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mercredi 17 janvier 2024

¢◎ღ℘αℊηons




Journal d'une pie (extrait)


J'ai trouvé un glaçon, il me sert de source d'eau.
Tout a gelé, mes flaques d'eau sont devenues des choses blanchâtres au sol, solides.
C'est comme une glace que je pile avec mon bec et je suce l'eau dedans.
La sensualité de ces moments est exquise.
Je semble être une brute avec mon pic à glace pour obtenir du jus d'eau fraîche, la transparence du glaçon obtenu par accumulation d'eau dans le tube d'une grille, lui, ressemble à une installation d'art contemporain, très subtile, très discrète. C'est de l'ordre de l'inframince imagine ma tutrice. Elle me raconte que l'artiste Marcel Duchamp avait désigné cet intervalle imperceptible, entre deux phénomènes. Elle voit mon glaçon comme un possible, un devenir. Seul, personne ne sait ce qu'il peut advenir, ni même de la performance que je réalise avec lui, en lui soutirant de l'eau. Glaçon il devient ma source d'eau à l'état liquide. Toutes ces petites choses auxquelles ma tutrice est sensible sont de l'ordre de l'inframince, comme la poussière, la fumée, ces actions chimiques des états qui se transforment. Elle m'expliquait que lorsqu'elle était enfant, elle avait trouvé fabuleux de mélanger des tubes de peintures, le jaune et le magenta, leur association mélangée au pinceau, donnait un orange sanguine ou un corail, un abricot selon le dosage, et même la couleur du safran. Cela se passait dans la cuisine, tout était relié à l'imaginaire des fruits, condiments, aliments lactés, aux couleurs décaféinées ou chocolatées. C'est avec sa mère qu'elle a appris à créer des nuanciers, et non à l'école maternelle. Elle ne se doutait pas que plus tard, elle enseignerait ces actions et mélanges à de jeunes enfants, en arts plastiques, puis des lycéens, puis des étudiants, avec des notions plus conceptuelles. Et plus tard par images de synthèses, des simulations de logiciels.
Mais, lorsqu'elle travaillait le plâtre, avec des pigments, pour obtenir des nuages solides qui passaient à l'état liquide puis qu'elle taillait, en plein hiver, comme celui-ci, elle me comparait à une sculptrice de glace en se remémorant ses investigations partagées et exposées. Ma tutrice est une artiste qui a la mémoire des formes, comme les oreillers. Ses facultés artistiques sont en éveil quotidiennement, et sa mémoire se distille à tout les passants.
Elle travaille une expérience journalière dans un contexte qui produit de l'inframince, en ouverture à une inconnue. Elle réalise des équations, avec à chaque fois une équation à une inconnue.
J'ai été une inconnue, à présent, il y en a d'autres, je suis celle, en ce moment qui a produit une œuvre d'art sous ses yeux. Elle est éphémère, demain, le glaçon aura fondu, elle sera face à un trou, et moi, je serai ailleurs, en hauteur, si loin des êtres humains.

Pour les esthètes, celles et ceux loin des Musées, loin des écoles, isolés, ou exclus, ces expériences quotidiennes remplissent de joie les esprits en manque de culture et d'arts plastiques. Nos Musées sont dans la nature à présent !
C'est éphémère, et souvent, il n'y a aucune trace de ces états. Il faut se souvenir ce qui a été imaginé, créé, de façon cognitive, c'est la mémoire qui travaille lorsque toute preuve matérielle disparaît, lorsque l'eau disparaît. Il demeure l'idée du glaçon.
Je n'aime pas être désignée, ni ma tutrice, mais elle apprécie montrer, guider, porter son regard vers une chose, une expérience, un être, le minéral, une histoire. Elle peut être triste, parce que l'hiver comporte toujours de la tristesse et des défections, des désertions. La place nouvelle, pour espérer des petites étincelles de joies jaillir, apparaît dans la fin d'un cycle.

Nos expositions sont à disposition, nous les artistes, les pies, nous sommes les plus productives d'un art pour les érudits.
Puis, je m'envole sur une antenne et je squatte un moment, voici les premiers flocons de neige, jamais vu de ma vie !
Ma tutrice est venue m'expliquer ce que c'était la neige, mais je suis partie découvrir ces morceaux d'eau seule, qui tombent partout en jouant dans un jardin privé. Sur mon costume c'est comme une pluie glacée.
Je courrais après un merle noir, petit, mais très attachant, de branches en branches, je sautillais. Quelle euphorie cette neige ! On se gèle les pattes ici ! Mais qu'est-ce que c'est amusant !

Un vieux Monsieur passe nous voir. Il s'occupe des Compagnons du Tour de France qui forment des hommes et des femmes de métier capables de mettre en œuvre des systèmes de construction. Il nous demande :

"Elle est apprivoisée ?"
"Non" Dit ma tutrice"
Elle raconte mon histoire.


Il nous raconte à son tour :

"Je m'occupe des enfants de la rue, et un jour, l'un d'eux a réussi à apprivoiser une pie !"


Il nous demande :

"Elle n'est pas embêtée par les autres pies ?"

"Non" Dit ma tutrice.
Puis, il nous raconte :

"Sa pie était sans arrêt embêtée par les autres pies, je ne sais pas, peut-être à cause de son odeur, elles ne voulaient pas d'elle, elle était sans arrêt chassée"

Puis je vole sur l'épaule de ma tutrice, il nous regarde charmé, il dit : "C'est bien" d'un air satisfait, comme s'il venait de voir que le possible et l'inconnue dans cette équation, venaient résoudre un problème qu'il avait en tête depuis des années.
Il est reparti heureux.

Son espace forme à la charpente, les constructions de bois, la maçonnerie, le carrelage, la taille de pierre, la menuiserie, l'ébénisterie, la couverture, la zinguerie, la plomberie, le chauffage, la climatisation, la peinture, le plâtrier, la décoration, la serrurerie, la métallerie, on trouve ses compagnons dans les travaux publics, les bureaux d’études & CAO-DAO, les boulangeries et les pâtisseries.

Je lui dis :

"C'est comme nous les pies, on sait faire plein de trucs !"






Un autre vieil homme passe avec sa famille et il nous dit :

"C'est votre pie ?" Vous appelez et elle vous reconnait ?"
"Non" R
épond ma tutrice.
"Elle a un nom ?"
"Non"
Répond-t-elle.
"Il faut absolument lui donner un nom !"
Lui dit-il.
"J'ai trouvé, un nom très connu, que l'on entend partout en ce moment : Rachida Dati ! "
Puis, il part, en chantant : "Rachida Dati, Rachida Dati..."





Elle me regarde d'un air dubitatif et tente de me coller ce nom sur mon petit corps frondeur et indépendant, et assez coquet.
Je suis vexée, je lui tourne le dos, "Si c'est comme ça, je m'en vais !"

"Mais non, je ne vais pas te nommer ainsi, aucun nom d'être humain ne te va" Me dit-elle.

Elle me raconte que ce nom est celui de la nouvelle ministre de la culture dans notre pays.

"Mais, vous avez besoin d'une ministre ?"
"J'ai connu une dizaine de ministres de la culture, les employés ne changent pas" .

Me répond-t-elle.

"Alors c'est comme nous les pies, nous avons le même costume, personne ne nous distingue"
"Tu n'as qu'à me nommer, ministre de la culture !"
"C'est une bonne idée", me répond-t-elle.
"Toi seule saura me reconnaître"
"Il te faut une équipe avec toi !" M'informe-t-elle.
"Mais que devient le chaton gris ?"
"Justement, il pourrait être ton meilleur allié". Pensa-t-elle.
"Il a des pompons gris, il peut fertiliser ce pays"




"La France compte plus de 15 millions de chats domestiques, 12 millions au Royaume-Uni, les allemands sont les premiers avec plus de 16 millions !"
"Alors notre ami le chaton gris pourra fonder sa propre mutuelle ?"
"Nous les pies sommes plus nombreuses, nous avons beaucoup de présidents et présidentes"
"Nous les êtres humains, dans notre pays, nous ne faisons plus d'enfants, c'est le Président qui nous apprend cela, il n'en a pas non plus"

"Et toi ?" Lui dis-je, effrontée.

"Tu sais bien, j'ai plein d'enfants partout", j'ai toujours été dans l'éducation, ces temps-ci c'est avec le monde animal et c'est très différent"

Une petite fille de 2 ans tentait de monter sur son beau petit vélo, son père attentionné la laissait faire, puis elle est tombée.
J'étais sur l'épaule de ma tutrice, puis, au lieu de pleurer, l'enfant nous montre du doigt et crie : "Maman, maman !"
Le père ne nous avait pas vues, c'est sa fille qui avait déjà tout vu et lui montrait ce qu'il fallait voir.
Plusieurs fois, elle désignera ma tutrice comme sa maman.
Elle avait compris, petite, que voir un être humain, avec moi, une pie, un petit oiseau, aux allures enfantines, assez proche d'un adulte humain, ma proximité, créait une filiation, ma tutrice devenait le générique d'une maman.
Comme elle se souvenait, même si sa mère était absente, qu'elle était ce petit oiseau, qui apprenait, comme elle, à se mouvoir dans l'espace. Un miroir de l'apprentissage s'offrait à elle, mais peut-être aussi un modèle pacifique.
C'est aussi une forme d'inframince, le générique de la maman. C'est un référent dans toute éducation.
Ma tutrice dit au père et sa petite fille : "C'est un beau vélo"
Une façon de désigner le véhicule et l'art et la manière réussie de lui apprendre à se véhiculer, sans les petites roues arrières.
Il lui dit : "Elle n'a que 2 ans, on ne va pas être trop exigent, on ne lui en demandera pas plus".

Je m'amusais de toute cette scène si précieuse et miraculeuse, si gentille, beaucoup de sagesse.

Avant de m'envoler vers la Lune, je récitais ce proverbe chinois :

"Quand le sage désigne la Lune, l’idiot regarde le doigt"

Ce jour là, il n'y avait point d'idiot, mais que des flocons de neige !
Et la Lune était le seul luminaire de cette soirée si paisible.









Je ne comprends pas tout ce qu'elle me raconte, mais j'imagine que nous allons bientôt pouvoir gouverner ces petites êtres humains qui peinent à s'organiser et à vivre dans la nature...
Je vais réfléchir à mon ministère très sérieusement.
Je vais ériger mon glaçon comme sculpture au centre de mon bureau, et on pourra tous sucer dedans de l'eau fraîche...
Moi, je suis dotée d'une intelligence hors norme.

Je suis une pie bavarde, une Pica pica. J'appartiens à la famille des Corvidae et à l’Ordre des Passériformes. Je suis très commune en Europe et dans certaines régions d’Asie. Il y a une dizaine de sous-espèces chacune vivant dans une zone géographique bien spécifique comme la Pica pica anderssoni (Russie), Pica pica fennorum (Scandinavie), Pica pica bottanensis (Chine), Pica pica mauritanica (Afrique du Nord), Pica pica bactriana (Pakistan) ou encore Pica pica melanotos (péninsule ibérique). Nos dialectes sont désignés par les français et belges par agasse, agace, ajasse, ageasse, ajaça, agaça, agache… Je fais partie des oiseaux les plus intelligents de la planète. Je mémorise énormément d’informations, j'apprends à m’adapter à de nombreuses modifications environnementales, douée d'un grand stratège. Je reconnais et comprend les émotions que peuvent ressentir mes congénères et autres animaux. J'ai une perception sensée de la mort. J'ai conscience de mon reflet dans un miroir, donc une conscience de moi, (de soi), ce qui est rare chez les animaux.

 "Je sais bien, belle amie, tu me reconnais et tu es douée d'une mémoire prodigieuse."







Un petit rouge-gorge était venu curieux pointer son bec. Il nous regardait et tentait différent point de vue.
Il s'ébrouait de joie, rien qu'à l'idée de nous écouter.
Puis il nous dit : "Vous savez que les rouges-gorges sont très intelligents ?"

À cet instant, nous avions une équipe constituée pour un beau ministère...
Une arche de Noé, juste avant le déluge.






Moralité :

Il faut se montrer humble face à l'hiver.
Il pleut à petit bruit, d'ennui, qu'aucun Dieu n'ose ajouter à la peine.
La nature détruit les nids, le froid glace les cœurs, amoindri les efforts et le mal a dit, reste petit dans ta coquille d'argent, l'or ne se trouve plus. Les médailles ne subsistent pas aux typhons des temps. Cyclones et vertiges, fenêtres glaçons, couvertures de survies, toitures fissurées, maladies et rien à dire, bien maudire, sans dire mot.
Chaque perle compte, topazes, agates, ambres et pierres de lunes, pour que le collier soit le plus précieux remède aux maux d'hiver.





Photographies et dessins © Sonia Marques


dimanche 10 décembre 2023

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Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Je ne dormais qu'un seul œil. Je parvenais toujours à trouver un petit endroit pour dormir, personne ne peut savoir où. Il pleut beaucoup et il fait froid, les journées sont quasi funestes, le sommeil m'est indispensable, il restaure mon organisme, et assure le bon fonctionnement de mon cerveau. Je suis encore jeune, cela favorise aussi ma croissance, j'apprends toujours tant de choses, en ce moment, je découvre l'hiver et les autres animaux, les rivières et les nids à découvert, les corniches, les creux où s'abriter, les arbres touffus qui n'ont pas perdu de feuilles les conifères évidemment. Mon stress se réduit en dormant. Pour l'assurer, je me dois de rechercher la meilleure place pour ma nuit, très loin des prédateurs. Je ne dors que d'un œil, une partie de mon cerveau reste aux aguets. Nous avons, une petite singularité, chaque œil ne communique qu’avec une moitié du cerveau. Notre sommeil est hémisphérique unilatéral. Je repose une moitié de mon cerveau, puis l’autre afin de surveiller les alentours et réagir vite en cas de danger. En équilibre sur un fil, une branche, un rien du tout. Funambule, je suis, je reste, agile et fugace, mais tenace sur mes pattes qui tiennent bon. Mes tendons fléchisseurs bloquent les serres en position fermée lorsque je m'endors. C'est un peu l'inverse des êtres humain, autant serrer un objet leurs demande un effort, autant nous, aucun. Lâcher un objet, demande aux êtres humains un lâcher prise sans aucun effort, autant, nous pour lâcher, c'est un effort, si bien que nous serrons bien fort. Je ne peux pas tomber, car mes serres me retiennent.

La nuit soudainement encombre toute la nature, le silence se fait entendre. Tous les oiseaux se taisent, ou presque, on peut entendre les nocturnes, un hiboux par exemple. Juste avant la nuit, je me lisse les plumes et je chante avec mes amies les pies. Je suis déjà à l'abri des prédateurs.

Nous sommes homéothermes. La température de mon corps est constante. Mes plumes gardent emprisonnée la chaleur, elle ne s'échappe pas, elles sont formidables. La période de mue cet été que j'ai connue, favorisait la pousse de superbes plumes dont je prenais soin de les étoffer pour l'hiver. J’ébouriffe mes plumes avant de dormir, j'en ai peut-être plus de mille mais qui les a comptées ? Cela n'existe pas les chiffres chez nous ! Mes plumes sont inertes, elles ne possèdent ni vaisseaux sanguins, ni peau, ne dissipent pas la chaleur de mon corps. Au contraire, elles forment une barrière qui emprisonne la chaleur près de ma peau. Ma tutrice me disait que c'était donc un effet proche de celui lorsqu'elle dormait sous une couette de plumes, ou portant un duvet sur le dos. Sous mon épiderme il y a une zone de stockage de mes graisses, ce qui donne une fonction isolante. Mais je disais à ma tutrice, que je ne connais pas la sudation. Il m'est arrivé de la voir transpirer, ces jours-ci, elle a attrapé un bon rhume, nous, nous sommes dépourvues de glandes sudoripares. À mon tour de la réchauffer sous mon aile. J'avais ce petit chapeau de pluie, assez décoiffée, ma tutrice complètement mouillée, car je n'aime pas les parapluies, mes copines les autres pies sommes là avec elle afin de papoter un peu. Parfois une lumière singulière dorée et rosée apparait lors de nos échanges, puis l'atmosphère lugubre reprend son décor tamisé de bas résilles noirs , sur un sol de flaques d'eau grises et argileuses, et nous disparaissons toutes, les pies, ma tutrice... et moi.

J'ai parfumé ma couche De myrrhe, d'aloès et de cinnamome.
Je serre bien fort.
Je m"endors.





Photographies © Sonia Marques


Photographie de la crèche limousine en orfèvrerie émaillée réalisée par les artistes Léa Sham's et Alain Duban. Elle représente 9 saints vénérés en limousin.

mercredi 1 novembre 2023

ϟÅЇℵ✝




Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)


Ici là, il faut le sauver !

Vite !

Assis avec sa patinette, ou sa trottinette, il avait quel âge cet humain ?
Une quarantaine d'années ? Son engin est électrique, il écoute sa messe avec son téléphone et met son haut parleur, puisque je l'entends très fort. Je lui pique son engin, mais je ne peux le conduire, c'est un très bon perchoir, étonné, il me filme, et me laisse paisiblement démonter son engin.
Je cache des trucs dans ses roues, il sourit. Il lui manque une dent devant.
Ma tutrice vient le saluer, il lui dit : "C'est très intelligent cet oiseau, très intelligent"
Elle lui sourit.
On ne sait plus si les gens s'adressent à ma tutrice ou à moi, esquisse son compagnon comme trait d'esprit.
J'ai eu beaucoup de boulot ces temps-ci.
Il faut le sauver, il faut le sauver, il y a quelques jours, nous avons sauvé un chaton. J'y ai mis toute mon ardeur à les alerter !
Nous ? Je savais bien que ma tutrice allait le sauver et le guérir, il avait plein de parasites, comme moi. Mais lui, c'est peut-être un acte de cruauté, un abandon d'une nuit. Et moi ?
Ma tutrice étudie cette notion, il semble que l'arrivée du petit chat lui donne quelques questions à développer. C'est la fin de l'été, elle lit un livre sur la cruauté ordinaire d'un neuropsychiatre, parfois elle raconte des bouts à mes copines pies.
Déjà plusieurs livres cet été et des mots digérés. Pourquoi les êtres humains sont-ils cruels ? Oui, car les animaux ne le sont pas.
Ma tutrice fait un rapprochement entre son étude du harcèlement scolaire et la cruauté.
Dans les dictatures, elle m'expliquait qu'il existait plusieurs structures historiques, comme le nazisme ou le communisme. Et concernant le nazisme, ce fut une structure idéologique que l'on a pu analyser, avec la distance, empreinte de cruauté, sadique.

La cruauté existe toujours, elle tentait de m'expliquer comment des êtres humains en viennent à faire du mal à des animaux, les abandonner. J'ai été confrontée à ces formes là, petite, et je ne savais pas pourquoi un petit chat était abandonné par sa mère ? Était-elle souffrante ? Un accident ? Avait-on enlevé ce petit chat de ses parents ? Les êtres humains n'en voulaient pas, cela coûte, ou, ils en ont déjà, ou bien, ils ne l'aiment pas du tout, il est plein de puces, il n'est pas à leur goût, ou d'autres choses, qu'on ne peut imaginer, cruelles. Ou bien, d'autres choses qu'on ne peut imaginer, mais sentir au plus profond de soi : c'est un don du ciel. Ce chaton était tombé du ciel ! Ce don portera son nom désormais. Le vétérinaire de ma tutrice parlait de ces actes de cruauté, ils y sont confrontés. Ainsi que l'association qu'elle a pu rencontrer cet été, des personnes lui relatèrent leurs trouvailles désastreuses sur les animaux, lapidés par des enfants. Ma tutrice a vu des jeunes gens tenir un lapin bélier nain très mal, comme s'il était un chiffon, inoffensif et sans défense, il ne pipait mot, il était tenu par les pattes avant, et ses pattes arrière bougeaient dans le vide, la pire position, il était apeuré, les jeunes gens se moquaient de lui, et le posaient au bord des bassins d'eau, il avait très peur. Ils semblaient l'avoir volé à une autre personne. Elle a échangé avec différentes personnes, des passants, et le jardinier, il y a un manque d'éducation sur la faune et la flore, c'est évident, sauvage ou domestiquée, apprivoisée ou cultivée, les jeunes s'ennuient, ma tutrice le voit si souvent. Ils jouent au ballon, en fait, ils tapent dedans, et ils tapent sur des monuments historiques, des vitraux, personne ne dit rien, les oiseaux les fuient, au milieu de la faune et la flore, ils sont ignorants de tout, ils ne savent pas qu'ils sont regardés, observés de partout, le jour et la nuit, que leurs actes ont des conséquences sur l'environnement. Un sans domicile fixe souvent saoul, il dort sous nos yeux, il tente de leurs parler, mais les enfants le taquinent et c'est lui qui sera emmené par la police à leur place. Il est harcelé, lorsqu'il dort, il parle des enfants, il trimballe son tapis de laine partout, il fait le passe-muraille, ses couleurs sont le vert, le jaune, le marron, la couleur de la terre et des feuilles d’automne. Il n'y a plus d'école, les jours d'école, ils n'apprennent rien. Les parents sont démissionnaires, ou absents ou travaillent toute la journée et la nuit, ou certains ne sont plus là, ou, même s'ils sont là, ils ne sont plus là, et ce, depuis si longtemps. Et d'autres subissent des violences dans leur maison et les reproduisent dehors ou sur les animaux, sur leurs camarades, leurs enseignants, sur les poubelles, sur les sans domiciles fixe.

Un garçon tient une branche et il flagelle sa petite sœur, pensant ne pas être vu. Elle se roule par terre, sa mère arrive en vitesse, et, lorsqu'elle voit la petite à terre, elle lui tire les oreilles et la punie devant ses deux grands frères, peut-être ont-ils 10 ans, et elle, a peut-être 4 ans, la branche à la main, au dos. Ils cachaient leur arme, une branche si fine, tandis que la petite pleure, la scène est cruelle, les deux frères ne disent rien, mais ils sont saisis eux-mêmes par le manque de discernement de la mère qui s'en prend directement à la plus petite, et déjà à terre, sidérés, ils la laissent faire. La mère semble aussi petite que les deux frères, la petite sœur, sa fille certainement, est vêtue de rose, la seule couleur, elle est rose et n'a pas encore d'épines et ne sait ni se défendre, ni parler, raconter ce qu'il s'est vraiment passé, ni même exprimer qu'elle a mal. Son refus d'obtempérer devant sa mère, de se lever, marque bien plus, le fait qu'elle a peur, des coups de ses frères, et puis, de sa mère.
Puis cette femme, embarque sa petite fille, en la tirant par le bras, derrière le mur attendent des voitures tout confort, un homme se tient droit, très impatient, à sont tour, il sermonne la femme, sa femme ? La mère ? Il l'accuse d'être en retard, deux jeunes femmes habillées en robes moulantes, et maquillées sont très agacées, les talons très hauts, elles attendent les chauffeurs, ils s'engouffrent tous dans ces voitures dispendieuses, immatriculées de la capitale, puis ils partent tous, et à toute vitesse. Ces véhicules enfournent une certaine violence, à bas bruits, elles polluent notre environnement, nous demeurons, nous, les pies invisibles, témoins, avec la rose dans les yeux, d'une innocente, frappée par ses frères, sa mère, puis ce vieux monsieur, son père ? Son grand-père ? Dans un cortège digne des grands mariages, ou des fêtes, que nous observons, si tristes. Ce n'est qu'une brindille n'est-ce pas, ce n'est qu'une réprimande contre de petits enfants, ce n'est qu'un rendez-vous manqué avec l'autorité. Les enfants peuvent aussi regretter leurs gestes, et comprendre ensuite qu'ils ont une responsabilité envers le plus petit enfant. La mère peut comprendre aussi, que rien ne sert de courir après le temps, qu'accuser sans écouter ni voir, et taper à l'aveugle, c'est risquer de laisser les pétales d'une rose, et ne recevoir en retour que les épines. Lorsque le mal est fait, il faut tout recommencer pour améliorer les situations où le mal sévit, car le mal courre plus vite, et rien ne sert de passer son temps, ensuite à l’attraper. Il sera déjà parti ailleurs.

Ma tutrice rassurante a rencontré des êtres humains sensibles avec qui échanger, des experts et des non experts, jeunes ou âgés, toujours attentionnés, c'est la grande majorité de ses rencontres. Une infime partie de personnes peuvent être entachées de cruauté, cela sidère toujours, et parfois c'est dès le plus jeune âge, un manque d'éducation, toute la société est concernée. Les enfants violents, encore si petits, passent leurs fin de semaine dehors, pourtant ils crient dans un cadre étonnant, où nombre d'animaux vivent, d'insectes, nombres d'arbres et même un Musée. Il y a aussi de jeunes animaux, des bébés dans des nids juste au-dessus d'eux. Ils passent leur temps à taper sur un ballon. Ils tapent car ils ont appris à taper. Ils crient et s'insultent, les mêmes mots sont utilisés plusieurs fois, dans des phrases lapidaires, chacun devient le bouc émissaire de l'autre, car ils sont chacun innocent. La violence leur tombe dessus comme une tempête sans fin, ils n'ont rien demandé, ni à être là, ni à taper sur un ballon. C'est ce qu'on leurs demande de faire, les joueurs de football, gagnent bien leur vie, selon ce qu'ils voient à travers des images, et les études ne sont pas nécessaires, ils voient que le président favorise les jeux du football, un nom anglophone, bien plus que tout, même les maîtres d'école, même la maîtresse, préfèrent les camarades qui tapent, car... tout le monde tape, tape, tape. C'est ce qu'ils simplifient, et ils n'ont pas tout a fait tort, car les valeurs dédiées à l'étude, et aux études, aux facultés de réflexion, intellectuelles et de calcul, ont été dévalorisées, à tel point, que l'appât du gain et des jeux, sont devenus des priorités. On ne souhaitait pas faciliter l'accès aux études supérieures, mais ouvrir une voix plus large pour les jeunes garçons, dans le sport. Les autres qui souhaitaient s'émanciper de cette voix, imposée parfois, devaient se battre littéralement pour dépasser leurs limites. Apprendre bien plus, réciter bien mieux, calculer et se cultiver par eux-mêmes, visiter eux-mêmes les Musées, lire de tout. Et si par miracle, ils réussissaient et s'épanouissaient, un autre obstacle viendrait les surprendre, ils n'étaient ni attendus sur le marché de l'emploi, de la recherche, de l'enseignement, ni attendus pour, à leur tour, afin de participer à redéfinir le cadre des offres et des besoins, en toute égalité, de citoyen à citoyen, malgré leur expérience et leurs facultés rares. Les filles, les femmes, quels sont leurs droits ? Se demandent-elles. Tout simplement, les obstacles sont toujours ceux de l'exclusion. Pour justifier des exclusions, il faut des victimes, des agresseurs, des bouc émissaires, et, dans le désordre, des rappels à l'ordre. Mais le ballon se dégonfle vite. Ces enfants pensent que si l'on tue les enseignants dans leur école et que l'on gratifie les joueurs de ballon, c'est que l'école n'est pas un lieu d'évolution, mais un lieu à risques élevés, on ne peut plus étudier au calme, et c'est déjà fournir un effort, se concentrer, et rester sans rien faire, assis à lire, c'est tout simplement risquer un coup de poignard dans le dos. Ils pensent ainsi que taper dans un ballon, pour tuer l'ennui, éviter de s'apprécier et d'écouter le silence de la vie, les signes de la nature, c'est prendre moins de risque, et c'est pouvoir exprimer de la colère, le ballon c'est le mal que l'on tape, après qui on courre et c'est aussi notre meilleur copain, une philosophie de la fuite en avant, le ballon rond. Et puis, un jour, un de ces enfants rencontrera un oiseau...

Il y a de l'indifférence, la personne dotée de cruauté, passagère ou dont c'est un de ses traits de caractère n'a pas d'empathie, elle est très pauvre, une personne déficiente, émotionnellement. Souvent c'est dans sa petite enfance, qu'elle a rencontré de mauvais traitements. Une femme lui racontait, que ce sont souvent des enfants ou des adultes qui ont été maltraités qui maltraitent des animaux, et de petits animaux, choisissant des proies fragiles, sans aucune défense. Ces personnes ayant subit, parfois des abus sexuels, reproduisent, sans le savoir, des abus divers sur les animaux. Les violences intrafamiliales, conjugales, ont un impact sur la nature. La manière d'envisager l'environnement, ses gestes et actions, toute décision, toute conduite, tout peut accélérer, détruire, réparer, guérir, soigner, nettoyer, couper, planter, germer, tailler. Les saisons sont de formidables rythmes et guides dans les comportements à adapter. L'adaptation, une difficulté, une opportunité.

L'abandon est aussi un facteur : abandonner un animal dans la rue, la forêt, dans un sac poubelle, l'attacher à un arbre, le noyer, le mutiler, et lui faire subir des sévices absolument horribles et mortels, sont des actes de cruauté qui manifestent un comportement agressif ou défensif. Nous pouvons avoir de la peine à y croire, mais c'est une réalité, les êtres humains sont touchés par cette forme d'atteinte mentale, car c'est une déviance, que l'on ne retrouve pas chez les animaux. Il y a une différence de taille entre le sauvage et la cruauté. La cruauté est une déviance humaine. Pour autant, les difficultés à se nourrir, de nos jours, à se loger, et les pertes subites, les drames, font que des propriétaires aimants de leurs compagnons de vies, leurs animaux, sont dans l'obligation de les léguer, car ils ne peuvent plus les nourrir correctement, puisque eux-mêmes ne parviennent plus à subsister. C'est un déchirement de se séparer de leurs bêtes, avec lesquelles, ils ont noué un lien très fort, celui-là même qui les menait à la guérison, ou à une vie plus tendre ou joyeuse, ou dissonante, dans les contingences matérielles. L'abandon peut aussi se trouver dans ces issues positives. Et puis, que sait-on des animaux de compagnie lors de guerres ou de bombardements ? On a vu tant de personnes devenues migrantes avec leurs cages de transport et leurs sacs, fuir. Que sait-on des oiseaux sous les bombes ? Est-ce que les oiseaux préviennent les autres ? Sensibles aux champs magnétiques, les félins ils peuvent anticiper les changements...

L'instinct agressif que l'on remarque, chez ces êtres qui souffrent, appelle à une surcharge narcissique, ils ont été abandonnés, ou les parents furent négligents, ils ont subit des agressions, n'ont pas été accompagnés enfants, ou leurs parents n'ont pas rempli leur fonction rassurante et aimante et ils n'ont pas répondu à leurs besoin vitaux, ou les ont maltraités durablement, leurs traumatismes, peuvent générer de la violence, s'ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent, parfois des actes sadiques peuvent marquer leur comportement. La loi qui régente les sociétés, pour certaines, elle n'est pas dissuasive ou les enjoints à continuer et à poursuivre leurs méfaits. De nombreuses études ont relevé que les comportements cruels exprimés dès l'enfance ou l'adolescence sur les animaux, sont fréquemment le fait de personnalités elles-mêmes abusées dans leur jeunesse, et constituent des facteurs prédictifs d'une violence tournée vers les humains à l'âge adulte.
Dans notre société, la petite société des arbres, moi, la pie, je la décris comme une société de la nature mais dans l'urbain, tous les êtres humains qui vivent dans cet environnement urbain, pour une certaine portion, ne sont pas sensibilisés à leur environnement. Ils le deviennent à notre contact, pour certains, certaines. Ils viennent, ils se prennent en photo, ils jouent aux boules, au départ ils n'écoutent pas, ils n'entendent rien, ils ne voient pas, tous les signes sont là, nous sommes là, nous vivons ici, c'est notre chambre, notre salon, ils écrasent notre salle de bain, ils envoient leur ballon dans notre grenier, il lance un caillou sur un confrère, ils tuent les poissons avec des branches d'arbres devant leurs parents, la mère et le père.

La cruauté ordinaire est partout.

On peut rencontrer ces êtres humains n'ayant aucune sensibilité à l'espèce animale, parfois ne souhaitent jamais les regarder ou les toucher s'ils sont domestiqués, d'autres en ont peur, ne savent pas comment réagir si un animal, pacifique, vient vers eux. Il existe aussi de l'indifférence à leur vie, à leur élan de vie, et donc, à leurs difficultés, leur maladie, s'ils sont blessés, ces êtres humains n'auront aucune attention, pour eux, ils n'ont même pas le mérite d'exister, et pour d'autres ils ne doivent pas exister. Il existe des chasseurs, c'est encore autre chose, complexe.

Récemment il y a eu une justice pour les blaireaux. Elle a suspendu un arrêté préfectoral autorisant deux périodes de chasse complémentaires dans le département où nous sommes. Une victoire historique pour les associations de protection de l’environnement, qui montre aussi que les mentalités évoluent autour du sort réservé aux blaireaux.
En effet les chasseurs pratiquent encore une chasse du blaireau moyenâgeuse, qui se nomme "La vénerie sous terre". C'est une pratique de chasse consistant à déterrer des animaux à l’aide de chiens pour les situer et les acculer, puis de pioches et de pelles pour creuser, et enfin de pinces géantes et de couteaux ou fusils pour extirper de terre puis d’abattre lesdits animaux chassés. Les chasseurs creusent dans leur ultime refuge pendant des heures (jusqu’à deux jours) pour extirper les blaireaux à l’aide de pinces dignes d’instruments de torture du Moyen Âge.
Les blaireaux sont le plus souvent achevés à l’arme blanche, autre métaphore pour désigner des coups de pelle, de hache ou de masse. Quant aux jeunes blaireautins, ils sont abattus en même temps que leurs parents, ou abandonnés. Dans ce cas, sans abri et sans protection, ils ne survivent pas longtemps. La France détient un recors de cruauté à l’instar des autres pays européens.

Lorsque l'on étudie la cruauté entre les humains, il est question de traitement inhumain justement.
La manière de traiter l'autre de façon inhumaine, de le chosifier, est une manifestation de la volonté de contrôle sur l'autre, mais aussi d'employer les châtiments après des bêtises ou des fautes supposées par la victime.
L’inversement est dénotée, l'agresseur nomme sa chose, et justifie ses actes, car sa chose serait celle qui l'agresse, et il ou elle, le cruel ou la cruelle, se retrouve ainsi victime.
Cet inversement se retrouve dans les formes de harcèlement, entre humains.
Il y a le plaisir d'infliger à l'innocent, l'innocente, et aussi l'amplification des actes, afin de voir ce qu'ils produisent.
Faire du mal à des innocents et regarder ce que cela produit dans l'entourage.
La personne cruelle a cet art de la théâtralité, et elle agit souvent dans une faille, un climat délétère.
Il y a chez cette personne un plaisir de choquer, par amusement.
Elle n'a pas conscience du mal qu'elle inflige à l'autre.
La personne cruelle aime à isoler sa proie et la couper de ses liens d'amitié, d'amour, de la famille.
La vengeance est aussi un mécanisme, mais aussi tout déplacement de ses propres frustrations, sur une cible.
La personne cruelle, apprécie entraîner d'autres personnes à faire comme elle, c'est son plus haut plaisir, pervertir les autres. Toute forme est utilisée, mauvaises rumeurs, sabotages, supplices, humiliations.
Ce sont souvent d'autres êtres humains fragilisée et faibles d'esprit qui suivent une personne cruelle, ou parfois leur naïveté et manque de discernement les entraînent assez facilement.

Ma tutrice m'expliquait que c'est un mal dans le travail et dans les écoles, que le pays n'arrive pas à endiguer.
L'éthique n'est pas enseignée, ni la philosophie. Le discernement du bien et du mal est absent des programmes. Ma tutrice a découvert la majorité de ses étudiants dans l'enseignement du supérieur dépourvus de ces notions.

Là, où il fut un temps, celui qu'elle a connu, où s'enseignaient encore, par les salles des catholiques et les familles, ces notions fondamentales à une civilisation, et le "Tu ne tueras point", on découvre que les jeunes gens sont dépourvus de connaissances, ils mènent une vie d'études d'errances submergés par la violence.
Le pire est d'avoir politisé ces lieux d'études, et de ne pas les avoir sanctuarisés, protégés.

Lorsque l'on observe le comportement de petits groupes menés par une personne perverse et envieuse, on trouve le bouc émissaire. La violence d'un groupe est pilotée par une personne perverse. Petite pie, j'ai fait l'expérience horrible, avec mes tuteurs, d'un groupe d'enfants, d'êtres humains, mené par un plus agressif que les autres, qui souhaitait me faire du mal et entrainait les autres à exécuter, selon ses rumeurs, il chuchotait sans arrêt et commentait la scène pacifique qu'il voyait, une petite pie joyeuse face à des êtres humains, mais il instiguait une loi d'interdiction, il disait à ses copains qu'il fallait m'enlever, et que eux aussi pouvaient me prendre, que c'est facile de prendre des oiseaux. L'envie était telle, que le meneur souhaitait détruire cette paix, il n'était pas acceptable, pour lui, de voir cette scène et en même temps, il ne désirait que la voir devant lui, ne pas la quitter des yeux et former ses autres camarades à attaquer le plus petit d'entre tous : moi, un petit oiseau.
L'attaque des personnes envieuses et perverses se porte sur celui ou celle qui dispose d'une vie intérieure profonde ou de compétences particulières. Cette spécificité de personnalité en fait une cible préférentielle. La personne perverse agit sans intentionnalité claire, car elle ne peut clairement exprimer et concevoir son manque. Cette impossibilité est due au fait que de s'avouer à elle-même risquerait de lui faire perdre la face à ses propres yeux. Elle donne alors du sens à ce sentiment diffus de manque en transformant, psychiquement ce qu'elle ne peut penser en un problème pensable par elle. Ceci la dispose dans une situation ambiguë face à la personne attaquée, car elle ne peut plus vivre sans l'objet de sa haine, et, dans le même temps, elle propage un message de persécution. Faute d'espace psychique intérieur suffisant, la personne perverse et envieuse dirige son action contre l'espace intérieur de l'autre, en la diffamant si cette personne est un être éthique, ou en tâchant de la désoler, désertifier son être, de lui enlever tout sel de sa vie, lui ôter, si elle en a le pouvoir, toute sociabilité, et si elle n'a pas ce pouvoir supérieur, elle utilise toutes les personnes intermédiaires, des supérieurs afin de comploter sur l'élue, supprimer la personne qu'elle envie, c'est soulager sa peine et son inconsistance à être. Posséder pour éradiquer l'être, remplacer l'être par l'avoir. Une erreur éprouvée par l'histoire des guerres. Pour cela, la personne perverse utilise le cynisme et s’affranchit des règles de civilité (lesquelles, selon elle, doivent s'appliquer qu'aux autres, et non à elle-même). Elle laisse entendre de façon répétée, que les mesures qu'elle prend pour brimer sa victime sont souhaitables selon les dires des autres. Elle tente de détruire ce qui rend l'autre spécifique, ce pourquoi il ou elle est appréciée.
L'oiseau, moi la pie, je suis un être qui peut projeter un esprit de liberté. Voler est une action impossible à réaliser pour un enfant et un adulte. Il est inimaginable et au-dessus de l'entendement qu'un être humain se lie d'amitié pour un oiseau et que l'oiseau soit l'ami d'un être humain. Cette transcendance n'est pas concevable, car c'est un dépassement. Un jeune enfant maltraité et très agressif voit dans cette scène ce qu'il ne peut pas atteindre, ce qui est inaccessible. Là où d'autres jeunes voient un modèle d'ouverture, un passage initiatique, le pervers interprète cela comme l'échec de sa vie, et veut supprimer celui-ci, il se trompe et il trompe ses camarades.
Souvent, les personnes ayant vécu une telle mauvaise expérience, subir des actes de cruauté, cela a transformé leur vie, les a éloignés des lieux de vie où se sont produits des actes, ou de leur famille, leur métier, parfois leur ville ou leur pays, et ils n'ont plus la même vision positive de ces terrains, ces paysages, dans un espace naguère privé ou public, où se propagent assez facilement ce mal. Parfois même dans les lieux ou institutions où ceux-ci devaient être des lieux sacralisés ou protégés, ou sanctuarisés, ou des lieux où l'autorité est là pour protéger les êtres humains. Lorsque ces lieux deviennent des lieux où le mal sévit sans qu'il n'y ait aucune législation, même au sein d'une justice ou de la police ou des écoles, de la santé, c'est un désastre pour les êtres humains. Une destruction de tout lien, de toute humanité. Dans des déserts d'amour où les cadres ne sont que des apparats, la destructions des âmes est fatale.

L'état post-traumatique affecte la vie de relation, car la victime ne sait plus à qui s'adresser. Elle ne peut se représenter ses interlocuteurs, interlocutrices et se replie sur elle-même, là où elle se trouve, si elle n'a pas pu partir, s'enfuir, là où son monde la fait naître si à la petite enfance, sans pouvoir déménager, partir  de son pays en guerre, elle demeure, dans un état d'insécurité. La victime évite de rencontrer qui que ce soit, elle évite de nouer un contact, même avec sa propre personnalité. Car la victime ne se reconnaît plus elle-même, peureuse, elle qui était si confiante, ne peut plus faire confiance. On peut acter que le désintérêt pour le monde qui entoure cette victime est lattent. Le monde est là, mais la victime a même disparu de ce monde, et parfois disparait d'elle-même, ou voudrait disparaître. L'extinction du contact va vers une extinction de la vie. Une inaptitude apparaît, l'inaptitude à vivre, ce qui, parfois, arrive sur des personnes qui étaient socialisées et intégrées, avec des réussites et un bonheur partagé, parfois généreux, sans savoir que guettait le mal, et rôdait l'envie, ou la jalousie, le mépris, la haine.

C'est à ce moment que nous, les animaux, en tous cas, moi, la pie, j'ai pleinement conscience de mon rôle sur terre, sauvée par ma tutrice.

Avait-elle des ailes ?


dimanche 10 juillet 2022

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Photographies © Sonia Marques

mercredi 16 mars 2022

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Artiste © Rosa Bonheur : Portrait de lion (1879) Huile sur toile 595 x 76 cm) Musée du prado

ROSA BONHEUR


En 1822, Marie-Rosalie Bonheur, plus tard connue sous le nom de Rosa Bonheur, est née un 16 mars à Bordeaux, en France. Elle a grandi dans une famille créative composée d'une mère qui enseignait le piano, d'un père qui peignait des portraits et des paysages, et de frères et sœurs qui trouveraient plus tard le succès en tant que peintres et sculpteurs. Adolescente, son père lui apprend à peindre, offrant à son aîné un exutoire pour explorer sa passion : les animaux . L'amour de Bonheur pour les animaux a commencé alors qu'elle était enfant, et les leçons de son père l'ont encouragé. En plus de fournir des créatures vivantes à étudier à Bonheur, il l'a encouragée à copier des images de livres, à travailler à partir de sculptures réalistes et, éventuellement, à copier des peintures au Louvre. Bien que ces approches l'aient aidée à perfectionner son art, elle a préféré se rapprocher de ses sujets. "Je suis devenue peintre animalière parce que j'aimais me déplacer parmi les animaux", a-t-elle déclaré. "J'étudiais un animal et le dessinais dans la position qu'il avait prise, et quand il changeait de position, je dessinais cela." Bien que la plupart de ses peintures animalières représentent des lieux de sa France natale, certaines se déroulent au Royaume-Uni, où son sujet nostalgique a conduit à une profonde renommée. Elle était plus célèbre au Royaume-Uni qu'en France.

En 1855, Bonheur achève son tableau le plus célèbre : La Foire aux chevaux, une peinture à l'huile monumentale d'un marché parisien. Admirée pour sa grande échelle (2,44 m x 5,07 m), son sujet énergique et son coup de pinceau expressif mais réaliste, le tableau a été un succès instantané. Le nom de Bonheur est ainsi entré dans l'histoire de l'art et a même conduit à une rencontre avec la reine d'Angleterre. La reine Victoria n'était pas la seule fan britannique de Bonheur. En fait, son travail était plus populaire au Royaume-Uni qu'en France, car le public britannique appréciait son approche sentimentale du paysage - qu'il s'agisse de la campagne anglaise, des Highlands écossais ou même des fermes françaises - en tant que sujet.

Son style de peinture n’a jamais été très prisé en France. C’est une peinture que les Français n’aiment pas beaucoup, que l’on considère avec mépris comme une peinture de seconde zone, une peinture ringarde. En fait, on l’étudie très peu en France et comme on ne l’étudie pas, on ne la comprend pas et donc, on la méprise.
Au contraire les Anglosaxons, qu’ils soient Américains ou Anglais, ou encore les Sud-américains, adorent le style de Rosa parce qu’elle peint ce qu’elle voit et qu’elle va peindre les animaux comme ils sont et non pas en faire une métaphore par rapport à l’homme.

Raconte celle qui a acheté son château... à Thomery..

Ancien domaine seigneurial du XVe siècle, situé dans le hameau de By-Thomery en Seine-et-Marne, le château a été acquis par la célèbre artiste peintre Rosa Bonheur en 1859 à la suite de la vente de son tableau Le Marché aux chevaux. Sur la partie haute du village, collée à la forêt de Fontainebleau, Rosa s’installe avec ses 200 animaux. Aussitôt, l’artiste charge l’architecte Jules Saulnier de lui construire son atelier. Elle s’y installe un an après et y passera les quarante dernières années de sa vie. Elle y reçoit la légion d’honneur dans son atelier des mains même de l’impératrice qui en fait le dernier acte de sa régence. Rosa devient alors la première artiste femme à être ainsi honorée. Entre un atelier néogothique resté comme figé dans le temps et un parc aux arbres séculaires, le décor est à la fois authentique, romantique et émouvant. Les centaines de rosiers, les vignes grimpant le longs des murs, le pigeonnier qui surplombe la demeure, le pavillon des muses au détours dune allée tout concoure pour donner au domaine une allure charmante et délicieusement surannée.


Vue générale du Château
Sa maison est un musée. Elle se fait construire un gigantesque atelier et des espaces pour ses animaux... Elle  y loge ses chers animaux, mouflons, cerfs, biches, sangliers, moutons, chevaux, bœufs, chiens, et même un couple de lions, le mâle en cage, la femelle « Fatma » en liberté.
Son travail se trouve dans le Château de Rosa Bonheur, la maison et l'atelier de l'artiste niché dans les forêts de Fontainebleau en dehors de Paris (à By en haut de Thomery). Bonheur rachète le château en 1860 grâce au produit d'une vente particulièrement lucrative : l'acquisition par le Met de La Foire aux chevaux. L'artiste a vécu et travaillé dans le bâtiment en brique jusqu'à sa mort en 1899, le remplissant de tout, des fournitures d'art et d'un piano aux mégots de cigarettes et aux animaux de compagnie empaillés (notamment Fatma, sa lionne).
"L'art est un tyran"
, dit-elle. " Cela demande du cœur, du cerveau, de l'âme, du corps. J'ai épousé l'art. C'est mon mari, mon monde, mon rêve de vie, l'air que je respire. Je ne sais rien d'autre, je ne ressens rien d'autre, je ne pense rien d'autre."



Vue de l'atelier du Château
Elle a la réputation d’être un garçon manqué. Tandis que sa mère, Sophie Marquis, se tue à la tâche avec ses quatre enfants après avoir été abandonnée par son mari, Raymond Bonheur, peintre, lui, entre chez les saint simoniens. La police finira par démanteler la secte issue du premier courant mystique influencé par Saint Simon. Raymond Bonheur finira donc par en être libéré et à vivre de nouveau dans un atelier. Rosa Bonheur se promet de ne jamais se marier et de devenir une peintre riche et célèbre pour subvenir elle-même à ses besoins. C’est cette ambition qui l’a fait entrer dans l’atelier de son père, après avoir été envoyée à l’école élémentaire, en apprentissage comme couturière, et enfin en pension à la mort de sa mère. Elle commence à étudier les animaux qu’elle adore en 1839. Ils deviendront sa spécialité. Son père l'aide et l'encourage à faire ce qui lui plaît. Elle élève un mouton sur le balcon de son appartement parisien quand la famille déménage et prend des cours de peinture, d’abord aux côtés de son père, puis au Louvre dès l’âge de 13 ans. Rosa Bonheur expose pour la première fois au Salon en 1841 : elle n’est âgée que de 19 ans. La peinture animalière, celle que lui a enseignée son père, inspire aussi ses autres frères et sœurs. Rosa Bonheur prend la suite de son père à la direction de l’école impériale gratuite de dessin pour demoiselles de 1849 à 1860, où elle aimait à dire : « Je vais faire de vous des Léonard de Vinci en jupons ».

En 1800, la préfecture française a publié un arrêté officiel stipulant qu'il était interdit aux femmes de porter des pantalons. Étonnamment, cette ordonnance contenait également des informations sur la façon dont les femmes pouvaient contourner cette loi avec un « permis de travestissement » renouvelable , qui leur permettrait de porter des pantalons pendant trois ou six mois. Cette exception, cependant, ne serait faite que pour des raisons médicales ou de santé; dans le cas de Bonheur, son besoin de se couvrir les jambes tout en marchant péniblement dans la nature suffisait, et elle obtint la permission de porter un pantalon le 12 mai 1857.

Bien que l'art de Bonheur fut décrite comme conventionnelle, des modernistes, sa vie personnelle était, selon les normes victoriennes, non conventionnelle. Elle a eu deux partenaires, Natalie Micas, puis Anna Klumpke. Pour la première, elles vécurent ensemble jusqu’à la mort de Nathalie Micas en 1889. Un amour d’enfance qui dura une cinquantaine d'années. À la mort de sa compagne, Nathalie Micas, Rosa Bonheur sombre dans une dépression. Puis elle rencontre une nouvelle artiste peintre, l’américaine Anna Klumpke, qui souhaitait connaître Rosa Bonheur, l’artiste peintre femme française la plus connue de sa génération. Sa réputation dépasse les frontières de la France. Elle atteint les États-Unis en 1859 grâce à sa toile sur la « Foire aux chevaux », montrée à New-York par le marchand d’art Gambart.

Le 15 octobre 1889, Anna Klumpke, peintre (sœur de l'astronome Dorothea Klumpke Roberts, de la neurologue Augusta Dejerine-Klumpke, de la violoniste et compositrice Julia Klumpke et de la pianiste Mathilda Klumpke. ) sert d'interprète entre John Arbuckle, un ami de Buffalo Bill, et Rosa Bonheur, la célèbre artiste peintre animalière de l'époque dont la renommée est alors immense aux États-Unis. Les deux femmes correspondent pendant dix ans. Anna Klumpke finit par oser demander à Rosa Bonheur l'autorisation de réaliser son portrait ; la réponse de Rosa Bonheur est enthousiaste. Anna Klumpke vient séjourner au château de By à Thomery en Seine-et-Marne. Rosa Bonheur a alors 76 ans, et l'arrivée de l'Américaine lui redonne de la joie de vivre. Rosa Bonheur fait tout pour que le séjour d'Anna Klumpke soit le plus long possible, elle fait construire un atelier dans le parc du château afin qu'elle puisse peindre tranquillement. Klumpke finit par promettre de rester au château de By jusqu'à la mort de Rosa Bonheur. Pendant cette année sous le toit de l'artiste, elle écrira, sous la dictée de Rosa Bonheur, une biographie qu'elle complètera par son propre journal.

À la mort de Rosa Bonheur en mai 1899, Anna Klumpke est sa légataire universelle. Elle fera tout pour conserver l'atelier et les œuvres de Bonheur afin de les transmettre aux générations futures. En mémoire de l'artiste, elle fonde le prix Rosa Bonheur doté d'une somme d'argent qu'elle prélève sur sa part d'héritage de sa bienfaitrice.


Atelier d'Anna Klumpke au château


Vue de l'atelier d'Anna Klumpke au château de Rosa Bonheur



Maison-atelier de Rosa Bonheur - Monogramme de Rosa Bonheur



Maison-atelier de Rosa Bonheur - Monogrammes de Rosa Bonheur et d'Anna Klumpke
En 1880, elle s’installe à Nice, où elle produira de nombreuses toiles. En 1889, elle invitera le célèbre Buffalo Bill dans son domaine, figure mythique de la Conquête de l’Ouest et chasseur de bisons, à l’occasion de l’Exposition universelle. Elle meurt dans sa demeure de By le 25 mai 1899 d’une congestion pulmonaire suite à une promenade en forêt.

Après sa mort, elle sera oubliée. Elle reste un modèle pour les femmes peintres...

Voici un extrait de son testament, qui témoigne de sa vie amoureuse et professionnelle avec sa dernière compagne, aussi artiste :

Je déclare ici à ceux qui m’ont jugée très riche, que n’ayant pas assez de fortune à distribuer à ma famille pour laquelle j’ai fait de mon mieux avant et après la mort de mon père, j’ai jugé que j’avais le droit, ne devant rien à per- sonne, de proposer à Mlle Anna-Elizabeth Klumpke, ayant la même profession que moi, ayant par elle-même une position très hono- rable, ainsi que sa famille, de partager ma vie et de rester avec moi en la compensant et la garantissant, puisque pour vivre avec moi elle sacrifiait sa position personnelle déjà créée par elle-même, et partageait avec moi les frais et les améliorations de ma propriété et maison ; ce testament est un devoir d’honneur pour moi, et tous les honnêtes gens seront de mon avis, ainsi que mes véritables amis. (...)

Maintenant je dois remercier Dieu de la vie heureuse et exceptionnelle qu’il m’a accordée et de la protection en ce monde que j’attribue à l’âme de ma chère mère.

—Rosa Bonheur Fait à Paris le 9 novembre 1898

dimanche 13 mars 2022

◎υαƒ ❣





VIRIATO

© Joana Vasconcelos (2005, Chiens en faïence et crochet en coton fait main)

Viriato (Lusitânia, 181 a.C. – Lusitânia, 139 a.C.) foi um líder lusitano que enfrentou a expansão de Roma na Hispânia em meados do século II a.C. no território sudoeste da Península Ibérica, nas chamadas guerras lusitanas. A sua posição à frente dos lusitanos aparentemente tinha natureza electiva, ou seja, não era hereditária, mas antes dependia dos seus feitos militares.[1] Provavelmente pastor e familiarizado com a vida nas montanhas, tornou-se chefe dos Lusitanos, tendo, enquanto tal, começado por apelar à união dos povos ibéricos contra os romanos que tentavam anexar a Península Ibérica ao seu império. A protecção da pátria e a luta pela liberdade política são os valores que nortearam a vida de Viriato.

“Nomeado em homenagem a um líder do século I na área do atual Portugal, Viriato é um cão de cerâmica feito comercialmente revestido com bordados elaborados. A cobertura rendada mascara os detalhes da escultura abaixo e também compete visualmente por nossa atenção. Ao combinar o que é essencialmente um ornamento de relva produzido em massa com o croché tradicional, Vasconcelos revela a dissonância entre o artesanal e o manufacturado. Ao mesmo tempo, ela força os espectadores a confrontar seus preconceitos sobre artesanato e domesticidade “femininos”. .”

samedi 18 décembre 2021

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Cette carte de vœux est toujours d'actualité. Je l'ai créée pour les fêtes de fin d'année en 2017 ou 2018, cela n'a pas d'importance, puisqu'elle fut intégrée à la page d’accueil de mon site Internet. Celui-ci, visionnaire, préfigurait une notion de confinement. Les bonnes fêtes étaient ainsi souhaitées à toutes celles et ceux avec qui j'ai travaillé, mes amis également, mes proches et très proches, et les amis très distants, celles et ceux, dont la distance kilométrique, de pays à traverser, ne permet, ces temps-ci, que d'être en relation, par écran interposés, bien plus que par la voix (le téléphone) Nous pouvons le regretter, notre société, n'a pas trouvé mieux que ces modes de communication qui font très mal aux yeux, et même, dans les milieux professionnels, il est recommandé de télétravailler. Imprimée et envoyée à plusieurs, cette carte fut aussi une (grande) carte de coordonnées. Chanceux et chanceuses à celles et ceux de l'avoir reçue, avec tendresse.

Au-delà de cette notion festive, chère à mon cœur, elle annonçait ma nouvelle compagnie. Je n'ai de cesse de m’intéresser au monde animal. Une nouvelle naissance, l'éthologue rencontrait le quotidien de l'artiste, quasi convalescente, après avoir donné tout son temps au service des autres humains, les animaux aussi se trouvaient rassemblés dans une arche providentielle.

La page d’accueil de mon site Internet n'a pas changé, elle exprime une certaine permanence, dans un monde en perpétuel changement.



La page de ma biographie à feuilleter, provient aussi d'une création, hors ligne, devenu textile, issue d'un dessin de grande taille (plus grand que ma taille humaine) d'un personnage, un magicien, en train de peindre avec des cymbales ("Domino") liée à la dominoterie et aux corps flottants, présents dans mon travail artistique, qui m'a accompagné dans la durée. Un merveilleux programme de recherche, qui m'habite. Comme des dominos, ce jeu étonnant d'adresse et d'imprévus, (autre terme utilisé pour des jeux spectaculaires de petits dominos) mes œuvres artistiques forment des réactions en chaîne. Souvent, un élément qui semble mineur, pour d'autres, provoque un changement de proximité à d'autres créations en chantier, qui provoque d'autres changements similaire, et ainsi de suite. Cet effet Domino, suite d'événements liés entre eux, est une métaphore intéressante, dans ma méthode de travail et d'expression artistique, car elle prévient du risque systémique, tout en exposant la faille d'un système. Mais il ne peut être décodé que par des sachants. L'expertise de l'image et des arts graphiques, de la communication, est un art de l'histoire des images et de leurs capacités à générer du lien et de traverser des frontières. C'est dans "le toucher", associé à une certaine acuité visuelle, que mon art tente d'ouvrir un champ d'émotions : c'est plus par les poils et les plumes, que j'ai le mieux réussi, à traverser la complexité des relations sociales, en explorant des langages, qui m'étaient totalement inconnus, et dont, je n'avais reçue aucune formation, si ce n'est, d'avoir été très jeune, confrontée à des animaux différents. Et ce, certainement dès ma naissance. Une de mes cousines plus âgée que moi m'avait raconté, qu'elle était restée très impressionnée par des portraits photographiques en noir et blanc agrandis et affichés chez mes parents (les auteurs), de moi, petite, sur un âne qui semblait immense, dans un chemin de terre. Est-ce que je semblais être à cheval (d'un âne), avant de savoir marcher, les mains dans les poils ? L'âne est déjà un animal très particulier, qui n'en fait qu'à sa tête.

N'en faire qu'à sa tête...

Extrait du dessin Domino.

Œuvres multimédias © Sonia Marques

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Il y a toujours plus grand que soi. Le pouvoir des assujettis, dans le monde animal, et aussi, je l'éprouve, chez les êtres humains, est dominant. N'en déplaisent à celles et ceux qui continuent de penser, que seuls les dominants déclarés, décident de qui est dominé. Mon observation de certaines espèces animales et leur potentiel à communiquer sans aucune voix, et par leurs sensibilités, chatoyantes, m'ont beaucoup appris de langages dont nous nous trouvons assujettis, sans en avoir une once de contrôle, ni de domination. Cela confère aussi, au lien avec le paysage qui se transforme et le climat, sur terre.

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J'écrivais ceci sur Domino, et ses couleurs flottantes (2013-2015) :

Domino est le nom que je livre à cette œuvre. Elle représente un magicien qui fait de la peinture. Je ne dirai pas un peintre, car avec ses outils, ses cymbales, cet instrument de musique percutant, il fait de la peinture, il ne la pratique pas, il la fait apparaître par hasard. Ses cymbales trempées dans la couleur sont les pinceaux qui mélangent les couleurs. Son costume et le fond sont la palette et le décor. On peut distinguer parfois des tracés qui s’effacent progressivement dans un ton uni et puis des contours qui cernent d’autres tons, jusqu’à former des motifs de camouflages. Cette création est issue de plusieurs études historiques. Je laisse flotter des notions lorsque je peins dans ma tête, des histoires qui n'ont pas de couleur, pas d'images, ni de représentation. Je leurs dédie un dessin, je leurs attribue des gammes et des nuances de couleurs. Pour ne pas perdre le rythme de cette pensée dansante, j’ai imaginé des couleurs qui seraient non miscibles entre elles, qui se repoussent et s'épousent, dont j'observais leur sensualité se dessiner avec Domino et ses instruments de musique jetés ensemble, comme des percussions synesthésiques. D'ailleurs, le mot Cymbales vient du grec, kumbalon, signifiant jetés ensemble, de la même origine que le mot Symbole. Si les cymbales sont utilisées dans la musique populaire, des fanfares folkloriques aux marches militaires, et au jazz, elles sont apparues pour la première fois dans l’ancienne Assyrie (le nord de l’actuel Irak), en Egypte et en Judée. On se servait également de petits instruments similaires en Occident. Ce n’est pourtant qu’au XVIIIe siècle que les grandes cymbales originaires de Turquie sont arrivées en Europe. Je voyage à travers la création. Et je stationne un moment dans une œuvre avant de repartir. La réalisation est une clôture, mais pas une finitude. Domino me laisse une fenêtre ouverte sur la peinture. Il me semble que la peinture maquille un drame, quelque chose de grave, afin de se sentir vivant. Ce personnage symbolise une cartographie, un paysage, des plaines et des surfaces agricoles vues de près, vues d'en haut, abstraites et parcellisées.


Au crépuscule ce jour, me viennent ces pensées...
Sommes-nous sensibles ? Seulement, si nous savons préserver nos qualités sensibles, l'ignorance balaie de son renoncement, l'accès sensuel à ces qualités intrinsèques à la vie et donc, à la condition de la meurtrissure. L'insensibilité est un paravent. Il suffit d'une rencontre pour ôter ce préjugé et parvenir à l'humilité. Défaillir d'amour, comme le jour se pâme au crépuscule.

mercredi 28 avril 2021

н@ßT⊥℮ґ

Des mangas à poils, astronautes, envoyés sur la Lune...

Illustration avec des détails et des nuances... confinement chez les princesses...

Les amoureux indépendants...

Une poupée, un autre manga méditatif...

D'une illustratrice que j'aime bien <3

Des petits tournés vers l'avenir, la mère devant...

Un paysage pour tous...

Des ailes pour marcher...

C'est un peu un Cafou-fou...

D'un graphiste que j'adore <3 et son roi d'Éthiopie, empereur des Abyssins...

Autre illustration aux bonnes ondes...

Photographies © Sonia Marques

(graphismes > The jazzist & Kiwa et des japonais talentueux, et talentueuses... Modèles > Sato, Cafou, Négus, la poupée, le prince... Le palais)

(;⌣̀_⌣́)
(-_-) zzZ


(^◕ᴥ◕^)

ต(=ω=)ต  (・Θ・)

♬♫♪◖(● o ●)◗♪♫♬

٩(ˊ〇ˋ*)


jeudi 1 avril 2021

ẘε αяℯ ♭εα﹩☂

Alice et le masque rapetissant

Alice et la vie appétissante

Photographies © Sonia Marques

lundi 8 juin 2020

¢♄αღ℘ṧ

Natures égotiques / Balade limousine

Abondance, Bichon, Fumaison, Sakura, Galletout, Rouelle, Losange, Cabécou, Taupinette, Lechatolet, Monbriac, Ovalie, Coquillon, Calisson, Dauphin, Enrobé du Soleil, Picodon, Pecorino,  Moelleux, Vœu, Chabichou, Vacherin, Buchette, Gratte-Paille, Bleu, Fleur du Maquis, Fondue, Romarin, Fondant, Regal, Queijo do Pastor...

Photographies © Sonia Marques

samedi 21 mars 2020

α♭αᾔḓøη

C'était fin mai 2019, ma PP était née, hier je la tenais dans ma main, lumineuse, la plus petite peinture, j'étudiais les pangolins, les fourmiliers écailleux, et j'avais aussi des tendresses qui ne se laissent pas faire, m'exposant leurs manières, les plus belles expositions, des voyages immobiles, sans visiteurs, ni touristes.

Photographie de PP © Sonia Marques

Le vrai pouvoir c'est d'être tranquille.
Accepter la vie dans l'instant ne nécessite aucune théorie.
Le soir, le passage dans le sommeil.
Tout ce que j'ai voulu, désiré, contemplé, espéré, se meurt.
La jouissance la plus profonde.
Sombrer dans le sommeil et tout abandonner.
Aucune fortune ne vaut cette possibilité de sombrer.
*

Photographie © Sonia Marques

Quel cadeau les amis ! Sombrons, sombrons, abandonnons.

Dimanche 22 mars 2020 : Dernier croissant
Lundi 23 mars 2020 : Nouvelle lune

Laissons la lune libre

vendredi 24 janvier 2020

ℨèßяε à ℘@ґ⊥

© Photos Yasuyoshi Chiba

Mêmes les zèbres mutent !

samedi 28 juillet 2018

Ї﹩¢нηʊя@ ℮ł℮❡αᾔṧ

Blue Samouraï (© Sonia Marques)

Toute mouillée, sortant de l'eau chlorée de la piscine bleue, elle se dirige vers les cabines blanches. Elle pousse la porte, il y a un petit insecte sur la tablette pour poser ses affaires, il sautille. Non ! Pas cette cabine, elle repousse la porte et choisi la porte d'à côté. Non ! Elle veut revoir quel est cet insecte, elle repousse la première porte et s'abaisse pour observer cet étrange moustique plus grand que les autres, qui saute de plus en plus haut. Elle le regarde de très près : c'est une libellule, peut-être un bébé libellule, avec une longue queue bleue et de gros yeux bleus globuleux qui scintillent, de fines ailes transparentes. C'est merveilleux. La libellule souhaite s'envoler mais se cogne aux parois de la cabine, si blanches. Elle trouve un petit trou au bout de la tablette mais ne peut s'y faufiler, alors elle saute, elle vole haut mais se cogne contre les parois de nouveau. Quels efforts pour ce petit Samouraï ! Elle décide de l'aider, minutieusement, ses gestes d'humains se transforment en ceux d'un fil de pêche, mais sans le harpon. Elle suit la libellule et l'invite à sauter sur sa main. La libellule se cogne de nouveau contre les parois blanches puis se dépose délicatement sur son doigt. Là, elle ne bouge plus, elle se sent bien. Et bien, les voici toutes deux bien avancées ! L'une devrait se changer, l'autre devrait voler de ses propres ailes ! Elle décide de sortir vite afin de libérer la libellule dehors. Elle sort de sa cabine et voit une énorme cabine ouverte destinée aux handicapés. Elle traverse cette immense cabine, toujours avec sa libellule sur le doigt, et vêtue de son maillot de bain mouillé chloré. Elle ouvre une porte, avec un signe interdit rouge dessus, elle atterrit dans une salle pour les personnes habillées qui mettent leurs chaussures aux pieds et tombe nez à nez avec une dame outrée de la voir en maillot mouillé avec un doigt tendu devant. Personne ne doit sortir de là, normalement. Elle referme vite cette porte et repasse par la grande cabine abandonnée, puis revient dans sa petite cabine blanche. Elle dépose la libellule sur la tablette et lui dit : "Tu vas bien m'écouter, il faut que tu me fasses confiance, j'ai trouvé un passage secret et je vais te libérer, pour cela, tu dois m'attendre, le temps que je me change, car je dois m'habiller de vêtements secs, afin que je puisse t'emmener plus facilement à travers le passage interdit, ainsi, nous sortirons directement dehors et tu verras, la nature sera là."

La libellule patiente sur cette page blanche, cette cabine blanche. Elle se change à toute vitesse comme par magie, et passe du mouillé au sec, en un clin d’œil. Elle met son sac sur le dos, ses nageoires, elle invite de nouveau la libellule bleue à venir sur son doigt, et les voilà parées toutes deux : À l'aventure ! Elles passent la cabine des handicapés, elles ouvrent la porte interdite, et traversent glorieusement l'espace des personnes affairées à remettre leurs chaussures. Occupées à regarder par terre, chacune à récupérer leurs chaussures et sandalettes diverses, les personnes, toutes individualistes, ignorent la magie qui s'opèrent sous leurs yeux. Une libellule chevronnée qui aime la piscine, va regagner sa liberté, sa nature. Bien évidement, toutes deux, elles zappent l'étape des chaussures, elles montent l'escalier, elle avec son bébé libellule sur le doigt tendu, son gouvernail : c'est par là ! Personne ne voit le petit Samouraï bleu, chacun, chacune voit une femme discrète avec un doigt tendu devant, comme si elle montrait une direction. Elle passe le tourniquet électronique, la libellule ne s'affiche même pas à l'écran, le passager est invisible pour les scanneurs. De gros hommes musclés sont devant, elles se faufilent, transparentes et fines. Elles passent toutes les portes et arrivent dehors. Elle dit à la libellule : "Tu vois, ici c'est la nature, attends un peu, je vais te déposer sur un arbuste japonais, près des marais". Fièrement, elles arrivent toutes deux, en redescendant un grand escalier en bois, devant un arbuste japonais, un saule crevette, de couleur crème avec des tâches vertes et des pointes roses. Elle dépose délicatement l'élégante libellule, qui la regarde avec ses yeux bleus immenses, comme si elle venait de réaliser quelques longueurs avec son masque et son tuba dans la piscine et lève sa longue queue et la dépose en signe de reconnaissance et de fratrie sur son doigt. Sa queue forme un arc de cercle. Puis elle vole vers une pétale de l'arbuste japonais, nommé Hakuro Nishiki. "Bonne chance dans ta vie petite libellule bleue !" Son amoureux assiste à la scène finale de la libération, avec un sourire.

Cette libellule est une demoiselle, plus exactement une Agrion jouvencelle (Coenagrion puella) Une espèce d'odonates zygoptères (demoiselles) de la famille des Coenagrionidae et du genre Coenagrion. Elle est commune dans la plupart des pays d’Europe. L'espèce a été décrite en 1758 par le naturaliste suédois Carl von Linné sous le nom initial de Libellula puella. L'Agrion jouvencelle, est aussi appelée : l'Agrion fillette, l'Amélie, la Libellule Amélie, la sophie (en anglais : Azure Damselfly )

LIBELLULE, subst. fém.

De libella « niveau », allusion au vol plané de l'insecte.

Dans le Dictionnaire des symboles, on découvre que"la libellule, admirée pour son élégance et sa légèreté, est en outre un symbole du Japon, qu'on désigne parfois sous le nom d'Île de la libellule (Akitsu-chima). Cette dénomination, qui s'explique par la forme générale de l'île de Hondo, proviendrait de l'exclamation légendaire de Jimmu-tennô, fondateur de la dynastie, alors qu'il contemplait le pays d'une hauteur : on dirait une libellule !..."

Avec la fleur de cerisier (さくら : sakura), la libellule était bien souvent affiliée aux samuraïs. En effet la libellule symbolise pour les japonais la force et le courage, voire la victoire. Il semblerait même qu’elle était pendant longtemps dénommée « kachimushi » : l’insecte de la victoire. L’une des principales raisons du rattachement aux samuraïs tient à ce que la libellule a la particularité de toujours aller de l’avant et de ne jamais faire demi-tour. Elle peut certes faire « marche arrière » mais elle reste toujours de face, tel le samurai faisant continuellement face à ces adversaires sans jamais leur tourner le dos et ce quelque soit la situation.

❤ Dragonfly

Pour les Celtes, la libellule était un symbole de transformation pour arriver au but ultime : la libération de tout son potentiel. La libellule le montrait bien par ses étapes successives de métamorphose, de l'état larvaire sous l'eau jusqu'à la magnifique libellule volante, vive et rapide dans les airs. La libellule enseignait qu'en chaque être vivant se trouvent des ressources cachées capables de se libérer et de s'épanouir. Dans la pratique chamanique celtique, tout pratiquant allait régulièrement contacter l'esprit de la libellule pour travailler dans son quotidien cette libération des ressources cachées. Celles-ci pouvaient se révéler dans n'importe quel domaine, permettant à la personne de déployer ses capacités profondes et devenir maître-artisan, expert dans l'utilisation des plantes, spécialiste de la communication avec les esprits de la nature, astrologue, chaman ou druide spécialisé dans un domaine précis, etc. Il pouvait également s'agir d'une ou plusieurs facultés qui s'exprimaient enfin dans toute leur ampleur : sagesse, empathie, intelligence, patience, calme, amour, compassion, sérénité... Le phénomène de cette libération des ressources cachées pouvait être progressif ou se produire quasiment du jour au lendemain ; dans ce cas il était beaucoup plus spectaculaire. L'esprit de la libellule était le guide par excellence que nos ancêtres consultaient pour découvrir les ressources de leur être profond. Et lorsqu'une telle métamorphose avait lieu, la personne concernée gagnait en ardeur, en passion dans chacun de ses actes, ce qui ne manquait jamais de rejaillir positivement sur son environnement.

Alors il existe un dragon qui vole, et qui parfois nage comme un poisson... dans des piscines conçues pour les êtres humains. Libellule, elle se métamorphose même dans les cabines...