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blog m kiwaïda

18/03/2024

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Illustrations © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Un merle noir plongea sur moi, il criait. Je faisais comme si je ne le voyais pas, je le toisais. Mais, il décida qu'à chaque fois que j'entrais dans son périmètre, de foncer sur moi. J'avais fait quelque chose qui ne lui plaisait pas, et il souhaitait me le dire. Je ne savais pas quoi, ni quoi dire, ni pourquoi était-il en colère ? À la tombée de la nuit, il me fit comprendre certaines choses. J'étais arrivée à un seuil, je devais m'émanciper, je n'étais plus une petite pie, l'enfant des pies. Il était si insistant, que cela ressemblait à une forme de harcèlement. Ma tutrice interrogea ce merle.
Son cri d'alarme était un "tjuk" sonore, répété 5 ou 6 fois, et dont le rythme s'accélérait tout en allant crescendo, puis il devenait un peu hystérique, il semblait très inquiet. Sa tonalité devenait aussi métallique "tjink tjink tjink", lorsqu'il défendait les limites de son espace.
Au crépuscule, il commençait par une mélodie enchanteresse, puis lorsque je me baladais par inadvertance, faisant mine de ne pas le voir, en plongeant mon bec dans une flaque d'eau grisâtre, il fonça sur moi en poussant des cris stridents.
Je décidais d'entrer dans la conférence des oiseaux ce soir, sur une branche près de lui et sa compagne, je me posais le regardant.
Le merle noir n'arrêtait pas sa complainte. Le rouge-gorge se posa ensuite à côté de lui, j'étais encerclée, j'écoutais, j'entendais bien ce qu'ils me racontaient.
Puis le couple de pies se posait en face de nous, un peu plus haut.
Et, bien plus bas, mes tuteurs nous regardaient.
Dans le silence de ce soir- là, tout était déplié.
Nous étions au seuil.
Le merle me côtoyait depuis des mois déjà, nous avions passé l'hiver ensemble, il est vrai que je le taquinais de temps à autre, surtout s'il venait à boire dans ma flaque d'eau à terre. Il n'avait pas peur de moi, ni des êtres humains. J'admirais son chant et son plumage noir lustré, son cercle oculaire jaune vif et son bec d'or. Son amie d'un brun plus pâle et tachetée n'était jamais très loin. Le premier à chanter le matin ou l'un des dernier du soir. Le rouge-gorge est de sa famille. Il mange des lombrics, il ratisse le sol à fond. Il a trouvé sa compagne cet automne, je l'ai vu avec ses disputes vives, tous deux, se poursuivant et essayant de voler l'un au-dessus de l'autre. Ils sont champions de la reproduction, et peuvent élever jusqu'à 5 couvées en une seule saison. La première est souvent détruite, pas très bien dissimulée par les feuilles.
Comme tous les turdidés, je regardais le merle recherchant sa nourriture au sol, il m'arrivait de le copier. Ils trouvaient sous les arbres et les buissons des escargots, des vers, des scarabées et des larves d'insecte. Les feuilles mortes furent retournées dans tous les sens. Il est souvent querelleur ce merle noir et chasse ses congénères, mais aussi les autres oiseaux. Il était un peu stressé, mais stressant aussi.
Ma tutrice m'interroge : "As-tu détruit le nid du merle, ou as-tu empêché ce couple de réaliser leur architecture ?"
Je lui dis : "As-tu vu des œufs bleus ?"
Alors que nous avancions dans la conversation, tous, j'étais située entre les merles, les pies et le rouge-gorge, je décidais de voler entre mes tuteurs.
Ils décidèrent de méditer, nous nous envolions tous la nuit venue.
Le jour venu, la clarté d'un ciel quand même opaque, laissait le blanc des baskets très éclairant.
Gris partout, pas de merle, en vue.
Le rouge-gorge sacré, vint se baigner en toute confiance dans ma flaque grise.
J'étais prête à partager.
Les merles pouvaient recommencer leur construction, mieux dissimulée.
En attendant, ma tutrice m'expliqua 2 ou 3 choses. Cela reste entre nous.
Elle me raconta l'histoire du merle blanc. Je décidais de la réserver et la raconter ensuite au merle noir, celui qui me chasse.
"Mais", lui demandais-je, "pourquoi ses œufs sont bleus ?"
Le merle est discret pour conquérir son amoureuse. Sa parade est à l'abri des regards, pourtant sa panoplie est large de cris aigus aux gloussements, à la large ouverture de son bec d'or, sa queue étalée ou redressée. Il s'accouple très rapidement. La merlette qui se charge de la construction du nid, avec ce qui lui tombe sous la patte ou le bec, y compris des matériaux plastiques récoltés çà et là. Le nid peut être installé aussi bien dans un buisson de lierre très dense que sur une enfourchure de branche. La femelle pond entre 3 et 6 œufs, et elle assure la couvaison quasi toute seule pendant 2 semaines. Le couple assure la subsistance pendant 3 semaines. Après, tout ce petit monde dehors, et on peut recommencer. Tout est si rapide ! Outre l'effet parasol de la couleur bleue des œufs de merle, il semblerait que cette couleur, favorise le signal au merle mâle de mieux prendre soin des œufs. Des scientifiques ont réalisé une expérience à ce sujet. La couleur des œufs serait le signal de la qualité et de la santé de leur compagne, une femelle en bonne santé engendrant de bébés plus sains. Si les œufs bleus sont plus brillants, ils seront nourris deux fois plus à l'éclosion par le mâle. La couleur bleue des œufs du merle est due à la biliverdine, un pigment déposé sur la coquille de l'œuf lorsque la femelle pond. Il existe certains indices suggérant que les niveaux les plus élevés de biliverdine indiquent une femelle plus saine et donnent des œufs d’un bleu brillant. Les œufs pondus par une femelle saine semblent ainsi encourager les mâles à s'intéresser davantage à leurs jeunes.

"C'est bien ce que je leurs disais, non seulement, ils devraient mieux réaliser le nid, mais en plus, ce merle devrait mieux s'occuper de ses enfants !"
"Ce n'est pas une excuse valable pour piquer dans la construction, ni même si tu vois des œufs bleus qui t'intriguent, ce sont des bébés merles en devenir, ne touche pas à ces bijoux célestes"

Le lendemain, le merle s'installa avec sa compagne au crépuscule, et nous offrit son chant mélancolique si doux de notes flûtées, claires et sonores, un autre en faisait de même.
C'était le moment de découvrir des secrets, de passer la porte.

Je décidais de raconter l'histoire du merle blanc :

 Sur les conseils d’une pie, un oiseau blanc était entré dans une grotte magique pour y chercher le trésor inestimable du Prince des richesses. Atteignant une seconde grotte intérieure, l’oiseau y découvre un tas de poudre d’or. Plongeant son bec dans la poudre, il est surpris par le démon gardien du trésor qui, crachant flammes et fumée, se précipite sur lui. Réussissant à s’envoler de la grotte pour échapper aux griffes du démon, l’oiseau blanc s’aperçoit qu’il est devenu noir et que son bec est resté d’un lumineux jaune d’or.

Je lui donnais des baies de sorbier et nous avons fait la paix, chacun sachant ses limites de l'autre, dans notre aire de jeu. Ce merle noir était le forgeron, il m'invitait à travailler dans la forge de mon cœur et à faire un bon ménage de printemps ! Moi petite pie, je décidais de ne pas rester sur le seuil, comme m'invitait le merle noir, et de franchir un nouveau monde, ne pas refuser d'assumer mon pouvoir et mes responsabilités. Oui je pouvais détruire les œufs bleus, mais ce pouvoir je ne l'utiliserai pas, afin de rester parmi mes amis merles, je prenais mes responsabilités. Même si le merle me provoquait, je ne rentrais pas dans le conflit. Car, je savais, au fond de moi, que j'avais un pouvoir. Je souhaitais lui faire savoir que j'avais la connaissance de sa découverte des trésors, tout cet or était à lui, petit forgeron, et sa capacité de reproduction exceptionnelle. Je savais aussi, que son espérance de vie était réduite, alors, j'étais heureux de voir ce merle retrouver la paix. Je sais qu'il peut recommencer à se montrer attaquant, mais il saura alors, trouver en moi, le respect de son or.



Philosophie Par kiwaïda at 14:13

14/03/2024

ℒїṧα ♏◎☺яℯ & ℙнḯliρ Ḡʟ@ṧṧ

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Musique Par kiwaïda at 23:25

13/03/2024

ÐϴÜÐѺÜ

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DOUDOU

Peintures © Sonia Marques

Au bout du désert ... Doudou.
Flou artistique.

Cendrillon, le retour !
Olympe du 10 mai !

Suite des Kis peintures 


Art Par kiwaïda at 00:29

08/03/2024

40 ¢@ґêღℯ

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Peintures © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Les chiffres sont énigmes et durées.
Je me demandais ce que ces jours formaient comme durée. Ma tutrice me racontait qu'il y avait comme une mise en quarantaine en ce moment.
C'était la période du Carême, du désert, des carnavals, sans carne, sans viande...

Mais, je ne suis pas du tout dedans, lui dis-je.

Si, c'est aussi une forme de pénitence, il est certain, me dit-elle, que tu sembles définir une récréation, alors que non, tu jeûnes aussi.

Pas tout le monde ne connait le calendrier de ce silence. 
Le carême pour les chrétiens est d'une durée de quarante jours.

Il y a le ramadan pour les musulmans, entre mars et avril. La racine arabe « ar-ramad », signifie « chaleur accablante ». Il y a toujours des anges dans toutes ces histoires.

Des volatiles, tu veux dire ? Des choses avec des ailes ?

Oui mon amie.

Dans ces calendriers, beaucoup souhaitent une trêve dans les guerres, quand d'autres la provoquent au mauvais moment.

Le Carême commence le Mercredi des Cendres, mercredi 14 février 2024, et s’achève le Jeudi Saint, le jeudi 28 mars 2024, avant la célébration de la Cène du Seigneur.
La Semaine Sainte, qui commence avec le dimanche des Rameaux le 24 mars 2024, commémore la Cène, la Passion et la mort du Christ sur la Croix.
Le Samedi Saint au soir et le dimanche de Pâques, le 31 mars 2024, les chrétiens célèbrent la résurrection du Christ.

Quel programme !

En temps de carême, les chrétiens vivent un temps de conversion, ils se rapprochent de Dieu. Ils repoussent le mal afin de créer une nouvelle relation de pureté.
Aussi dans les traditions, ils ne mangent pas de viandes, mais il y a des variations, parfois le dimanche oui, avec même du chocolat et du vin.

Je ne sais pas ce que c'est que le chocolat !

Tant mieux, me dit-elle !

Mais, tu peux dire tes difficultés en ce moment, je t'ai vu être embêtée de nouveau par un jeune avec un bâton, qui tentait de te faire du mal, et j'ai entendu des êtres humains dire que tu étais handicapée...

Je m'en tape des commérages ! C'est le premier qui le dit qui l'est ! L’intelligence peut-être perçue comme un handicape...
Vois-tu, je survole tant d'ignorance, qu'à partir d'une certaine hauteur, je vois tout autre chose.

Et puis je suis une parmi les autres, nous les pies, nous cultivons l'invisible, et l'intelligence est notre cape d'invisibilité ! Nous avons l'air bête et distrait, hors nous voyons au-delà de ce qui est visible à l’œil nu d'un être humain.

Alors, me dit-elle, viens vite à mon aide, à mon secours, sans toi, je n'y arriverai pas.

Te souviens-tu du désert ?

Oui, ce sont aussi les 40 jours dans le désert du peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en terre promise.
Mais aussi les quarante jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique.
Ce chiffre de quarante symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements.

Un temps de conversion.
Au désert, le Christ a mené un combat spirituel dont il est sorti victorieux.

Tes 40 jours se sont convertis en plusieurs années bleues.

Oui car il y a eu la chaleur accablante comme ar ramad, et la pluie des tropiques du cancer et du capricorne et les batailles de foins, et les silices blanches quotidiennes...
De l'Encens et de la Myrrhe...

Regardes le tableau du Combat de Carnaval et Carême, une peinture à l'huile de Pieter Brueghel l'Ancien, réalisée en 1559, très certainement à Vienne ce moment, en Autriche.
C'est une grande fête traditionnelle, plusieurs personnes se chamaillent sur une place du marché, il y a du poisson et de la viande, et des personnages masqués.
Ce qui est admirable, c'est qu'il n'y a pas d'agressivité, de violence, c'est un temps religieux, où le carême est respecté, il y a une ambiance bon enfant.

Tu vois que tu figures bien dans cette récréation festive et respectueuse !

Mais, tu entends cette jeune femme désespérée qui pleure à gros sanglots et qui tape dehors partout et s'explique à un jeune homme ? Quel déchirement !

Oui, c'est qu'il y a un seul jour, dans notre pays, dédié aux droits des femmes.
Mais, il n'est pas respecté, c'est comme pendant le carême, il existe des êtres humains qui ont des envies de guerre.

Alors on pourrait faire un carême à la place ? 40 jours ?
Oui c'est une idée, allez on va la soumettre, on fera diversion, on s'occupera enfin de l'intérieur... de tous.

Et puis c'est un jour où les êtres humains aiment repasser de vieux films où les actrices s'aperçoivent qu'elles sont actrices et dirigées, sur le tard.
C'est très ennuyeux, ce bal des victimes. Chaque année, à la même date, les êtres humains aiment projeter le documentaire "Sois belle et tais-toi " de Delphine Seyrig, tourné en 1975, une caution féministe.
Sur la durée, c'est très conservateur, in fine. À l'heure où un nombre conséquent de jeunes femmes filment et se filment partout, dirigent l'intégralité de leurs images, il semble que d'autres souhaitent revenir au bon vieux temps des contraintes.
Il y a un charme désuet à le revoir, comme les corsets revisités par Margiela. Ou, comme les uniformes à l'école. L'imagerie de l'ordre, alors que tout est désordre.
Un mythe Sisyphe, comment mettre de l'ordre dans l'anarchie ? Dès que l'on donne un ordre, un désordre survient, bien pire qu'avant. Vouloir la guerre et ordonner, c'est détruire assurément et pour longtemps, déconstruire, ruiner des pays, briser des générations, anéantir ce qu'il nous reste.
Mais peut-on fermer les yeux indéfiniment lorsque meurent des êtres humains, c'est nous aussi ? Avons-nous su tirer expérience des années de paix ? Serons-nous considérer la valeur des choses et non dévaloriser sans arrêt toute chose de toutes natures ? Ne plus toucher l’œuvre de Dieu, comme un parfait tableau.
Tout le monde veut être artiste, et repeindre à sa manière...

Mais lorsque l'on subit une guerre, peut-être que l'on s'aperçoit seulement 10, 20 ou 40 ans plus tard de qui était aux commandes, sans consentement ?
Passer tant d'années à se défendre, sans trouver le repos.
Sans carême.

Être simplement actrice dans un film. Être humain dans une guerre.

Il y a un film tchécoslovaque qui me fait penser à toi, petite pie, que j'ai beaucoup aimé : Les Petites Marguerites (Sedmikrásky) réalisé par Věra Chytilová, sorti en 1966. Le film fut frappé par la censure et empêcha Chytilová de tourner durant sept ans, compliquant grandement la suite de sa carrière. Et on empêche aussi les enseignants de le montrer, pourtant il montre deux femmes qui jouent et expérimentent un tas de choses comme des enfants. Les actrices jettent de la nourriture et ce fut considéré comme choquant. Le traitement du film est magnifique, sa colorimétrie, il est très riche d'inventions. Sa narration fut accusée d’être sans queue ni tête et son récit « incompréhensible ». Il dénonce frontalement la décadence d’un état censeur et autoritaire et avait peu de chances de plaire aux élites communistes. À l’intérieur de la Tchécoslovaquie, l’accès à son travail fut contraint afin de s’assurer qu’il soit le moins vu possible. Cela ne te dit rien, mais cela arrive. La visibilité des artistes peut se trouver limitée, l'accès à l'école, à l'enseignement aussi. L'activité même artistique est drastiquement restreinte. Tout déplacement, pour les femmes, peut aussi être restreint, et si elles sont artistes...

Il y a des oiseaux !
Seulement à qui sait les voir et les entendre.

Tu es une femme ? Je pensais que tu étais un ange.
Une nage veux-tu dire ?

Hihihihi ! Hahahaha ! Pica Pica !

L'abandon du bal des victimes s'effectue lorsque les femmes décident, on peut l'observer dans la direction de film. Une française, Justine Triet, parcourt et, se déplace pour présenter son film, Anatomie d'une chute, jusqu'aux États-Unis, avec son compagnon Arthur Harari, co-scénariste.
Leur réalisation décortique les sous-bois d'une violence conjugale, la relation entre un homme et une femme, tous deux auteurs, écrivains, quand les égos se trouvent confinés et leurs vies intimes décortiquées lors d'un procès. L'enfant, victime collatérale des violences et handicapé, et la femme qui porte toutes les charges. L'intelligence de l'enfant guide le procès, et, l'intériorité de la femme écrivain qui veut sauver son mari, sans évoquer les violences subies, forment la lumière et les ténèbres d'un drame.
La jalousie décrite subtilement entre les deux auteurs, écrivains, femme et homme, dans le film, est, peut-être l'expression d'un vécu des co-scénaristes, à l'écriture du film. Eux-même confinés lors de la pandémie récente. Je l'ai analysé comme le désir symbolique de la chute de l'homme auteur, au profit de la femme, qui est accusée de l'avoir tué. Dans la réalité, la lutte conjugale entre Triet et Harari, et artistique, est palpable et affleurante à chacune de leurs apparitions publiques. Ce film est une conjugaison dans tous les sens du termes. Il est conjugué d'idées opposées et, se trouve conjugable à divers prix contemporains.

Elle a fait la même école que toi, l'école nationale des Beaux-arts de Paris, au même moment !

Oui, on peut dire qu'elle représente aussi une idée de cette formation artistique à une large palette de réalisations. J'ai trouvé le scénario mieux écrit que ces films antécédents.
La présence animale, du chien, symbolise le guide voyant de l'aveuglement général, sur ces violences intrafamiliales, dans notre pays.

Le petit garçon qui voulait te taper avec sa longue tige trouvée à terre de l'arbre où tu étais tranquillement installée, c'était pendant ton carême.

Mais son père ne disait rien.

Non, il avait déjà une jambe qui boitait et un chien bien plus grand que lui, blanc, qui déambulait très lentement. Ce sont des familles circassiennes. Le chien semblait guider l'homme handicapé et l'enfant exprimer sa guerre interne.

Merci, de m'avoir sauvée.

De rien petit archange.

Si, si, j'insiste, merci mon gros Bouddha.


Paysage Par kiwaïda at 01:51

05/03/2024

Ħiℙ ℋѺℙ

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Photographie © Sonia Marques


Journal d'une pie (extrait)

Je lui trouvais un air cosmonaute. Elle me fait écouter Sakura.
La pluie nous envoie ses larmes minérales.
Nous partions faire un safari Uchu Tanjyo, merci Susumu Yokota.
De l'Acide au Mont Fuj i
Zenmai !






Musique Par kiwaïda at 00:15

04/03/2024

ℙøüṧ﹩їèґ℮ṧ

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Journal d'une pie (extrait)

Poussière sur les vitres
Le temps est passé
Que vois-tu ?
Tant de choses
Je ne lave pas
Les couches se superposent
La vie est vieille
Quand je suis née
Elle était déjà là
Je la regarde
De travers
Et elle
Ne me voit pas

Elle est poussière
Je suis transparente

Je transparais
Elle s’époussette

Je lisse mes plumes
Je lèche mes poils

Le temps s'absente
Le présent disparaît

Et puis un jour

Le ciel est bleu

Et tu es là



Peintures © Sonia Marques

Enseignement Par kiwaïda at 16:32

18/02/2024

ḠℝЇϟ Ḏ€ ℓiᾔ

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Peintures © Sonia Marques



Le compositeur François Couperin, organiste et claveciniste français de la période baroque, écrit, dans Les Folies Françaises ou Dominos de (1668-1733), des gammes d'une poésie synéthésique, chaque couleur serait associée à un sentiment, mais bien plus, à une allégorie musicale :

Les Folies Françaises Ou Les Dominos :

1. La Virginité : Sous Le Domino De Couleur D'Invisible
2. La Pudeur : Sous Le Domino De Couleur De Rose
3. L'Ardeur : Sous Le Domino De Couleur D'Incarnat
4. L'Espérance : Sous Le Domino Vert
5. La Fidelité : Sous Le Domino Bleu
6. La Persévérance : Sous Le Domino Gris De Lin
7. La Langueur : Sous Le Domino Violet
8. La Coquetterie : Sous Des Différentes Couleurs
9. Les Vieux Galants Et Les Trésorières Surannées : Sous Le Domino Poupre Et Feuille Morte
10. Les Coucous Bénévoles : Sous Le Domino Jaune
11. La Jalousie Taciturne : Sous Le Domino Gris De Maure
12. La Frénésie. Ou La Désespoir  :Sous Le Domino Noir
13. L'Âme-En-Peine

La pianiste Natacha Kudritskaya, est venue nous donner un concert "Des tournesols en hiver" tout en finesse lors du festival 1001 Notes à la Basilique (Église St Michel des Lions) de Limoges. Elle devait être accompagnée du Chœur Music chain for Ukraine, mais les femmes ukrainiennes réfugiées en France sont restées au quai de la gare Austerlitz, à cause du blocage des agriculteurs. La pianiste est arrivée après un périple depuis Marseille, de taxi et de blablacar (world's leading community-based travel network) et du Président venue la chercher, et a regretté que toutes ces femmes soient restées à Paris à réfléchir toute une nuit comment venir à Limoges, après avoir trouvé des solutions pour venir, elles ne trouvaient pas de solution pour repartir à Paris, s'ensuivaient des grèves de train...
C'est avec une grande chance que nous avons pu écouter l'artiste en solo, nous apporter ses délicates touches, dans un répertoire, tout dédié à nos oreilles savantes. Un beau moment de grâce. Pas étonnant que son premier professeur fut Alain Planès, dont elle décrit : l’élégance même et un raffinement de style absolu. Ainsi la pianiste Natacha Kudritskaya, décida d'improviser et même de nous proposer de choisir. Lorsqu'elle lu les descriptions de Couperin, sur les Dominos, nous étions si heureux d'en entendre les couleurs, celles même de ma peinture synesthésique en satin "Dominos" qui a vu le jour ici même à Limoges. Mon voisin me donne un petit coup de coude à l'écoute même du Rose, du Gris, du Pourpre, et je pensais à l'ardeur que j'avais mise dans cette œuvre, ma persévérance et celle de l'âme en peine évidemment !
Ce soir tout se conjuguait, car la pianiste choisissait tous les morceaux que j'ai pu jouer, Ravel, Satie, Schubert, hormis un compositeur Ukrainien contemporain, dont elle relatait le changement majeur dans son œuvre, qui pouvait être comparé à un Boulez vu d'ici, mais d'un coup se tourna vers un minimalisme et un style pur : "La musique est autours de nous, il suffit d’attraper les notes et de les poser sur le piano" Il y avait cette pureté dans l'air froid de la Basilique, éclairée, un air du Nord, dans un silence total, avec cette pianiste d'une infinie souplesse avec son esprit ludique et espiègle.


Musique Par kiwaïda at 12:27

14/02/2024

V@ʟℯη⊥iη℮ ♥♥♥ ϟѦÐℰ

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Sade Adu Le classique pour une valentine journée ! Paix et amour... Beauté !

Musique Par kiwaïda at 01:38

10/02/2024

ÐℛѦḠ

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Dessin © Sonia Marques

^.=.^

Année du dragon de bois : Nouvel an Chinois

Créativité !!!


{ @˟ꈊ˟@ }{ @ᵕꈊᵕ@ }

Ꮚ¯ꈊ¯Ꮚ Ꮚ˃̶͈ꈊ˂̶͈Ꮚ ᏊˊꍓˋᏊ Ꮚᵒ̴̶̷ꈊᵒ̴̶̷Ꮚ Ꮚ꒵͒ꈊ꒵͒Ꮚ


Art Par kiwaïda at 16:23

07/02/2024

℃ѺℒЇℬℝi

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Listen to the hummingbird
Whose wings you cannot see
Listen to the hummingbird
Don’t listen to me.

Listen to the butterfly
Whose days but number three
Listen to the butterfly
Don’t listen to me.

Listen to the mind of God
Which doesn’t need to be
Listen to the mind of God
Don’t listen to me.

Listen to the hummingbird
Whose wings you cannot see
Listen to the hummingbird
Don’t listen to me.



Leonard Cohen- The Flame - Poems Notebooks Lyrics Drawings - 2018


Musique Par kiwaïda at 19:24

06/02/2024

ḟłüø

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Musique Par kiwaïda at 20:59

04/02/2024

☮ґTiεṧ

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Journal d'une pie (extrait)


Je retrouvais mon petit arbre japonais, le photinia. Des pousses roses ont surgi. L'un de mes premiers arbres de nuit et d'exploration l'été dernier. Je ne lui connaissais pas cette merveilleuse disposition à fleurir à l'arrivée du printemps. "Mais, ce n'est pas encore le printemps", me dit ma tutrice. Pourtant, je suis si éveillée comme un printemps, n'est-ce pas d'ailleurs une manière romantique de fêter l'âge de la jeunesse ? J'ai bien 1 printemps ? "Haha !" Sourit ma tutrice, "Ce n'est pas tout à fait exact, tu n'as même pas 1 été ! Tu es comme, à l'ombre des saisons, une phase de stage, en quelque sorte !"
C'est ce que l'on va voir, pensais-je ! Tous les oiseaux par milliers sont aussi fous de joie, que moi ! N'en déplaisent aux êtres humains dotés d'une horloge scientifique...
Bien qu'elle m'explique que la saison du printemps arrive en mars, moi je ressens que c'est déjà le printemps. Mes nuits sont très froides, je dirai même qu'elles ressemblent à cet hiver si rude, mon premier, mais tous mes amis, les ailés de tout cet univers sont avec moi, pour fêter le printemps. Chaque jour est un jour rempli d'espoir et tout surgi, il y a des bourgeons partout. Ma tutrice me dit toujours de me méfier, je ne connais pas les saintes glaces, mais elles arrivent au mois de mai. Je lui réponds que je suis comme elle, je pense à parader, sortir mes plus beaux atours, faire mon défilé, comme ce qu'elle m'a raconté, tous ces froufrous !
Je découvre mes arbres de jeunesse, que j'ai délaissés pour de très hautes sphères, de très grands arbres. Je vois les haies et les buissons, tous ces petits feuillus, dont les plus petits oiseaux raffolent. Le goyavier du Chili, ma tutrice me l'a fait découvrir, lorsque j'étais encore un bébé oiseau. Lui, j'ai eu la chance de voir ses fruits. Je leurs parle comme de petits messieurs, des personnages. Aussi persistant que le photinia, dont je verrai, pour la première fois, les fleurs bientôt.
Le goyavier, m'a fait découvrir de petites baies roses à la fin de l'été. Ses fleurs sensuelles, mellifères rosées, de petites cloches, je les ai tellement senties, elles furent mes premiers jouets en pleine nature. Leurs effluves étaient bien plus fortes au coucher du soleil et c'était un lit de conte de fée, pour ma nuit des grandes solitudes. Il parait que ses fruits sont utilisés pour fabriquer l'arôme de fraise, pour les êtres humains, ou ces choses vaporeuses et nuageuses, les barbes à papa, roses, que fabriquent ces êtres doués de fantaisies mercantiles. Ma tutrice me racontait qu'elle avait fabriqué des barbes à papa, des nuages, mais sans le colorant rose, afin de créer des nuages blancs, lorsqu'elle étudiait à l'école des Beaux-Arts de Paris, pour inviter les passants à se faire photographier sur un fond bleu. Les polaroids réalisés sont de charmantes photographies d'un imaginaire déjà de celui de côtoyer les nuages. Elle avait réalisé cette performance artistique et ainsi avait favorisé dans cette école, la venue d'un nombre plus conséquent de visiteurs. Une publicité inégalée dans cette école en désertion. Ainsi, avait-elle rencontré une designer très connue, qui avait été séduite par cette idée formalisée et très concrète, généreuse mais rigoureuse, comme la contemplation d'un monochrome bleu, et l'avait embauché durant quelques années pour travailler avec elle, sans rémunération évidemment, comme tous les artistes. Les nuages donc, ma tutrice avait la tête dans les nuages.
Comment avait-elle disposé un bébé oiseau dans ces arbres ? J'ai multiplié mes efforts pour la retrouver et poursuivre nos discussions.
À l'abri des vents, certains arbustes prospèrent. Bien qu'un grand chêne nous dominait, plein de nids divers, cet été, cet arbre me faisait peur, puis, lorsque j'ai débusqué l'écureuil malicieux, très tôt, aux aurores, j'ai réussi à courir et voler dans ce chêne imposant, afin d'attraper la queue rousse de cet énergumène unique. Les êtres humains ne peuvent savoir à quel point, les arbres sont nos amis, nos lieux de vie, et donc, les poumons de la nature, mais aussi ce qui permet à ces êtres humains de respirer.
Respirer : le savent-ils ?
Nous sommes toutes parties car des hélicoptères se sont stationnés au-dessus de nos têtes, au-dessus de nous tous, et même à notre niveau. Ce sont des bêtes énormes, nous avons très peur de ces engins là. Ma tutrice m'a dit qu'ils provenaient de la gendarmerie. Elle m'explique que d'autres sont de couleur jaune, et ils sauvent des vies en urgence, transportant des êtres humains vers les hôpitaux. Car dans cette région, les êtres humains n'ont pas de médecins, ils se font rares. Mais ceux-là ont fait un boucan d'enfer ! De vieux êtres humains se croyaient en guerre et ne savaient se qu'il se passait. Ma tutrice est venue me raconter que c'était des tracteurs au sol qui manifestaient leur mécontentement. Ils bloquaient des rues, et les hélicoptères les surveillaient. Un des tracteurs avait la possibilité de faire de la musique avec ses klaxons, c'était assez beau comme un orgue joyeux, pas lugubre. Elle m'expliquait que les tracteurs sont les véhicules des agriculteurs et qu'ils avaient trouvé une technique pour envoyer du lisier sur les façades des établissements visés. Je lui demandais si c'était comme nous les pies, nous envoyons nos crottes sur les personnes qui nous embêtent ou même sur celles que l'on aime bien, lorsque nous  sommes tranquillement installées sur leurs épaules ? Non, me dit-elle, ce n'est pas tout à fait pareil. Elle me disait qu'à Limoges, ils ont choisi un établissement administratif, dont les employés s'occupent de contrôler et créditer leur domaine agricole, mais les choses se sont complexifiées et des normes ont alourdi le travail des agriculteurs, les procédures ont tellement ralenti les choses, que certains attendaient depuis des années d'être payés et se sont endettés, et même se sont sentis tellement abandonnés, qu'ils se sont suicidés. Je me suis dit, que quand même, c'était une sacrée idée de projeter du lisier sur des habitations, même si ce sont des lieux où les êtres humains travaillent, mais ne dorment pas, de très beaux bâtiments tous neufs et modernes si grands, car c'est ce que nous faisons quotidiennement, nous les oiseaux. Il y a des lieux où les oiseaux crèchent la nuit, et ils sont si nombreux qu'ils défèquent sur les arbres et ceux-ci, au fur et à mesure, deviennent malades, dans les milieux urbains. Ce sont nos fientes à l'allure d'une pâte blanche, composées de déchets, notamment d'ammoniac que l'on converti en acide urique. Les êtres humains en ont horreur lorsqu'ils en trouvent sur leurs voitures, car l'acidité fait des dégâts et attaque la couche de vernis. Quelques heures en plein soleil et c'est marqué, c'est indélébile.
Nous sommes des peintres !
Parfois la forte concentration de nids et nos colonies nécessitent l'abattage d'arbres car la pourriture attaque la racine de ceux-ci. En général, les fientes sont distribuées de façon assez aléatoire pour que cela ne cause pas de problème, dans la nature. Seulement s'ils collent sur des jeunes tissus végétaux encore fragiles, là c'est toxique. Il existe du "fumier" de poule qui est vendu ou bien du "guano", qui provient des animaux marins, principalement un engrais pour les agriculteurs. Contrairement à ce que les êtres humains pensent, les bactéries éjectées de notre corps survivent rarement longtemps, le risque d'infection n'est pas élevé des fientes d'oiseaux, même s'ils vaut mieux s'en débarrasser avec des gants. Si le caca d'oiseau tombe sur les êtres humain, il y a peu de risque sur la santé. D'ailleurs, si c'est le cas, c'est un signe de chance. Parfois, les fientes contiennent des graines encore viables, ainsi les déjections dans la nature favorisent aussi l'avènement de plantes nouvelles, et leur distribution incertaine, peut aussi favoriser l'avènement de mauvaise herbes, selon. Il y a des êtres humains qui déposent une mangeoire pour oiseaux dans leur jardin ou leur balcon, parfois ils n'adaptent pas bien ce qu'ils y déposent. Ma tutrice connait très bien ce travers. Ils déposent des graines de tournesols, qui se trouvent êtres toxiques aussi pour les plantes situées en dessous. Car les déjections des oiseaux qui picorent ces graines provoquent une toxicité pour les plantes situées aux alentours. Par ailleurs, ces graines sont trop grasses, mais il existe aussi des boules de graisses vendues dans le commerce pour les oiseaux du jardin, de même, elles ne sont pas bonnes pour nous les oiseaux, trop grasse en trop grande quantité. En revanche, la fiente de poule est très bonne pour les jardins, riche en minéraux pour les plantes. Lorsqu'elle me racontait les tonnes de lisier projetés sur les façades, je ne savais pas la composition, ce sont des excréments des urines des bovins, porcins et ovins, avec d'autres débris. Dans le fumier, qui est plus solide, ce qui est différent, car le lisier est plutôt liquide, on peut aussi trouver la forme du purin. Ce dernier est aussi une matière où les variétés sont des engrais de différentes sources (orties, prêle, urine d'animaux domestiques…) on trouve des transformations de ces purins, qui servent ensuite à tous dérivés ammoniaques, ils dégraissent la laine, des mordant pour la teinture, des solvants pour un tas de choses… On pense aux fongicides, aux insecticides, et là on rentre facilement dans des problèmes écologiques, car tout est question de dosage et d'équation de cohabitation, d'où les débats de tous les êtres humains, pas d'accord entre agriculteurs et écologistes. Par exemple, le purin d'ortie a été sauvé de l'appellation de pesticide, mais cela change encore. Cette fameuse “guerre de l’ortie” dure depuis plus de 10 ans. Très efficace au jardin, le purin d’ortie était cependant interdit par la réglementation puis a été expressément autorisé. La guerre de l'ortie est très intéressante à étudier pour observer le ballet des lois depuis des dizaines d'années les "pour" et les "contre, afin de classer comme danger celui-ci ou pour l'adopter comme bénéfique.
"L'ortie, en voilà une bonne réflexion philosophie" me disait ma tutrice. Concernant ce qui était projeté sur les bâtiments, petite pie, je pense que c'est catastrophique pour le nettoyage, mais si les agriculteurs sont asphyxiés autant par des formulaires administratifs et ont perdu par suicide autant de leurs camarades, n'est-ce pas, une forme d'alerte qui sent très fort ? Pour peu que les fonctionnaires administratifs aient encore un peu d'odorat, parmi leurs sens amenuisés ? Si je pouvais conseiller les êtres humains, je leurs dirai que oui, déféquer sur la tête des êtres humains c'est salvateur…. Mais ils ne peuvent pas le faire, car ils ne volent pas au-dessus de tout, au-dessus des lois terriennes. Ma tutrice me dit, que si, les guerres sont faites d'engins aériens qui dégagent bien plus que du purin, de toutes choses néfastes pour toutes vies, et ce sont des inventions guerrières infernales. En souhaitant égaler les oiseaux, ils ont inventé des engins de guerre.
J'ai eu une idée de canadair de caca, afin de voir des milliers de plantes nouvelles, et des bombardiers ?
Ma tutrice me regarde et me dit : "Il ne faut pas pousser mémé dans les orties" !
Si c'est comme ça je m'envole, d'autres ne lâchent rien, moi je lâche tout ! Ciao !



Philosophie Par kiwaïda at 15:56

Fè♥ε﹩

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Collage © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

"Vous savez, j'ai aussi apprivoisé une corneille, et elle me suivait quand je faisais du vélo !"
Dit un jeune homme qui poussait une poussette vide et son enfant qui marchait à côté, avec son petit chien.
Il avait les yeux bleus et souhaitait témoigner son admiration :
"C'est très beau de vous voir, merci à vous"

Je les avais fait rois et reines aux bancs de bois de leur société.
Les paysages de peintures n'en finissaient pas d'exploser dans leurs petits cœurs.

Il y avait finalement tant de jeunes gens aussi sensibles qu'eux.


Paysage Par kiwaïda at 15:49

ℛ℮iᾔε

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La reine © Sonia Marques (2017)

Peinture de 2017, avec un texte inédit, qui rappelle un peu l'univers du défilé Margiela...

Il y a 7 ans, déjà !


Art Par kiwaïda at 15:45

♏◎∂ε

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Maison Margiela Artisanal Haute Couture Spring Summer 2024


Art Par kiwaïda at 15:41

29/01/2024

ℳ♏

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Sublime retour de Margiela, la tradition de cette maison se trouve régénérée par le créateur John Galliano, la renaissance d'un phénix.
Il y a quelques années, Margiela faisait appel au styliste créateur artistique, pour apporter une nouvelle âme à l'héritage iconoclaste de Martin Margiela. Le groupe OTB de Renzo Rosso, détient la marque de denim Diesel, la Maison Martin Margiela, Marni et Viktor & Rolf.
Le purgatoire : John Galliano était renvoyé en 2011 par la Maison Dior après avoir été filmé une nuit, tenant des propos racistes et antisémites sous l’emprise de l’alcool. Il avait d'ailleurs été condamné, et le créateur avait présenté ses excuses et reconnu une triple addiction à l'alcool, aux somnifères et au valium, effectuant successivement une cure de désintoxication de deux mois aux Etats-Unis. Le tribunal avait tenu compte des circonstances de sa maladie et des nombreuses attestations versées qui démontraient la véritable personnalité de John Galliano, qui n'a jamais eu de sentiment raciste ou antisémite. Il a tout de même connu l'ostracisme de nombreux acteurs de l'industrie de la mode.
Après sa cure de désintoxication, déchu et exclu, il fut aussi sous l'emprise de son ex-avocat, qui lui a extorqué de l'argent. En 2023, celui-ci fut condamné, reconnu coupable d'abus de confiance, pour avoir détourné il y a plus d'une décennie des fonds provenant des comptes bancaires du styliste John Galliano et de l'une de ses sociétés.
Fin janvier 2024, le styliste a dépassé les attentes du milieu de la mode très compétitif et sans pitié. Son défilé, présenté sous le pont Alexandre III à Paris, le 25 janvier fut une sacrée claque !
250 invités sur place sans compter les fans de la maison l'ayant regardé en live, sur les réseaux, et autres amateurs, tous ont été subjugués. Sous la forme d'un spectacle très scénarisé et filmique, un chanteur charismatique accompagné d'un Gospel annonçait l'ambiance d'une dignité retrouvée. Le chanteur, Lucky Love, un artiste unibrassiste, depuis sa naissance, souffrant d'agénésie, une malformation rare in utero, a embrasé la scène. Le défilé se trouvaient transformé en performances multiples, par les mannequins performeurs, aux félines attitudes.
Accompagné d'une chorale Gospel, il chante : « Now I don’t need your love », tout est dit : Maintenant je n'ai plus besoin de votre amour.
Est-ce d'un amour maltraitant ? Celui de la mode cruelle ? Un message subliminal de John Galliano. La mode maltraite toujours ses créateurs et créatrices. Tombés dans l'indifférence, et maudits, les artistes peuvent être portés aux nues, de nouveau, être admirés, applaudis, tant leurs talents peuvent être exaltants.
Tel le créateur Martin Margiela, John Galliano a perpétué la tradition du fondateur, qui ne se présentait jamais au public et évitait les photographes, ainsi, Galliano, est resté en coulisse derrière un rideau doré.
Son talent créatif visionnaire et non conformiste, a secoué le cocotier du milieu de la mode fin janvier 2024 et nous a rappelé ce que le savoir-faire de la mode était capable d'insuffler : l'inspiration.
Pour celles et ceux qui ont eu la chance de bénéficier d'études dans la mode dans les années 90, on ne peut que retrouver le souffle de la création dans cet inédit défilé, tandis que celle-ci disparait, la création, dans d'autres domaines, en France.
L'artisanat des textiles, mêlé aux savantes technologies de diffusions filmiques, formulent un contenu directement accessible à tous. Ce qui, dans les années 90, n'était accessible qu'à celles et ceux dotés d'une formation supérieure dans les arts de la mode.
Les personnages inventés, des poupées aux masques de cire étranges, aux transparences roses poudrées, crèmes et noires et grises, chers aux tons de Margiela, avec des nuages de cheveux, hommes et femmes aux tailles corsetées, toutes sorties de la fumée des sols crapoteux et des flaques d'eaux croupies, parviennent à nous pincer, car il faut le faire durant ce filage onirique, non, ce n'est pas un rêve, tout a été pensé, travaillé, cousu, dessiné, durant très longtemps, et c'est arrivé, là !
Des sans domiciles fixes, ou des dandy sans chemise, défilent dans ce film policier, avec des femmes aux formes généreuses, funambules, elles déambulent comme saoulées, d'autres très élancées, émaciées, elles se balancent divinement, parmi des voleurs élégants ou minables, selon. Il n'y a pas de normes des corps, car tout se contredit, masculin, féminin, hanches, fesses, seins, danseur ou acteur, actrice, aux souvenirs de freaks show d'antan, mais transfigurés dans le domaine de la science fiction. On imagine très bien un manga dessiné par Suehiro Maruo, le japonais qui ravive les cicatrices des guerres, avec une encre noire érotique, au secours des enfants torturés, bien que ce défilé n'a aucune rage, contrairement aux histoires pour public avertis du mangaka.
Dans cet espèce d'entrepôt sombre et bleuté, le défilé très référencé, intègre un Paris des grandes guerres, de vétérans burlesques, lampes brisées, vieux billard, un Pigalle d'un siècle disparu. Entre Toulouse-Lautrec le peintre, et Freddie Mercury, l'icône martyr du mouvement punk mort d'une overdose d'héroïne, ressuscité par le chanteur qui dévoile son torse et l'absence d'un bras, une ellipse paralympique stylée, audace des audaces. Henri de Toulouse-Lautrec avait une maladie qui affectait le développement des os, (la pycnodysostose, maladie génétique, qui pourrait être due à la consanguinité de ses parents) ses membres étaient courts, ses lèvres et son nez épais, ses os fragiles, il zézayait et en jouera, faisant le provocateur dans les salons. Son exhibitionnisme malaisant faisait de cet artiste un ami du cirque, qu'il dessinait, des hypertrophies musculaires des bras, des jambes, des arcatures outrées des dos, des membres, du rachitisme, au contraire, des corps voltige, léger. On pense aux rouges orangés des cheveux peints des femmes, comme dans ce défilé, aux bas noirs et mines des fins de soirées esquissées. Dans la chorégraphie des silhouettes, il y a une ligne fragile, celle de se pâmer, de tomber en défaillance, de l'ordre de l'évanouissement. Comme la démonstration d'une incapacité de se mouvoir dépassée, en raison de malaises physiques : chacune des silhouettes parvient à marcher, malgré toutes les difficultés et à transporter les vêtements, et même l’absence. Il manque toujours quelque chose, et ce manque est bien debout. Les stilettos sont en ordre de marche sur des éclats de verre, sorties d'Alice au Pays des merveilles, si ce n'est de la pulpeuse Jessica de Roger Rabbit et son lapin (du film Disney, de 1988, Who Framed Roger Rabbit) dans cette ambiance de fouines masquées. Tirant son nom d’un couteau italien à la lame fine et à la pointe acérée, le talon aiguille des escarpins stilettos, fut conçu dans les années 1950 lorsque des matières et techniques inventées pour les porte-avions furent appliquées à la fabrication de chaussures. L'atmosphère interlope de ce défilé, marque le milieu de la haute couture, tel un parfum qui reste, après avoir vu, ce qu'on croyait perdu. Renaissance donc de savoir-faire. Il y a aussi Leon Dame, le mannequin berlinois, muse de Galliano, qui est connu pour sa démarche unique, son style de mode androgyne, déjà présent au défilé Maison Margiela 2020. Et les glass skin, afin d'obtenir la peau miroir, tous ces masques fabriqués par l'équipe de maquillage de Margiela depuis quarante ans, avec sa maquilleuse Pat McGrath, elle a inventé cette facture de teint de porcelaine. Un espèce de glacé troublant.
Trouble est vraiment le sentiment laissé par ce défilé, avec, une étonnante empathie, tendresse pour les âmes blessées et errantes, sous les ponts. La virtuosité des techniques textiles, tient à une sophistication singulière comme le "milletrage", des couches de tissus aériens, qui dessinent des aquarelles subtiles de voiles, de décolorations de tâches, ou des grands cocons lumineux, rembourrés qui distordent même l'idée d'un corps humain, soutenus par de fines jambes élancées. Il y a aussi des rétrécissements du textile, qui créent des formes expressives dans les jupes. Les mannequins arborent toute une gamme de poses facétieuses, elles minaudent et se cachent, se drapent dans les costumes dont il manque des pièces, ou s'enfuient comme des cambrioleurs, tels des Arsène Lupin. Les fesses et les hanches sont exubérantes, certaines poitrines libérées, et, dans le même temps, la contrainte du corset pointe une taille surréaliste, comme des papillons épinglés. Tailles de guêpe, seins généreux qui ballotent librement, indécence et exubérance, pudeur, pilosité pubienne suggérée, peinte en trompe-l’œil, délicatesse des robes en mousseline de soie, superpositions de plissés cartonnés... L'actrice britannique, Gwendoline Christie clôture magistralement le défilé dans sa robe plastique laiteuse qui rappelle les heures de gloire de l’artiste d'art contemporain Matthew Barney.
Théâtre captivant d'une soirée très parisienne, nous laissant nostalgiques de notre jeunesse et notre héritage artistique.
À d'autres !

Art Par kiwaïda at 13:48

20/01/2024

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Avec Wim Wenders !

Art Par kiwaïda at 01:33

17/01/2024

¢◎ღ℘αℊηons

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Journal d'une pie (extrait)


J'ai trouvé un glaçon, il me sert de source d'eau.
Tout a gelé, mes flaques d'eau sont devenues des choses blanchâtres au sol, solides.
C'est comme une glace que je pile avec mon bec et je suce l'eau dedans.
La sensualité de ces moments est exquise.
Je semble être une brute avec mon pic à glace pour obtenir du jus d'eau fraîche, la transparence du glaçon obtenu par accumulation d'eau dans le tube d'une grille, lui, ressemble à une installation d'art contemporain, très subtile, très discrète. C'est de l'ordre de l'inframince imagine ma tutrice. Elle me raconte que l'artiste Marcel Duchamp avait désigné cet intervalle imperceptible, entre deux phénomènes. Elle voit mon glaçon comme un possible, un devenir. Seul, personne ne sait ce qu'il peut advenir, ni même de la performance que je réalise avec lui, en lui soutirant de l'eau. Glaçon il devient ma source d'eau à l'état liquide. Toutes ces petites choses auxquelles ma tutrice est sensible sont de l'ordre de l'inframince, comme la poussière, la fumée, ces actions chimiques des états qui se transforment. Elle m'expliquait que lorsqu'elle était enfant, elle avait trouvé fabuleux de mélanger des tubes de peintures, le jaune et le magenta, leur association mélangée au pinceau, donnait un orange sanguine ou un corail, un abricot selon le dosage, et même la couleur du safran. Cela se passait dans la cuisine, tout était relié à l'imaginaire des fruits, condiments, aliments lactés, aux couleurs décaféinées ou chocolatées. C'est avec sa mère qu'elle a appris à créer des nuanciers, et non à l'école maternelle. Elle ne se doutait pas que plus tard, elle enseignerait ces actions et mélanges à de jeunes enfants, en arts plastiques, puis des lycéens, puis des étudiants, avec des notions plus conceptuelles. Et plus tard par images de synthèses, des simulations de logiciels.
Mais, lorsqu'elle travaillait le plâtre, avec des pigments, pour obtenir des nuages solides qui passaient à l'état liquide puis qu'elle taillait, en plein hiver, comme celui-ci, elle me comparait à une sculptrice de glace en se remémorant ses investigations partagées et exposées. Ma tutrice est une artiste qui a la mémoire des formes, comme les oreillers. Ses facultés artistiques sont en éveil quotidiennement, et sa mémoire se distille à tout les passants.
Elle travaille une expérience journalière dans un contexte qui produit de l'inframince, en ouverture à une inconnue. Elle réalise des équations, avec à chaque fois une équation à une inconnue.
J'ai été une inconnue, à présent, il y en a d'autres, je suis celle, en ce moment qui a produit une œuvre d'art sous ses yeux. Elle est éphémère, demain, le glaçon aura fondu, elle sera face à un trou, et moi, je serai ailleurs, en hauteur, si loin des êtres humains.

Pour les esthètes, celles et ceux loin des Musées, loin des écoles, isolés, ou exclus, ces expériences quotidiennes remplissent de joie les esprits en manque de culture et d'arts plastiques. Nos Musées sont dans la nature à présent !
C'est éphémère, et souvent, il n'y a aucune trace de ces états. Il faut se souvenir ce qui a été imaginé, créé, de façon cognitive, c'est la mémoire qui travaille lorsque toute preuve matérielle disparaît, lorsque l'eau disparaît. Il demeure l'idée du glaçon.
Je n'aime pas être désignée, ni ma tutrice, mais elle apprécie montrer, guider, porter son regard vers une chose, une expérience, un être, le minéral, une histoire. Elle peut être triste, parce que l'hiver comporte toujours de la tristesse et des défections, des désertions. La place nouvelle, pour espérer des petites étincelles de joies jaillir, apparaît dans la fin d'un cycle.

Nos expositions sont à disposition, nous les artistes, les pies, nous sommes les plus productives d'un art pour les érudits.
Puis, je m'envole sur une antenne et je squatte un moment, voici les premiers flocons de neige, jamais vu de ma vie !
Ma tutrice est venue m'expliquer ce que c'était la neige, mais je suis partie découvrir ces morceaux d'eau seule, qui tombent partout en jouant dans un jardin privé. Sur mon costume c'est comme une pluie glacée.
Je courrais après un merle noir, petit, mais très attachant, de branches en branches, je sautillais. Quelle euphorie cette neige ! On se gèle les pattes ici ! Mais qu'est-ce que c'est amusant !

Un vieux Monsieur passe nous voir. Il s'occupe des Compagnons du Tour de France qui forment des hommes et des femmes de métier capables de mettre en œuvre des systèmes de construction. Il nous demande :

"Elle est apprivoisée ?"
"Non" Dit ma tutrice"
Elle raconte mon histoire.


Il nous raconte à son tour :

"Je m'occupe des enfants de la rue, et un jour, l'un d'eux a réussi à apprivoiser une pie !"


Il nous demande :

"Elle n'est pas embêtée par les autres pies ?"

"Non" Dit ma tutrice.
Puis, il nous raconte :

"Sa pie était sans arrêt embêtée par les autres pies, je ne sais pas, peut-être à cause de son odeur, elles ne voulaient pas d'elle, elle était sans arrêt chassée"

Puis je vole sur l'épaule de ma tutrice, il nous regarde charmé, il dit : "C'est bien" d'un air satisfait, comme s'il venait de voir que le possible et l'inconnue dans cette équation, venaient résoudre un problème qu'il avait en tête depuis des années.
Il est reparti heureux.

Son espace forme à la charpente, les constructions de bois, la maçonnerie, le carrelage, la taille de pierre, la menuiserie, l'ébénisterie, la couverture, la zinguerie, la plomberie, le chauffage, la climatisation, la peinture, le plâtrier, la décoration, la serrurerie, la métallerie, on trouve ses compagnons dans les travaux publics, les bureaux d’études & CAO-DAO, les boulangeries et les pâtisseries.

Je lui dis :

"C'est comme nous les pies, on sait faire plein de trucs !"






Un autre vieil homme passe avec sa famille et il nous dit :

"C'est votre pie ?" Vous appelez et elle vous reconnait ?"
"Non" R
épond ma tutrice.
"Elle a un nom ?"
"Non"
Répond-t-elle.
"Il faut absolument lui donner un nom !"
Lui dit-il.
"J'ai trouvé, un nom très connu, que l'on entend partout en ce moment : Rachida Dati ! "
Puis, il part, en chantant : "Rachida Dati, Rachida Dati..."





Elle me regarde d'un air dubitatif et tente de me coller ce nom sur mon petit corps frondeur et indépendant, et assez coquet.
Je suis vexée, je lui tourne le dos, "Si c'est comme ça, je m'en vais !"

"Mais non, je ne vais pas te nommer ainsi, aucun nom d'être humain ne te va" Me dit-elle.

Elle me raconte que ce nom est celui de la nouvelle ministre de la culture dans notre pays.

"Mais, vous avez besoin d'une ministre ?"
"J'ai connu une dizaine de ministres de la culture, les employés ne changent pas" .

Me répond-t-elle.

"Alors c'est comme nous les pies, nous avons le même costume, personne ne nous distingue"
"Tu n'as qu'à me nommer, ministre de la culture !"
"C'est une bonne idée", me répond-t-elle.
"Toi seule saura me reconnaître"
"Il te faut une équipe avec toi !" M'informe-t-elle.
"Mais que devient le chaton gris ?"
"Justement, il pourrait être ton meilleur allié". Pensa-t-elle.
"Il a des pompons gris, il peut fertiliser ce pays"




"La France compte plus de 15 millions de chats domestiques, 12 millions au Royaume-Uni, les allemands sont les premiers avec plus de 16 millions !"
"Alors notre ami le chaton gris pourra fonder sa propre mutuelle ?"
"Nous les pies sommes plus nombreuses, nous avons beaucoup de présidents et présidentes"
"Nous les êtres humains, dans notre pays, nous ne faisons plus d'enfants, c'est le Président qui nous apprend cela, il n'en a pas non plus"

"Et toi ?" Lui dis-je, effrontée.

"Tu sais bien, j'ai plein d'enfants partout", j'ai toujours été dans l'éducation, ces temps-ci c'est avec le monde animal et c'est très différent"

Une petite fille de 2 ans tentait de monter sur son beau petit vélo, son père attentionné la laissait faire, puis elle est tombée.
J'étais sur l'épaule de ma tutrice, puis, au lieu de pleurer, l'enfant nous montre du doigt et crie : "Maman, maman !"
Le père ne nous avait pas vues, c'est sa fille qui avait déjà tout vu et lui montrait ce qu'il fallait voir.
Plusieurs fois, elle désignera ma tutrice comme sa maman.
Elle avait compris, petite, que voir un être humain, avec moi, une pie, un petit oiseau, aux allures enfantines, assez proche d'un adulte humain, ma proximité, créait une filiation, ma tutrice devenait le générique d'une maman.
Comme elle se souvenait, même si sa mère était absente, qu'elle était ce petit oiseau, qui apprenait, comme elle, à se mouvoir dans l'espace. Un miroir de l'apprentissage s'offrait à elle, mais peut-être aussi un modèle pacifique.
C'est aussi une forme d'inframince, le générique de la maman. C'est un référent dans toute éducation.
Ma tutrice dit au père et sa petite fille : "C'est un beau vélo"
Une façon de désigner le véhicule et l'art et la manière réussie de lui apprendre à se véhiculer, sans les petites roues arrières.
Il lui dit : "Elle n'a que 2 ans, on ne va pas être trop exigent, on ne lui en demandera pas plus".

Je m'amusais de toute cette scène si précieuse et miraculeuse, si gentille, beaucoup de sagesse.

Avant de m'envoler vers la Lune, je récitais ce proverbe chinois :

"Quand le sage désigne la Lune, l’idiot regarde le doigt"

Ce jour là, il n'y avait point d'idiot, mais que des flocons de neige !
Et la Lune était le seul luminaire de cette soirée si paisible.









Je ne comprends pas tout ce qu'elle me raconte, mais j'imagine que nous allons bientôt pouvoir gouverner ces petites êtres humains qui peinent à s'organiser et à vivre dans la nature...
Je vais réfléchir à mon ministère très sérieusement.
Je vais ériger mon glaçon comme sculpture au centre de mon bureau, et on pourra tous sucer dedans de l'eau fraîche...
Moi, je suis dotée d'une intelligence hors norme.

Je suis une pie bavarde, une Pica pica. J'appartiens à la famille des Corvidae et à l’Ordre des Passériformes. Je suis très commune en Europe et dans certaines régions d’Asie. Il y a une dizaine de sous-espèces chacune vivant dans une zone géographique bien spécifique comme la Pica pica anderssoni (Russie), Pica pica fennorum (Scandinavie), Pica pica bottanensis (Chine), Pica pica mauritanica (Afrique du Nord), Pica pica bactriana (Pakistan) ou encore Pica pica melanotos (péninsule ibérique). Nos dialectes sont désignés par les français et belges par agasse, agace, ajasse, ageasse, ajaça, agaça, agache… Je fais partie des oiseaux les plus intelligents de la planète. Je mémorise énormément d’informations, j'apprends à m’adapter à de nombreuses modifications environnementales, douée d'un grand stratège. Je reconnais et comprend les émotions que peuvent ressentir mes congénères et autres animaux. J'ai une perception sensée de la mort. J'ai conscience de mon reflet dans un miroir, donc une conscience de moi, (de soi), ce qui est rare chez les animaux.

 "Je sais bien, belle amie, tu me reconnais et tu es douée d'une mémoire prodigieuse."







Un petit rouge-gorge était venu curieux pointer son bec. Il nous regardait et tentait différent point de vue.
Il s'ébrouait de joie, rien qu'à l'idée de nous écouter.
Puis il nous dit : "Vous savez que les rouges-gorges sont très intelligents ?"

À cet instant, nous avions une équipe constituée pour un beau ministère...
Une arche de Noé, juste avant le déluge.






Moralité :

Il faut se montrer humble face à l'hiver.
Il pleut à petit bruit, d'ennui, qu'aucun Dieu n'ose ajouter à la peine.
La nature détruit les nids, le froid glace les cœurs, amoindri les efforts et le mal a dit, reste petit dans ta coquille d'argent, l'or ne se trouve plus. Les médailles ne subsistent pas aux typhons des temps. Cyclones et vertiges, fenêtres glaçons, couvertures de survies, toitures fissurées, maladies et rien à dire, bien maudire, sans dire mot.
Chaque perle compte, topazes, agates, ambres et pierres de lunes, pour que le collier soit le plus précieux remède aux maux d'hiver.





Photographies et dessins © Sonia Marques



Art Par kiwaïda at 02:20

08/01/2024

ℰϟℙѺIℜ

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Journal d'une pie (extrait)

ESPOIR, lui dis-je

Petit bout, j'étais nu, dans mon costume.
Une patte après l'autre, je marchais en gambadant, dans la nature.
Dans l'odieuse liberté de mentir à mon espèce animale.
J'étais fou, de toi, de vous, de tous, de ce que je ne connaissais pas.
Je sautillais, je m'en foutais, de tout, je voulais tout voir et de suite tout goûter et puis partir en courant.
Partir sans me laisser attraper par le temps ni par la nuit.
La viande au bec, les vers déterrés, au diable la mort, au diable les morts.
Je vole vers toi, je vole, vers l'adieu, je vole vers l'odieux ciel, je vole vers Dieu.
C'est Janvier je m'en fou, je suis fou de toi, je suis fou, je suis un petit roi.
Personne ne me voit, personne ne me croit, personne ne le sais, moi-même je m'en tape le cornichon !
Une année nouvelle ? Qu'est-ce ?
Je connais l'étouffante chaleur, le froid sibérien, la tempête nocturne et les pluies diluviennes.
Je ne connais pas les mois, ni les années, ni les chiffres, ni même les hommages, ni les guerres.
Chaque jour je vis la guerre de la vie, survivre est un combat de tout instant.
La minute où je suis fou, de toi je te le dis, la minute d'après je suis loin de toi et je t'oublie pour ma survie.
Te voilà, enfin, me voici à l'heure.
Je reviendrai, la nouvelle année aux vols certains charmer tes incertitudes et voler ton sourire.
J'ouvrirai les yeux des passants, abandonnés à ne plus parler, ni oser embrasser la vie.
Et je volerai si loin, que leur espoir de me revoir nourrira, enfin leur destin.
Avenir, je saurai venir à eux, je serai à venir, toujours avenir.
Bonne année pardi !
Mon paradis !
J'ai dit !





Graphismes-peintures © Sonia Marques


Philosophie Par kiwaïda at 12:35

07/01/2024

αя¢➸ℯη✏¢їεʟ

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Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)


Te souviens-tu du temps de tes vingt ans ? De la beauté fragile de ton âme sans avenir ? Des maladies qui t'emportaient vers les camps de la mort ? De tes peurs d'être abandonné là sur la route dans un immeuble aux boîtes aux lettres des noms inconnus ? Fugitif étincelant sans la langue pour communiquer ?
Tu gravissais sans te plaindre les étapes d'une jeunesse épouvantable, dont tu souhaitais fuir l'innocence à tous prix et apprendre toujours plus pour sortir du costume de la proie. Tu rêvais en toi, que les jours passent sans te voir, que les malheurs se dissipent comme un brouillard, sans que personne ne puisse apprendre qu'ils existaient. Je t'entendais, toi l'oreille tendue vers moi, pourtant je ne disais rien. Tu contemplais le ciel en marchant sur les pavés satinés, en regardant à travers les fenêtres percevant les lumières dorées des soirées chaleureuses. Les vies humaines pouvaient se montrer accueillantes. Ton cœur oppressé faisait tout pour masquer ta désolation. Je te voyais marcher, hiver desséché comme printemps gringalet, les bronches prises d'un mal obscur, la gorge coupée et recousue, ton échafaud était invisible, mais tu le voyais bien. Si ton enfance périssait déjà, être adulte ne projetait aucune révolution possible, celle des autres te semblait si puérile. Te souviens-tu des fleurs de ces années ? Tu les pensais pourries, de cet amour dont tu ne parlais pas. Vivre c'était aimer mieux qu'essayer de devenir adulte. Alors tu promettais de ne jamais être trop grand, afin de vivre vraiment une fois adulte, ce que tu n'avais pas pu vivre enfant. Les aventures sont éternelles, tu savais désigner ce qui adviendrait.
Tes yeux seraient toujours ceux des amoureux, de la nature et des animaux. Craintifs et sauvages, émouvants et devins. Enfant, j'étais là, ému d'avoir vaincu, avec toi les maux de la solitude, la nuit, ton tapetum lucidum.

J'avais décidé de te faire un petit cadeau, toi ma tutrice et ton compagnon, enfants comme nous tous des cieux, ils étaient si gentils de venir me voir par un froid de canard déguisé en pie, ou lors d'une pluie pernicieuse sans parapluie, même en pleines fêtes de fin d'année, tandis que plusieurs familles venaient me contempler, au compte-gouttes, garder espoir en sollicitant mes apparitions. En courant vers eux telle une affolée, regardant si personne en haut ne m'avait suivie, sautant dans les flaques d'eau, et charmant mes spectateurs emmitouflés, je mimais la distante, pointant mon bec dans le sens opposé de l'éphémère performance que je venais de programmer. L'intelligence artificielle ? Je m'en tape le cocotier !

Un arc-en-ciel, une demi-sphère entière, le dessin d'un point A à un point B, au-dessus de leurs têtes, avec des couleurs phosphorescentes dans le ciel gris bleuté. Il était apparu, selon mon programme, comme une touche en ouverture, au fur et à mesure, discrètement, comme s'il avait toujours été là, mais qu'ils ne le voyaient pas. Voici le dessein à venir !
Oui mes amis, vous êtes mon arc-en-ciel à moi et je souhaitais vous le dire !
Une jeune femme et son bien aimé, les regardaient passer derrière un arbre immense et touffu, ils disparaissaient comme des ratons laveurs masqués. Le couple avait trouvé assise sur un banc public en bois d'un autre temps et m'attendait. En effet, il m'avait vue la veille et souhaitait me revoir. Il y avait tellement de pies. Qui étais-je ? Laquelle ? Il pointait du doigt à quatre mains les arbres avec une appétence visuelle rare. Puis, ma tutrice réapparu derrière l'arbre, je fonce sur elle, je vole avec quelques virages audacieux, puisque je suis suivie, autant faire une arabesque bien maîtrisée, et je lui fais la fête. Le couple est ébahi, que se passe-t-il ? Quels sont ces hurluberlus ?

"C'est la pie, c'est la pie !"


Ils se lèvent et calmement vont à la rencontre d'eux, mes amis ! Une grande discussion, en ce début d'année, se déroule, comme au pôle Nord, et je deviens le petit intrus à terre, entre toutes ces grandes personnes. Je jongle à travers leurs chaussures diverses, et jette un œil en haut. Ils m'oublient la belle aubaine. La jeune femme charmante aux lunettes fines et rondes, sous la pluie avec un manteau étoilé raconte son histoire, celle de sa mère qui a vécu avec une pigeonne durant douze années ! Elle dit, à ma tutrice "Vous êtes sa maman" ! Ma tutrice répond, mais non, elle lui dit "Mais si" ?!
Puis, en réfléchissant quelques secondes, elle voit bien que non, je suis partout, en liberté et avec tous et avec personne. Pourtant, mais je sais qui est ma tutrice, j'apprends de ses histoires. Moi, je lui fais rencontrer un tas de personne, qu'elle n'aurait jamais pu rencontrer par ailleurs, et qu'aucune entreprise, ni institution, ni école n'aurait jamais pu lui faire rencontrer, dans sa ville même, des personnes venant d'autres villes et d'autres pays. L'ami de cette jeune femme, quasi mutique et émerveillé, amoureux, lui chuchote que celle ville est romantique, il n'ose pas dire qu'il est d'origine russe, avec la guerre. Avec sensibilité, ils passent un long moment à discuter, sous le froid, et la pluie glacée, sans oser partir se réchauffer, ma tutrice leur parle de plein de choses, des oiseaux. Le couple lui dit : 'Vous êtes experte !" Ils boivent ses paroles, et ils partagent leur expérience respective. J'observe qu'ils sont comme nous les pies dans les arbres avec notre conférence des oiseaux, à palabrer avant la fin du jour. Son compagnon dit qu'elle fait école. Ma tutrice leur raconte mon histoire mais aussi celle de l'albanais qui était venu me voir cet été. D'un seul coup, une personne siffle, imite le chant d'un oiseau, voici l'albanais qui apparaît, comme par magie. Le couple d'amoureux est émerveillé, il leurs montre des photos de lui et sa femme avec sa robe couleur fuchsia, et moi sur des fleurs en plein été. Il n'avait pas de travail, il est toujours fier de ses deux garçons qui ont réussi des études à l’université avec un Master. C'est le secours catholique qui l'accompagne. Il est toujours élégant, il boîte un peu, est toujours un peu triste, mais connait beaucoup de choses aussi. Ces érudits sont là, des connaissances dans un jardin, ce pays n'a pas les yeux pour la connaissance, c'est une curiosité que de parler avec des êtres différents, sans emploi, dont personne ne reconnaît leurs facultés. Ils sont tous réunis, ma tutrice leurs souhaite à tous une belle année et meilleure que l'année passée.
Que ce moment est chaleureux pour eux ! Moi je suis une boule, j'ai d'autres chats à fouetter.
Une femme est venue à Noël, avec ses filles et son mari, de l'autre bout de la ville pour me revoir. Et voici qu'elle tombe sur ma tutrice qui passe un moment avec eux. Ils voulaient tout savoir sur les oiseaux, j'en ai profité pour enlever un morceau de cuir de ses chaussures à la curieuse ! Cette femme âgée, leurs annonce que le lendemain, elle doit préparer un repas familial avec 35 convives des membres de sa famille, et qu'elle racontera notre histoire à tous, avec photographies à l'appui. Ainsi, nous seront un peu de la fête, sans être là. Ses deux grandes filles d'une vingtaine d'années sont admiratives de mon petit corps qui circule partout, tandis que la femme âgée se balance les pieds, assise à côté de ma tutrice, elle veut tout faire pareil, elle veut tout comme elle, elle veut faire le perroquet, elle veut, elle veut, et puis elle s'en va, elle vient de retrouver ses 10 ans, son âme d'enfant, elle nous laisse et nous dit, on reviendra, cela nous a enchanté, c'est un beau cadeau !
Le monsieur de l'office de tourisme est venu voir ma tutrice, il faisait si froid, il lui dit qu'il a des visites chaque jour, et chaque jour, je suis là. Il en est venu à parler de moi à tous. Ma tutrice raconte mon histoire, il est étonné, il rigole, il se frotte les yeux pour y croire et lorsque j'apparais et saute sur sa tête à elle, il ne dit plus rien, il est estomaqué.
Mazette !
Le lendemain, un groupe s'entasse devant une autre jeune femme employée pour faire des visites, elle ne me connait pas, il y a une dizaine de personnes et des enfants. Me voici avec mon petit costume, noir et blanc, préparée aux fêtes, je passe majestueusement à pattes parmi eux, ils se tournent vers moi, et baissent tous la tête en s'exclamant, comme s'ils avaient vu une licorne passer, mais minuscule, ras de terre, je détourne la tête l'air de rien, comme si je ne les avais pas vu, je fais ma distraite en piochant dans la terre. La jeune employée aux cheveux blond Botticelli reste seule à la porte et son groupe se détourne complètement de la visite me regardant au sol et me suivant... tel un dessin de Sempé ! La scène est hilarante !

Botticelli, Sempé ? Voici que je subis la déformation professionnelle de ma tutrice, la professeure, comme dit l’albanais.

La professeure et l'oiseau !

Elle passe avec des pâtisseries chez la voisine qui demeurait seule pendant les fêtes de fin d'année, elle approche des 90 années, son compagnon est son nouvel ami, ils trinquent avec du champagne, sous le rythme de son pacemaker et ses chaussons design et gris, elle leurs dit :

"Au revoir Monsieur et Madame Pie !"

Elle glissait en soupirant, "Merci d'être venus, cela fait chaud au cœur !"
<3


Animal Par kiwaïda at 15:39

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