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blog m kiwaïda

24/07/2024

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Illustrations © Sonia Marques

Paysage Par kiwaïda at 01:35

22/07/2024

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Musique Par kiwaïda at 21:58

21/07/2024

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Illustrations © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Quoi qu'est-ce que tu me demandes ?

Je n'ai pas envie moi, je reste à l'ombre et pof !
Je fais tomber une crotte sur le beau pantalon turquoise
De cet homme qui l'adore
Du haut de mon arbre à copines
Il est charmant

Mes amies les petites pies sont comme moi
Elles sont si distraites et si fines
Leurs ailes s'ouvrent à chaque rire
Elles se posent partout
Là où les pies plus aguerries ne le feraient pas

En voici une sur le grand vase bleu outremer
Je vois le chat s'étirer à la fraîche dans son tipi gris
Le miracle d'un vent si frais, dans un temps si clair, si gai
Il fait beau partout, c'est tout !

Et puis demain la pluie qui jette un peu de folie
Sur mes pattes noires luisantes

Je viens je viens
Rieuse les pigeons m'offrent un chemin
Je suis leurs vols dans la légèreté de cet air

J'ai oublié les mauvais jours
Tu vois toutes ces herbes vertes
La nature est luxuriante bien plus que l'été dernier !

Clarté du ciel l'été va te blondir
Ta peau caramel se mêle à la crème glacé
Des vanilles ou des chocolats bleutés

Je sirote de l'eau de la piscine
Je sais ce n'est pas la plus naturelle
Mais voir ces petits êtres humains à fond de cale
Se dandiner comme leur dernier été
Me fait passer pour une colombe de la paix
Ils ne partiront pas en vacances
La sororité des ces mères et filles bulgares
Les garçons du Sahara sans parents les dents blanches
Sans aucun rêves de bateaux à voiles

Tous ces dégourdis aux popotins malicieux
Je suis comme eux, comme elles
Qu'importe les noms et les commerces
Aucune dépense dans les feuilles

J'ai de l'énergie à revendre !

Tu es ma passeuse d'eau
Neptune n'a qu'à bien se tenir
Mon penseur si haut

Moi aussi j'ai mon petit trident !
Regarde Poséidon
Le mien se nomme Céladon !

je n'ai pas envie
je n'ai pas envie

Moi pie laissez-moi en paix
L'arbre à soie est si rose
Acacia de Constantinople
En pleine floraison plumeuse
Sa légèreté infinie
Ses pompons où j'ai dormi

Quelle couleur à la paix ?
Celle qui dit
Je n'ai pas envie

Sous la lune pêche
Ou sur cette écorce kaki militaire
De ce grand tilleul ou grimpent des gendarmes
Rouges et noirs les plus inoffensifs
Elles sont si petites ces punaises de feu

Non la paix est or et argent
Comme ces poissons de l'océan
Elle s'épanouit dans la lumière
Et retourne dans les graves profondeurs des abysses

Comme dans le miroir de tes lunettes
Je ne vois plus tes yeux
Je les imagine
Doux

Couleur de la paix


Art Par kiwaïda at 23:12

ϴÐѺℝЇ☾☮

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Poissonnerie, place Sainte-Anne à Rennes : 7, place Sainte-Anne, les murs intérieurs de la boutique Class’clope se remarquent. Dans les années 1930, c’était une poissonnerie entièrement ornée par Odorico. Au milieu de l’ancien étal trônait un crabe, aujourd’hui exposé au Musée de Bretagne.
 

La maison bleue à Angers



La porte de la maison bleue à Angers



Motif d'écaille sur la façade d'une habitation de Saint Brieuc






Perroquets rouges dans un cabinet de toilette d'une maison angevine




L'équipe de la succursale d'Angers, sur le chantier d'une poissonnerie, en 1934


Photographies tirées du livre "Odorico l'art de la mosaïque" éditions Ouest France


Après la génération de l’immigration, Isidore Odorico fils incarne celle de l’intégration. Et si son père fut reconnu comme un artiste de la mosaïque, son fils se révélera surtout comme l’habile promoteur des nouvelles techniques dans tout l’Hexagone. Après avoir fait ses études aux beaux-arts de Rennes, il fonde la société Odorico Frères en 1918. Celle-ci prospère et des succursales sont ouvertes à Angers, Nantes et Dinard. En faisant passer son entreprise d’une poignée d’ouvriers à une centaine, Isidore Odorico assure non seulement son succès commercial, mais propulse une technique jusqu’alors artisanale dans l’ère industrielle. Les méthodes de travail changent. La petite musique faite de petites notes de couleurs, s’accélère, portée par un contexte très favorable. En 1922, il épouse Marcelle Favret, fille du mosaïste Pietro Favret.


La famille Odorico

sources: Hélène GUENE : »ODORICO mosaïste art déco »

1ere génération : l’immigration.

Isidore et Vincent, émigrés italiens, viennent travailler à l’Opéra Garnier, chez le mosaïste Gian Domenico Faccina. Puis, ils s’installent à Tours en 1881, avec leur famille, comme employés chez un entrepreneur Italien, Joachim Novello, toujours dans la spécialité de la mosaïque. 
En 1882, ils s’associent et fondent leur entreprise à Rennes, se spécialisant dans les « mosaïques vénitiennes et romaines, mosaïques de marbre pour dallage, mosaïque en émaux et or » comme l’indique leur carte publicitaire. Ils travaillent dans l’aménagement d’églises, d’entrées de maison, de quelques devantures et des paillassons et plaques de  maisons.


2ème génération : l’intégration.

Isidore a eu 4 enfants. Deux survivront :Vincent (1879) et Isidore (1893). Après leurs études à Rennes, et pour Isidore, le cursus complet des Beaux-Arts, ils reprennent l’entreprise avec leur mère lors du décès de leur père, en 1912. Arrive la guerre de 1914. Isidore est mobilisé, puisque naturalisé Français. Vincent, handicapé par une scoliose, est dispensé. Après la guerre et jusqu’à la mort de Vincent, en 1933, ils sont associés, sous le nom de « Odorico Frères ». Il continue ensuite seul l’entreprise et la développe en une société comptant, avec ses succursales, plus de cent personnes. 
Son génie est d’avoir su rationaliser la mosaïque en simplifiant la mise en œuvre par les systèmes de grilles ou les smalts étaient placées puis collées sur un papier kraft  permettant de préfabriquer des plaques élémentaires d’un ensemble.
Sa passion pour le football lui fait créer à Rennes l’équipe des « Rouges et Noir ». Il devient président et professionnalise son équipe, se déplaçant à l’étranger pour y chercher des joueurs.
Hélas, la guerre de 1939, le mobilise puis lui fera connaître bien des ennuis avec les Allemands. Du fait de son nom italien, il était anormal qu’il se batte contre ceux-ci, alliés de l’Allemagne. Il est suspecté d’être juif émigré en France, et un malheureux accident de la route lui fait renverser un motard allemand. Toutes ces agressions finissent par l’abattre. Il se réfugie à Etrelles avec ses ouvriers en 1944, pour s’éteindre en 1945.

Odorico après Isidore.

Sa veuve, Marcelle tente de continuer l’entreprise en s’associant avec Henri Baudoux, qui possède une entreprise de revêtements de sol à Paris. Toutefois, les goûts ont changé. Avec la reconstruction, les préoccupations de rapidité et de coût sont déterminantes. La production peu à peu va se dessécher, et l’entreprise disparaître. Lesœuvres d’Odorico sont nombreuses en Bretagne dans les églises, les bâtiments publics et chez les particuliers. On notera, pour ne citer que Rennes, la piscine St Georges (1925), en style Art-Déco et son bassin bleu cerclé d’une frise évoquant les vagues. Plusieurs anciennes maisons gardent encore le témoignage de ces créations.




Art Par kiwaïda at 20:51

20/07/2024

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Peintures © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

J'étais passée dans tes rêves d'indienne, sous l'eau, en nage pow wow avec mes plumes de sioux...
Pendant que tu lisais Isidore Odorico, le mosaïste d'origine italienne, et ses belles œuvres à travers les maisons, hôtels, piscines, du Finistère, d'Angers, de méditerranée...
Breton issu d'une dynastie d'artisans italiens, des immigrés.
Émaux, mosaïques, grès, faïences... De la couleur, des pixels, des voyages...
Paysages, dépaysants.
Se dépayser d'ici...
Je vole vers toi !


Art Par kiwaïda at 12:07

14/07/2024

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Photographies © Sonia Marques


Art Par kiwaïda at 11:41

13/07/2024

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Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)


Voici un an vous m'appreniez à jouer… de la musique.
Ma queue était celle d'un mâle n'est-ce pas ?
Quelle drôle de phrase.
Si longue et belle.
Tu m'as raconté cette histoire saugrenue, que vous, êtres humains aviez vécue, porter des masques et demeurer confinés, pour toi rien n'avait changé.
Je t'ai connue ainsi, à demeure, mais complètement déconfinée.
Si je t'avais connue pendant ce passage pandémique, rien n'aurait changé, de nos rendez-vous.
Pouvons-nous nommer ces interludes, "rendez-vous avec la nature" ?
Non, de quelle nature est-ce ?
Respecter les lois humaines est-ce respecter la nature ?
J'éprouve un désintéressement pour vos lois, et, celui-ci, manifeste l'éclatante injustice des droits bafoués et piétinés, bien que je ne marche pas tout le temps, j'ajouterai, violés.
Car il y a dans ce terme, le viol, une sorte de piétinement du vol, comme un premier vol, ou le "i" s'en mêle.
Ce qui révèle une éthique fière et légitime.
Mon vol est une muette exigence de réparation, au regard du viol de la nature.
Tu me dis qu'ici bas, des humains ont oublié la transformation.
De leur manifeste sur l'homme exploité, aliéné ou mutilé, ils ne révolutionnent plus leur sort. Ils vont même jusqu'à châtier, ou ostraciser celles et ceux qui s'émancipent de leurs conditions.
Alors, cela me fait penser aux animaux domestiques.
S'ils sont trop nourris, ils s'empâtent et demeurent à côté de leurs maîtres, et dorment auprès de leur gamelle.
Tu vois, tu m'as foutue dehors, j'ai tout appris, certes tu n'étais pas loin, mais assez distante afin que toutes mes expériences désastreuses comme merveilleuses, tu n'en as eu que des miettes, des bribes.
Ta nature artiste a sublimé notre relation.
Quelques années auparavant, tu apprenais que de faux révolutionnaires s'étaient cachés derrière la loi, sans la porter.
Affairés aux mauvais soins des autres qu'ils considéraient comme des intrus, s'arrogeant masqués le droit de les confiner dans le langage obséquieux des laquais, les obligeant aux honteuses capitulations.
Il n'y avait plus de transformation, et que dire de la loi respectée ?
Et des devoirs ?
Ni récompenses, ni consolations, moi aussi, je suis dans un désintéressement qui force la dignité à s'exposer face au viol qui pense être le vol d'un oiseau.
Notre mérite est bien là et invisible aux lois.
Nos œuvres ne s'inscrivent pas dans des comptes à régler avec ces lois qui violent, seul le ciel rétabli la balance du crédit en notre faveur, et de tout solde, de tous comptes.
Chaque minute et chaque vol, le ciel sait à qui, il a affaire.
Il est porteur des lois de la nature. Aucun procès, aucun oubli, aucune persécution, et, aucun excès possible.
Tout être est enfin soi, et aucun ne peut dire, je n'ai aucun droit, alors que d'autres en ont.

Avec moi, tu le sais, la dignité est un bien commun, il forme un "nous" et un "je".
Ainsi je dis que notre humilité contre-balance l'humilié que les lois projettent sur nous, afin de constituer des victimes, ce, sans quoi, il n'y aurait pas de lois, car écrites par les violeurs mêmes.
Si les êtres humains ont inventé des lois pour devenir maîtres de tout, en tâchant d'éduquer ce tout vers l'humilité, cette espèce de conscience servile qui déforme et les penche vers l'obéissance aveugle, dans l'attente d'un maître à penser, ils se trompent souvent de maitre, ainsi leur conscience devient rancunière.
Ils doivent ramper longtemps les murs, de peur des menaces terriennes.

À tort, on peut penser que je me suis abandonnée dans un vulgaire laisser-aller. J'emporte l'humilité dans mes vols, car je ne suis ni cobaye, ni une curieuse suspecte dans ma conduite.
Tu m'as appris à jouer, jouir de recevoir, je t'apprends à voler, à savourer avec délice la volupté des ambivalences, des équivoques laissant démunies les projections.
Déliées sont mes volutes et retournements dans mes vols aériens, aucun plaisir doloriste, la maladie ne dure pas. Comme moi, tu provoques les plaisirs coloristes, tu ne peinturlures pas, tu composes avec la couleur qui t'est donnée.
Tu es photographe des instants, à la volée, comme mes vols d'oiseau.

Marcher à quatre pattes, et proclamer avoir des droits est incompatible avec l'humilité innocente, marcher à deux pattes c'est encore accuser le sort d'avoir oublier les ailes et faire la comédie de se croire volant.
Et voler pour la vie c'est jouer plutôt qu'humilier.
J'admire en toi, les souvenirs et la transformation, les êtres humains en sont capables.
Se souvenir est leur devoir.
Tu me dis que dans ton pays, les habitants perdent la mémoire.
N'est-ce tout simplement que vieillir est une notion plongée dans le déni, que s’effacent les histoires, le désir s'étiole, les goûts s'affadissent ?
Ici sont effacés celles et ceux qui savent, afin d'avoir l'air toujours jeune, mais n'apparaissent que des philistins.

 "Ne te réjouis pas, pays des Philistins, de ce que la verge qui te frappait est brisée! Car de la racine du serpent sortira un basilic, et son fruit sera un dragon volant" disait un passage de la bible.

J'étais ton béotien, je suis devenue ton séraphin.
Je demeure ta séraphine, belle et délicate.Ta fierté douce sous mon profond regard, bleu.Ta bonté noire de pie.
Tu m'as confinée dans le ciel, pour mieux te voir, dans ton environnement.

Quoique j'ai compris que je pouvais aussi te perdre, sous l'eau, tu deviens poisson.

Vu d'en haut, tu le sais pour l'avoir parcouru, même dans le Tage, on ne se baigne pas, on n'y trouve ni la jouvence, ni l'innocence.

Alors la Seine, sera-t-elle le bain des mémoires oubliées de ton pays ?

La pêche miraculeuse de l'expérience du passée ?












Photographies © Sonia Marques

Philosophie Par kiwaïda at 13:33

02/07/2024

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Journal d'une pie (extrait)

Dans les rues, aux coins des jardins, sur les bords de l'eau, des lacs, en haut des montagnes, au creux des vagues, de mystérieux conciliabules palabraient, tandis que les espaces de réunions de travail restaient vides.

"Ils ne savent plus pourquoi ils étaient venus se réunir"

C'était une des phrases de ton projet artistique, Ready for the meeting, que tu avais réalisé en 2013. Il avait été apprécié et sans te prévenir, on le retrouvait garnir les sites Internet d'autres artistes, pour une belle devanture, sans te demander quoique ce soit, ni quel était ta création.
Alors tu réalises de nouveau un "remake", pour rester dans la langue anglaise, ces jours-ci.






Ours, pingouin, chat, dromadaire sont de nouveaux présents, dans ces salles vides, sauf qu'ils sont devenus roses et plus fantomatiques.
Tu m'expliques qu'ici bas, il y a des tractations politiques de tous bords avec des verbes usités :

> ourdir, tramer, nourrir, machiner, avorter, manquer, réussir, combiner, conspirer, intriguer, séduire, manipuler, préméditer, mitonner, manœuvrer, manigancer, désister, concocter, goupiller, grenouiller, trafiquer, cabaler, adopter, distinguer, déclarer, destituer, investir, démissionner, mystifier, mener, dévoyer, mentir, usurper, voler, voter, trahir...


Toutes sortes de nouveaux mots que seuls les êtres humains arborent, comme :

ALLIANCES, AFFILIATIONS, COMPLOTS, CONSPIRATIONS, MENÉES, MACHINATIONS, SOCIÉTÉS SECRÈTES, CABALES, BRIGUES, CONNIVENCES, INTRIGUES, COUPS DE MAIN, ALLIANCES, VENTES, CARBONARISMES, CONJURATIONS, CONSPIRATIONS, AFFIDATIONS, FACTIONS, COMPAGNONNAGES, PARTIS, CONCERTATIONS, CONSPIRATIONS, UNIONS, DIVORCES...










Ton projet artistique emprunte la même constatation, car, en 2013, Ready for the meeting disait ceci, entre autre :

"Même si personne ne vient, ils sont déjà sur place. Ils sont là, manifestement, ils sont présents."

Alors, me dis-tu, depuis une douzaine d'années, rien n'a changé.



 

Ready for the meeting (2024) © Sonia Marques


Art Par kiwaïda at 23:35

23/06/2024

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Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Comme il en va ce jour d'été,
ta belle frimousse que je n'ai pas oubliée.

J'entends les musiques sacrées du XVIIIe siècle, tu me dis que la voix angélique du chanteur du contre-ténor Orlinski s'envole vers moi.
Cette célébration joyeuse comme une sève spirituelle peint des nuances lumineuses et nous dispose dans une intemporalité douce et puissante.
Suspendue à son sentiment de plénitude, notre écoute est passé hors du temps.

Tu me dis qu'ici bas, être hors du temps est essentiel.

Si les oiseaux répondent aux chants de cette voix et les rayons blancs du soleil qui traversent tout esprit distrait, là sur les murs, moi je vois ces mêmes rayons, chatouiller les arbres et les feuilles où j'aime plonger et roucouler près de toi.

"Non t'amo per il ciel"

Non t’amo per il ciel
che puoi donarmi
ma sol perché d’amor,
tu, il fonte sei,
e sol perché l’amarti
è un dover mio.
Né temo del tuo sdegno
il braccio e l’armi
per un servil timor
de’ danni miei
ma sol perché temer
deggio il mio Dio.



Tu sais que vivre entre parenthèse est une clé vers l'ouverture à l'inconnu. Tu me racontes que les êtres humains ne supportent plus le mystère, ils se font l’inquisiteur d'eux-mêmes et de leurs semblables. Ils décortiquent les vies, veulent des empreintes, et des zestes de salives, fouinent dans les généalogies, déterrent des morts, et préfèrent inventer une vie rêvée ou maudite, aux uns et aux autres, à eux-mêmes, en tombant dans l'oubli de leur passé ou en se projetant comme un potentiel gouvernant de tous les autres.

Se trompant sans cesse et trompant leurs semblables ils fuient le mystère comme si l'origine du monde leur était trop secret. Ils se sentent offensés.

Moi je ne connais pas ces dentelles, tu me racontes qu'il y a des mangeurs et des mangeuses de données, comme autant d'ogres d'enfants dans les contes, n'est-ce pas ?

Que chaque miette est pour ces obèses de l'information une salve de drogue, car l'addiction les as enfermés dans des certitudes à faire et à refaire la vie des autres, car la leur, leur échappe au fil des jours et s’efface.

Vouloir retenir la vie des autres, c'est la peur d'avoir perdu quelque part la sienne, ou du moins, qu'elle s'en est allée, sans pouvoir la conduire, et donc ?

Les êtres humains se sentent pilotés, ils veulent à la fois savoir qui pilote leur vie, et à la fois choisir un pilote, et sont si déçus de ne pas avoir un professionnel digne de ce nom.

Et quel nom ?

Imagines si vous étiez pilotés par des oiseaux ? Nous aurions bien du mal à vous faire avancer, car vous n'avez pas d'ailes.

Alors c'est un peu cela la vie. Vous devez faire sans ailes, en développant un imaginaire qui vous pousse au-delà de vos capacités mesurées, quantifiées, acceptables, normées.

L'imaginaire c'est ce qui vous sauve de vos élections trop rapide et fugaces, de vos prétentions à voler la vedette des Dieux.

C'est touchant ces êtres humains, ils ne peuvent se définir qu'en regardant les autres, comme un voisinage conflictuel permanent.

Nous aussi, nous sommes en rivalités, nos espèces si différentes, bien que pour les êtres humains un volatil reste un volatil, sont toujours à découvrir.

Tu as bien vu que moi petite pie, je découvrais mes semblables au fur et à mesure, je ne suis pas née en les connaissant tous, le corbeau, le merle, la mésange, le pigeon, l'écureuil ! Oups, il y a aussi d'autres espèces, j'ai même vu un serpent et je sais où il se cache, je te l'ai dit.

Vous aussi, les êtres humains, toute votre vie, vous découvrez des âmes sensibles différentes, des fantômes aussi.

Le film "Un homme une femme" des années 60 de Claude Lelouch, dont tu adores la musique, de Francis Lai, les paroles de Nicole Croisille, parle avant tout du deuil et des fantômes du passé.

Tu l'a vus récemment et il y avait si longtemps qu'au jour d'aujourd'hui, l'élégance de cette liaison d'amour naissante, t'apparaissait finement scénarisée, dans les silences qu'imposent cette rencontre, pris dans les mystères, respectés, de chacun des protagonistes. La femme et l'homme ayant eu des vies amoureuses avant de se rencontrer cheminent dans l'inconnu. L'amour du passé interfère dans le présent, comme un deuil impossible à réaliser. Si la fin est salvatrice, l'homme prenant acte que la femme qu'il aime sera toujours cette femme qui a aimé un autre, et qu'il est celui qui accueillera le fantôme, comme elle, à sa façon.

Il est question de pilote aussi, d'une vitesse à risque, à force d'aller trop vite, dit ce film, on peut passer à côté de l'amour, celui qui prend le temps. Il est de ces temps discrets et bénis, loin des personnages publiques, comme la petite devinette de ces futurs amants devant leurs enfants, jouant aux métiers d'acteurs et d'actrices qu'ils auraient pu faire, et ne pas vouloir le faire, malgré leur beauté propice, et mutuelle, préférant vivre la vie. "Entre l'art ou la vie, je choisi la vie" dit l'artiste Giacometti, cité par le pilote. Ce renoncement au cinéma, mise en abîme du film et des vrais acteurs dictant ces mots répétés d'un artiste sculpteur, sublime la vie ordinaire, dans la pluie et la médiocrité du temps maussade, celle que tu as connue, de toutes ces familles où aucune vie publique, ni renommée n'a éclairé les visages, se fondant dans le commun des mortels, cette délicieuse vie humaine, à l'abri des regards. Tous les anges rêvent d'avoir cette vie là. Car tu le sais, c'est à cela que l'on reconnait les anges, invisibles aux autres, sans jamais révéler le lien qui les unis et l'amour qui tisse une vie dans les commissures des lèvres des Dieux. Ils chuchotent et n'intéressent personne. Leurs gestes humains n'ont d'égal à l’honnêteté d'être humain. Dans l'anodin surgit l'amour divin. Ils sont protégés par le mystère.

Je sais que tu es emplie d'êtres différents qui ont jalonné ta vie, et, pour les plus nombreux, ce sont des animaux, lapins, perroquets, chat, toutes sortes d'oiseaux n'est-ce pas.

Et que chacun de tes pas, la façon dont tu marches et penses, est accompagné de ceux-ci.

Oui, ils ne t'ont pas quitté, car tu ne les as jamais quittés.

Je ne te quitterai jamais.



Animal Par kiwaïda at 13:24

18/06/2024

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Musique Par kiwaïda at 22:40

17/06/2024

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Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Le matin je viens à toi.
Je suis tout près.
Le soir, je te salue, et puis je peux t'apercevoir.
Du haut de mon antenne, je capte bien plus qu'elle.
Ta joie de m'entendre te fait resplendir.
Je n'ai pas de vos nouvelles, petits êtres humains sur un territoire, tu me racontais les insincérités convoitées de celles et ceux qui manœuvrent souverainement les commandes, en pensant les contrôler, aiguiller l'autre par l'oblique, comment égarer et duper. D'en haut tout rapport fourvoyé est révélé. Je ne dis pas qu'il n'y a pas petite tromperie dans l'air, il faut bien se nourrir et tu sais mon art de la cachette, mais je comprends que les êtres humains sont en prise avec le mensonge afin de garder la maitrise d'eux-mêmes, rester en franchise, tout en trouvant le meilleur coupable à leur faute. C'est qu'ils sont certainement aliénés, s'ils pensent et font, de leur certitudes à leur corps, parfois scindés en deux, voir en multiples projections, quand bien-même pensent-ils maîtriser leur image, il y a toujours un biffin qui chine mieux que l'autre pour débusquer la pièce de valeur, abandonnée, bradée, ou faire la remarque de l'usure et le trou.

Tu m'avais dit que l'été allait licencier plus tôt que prévu le printemps, je suis née par ici, juste avant l'été que nous avons parcouru ensemble au ras des pâquerettes. Je peux constater que cet été n'a rien à envier à notre apprentissage commun, béni des Dieux, dans un jardin protégé. L'alternance avec un ressentiment automnal, ne nous prive pas de mener notre vie bon gré mal gré. Si tu vois pointer en certain le déclin, tapis dans la pénombre de l’ambiguïté, parfois étrangers à eux-mêmes, creusant les souterrains propices à leurs sépultures, depuis leurs escaliers descendants d'erreurs en erreurs, la prière s’exhibe comme salut, non pour un, mais pour tous les humains. Les fleurs fanent et ils pensent perdre leur éclat et leur fraîcheur, mais tu sais les visages fanés, combien leur expérience en dit long. Le passage du temps peut altérer l'image que l'on se fait de la vigueur qui serait celle de la vie, pourtant si terne soit la vie parfois, elle tient de la vigueur en elle-même, de celle qui soutient l'innocence. Mais oui, l'altération peut aussi briser les élans, altérer même et rendre pénible la joie de porter de bonnes nouvelles. La tâche est saugrenue de vouloir remettre en ordre, pour tous, ce qui s'impose comme des malentendus de tous ordres. Mais se garder de résoudre, et laisser les équivoques planer, n'est-ce pas vouloir se gargariser du désordre, tout en restant non éclairé, ou dans son marécage ?

Si nous, les esprits ailés, nous défaisons les jeux, nous ne pouvons que révéler aux uns et aux autres les secrets de l'innocence. Mais nous ne touchons que peu, rappelant seulement les intentions premières, afin que, lorsque la partie se termine, les auteurs stratèges devenus des victimes, puissent réaliser leur parcours, à l'aune de leurs intentions. Nous témoins invisibles, ne sommes-nous pas des interlocuteurs privilégiés, pour renouer du dialogue, là où la scène de théâtre des êtres humains les oblige à foncer tête baissée, dans des rôles dramatiques ?

Je suis donc sur l'antenne, puisque les ondes n'émettent plus rien.
Toutes bonnes fois acceptées, même si elles ne donnent pas plus qu'une somme de sincères efforts, ce sera bien mieux qu'une somme de mauvaises fois réunies, dans l'attente de la gaffe promue comme révélatrice, pâle copie de la franchise, et beau rôle des lapsus révélateurs. Nous n'avons pas cette insincérité intérieure des êtres humains, cette mauvaise conscience, elle est pourtant salvatrice en bien des circonstances, puisqu'elle rappelle l'état médiocre de la sécheresse d'amour et prévient du néant. Tu vois, être limpide n'est pas constance, puisque le flou admet un temps où tout peut se jouer dans le brouillard mais aussi se déjouer. Fautes de calculs et de grammaires, tu peux tout voir, lorsque désépaissit celui-ci, les signaux sont perturbés et les verres de corrections doivent s'ajuster.

Brumeuse, je viendrai te réveiller chaque matin, pour t'accorder avec l'absence totale de méprise et te motiver à la cohérence, aimante et digne d'amour.


Philosophie Par kiwaïda at 14:58

13/06/2024

ℙεḯᾔ⊥ʊяε﹩ ℉ʟεüґṧ Ṕʟℯüґṧ

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Photographies-peintures © Sonia Marques

Coquelicots, pivoines, étamines, pistils, nymphéales, nuage...


Art Par kiwaïda at 13:26

06/06/2024

ṔÅℙЇⅤѺℒ

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Photographie © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

L'air est suspendu, le ciel est bleu, je vole parmi les autres.
Tous les êtres humains sont revenus, voici des mois que je ne les voyais plus.
Partout ils s'installent, se réunissent, flânent.
Le bruit revient !
Les nuages s'élancent et fusent du blanc sur le bleu si beau, très peu restent sur cette peinture océan.
L'esprit aérien diffuse un sentiment de liberté et de soulagement.
Lorsque la fluidité revient, les déplacements sont plus naturels.
Il y a tant de pies à présent, je vole parmi les plus jeunes, voici mon stage terminé, je suis un oiseau, au costume du yin et du yang.
Tu es mon esprit, je suis ton esprit éternel.

Les oiseaux sont les créatures les plus courageuses du monde, chaque oiseau m'envoie de la joie, et beaucoup d'audace.
Tant d'effort dans leurs élans, leurs chants, mais aussi leur crainte dépassée, ils éprouvent une saine vivacité qu'ils partagent ensemble et à tout passant.
Aux arbres, aux plantes, aux parties aériennes, aux insectes qui les craignent.
J'ai tant donné à tous ces êtres humains, sur lesquels je me suis posée, je les accompagnais et ils m'ont aussi offert un peu leur attention.
J'ai survécu grâce à toi, tu m'as aidée, accompagnée, défendue, admirée, tu as partagé ta joie de me voir à tous et à tes proches qui se sont ouverts à toi, à nous, à l'autre.
Ton courage et ta patience, ton apprentissage, ta volonté de bien faire, j'ai vu ta déception lorsque tu réalisais tes erreurs, mais aussi ta force de réparation, malgré la fatigue des climats différentes éprouvés.
Ma présence partout te sera reconnaissante.

En règle générale, les êtres humains ont très peu d'attention, la majorité sont complètement sourds ou aveugles aux oiseaux, c'est un signe de cécité absolu sur une partie d'eux-même.
La beauté des paysages sont nos lieux de vie et d'air, nous rions beaucoup.
Peu d'êtres humains ont cette faculté, l'enthousiasme, nous en sommes zélés.
La cruelle disgrâce a disposé certains êtres humains à une trop grande tristesse d'âme, certains ont perdu l'amour de la vie, les trop vaniteux sont incapables de joie, ils n'ont pas assez d'espoir pour dépasser les misères de la vie.
Et puis, il y a ceux qui nous envient, dont l’obsession est de nous détruire, de nier notre esprit. Leur pardonner est parfois impossible au jugement de leurs cruautés. Ce n'est pas aux êtres humains de le faire.
Nous les oiseaux nous sommes heureux de découvrir en l'autre une joie, dont nous ne sommes pas jaloux. Nous faisons la démonstration de notre allégresse.
Nous témoignons de la félicité. Nous apportons un imaginaire, car si l'on pense à nous, on sait ne pas tout savoir.
Il y a le mystère de notre esprit qui génère cette imagination riche, variée, légère instable, enfantine, nous donnons des bienfaits non quantifiables.
Notre mobilité est impossible à capter. Le mouvement est notre domaine, à travers différents climats nous grandissons, notre élévation est certainement sans limite.
Tu me vois si heureuse et libre.


Animal Par kiwaïda at 16:49

28/05/2024

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Photographie © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Te souviens-tu de ce petit escargot ?
Tout est ralentit, la terre nous fait nous sentir lourds, elle nous attire à elle. Je ne volais plus depuis un mois, je marchais comme un humain, une patte après l'autre, puis, je suis repartie voler plus haut, comme avant. Oui je sais, j'ai été te chercher dans la ville, incroyable non ? Personne ne m'a vue, sauf toi. Tu m'as trouvée sur une voiture. Un petit pas te disais-je, sera un grand saut d'ailes pour moi. J'ai plein d'amis humains tu sais, ils veillent sur moi à présent. D'autres pies me chassent, des couples fatiguant, notamment un, particulièrement curieux de moi. Ils se disputent aussi, le mâle et la femelle, en public. Ils se chamaillent comme s'ils se parlaient très fort, puis, il me cherchent. Un jour, ils ont été chassés par de grands corbeaux, puis après, par des merles, puis, ce sont des pigeons qui ne se laissaient pas faire, tout un cirque ! Tu as revu ce bébé pie, en compagnie d'un de ses parents picorer au sol, marcher comme de petits êtres humains, des avocats en costume, tu vois comment la grande pie surveille son petit. Ils ne se quitteront plus pendant 2 années, le temps que la petite pie trouve son ou sa compagne pie. Sinon, ils restent en famille toute leur vie. Parfois une pie qui convole ne trouve pas son compte, ou l'inverse une pie qui est séduite par une autre refuse, c'est presque comme les humains, non ? Les couples restent fidèles jusqu'à la fin, ainsi vois-tu des pies solitaires, elles ont perdu leur moitié. L'été dernier tu as pu observer cette grande pie, bien plus âgée que les autres, tu devinais que c'était un mâle, son comportement était bien différent des autres couples de pies, qui restaient tout de même avec lui marchant un peu plus loin, ou, les regardant sur un arbre. Lui il n'allait jamais vers les êtres humains, ni devant celles et ceux qui nourrissent les oiseaux, ils savaient se débrouiller seul, en plus, il était bien plus grassouillet que les autres élancées. Tu as pu observer sa mue également, il était comme enfariné, la tête blanche et bien dégarni, puis un mois plus tard, il avait de nouvelles plumes. Tu es passionnée par ces êtres volants, mais tu as encore tant d'autres choses à apprendre. Moi je dois me soigner seule, tu as vu ce grand corbeau en plein centre ville, il est là depuis quelques mois. Depuis cet hiver il se pose sur les panneaux signalétiques, il fait les poubelles, il ne vole pas haut du tout et il est seul. Il vit au-dessus d'un distributeur de billets de banque. C'est l'inspecteur des finances. Il sait qui attrape les billets, le jour ou la nuit, puis il les compte, à haute voix. Tu m'as dit qu'au Canada, tu vivais près de ratons laveurs dans les villes, les "raccoons", ils faisaient les poubelles des êtres humains, c'était impressionnant, ils regardaient masqués comme des voleurs les passants, et dérobaient des victuailles, en famille. Il faut dire que les poubelles étaient, riches.
Les êtres humains marchent comme des somnambules, ils sont déprimés avec ce manque de luminosité, il a plu tout ce mois. Certains ne peuvent réaliser qu'une seule chose par jour, et d'autres rien du tout. Ce n'est pas grave, nous ne sommes pas aussi en demande de perfection. Moi, certains jour, je suis dissipée, je fais un peu les choses pas très bien, mais je ne suis pas exigeante. Les êtres humains aiment chez leurs animaux domestiques le fait que ceux-ci ne les jugent pas, il se trompent un peu car, nous, les animaux nous jugeons aussi les êtres humains, nous connaissons mieux que tous, leurs conduites. Et c'est parce qu'ils ne se doutent de rien, qu'ils pensent être supérieurs à nous, que nous pouvons mieux observer leur comportement, envers nous, envers la nature, envers eux-mêmes. Tu as vu ces affiches pour les élections ? Il y a un chat pour qui voter. Tu aurais pu mettre une affiche de moi la pie ? Bon, je sais, je ne suis pas bien coiffée en ce moment, et puis je n'aime que le tout petit, les feuillages, pas les encres nocives. Tu sais à présent qu'il est important de ne pas jeter les déchets, pour les animaux, à terre, que cela fait beaucoup de mal. Mais vous avez votre lot aussi, comme nous, avec les polluants éternels. Non, ce n'est pas les neiges éternelles. Quel nom poétique ! Moi qui pensait que rien n'était éternel chez les humains, ils donnent ainsi une éternité à leurs pollutions. À méditer.

Je dois me soigner seule, il y a des moments où je dois disparaître, comme toi. Chaque être recharge ses batteries. Cet escargot nous ressemble, tout va très lentement, nous aussi, tu le sens, nous devenons tous hypersensibles, il y a un développement que nous ne connaissions pas. Cela angoisse, les changements. Si nous sommes plus attentifs aux uns et aux autres, aux êtres, c'est que nous prenons conscience de leur vulnérabilité, cela fait peur, prendre conscience de la nôtre aussi, dans diverses dimensions de la vie, la nécessité de faire attention à chacun, chacune. Je sais, c'est très épuisant. Voilà, nous sommes tous très fatigués. Cela implique un changement en chacun de nous. Rassures-toi, en fait, la nature n'est pas exigeante, elle pousse chacun à faire un petit pas, et pourtant, cela peu sembler trop difficile. Même un petit quelque chose, c'est affreux de ne pas y parvenir, une chose simple, très simple. Mais, imagine que chacun y parvient, en prenant le temps qu'il lui faut. Il y a donc un changement visible. C'est certain, cela ne convient pas, c'est pas ce qu'on voulait, mais tu as déjà ressenti à quel point cela transformait de l'intérieur. Hier tu as parlé à une femme de plus de 90 ans, assise à côté de toi, tu vois bien, tu n'aurais jamais pensé cela possible, elle non plus. Ses 20 petits enfants, elle ne les connait pas, ses quatre filles ne viennent jamais la voir, son mari est décédé il y a 46 ans, c'est une petite pie charmante, elle est parvenue à sortir ce jour, mais tu ne l'as jamais vue. La pluie engendre tant de désagréments dans ses articulations. Elle semblait avoir une quinzaine d'années de moins, elle sentait bon le parfum. Tu lui as demandé si elle attendait quelqu'un, et elle t'a répondu : "Je n'attends personne, je suis juste fatiguée, je me suis assise un peu". C'était très simple, et cela disait tout. Un petit sourire quand elle t'a dit, ma fille veut me mettre en maison de retraite, je n'ai jamais voulu.

Nous les pies, nous n'avons pas de maison de retraite, car la vie est notre retraite, nous sommes en retraite de tout. En retrait, les êtres humains voient les oiseaux comme des êtres loin d'eux, en retrait. Parfois au sol, ils se disent : "Ha ! Il mange, il cherche quelque chose", ou : "Je vais l’attraper", ou "Qu'est-ce qu'il est beau, mignon, horrible, va-t-en !" Mais peu se demandent ce que nous faisons vraiment. Bon ceci dit, je m'en vais à l'autre bout. Tu vois j'ai grandi, un printemps et déjà je te tutoies, je te regarde, tu ne peux plus rien m'apprendre, ou presque. Toi, tu continues à apprendre et réaliser. Je suis distraite, mais je ne t'oublie pas.


Paysage Par kiwaïda at 15:59

22/05/2024

αґ♭ґ℮ṧ ℘εηḉнé﹩

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Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

J'ai dessiné encore une fois un arc-en-ciel pour toi, je sais ton inquiétude.
Là où je m'envole, dans cette direction, quelques seconde après un arc coloré se déploie, puis un autre en dessous.
Regarde le paysage.
Tu as pu contempler longuement ces étoiles scintiller la nuit, autant d'étoiles filantes, tu n'avais jamais vu cela, le ciel était incroyablement ouvert et très clair.
Tu n'as pas observer les nuances rouges et colorées des aurores boréales, partout dans ton pays, toi, tu as vu du gris si clair et lumineux, que ton aurore boréale s'est transformée en une photographie en noir et blanc.
Quoi de plus difficile pour imaginer, qu'il y avait, ailleurs, des nuances colorées époustouflantes.
Tu as eu cette opportunité inédite de voir des aurores boréales pour daltoniens.
Ce n'était pas un handicape, car les nuances grises étaient somptueuses, les étoiles brillaient côte à côte et rivalisaient d'apparitions et disparitions dans le même temps et de filatures en filatures, certaines s'en allaient.

Toutes ces fugues d'étoiles t'impressionnaient, tandis que des témoins lumineux en pointillé exprimaient un langage en morse. Un code qui semblait manifester toutes les présences disparues, revenues te montrer leur beauté.

D'autres humains ont pu diffuser leurs photographies rouge, orangées, violacées, bleues et vertes et puis jaunes et puis si mystérieuses, que tu pouvais percevoir ce qu'étaient des aurores boréales.
Il pleut depuis si longtemps, tu ne m'avais pas dit que je devais me transformer en petit parapluie de moi-même et imperméabiliser mes plumes avec autant de soin, chaque jour puiser dans ma glande uropygienne, et réaliser des lissages.
Tu as vu ces arbres tombés, certains se retiennent, ils penchent, le sol si humide a fait tanguer leur cœur, la souche n'a pas tenu. Ils ont barré les routes des humains, ils ont alerté.
Des nids de mes amis les oiseaux sont tombés.
Tu m'as raconté cette petite pie que tu as vue, comme moi il y a un an, tenter de sauter sur un muret, sans pouvoir voler, tes efforts pour la guider sur le pas d'un petit arbre, ou bien en posant avec ton amoureux des grandes branches pour qu'elle puisse monter, si hardie, afin que ses parents pies qui criaient pour la protéger puissent lui donner à manger.
Tu regardais ce petit corps te souvenant du mien, avec plus de plumes à la queue, certainement son premier vol, la voir sautiller si loin et regarder dans le vide où elle était, fuir les êtres humains et les potentiels dangers, elle sur pattes si grandes, des échasses. Quelle intelligence n'est-ce pas !
Tu lui as déposé un peu de viande, certainement pour les parents, tu as laissé faire la nature et tu m'as retrouvée, pour me raconter cette belle histoire.
Derrière toi une famille d'humains, il pleuvait, il y avait un bassin d'eau, leur petit enfant est tombé dedans, tout habillé, pendant que la petite pie, un bébé, tentait de partir, voler de ses propres ailes, sur un tas de fumier, aucun d'eux ne la voyait, elle faisait très attention à ne pas se signaler, ne pas crier.
La famille pas très bien attentionnée se moquait de leur enfant tombé, tandis que les parents de la petite pie criaient pour sauver leur bébé pie, certainement tombé à terre, d'un premier vol.
L'un des membres de la famille un grand adolescent a même pris son téléphone portable pour filmer le petit humain, lui, dans l'eau, qui pleurait.
Quelle est cette société ? Des êtres humains ?

Je sais ton inquiétude, l'indifférence, la solitude, la peur, la disparation, l’absence, l'impression de ne plus être audible, de ne plus reconnaître tes semblables.
Où sont-ils tous ? Que sont-ils devenus depuis tant d'années ? Que font-ils de leurs vies ? Toutes ces agitations, ces voyages à l'autre bout du monde, pourquoi ?

Que veulent-ils prouver ?

Ils passent sans nous voir.

Que sont devenus tes collègues, tes amis ?

Ils passent sans te voir.

Ne t'imagines pas que tu n'existes plus, que ta vie n'est plus là, ne t'imagines pas que voir les arbres tomber un à un, décime ta forêt, écrase tout œuf à venir.

Ne t'imagines pas que les jours sont comptés, ils l'ont toujours été.

Quelles sont les choses, les plus importantes à faire ? À dire ?

Quels sont les moments que tu souhaiterais vivre ? Avec qui ?

Que regardons nous de plus essentiel à notre espérance de vie ?

Comment partager ce qu'il nous arrive et ne pas rendre les autres plus tristes que nous sommes devenus ?

Comment ne pas briser les espoirs, avec ce que nous savons déjà ?

Je sais ton inquiétude, je la partage du bout de mes pattes, tu vois mon courage dans mon petit corps, et tu sais qu'avec ton grand corps, tu manques tant de courage, que la peur de vivre a volé tes dernières années.

Te prendre sous mes ailes, regardes ce que je vois, nous n'avons pas les mêmes peurs, nous ne connaissons pas les mêmes prédateurs, ni les mêmes amitiés, mais nous partageons des sentiments, des émotions, parfois des gestes, de l'intelligence, de la douceur et de la colère, entre autres.

C'est déjà énorme. Même si les liens sont sécables, il ne faut pas craindre de se lier. L'intelligence c'est la création des liens, c'est inter-lier les choses, faire des liens entre des éléments si disparates, c'est une forme d'intelligence.

Tu es mon arbre de compagnie, solide de ton demi-siècle, tu sais ne pas bouger durant 2 heures sous la pluie, sans protection, afin de me protéger, tu sais éloigner le danger, tu sais nourrir, et me laisser dormir et m'envoler loin de toi.

Tu sais ne plus rien savoir, tu sais l’absence, tu éprouves la terrible épreuve du manque, de ce que tu as aimé, de ton travail, de tes amis, de ta famille, à travers tes souvenirs tu découvres les travers d'une vie.

Et tu traverses, en attendant que l'averse passe.

Je sais ton inquiétude, te voir c'est la partager, être inquiet de son inquiétude fait pleuvoir nos jours.

Il pleut trop ces derniers temps.

Il faut bien se rincer les idées, mais, pas toutes les semaines, tentons de garder quelques idées afin de les réaliser.

Ton petit pas sera un grand vol d'ailes. Je suis tes ailes.

Dans tes bras, je me suis endormie.

Dans mes bras tu t'es endormie.

J'en ai profité pour m'envoler, sans te réveiller.






Dessins ©  Sonia Marques

Paysage Par kiwaïda at 16:43

17/05/2024

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Photographie © Sonia Marques

(* ̆) ̆*).。*♡



Souvenirs de la nuit du 10 mai 2024 dans toute la France : un pays la tête dans les étoiles !


Paysage Par kiwaïda at 00:34

13/05/2024

@ʊяøґ℮ṧ ♭◎яé@Lℯ﹩

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Ci-dessus, sur l'île de Ré ! (Lundi 13 mai en pleine nuit, photo d'un passionné !)

Tempête solaire en ce moment sur la France, depuis le 10 mai... Vendredi, samedi, dimanche...

Un phénomène très rare, des aurores boréales ont été observées un peu partout en France les nuits... Des éruptions solaires appelées éjections de masse coronale, qui peuvent mettre plusieurs jours à atteindre la Terre, sont à l’origine de l’événement actuel, créant des aurores boréales lorsqu’elles entrent en contact avec le champ magnétique de la Terre. Certains français ont pleuré, n'ayant jamais vu de leur vie de telles peintures.

Les étoiles scintillent comme jamais, filantes, le ciel est électrique !
Les clichés sont divers et magiques de tous les coins de la France !


Paysage Par kiwaïda at 00:16

10/05/2024

Ѧятḯ﹩тε

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Avec Opale en 2020, été 2023 avec une robe de William Morris, Hiver 2024 avec les boules lunes et éclipses
Photographies et graphisme © Sonia Marques

Allez hop ! Vive les artistes !

Il est là le soleil !


Art Par kiwaïda at 13:51

09/05/2024

☮ѺϴѺ☮Ѻϴ☮

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Il fait beau, essayons d'être heureux ! Olof est en forme !

Musique Par kiwaïda at 11:35

08/05/2024

ℙ∀℘@ℓ℮

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papale.jpg

Photomontage © Sonia Marques

Montre-moi, montre-moi... Ton Amour...
Emmène-moi, emmène-moi... Loin de tout...

(Album musical Pépino - 2011)

Animal Par kiwaïda at 02:02

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