bmk

blog m kiwaïda

Tag - photographie

Fil des billets

mardi 5 mars 2024

Ħiℙ ℋѺℙ


Photographie © Sonia Marques


Journal d'une pie (extrait)

Je lui trouvais un air cosmonaute. Elle me fait écouter Sakura.
La pluie nous envoie ses larmes minérales.
Nous partions faire un safari Uchu Tanjyo, merci Susumu Yokota.
De l'Acide au Mont Fuj i
Zenmai !





mercredi 17 janvier 2024

¢◎ღ℘αℊηons




Journal d'une pie (extrait)


J'ai trouvé un glaçon, il me sert de source d'eau.
Tout a gelé, mes flaques d'eau sont devenues des choses blanchâtres au sol, solides.
C'est comme une glace que je pile avec mon bec et je suce l'eau dedans.
La sensualité de ces moments est exquise.
Je semble être une brute avec mon pic à glace pour obtenir du jus d'eau fraîche, la transparence du glaçon obtenu par accumulation d'eau dans le tube d'une grille, lui, ressemble à une installation d'art contemporain, très subtile, très discrète. C'est de l'ordre de l'inframince imagine ma tutrice. Elle me raconte que l'artiste Marcel Duchamp avait désigné cet intervalle imperceptible, entre deux phénomènes. Elle voit mon glaçon comme un possible, un devenir. Seul, personne ne sait ce qu'il peut advenir, ni même de la performance que je réalise avec lui, en lui soutirant de l'eau. Glaçon il devient ma source d'eau à l'état liquide. Toutes ces petites choses auxquelles ma tutrice est sensible sont de l'ordre de l'inframince, comme la poussière, la fumée, ces actions chimiques des états qui se transforment. Elle m'expliquait que lorsqu'elle était enfant, elle avait trouvé fabuleux de mélanger des tubes de peintures, le jaune et le magenta, leur association mélangée au pinceau, donnait un orange sanguine ou un corail, un abricot selon le dosage, et même la couleur du safran. Cela se passait dans la cuisine, tout était relié à l'imaginaire des fruits, condiments, aliments lactés, aux couleurs décaféinées ou chocolatées. C'est avec sa mère qu'elle a appris à créer des nuanciers, et non à l'école maternelle. Elle ne se doutait pas que plus tard, elle enseignerait ces actions et mélanges à de jeunes enfants, en arts plastiques, puis des lycéens, puis des étudiants, avec des notions plus conceptuelles. Et plus tard par images de synthèses, des simulations de logiciels.
Mais, lorsqu'elle travaillait le plâtre, avec des pigments, pour obtenir des nuages solides qui passaient à l'état liquide puis qu'elle taillait, en plein hiver, comme celui-ci, elle me comparait à une sculptrice de glace en se remémorant ses investigations partagées et exposées. Ma tutrice est une artiste qui a la mémoire des formes, comme les oreillers. Ses facultés artistiques sont en éveil quotidiennement, et sa mémoire se distille à tout les passants.
Elle travaille une expérience journalière dans un contexte qui produit de l'inframince, en ouverture à une inconnue. Elle réalise des équations, avec à chaque fois une équation à une inconnue.
J'ai été une inconnue, à présent, il y en a d'autres, je suis celle, en ce moment qui a produit une œuvre d'art sous ses yeux. Elle est éphémère, demain, le glaçon aura fondu, elle sera face à un trou, et moi, je serai ailleurs, en hauteur, si loin des êtres humains.

Pour les esthètes, celles et ceux loin des Musées, loin des écoles, isolés, ou exclus, ces expériences quotidiennes remplissent de joie les esprits en manque de culture et d'arts plastiques. Nos Musées sont dans la nature à présent !
C'est éphémère, et souvent, il n'y a aucune trace de ces états. Il faut se souvenir ce qui a été imaginé, créé, de façon cognitive, c'est la mémoire qui travaille lorsque toute preuve matérielle disparaît, lorsque l'eau disparaît. Il demeure l'idée du glaçon.
Je n'aime pas être désignée, ni ma tutrice, mais elle apprécie montrer, guider, porter son regard vers une chose, une expérience, un être, le minéral, une histoire. Elle peut être triste, parce que l'hiver comporte toujours de la tristesse et des défections, des désertions. La place nouvelle, pour espérer des petites étincelles de joies jaillir, apparaît dans la fin d'un cycle.

Nos expositions sont à disposition, nous les artistes, les pies, nous sommes les plus productives d'un art pour les érudits.
Puis, je m'envole sur une antenne et je squatte un moment, voici les premiers flocons de neige, jamais vu de ma vie !
Ma tutrice est venue m'expliquer ce que c'était la neige, mais je suis partie découvrir ces morceaux d'eau seule, qui tombent partout en jouant dans un jardin privé. Sur mon costume c'est comme une pluie glacée.
Je courrais après un merle noir, petit, mais très attachant, de branches en branches, je sautillais. Quelle euphorie cette neige ! On se gèle les pattes ici ! Mais qu'est-ce que c'est amusant !

Un vieux Monsieur passe nous voir. Il s'occupe des Compagnons du Tour de France qui forment des hommes et des femmes de métier capables de mettre en œuvre des systèmes de construction. Il nous demande :

"Elle est apprivoisée ?"
"Non" Dit ma tutrice"
Elle raconte mon histoire.


Il nous raconte à son tour :

"Je m'occupe des enfants de la rue, et un jour, l'un d'eux a réussi à apprivoiser une pie !"


Il nous demande :

"Elle n'est pas embêtée par les autres pies ?"

"Non" Dit ma tutrice.
Puis, il nous raconte :

"Sa pie était sans arrêt embêtée par les autres pies, je ne sais pas, peut-être à cause de son odeur, elles ne voulaient pas d'elle, elle était sans arrêt chassée"

Puis je vole sur l'épaule de ma tutrice, il nous regarde charmé, il dit : "C'est bien" d'un air satisfait, comme s'il venait de voir que le possible et l'inconnue dans cette équation, venaient résoudre un problème qu'il avait en tête depuis des années.
Il est reparti heureux.

Son espace forme à la charpente, les constructions de bois, la maçonnerie, le carrelage, la taille de pierre, la menuiserie, l'ébénisterie, la couverture, la zinguerie, la plomberie, le chauffage, la climatisation, la peinture, le plâtrier, la décoration, la serrurerie, la métallerie, on trouve ses compagnons dans les travaux publics, les bureaux d’études & CAO-DAO, les boulangeries et les pâtisseries.

Je lui dis :

"C'est comme nous les pies, on sait faire plein de trucs !"






Un autre vieil homme passe avec sa famille et il nous dit :

"C'est votre pie ?" Vous appelez et elle vous reconnait ?"
"Non" R
épond ma tutrice.
"Elle a un nom ?"
"Non"
Répond-t-elle.
"Il faut absolument lui donner un nom !"
Lui dit-il.
"J'ai trouvé, un nom très connu, que l'on entend partout en ce moment : Rachida Dati ! "
Puis, il part, en chantant : "Rachida Dati, Rachida Dati..."





Elle me regarde d'un air dubitatif et tente de me coller ce nom sur mon petit corps frondeur et indépendant, et assez coquet.
Je suis vexée, je lui tourne le dos, "Si c'est comme ça, je m'en vais !"

"Mais non, je ne vais pas te nommer ainsi, aucun nom d'être humain ne te va" Me dit-elle.

Elle me raconte que ce nom est celui de la nouvelle ministre de la culture dans notre pays.

"Mais, vous avez besoin d'une ministre ?"
"J'ai connu une dizaine de ministres de la culture, les employés ne changent pas" .

Me répond-t-elle.

"Alors c'est comme nous les pies, nous avons le même costume, personne ne nous distingue"
"Tu n'as qu'à me nommer, ministre de la culture !"
"C'est une bonne idée", me répond-t-elle.
"Toi seule saura me reconnaître"
"Il te faut une équipe avec toi !" M'informe-t-elle.
"Mais que devient le chaton gris ?"
"Justement, il pourrait être ton meilleur allié". Pensa-t-elle.
"Il a des pompons gris, il peut fertiliser ce pays"




"La France compte plus de 15 millions de chats domestiques, 12 millions au Royaume-Uni, les allemands sont les premiers avec plus de 16 millions !"
"Alors notre ami le chaton gris pourra fonder sa propre mutuelle ?"
"Nous les pies sommes plus nombreuses, nous avons beaucoup de présidents et présidentes"
"Nous les êtres humains, dans notre pays, nous ne faisons plus d'enfants, c'est le Président qui nous apprend cela, il n'en a pas non plus"

"Et toi ?" Lui dis-je, effrontée.

"Tu sais bien, j'ai plein d'enfants partout", j'ai toujours été dans l'éducation, ces temps-ci c'est avec le monde animal et c'est très différent"

Une petite fille de 2 ans tentait de monter sur son beau petit vélo, son père attentionné la laissait faire, puis elle est tombée.
J'étais sur l'épaule de ma tutrice, puis, au lieu de pleurer, l'enfant nous montre du doigt et crie : "Maman, maman !"
Le père ne nous avait pas vues, c'est sa fille qui avait déjà tout vu et lui montrait ce qu'il fallait voir.
Plusieurs fois, elle désignera ma tutrice comme sa maman.
Elle avait compris, petite, que voir un être humain, avec moi, une pie, un petit oiseau, aux allures enfantines, assez proche d'un adulte humain, ma proximité, créait une filiation, ma tutrice devenait le générique d'une maman.
Comme elle se souvenait, même si sa mère était absente, qu'elle était ce petit oiseau, qui apprenait, comme elle, à se mouvoir dans l'espace. Un miroir de l'apprentissage s'offrait à elle, mais peut-être aussi un modèle pacifique.
C'est aussi une forme d'inframince, le générique de la maman. C'est un référent dans toute éducation.
Ma tutrice dit au père et sa petite fille : "C'est un beau vélo"
Une façon de désigner le véhicule et l'art et la manière réussie de lui apprendre à se véhiculer, sans les petites roues arrières.
Il lui dit : "Elle n'a que 2 ans, on ne va pas être trop exigent, on ne lui en demandera pas plus".

Je m'amusais de toute cette scène si précieuse et miraculeuse, si gentille, beaucoup de sagesse.

Avant de m'envoler vers la Lune, je récitais ce proverbe chinois :

"Quand le sage désigne la Lune, l’idiot regarde le doigt"

Ce jour là, il n'y avait point d'idiot, mais que des flocons de neige !
Et la Lune était le seul luminaire de cette soirée si paisible.









Je ne comprends pas tout ce qu'elle me raconte, mais j'imagine que nous allons bientôt pouvoir gouverner ces petites êtres humains qui peinent à s'organiser et à vivre dans la nature...
Je vais réfléchir à mon ministère très sérieusement.
Je vais ériger mon glaçon comme sculpture au centre de mon bureau, et on pourra tous sucer dedans de l'eau fraîche...
Moi, je suis dotée d'une intelligence hors norme.

Je suis une pie bavarde, une Pica pica. J'appartiens à la famille des Corvidae et à l’Ordre des Passériformes. Je suis très commune en Europe et dans certaines régions d’Asie. Il y a une dizaine de sous-espèces chacune vivant dans une zone géographique bien spécifique comme la Pica pica anderssoni (Russie), Pica pica fennorum (Scandinavie), Pica pica bottanensis (Chine), Pica pica mauritanica (Afrique du Nord), Pica pica bactriana (Pakistan) ou encore Pica pica melanotos (péninsule ibérique). Nos dialectes sont désignés par les français et belges par agasse, agace, ajasse, ageasse, ajaça, agaça, agache… Je fais partie des oiseaux les plus intelligents de la planète. Je mémorise énormément d’informations, j'apprends à m’adapter à de nombreuses modifications environnementales, douée d'un grand stratège. Je reconnais et comprend les émotions que peuvent ressentir mes congénères et autres animaux. J'ai une perception sensée de la mort. J'ai conscience de mon reflet dans un miroir, donc une conscience de moi, (de soi), ce qui est rare chez les animaux.

 "Je sais bien, belle amie, tu me reconnais et tu es douée d'une mémoire prodigieuse."







Un petit rouge-gorge était venu curieux pointer son bec. Il nous regardait et tentait différent point de vue.
Il s'ébrouait de joie, rien qu'à l'idée de nous écouter.
Puis il nous dit : "Vous savez que les rouges-gorges sont très intelligents ?"

À cet instant, nous avions une équipe constituée pour un beau ministère...
Une arche de Noé, juste avant le déluge.






Moralité :

Il faut se montrer humble face à l'hiver.
Il pleut à petit bruit, d'ennui, qu'aucun Dieu n'ose ajouter à la peine.
La nature détruit les nids, le froid glace les cœurs, amoindri les efforts et le mal a dit, reste petit dans ta coquille d'argent, l'or ne se trouve plus. Les médailles ne subsistent pas aux typhons des temps. Cyclones et vertiges, fenêtres glaçons, couvertures de survies, toitures fissurées, maladies et rien à dire, bien maudire, sans dire mot.
Chaque perle compte, topazes, agates, ambres et pierres de lunes, pour que le collier soit le plus précieux remède aux maux d'hiver.





Photographies et dessins © Sonia Marques


vendredi 29 décembre 2023

ϟϴṲṔiℝs


















Photographies © Sonia Marques

Respire, à travers le soupirail...

vendredi 22 décembre 2023

L@ M@ℊїε ∂℮ ℕ◎ëL










Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)


Deux êtres humains échangeaient des mots en face à face avec une distance pudique. Un jeune homme et une jeune femme, peut-être d'une vingtaine d'années. Près d'une fontaine, en fin d'après midi, avant Noël.
Lui, il portait un pull rougeâtre avec des flocons blancs et des petits cerfs assez ajusté. Il tenait fermement les lanières de son sac noir plaqué sur son dos, qui semblait vide,  un petit peu trop petit pour ce grand gaillard.
Il était bien portant, fort, tel un bubo bubo, mais encore baigné dans l'enfance, de celle qui donne un côté ludique aux sorties de l'école, malgré le froid il n'avait ni manteau ni écharpe, ni même de gants. Il était un petit peu trop petit peu.
Ses chaussures étaient abîmées, des baskets noires ne ressemblaient plus à des baskets, elles étaient un petit peu trop petites, on pouvait voir ses doigts de pieds tenter une sortie hivernale, comme les escargots sortent de leurs coquilles.
Il avait vraisemblablement beaucoup marché, et ce depuis très longtemps, depuis qu'il était tout petit, il n'avait donc aucun véhicule à sa disposition, trop petit peu d'argent. Cet hibou grand-duc qui ne s'avouait pas, marchait sur des œufs.
Elle était vêtue très sobrement dans des teintes violacées et grisâtres de tons que l'on pourrait reconnaître dans des vêtements dédiées aux femmes bien plus âgées qu'elle, ou d'une femme d'un autre temps, de ces albums photos où les visages disparaissent, et sont un peu blêmes juste avant de se fondre dans le décor.
Ses cheveux longs et noirs n'avaient pas été touchés par des mains de coiffeur, ils étaient authentiques à ceux de son enfance, un peu humides de cet hiver, maintenus par des lunettes très fine. Elle était un petit peu trop jeune pour parler à un jeune homme, pas assez et un peu trop petit peu, pourtant c'était une femme déjà, sans souhaiter quitter le territoire de l'enfance.
Elle se tenait les mains, comme si elle s'empêchait de commettre un geste trop en avant vers le jeune homme qui tenait ses lanières, lui aussi, afin de s'assurer, que ses mains ne touchent pas autre chose, et ne s'aventurent pas à l'improviste, alors que ses yeux et sa bouche à elle, trahissaient son envie folle d'aller plus proche de lui, ou ne serait-ce que lui dire des choses, qu'elle ne dira pas, un petit peu, mais jamais trop. Il ne fallait pas aller trop vite ni que le trop puisse se voir trop.
Elle se dodelinait telle la chouette ėffraie, un petit peu, avec ses chaussures d'un autre temps. Ils étaient tous deux sortis d'une autre époque, aucune évolution ne les avait bousculés, ils pouvaient sortir des années 70, du siècle dernier, comme des années 50, comme ils pouvaient naviguer en ce jour de 2023, avant la nouvelle année, se regardant sans savoir quoi se dire vraiment, mais le plus important était ce moment là, passé ensemble, à se regarder, sans bouger, devant la fontaine, éternisant leur onomatopées, et leurs balancements discrets.
Un petit peu de résistance se faisait sentir, comme s'il ne fallait pas précipiter l'entrée dans la nouvelle année, 2024, qui ne leur promettait  rien de bon.
Ils ne soupçonnaient aucune politique, aucun réseau social, aucune mode, aucune influence, ils étaient réduits à ce moment là, l'essentiel d'une rencontre qui les tétanisait, ils étaient là, et leur présence se suffisait pour rassurer tous les déprimés de ce monde et tous les pessimistes.
Oui, il y avait encore des êtres humains, disposés à se rencontrer, et agrippés à l'essentiel, aveugles au temps qui passe, au tourbillon insensé des commentaires et aux volcans des guerres mondiales et conflits interpersonnels.
Ils étaient invisibles pour tout cela, trop petit et pas assez, un petit peu trop anodins, trop effacés dans cette vie qui oblige de marquer son territoire au fer rouge et cracher du feu à qui s'en approche trop, être humain, animal, insecte et objet non identifié. Ils accueillaient l’inconnu, aux grands yeux ouverts, miroirs des paradis perdus.
Un petit peu trop discrets.

Discrets ? Me voici la pie.

Je vole sur la crête de la fontaine et j'apparais devant eux, ou plutôt, entre eux, mais en hauteur, de sorte qu'ils s'exclament en cœur : "Ho !"

Hé Ho !

"Cela m'a fait peur" dit la jeune femme. "C'est incroyable", dit le jeune homme.

Quelque chose est venu perturber leur dialogue, ou plutôt, confirmer leur rencontre.
Cupidon pie, me voici faire la maline.

Quelque chose ? Juste un souffle.
Le son d'un souffle divin.

Je pose une patte dans ma poche, je pose.
Le jeune homme sort son téléphone portable pour prendre une photo, pas de moi, mais d'elle, avec moi sur elle, la belle aubaine.
Je vole sur l'épaule de la jeune femme et je toque sur ses lunettes, elle a peur.
Il ne peut la protéger mais déjà, il s'enquiert d'elle : "Ça va ? Elle ne t'a pas fait mal ?"
La jeune femme minaude un peu, "Si j'ai mal"...

"Attend voir, je regarde si cela va", le jeune homme s'approche, elle est timide et n'ose le regarder de trop près.

Pssst ! Je leurs demande un peu de discipline, qu'ils me regardent un peu et ouvrent leur cœur à l'unisson !

Ma tutrice chuchotait plus loin en regardant la scène : "Elle fait son intéressante, quelle charmeuse !"

Cela ne me plaisait pas qu'elle voyait dans mon jeu, j'ai volé sur les baskets du jeune homme et je les ai piqués des tas de fois comme trucider un cadavre.
Il était très mou le garçon, mais il n'osait pas bouger ni me chasser, il me laissait faire un massacre, j’émiettais complètement le devant de ses miteux souliers.

Puis il dit : "Ce n'est pas grave, je devais m'acheter une nouvelle paire, cela m'obligera à le faire"

Voici que je pointais le problème. La jeune femme regardait la scène avec pitié, peut-être pouvait-elle lui offrir des souliers ?

Ma tutrice s'approcha et brisa mon projet.

"Elle ne vous embête pas ?"

"Non pas du tout, elle est arrivée comme ça, on ne sait d'où elle vient, c'est vraiment magique, elle s'est posée là, je n'ai jamais vu cela !"

J'étais assez fière de mon coup, en plus ma tutrice venait parfaire mon dessein.

Elle leurs raconta mon histoire, mais ajouta une pierre à l'édifice amoureux.

Les mâles sont plus grands, une plus longue queue et un plus long bec et les femelles sont plus en retrait.
Le mâle est frondeur et il va en avant, il ose parler et la femelle attend, plus intelligente, elle regarde la scène et saisira le moment où elle peut intervenir, lorsque le mâle aura cacher ses victuailles sous des feuilles par exemple.

"Merci," lui dis-je, car elle vient de décrire l'entreprise des amoureux.

Le jeune homme nous remercie, sans comprendre ce que je dis, et la jeune femme esquisse un sourire complice. Elle a tout compris.

Il s'exclame : "C'est la magie de Noël !"

"Il se fait tard, la nuit tombe, nous vous saluons et nous allons rentrer avant de ne plus rien voir", dit-il, et la jeune femme le suit, sans faire de bruit. Tels des oiseaux nocturnes, je savais que leur nuit serait magique, nous les regardions partir sous le porche, s'envoler calmement, et majestueusement.

Observant le comportement de ce jeune homme, elle a choisi de le suivre, avec bien plus d'entrain. Leurs yeux se sont ouverts, ils ont un sourire radieux, je dirais presque qu'ils sont heureux, dans leur presqu’île.
Ils ont reçu quelque chose en plus, cette petite flamme qui s'est allumée dans leur cœur insulaire.

La jeune femme hésitait, en se dandinant devant la fontaine, gracile, elle suspendait le temps, en serrant fort le fil de sa vie avec ses pattes de plumes, au jeune couple, ma tutrice leurs disait,  :

La pie ne choisi que des êtres humains gentils.
Elle vous a choisis.
Un petit peu.












Photographies © Sonia Marques

jeudi 14 décembre 2023

И☮ËḺ ϟṲℜℜÉ∀ℒЇ$✞ℰ





Œuvres photographiques © Sonia Marques

Des sages ?


Hiver. Jaune. Lumière.
Nuit verte. Noire. Bleue.
Jardin des bises. Des envolées.
Chaleur des beaux. Belles caresses.

Fini Londres. Gares finies.
Terminus. En train de fondre.

Vétiver. Été souvenir.
Rouge automne. Bleu Finistère.
Oiseaux des neiges. Manchots costumes.
Pies des malices. Limaces des pluies.

Père Noël des astuces. En inventer un.
Salutations des sages. Passage des mages.
Nard de Magdalena. De grand prix. Parfum des prières.
Odeur de la connaissance. Luxe et foi.

Fragrance offerte.
Ombre d'un chat. Le chat ombre les yeux.
Les plumes. Le masque. Les marques.

Gris folies. Sagacités grisailles.
Poète grisonnant. Douces batailles.

Écrin de peluche. Rudesse dans son étui.
Rêves silences. Blanches grèves.

Polaire robe des bêtes.
Lunaire ramage des étoiles.
Cheveux dénoués. Seins dévoilés.
Remède sans venin. Paradis sans serpent.
Lèvres de la rose. Extase aux aromates.

Le temps des images. Dessins imaginaires. Espoirs infinis.
Présence chaude. Givre Saint Bernard. L’ermite.
Grand chien de montagne. Sauveur des glaces.

Solaire robe des fêtes.
Plus de voyage. Plus de naufrage.
Lire les contes. Conter son pèlerinage.
Kimono brodé. Flammes.
Cœurs dénudés.

La barbe. Les invités.
Présents sincères. École des absents.

Fini les notes. Fini les fautes.
Bienvenu le bonheur.

Impressions soleils couchés.

Attente velours. Bientôt Noël.




vendredi 1 décembre 2023

Ṕї℮℃♄@⊥

Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)


La transformation s'est réalisée. Je suis devenue le chat. Le chat est devenu la pie.
Je suis revenue, au chaud, je suis la pie-chat.

La magie de Noël se saupoudre dans la ville, les êtres humains ont travaillé pour allumer de petites lumières.

Je regarde la télévision pour chat, et je suis subjuguée par des écureuils et des oiseaux incroyables.
Ils habitent aussi la forêt, là d'où je viens.
Ils aiment les noix et les graines, je suis très impressionnée, moi la pie-chat.

Mes yeux de chat sont hypnotisés.

Les arbres sont désolés, leurs feuilles sont tombées pour la plupart, là où j'ai fait mes premiers pas-pattes, sur ces branches, me nettoyant le bec.
Ils sont désolés et nous aussi. Lugubres espaces dénués de lumière, la nuit arrive si vite qu'elle tire le rideau seule, sans nous le dire.
Il faut se dépêcher de s'abriter, on ne voit plus rien le soir vers les cinq heures.

Je suis si heureuse de connaître cette saison si froide, les nuits sont glacées, je deviens boule de plumes, noire et énorme.
Je ne pensais pas vivre jusqu'ici, quand d'autres souhaitaient me tuer.
Que c'est beau l'hiver qui arrive, je pensais ne pas réussir à l'habiter, c'est lui qui me prend par la main, il me souffle son air divin, si pur, et si vivifiant.
Comme ma tutrice est courageuse, comme je le suis bien plus.
Mes amies les autres pies sont au complet, chacune la reconnaît, elle les reconnaît.
Les jardiniers sont toujours à la tâche.
De nombreux oiseaux sont là, des jeunes, si jeunes, à la tombée de la nuit, c'est un ballet merveilleux de choses ailées noires et malicieuses, de sons si différents, délicats et raffinés.
Les entendre suffit à voir les étincelles d'une vie que l'on pensait morte. Une vie habitante, une vie multiple et incarnée dans des notes de musiques surprenantes, un kaléidoscope improvisé, fermons les yeux.
Chaque sonorité semble s'enfuir, chaque oiseau tire son épingle du jeu. Tout n'est que fugue et fugue, tous s'en vont, et lorsque les yeux s'ouvrent, tout est parti.

L'hiver est bien là, implacable, sans possible retour en arrière.

Avance !

Le matin, dans la brume, le sol est humide et gelé, nous aimons sautiller dessus, picorer partout, toute cette moquette est pour nous, personne, aucune âme.
Ma tutrice nous observe et sait à présent tous nos vols, lorsque nous survolons la rivière, lorsque nous arrivons, à vol d'oiseau tout est si proche.
À pieds, les êtres humains ne peuvent voir toute notre cartographie, on s'appelle, on crie, on est heureuse, on est une seule chose et toutes à la fois.
Notre corps s'éparpille dans les milliers d'autres volant. On fait ci, on fait ça, et, on ne sait pas qui on est. Nous savons, nous, qui sommes nous.

Toutes ensembles, nous regardons les grues, leur forme en V, leurs cris, elles sont si belles, les cendrées.

Les arbres sont désolés, ils se sont lestés de toutes leurs feuilles, tout ce qui les encombrait.
Comme nous tous, nous laissons mourir ce dont nous n'avons plus besoin.
Ces poids encombrants, ces regrets épais, ces remords trop forts, ces entailles et épines dans le cœur.
Nous nous séparons de tout cela, nous avons déjà enterré ces fardeaux et avons célébré leurs expériences, leurs doux accompagnements et fâcheux doutes depuis ce début de l'année.
Viens petite gloire, tente de hisser ton pavillon modeste.
Laisse ta voile faire le reste, et glisse moussaillon, vers la fin de l'année, illumine un peu ton chemin, et tous tes cailloux, jusqu'ici clairsemés.
Que tes pierres grises et opalines se transforment en mousses vertes de coton.

Nous sommes désolés.

La froideur a désertifié les terres, la chaleur humaine se fait plus précieuse, si rare, les cœurs sont serrés, les larmes tombent au goutte à goutte.
Ici ou là, on éponge, ici ou là on calfeutre les fenêtres, ici ou là, on se pare de couvertures, ici ou là, on se réchauffe comme on peut, ici ou là, on n'ose pas se plaindre.

Ma tutrice cherche ma mère et mon père. Du chat ou de la pie ? Et d'elle ? D'ailes ?
Je suis entrée à pas feutrés dans une âme féline, afin de faire mes griffes dans l'arbre de la vie.

Sous un sapin, je rêvais passer l'hiver dans un foyer.

La cheminée des fées.

J'ai cheminé jusqu'à toi.

Merci de nous avoir pris sous ton aile.











mardi 10 octobre 2023

ᾔυαℊε﹩


Photographies © Sonia Marques

jeudi 24 août 2023

฿ґiηⅾḯʟʟεṧ ᾔ☺їя℮ṧ



Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

La sincérité résorbe l'opacité des consciences, bonnes ou mauvaises, elle rend justice là où l'équité ne rendait plus rien. Restaurer les vestiges passés, en recueillant les cristaux innocents, un à un, sur le sable du temps présent. Le déplaisir reçu de la sincérité du vaillant petit personnage que je suis, une pie, atténue le mépris du petit. Je tends l'arc de l'humilité afin de tenir de chaque extrémité les jumeaux, l'orgueil et le mépris. Je tire très fort en plaçant ma flèche, elle se nomme, respect, faisant de ma cible un dénuement qui force l'admiration. S'oubliant elle-même, la cible accède au respect, cet inconnu, qui me place, l'aiguilleuse, sur le cap des courages. Tous les jours, je courre vers une grâce, de rituels en distractions, j'inspire à l'amour des impossibles, je conjugue le privilège et l'absurde par ma présence volatile qui soulage et allège la douleur de mes attachants êtres humains.
Je suis une vérité sur pattes, j'apporte l'ambition ultime, le vol, ce que l'air a sublimé de la terre. Regarde-moi, l'humaine, je me fous de tout, plus rien n'est grave ni n'a autant d'importance, la vérité n'exige pas plus que la vérité. Je ne supplie personne de me croire, j'apparais et je disparais en toute sincérité, avec une certaine forme discrète, sans illusion, ni déception. Mon geste gratuit, celui de vivre, joue des paradoxes, je vais contre les opinions, sans être un scandale car je n'humilie personne, mais je choque le sens commun. Je ne suis pas commune et ma relation aux êtres humains est peu commune, tout comme l'est ma tutrice. Être ici devient un aveu, être confesse. Je ne veux pas d'icône, je ne veux pas être un culte, je ne veux rien qui me représente, je ne veux pas d'interprète. Être idolâtrée serait humiliant, face à la légèreté que je porte sous mes ailes, et les brindilles qui me tiennent debout, noires et luisantes. Pourtant me voir c'est vérifier. Est-ce vrai ? Est-ce la vérité ?
Oui c'est bien moi, la pie. Quand bien même quelques humains me donneraient la présomption d'innocence de marcher devant eux et dormir sous leurs yeux, je n'en ai pas besoin. Me laisser vivre serait chercher la vérité. La trouver et la laisser s'envoler.

Le matin, lorsque le soleil n'est pas encore arrivé, mais que le ciel désire jouer sa propre partition avec des cumulus, ces nuages blancs éclatants, je savoure le bonheur d'être en vie. Il n'y a pas de température élevée, il n'y a pas d'humains, les habitations sont noires, elles ne sont que des ombres et ne disent rien de mal. Je ne suis qu'un vol digne de la vie, je n'ai encore croisé aucune âme meurtrie, ou malade, je ne côtoie que les créateurs, ou bien la création elle-même, comme si un premier jour naissait. Cela me rappelle tant mon premier jour. Auprès de ces cieux, je renais à moi-même, sans aucune rancune des mauvais jours, des difficultés à tenir ma route, mes envolées, sans remord, sans ressentiment, je suis un petit pur, juste un petit vent. Ni ridicule ni niaise, pas encore tendre, car le soleil ne m'a pas attendrie, le petit cœur est noble et respire un grand coup. Sous le soleil, je deviens sec comme un haricot, le bec ouvert, mais je veux bien jouer avec la pomme de pain.

En haut le nid des pigeons chuchote, tout ce qui est petit l'est aussi pour les oreilles.















Photographies © Sonia Marques

dimanche 20 août 2023

Ḡεø¢@т¢♄їᾔ❡




Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

J'ai rencontré une petite famille qui venait de Poitiers. Ils sont venus à Limoges avec un jeu qui se nomme le géocatching. Il utilise la technique du géopositionnement par satellite (GPS) pour des caches, nommées des géocaches, dans divers endroits à travers le monde, recherchant ce qui est caché. Ils m'ont vu et ils pensaient que j'étais perdue. Rien de leur programme sur leur téléphone ne me géolocalisait, rien ne leur disait qu'il y avait à cet endroit, une pie qui flirte.
Oui c'est nouveau, je flirte avec tout le monde, avant c'était avec mon amie la pie femelle, je l'ai piquée au mâle naguère féroce, qui est devenu mon compagnon de jeu, enfin, c'est une longue histoire à présent. Il vient me piquer ma tutrice, ce serait très long à raconter mais nous jouons comme des petits saltimbanques du dimanche, avec des brindilles, des pierres, des feuilles et nous montons aux arbres en particulier, les conifères, on adore, c'est comme des marches qui nous propulsent vers le ciel. Nous avons nos secrets à présent, loin de ma tutrice et nous avons nos bonnes tables, je suis précoce et très astucieuse, un brin fantaisiste. Il fait très chaud, moi je trouve qu'il fait très bon, la nuit est douce, les êtres humains ne supportent pas cette chaleur, ils ont nommé cela, une canicule. Tant mieux, ils seront moins nombreux à nous embêter. Seuls celles et ceux qui savent marcher très lentement et s'économiser nous visitent, par ce temps, nous n'avons plus les agités du bocal, tous les maladifs ne sont plus debouts par temps de canicule. Ils sont tout de même savants certains humains, ils ont inventé ce mot, "canicule", qui veut dire petit chien, comme "caniche", du latin « canicula », diminutif de « canis » (chien), qui signifie « petite chienne ». Canicula c’est le nom que des astronomes de l’Antiquité, ont donné à une étoile appartenant à la constellation du « Grand Chien ». Aussi appelée l’étoile Sirius, Canicula est l’astre le plus brillant du ciel après le Soleil. Les Egyptiens qui associaient cette étoile au culte d’Isis, lui concédaient des pouvoirs surnaturels, notamment dans la régulation des crues du Nil. Jadis, levée et couchée avec le Soleil, du 24 juillet au 24 août, elle doublait l’activité de ses feux et donc du climat solsticiale. Elle est considérée comme l’étoile de la chaleur. « Canicule » désigne donc tout naturellement les périodes marquées par une forte hausse des températures. Pour conjurer les effets néfastes de la canicule sur les moissons et apaiser l’ardeur du soleil, les Romains avaient coutume de sacrifier des chiens roux. Roux pour que le raisin prenne cette couleur « solaire » l’année suivante. Là, je trouve que ce n'est pas très intelligent. Je ne souhaiterai pas que l'on sacrifie mon écureuil roux, en l'honneur d'une canicule, afin de réaliser de meilleures récoltes. Quoique les Navajos, ces Apaches associant aussi les mois de Juillet et Août, à la petite et à la grande récolte.

Ma tutrice aime être aux aurores, il fait très frais, tous les oiseaux sont réunis et la saluent, elle lit ses livres, un à un, et parcoure les arbres de ses yeux songeurs. Car, je ne suis plus aussi présente, je suis ailleurs, parfois je fait un saut, une bise et puis je m'en vais comme une vagabonde, une rigolotte, puis je reviens avec un copain, c'est un temps magique, il nous assèche, mais notre objectif c'est de se mettre au frais à l'ombre, et la verdure omniprésente dans ces régions, offre quelques oasis, notre quête ce sont les plantes qui donnent du jus, elles nous hydratent.

Le couple d'humains, avec leurs deux enfants sont arrivés vers moi, ils avaient pris l'habitude de regarder au sol, afin de trouver ce que le téléphone leur disait de trouver, car les êtres humains, ne sont plus capables de trouver par eux-mêmes, ils devaient trouver des badges ou des devinettes ou autres bidules. Les êtres humains sont pourtant inventifs, mais pas tous. Il faut être considéré tel un hurluberlu,  si l'on est un vrai chercheur, et pour les femmes humaines, c'est devenir des hurluberluttes, avec le mot "lutte" dedans ! Pour ce couple, leurs cachettes sont nulles et leurs bidules nullissimes. Mais il ne faut pas leurs dire, car comme nombre d'entre eux, propulsés par ces jeux en réseaux, ils pensent à chaque fois, avoir inventé le fils à couper le beurre. Puis ils trouvent un paquet d'idiots pour répéter leurs inventions.

Ma tutrice raconte mon histoire, comme ils ne m'écoutent pas, pendant ce temps là, moi, je cache mes victuailles devant eux, et je prends des petites feuilles et de la mousse et je dépose dessus tous mes artifices afin que mes victuailles ne se voient pas. Parfois, j'estime que ce n'est pas bien caché, alors je recommence. Mais ils me regardaient étonnés, et ils demandaient à ma tutrice qu'est-ce que je fabriquais. Donc elle leurs raconta, que selon une application très très rare, qu'elle avait elle-même programmée, il y avait des cachettes sécrétées par des pies, et que celles-ci, pouvaient receler des bijoux.

Ils nous regardaient comme des ânes cueillis comme des haricots. Je parle en lange Navajo, tel un code Talker, donc si mes images ne sont pas toutes compréhensibles, tant pis pour les gros lourdauds êtres humains. C'est ainsi que je les vois aujourd'hui.

Les enfants répètent ce que disent leurs parents et montrent leurs cartes de la Nouvelle Aquitaine. Ils sont venus de Poitiers et ont choisi Limoges, et boum ! Les voici arpentant cette ville, selon ce que les petites vignettes leurs racontent d'historiques. Évidemment, ils ne font rien par eux-mêmes. Les autres c'est bien connu, sont trop intelligents pour être heureux. Donc ils passent leur temps, et jusqu'à 2h heures du matin, me disent-ils à résoudre des énigmes historiques, avec leurs téléphones. Tandis que d'autres inventent des défis, imperceptibles pour ces groupes de moutons de Panurge. Je suis une pie plein de défis, et à présent je suis invisible parmi les autres pies, bientôt, plus personne ne me dissociera des autres pies, je serai sauvage comme les autres.

Puis ils s'exclament :" Mais la pie fait exactement comme nous : du géocatching !" Ben voyons, oui je suis si débile que je vais faire comme vous, espèce de tarés ! J'ai acquis un nouveau vocabulaire, proche de ces êtres humains, loin des philosophes et des précieuses ridicules. Je m'exerce à crier quelques vulgarités afin de me hausser au niveau de ces bipèdes qui utilisent un langage fleuri pour nous décrire, nous les piafs ! Ma tutrice déteste ce langage et ces sobriquets. Mais elle s'étonne que je les utilise à souhait, un peu dans le désordre, je tousse et je mordille les doigts de pieds.

Mais ils ne me comprennent pas. Ma tutrice est très sympa, elle leurs dit : "Oui tout à fait, vous faites comme elle !"

Elle leurs a donné un indice, mais ils n'ont pas compris. Ils pensent toujours qu'ils ont inventé le fil à couper le beurre et que nous, issues de la nature, les pies nous copions les êtres humains. Il ne leurs viendrait pas une seconde à l'esprit que c'est l'inverse, que la nature apporte tout. Je remarquais qu'ils étaient bêtes alors je m'attaquais à leurs pieds, car ils pensaient comme des pieds.

Un jour, je vois un homme bien gonflé avec deux femmes bien soumises, il s'exclame: "Mais il faut la garder cette pie, elle est apprivoisée, au début je pensais qu'elle était malade, je voulais la prendre !" Ses femmes sont en admiration devant l'Indiana Jones ! C'est un personnage de fiction, aventurier, qui sort d'un film, oui parfois l'être humain est ingénieux pour s'imaginer héroïque, il est professeur d'archéologie, créé par George Lucas. Un acteur l'incarne sur écran, au cinéma, un phénomène que je ne pourrai jamais voir, mais dont les êtres humains, parfois me parlent, comme si ce personnage existait vraiment. J'ai appris à les reconnaître dans la nature, lorsqu'ils se présentaient à moi.

C'est l'acteur Harrison Ford, qui joue son rôle, je ne sais qui est-il, sauf que nombre d'hommes qui passent par ici, sont habillés comme lui, surtout les photographes des oiseaux les faucons pèlerins. Ma tutrice n'étant pas du tout vêtue comme ces acteurs de cinéma, j'ai pensé que c'était un personnage très atypique, qui aime vraiment les oiseaux, bien plus que les outils techniques et technologiques. À priori, on pense facilement ainsi, puis, on s’aperçoit qu'elle a souvent devancé ces choses-là et qu'elle n'est pas née de la dernière pluie. Mais elle préfère le costume naïf, ainsi peut-elle être perçue comme primesautière.

Il est abruti comme tout, l'homme qui vient vers moi. Il n'a pas pensé une seule seconde que dès qu'il est arrivé, il est entré dans notre territoire, et qu'il y a un millier d'autres espèces autours de lui, et même qu'il est en train d'écraser une belle petite fleur, et qu'il a chassé les autres mésanges, dès qu'il a mis son drapeau sur ce sol. Il s'avance comme s'il était chez lui, et ne sait pas faire de différence entre ce qui est à lui et ce qui n'est pas à lui. En l’occurrence, rien n'est à lui ici ! Ni moi, ni mes amies les autres pies, ni aucun oiseau. Je lui enverrai bien quelques crapauds et souris avec qui je vis la nuit, afin qu'il sorte d'ici de suite !

Ma tutrice lui explique que je suis en phase de réintégration. Elle est bien gentille mais je suis totalement intégrée à présent, donc on ne va pas me désintégrer sous prétexte qu'il y a un Indiana Jones qui souhaite épater ses deux femelles ?
Moi les femelles pies, je les connais, elles sont très en retrait, elles avancent derrière le mâle. Ainsi j'ai tout de suite vu cette compagnie arriver avec les expressions parisiennes, ma tutrice m'a tout appris car elle est de Paris. J'ai bombé le torse et je me suis envolée si loin derrière le mur, qu'il est resté un peu con. Oui, et bien vas-y, colonise ce territoire et tu verras bien le malheur qu'il va t'arriver, et à tes femelles aussi !
Il a senti que j'étais un peu vexée, et il est reparti.
Puis je réfléchissais à leurs géocaching, au couple enthousiaste qui ne se souvenait plus de quels commentaires historiques, ni même le nom des villes où il leurs était demandé d'aller faire la visite pour récupérer une devinette cachée sous un buisson. Des trésors qui n'en sont pas. Mais ils ont tout de même découvert un autre trésor, c'est la rencontre avec des personnes, et des choses étrangères à leurs téléphones qui fait la différence.

Quel est le plus beau trésor ?

N'est-ce pas la relation qui se construit entre la nature et les êtres humains ?

Ce respect fait d'apprentissages mais aussi d'ignorances, et d'erreurs ?

J'ai décidé d'imaginer que les êtres humains seraient des bibelots sans valeur !
Car j'ai remarqué que ceux-ci, nous considéraient comme tel.
Aussi, une géocache est en général, un petit contenant étanche et résistant, avec un registre des visites et parfois un ou plusieurs trésors, généralement des bibelots sans valeur.

Ce programme par GPS fut opéré dans les années 2000 et La première cache localisée par GPS et documentée fut placée le 3 mai 2000 par Dave Ulmer, originaire de Beavercreek (en), dans l'Oregon. Les coordonnées furent publiées sur le groupe Usenet sci.geo.satellite-nav6. Dès le 6 mai 2000, la géocache avait déjà été trouvée deux fois (et journalisée une fois par Mike Teague, originaire de Vancouver, au Canada).

Ils mettent beaucoup de temps à trouver ! Trois jours !

Ce qui est intéressant c'est que ma tutrice a fait ses études à Vancouver, mais c'était avant en 1996, après les années 2000, outre le fait qu'elle fut pionnière en France sur les questions de réseaux et d'Internet, de création artistique en ligne, mais il est très mal vu d'être une femme inventrice en France, donc elle ne le dit à personne, et s'amuse beaucoup, en 2023, de trouver des hommes qui tentent de lui montrer sur un téléphone très coûteux ce que sont des icônes et des applications. Elle fait mine d'être une mamie et reçoit tous leur énoncés comme s'ils étaient la parole divine. Ils sont si fiers, leur virilité est en jeu, attention ! Il ne faut pas froisser ces êtres humains. Cela coûte très cher. L'expérience décrit, que parfois, il vaut mieux établir un compromis sur un malentendu, un petit mensonge, que de décrier véritablement ce que l'on est et d'où l'on vient, car les esprits s'échauffent et l'on peut vite finir au commissariat de Police, si l'on décrit la vérité. Il y a des territoires reculés, où il faut laisser du temps au temps, et ne pas brusquer les choses, le temps qu'elles se découvrent et laisser aux autres le souhait d'être des découvreurs d'un tas de choses qui sont déjà découvertes depuis des millénaires. Nous autres, les animaux, nous avons l'habitude de cacher notre savoir et nos coutumes ancestrales. Car les êtres humains ont un amour propre, ce que nous n'avons pas. Non pas que le nôtre serait sale, bien que c'est ce qu'ils disent de nous, mais nous avons un amour sans concession pour la nature, il n'est pas un amour propre, une forme d'amour immodéré pour soi-même, proche du narcissisme, il est un amour pour la nature, que l'on rend à la nature, car elle nous donne tout, nous avons tout à disposition, l'abondance est partout, dans la nature. Les êtres humains pensent qu'il y a raréfaction, qu'il vont manquer de tout. C'est qu'ils ont longtemps cru qu'ils pouvaient tout prendre, sans jamais rien donner, rien rendre. Il font la désagréable expérience du manque et de la frustration que cela apporte. Ils sont dans l'obligation de grandir. Nous savons que les êtres humains devaient se transformer, parce que cela ne pouvait plus durer, tous ces drapeaux partout. Et à présent qu'ils doivent mieux penser la répartition de leurs actions, ils sont très peureux du lendemain. Pourtant cela ne peut que les transformer et les sensibiliser à ce qu'ils créent dans l'environnement.
Bon, je disais que ma tutrice avait réalisé ses études au Canada, mais une petite partie. Après les années 2000, elle avait fondé un collectif d'artistes sur Internet et un tas de trucs assez invraisemblables à raconter aujourd'hui à des touristes, elle s'en garde bien, déjà que dans ses écoles où elle enseignait, aucune direction, ni ministère ne savaient ce qu'elle avait inventé, donc c'est dire à quel point, elle est restée cachée, oui car c'est très mal vu. Donc après les années 2000, elle s'est envolée au Portugal, afin de faire bénéficier des étudiants de l'alliance qu'elle allait créé, tout cela sans se vanter, et son copain faisait du géocacthing avec GPS et ses pliages de papiers dans les rochers au bord des gouffres, notamment la "Boca do inferno". Elle portait bien son nom cette bouche !

Évidemment, ce n'est que lorsque tout arrive en France, qu'il faut faire comme si on ne savait rien, qu'on a le moins de problème, sinon, on est fiché à la police, si on dit tout ce que l'on a inventé si tôt !

Il y a un être humain avec un t-shirt et des œufs sur le plat en énorme dessus, jaunes. Il m'aime beaucoup, et je joue avec lui.

Cela fait deux fois qu'il vient échanger avec ma tutrice et son compagnon, qui, revendique d'être un tuteur. C'est un peu comme si le papa s'était réveillé un peu tard pour reconnaître le mouflet, et là, il est le tuteur, cela ne fait aucun doute. Même s'il doit partager son amour et son attachement avec plein d'autres personnes, un tas d'idiots, d'Indiana Jones, et d'autres tarés et des marginaux et aussi des nerds, mais il veut bien, il n'est plus jaloux de mes infidélités, j'aime les originaux. Grâce à lui, j'aime tout les êtres humains avec des casquettes ! Et il m'a appris à être heureux de jouer, ce qui est une qualité que je ne rencontre pas chez les autres pies ! Cela fait de moi, un animal particulier, inclassable.

Donc le monsieur des œufs sur le plat s'est mis à raconter la vie et l'histoire des Pokemons, les monstres dans la poche. Connus au Japon sous le nom de Pocket Monsters dès 1996, dans les jeux vidéos, et des séries éditées par Nintendo. On retrouve ces petits machins, les Pokemons, exploités sous forme d'anime, de mangas, et de jeux de cartes à collectionner. De même cela forge à voyager, dans le virtuel évidemment,  à travers diverses régions fictives dans le but d’attraper de nouvelles sortes de monstres éponymes, mais, manifestement, je me retrouve associée à ces monstres de poches, car je vais vraiment dans les poches, je fouille partout. Japon, États-Unis, Canada, France et d'autres pays européens, voici qu'il nous parle des traductions coréennes !

Il est bien plus jeune que ma tutrice, lui aussi ne connait rien d'elle, et c'est amusant de l'entendre, ma tutrice est retombée comme une drôle d'enfance lorsqu'elle avait 25 ans ou 30 ans, c'est à dire… il y a 25 ans ! Ce n'est pas non plus son enfance, c'est une période, une autre époque, que les jeunes de vingt ans ne peuvent pas connaître.

Elle s'est ainsi aperçue que rien n'avait vraiment changé. Sauf que lorsqu'elle vivait une époque ou personne savait ce qu'elle faisait, ni même sa famille, elle voit à présent, des parents avec leurs enfants qui utilisent des formes qu'elle a pu inventer il y a 25 ans, l'air de rien. Ces formes sont bien plus accessibles et facile à appréhender pour les tous petits et les vieilles personnes.

À présent, elle est un peu une Sainte. Lorsque je la vois elle a un halo lumineux autours d'elle, l'évêque la salut, elle n'a plus aucun lien avec la technologie, mais parfois je me demande si elle n'est pas un robot humain fabriquée spécialement pour comprendre les oiseaux, tellement je ne vois aucun autre être humain comme elle.

Normal, c'est mon trésor, enfin celle qui m'a nourrit, et ça, cela ne s'oublie jamais. Je suis heureuse qu'elle s'occupe un peu plus de son amour propre. Une tutrice est réglée comme une horloge, sur les besoins de l'autre. Ainsi, par télépathie, nous n'avons aucun mal à nous retrouver, ou à nous éviter lorsque les cieux ne nous le permettent pas.

Mon copain le mâle aime couper les fleurs de pissenlit, moi je les cache. Ça compte ça pour le géocatching ?

Sous l’étoile de la chaleur, je vis ma vie de pie, avec des pissenlits et des abeilles aux pattes gorgées de pollen !

*

Dessin © Sonia Marques

†αґ⊥αґü❡α✏ღ@ґḯηнα













Pinturas fotográficas © Sonia Marques

Tartarugas-marinhas são os primeiros répteis fluorescentes encontrados na natureza.

Hoje sou uma linda tartaruga que sonha, com o azul, com o ar, com o mar, com o céu, com as estrelas, com a água, em estar com minhas amigas as tartarugas marinhas, num mar azul, marítimo, em pinturas ultramarinas...

mardi 11 juillet 2023

∃¢üґ℮üїL






















Photographies © Sonia Marques

L'écureuil et la pie

Puissance de son architecture
L'Araucaria de Chine
Aux aiguilles de couleur bleu argenté
Où m'emmènes-tu la pie ?
Au paradis pardi !

Tout en haut du conifère vert émeraude
Parsemé de boules d'artichauts mordorés
Le long de son tronc d'écorce rougeâtre

Je te suis la pie
Où se perd le bout de ton chemin ?
Tu sautilles sur la gaité
Mais après quoi cours-tu ?

Après qui ?

La queue panachée rouge
Tu veux l'attraper ?
Clé d'or de ta liberté

Sur la route des oasis
Les trente degrés à l'ombre
Je te suis la pie
Ta modeste opportunité sans souci

Qu'il est doux cet écureuil
Il vole comme toi d'arbres en arbres
Sous les cieux inconnus
Et l'été brûlant

Son agilité te ressemble
Vous faites la paire tous les deux
Des ravissants intrépides
Son museau pointu termine un minois bien dessiné

Espiègle pie n'a pas dit son dernier mot
À cache-cache enroulés sur les branches
Les plumets de poils roux virevoltent
Ardents baignés d'une lumière idéale

Tu pointes la pie de ton bec noir
Ta dextérité laisse le rongeur surpris

Les noix tombent de vos jeux invisibles
Sur un bourdon patibulaire
Au maillot jaune rayé de noir
À la recherche du pollen des fleurs

Amour musical des idiophones
Envoûtantes percussions caribéennes
Dans une flore mellifère

Pour rien au monde
Vous ne quitteriez ce pays céleste
Petits séraphins

Nous laissant détailler tous les instants de notre existence
Une vision de haute définition
Infimes poussières d'anges

Aux pieds des arbres à miel
L'extrême fidélité des sentiments éprouvés

Et le cœur pur


*

jeudi 22 juin 2023

J☺ї℮









Photographies © Sonia Marques


lundi 19 juin 2023

ℙ@ηтα



Photographies © Sonia Marques

ℭαяⅾїᾔαʟ



















Photographies © Sonia Marques

dimanche 18 juin 2023

⊥℮ґя@мø⊥◎

















Photographie © Sonia Marques

Terramoto

la terre gronde

que faites-vous les humains ?

tout ce tintamarre pour rien

ne perdez pas de temps !

⋋( ◕ ∧ ◕ )⋌

mercredi 7 juin 2023

ℝ☮ÜTiℕ€ϟ

Photographies © Sonia Marques

Les chemins montent et descendent, se rencontrent et se séparent, sur les montagnes baignées de lumières, depuis l'obscurité des forêts. Se coucher et se lever, le Soleil montre et la Lune médite, puis révèle au Soleil, les rêves forestiers. Parfois tout se rejoint à un point donné. Parvenir à joindre les deux bouts, une gymnastique humanoïde, la routine.

samedi 27 mai 2023

℘α⑂ṧ@ℊ℮ṧ







Qui es-tu ?

Que fais-tu ?

Que vois-tu ?








Pourquoi nous-as tu abandonné ?




Nous attendons





Nous regardons devant

Nous boudons l'avenir et le passé





Vivre sur l'eau









C'est l'effacement
La gomme salutaire
Sous la nappe des nénuphars





Où habitez-vous ?





Je suis là




Photographies, sculptures, dessins © Sonia Marques (2014-2023)


lundi 8 mai 2023

Ḻℰϟ ℒ∀ṔЇℕ$








Photographies © Sonia Marques

Les modèles ont signé une autorisation, puis, ils ont sélectionné, parmi les photographies réalisées, celles qui ne heurtaient pas les âmes sensibles. Mais, après publication, les lapins se donnent un peu de temps, afin de mesurer l'impact de ces images sur le grand public. Ils attendent l'approbation des autres lapins, auquel cas, ils demanderont à ce que ces photographies soient retirées. Bien qu'il existe un grand Dieu lapin, qui les protège, de toute calomnie, ou infamie, ils bénéficient d'un droit à l'image, qu'ils comptent bien marchander contre quelques friandises défendues et des semaines de farnientes, méritées...
Que cela reste entre nous !

dimanche 23 avril 2023

ℳαη♄ã ḓε ☾αґᾔαṽαʟ


























Photographies © Sonia Marques

Hasards et hasard, je retrouvais BONJOUR, avec ses confettis de Limoges, mon catalogue de photographies de 2011, j'assiste à un carnaval, et je réalise une série, proche d'un autre catalogue : RESIGN, réalisé en 2017, à Grenoble...
Incarner, carne et un petit peu de Baden Powel endiablé !



samedi 22 avril 2023

♓◎т мiґrøя


Este volume de retrospectiva no meio da carreira se concentra na fotografia de belas artes de Viviane Sassen, revelando uma corrente surrealista em seu trabalho. Sassen reconhece o surrealismo como uma de suas primeiras influências artísticas, visto nas sombras estranhas, corpos fragmentados e paisagens sobrenaturais que ela captura em seu trabalho. Para além das imagens da aclamada série "Umbra", este volume inspira-se na série "Flamboya", na qual regressou ao Quénia, "Parasomnia", uma exploração onírica do sono, na série "Roxane", um retrato mútuo criado com sua musa, Roxane Danset, "Of Mud and Lotus", um estudo sobre procriação e fecundidade, e "Pikin Slee", uma viagem a uma aldeia remota no Suriname. Ao longo, Sassen surge como uma fotógrafa poética obcecada por luz e sombra e uma técnica brilhante, que é uma mestre tanto em cores vibrantes quanto em tons suaves. Selecionadas pela própria Sassen ao longo dos últimos dez anos, as imagens se valem de estratégias surrealistas de colagem e justaposições inesperadas para fazer um levantamento de sua prática. Viviane Sassen (Hot Mirror : 2018)
J'aime beaucoup les réalisations photographiques de cette artiste néerlandaise, Vivian Sassen, que j'ai découverte il y a un certain temps, avant qu'elle ne soit reconnue, principalement à travers les milieu de la mode. Marquée par son enfance au Kenya, je trouvais des accointances avec mes photographies, en plus de son âge, son art est graphique et sa vison des ombres, créé des découpes dans les paysages et les corps de façon assez picturale. Sa palette colorée et son regard sur les gestes et la danse des corps habillés ou nus, noirs et face au soleil, dans les déserts ou ses plantes posées, ou ses caches de couleurs, sont autant de techniques surréalistes, avec ses peaux repeintes.

- page 1 de 5