoble, à peine humain, la bave aux lèvres, la morve au nez, le sexe à l'air, le rasoir à la main, barbouillé d'excréments, grouillant la vermine, la panse tendue sur d'immondes aliments, l'haleine putride capable de pulvériser tous les alcootests, la tête à la place du cul, et la cœur baignant dans la vessie. Je dois confesser qu'il m'arrive d'éprouver des regrets à me voir banal comme je suis : j'ai l'impression d'être un imposteur, un humoriste indigne de sa réputation. Si j'étais le moi que les autres imaginent, si je ressemblais à leurs fantasmes, je serais plus proche du public, j'en ferais partie. Il est tellement merveilleux, le public ! Non ?



Art Par kiwaïda at 16:03

07/01/2023

ḠαLℯттε ⅾ℮ṧ ґøḯ﹩

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Photographies et galette (© Sonia Marques)


Art Par kiwaïda at 19:03

06/01/2023

ƒè♥℮ṧ

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Un peu de fèves en porcelaine... trouvées dans le jardin de la villa Teien de Tokyo...


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Internet Par kiwaïda at 22:35

04/01/2023

✝εiεη à ✝øкƴ◎

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Le musée d'art métropolitain Teien de Tokyo est réputé comme un joyau de l'architecture Art Déco au Japon.


L'extérieur du bâtiment présente un design moderne avec des influences de l'architecture moderniste.
Sur le côté sud du bâtiment se trouvent la vaste pelouse, le jardin japonais et le jardin européen.



Les murs du hall principal du premier étage sont composés de noyer, la pièce est élégance et majestueuse. Les 40 lumières et les ouvertures cintrées dans le plafond sont symétriques dans le style Art Déco.




La vaste salle à manger du premier étage, qui servait de cadre aux repas avec les invités, donne sur le jardin. Le lustre est une œuvre de René Lalique intitulée "Ananas et grenades".

 



   
La porte vitrée de l'entrée principale est créée par René Lalique spécialement pour ce bâtiment. La mosaïque de pierre naturelle au sol a été conçue par le Bureau de construction du ministère de la Maison impériale, qui était responsable de la conception du bâtiment et de la supervision du processus de construction.
Dans l'antichambre reliant le hall principal et le grand hall se trouve la Tour des Parfums, créée par Henri Rapin, qui a conçu et réalisé une grande partie du décor de la résidence.










La véranda, qui était utilisée exclusivement par le prince et la princesse Asaka, offre une vue magnifique sur la pelouse et le jardin japonais. Le sol en damier est en marbre japonais.




Le bureau du prince Yasuhiko au deuxième étage. On dit que cette étude était également l'une des préférées de l'homme d'État japonais Yoshida Shigeru, qui résida dans le bâtiment pendant sept ans à partir de 1947, d'abord comme ministre des Affaires étrangères puis comme Premier ministre. Le mobilier et la moquette ont été dessinés par Henri Rapin.


La peinture murale au-dessus de la cheminée de la Grande Salle à Manger est une œuvre d'Henri Rapin. La pièce présente également des motifs de fruits et légumes, comme le motif végétal d'Ivan-Léon Blanchot sur le papier peint des deux côtés du mur.





Le salon du premier étage est somptueux, avec un décor des artistes René Lalique et Max Ingrand.










Les komainu, gardiens, 2 statues trônent de chaque côté des escaliers. Mi-chien mi-lion, les Komainu protègent les temples japonais depuis des siècles. Une tradition héritée de l'empire chinois au Ve siècle.


  
L'escalier principal situé au centre du bâtiment mène au deuxième étage, à l'ambiance Art déco japonisante. Les garde-corps et les murs d'allège de cet escalier sont en marbre blanc, brun et noir.




L'annexe, qui a ouvert ses portes en 2014 avec l'artiste contemporain Sugimoto Hiroshi comme conseiller. Cela a permis des expositions à grande échelle, le musée accueillant une variété d'expositions qui utilisent à la fois le bâtiment principal et l'annexe.



Alliance franco-japonaise

L’architecte en charge de la construction de la villa, Gondo Yokichi, dépend du Bureau des Travaux de la Maison Impériale mais la décoration des pièces principales est confiée à des artistes français : Henri Rapin, le verrier René Lalique (1860-1945), le sculpteur Ivan-Léon Alexandre Blanchot (1868-1947), le peintre et verrier Max Ingrand (1908-1969) et le ferronnier d’art Raymond Subes (1891-1970). Le luxe des matériaux employés, la préciosité des techniques et la place prépondérante des motifs végétaux géométrisés sont caractéristiques du style Art Déco. Henri Rapin propose une décoration totale jusque dans les moindres détails : papiers peints, sols en mosaïque, radiateurs, luminaires, portes et poignées, meubles, miroirs, parquets marquetés… Bien que la villa avec ses balcons, ses terrasses et son jardin d’hiver soit de style occidental, certains éléments d’architecture et de design purement japonais (un tokonoma, un plafond en cyprès, des motifs de genjiko et seigaiha sur des radiateurs…) sont présents dans certaines pièces des parties privées du palais. La palais Asaka est le fruit d’une parfaite collaboration entre designers, artistes, architectes et artisans japonais et français.

De verre et de bronze

Le verre est très présent dans la décoration. Les portes d’entrée en verre du palais sont l’œuvre de Lalique. Pour celles-ci, il exécute quatre immenses vantaux en verre gravé. Chacun comporte un bas-relief avec une grande figure féminine. Il met en application des conceptions assez nouvelles de l’Art Déco en utilisant le verre dans l’architecture pour édifier des cloisons translucides et créer des jeux de lumière. Il réalise également des immenses chandeliersdentelés pour le salon et des luminaires aux motifs de grenades et d’ananas dans la salle à manger. Dans le salon, des portes en verre gravé de Max Ingrand sont surmontées des tympans ornementaux en fer forgé de Raymond Subes. Les pièces d’apparat du 1er niveau regorgent de bas-reliefs de Blanchot, de portes en bronze sculpté de Max Ingrand et de peintures d’Henri Rapin. Dans l’antichambre qui précède le grand salon, Henri Rapin a fait installer au centre de la pièce un objet intrigant et charmant à la fois : une "Tour de parfum". Cette fontaine fabriquée à la Manufacture Nationale de Porcelaine de Sèvres diffusait d’agréables parfums dans toute la pièce.

Histoire :

En 1923, le prince Yasuhiko Asaka, le plus jeune de huit enfants, étudiait à l'Académie militaire en Europe lorsqu'une grave blessure dans un accident de voiture l'a forcé à rester sur le continent. La « princesse Fumi », huitième fille de l'empereur Meiji et épouse du prince, a voyagé pour être avec lui durant sa convalescence, et ainsi le couple a passé plus de deux années ensemble à Paris. C'est au printemps 1925 que se tient à Paris l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, également appelée « Le Style 1925 », qui s'étend sur plus de cinquante hectares en plein cœur de la ville, depuis l'Esplanade des Invalides, le long du Pont Alexandre III, jusqu'à l'entrée du Grand Palais et du Petit Palais.

L'exposition parisienne donne son nom au style Art Déco et conquiert le cœur d'un prince et d'une princesse qui promettent, une fois rentrés au Japon, de construire une maison de famille dans le pur style Art Déco.

La villa a été achevée à Shirokanedai, le quartier aisé au sud-ouest de Minato, Tokyo, en avril 1933, lorsque les premiers cerisiers étaient en fleurs. Ils y ont régné pendant 14 ans, puis la villa a été utilisée comme résidence publique du Premier ministre, puis pour les invités de l'État.

En 1981, le terrain et la maison sont devenus la propriété du conseil métropolitain de Tokyo, ouvrant au public en tant que musée en octobre 1983. L'orfèvre et verrier français René Jules Lalique a été chargé de fabriquer les portes en verre pressé qui mènent à la maison : une figure de femme en pied, debout avec une longue robe lisse jusqu'aux pieds et deux grandes ailes déployées vers le ciel, multipliées par quatre, une allitération visuelle de vigueur et d'équilibre angélique. « Ananas et grenades » est le titre des lustres de la Grande Salle à manger, réservée aux fêtes avec invités, toujours dessinée par Lalique. La Tour des Parfums et ses sept chambres ont été imaginées par Henri Rapin, architecte d'intérieur très en vogue à l'époque. Etc. Dans plusieurs pièces, les radiateurs présentent des motifs japonais traditionnels de poissons, de créatures marines ou de « vagues bleues de l'océan ». Un noble mélange de style européen et local.

Le bâtiment du musée d'art métropolitain Teien de Tokyo était donc la résidence du prince Asaka Yasuhiko et de sa famille de 1933 à 1947. Le prince, qui a étudié à l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr en France et qui s'est rendu aux États-Unis en 1925, était très amoureux du mouvement Art Déco. Bien que beaucoup des intérieurs aient été conçus selon les plans présentés par Henri Rapin, l'architecte principal du bâtiment lui-même est attribué comme Gondo Yukichi du bureau des travaux de la maison impériale. Après la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment a servi de résidence officielle du Premier ministre (1947-1950) et de résidence d'État (1950-1974). La résidence a été ouverte au public pour la première fois en tant que musée en 1983. Teien signifie jardin japonais, et le musée porte ainsi son nom parce que le bâtiment est entouré d'un jardin et de sculptures.


Art Par kiwaïda at 21:38

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À gauche, le cerf volant de l'artiste américain Tom Wesselmann (Blonde Kite), pour sa femme Claire, créé en 1988,
et, à droite une broche de Tom Wesselmann, en Bakélite, dans ma main...
(Photographies © Sonia Marques)
C'est un beau cadeau.
Et, ci-dessous, un dessin préparatoire de l'artiste (Tom) de son cerf-volant nommé "Blonde Kite" (sur carte postale)


(●♡∀♡)  (♥ω♥*)

⊆♥_㇁♥⊇    (●♡∀♡))ヾ☆*。




© Peinture de Tom Wesselmann, année 70 (Claire naked)



Des photos de Tom Wesselmann avec sa famille et ses tableaux, ou dans son atelier, avec sa femme Claire Wesselmann...

(´・` )♡    ლ(́◉◞౪◟◉‵ლ)

◟(◔ั₀◔ั )◞ ༘♡     φ(゚ ω゚//)♡


Tom Wesselmann (1931-2004)


Peintre américain aujourd’hui considéré comme l’une des figures majeures du Pop Art américain, il appartient à la première génération du mouvement Pop Art dans laquelle il occupe une place bien à part avec une imagerie provocante, mais qui échappe subtilement à la vulgarité. C’est avant tout séduction, plaisir et sensualité qui se dégagent des nus de Wesselmann, qu’il puise son inspiration dans l’iconographie de l’imagerie publicitaire et de la société de consommation ou dans la pure tradition de l’histoire de l’art. Après des études de psychologie puis d'art à Cincinnati, Wesselmann s'installe à New York où il intègre la Cooper Union. Comme bon nombre de ses confrères, il débute sa carrière dans le dessin animé, puis décide de se consacrer totalement à la peinture à la fin des années 1950. Dans les débuts de sa manière pop, il réalise des assemblages, notamment des collages qui reflètent comme beaucoup d'oeuvres de cette époque la vie quotidienne de la société de consommation américaine. Puis, il évolue et se met à intégrer dans ses oeuvres des éléments en relief ou des moulages en plastique tout en gardant la référence publicitaire en premier plan. Très rapidement, il s'oriente vers un thème spécifique qui deviendra sa marque personnelle. Dès 1961, il crée sa série des « Great American Nudes », des images peintes de femmes nues traitées en contours nets, représentatives de la silhouette féminine américaine, à l'allure dite « glamour ». Le tout sur un fond d'éléments types de la vie quotidienne. Ses papiers découpés font penser à ceux de Matisse réalisés à la fin de sa vie. Il va même jusqu'à intégrer des créations du maître moderne dans ses propres réalisations. Wesselmann possède une œuvre d’estampes prolifique. Tourné particulièrement vers le médium classique dans les années 1960 et les années 1970, c’est à partir de 1980 qu’il a commencé à s’intéresser sérieusement aux techniques d’estampe pour s’y consacrer de façon quasi-exclusive, que ce soit en œuvres lithographiques ou sérigraphiques. Souvent de taille très importante, les images pop de Wesselmann se prêtent naturellement à cette technique, ce qui permet des résultats brillants, frais et iconiques. Réintroduisant la figure dans son œuvre, l’artiste reprend les codes de la société de consommation et des publicités, mais en les détournant de leur fonction première. A l’instar de ses comparses Andy Warhol ou Roy Lichtenstein, Wesselmann révèle un regard ironique et critique sur le fonctionnement de la société consumériste contemporaine. Wesselman a participé à un nombre considérable d'expositions collectives, notamment celles consacrées au mouvement Pop Art aux Etats-Unis telle que « Pop goes East » en 1963 au Musée d'art contemporain de Houston ou encore la « Young America 1965 » au Whitney Museum et dans le monde entier, mais encore aucune rétrospective majeure ne lui a été consacrée en France. L'œuvre de Tom Wesselman se divise en deux séries majeures, les grands nus féminins et des natures mortes (Still life), des sujets d’étude très différents dessinés avec ou sans contour, et pourtant de ces images diverses et variantes, la singularité du trait et des couleurs est toujours sublimée et marque de façon évidente l’unicité d’un artiste résolument reconnaissable. Avec des Nudes, Wesselmann rend hommage à la tradition du « nu » en peinture via différents supports : dessins, « metal works » , sérigraphies…Dans cette farandole de nus, se distinguent notamment ses modèles favoris issus de sa célèbre série des « Great Amercian Nudes » commencée en 1961 – année de sa première exposition personnelle. Ses images peintes de femmes nues sont généralement traitées en contours très nets, le tout sur un fond d'éléments types de la vie quotidienne. Dès 1961 se succèdent des femmes prénommées Monica, Kate, Vivienne ou Judy, toutes représentatives de cette silhouette féminine américaine spécifique à l’allure dite « glamour ». D’abord représentées dans des poses alanguies et suggestives sur un fond publicitaire, ses modèles féminins vont s’assagir. En témoigne sa série en édition limitée intitulée « Monica sitting with Mondrian » où une jeune femme nue est représentée sur un fond reprenant le célèbre tableau de Mondrian « Composition en rouge, bleu et jaune » qui inspira également une collection au couturier Yves Saint-Laurent. Ce faisant, Wesselmann reste fidèle à une caractéristique du mouvement Pop Art, celle de se réapproprier des compositions célèbres pour les désacraliser d’une certaine manière. La dimension érotique est constamment présente dans ses nus aux formes planes et simplifiées. L’artiste met l’accent sur la bouche, les seins, les hanches et les cuisses à la façon d’images publicitaires. Ses modèles sont à la fois provocants et dépersonnalisées. Certaines silhouettes sont représentées le corps bronzé. Sur ce dernier se découpent alors des marques plus claires du bikini : les éléments anatomiques sont mis en évidence et contrastent avec les traits du visage presque absents hormis les lèvres.


Art Par kiwaïda at 20:48

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Dessins, et photographies © Sonia Marques

Art Par kiwaïda at 20:40

30/12/2022

ℬ☮ℕℵ€ ѦℵℕÉ€ 2023

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À la souris un soir de pluie !  (© Sonia Marques)

Art Par kiwaïda at 21:47

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Fellini des esprits

A partir de "Huit et demi", le cinéma de Federico Fellini a pris une nouvelle direction, s'éloignant du réalisme pour intégrer des manifestations de l'imaginaire. Ce tournant a été favorisé par sa découverte de la pensée de Carl Jung. Les films à venir de Fellini vont se faire l'écho de cette vision du monde, à commencer par "Juliette des esprits". Le maestro fréquentait des parapsychologues, faisait tourner les tables et consultait l'oracle ancestral chinois Yi Jing. En explorant sa passion pour ce qu'il nommait le "mystère", ce documentaire propose un portrait de Fellini hors des sentiers battus, éclairé par les témoignages d'universitaires, de proches, et illustré par les propres dessins du cinéaste et les extraordinaires images de ses films.


Documentaire de Selma Dell'Olio, sur les filmes de Federico Fellini, à voir sur Arte (1h 40min)
Titre original : Fellini degli spiriti

Magique !

Film Par kiwaïda at 00:01

29/12/2022

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© Dorothy Iannone

Dorothy Iannone

L'artiste Dorothy Iannone, qui célébrait sans vergogne l'expérience sexuelle féminine et combattait la censure, est décédée à l'âge de 89 ans ; sa mort a été confirmée dans un post sur Instagram par sa galerie parisienne Air de Paris. "L'amour et la liberté sont au cœur du travail de Dorothy Iannone depuis six décennies, avec toute leur force jusqu'à sa mort inattendue hier", a déclaré la galerie dans un communiqué. "Elle nous manquera profondément en tant qu'artiste originale, un être humain intellectuel et engagé, une amie très aimante, amusante et compatissante."
Iannone est né à Boston, Massachusetts, en 1933 et s'est spécialisé en littérature américaine à l'Université Brandeis. Selon un CV publié par Air de Paris, Iannone a commencé à travailler "en tant que peintre autodidacte" en 1959. Elle a ensuite commencé à expérimenter divers médias, à cheval entre le dessin graphique, le collage, la vidéo et la sculpture qui s'est ensuite inspirée des fresques égyptiennes et des mosaïques byzantines. Une série d'œuvres réalisées en 1968, telles que Ease at the Helm, mêle croquis au feutre et imagerie Polaroid. Entre 1961 et 1967, Iannone et son mari James Upham ont voyagé à travers l'Europe et l'Asie, ajoute la galerie. Ils ont vécu et travaillé plusieurs mois d'affilée dans divers endroits, dont Kyoto au Japon. A Kyoto, elle commence une série de collages. Dans ses œuvres influencées par l'art du papier traditionnel japonais, les éléments orientaux et les peintures de l'école de New York, différentes formes et cultures sont liées entre elles.

Voir un choix de ses oeuvres sur le site de sa galerie

Après des études de droit puis de littérature, Dorothy Iannone commence à peindre. Son premier éclat date de 1961 : elle engage un procès contre le gouvernement américain qui interdit encore le roman de Henry Miller Tropique du Cancer, paru en France en 1934. Influencés par l’expressionnisme abstrait, ses débuts artistiques témoignent d’une grande maîtrise plastique, mais c’est en s’écartant de l’abstraction qu’elle ouvre sa voie personnelle, liquidant la matière picturale au profit du récit et de son expression graphique. Textes, figures et ornementation exubérante se bousculent jusqu’à la saturation, comme chez beaucoup de singuliers de l’art.Dorothy Iannone prône implicitement l’égalité des sexes et explicitement la roborative vertu de l’activité sexuelle, entre expérience vécue et célébration mystique. Au début des années 1960, elle cofonde et anime une galerie à New York. En 1966 elle rencontre Robert Filliou sur la côte d'Azur, puis Emmett Williams à New York à la fin de la même année. Le dessin de Dorothy Iannone prend vite la forme illustrative dont elle ne se départira jamais. Caractéristique notable, à partir de 1966, qu’ils soient conviés nus ou habillés, l’artiste dévoile délibérément les organes génitaux de ses personnages. Cette excentricité prend un tour irrévérencieux quand, dans sa série de figurines intitulée People, elle campe le portrait du président Johnson, de Robert et Jackie Kennedy en pleine guerre du Viêt Nam. Ses propres démêlés avec la censure surviennent justement en 1967 lors d’une exposition personnelle à Stuttgart, intégralement confisquée par la police qui réunit un tribunal de critiques et d’historiens d’art. Ces derniers réfutent finalement le caractère pornographique imputé aux œuvres en alléguant divers exemples artistiques extra-européens, références corroborées par les nombreux voyages que fait Iannone à cette époque, notamment en Inde. Invitée par l’artiste Dieter Roth à participer à une exposition de groupe à la Kunsthalle de Berne en 1969, elle sera encore confrontée aux mêmes problèmes, cette fois à cause des autres participants et du maître des lieux, Harald Szeemann qui lui demandèrent de couvrir ces sexes omniprésents dont la vue les incommodait. Le travail de Dorothy Iannone est autobiographique, sa rencontre avec Roth, à la fois muse et amant, constitue un repère décisif dans sa vie personnelle et un motif inlassablement repris dans son œuvre, qui prône implicitement l’égalité des sexes et explicitement la roborative vertu de l’activité sexuelle, entre expérience vécue et célébration mystique.

(Texte du conservateur Frédéric Paul)

Art Par kiwaïda at 19:08

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