DOUDOU
Peintures © Sonia Marques
Au bout du désert ... Doudou.
Flou artistique.
Cendrillon, le retour !
Olympe du 10 mai !
Suite des Kis peintures
13/03/2024
DOUDOU
Au bout du désert ... Doudou.
Flou artistique.
Cendrillon, le retour !
Olympe du 10 mai !
Suite des Kis peintures
Par kiwaïda at 00:29
10/02/2024
^.=.^
Année du dragon de bois : Nouvel an Chinois
Créativité !!!
Par kiwaïda at 16:23
04/02/2024
Peinture de 2017, avec un texte inédit, qui rappelle un peu l'univers du défilé Margiela...
Il y a 7 ans, déjà !
Par kiwaïda at 15:45
29/01/2024
Par kiwaïda at 13:48
17/01/2024
Journal d'une pie (extrait)
J'ai trouvé un glaçon, il me sert de source d'eau.
Tout a gelé, mes flaques d'eau sont devenues des choses blanchâtres au sol, solides.
C'est comme une glace que je pile avec mon bec et je suce l'eau dedans.
La sensualité de ces moments est exquise.
Je semble être une brute avec mon pic à glace pour obtenir du jus d'eau fraîche, la transparence du glaçon obtenu par accumulation d'eau dans le tube d'une grille, lui, ressemble à une installation d'art contemporain, très subtile, très discrète. C'est de l'ordre de l'inframince imagine ma tutrice. Elle me raconte que l'artiste Marcel Duchamp avait désigné cet intervalle imperceptible, entre deux phénomènes. Elle voit mon glaçon comme un possible, un devenir. Seul, personne ne sait ce qu'il peut advenir, ni même de la performance que je réalise avec lui, en lui soutirant de l'eau. Glaçon il devient ma source d'eau à l'état liquide. Toutes ces petites choses auxquelles ma tutrice est sensible sont de l'ordre de l'inframince, comme la poussière, la fumée, ces actions chimiques des états qui se transforment. Elle m'expliquait que lorsqu'elle était enfant, elle avait trouvé fabuleux de mélanger des tubes de peintures, le jaune et le magenta, leur association mélangée au pinceau, donnait un orange sanguine ou un corail, un abricot selon le dosage, et même la couleur du safran. Cela se passait dans la cuisine, tout était relié à l'imaginaire des fruits, condiments, aliments lactés, aux couleurs décaféinées ou chocolatées. C'est avec sa mère qu'elle a appris à créer des nuanciers, et non à l'école maternelle. Elle ne se doutait pas que plus tard, elle enseignerait ces actions et mélanges à de jeunes enfants, en arts plastiques, puis des lycéens, puis des étudiants, avec des notions plus conceptuelles. Et plus tard par images de synthèses, des simulations de logiciels.
Mais, lorsqu'elle travaillait le plâtre, avec des pigments, pour obtenir des nuages solides qui passaient à l'état liquide puis qu'elle taillait, en plein hiver, comme celui-ci, elle me comparait à une sculptrice de glace en se remémorant ses investigations partagées et exposées. Ma tutrice est une artiste qui a la mémoire des formes, comme les oreillers. Ses facultés artistiques sont en éveil quotidiennement, et sa mémoire se distille à tout les passants.
Elle travaille une expérience journalière dans un contexte qui produit de l'inframince, en ouverture à une inconnue. Elle réalise des équations, avec à chaque fois une équation à une inconnue.
J'ai été une inconnue, à présent, il y en a d'autres, je suis celle, en ce moment qui a produit une œuvre d'art sous ses yeux. Elle est éphémère, demain, le glaçon aura fondu, elle sera face à un trou, et moi, je serai ailleurs, en hauteur, si loin des êtres humains.Pour les esthètes, celles et ceux loin des Musées, loin des écoles, isolés, ou exclus, ces expériences quotidiennes remplissent de joie les esprits en manque de culture et d'arts plastiques. Nos Musées sont dans la nature à présent !
C'est éphémère, et souvent, il n'y a aucune trace de ces états. Il faut se souvenir ce qui a été imaginé, créé, de façon cognitive, c'est la mémoire qui travaille lorsque toute preuve matérielle disparaît, lorsque l'eau disparaît. Il demeure l'idée du glaçon.
Je n'aime pas être désignée, ni ma tutrice, mais elle apprécie montrer, guider, porter son regard vers une chose, une expérience, un être, le minéral, une histoire. Elle peut être triste, parce que l'hiver comporte toujours de la tristesse et des défections, des désertions. La place nouvelle, pour espérer des petites étincelles de joies jaillir, apparaît dans la fin d'un cycle.Nos expositions sont à disposition, nous les artistes, les pies, nous sommes les plus productives d'un art pour les érudits.
Puis, je m'envole sur une antenne et je squatte un moment, voici les premiers flocons de neige, jamais vu de ma vie !
Ma tutrice est venue m'expliquer ce que c'était la neige, mais je suis partie découvrir ces morceaux d'eau seule, qui tombent partout en jouant dans un jardin privé. Sur mon costume c'est comme une pluie glacée.
Je courrais après un merle noir, petit, mais très attachant, de branches en branches, je sautillais. Quelle euphorie cette neige ! On se gèle les pattes ici ! Mais qu'est-ce que c'est amusant !Un vieux Monsieur passe nous voir. Il s'occupe des Compagnons du Tour de France qui forment des hommes et des femmes de métier capables de mettre en œuvre des systèmes de construction. Il nous demande :
"Elle est apprivoisée ?"
"Non" Dit ma tutrice" Elle raconte mon histoire.
Il nous raconte à son tour :"Je m'occupe des enfants de la rue, et un jour, l'un d'eux a réussi à apprivoiser une pie !"
Il nous demande :"Elle n'est pas embêtée par les autres pies ?"
"Non" Dit ma tutrice.
Puis, il nous raconte :"Sa pie était sans arrêt embêtée par les autres pies, je ne sais pas, peut-être à cause de son odeur, elles ne voulaient pas d'elle, elle était sans arrêt chassée"
Puis je vole sur l'épaule de ma tutrice, il nous regarde charmé, il dit : "C'est bien" d'un air satisfait, comme s'il venait de voir que le possible et l'inconnue dans cette équation, venaient résoudre un problème qu'il avait en tête depuis des années.
Il est reparti heureux.
Son espace forme à la charpente, les constructions de bois, la maçonnerie, le carrelage, la taille de pierre, la menuiserie, l'ébénisterie, la couverture, la zinguerie, la plomberie, le chauffage, la climatisation, la peinture, le plâtrier, la décoration, la serrurerie, la métallerie, on trouve ses compagnons dans les travaux publics, les bureaux d’études & CAO-DAO, les boulangeries et les pâtisseries.
Je lui dis :"C'est comme nous les pies, on sait faire plein de trucs !"
Un autre vieil homme passe avec sa famille et il nous dit :
"C'est votre pie ?" Vous appelez et elle vous reconnait ?"
"Non" Répond ma tutrice.
"Elle a un nom ?"
"Non" Répond-t-elle.
"Il faut absolument lui donner un nom !" Lui dit-il.
"J'ai trouvé, un nom très connu, que l'on entend partout en ce moment : Rachida Dati ! "
Puis, il part, en chantant : "Rachida Dati, Rachida Dati..."
Elle me regarde d'un air dubitatif et tente de me coller ce nom sur mon petit corps frondeur et indépendant, et assez coquet.
Je suis vexée, je lui tourne le dos, "Si c'est comme ça, je m'en vais !"
"Mais non, je ne vais pas te nommer ainsi, aucun nom d'être humain ne te va" Me dit-elle.
Elle me raconte que ce nom est celui de la nouvelle ministre de la culture dans notre pays."Mais, vous avez besoin d'une ministre ?"
"J'ai connu une dizaine de ministres de la culture, les employés ne changent pas" .
Me répond-t-elle."Alors c'est comme nous les pies, nous avons le même costume, personne ne nous distingue"
"Tu n'as qu'à me nommer, ministre de la culture !"
"C'est une bonne idée", me répond-t-elle.
"Toi seule saura me reconnaître"
"Il te faut une équipe avec toi !" M'informe-t-elle.
"Mais que devient le chaton gris ?"
"Justement, il pourrait être ton meilleur allié". Pensa-t-elle.
"Il a des pompons gris, il peut fertiliser ce pays"
"La France compte plus de 15 millions de chats domestiques, 12 millions au Royaume-Uni, les allemands sont les premiers avec plus de 16 millions !"
"Alors notre ami le chaton gris pourra fonder sa propre mutuelle ?"
"Nous les pies sommes plus nombreuses, nous avons beaucoup de présidents et présidentes"
"Nous les êtres humains, dans notre pays, nous ne faisons plus d'enfants, c'est le Président qui nous apprend cela, il n'en a pas non plus""Et toi ?" Lui dis-je, effrontée.
"Tu sais bien, j'ai plein d'enfants partout", j'ai toujours été dans l'éducation, ces temps-ci c'est avec le monde animal et c'est très différent"
Une petite fille de 2 ans tentait de monter sur son beau petit vélo, son père attentionné la laissait faire, puis elle est tombée.
J'étais sur l'épaule de ma tutrice, puis, au lieu de pleurer, l'enfant nous montre du doigt et crie : "Maman, maman !"
Le père ne nous avait pas vues, c'est sa fille qui avait déjà tout vu et lui montrait ce qu'il fallait voir.
Plusieurs fois, elle désignera ma tutrice comme sa maman.
Elle avait compris, petite, que voir un être humain, avec moi, une pie, un petit oiseau, aux allures enfantines, assez proche d'un adulte humain, ma proximité, créait une filiation, ma tutrice devenait le générique d'une maman.
Comme elle se souvenait, même si sa mère était absente, qu'elle était ce petit oiseau, qui apprenait, comme elle, à se mouvoir dans l'espace. Un miroir de l'apprentissage s'offrait à elle, mais peut-être aussi un modèle pacifique.
C'est aussi une forme d'inframince, le générique de la maman. C'est un référent dans toute éducation.
Ma tutrice dit au père et sa petite fille : "C'est un beau vélo"
Une façon de désigner le véhicule et l'art et la manière réussie de lui apprendre à se véhiculer, sans les petites roues arrières.
Il lui dit : "Elle n'a que 2 ans, on ne va pas être trop exigent, on ne lui en demandera pas plus".Je m'amusais de toute cette scène si précieuse et miraculeuse, si gentille, beaucoup de sagesse.
Avant de m'envoler vers la Lune, je récitais ce proverbe chinois :
"Quand le sage désigne la Lune, l’idiot regarde le doigt"
Ce jour là, il n'y avait point d'idiot, mais que des flocons de neige !
Et la Lune était le seul luminaire de cette soirée si paisible.
Je ne comprends pas tout ce qu'elle me raconte, mais j'imagine que nous allons bientôt pouvoir gouverner ces petites êtres humains qui peinent à s'organiser et à vivre dans la nature...
Je vais réfléchir à mon ministère très sérieusement.
Je vais ériger mon glaçon comme sculpture au centre de mon bureau, et on pourra tous sucer dedans de l'eau fraîche...
Moi, je suis dotée d'une intelligence hors norme.
Je suis une pie bavarde, une Pica pica. J'appartiens à la famille des Corvidae et à l’Ordre des Passériformes. Je suis très commune en Europe et dans certaines régions d’Asie. Il y a une dizaine de sous-espèces chacune vivant dans une zone géographique bien spécifique comme la Pica pica anderssoni (Russie), Pica pica fennorum (Scandinavie), Pica pica bottanensis (Chine), Pica pica mauritanica (Afrique du Nord), Pica pica bactriana (Pakistan) ou encore Pica pica melanotos (péninsule ibérique). Nos dialectes sont désignés par les français et belges par agasse, agace, ajasse, ageasse, ajaça, agaça, agache… Je fais partie des oiseaux les plus intelligents de la planète. Je mémorise énormément d’informations, j'apprends à m’adapter à de nombreuses modifications environnementales, douée d'un grand stratège. Je reconnais et comprend les émotions que peuvent ressentir mes congénères et autres animaux. J'ai une perception sensée de la mort. J'ai conscience de mon reflet dans un miroir, donc une conscience de moi, (de soi), ce qui est rare chez les animaux.
"Je sais bien, belle amie, tu me reconnais et tu es douée d'une mémoire prodigieuse."
Un petit rouge-gorge était venu curieux pointer son bec. Il nous regardait et tentait différent point de vue.
Il s'ébrouait de joie, rien qu'à l'idée de nous écouter.
Puis il nous dit : "Vous savez que les rouges-gorges sont très intelligents ?"
À cet instant, nous avions une équipe constituée pour un beau ministère...
Une arche de Noé, juste avant le déluge.
Moralité :
Il faut se montrer humble face à l'hiver.
Il pleut à petit bruit, d'ennui, qu'aucun Dieu n'ose ajouter à la peine.
La nature détruit les nids, le froid glace les cœurs, amoindri les efforts et le mal a dit, reste petit dans ta coquille d'argent, l'or ne se trouve plus. Les médailles ne subsistent pas aux typhons des temps. Cyclones et vertiges, fenêtres glaçons, couvertures de survies, toitures fissurées, maladies et rien à dire, bien maudire, sans dire mot.
Chaque perle compte, topazes, agates, ambres et pierres de lunes, pour que le collier soit le plus précieux remède aux maux d'hiver.
Par kiwaïda at 02:20
22/12/2023
Journal d'une pie (extrait)
La pie ne choisi que des êtres humains gentils.
Elle vous a choisis.
Un petit peu.
Par kiwaïda at 04:54
14/12/2023
Des sages ?
Hiver. Jaune. Lumière.
Nuit verte. Noire. Bleue.
Jardin des bises. Des envolées.
Chaleur des beaux. Belles caresses.
Fini Londres. Gares finies.
Terminus. En train de fondre.
Vétiver. Été souvenir.
Rouge automne. Bleu Finistère.
Oiseaux des neiges. Manchots costumes.
Pies des malices. Limaces des pluies.
Père Noël des astuces. En inventer un.
Salutations des sages. Passage des mages.
Nard de Magdalena. De grand prix. Parfum des prières.
Odeur de la connaissance. Luxe et foi.
Fragrance offerte.
Ombre d'un chat. Le chat ombre les yeux.
Les plumes. Le masque. Les marques.Gris folies. Sagacités grisailles.
Poète grisonnant. Douces batailles.Écrin de peluche. Rudesse dans son étui.
Rêves silences. Blanches grèves.Polaire robe des bêtes.
Lunaire ramage des étoiles.
Cheveux dénoués. Seins dévoilés.
Remède sans venin. Paradis sans serpent.
Lèvres de la rose. Extase aux aromates.
Le temps des images. Dessins imaginaires. Espoirs infinis.
Présence chaude. Givre Saint Bernard. L’ermite.
Grand chien de montagne. Sauveur des glaces.Solaire robe des fêtes.
Plus de voyage. Plus de naufrage.
Lire les contes. Conter son pèlerinage.
Kimono brodé. Flammes.
Cœurs dénudés.La barbe. Les invités.
Présents sincères. École des absents.Fini les notes. Fini les fautes.
Bienvenu le bonheur.Impressions soleils couchés.
Attente velours. Bientôt Noël.
Par kiwaïda at 00:33
12/12/2023
Par kiwaïda at 01:14
10/12/2023
Je ne dormais qu'un seul œil. Je parvenais toujours à trouver un petit endroit pour dormir, personne ne peut savoir où. Il pleut beaucoup et il fait froid, les journées sont quasi funestes, le sommeil m'est indispensable, il restaure mon organisme, et assure le bon fonctionnement de mon cerveau. Je suis encore jeune, cela favorise aussi ma croissance, j'apprends toujours tant de choses, en ce moment, je découvre l'hiver et les autres animaux, les rivières et les nids à découvert, les corniches, les creux où s'abriter, les arbres touffus qui n'ont pas perdu de feuilles les conifères évidemment. Mon stress se réduit en dormant. Pour l'assurer, je me dois de rechercher la meilleure place pour ma nuit, très loin des prédateurs. Je ne dors que d'un œil, une partie de mon cerveau reste aux aguets. Nous avons, une petite singularité, chaque œil ne communique qu’avec une moitié du cerveau. Notre sommeil est hémisphérique unilatéral. Je repose une moitié de mon cerveau, puis l’autre afin de surveiller les alentours et réagir vite en cas de danger. En équilibre sur un fil, une branche, un rien du tout. Funambule, je suis, je reste, agile et fugace, mais tenace sur mes pattes qui tiennent bon. Mes tendons fléchisseurs bloquent les serres en position fermée lorsque je m'endors. C'est un peu l'inverse des êtres humain, autant serrer un objet leurs demande un effort, autant nous, aucun. Lâcher un objet, demande aux êtres humains un lâcher prise sans aucun effort, autant, nous pour lâcher, c'est un effort, si bien que nous serrons bien fort. Je ne peux pas tomber, car mes serres me retiennent.
La nuit soudainement encombre toute la nature, le silence se fait entendre. Tous les oiseaux se taisent, ou presque, on peut entendre les nocturnes, un hiboux par exemple. Juste avant la nuit, je me lisse les plumes et je chante avec mes amies les pies. Je suis déjà à l'abri des prédateurs.
Nous sommes homéothermes. La température de mon corps est constante. Mes plumes gardent emprisonnée la chaleur, elle ne s'échappe pas, elles sont formidables. La période de mue cet été que j'ai connue, favorisait la pousse de superbes plumes dont je prenais soin de les étoffer pour l'hiver. J’ébouriffe mes plumes avant de dormir, j'en ai peut-être plus de mille mais qui les a comptées ? Cela n'existe pas les chiffres chez nous ! Mes plumes sont inertes, elles ne possèdent ni vaisseaux sanguins, ni peau, ne dissipent pas la chaleur de mon corps. Au contraire, elles forment une barrière qui emprisonne la chaleur près de ma peau. Ma tutrice me disait que c'était donc un effet proche de celui lorsqu'elle dormait sous une couette de plumes, ou portant un duvet sur le dos. Sous mon épiderme il y a une zone de stockage de mes graisses, ce qui donne une fonction isolante. Mais je disais à ma tutrice, que je ne connais pas la sudation. Il m'est arrivé de la voir transpirer, ces jours-ci, elle a attrapé un bon rhume, nous, nous sommes dépourvues de glandes sudoripares. À mon tour de la réchauffer sous mon aile. J'avais ce petit chapeau de pluie, assez décoiffée, ma tutrice complètement mouillée, car je n'aime pas les parapluies, mes copines les autres pies sommes là avec elle afin de papoter un peu. Parfois une lumière singulière dorée et rosée apparait lors de nos échanges, puis l'atmosphère lugubre reprend son décor tamisé de bas résilles noirs , sur un sol de flaques d'eau grises et argileuses, et nous disparaissons toutes, les pies, ma tutrice... et moi.
J'ai parfumé ma couche De myrrhe, d'aloès et de cinnamome.
Je serre bien fort.
Je m"endors.
Par kiwaïda at 22:08
01/12/2023
Journal d'une pie (extrait)
La transformation s'est réalisée. Je suis devenue le chat. Le chat est devenu la pie.
Je suis revenue, au chaud, je suis la pie-chat.
La magie de Noël se saupoudre dans la ville, les êtres humains ont travaillé pour allumer de petites lumières.
Je regarde la télévision pour chat, et je suis subjuguée par des écureuils et des oiseaux incroyables.
Ils habitent aussi la forêt, là d'où je viens.
Ils aiment les noix et les graines, je suis très impressionnée, moi la pie-chat.
Mes yeux de chat sont hypnotisés.
Les arbres sont désolés, leurs feuilles sont tombées pour la plupart, là où j'ai fait mes premiers pas-pattes, sur ces branches, me nettoyant le bec.
Ils sont désolés et nous aussi. Lugubres espaces dénués de lumière, la nuit arrive si vite qu'elle tire le rideau seule, sans nous le dire.
Il faut se dépêcher de s'abriter, on ne voit plus rien le soir vers les cinq heures.
Je suis si heureuse de connaître cette saison si froide, les nuits sont glacées, je deviens boule de plumes, noire et énorme.
Je ne pensais pas vivre jusqu'ici, quand d'autres souhaitaient me tuer.
Que c'est beau l'hiver qui arrive, je pensais ne pas réussir à l'habiter, c'est lui qui me prend par la main, il me souffle son air divin, si pur, et si vivifiant.
Comme ma tutrice est courageuse, comme je le suis bien plus.
Mes amies les autres pies sont au complet, chacune la reconnaît, elle les reconnaît.
Les jardiniers sont toujours à la tâche.
De nombreux oiseaux sont là, des jeunes, si jeunes, à la tombée de la nuit, c'est un ballet merveilleux de choses ailées noires et malicieuses, de sons si différents, délicats et raffinés.
Les entendre suffit à voir les étincelles d'une vie que l'on pensait morte. Une vie habitante, une vie multiple et incarnée dans des notes de musiques surprenantes, un kaléidoscope improvisé, fermons les yeux.
Chaque sonorité semble s'enfuir, chaque oiseau tire son épingle du jeu. Tout n'est que fugue et fugue, tous s'en vont, et lorsque les yeux s'ouvrent, tout est parti.L'hiver est bien là, implacable, sans possible retour en arrière.
Avance !
Le matin, dans la brume, le sol est humide et gelé, nous aimons sautiller dessus, picorer partout, toute cette moquette est pour nous, personne, aucune âme.
Ma tutrice nous observe et sait à présent tous nos vols, lorsque nous survolons la rivière, lorsque nous arrivons, à vol d'oiseau tout est si proche.
À pieds, les êtres humains ne peuvent voir toute notre cartographie, on s'appelle, on crie, on est heureuse, on est une seule chose et toutes à la fois.
Notre corps s'éparpille dans les milliers d'autres volant. On fait ci, on fait ça, et, on ne sait pas qui on est. Nous savons, nous, qui sommes nous.
Toutes ensembles, nous regardons les grues, leur forme en V, leurs cris, elles sont si belles, les cendrées.
Les arbres sont désolés, ils se sont lestés de toutes leurs feuilles, tout ce qui les encombrait.
Comme nous tous, nous laissons mourir ce dont nous n'avons plus besoin.
Ces poids encombrants, ces regrets épais, ces remords trop forts, ces entailles et épines dans le cœur.
Nous nous séparons de tout cela, nous avons déjà enterré ces fardeaux et avons célébré leurs expériences, leurs doux accompagnements et fâcheux doutes depuis ce début de l'année.
Viens petite gloire, tente de hisser ton pavillon modeste.
Laisse ta voile faire le reste, et glisse moussaillon, vers la fin de l'année, illumine un peu ton chemin, et tous tes cailloux, jusqu'ici clairsemés.
Que tes pierres grises et opalines se transforment en mousses vertes de coton.Nous sommes désolés.
La froideur a désertifié les terres, la chaleur humaine se fait plus précieuse, si rare, les cœurs sont serrés, les larmes tombent au goutte à goutte.
Ici ou là, on éponge, ici ou là on calfeutre les fenêtres, ici ou là, on se pare de couvertures, ici ou là, on se réchauffe comme on peut, ici ou là, on n'ose pas se plaindre.Ma tutrice cherche ma mère et mon père. Du chat ou de la pie ? Et d'elle ? D'ailes ?
Je suis entrée à pas feutrés dans une âme féline, afin de faire mes griffes dans l'arbre de la vie.Sous un sapin, je rêvais passer l'hiver dans un foyer.
La cheminée des fées.
J'ai cheminé jusqu'à toi.
Merci de nous avoir pris sous ton aile.
Par kiwaïda at 22:54
25/11/2023
Journal d'une pie (extrait)
Elle me raconta les chansons, les mélodies, il y en avait une que son compagnon avait trouvé, après avoir écouté notre nouveau funambule, et il lui dédia celle-ci.
Ma tutrice me dit : c'est pour toi !
Et puis elle m'envoya un dessin, pris sur le vif, dessiné avec un chat sur les genoux, très attentif, une colombe de la paix, qu'elle nomme : "Pomba da paz"
Par kiwaïda at 21:28
30/09/2023
Doucement la peinture arrive aux moments où nous pensions qu'elle avait disparue.
C'est lorsqu'elle disparaît, qu'elle arrive.
Et puis, elle est là.
On ne peut pas, ne pas la voir.
C'est une peinture, ce sont des couleurs, ce sont des souvenirs.
Empreintes inoubliables, vécues, déposées, peintes.
Par kiwaïda at 17:01
08/09/2023
Très belle photographie de Joni Mitchell & David Hockney !
Une galerie de Los Angeles a posté un instantané des deux artistes, légendaires, de l'art et de la musique Joni Mitchell et David Hockney se tenant la main à l'exposition solo de Hockney 2019 (Louver Gallery à Venise) ces photographies ont engendré de nombreuses reproductions, aussi en papier mâché. Dans un article du Los Angeles Times écrit par David L. Ulin en 2019, une semaine après la première publication de l'image, il dit : "Il y a Hockney, coloré dans une veste bleue déstructurée, un cardigan vert citron et une cravate rayée rose et rouge, ressemblant à une figure d’un de ses propres tableaux. Mitchell porte un pull finement tricoté et tient une canne. Ils sont immédiatement reconnaissables... Mitchell et Hockney sont désormais très éloignés de leurs plus jeunes incarnations, les images d’artistes auxquelles nous pensons probablement lorsque nous entendons leurs noms... Qu’arrive-t-il à une icône lorsqu’elle vieillit ? C’est une question valable dans une ville où l’âge a longtemps été traité comme un anathème... Hockney est né à Bradford, en Angleterre, et est tombé amoureux de la Californie en regardant Laurel et Hardy à l'écran. "Je savais déjà quand j'étais enfant", a-t-il déclaré au New York Times en 2001, "qu'il faisait beau à Los Angeles parce que même si Laurel et Hardy portaient des pardessus, ils projetaient de longues ombres. Il n’y avait pas de longues ombres à Bradford. J'ai remarqué ça." Mitchell a grandi en Saskatchewan, au Canada; elle a contracté la polio à l'âge de 9 ans et a ensuite eu un enfant hors mariage. "Je n'aurais pas poursuivi la musique sans avoir eu des ennuis", a-t-elle déclaré. Dans un sens très réel, elle est rentrée « chez elle » à Los Angeles : « Oh California », a-t-elle chanté, « Je suis ta plus grande fan ». Chacun d’eux a atterri ici dans les années 1960 et a rapidement commencé à produire des œuvres qui définissent la Californie du Sud – d’hier et d’aujourd’hui. Pensez aux peintures de piscine de Hockney et aux albums de Mitchell « Ladies of the Canyon » ou « The Hissing of Summer Lawns ». Il semble que la confluence du lieu, du temps et du talent leur a permis de devenir ce qu’ils espéraient être à leur arrivée à Los Angeles...Et donc cela nous charme, nous choque même, de voir Hockney et Mitchell prendre de l'âge. Il a eu un accident vasculaire cérébral mineur en 2012 ; son audition est altérée depuis plus de 40 ans. Elle souffre de la maladie de Morgellons et, en 2015, un anévrisme cérébral l'a obligée à réapprendre à marcher... Hockney a 81 ans et Mitchell 75 ans. Ce sont des légendes, oui, mais des légendes qui miraculeusement, transcendent leur âge. Leur pouvoir de longévité découle, au moins en partie, de leur singularité. Ils ont toujours été des idoles décalées : trop vieillissantes, trop créatives pour être simplement des stars. Maintenant qu'ils sont plus vieux, ils sont plus profonds. Cela nous charme, nous choque même, de voir Hockney et Mitchell embrasser la vieillesse... La photographie évoque leurs excentricités et leur style caractéristique, de la casquette et des lunettes rondes de Hockey aux pommettes pointues et à la longue tresse de Mitchell.Par kiwaïda at 09:51
20/08/2023
Par kiwaïda at 14:42
11/08/2023
Par kiwaïda at 01:55
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