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samedi 10 décembre 2022

¢αℓ∂ø √εґ∂ε














Photographies © Sonia Marques

Mon orchidée zébrée rose aux cœurs jaunes se porte bien cet hiver, de quoi offrir une note particulière aux froids. Elle se trouve lire une édition de belle facture, celle de Phaidon, qui rassemble des recettes de cuisine portugaise. La couverture est particulière, une surface en relief, pour simuler les carreaux de céramiques. L'approche du chef cuisinier Leandro Carreira est de contextualiser ses recettes régionales et typiques, dont je reconnais les préparations et m'évoque des souvenirs localisés, affectueux ou d'une inquiétante étrangeté, dans sa familiarité (comme dirait Freud), tout en découvrant d'autres recettes traditionnelles, inconnues. Sa recherche, de deux années et demi, fut un défi, lui-même n'étant pas écrivain, comme il le dit si simplement, afin de récolter toutes ces pièces tel un puzzle, en fédérant sa famille, ses amis. Officiellement le plus vieil État-nation d'Europe, le Portugal a rapporté toute une variété de produits, au fil de ses explorations et de son expansion : pommes de terre et sucre venus des Amériques ou épices d'Indes... Pendant la grande partie de son histoire, le Portugal, nous décrit le chef cuisinier, a été un pays pauvre ayant peu accès aux ingrédients raffinés. La population se nourrissait d'aliments rejetés par la monarchie et les élites : pain rassis, mauvais vin, parures, légumes et abats d'animaux. Mais, de ces obstacles, l’ingéniosité ne pouvait que fleurir et certain de ses plats traditionnels, comme l'Açorda (une soupe de pains) ou le Sarrabulho (ragoût d'abats de porc) témoignent de cette tradition profondément ancrée. Le pays adopta très tôt, par nécessité, une alimentation fondée sur l’anti-gaspillage.

Riches d'exemples, l'histoire décrite, par région, en passant par le commencement de l'Ibérie, du postulat du livre "Le radeau de pierre" écrit en 1986 par José Saramango, où il y a ce phénomène géologique étrange, celui du flottement du Portugal, à la dérive dans l'océan Atlantique. Toutes les questions de division ibérique (l'Espagne et le Portugal, intimement liés et divisés) forment ses tribus, aux régimes alimentaires similaires, depuis les phéniciens et les Grecs, ces marins qui atteignaient la péninsule ibérique, il y a 3000 années. Puis les Romains (blé, vin, huile d'olive), puis les Maures (riz, canne à sucre, amandes, caroube, fleur d'oranger, artichauts, épinards, asperges, céleris, lupins, aubergines, cumin, poivre, clous de girofles, gingembre...), les Juifs (semoule, beignets de légumes, ragoût de viande, pois chiche, feuilles de chou verts) sans oublier ce que les portugais importaient du Japon (tempura, poissons salé, oléagineux enrobés de sucre...) Le pays, depuis la Rome aux 7 collines de la capitale Lisboète, nommée par Jules César Félicitas Julia Olisipo, outres les grandes découvertes, son identité est soumise aux différents épisodes d'assimilation et acculturations, d'intégration et d'exclusion. Ce qui donne cette particularité aussi universelle que nationale, dans sa cuisine, transmise de générations en générations. Sa richesse et sa diversité sont le fruit d'un équilibre entre divers modes de vie, fermiers, pêcheurs, monastiques et aristocratiques, d'influences d’origines de terres lointaines.

Il me sera difficile de concocter certains mets, dans ce livre, bien que recréer, par ces recettes, les plats, comme le caldo verde, ou ceux de viandes, seront des défis, dans ma petite cuisine de fortune. Parcourir ce livre permet ainsi, aux ibériques (comme moi) de se souvenir des plats et étranges traditions, si différentes de celles du pays où l'on vit, ici, en France, où les méconnaissances perdurent de ces riches cultures. C'était pourtant la saison culturelle entre la France et le Portugal, préparée entre 2020 et 2022. Elle devait souligner la proximité et l’amitié qui lient les deux pays, incarnées notamment par la présence en France d’une très importante communauté luso-descendante, et au Portugal d’un nombre croissant d’expatriés français, deux communautés dynamiques, mobiles et actives, qui constituent un lien humain et culturel exceptionnel entre les deux pays. Je suis luso-descendante, artiste et professeure en école d'art nationale, et j'observe, que dans mon pays, en France, nous pouvons encore subir de mauvais traitements et de l'exclusion, en raison de nos origines. Nous avons tous le souhait qu'il en soit autrement, avec nos apports intellectuels et artistiques, et malgré la générosité, les gestes, la bienveillance, les parcours inédits et dont l'intégration est remarquable. Mais la réalité est là, et nous ne pouvons la dénier, ni détourner le regard de ce que, nos aînés, nos camarades, nos amis, et ceux qui ne sont ni nos amis, ni ne font partie de nos connaissances, subissent de mauvaises rumeurs, à l'égard des luso-descendants, par ignorance, plus que par racisme, osons-nous l'espérer, et par élégance, en éludant soigneusement les pires affres. Il y a une large part de méconnaissances, dont je qualifierai plus, une forme de restriction de l'intelligence (celle de l'adaptation et du sensible). Elle empêche donc, de penser, de façon plus ouverte, et d’accueillir un peu plus de l'universel dans le local. Si à mon âge avancé, et dans ma profession, j'ai encore dû subir des violences liés à mon nom de famille, celui de mes parents, de mes ressources, ce n'est nullement dû à mon mode de vie pauvre, c'est dû à cette ignorance, l'idée que le mode de vie pauvre est significatif de pauvreté culturelle, hors, dans mon cas précis, c'est une grande richesse, et seule la médiocrité veut l'ignorer, la désintégrer du corps social, oublier le parcours, les formations, l'intelligence et les enseignements, la transmission des savoir faire. Comme la cuisine, le don d’ingéniosité s'instigue dans l'apprentissage de l'anti-gaspillage, d'énergie, de matériaux, d'effort aussi (ne pas se disperser inutilement) et ce don est l'apanage des modes de vie pauvre, d'une richesse humaine et d'expériences assez rares et précieuses.

Merci et que l'hiver nous réchauffe un peu, toutes ces recettes sont économiques et douces, mais je ne garantie pas de réussir à tous les coups. Je vais devoir me réconcilier avec certains goûts, où, enfant je maugréais sur les soupes aux choux, fraîchement confectionnées par ma mère, des légumes du jardins, en pêchant soigneusement, les petits insectes, qui nageaient, pour les disposer de côté de mon assiette, et en espérant ne pas être démasquée de toute cette micro-collection, digne des petits artistes en herbe. Mais j'étais démasquée, évidemment, devant la précision de mon activité, il ne manquait que la nomenclature de la collection : mes petits nageurs choux. Lorsque l'on est petit, les détails nous apparaissent plus importants. Artiste, j'ai gardé quasiment toute la définition des détails de mon enfance. Ils sont toujours aussi importants et confèrent à la grande histoire commune, un ciselage, qui frise avec la dentelière.

Noël c'est celui de l'enfance, du réconfort, de festivités après des semaines de restrictions, d'ascèse, mais c'est surtout une fête des esseulés, une communion des personnes isolées, et de leurs enfants.


Présentation du livre :

Avec une cuisine variée à l’histoire passionnante, le Portugal est une destination de choix pour tous les amoureux de gastronomie. Portugal : Le Livre de cuisine rassemble des recettes venues de toutes les régions du pays, des plats à base de poissons et de fruits de mer de l’Algarve aux ragoûts réconfortants de la vallée du Douro en passant par les célèbres pâtisseries lisboètes. Chef réputé, Leandro Carreira a réuni plus de 550 recettes traditionnelles faciles à reproduire à la maison et qui reflètent toute l’ampleur et la diversité de la cuisine portugaise, un pays dont l’influence gastronomique s’est répandue bien au-delà de ses frontières.

mercredi 11 mai 2022

ℳαґⓠʊ℮ṧ

(ci-dessus > Édition de l'artiste David Hockney : The Arrival of Spring, Normandy, 2020)

Ode à la solitude...

À l’aube de ses quatre-vingts ans, David Hockney a recherché pour la première fois la tranquillité à la campagne, un lieu où observer le coucher du soleil et le changement des saisons, un endroit où tenir à distance la folie du monde. Ainsi, lorsque la Covid-19 et le confinement ont frappé, cela n’a pas changé grand-chose à la vie à La Grande Cour, la ferme normande plusieurs fois centenaire où Hockney avait installé son atelier un an auparavant.

On ne reporte pas le printemps est un manifeste qui célèbre la capacité de l’art à divertir et à inspirer. Il s’appuie sur une multitude de conversations et de correspondances inédites entre David Hockney et le critique d’art Martin Gayford, son ami et collaborateur de longue date. Leurs échanges sont illustrés par une sélection de peintures et de dessins inédits réalisés par l’artiste sur son iPad en Normandie, en lien avec des œuvres de Van Gogh, Monet, Brueghel et d’autres encore.

Constamment poussé à aller de l’avant par son enthousiasme contagieux et son sens de l’émerveillement, à contre-courant depuis toujours, mais très populaire depuis soixante ans, Hockney ne se préoccupe pas de l’opinion des critiques. Totalement absorbé par son environnement et les thèmes qui le fascinent depuis des décennies: la lumière, la couleur, l’espace, la perception, l’eau, les arbres, il a beaucoup à nous apprendre, non seulement sur notre façon de voir… mais aussi sur notre façon de vivre.

*

Très belle édition, les verts sont lumineux, un beau travail graphique du passage entre l'écran, la couleur additive et l'imprimé, le papier, la couleur soustractive, j'apprécie le peintre et la qualité pédagogique de sa vision picturale, cultivée, plein d'humour et sans complexe, mais respectueux de ses apprentissages et ses enseignements.

Et pour dialoguer en ce printemps sans concession, mes paysages, aussi mes photographies, mes dessins, mes marques, comme mon nom de famille...

L'artiste photographe et l'âge d'or

Un dessin âgé et jeune

Des contemplations...

Photographies © Sonia Marques

dimanche 1 mai 2022

ʝ☺ʟї м◎їṧ ⅾℯ Mαḯ






Tout simplement !
Peintures © Sonia Marques

vendredi 29 avril 2022

ᒪᗝ♈ᘎᔕ ᔕᗩᑕᖇé


Photographies © Sonia Marques (juillet 2017)

⊹╰ (⌣ʟ⌣) ╯⊹

On se demanderait presque comment le lotus apparait
Des eaux profondes et boueuses
Donner au ciel une beauté inouïe
Se dresser hors de la noirceur de la vase
Pour témoigner de la pureté
Et puiser son élégance dans l'impur
Des eaux saumâtres
Attiré par la lumière sachant trouver la clarté
Se gorgeant de l'éveil et du ravissement
Dans l'attente de l'extinction du soleil
Pour se refermer la nuit et retourner sous la surface de l'eau
L'aube est son renouveau
Le lotus s'ouvre par enchantement
Sa tige prend racine dans l'ombre aquatique
Élance sa fleur et son éclat à la surface de l'eau
Majestueuse nature, miraculeux événement

L'expérience des tréfonds de l'eau se manifeste par ce paisible lotus
Les conditions de vie, de toutes natures, et de toutes ressources profondes et invisibles
Initient à cette plénitude espérée, impossible à nier
La fleur sereine

vendredi 22 avril 2022

ℙʟʊḯℯ

















Photographies © Sonia Marques

Variations sur le même thème :
La pluie et le désir

samedi 5 mars 2022

ℯяґεʊяs


Gaston Bachelard (1961)

En ces temps de disette de la pensée... je relisais Bachelard... Et je trouvais son portrait photographique sympathique, j'ignore l'auteur de celui-ci, ou l'auteure, quoique c'est moins sûr. Il a accompagné sa fille Suzanne devenue philosophe également, peut-être l'a-t-elle photographié ?

Le sens du voyage imaginaire est très différent selon les divers poètes. Certains poètes se bornent à entraîner leurs lecteurs au pays du pittoresque. Ils veulent retrouver ailleurs ce qu'on voit tous les jours autour de soi. Ils chargent, ils surchargent de beauté la vie usuelle. Ne méprisons pas ce voyage au pays du réel qui divertit l'être à bon compte. Une réalité illuminée par un poète a du moins la nouveauté d'un nouvel éclairement. Parce que le poète nous découvre une nuance fugitive, nous apprenons à imaginer toute nuance comme un changement. Seule l'imagination peut voir les nuances, elle les saisit au passage d'une couleur à une autre. Dans ce vieux monde, il y a donc des fleurs qu'on avait mal vues. On les avait mal vues parce qu'on ne les avait pas vu changer de nuances. Fleurir, c'est déplacer des nuances, c'est toujours un mouvement nuancé. Qui suit dans son jardin toutes les fleurs qui s'ouvrent et se colorent a déjà mille modèles pour la dynamique des images.

Extrait dans son essais sur l'imagination du mouvement (1943)

Puis je pensais au biais de confirmation... un processus mental (neurosciences) que l'on peut retrouver en politique. Les lecteurs et lectrices recherchent plus de presse qui expriment des opinions en accord avec les leurs... Le philosophe Gaston Bachelard considérait que c'était un facteur d'inertie pour l'esprit. Se satisfaire de ce que l'on pense et ne pas y opposer de critique, d'opinion contraire aux nôtres, c'est se retrouver, incapable d'évolution spirituelle. "L'esprit scientifique se constitue comme un ensemble d'erreurs rectifiées" disait-il. Prouver ce que l'on croit, c'est être assuré de trouver des éléments de preuves, ou répondre aux critiques, ne peut favoriser "ce qui, dans l'esprit fait obstacle à la spiritualisation". S'ouvrir à la contradiction et tenter de récuser nos démonstrations, plutôt que de chercher à les confirmer, serait quelques pas vers la spiritualité...

"Il vient un temps où l'esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit. Alors l'instinct conservatif domine, la croissance spirituelle s'arrête."

Et j'ajouterai pour faire un saut dans l'autre citation, dans un autre temps, du même philosophe, mais pour interroger ces jours :

"Dans ce vieux monde, il y a donc des fleurs qu'on avait mal vues."

Ces fleurs me manquent.

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En 1938, il publie : La formation de l'esprit scientifique, extrait :

"Quand on cherche les conditions psychologiques des progrès de la science, on arrive bientôt à cette conviction que c'est en termes d'obstacles qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. Et il ne s'agit pas de considérer des obstacles externes, comme la complexité et la fugacité des phénomènes, ni d'incriminer la faiblesse des sens et de l'esprit humain: c'est dans l'acte même de connaître, intimement, qu'apparaissent, par une sorte de nécessité fonctionnelle, des lenteurs et des troubles. C'est là que nous montrerons des causes de stagnation et même de régression, c'est là que nous décèlerons des causes d'inertie que nous appellerons des obstacles épistémologiques. La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres. Elle n'est jamais immédiate et pleine. Les révélations du réel sont toujours récurrentes. Le réel n'est jamais « ce qu'on pourrait croire» mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser. La pensée empirique est claire, après coup, quand l'appareil des raisons a été mis au point. En revenant sur un passé d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui dans l'esprit même fait obstacle à la spiritualisation.

L'idée de partir de zéro pour fonder et accroître son bien ne peut venir que dans des cultures de simple juxtaposition où un fait connu est immédiatement une richesse. Mais devant le mystère du réel, l'âme ne peut se faire, par décret, ingénue. Il est alors impossible de faire d'un seul coup table rase des connaissances usuelles. Face au réel, ce qu'on croit savoir clairement offusque ce qu'on devrait savoir. Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés. Accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé. "


et plus loin :


"L'opinion pense mal; elle ne pense pas: elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion: il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter."

Désirer savoir, pour mieux nous interroger ?

jeudi 2 septembre 2021

ṧøʊḟḟL℮ εṧρяi⊥

Ci-gît le bonheur, le désir, la santé, la force, le mystère...

L'orchidée bambou, le caméléon /

Le Dendrobium nobile figure parmi les 50 plantes fondamentales de l’herbologie chinoise, l’un des piliers de la médecine traditionnelle chinoise : en Asie, on cultive cette orchidée parfois uniquement pour récolter les pseudobulbes qu’on fait sécher pour les utiliser en décoctions ou en teinture mère. On lui attribue des propriétés stimulantes du système immunitaire, elle aurait des vertus réhydratantes permettant d’atténuer les désagréments liés à un temps sec et chaud, comme la soif intense, l’insolation ou les coups de soleil. Elle a des effets bénéfiques sur les maladies des yeux. Arômes variés du jasmin à la vanille, très tôt le matin et le soir.

Majestueuse, rare, l'orchidée évoque le luxe et la féminité, fascinante, sensuelle, symbole de volupté et de mystère, elle incarne la beauté absolue et le raffinement féminin. Fleur des femmes affirmées et sa richesse en antioxydants et en nutriments la rend idéale pour préparer des soins hydratants et revitalisants ainsi que des soins pour les peaux matures.

La maturité ? Période de la vie caractérisée par le plein développement physique, intellectuel et affectif. C'est un nom féminin,  du latin maturitas, -atis, de maturus, mûr)
C'est l'expression du voyage intérieur, des expériences intérieures. ... La maturité a un parfum. Elle donne une beauté immense à l'individu. ... Aller vers le monde, vers son incomplétude...
L'orchidée, responsable de son visage, s'engage face aux autres, comme toute fleur, une personnalité se dégage, un parfum affirmé. L'expérience de l'incomplétude est magique.
Photographie © Sonia Marques

jeudi 25 juin 2020

ℙH◎⊥ℊґαρнiℯs

Photographies © Sonia Marques

jeudi 4 juin 2020

ℙℐṼѺЇИ€

Photographies © Sonia Marques

J'aime beaucoup les pivoines roses, l'une de mes fleurs préférées, son parfum est inoubliable. Elle possède nombre de vertus, avec un pouvoir, dans l'histoire de guérison.
Fleur aux mille pétales, tant de mythes la parcourent, des légendes grecques, chinoises, du Moyen Age.
Elle protège des mauvais esprits, des maladies, des tempêtes et les chinois l'associent à la beauté féminine et à l'amour, emblème également, de l'abondance et de la réussite sociale.
En occident, de notre côté, elle serait symbole de sincérité mais aussi de la timidité, elle assure protection.
D'où cette expression "rougir comme une pivoine", un sentiment de honte.
Ce que j'admire, ce sont les dessins japonais, des pivoines voluptueuses et socles qui magnifient les insectes.
Notre coutume : les fêtes, comme la fête des mères, gage d'affection, cette fleur généreuse est une marque de sincérité et de tendresse.
On la trouve dans les bouquets pour les mariés et les arrangements floraux, abondant et délicats.
Dans certaines traditions, le fiancé offre une pivoine à sa future femme, en gage de sincérité de son amour

Cette fleur est un témoignage dont on se souvient. Longtemps.

Tachibana, Yasukuni 1715-1792

Trois pivoines et papillon (Katsushika Hokusai - 1832)

Pivoine et canari (Katsushika Hokusai - 1833)

Parfois je n'éprouve aucun sentiment, intellectuel, esthétique, décoratif, pour les arts contemporains. Professeure, j'ai dépassé cette absence de reconnaissance, afin de transmettre des correspondances en histoire de l'art, pour les étudiants, et que leurs connaissances, puissent, elles, se déployer librement, avec leur propre appréhension de l'histoire, et dans leur histoire personnelle. Je n'ai jamais forcé la main, ni réalisé des focus ou tenté d'exclure des pans entiers de l'histoire de l'art. Ainsi en apprenant, j'apprenais à apprendre, car j'aime enseigner, et articuler des planètes différentes, les aligner pour cartographier une nouvelle constellation, afin que l'étude se peaufine et l'excellence pousse. Mon enseignement est raffiné, il est donc précieux et ne peut être vulgarisé. Je ne l'ai pas su de suite, des mésaventures me l'ont appris. Je me suis un peu décalée d'un milieu, qui était hostile à la délicatesse et à l'élégance. J'ai souvent gardé secrètes mes préférences artistiques. Et celles-ci, plongent deux siècles en arrière. Évidemment, tous les arts qui s'en inspirent ont ma préférence. Je comprenais ainsi, de même, que ne pas avoir de reconnaissance auprès de mes contemporains, n'était pas très important. Pourtant ils me divertissent, mais j'oublie le spectacle, aisément. Ce qui s'imprègne est bien plus complexe et organique. C'est lié aux odeurs et aux souvenirs, aux attachements et aux reconnaissances de ce que l'on a déposé profondément, en nous. Comme l'insecte qui butine une fleur, les déplacements des pollens, toute cette culture. Mes essentielles. Mes essences.

Il n'y a pas de choix, dans la transmission : que des possibles.

J'aime l'idée d'être une maître professeure. Je possède une discipline singulière, elle ne correspond pas du tout aux cases des disciplines répertoriées, de nos jours, dans toutes les écoles. Ce sont des cartes à jouer, chaque jour, je bats les cartes et je coupe. Le mot "maîtresse" n'est pas ma tasse de thé, ni "enseignante". Je ne garde pas d'enfants, mon enseignement n'a jamais été une récréation, ni un salon de thé, ni un "apéro" après confinement. L'étude est prioritaire, étudier c'est toute sa vie. Souvent, on peut croiser des agités du bocal, qui veulent couper les cheveux en quatre, ils et elles ne pensent qu'à enculer les mouches, à sodomiser un brachycère, ce sont des expressions françaises vulgaires, mais en lisant le livre d'Utamaro, l'artiste japonais et ses myriades d'oiseaux et d'insectes, en lisant les haïkus, il y a des vulgarités, sur les pétales et cela m'a fait réfléchir, il y a des accouplements d'insectes dans ce livre poétique. Ces expressions similaires et vulgaires, veulent dire : se perdre en arguties pour des vétilles, chicaner, se montrer tatillon. Ces excès sont inutiles, et ne parviennent pas à comprendre ce qu'est la création, son épaisseur. C'est un temps, de reconstitution, de vision globale, et d'une certaine hauteur aussi. L’œuvre n'est pas accessible à tous, ni les enseignements artistiques, bienheureusement. La patience et l'humilité, elles, se manifestent présentes, aux études. Je crois même que le plaisir et la générosité ne pré-existent pas, aux études. Rien n'est donné d'emblée. D'ailleurs, rien n'est donné aux imbéciles, à celles et ceux qui forcent et croient tout savoir. Il n'y a que des efforts, un ascétisme rebutant, un vide intérieur à réaliser, rien n'est visible. Il n'y a rien à vendre, et rien à voir, au départ et le long du chemin. Ce qui est montré, n'est qu'une étape, dans les épreuves des études. L'abnégation est heureuse, dans la vocation d'enseigner, et les professeurs n'ont nul besoin de porte-voix, de slogans, et de publicités.

mardi 14 août 2018

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Le grand Limousin, le grand soleil, le grand jardin, le grand château, le petit festival de musique, les petites chaussures, les petites pommes, les grands espaces, les petites choses...

mercredi 13 mai 2015

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Ouverture (Photographies © Sonia Marques)

vendredi 10 août 2012

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photo © Sonia Marques

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photo © Sonia Marques

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Photographies de fleurs  © Sonia Marques