The Earth and the sky What too long And what too high Fallen free and holding on Nothing there at all Dropped and lifted Gotta breathe Bottom drifting On the way Holding just a few poor words And nothing at all Reaching out To still the sand No light connects The breaking moments Drifting to another shore There's nothing here That I could change at all Nothing at all Forced to be A broken line Let to hold What we could findThen to learn And go again Nothing sorted out High above A single birdIt drifts about The dead volcano Who's to loseAnd who's to find There's nothing here That I could choose at all Choose at all..
This chord This water This son This daughter This day This time This land It's all mine
This Calling Bell This Forge Bell This Dark Bell This The Knife Bell This calling This burden This falling The world's turning
This What I thought I knew This What I thought was true This I understood This In the deep wood This Ah there I stood a child so fair This On a certain square This Down the dirty stairs This To see the table set This With golden chairs This Ah to follow, follow, follow, follow there
This race And this world This feeling And this girl This revolver This fire This I'll hold it up higher, higher, high
« [Les paroles] visent à éveiller la conscience endormie
d’individus endoctrinés par des propos racistes et qui considèrent
certains humains comme supérieurs aux autres. C’est un appel à
rechercher ce qui peut nous unir au lieu d’aller vers tout ce qui nous
divise. »
Yousra Mansour
Bab L’Bluz reprend le blues en Afrique du Nord. Le
groupe se consacre à transformer la société, à modifier les
représentations du monde, de la femme, de l’autre en général. Il rejoint
en cela le mouvement de jeunesse marocain nayda - une nouvelle vague
d’artistes et de musiciens s’inspirant de l’héritage local, chantant des
mots de liberté dans le dialecte marocoarabe de darija. Ancienne et
actuelle, funky et rythmique, portée par des paroles en arabe, des voix
qui montent en flèche et des grooves lourds, la musique de Bab L’Bluz,
semble pulser du cœur du Maghreb. Le projet Créé à Marrakech en 2018, par Brice Bottin et Yousra Mansour, Bab L’Bluz
est né du rêve de mettre en avant le guembri sur la scène musicale
internationale, en confirmant que cet instrument né en Afrique, est à
l’origine du Blues. Bab L’Bluz est un hommage aux racines inépuisables de la culture
Gnawa, résolument 70’s. Leur musique innovante mêle tradition musicale
et rythmes plus actuels (Hassani, Rock, Blues, Gnawa, Funk, Chaa3bi).
Bien que la pratique du guembri soit traditionnellement réservé aux
maa3lems, maîtres de cérémonie gnaouis, Bab L’Bluz a développé une
identité musicale originale. Le groupe est composé de musiciens qui,
comme les Gnaouis, ont voyagé tout en instaurant un état d’esprit et un
style résolument modernes, ouverts à la musique du monde. Bab L’Bluz s’est également inspiré de la musique Hasanniya ou de la
musique maure traditionnelle, présente en Mauritanie et certains pays
voisins, notamment dans le sud du Maroc. Il se caractérise notamment par
sa poésie connue sous le nom de Tebraa, où les femmes chantent pour
leurs amants des poèmes d’amour. Entre Gnawa, Rock, Funk et Blues, Bab L’Bluz réunit ces styles de
différents continents, afin de créer un point de rencontre, s’engageant
ainsi à chanter pour la paix, l’égalité et l’amour aux quatre coins du
monde. Le premier album Nayda ! est sorti en version numérique le 5 juin 2020 et sur CD et vinyle à partir du 10 juillet 2020.
Très belle prestation hier du groupe Bab L'Bluz, passé par Périgueux, demain à Naples, avant à Paris, nous étions chanceux qu'ils soient venus nous voir à Limoges. J'écoutais la musique Gnawa lorsque je dansais, en banlieue Nord de Paris, plusieurs spectacles de danses contemporaines, qui ont participé à ouvrir ma culture musicale déjà bien diversifiée. Le Gnaoua est un style musical du Maroc et les membres d'origine d'Afrique subsaharienne, principalement des descendants d'esclaves, rassemblés dans des confréries musulmanes mystiques dans lesquelles la transe joue un rôle très important. J'écoutais les musique d'Essaouira, mais aussi les compositions d'Ali Farka Touré. Je me suis souvenue de compositions musicales de mariage gnawas que j'avais et l'échappée à travers les déserts, mystiques, que ces sons nous accordaient, masqués tous, comme se protégeant des grains de sable. Nous étions bien sur des chameaux, sous ce chapiteau où le vent d'hiver de la nuit nous ordonnait de bien nous couvrir.
La chanteuse Yousra Mansour, d'une douceur infinie, a commencé à jouer de sa guitare en peau de chameau, électrifiée avec ses compagnons, sa voix envoutante et leurs sons extatiques ont réussi à nous faire complètement oublié, où nous étions, et ce pourquoi nous y étions rassemblés, sans vision d'avenir, mais inch'Allah, protégés sous les chants d'amour et d'hommages aux mères et aux femmes. Très beau collier, le bijou, ce n'est pas donné à tous de savoir enseigner les bijoux de l'art, avec une voix sublime.
J'apprécie l’œuvre et la personnalité de Meredith Monk depuis longtemps, je ne l'ai jamais vue sur scène, mais j'ai écouté, vu, à distance. La nuit, dans le silence, ce sont ces vidéos que je regarde. Je n'ai pas la télévision, ne l'ai jamais eu d'ailleurs, ce qui m'a emmené vers des horizons filmiques, de danses nocturnes et de sons inoubliables, à l'écoute enveloppée dans mon imaginaire, des paysages traversés, que je découvrais, seule, sans aucun référent, ni enseignement, à tâtons, j'ai vu cette petite dame, capable de tant de choses, ses voix, sa liberté de ton. Je ne sais pourquoi j'avais fixé une image d'elle assez jeune avec des tresses, car certainement, lorsque je l'ai découverte, je me faisais des nattes, patiemment, dans mon Île-de-France (qui entoure la capitale du pays), lorsque je dansais, et je m'étais dit, non seulement elle se fait des nattes comme moi, mais en plus, elle défriche des territoires qui ne seront jamais "possédés", par personne, les léguant à tous. J'étais oiseau, mince et joyeux. Mais aujourd'hui, je vois des images d'elle, elle a vieilli, comme nous tous, elle a changé, ce n'est plus la jeune femme aux nattes, c'est une vieille femme qui continue d'apprendre aux autres à trouver leurs voix. Alors, sans doute, ai-je vieilli aussi. Elle est née en 1942, elle a 77 ans ! Je ne sais pas pourquoi, j'ai gardé une image d'elle, une idée même qu'elle avait à peine une trentaine d'années, certainement à l'âge où je la découvrais, j'en avais une vingtaine. C'est resté fixé, alors que sa voix a continué à évoluer. Je m'identifie toujours aux vieux et aux enfants, le grand écart... Compositrice, chanteuse, réalisatrice, scénariste, actrice, danseuse et chorégraphe américaine, à quoi bon s'enliser dans une discipline, quand on peut virevolter, c'est ce que j'aime chez les artistes américaines. Quand on vient de la banlieue de Paris, tous les artistes auxquels on aspire, sont américains, car il y a une espèce de dynamique qui traverse des disciplines et parce que l'on se fait soi-même. Lorsque l'on étudie à Paris, on apprend surtout à caser les choses, et parfois se caser dans un petit coin, afin de ne pas faire d'ombre aux laborieux, sinon on vous coupe la tête si elle dépasse. Et puis, quand on voyage un peu, quand on parcourt des régions, des pays, on retrouve ce qui était ancré au tout début, virevolter, se laisser aller aux inspirations diverses rencontrées sur le chemin des déplacements. Le confinement nous a peut-être redonné l'envie d'avoir envie d'aller plus loin, de se reconnecter à la création, en voyageant. Monk superbe !
Ses chansons m'ont accompagnées en ce début d'année 2020 jusqu'au Sahara... A Vava Inouva...
A Vava Inova (Mon Petit Papa)
Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte Ccencen tizebgatin-im a yelli Ghriba O fille Ghriba fais tinter tes bracelets Ugadegh lwahc elghaba a Vava Inouva Je crains l'ogre de la forêt père Inouba Ugadegh ula d nekkini a yelli Ghriba O fille Ghriba je le crains aussi.
Amghar yedel deg wbernus Le vieux enroulé dans son burnous Di tesga la yezzizin A l'écart se chauffe Mmis yethebbir i lqut Son fils soucieux de gagne pain Ussan deg wqarru-s tezzin Passe en revue les jours du lendemain Tislit zdeffir uzetta La bru derrière le métier à tisser Tessallay tijebbadin Sans cesse remonte les tendeurs Arrac ezzin d i tamghart Les enfants autour de la vieille A sen teghar tiqdimin S'instruisent des choses d'antan
Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte Ccencen tizebgatin-im a yelli Ghriba O fille Ghriba fais tinter tes bracelets Ugadegh lwahc elghaba a Vava Inouva Je crains l'ogre de la forêt père Inouba Ugadegh ula d nekkini a yelli Ghriba O fille Ghriba je le crains aussi
Tuggi kecment yehlulen La neige s'est entassée contre la porte Tajmaât tettsargu tafsut L'"ihlulen" bout dans la marmite Aggur d yetran hejben La tajmaât rêve déjà au printemps Ma d aqejmur n tassaft La lune et les étoiles demeurent claustrées Idegger akken idenyen La bûche de chêne remplace les claies Mlalen d aït waxxam La famille rassemblée I tmacahut ad slen Prête l'oreille au conte
Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte Ccencen tizebgatin-im a yelli Ghriba O fille Ghriba fais tinter tes bracelets Ugadegh lwahc elghaba a Vava Inouva Je crains l'ogre de la forêt père Inouba Ugadegh ula d nekkini a yelli Ghriba O fille Ghriba je le crains aussi
Au début des années 50, Messiaen propose d'ouvrir de manière spectaculaire la musique sur la
nature. Il justifie ainsi sa réponse salvatrice
: «
La nature, les chants d’oiseaux
! Ce sont mes
passions. Ce sont aussi mes refuges... que faire, sinon retrouver son visage oublié quelque part dans
la forêt, dans les champs, dans la montagne, au fond de la mer, au milieu des oiseaux
? C’est là que
réside pour moi la musique
».
Dès l’âge de 14 ans, Messiaen transcrit ses premiers chants d’oiseaux. Mais, à partir du printemps
1952, par le truchement de son éditeur, Gilbert Leduc, Messiaen prend contact avec l’ornithologue
Jacques Delamain qui l’invite dans sa propriété des Charentes, «
La Branderaie de Gardépée
». Là,
débute son inlassable rédaction de 300 carnets de notations des chants d’oiseaux transcrits d’abord
dans les provinces de France puis dans le monde au gré de voyages dont certains accomplis dans le
seul but d’écouter un oiseau inédit. Quant à sa méthode, Messiaen nous livre ses secrets
:
«
Le
moment favorable,
dit-il,
est le printemps, la saison des amours, c'est-à-dire, les mois d’avril, mai et
juin [...] Les meilleures heures de la journée correspondent au lever et ou coucher du soleil.»
Catalogue d’oiseaux
Entre 1956 et 1958, la rédaction du «
Catalogue d’oiseaux
», immense recueil pour piano, est un
geste artistique proprement inouï. D’abord, par son ampleur, puisqu’il comporte 13 pièces réparties en
7 livres savamment ordonnés selon un principe de symétrie (3+1+2+1+2+1+3). La pièce centrale, le
livre 4, «
La Rousserole Effarvate
», est le pivot d’un ensemble, qui selon la belle formule d’Alain
Louvier, peut-être décrit comme «
Un grand poème symphonique avec piano seul en 13 tableaux
».
Tout aussi extraordinaire est son contenu
:
«
J’ai tenté, précise Messiaen, de rendre avec exactitude
le chant de l’oiseau type d’une région, entouré de ses voisins d’habitat, ainsi que les manifestations
du chant aux différentes heures du jour et de la nuit, accompagnées dans le matériel harmonique et
rythmique des parfums et des couleurs du paysage où vit l’oiseau
».
Chaque pièce est introduite par un argument littéraire, où Messiaen campe le décor et transmet à
l’auditeur son parcours sonore et visuel. Ainsi, pour «
Le Chocard des Alpes
», la première pièce du
Livre 1, Messiaen écrit
: «
Strophe
: les Alpes du Dauphiné, l’Oisans. Montée vers la Meidje et ses
trois glaciers. 1
ER
couplet
: près du refuge Chancel
: le lac du Puy-Vacher, merveilleux paysage de
montagne, abîmes et précipices. Un Chocard des Alpes, séparé de sa troupe, traverse le précipice en
criant
».
L’ensemble du «
Catalogue d’Oiseaux
» fût créé, le 15 avril 1959, à la salle Gaveau, dans le cadre
des concerts du Domaine musical par Yvonne Loriod. Rappelons que «
Le Catalogue d’oiseaux
» est
doublement dédicacé à «
Mes modèles ailés, à la pianiste Yvonne Loriod
»
Olivier Messiaen mêlait formalisme et extrême réalisme : c’est l’objet de ses recherches dans les années 50. Il tentait de trouver un équilibre entre formes acceptées et inventées, entre le naturel et la linguistique. Il faut préciser que parmi les 300 à 400 espèces d’oiseaux qui se trouvent dans son œuvre, figurent très peu d’oiseaux imaginaires. Pour rendre le timbre d’un oiseau, Messiaen procède à des agrégats de notes : c’est la méthode additive. Il n’y a pas d’harmonie, pas de fonction tonale ou modale, mais une vision acoustique du son. Difficile synthèse entre le langage modal purement humain et un monde de sonorités et de syntaxes complexes.
« Dans mon Catalogue d’Oiseaux, disait Messiaen, on pourrait relever un grand nombre d’innovations, parce que la reproduction du timbre des oiseaux m’a contraint à des constantes inventions d’accords, de sonorités, de combinaisons de sons et de complexes de sons qui aboutissent à un piano qui ne sonne pas « harmoniquement » comme les autres pianos. Exemple avec le Merle bleu. »
Messiaen disait aussi : « C’est dans mon Catalogue d’Oiseaux et dans la Fauvette des jardins que vous trouverez ma plus grande innovation formelle. Là, au lieu de me référer à un moule antique ou classique, j’ai cherché à reproduire sous une forme condensée la marche vivante des heures du jour et de la nuit. »
Passé 1949 et la composition de Turangalila , la présence de chants d’oiseaux dans l’œuvre d’Olivier Messiaen est très fréquente.
Dans Oiseaux exotiques, Messiaen a même placé côte à côte des oiseaux de différents continents, qui ne se rencontrent jamais ! Ces chants sont soutenus par une écriture ‘strophique’ pour les percussions aux bois, les cuivres, le xylophone, le glockenspiel et le piano.
Dans Réveil des Oiseaux, la partition retranscrit uniquement des chants d’oiseaux, sans aucun rythme ni contrepoint ajoutés, et les oiseaux se trouvent réunis par la nature. C’est une œuvre véridique.
Dans Chronochromie, le mouvement "Epode", écrit pour 18 cordes soli, retranscrit 18 chants d’oiseaux de France. Ils entrent les uns après les autres, un peu comme dans une fugue. Il s’agit d’une sorte contrepoint à dix-huit voix réelles, qui dure dix minutes. L’œuvre a fait scandale. Hors de leur contexte naturel, les chants d’oiseaux seraient-ils difficilement audibles... ?
Le phénomène est amplifié dans Le Prêche aux oiseaux, de l’opéra Saint-François d’Assise. Il s’agit d’un « grand fouillis organisé, sans équivalent dans la musique contemporaine », décrivait Messiaen. Il la considérait comme sa « meilleure musique d’oiseau ».
Un grand fouillis organisé, la meilleure musique d’oiseau