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vendredi 30 décembre 2022

ℱεLʟїᾔi ∂℮ṧ εṧ℘ґїтṧ

Fellini des esprits

A partir de "Huit et demi", le cinéma de Federico Fellini a pris une nouvelle direction, s'éloignant du réalisme pour intégrer des manifestations de l'imaginaire. Ce tournant a été favorisé par sa découverte de la pensée de Carl Jung. Les films à venir de Fellini vont se faire l'écho de cette vision du monde, à commencer par "Juliette des esprits". Le maestro fréquentait des parapsychologues, faisait tourner les tables et consultait l'oracle ancestral chinois Yi Jing. En explorant sa passion pour ce qu'il nommait le "mystère", ce documentaire propose un portrait de Fellini hors des sentiers battus, éclairé par les témoignages d'universitaires, de proches, et illustré par les propres dessins du cinéaste et les extraordinaires images de ses films.


Documentaire de Selma Dell'Olio, sur les filmes de Federico Fellini, à voir sur Arte (1h 40min)
Titre original : Fellini degli spiriti

Magique !

jeudi 2 juin 2022

ḱḯηηαґ@










Photographies © Sonia Marques

Dans la mythologie bouddhique et la mythologie hindoue, un kinnara est un amoureux exemplaire, un musicien céleste, mi-homme mi-cheval ou mi-oiseau. Son équivalent femelle est la kinnari. Leur caractère est décrit dans le premier livre du Mahābhārata, où ils déclarent :

« Nous sommes sans fin amoureux et aimés. Nous ne nous séparons jamais. Nous sommes éternellement mari et femme ; nous ne devenons jamais mère et père. Nulle descendance n'apparaît dans notre giron. Nous sommes amoureux et aimés toujours embrassés. Nous n'admettons entre nous aucune autre créature demandant de l'affection. Notre vie est une vie de plaisir perpétuel. »"

Ils apparaissent également dans plusieurs textes bouddhiques, dont le Sutra du Lotus.
Comme les nâgas ou l'aigle Garuda, les kinnaras habitent l'Himavanta, la forêt mythique qui entoure la base du Mont Meru.
Dans la mythologie d'Asie du Sud-Est, les kinnaris ont le haut du corps d'une femme, et les ailes, la queue et les pieds d'un cygne. Elles sont renommées pour leurs danses, leurs chants et leurs poèmes et représentent un symbole traditionnel de beauté, de grâce et d'accomplissement féminins.

Pensée crépusculaire :

Le plus doux rêve de guérir les choses... Ni pouvoir, ni gratitude, guérir les choses, au passage de son cœur et sa reconnaissance au monde, le chemin est si singulier, sur les empreintes des maux passés, les fantômes dépassés...

samedi 5 mars 2022

ℯяґεʊяs


Gaston Bachelard (1961)

En ces temps de disette de la pensée... je relisais Bachelard... Et je trouvais son portrait photographique sympathique, j'ignore l'auteur de celui-ci, ou l'auteure, quoique c'est moins sûr. Il a accompagné sa fille Suzanne devenue philosophe également, peut-être l'a-t-elle photographié ?

Le sens du voyage imaginaire est très différent selon les divers poètes. Certains poètes se bornent à entraîner leurs lecteurs au pays du pittoresque. Ils veulent retrouver ailleurs ce qu'on voit tous les jours autour de soi. Ils chargent, ils surchargent de beauté la vie usuelle. Ne méprisons pas ce voyage au pays du réel qui divertit l'être à bon compte. Une réalité illuminée par un poète a du moins la nouveauté d'un nouvel éclairement. Parce que le poète nous découvre une nuance fugitive, nous apprenons à imaginer toute nuance comme un changement. Seule l'imagination peut voir les nuances, elle les saisit au passage d'une couleur à une autre. Dans ce vieux monde, il y a donc des fleurs qu'on avait mal vues. On les avait mal vues parce qu'on ne les avait pas vu changer de nuances. Fleurir, c'est déplacer des nuances, c'est toujours un mouvement nuancé. Qui suit dans son jardin toutes les fleurs qui s'ouvrent et se colorent a déjà mille modèles pour la dynamique des images.

Extrait dans son essais sur l'imagination du mouvement (1943)

Puis je pensais au biais de confirmation... un processus mental (neurosciences) que l'on peut retrouver en politique. Les lecteurs et lectrices recherchent plus de presse qui expriment des opinions en accord avec les leurs... Le philosophe Gaston Bachelard considérait que c'était un facteur d'inertie pour l'esprit. Se satisfaire de ce que l'on pense et ne pas y opposer de critique, d'opinion contraire aux nôtres, c'est se retrouver, incapable d'évolution spirituelle. "L'esprit scientifique se constitue comme un ensemble d'erreurs rectifiées" disait-il. Prouver ce que l'on croit, c'est être assuré de trouver des éléments de preuves, ou répondre aux critiques, ne peut favoriser "ce qui, dans l'esprit fait obstacle à la spiritualisation". S'ouvrir à la contradiction et tenter de récuser nos démonstrations, plutôt que de chercher à les confirmer, serait quelques pas vers la spiritualité...

"Il vient un temps où l'esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit. Alors l'instinct conservatif domine, la croissance spirituelle s'arrête."

Et j'ajouterai pour faire un saut dans l'autre citation, dans un autre temps, du même philosophe, mais pour interroger ces jours :

"Dans ce vieux monde, il y a donc des fleurs qu'on avait mal vues."

Ces fleurs me manquent.

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En 1938, il publie : La formation de l'esprit scientifique, extrait :

"Quand on cherche les conditions psychologiques des progrès de la science, on arrive bientôt à cette conviction que c'est en termes d'obstacles qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. Et il ne s'agit pas de considérer des obstacles externes, comme la complexité et la fugacité des phénomènes, ni d'incriminer la faiblesse des sens et de l'esprit humain: c'est dans l'acte même de connaître, intimement, qu'apparaissent, par une sorte de nécessité fonctionnelle, des lenteurs et des troubles. C'est là que nous montrerons des causes de stagnation et même de régression, c'est là que nous décèlerons des causes d'inertie que nous appellerons des obstacles épistémologiques. La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres. Elle n'est jamais immédiate et pleine. Les révélations du réel sont toujours récurrentes. Le réel n'est jamais « ce qu'on pourrait croire» mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser. La pensée empirique est claire, après coup, quand l'appareil des raisons a été mis au point. En revenant sur un passé d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui dans l'esprit même fait obstacle à la spiritualisation.

L'idée de partir de zéro pour fonder et accroître son bien ne peut venir que dans des cultures de simple juxtaposition où un fait connu est immédiatement une richesse. Mais devant le mystère du réel, l'âme ne peut se faire, par décret, ingénue. Il est alors impossible de faire d'un seul coup table rase des connaissances usuelles. Face au réel, ce qu'on croit savoir clairement offusque ce qu'on devrait savoir. Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune. Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés. Accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé. "


et plus loin :


"L'opinion pense mal; elle ne pense pas: elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion: il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter."

Désirer savoir, pour mieux nous interroger ?

mercredi 21 juillet 2021

Ṽ℮ṧρґ☺ ⅾℯłʟ@ ฿ℯα⊥@ ✔εґℊḯᾔℯ

lundi 10 juin 2019

ᔕᗩᓮᘉ-D'ᕮᔕᖘᖇᓰT

Dessin © Sonia Marques

jeudi 14 juillet 2016

ṧéґ℮ᾔḓї℘ї⊥é

 Le processus de découverte

Chercher la nuit (Photographie © Sonia Marques)

Être sur la piste de quelque chose par une anomalie, par une erreur, quelque chose d'inexpliqué.

Fleurs d'océan (Photographie © Sonia Marques)

Sagacité :
Pénétration, finesse, vivacité d'esprit qui fait découvrir et comprendre les choses les plus difficiles. Synon. clairvoyance, discernement, finesse, flair, lucidité, pénétration, perspicacité; anton. aveuglement, lourdeur.

Edgar Poe s'était trouvé pour considérer les choses de l'esprit, et parmi elles, la production littéraire, avec une netteté, une sagacité, une lucidité qui ne s'étaient jamais à ce point rencontrées dans une tête douée de l'invention poétique (Valéry, Variété II, 1929, p. 142).

En écoutant le président je pensais que notre pays avait perdu de sa sagacité. Combien de ces sagaces voix ne s'expriment plus ou sont conduites à se taire ?
Ce n'était pas anodin que pour traduire la sérendipité (serendipity) de l'anglais, les français en avaient supprimé la sagacité. Comme si le hasard, sans être conduit par la vivacité d'esprit pouvait être le seul moteur d'une découverte. Par hasard j'ai entendu l'officiel qui conduit à l'enterrement, la mort, la fermeture nationale. Mais ma sagacité ne me conduit pas dans ce chemin. Combien de découvertes ne sont-elles pas entendues dans ce pays ? Car par hasard, sans même plus savoir lire ni écrire, la mort des plus sagaces d'entre nous serait souhaitée. C'est à travers ces aveuglements et ces lourdeurs que nous devons alors cheminer et conduire nos recherches vers leurs étoiles.

Ainsi scintillent nos esprits téméraires.

C'était une autre ville et c'était la même (Photographie © Sonia Marques)

Le pastel rouge dans le ciel pourpre.

La rosace accrochée au cœur  (Photographie © Sonia Marques)

Les amoureux distinguaient les néons volatils (Photographie © Sonia Marques)


Il pleuvait des larmes dorées, les dieux avaient pitié des âmes glorieuses (Photographie © Sonia Marques)

Prêter attention à ce qui surprend, se laisser surprendre.
Accorder du temps au phénomène surprenant ainsi peut-on être amené à faire une découverte.

Toute découverte est seréndipielle.

Les jeux sont faits.