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blog m kiwaïda

07/01/2024

☾αρiT@iη℮



Image du film "Moi capitaine" (Lo capitano) de Matteo Garronne (réalisateur notamment, du film italien poignant "Gomorra, basé à Naples) Film sorti en salles françaises, le 3 janvier 2024.
La bande son du film est de Andrea Farri, avec le superbe Geoffrey Oryema et son titre "Exile".


Lo capitano, raconte, tel un conte, un long voyage initiatique, une odyssée, au péril de vies nombreuses. Inspirée d’une histoire vraie, celle de deux jeunes adolescents qui décident de quitter leur pays, rejoindre le Vieux Continent. Sénégal, Mali, Niger, Libye, et la Méditerranée, l'une des routes de la migration vers l’Europe. L'un deux devra prendre la barre d'un bateau pour traverser la Méditerranée avec, à son bord, des centaines de personnes parmi lesquelles vingt-cinq femmes et quinze enfants. Avec la fine interprétation de l'acteur sénégalais, Seydou Sarr, qui incarne l'histoire vraie d'Amara Fofana. Amara Fofana, a 16 ans, lorsqu’en 2014, il arrive dans le port d’Augusta, en Sicile. Un an plus tôt, avec un copain du même âge, il a quitté son pays, la Guinée, dans l’espoir d’atteindre l’Europe. Un périple de près d’une année qui passera par le Mali, le Niger et la Lybie. Là-bas, des passeurs l’obligent à prendre les commandes d’un bateau pour traverser la Méditerranée. A bord se trouvent 250 personnes. Amara Fofana les conduira sain et sauf en Italie après deux journées entières en mer. Le jeune homme n’avait jamais navigué. Il ne savait alors même pas nager. Arrivé en Italie, les autorités le prennent lui-même pour un passeur. Il est condamné à une peine de prison de deux mois ferme ainsi qu’à deux ans de mise à l’épreuve. A sa sortie, il entreprend des études secondaires tout d’abord et supérieures ensuite dans une école de marine, où il obtient son brevet de skipper. En 2019, il prend la direction de la Belgique.
Inspiré de témoignages authentiques, le film a nécessité deux ans de préparation et de documentation. Il a été tourné presque entièrement en wolof entre le Sénégal, l’Italie et le Maroc, avec l’aide d’interprètes. Le film a été tourné au Maroc, en Italie et au Sénégal pendant 13 semaines, avec des acteurs, non-professionnels.

Par kiwaïda at 13:27

04/05/2023

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© Céramiques, œuvres de Cynthia Lahti

Beaucoup découvriront les oeuvres de l'artiste Cynthia Lahti, à travers le film Showing Up, américain réalisé par Kelly Reichardt, en salle ces jours-ci.

Synopsis :
Avant le vernissage d'une prochaine exposition, Lizzie, une artiste, voit son quotidien et son rapport aux autres ainsi que sa vie chaotique devenir sa source d'inspiration.

Film touchant avec un regard délicat sur la création, assez rare, en réalisation filmique. Les sculptures de l’artiste Cynthia Lahti sont filmées jusqu'à la mise au four, de la terre à l'observation, du chat au pigeon, de la chaudière qui dysfonctionne, au vernissage, à la famille à problème, aux doutes, mais à la détermination d'une artiste et de l'humilité de son savoir faire. Les dessins de toutes ces petites femmes, qui dansent, sautent, marchent, librement, jusqu'aux assises de bois pour la terre, sont des petits bijoux. Charme de pouvoir tourner et découvrir chaque partie. Il y a une harmonie dans l'association, sans doute une école artistique, dont on aimerait partager un peu le quotidien. Pour avoir vécu des ambiances moins idylliques, ce film rassure et augure de regards emplis de gratitudes à venir sur le milieu de la création artistique. La réalisatrice, tel un chat discret, peaufine l'art de respecter le silence obligé d'un quotidien, ou d'une nuit blanche : la (fameuse) charrette, que tout artiste connait. Pour avoir visité tant d’expositions de céramique et avoir également participé et créé avec ce médium, j'ai beaucoup apprécié ces petites femmes sculptées et leurs couleurs. Il y a une grâce et une intériorité chez chacune de ses créations. Le film surligne la vie des artistes dont on ne parle pas, ou si peu.

Tous les pigeons blessés méritent une attention. Prendre soin de ses ailes, de son art.
La petite échelle, des œuvres de petites dimensions, sensibles, brillantes, et libres.

J'aime beaucoup cette simplicité et cet art de la contemplation de la figure humaine, de ses positions. Il y a quelque chose de léger, comme un printemps qui s'installe avec nonchalance à l'abri des gros titres. Chaque jour un film différent...

Sur le site Internet de l'artiste :

Cynthia Lahti crée des œuvres d'art visuellement séduisantes et belles, malgré leurs imperfections manifestes et leurs matériaux parfois humbles. Inspirées d'objets et d'images, historiques et contemporains, ses créations reflètent sa conviction que même le plus petit artefact peut évoquer les sentiments les plus puissants. Sa pratique artistique, qui englobe le dessin, le collage, les livres modifiés et la sculpture, est influencée par des artefacts humains de l'Antiquité à nos jours, ainsi que par des expériences et des émotions personnelles.

Cynthia a grandi à Portland, dans l'Oregon, où elle a obtenu son baccalauréat à la Rhode Island School of Design. Après avoir obtenu son diplôme en 1985, elle est retournée dans l'Oregon où elle continue de vivre et de faire de l'art, trouvant l'inspiration à la fois dans son paysage physique et psychologique et dans la façon dont il encourage sa pratique intrépide en studio. En 2013, elle a reçu la bourse Hallie Ford pour artistes, la bourse Bonnie Bronson en 2015, la bourse de soutien individuel Adolph et Esther Gottlieb en 2017.

Cynthia Lahti crée des œuvres d'art visuellement séduisantes et belles, malgré leurs imperfections manifestes et leurs matériaux parfois humbles.


Dans la genèse de l'histoire du film, il devait être le biopic d'Emily Carr, peintre canadienne du début du 20e siècle, selon l'idée de la réalisatrice Kelly Reichardt, puis avec son co-scénariste Jonathan Raymond, ils se sont tournés vers la fiction, le présent et le territoire familier de l'Oregon. C'est à Portland que se déroule le film, une ville célèbre pour sa vie bohème et sa contreculture. Emily Carr est le nom donné à l'école où j'ai étudié, en Colombie Britannique à Vancouver, dans les années 1995, auprès de photographes et de cinéastes. Cette artiste a peint des paysages dans le style moderniste et postimpressionniste et s'est inspirée des peuples autochtones du nord-ouest du Pacifique. Elle était sous-estimée à son époque, puis est devenue propriétaire de chambre d'hôtes, pendant un certain temps, un travail si dévorant qu'elle a arrêté totalement la peinture, son domaine artistique. Kelly Reichardt et Jonathan Raymond étaient très intéressés à l'idée de réaliser un film sur une artiste qui faisait tout, sauf de l'art. Puis, ils se sont aperçus, qu'Emily Carr, lors d'un de leur voyage en Colombie Britannique, était célébrée partout, devenue une icône, tout était à l’effigie d'Émily Carr, des statues, et mon école d'art et de design renommée ! Ils ne souhaitaient pas écrire sur une artiste connue. Il y a des résidus de l'idée de départ dans le film, Showing Up, basé sur une école d'art et une communauté dans laquelle tout le monde est prêt et capable d'entreprendre des activités créatives – tant que la vie ne gêne pas. La réalisatrice et le co-scénariste ont traversé des conflits familiaux durant leur périple pour l'écriture, cette crise a favorisé des adaptations scénaristiques. Dans le film, la famille de l'artiste, traverse une crise, et malgré tout, la sculptrice continue a préparer son exposition. Sa propriétaire, est une artiste plus aisée, et fait payer le loyer à Lizzy, l'héroïne du film. Elle est en train de préparer plusieurs expositions et n'accorde pas de temps à sa locataire, pour changer la chaudière, et Lizzy se plaint sans cesse, de ne pas bénéficier de douche chaude. Sont subtilement décrits, les rapports de renommées différentes, entre ces deux artistes femmes, et comment, elles composent, avec sororité, sans tomber dans une rivalité qui anéantirait tout art de vivre ensemble. J'ai eu la chance de vivre cet esprit, lors de ma participation à une exposition collective à Vancouver, composée principalement de femmes artistes.
Dans le film, la vie est privilégiée, la veille de l'échéance de l'exposition, s'occuper d'un pigeon blessé ou d'un frère malade, alors que tout est encore inachevé, et les sculptures non cuites, s'intègrent dans l'échéance, comme si l'artiste était un funambule, toujours en équilibre.
La réalisatrice a abandonné de tourner le biopic sur Emily Carr, et s'est concentrée, avec son co-scénariste sur une histoire qu'ils aiment, celle des arts visuels, souhaitant plus que tout s'éloigner de la rage de ces dernières années. Ils se sont inspirés des films des années 70 de comédies qui ne se font plus aujourd'hui, et, qui reposent sur un humour de situation assez délicat. Lizzy, l'artiste représente une solitude même dans une communauté où tout le monde semble soudé. Elle détaille de façon assez fine, les jours et les nuits passés, seule, de la créatrice, dans son garage qui sert d'atelier, et dans le silence, afin de résoudre son processus, et afin d'accompagner un stress, jusqu'à une échéance, où tout semble, ne pas être au point. Et pourtant, tout arrive à point. Souvent, dans l'humeur de se plaindre continuellement à la place de demander de l'aide, la figure de la créatrice ici, propose un regard sur la fierté des artistes, et leur dignité à tenir le coup, même dans des situations, où tout peut "capoter". La blessure et la réparation sont au cœur du film, interprétés par le pigeon qui a failli être mangé tout cru par le chat de l'artiste au travail. L’instinct, l’apprivoisement, la guérison, sont aussi des éléments de la création.
L'artiste, dans le film, est toujours soupe au lait, fatiguée et plombée par toute les tâches qui l'entourent, mais reste très concentrée sur son art. Elle traverse les évènements, en profitant rarement des compliments, et ne participe pas aux vernissages mondains qui l'entourent, profitant de l'observation des œuvres exposées, lorsqu'elle se retrouve seule face à elles. Cette solitude, que l'on peut associer à la faculté autistique des artistes, pas chez tous, met en contraste les mondanités associées aux vernissages et fêtes, le réseautage, ainsi que tous les faussaires de l'art qui peuvent graviter, dans ce milieu, autours de la création artistique, autours d'un nom, de sa renommée.

Par kiwaïda at 23:01

03/05/2023

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Beau Is Afraid
, (Beau a peur) est un film d’horreur américain, une comédie dramatique réalisée par Ari Aster, sortie en 2023. Il met en scène l'acteur Joaquin Phoenix dans le rôle de Beau Wassermann, un homme doucereux et peureux, qui s'embarque dans une odyssée surréaliste pour retrouver sa mère, affrontant ses plus grandes peurs en chemin, au rythme d'un stress haletant et de scènes captivantes, merveilleuses et épouvantables.
Ne pas se fier à ce visuel enfantin, qui fait partie de l'animation insérée au cœur du film, réalisé par les géniaux cinéastes chiliens Cristóbal León et Joaquín Cociña. Car, ce film est une dinguerie, un cauchemar à n'en plus finir... de trois heures !
L'acteur, excellent comme souvent,
interprète un personnage non héroïque, bedonnant dépressif paranoïaque, maltraité par sa mère, un homme-enfant en forme de sac triste, au phrasé marmonné. Son innocence n'est pas supportable dans un monde qui recherche sans arrêt le coupable idéal et n'admet aucune excuse, elle est jugée sans cesse à l'aune d'actes manqués, ceux des autres, prise dans le
maelström d'une société chaotique et terrorisante, insécuritaire à souhait, qui frise avec le freak show et l'épouvante.
Beau se
défini par sa culpabilité, d'où émerge ses angoisses dévorantes. Sa mère dominatrice, incapable de le rassurer, lui inflige son mécontentement permanent, dont il tire une indécision, mettant à rude épreuve son entourage, par ses hésitations, ne sachant que balbutier, s'excuser, être désolé de voir les abominations du monde, tel un Jésus martyrisé. Poussé à la confession, à rechercher au fond de lui ses péchés,
que la reine-mère lui ordonne de dire, avec l'aide manipulatrice de son complice le psychothérapeute, il se retrouve piégé par ceux qui représentent cette loi divine et supérieure. Sa petite voix intérieure, quasi inaudible, est écrasée sans cesse, par des ordres venus de son passé, qui l'empêchent de grandir et discerner. Dans une confusion perpétuelle, Beau traverse des humiliations répétitives, sans qu'il ne puisse jamais les arrêter au fil de l'eau du cours de sa vie. Il est conduit ainsi à revisiter les croyances inculquées, les fausses, et rechercher, ce pourquoi, il demeure dans une cage dorée psychologique, enfermé par sa mère célèbre. Elle travaille dans la publicité et ses slogans plébiscités bienveillants provoquent une dissonance cognitive face à la maltraitance subie, tandis qu'il vit dans un taudis, addict aux médicaments, aux formules toujours plus nocives, et mortelles inscrites sur des étiquettes. Il ne transgresse pas la loi de la mère supérieure, il est transgressé par elle, entièrement soumis, dans une peur infantile et castratrice.
L'élément fantastique de l'installation immense,  d'un sexe avec ses testicules, un peu dans le genre
kaijū eiga, une sorte de grande sculpture molle, enfermée au grenier par sa mère, lieu où est également enfermé son père, fait figure de l'imaginaire du conte de Barbe-Bleue, où sont enfermés les prisonniers des prédateurs, et ici de la prédatrice. Le grenier est un cachot-mensonge, lieu de l'inconscient freudien, s'y aventurer est à ses risques et périls. N'ayant jamais accès au bonheur tant promis par la société publicitaire, véhiculée également par l'animation colorée assez magique et salutaire après autant d'épreuves, subies par les spectateurs, Beau comprend qu'il n'a jamais joui, trop empêtré dans l'histoire fictionnelle transmise par sa mère, lui interdisant toute relation sexuelle, au risque de mourir. Il ne s'est jamais affranchi de ce mensonge, une fiction qui maintient l'enfant unique dans sa cage, jusqu'à un âge avancé. Cet âge est l'odyssée de ce film, un moment critique, qui représente littéralement un accouchement, telle une arrivée angoissante dans  un monde angoissé, de cris. Beau n'a pas poussé son premier cri comme les autres. La différence est traitée ici, par l'indifférence du monde, autours du personnage. Ce qu'il se passe autours de Beau forme un film, tandis que Beau, dont les spectateurs endossent la peau, assiste aux scènes les plus surréalistes, sans qu'on ne sache qui est-il vraiment. Son entourage lui récite sa vie et son passé, ce qu'il doit faire, avancer comme un pion sur un jeu, dont il ne maîtrise aucun paramètre. De surprises en surprises, il tombe dans tous les pièges, les spectateurs deviennent à leur tour, voyeurs et donc complices, sans broncher, des mauvais traitements.
Beau représente ce secret du "vieux garçon", celui nommé ainsi, dans un temps reculé, pour définir de façon péjorative, un homme qui ne s'est jamais marié, mais qui n'est plus considéré jeune non plus, toujours lié à sa mère.
Il se traine au gré de ses humeurs et ses hallucinations. "La supérieure" qui ne meurt jamais, lui arrache, in fine, ses confessions, dans un tribunal, au-dessus de l'eau, il serait lâche et égoïste, jamais à la hauteur de ses attentes, la mère, seule victime. Jugé comme trouillard et dégonflé, sa défense tombe à l'eau. Il n'est définitivement pas l'homme providentiel.
Cette saga surréaliste est un supplice et foisonne de paranormal, de sectes et théâtres mises en abîme, un film étrange, merveilleusement imprudent, et vivifiant. Qui
croire ? Les fantômes, les démons, la communication avec les morts, le personnage est un courageux qui s'ignore, il a le don de l'expérience et de l'inconnu. Beau est affublé de toutes les tares laides du monde, hors, il est beau et médiumnique. La fable est initiatique. Les effets émétisants sont interprétés par le personnage qui vomi littéralement de sidération et nous offre des plages de respiration, quand il parvient à fuir les différentes communautés sectaires ou lieux hostiles, et, pour les spectateurs, peut-être qu'il émane une forme cathartique de ces secousses psychologiques, depuis le liquide amniotique, où baignent les vibrations de la folie du monde caverneux. Le temps défile sans que l'on s'en aperçoive, comme les saisons et le vieillissement de Beau, qui rejoue à volonté sa vie, toujours coupable à la place des autres. La spacialisation du son déroute et terrorise, la première heure, il faut s'accrocher, comme le personnage au plafond, au-dessus d'une baignoire. Entre agacements et effets hilarants des troubles anxieux des scènes, la paix arrive par surprise, pour mieux nous descendre plus profondément, prendre pitié de cet homme si doux, vulnérable et incapable de violence, dans un monde cruel et machiavélique. Une satire judéo-américaine, qui frôle avec les arts plastiques. Il me faisait penser à un autre film, Dogville réalisé par Lars von Trier, en 2003, aussi en pièce de théâtre, une parabole cruelle de la violence des rapports humains, de la noirceur de l'âme. Toujours cet étranger qui arrive dans une ville, une forêt habitée, une maison, une famille, devenant insidieusement le bouc émissaire des maltraitances historiques de ces geôles, dont raffolent les prédateurs, à priori, très attentionnés, trop attentionnés, jusqu'à chosifier Beau, cet étranger, à lui-même.
Le film d'animation est un rêve éveillé, une pièce de théâtre dans la pièce de théâtre. La trame s'inspire d'une sorte de Société religieuse des Amis, évangéliste, où Beau arbore le costume d'un pseudo-Quaker, et illustre un retour à la spiritualité et à la simplicité du christianisme primitif, avec les désastres de la nature, qui finissent par lui prendre sa famille. Dans ce petit film, le personnage doit à nouveau abandonner l'idée d'une famille nucléaire. Beau est invité à regarder cette pièce, à revivre son passé et rencontrer son père, qui n'est pas mort, le mensonge de sa mère. En arrière plan, une sorte de fou furieux, gros personnage bas de plafond, cible Beau avec son GPS embarqué sur son téléphone mobile, depuis des lustres afin de le cribler de couteaux. Ce personnage moyenâgeux, en guenilles, court et traverse le temps, il harcèle Beau, téléguidé par cette loi suprême, dont le psychanalysé ne s'est pas encore débarrassé.
La persécution est une parabole, dans ce film, elle s'illustre de différentes manières. Le film commence par le harcèlement que subit Beau, dans son appartement, par des missives écrites, des lettres glissées sous sa porte, sans qu'il ne puisse savoir qui les écrit, l'accusant de mille maux, d'actions qu'il n'a jamais commises, d'être le voisin qui nuit à l'ensemble des habitants, alors qu'il est persécuté par ceux-ci, jusqu'à ce qu'il perde totalement l'accès à son dernier cocon, son lieu de vie, volé et donc violé par tous ses voisins errants malveillants, sans domiciles fixes, ou tueurs en série. Malgré sa tentative d'expliquer l'horreur qu'il subit à sa mère au téléphone, celle-ci lui fait penser qu'il affabule.  Elle minore ce qu'il vit, afin de demeurer cette mère dominatrice, ayant bien plus d'importance que lui. À ce moment précis, Beau a le choix, mais encore une fois, il craint que sa mère ne meurt, comme s'il en rêvait, par une atroce circonstance extérieure, le lustre qui tombe sur sa tête. Puisqu'il ne souhaite pas s'émanciper (dire non), ni rêver qu'il tue sa mère, il aspire à ce que les évènements décident à sa place. Le complexe œdipien est sublimé le long du film, et ne se résout pas. Il est dans l'obligation de venir à son enterrement, sans y parvenir à temps. Sa mère aura maquillé sa mort et réapparaîtra encore, hanter même sa première relation sexuelle, en tuant sa conquête (son amie d'enfance), la cristallisant capable de rendre frigide tout individu, s'opposant à ses propres désirs de destruction. Beau serait ce maso obéissant au souvenir de sa mère sado.
La scène de l'appartement formule, à elle seule, l'acharnement dont est victime Beau, de la part de son entourage, alors qu'il se trouve sans aucune défense, ni aucune protection, et sans qu'il ne soit jamais cru par sa mère, qui l'accuse sans cesse d'être un menteur ou de la manipuler : structure parfaite d’inversement des pervers, renverser la vérité et accuser la victime d'être l'agresseur, tactique bien rodée, jusqu'au jugement dernier.
La scène du tribunal est somptueusement étrange, et mortuaire, une sorte de stade et d’embarcadère, où les barques au clair de Lune, échouent, sans pouvoir s'échapper, et sans avocat évidemment, face aux autres, flous et gris, tous ces visages sans visages, contre lui. On y apprend un peu plus sur son identité, puisqu'il est jugé, Beau serait né un 10 mai 1975, une date choisie, générationnelle, de celles et ceux qui approchent de la cinquantaine, en plein fantasme de l'intelligence artificielle, où l'on vend l'idée que bientôt, chacun pourra choisir ses souvenirs, inventer sa mémoire, recréer sa biographie, choisir son passé, imager sa vie (faire son cinéma) Au moment de son jugement à la moitié de sa vie, il est déjà passé par la case des très vieux messieurs, histoire d'avoir déjà vécu ce qui peut l'attendre, s'il ne se transforme pas. Le bilan au bord de la noyade, symbolise le cap de la cinquantaine, le moteur est fatigué, et l'eau est noire, profonde et insondable. La systémie dans laquelle se situe Beau, se boucle à la source de son trauma d'enfance, sa naissance, de sorte que le spectateur peut ressentir son enfermement, puisque la clôture est jusqu’au-boutiste.
Quelque part, il y a un peu d'Alice au pays des merveilles, avec les merveilles en moins, quoique la magie de l'animation faussement naïve en stop motion, apporte une féérie délicatement moqueuse de l'angélisme d'une vie réussie et méritante. Les épopées initiatiques et folkloriques fleurissent et flétrissent à tout bout de champs... Soirées de costumes de coccinelles et journées en pyjamas, que choisir ? La direction à droite ou à gauche ? Et le retour à la case départ : Mom.
Beau tente désespérément de rejoindre sa mère.

Il y a un peu de kaijū eiga, genre de films japonais, quand les aliens assiègent les villes, sauf que l'assiégé ici, c'est Beau. Et les spectateurs aussi... Apocalypse psychologique...

Par kiwaïda at 03:00

04/04/2023

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Gaz de France est un film réalisée par Benoît Forgeard (2015)

Nous décidons de revoir ce film, vu en 2016, il m'avait semblé visionnaire. Le président français actuel, n'était pas encore élu, et le revoir après sa réélection me fait revisionner certaines données, non élucidées.
Ce qu'il me restait, en 2015, de ce souvenir, c'était tout d'abord l'aspect "Total recall" (du film américain de Paul Verhoeven en 1990) par ses images de couchers de soleil incrustés comme ouvertures des paysages des fenêtres intérieures dans un monde clos, enfermé sur lui-même.
Et il me restait aussi le robot Pithiviers, une sorte d'intelligence artificielle, du nom d'un gâteau français, (interprété par le réalisateur Benoît Forgeard) capable de renommer chaque membre une équipe recrutée pour sauver le naufrage élyséen lors d'un  story telling  par de mêmes noms de gâteaux, comme le flan, le mûrier... car son créateur sur un fauteuil roulant au quotient intellectuel d'un niveau supérieur à la moyenne, avait certainement une inclinaison à la gourmandise sucrée. Le robot, telle la création du Frankenstein (le personnage de fiction de la romancière Mary Shelley des années 1830), destitue en premier lieu son créateur, qui l'avait programmé pour devenir son premier ministre.
Mon souvenir revisitait cette équipe atypique, dans les sous-sol, ressemblant à la cave d'un Musée avec ses étagères. Le désir de revoir ce film venait du souhait de ravitailler sa mémoire, était-ce bien visionnaire comme je l'avais perçu ?
Réponse : Oui. Et bien plus surprenant, après 8 années, il reste visionnaire. Les complots des communicants et l'imaginaire panographique du film, erratiques, comme celle de la politique mise à distance, ce que le public ne doit pas connaître, bien à l'abri, dans les sous-sols du palais, mettent en scène une sorte de désastre intellectuel, technocratique, dans un climat surréaliste, mené par des oiseaux, des armées qui parasitent tout discours officiel, quand ce n'est pas le chatGPThivier, qui s'en mêle. Ici, l'intelligence artificielle, ainsi que les haut QI, ne peuvent rien, face au surprenant chanteur, qui pousse la chanson, comme les syndicats apprécient de le faire, ces jours-ci afin d'entraîner les électeurs et électrices. Lui, le "Bird", président au nom anglophone de l'oiseau, souhaitant plus sa propre mort, son éclipse, sans savoir répondre aux femmes numérotées et choisies pour donner le change  sociétal toujours délétère, ou bien, la mort de quelque chose, comme les banques, ou bien la guerre, toute idée de génie sortie d'un chapeau désenchanté du monde, car la panne d'idée éclabousse tout récit disruptif. À la lueur de cette année politique qui peine à faire converger les luttes, et celle passée, le titre du film Gaz de France résonne encore plus, de nos jours, puisque le gaz est encore profilé comme disparaissant, tous ces tuyaux sous les mers, faisant partie de toutes ces invisibilités, dont nous ne savons pas grand chose, ni quels écrans de fumées, et dans mon domaine, quel état de l'art, gazeux pour reprendre, dans le désordre les mots du titre d'un livre d'un critique d'art et philosophe.
Gazeux donc, nous en sommes là, à l'état gazeux, aux pleines lunes vacillantes, et aux blocages de nos fluides sensibles.

La bande sonore est agréable à re-écouter, ses titres sont ceux du déroulé de la fiction.

Niveau-1
Niveau-2
Niveau-3

Où en sommes-nous ?


Par kiwaïda at 21:59

27/01/2023

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Alice (en tchèque : Něco z Alenky, littéralement Quelque chose d'Alice) est le premier long métrage de l'artiste multiforme tchèque Jan Švankmajer, de 1987 réalisé à partir de l’œuvre de Lewis Carroll.

Fabuleuse découverte, il y a quelques années de découvrir ce film, et tous les autres de cet artiste tchèque. Il y a quelque chose d'inoubliable, lié aussi aux sons étranges, aux précipitations, je me souviens d'un aller-retour entre le muet (le mutisme) et les cris, les bruits des articulations, les gesticulations, et toutes les formes de liquides gustatifs, et les dérèglements notoires de l'histoire d'Alice. Lorsque les marionnettes continuent de bouger, et que le son disparait, on ne peut que contextualiser ce film avec l'histoire de l'artiste pris dans la dictature communiste de 1968 à 1989. Il subit, comme de nombreux artistes une censure, cette sorte de langue coupée, qui est imagée dans ce film d'animation. Il y a aussi dans ses fictions une mise en scène de traumatismes. Beaucoup de ses scénarios ne voient pas le jour et un grand nombre de ses films sont censurés dès leur sortie. Il lui est d'ailleurs interdit de filmer durant 7 ans. La censure communiste a aussi influencé le travail de Jan Švankmajer d'un point de vue formel et thématique : l'animation et le théâtre de marionnettes subissaient moins le joug de la censure que la fiction réaliste.
Jan Švankmajer se tenait à distance de la dissidence et aussi du régime, cette position fut théorisée comme la « double isolation ».
En 1970, il rejoint avec sa conjointe Eva Švankmajerovà, artiste et écrivaine, le groupe surréaliste de Prague. Le surréalisme tchèque se caractérise par ses positions politiques de gauche anti-dogmatiques. Il a été banni dès 1948, suite au putsch communiste, en raison de la publication en 1938 d’un texte de Karel Teige paru dans Surrealismus proti proudu (Surréalisme contre le courant) dans lequel il compare les dictateurs stalinistes aux fascistes. Pour Švankmajer, le surréalisme représente bien davantage une position rebelle anti-totalitaire qu’un courant esthétique.

 Jan Švankmajer explique : « Je n'ai pas vraiment souffert d'être empêché de faire des films pendant sept ans ; je continuais mon travail de plasticien. Je ne suis pas un cinéaste. »

Quelque chose d'Alice fut tourné dans ce contexte historique. À la fin des années 80, la République Tchèque était encore sous le joug d'une dictature communiste qui contrôlait la culture et le cinéma, et n'autorisait que les films de propagande ou pour enfants. Anti-communiste, Jan Švankmajer refusait de se plier à la propagande mais pour voir ses films distribués, il était obligé de se tourner vers les œuvres enfantines. La liberté prise, dans ce film, et même par rapport à l’œuvre de Lewis Carroll, a été possible par le soutien de producteurs étrangers. Sont exprimés les rêves, l’inconscient, le jeu avec les cadres et normes et morales, tout se décale et s'invente dans des bribes de souvenirs d'enfance, où le mélange est possible, de matières, d'organiques, de végétaux, d'objets du quotidien, dans une vétusté très créative, onirique. Ses techniques sont aussi extrêmement variées et font appel aux 5 sens, c'est sensoriel, c'est tactile, et cela touche à ce qui loge dans le secret de notre intimité.

« Mes expérimentations tactiles ont commencé un peu par dépit. Mon premier objet tactile a pris forme peu après que j’ai dû cesser de travailler à mon film Le Château d’Otrante (1973-1979). J’ai fini par refuser de refaire une scène pour obéir aux ordres de la direction de Krátky Film. Comme ce n’était pas ma première confrontation avec la censure consécutive à l’occupation soviétique, j’en suis venu à conclure que je ne pourrais effectivement plus réaliser mes propres films. Cette situation a duré sept longues années, durant lesquelles je me suis consacré à l’étude approfondie du toucher en relation avec l’imagination. Je me suis orienté vers un domaine de création qu’on pourrait presque considérer comme l’extrême opposé du film audiovisuel. Sans cette interdiction, les expérimentations décrites dans ce livre n’auraient probablement jamais eu lieu : voilà pour l’idée selon laquelle les systèmes totalitaires et la censure exerceraient un frein sur la création originale. C’est, en un sens, exactement le contraire. Les difficultés à surmonter et les interdictions à contourner donnent un coup de fouet à la méfiance et à la subversion, ressorts inhérents à toute création digne de ce nom. »


Par kiwaïda at 02:53

30/12/2022

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Fellini des esprits

A partir de "Huit et demi", le cinéma de Federico Fellini a pris une nouvelle direction, s'éloignant du réalisme pour intégrer des manifestations de l'imaginaire. Ce tournant a été favorisé par sa découverte de la pensée de Carl Jung. Les films à venir de Fellini vont se faire l'écho de cette vision du monde, à commencer par "Juliette des esprits". Le maestro fréquentait des parapsychologues, faisait tourner les tables et consultait l'oracle ancestral chinois Yi Jing. En explorant sa passion pour ce qu'il nommait le "mystère", ce documentaire propose un portrait de Fellini hors des sentiers battus, éclairé par les témoignages d'universitaires, de proches, et illustré par les propres dessins du cinéaste et les extraordinaires images de ses films.


Documentaire de Selma Dell'Olio, sur les filmes de Federico Fellini, à voir sur Arte (1h 40min)
Titre original : Fellini degli spiriti

Magique !

Par kiwaïda at 00:01

28/12/2022

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La danseuse et actrice Debra Paget dans le film allemand réalisé par Fritz Lang : Le Tigre du Bengal, (Der Tiger von Eschnapur) sorti en 1959. Premier volet d'un diptyque qui se poursuit avec Le Tombeau hindou. En ce moment sur Arte ! Sublime !

Par kiwaïda at 19:25

20/09/2022

F☺ℊ☺➸ḟá☂ʊ◎

Imagem do filme Fogo-Fátuo de João Pedro Rodrigues

Sinopse :
2069, ano talvez erótico – logo veremos – mas fatídico para um rei sem coroa. No seu leito de morte, uma canção antiga fá-lo rememorar árvores; um pinhal ardido e o tempo em que o desejo de ser bombeiro para libertar Portugal do flagelo dos incêndios, foi também o despontar de outro desejo. Então príncipe, Alfredo encontra Afonso. Com diferentes origens e diferentes cores de pele, encontram-se, socorrem-se e o léxico do abuso fica farrusco de desejo. Mas a exposição pública e as suas expectativas interpõem-se e Alfredo abraça um outro estado de prontidão para uma realidade improvável.

Musicas :
Paulo Bragança - Embuçado (author: João Ferreira-Rosa)
Joel Branco - Uma Árvore Um Amigo (author: Carlos Paião)
Der Zauberflöte (author: Wolfgang Amadeus Mozart, directed by Otto Klemperer)
Ermo - ctrl + C ctrl + V
Amália Rodrigues - Mané Chiné

Fantasia, filosofia, ecologia, cultura, alegria, loucura, erotismo, obras de arte, história da arte, bombeiros, fumo, corpo a corpo, tradições, fado, adorei este filme, que é oportuno! O cinema português é o mais contemporâneo e o mais inovador ! Branco e preto, que infinitas danças, socorros e cuidados, toda uma história de amor, sob as chamas dos acontecimentos atuais e das brasas históricas que nunca se extinguiram. Que surpresa inesperada de volta às aulas ! Não vi a proibição de menores de 16 anos, era a única mulher e a única espectadora, uma artista de olho afiado, humor nas partes masculinas. muitas alusões a tantos outros filmes portugueses que pude ver nos últimos anos, com prazer...

Par kiwaïda at 20:00

11/09/2022

A ḉiⅾ@ⅾℯ ♭ґAn¢A


Título original: Dans la Ville Blanche ou In the White City ou A Cidade Branca Realização: Alain Tanner (Suíça, Portugal, Inglaterra, 1983); Argumento: Alain Tanner; Produção: Paulo Branco, Alain Tanner, António Vaz da Silva; Música: Jean-Luc Barbier; Fotografia (cor): Acácio de Almeida; Montagem: Laurent Uhler; Direcção artística: Maria José Branco; Som: Jean-Paul Mugel; Companhias de produção: Channel Four Films, Filmograph S.A., Metro Filmes, Télévision Suisse-Romande (TSR), Westdeutscher Rundfunk (WDR); Intérpretes: Bruno Ganz (Paul), Teresa Madruga (Rosa), Julia Vonderlinn (Élisa, a mulher suíça), José Carvalho (o patrão), Francisco Baião (o ladrão), José Wallenstein (outro ladrão), Victor Costa (rapaz do bar), Lídia Franco (rapariga no bar), Pedro Efe (amigo na taberna), Cecília Guimarães (senhora no comboio), Joana Vicente (jovem no comboio), etc. Duração: 107 minutos; Distribuição em Portugal: Atalanta Filmes; Classificação etária: M/ 12 anos; Estreia em Portugal: 21 de Abril de 1983.

“Sonhei que a cidade era branca, o quarto era branco, a solidão era branca, o silêncio era branco.”

Par kiwaïda at 23:03

21/08/2022

ʟα ⅾ◎ℓ¢ε ṽiTα

Par kiwaïda at 13:30

26/06/2022

ł℮﹩ ℘℮⊥i☂ṧ ρ☺η☂﹩

La fête des ponticauds à Limoges : bouquet final !

Par kiwaïda at 14:46

08/03/2022

✔ěяα ℃♄⑂☂☤ʟ☺♥á


J'avais adoré ce film-collage, vu, il y a quelques années... et j'avais écrit dessus.

Sedmikrásky

Les Petites Marguerites : un film tchécoslovaque réalisé par Věra Chytilová (1966)

Marie I et Marie II, deux jeunes amies pragoises qui s’ennuient, cherchent à se distraire et bousculent les codes moraux de la société sclérosée et corrompue de la Tchécoslovaquie des années 60. Avec ce film décapant qui met en scène deux amies nihilistes n’ayant peur de rien, la cinéaste signe un des films phares de la Nouvelle Vague tchécoslovaque. Le film est censuré en Tchécoslovaquie à cause de scènes de gaspillage alimentaire. Věra Chytilová a été accusée de nihilisme, entraînant un chômage forcé de sept ans de 1969 à 19765. Elle est aussi considérée comme « la première dame du cinéma tchèque » et était engagée dans des causes telles que l’opposition au projet d’implantation de la base radar militaire américaine en République Tchèque, mais elle s’est également portée candidate aux sénatoriales dans un parti féministe.

«Si le monde est dépravé, alors soyons-le aussi.»

Ce mot d’ordre est celui de Marie I et Marie II, deux jeunes pragoises décidées à ruiner avec insouciance à peu près tout sur leur passage: la nourriture, les rendez-vous avec les hommes, leur temps, leurs habits. La cinéaste met à mal les conventions sociales et celles du cinéma de ses contemporains.

Par kiwaïda at 20:29

16/02/2022

ÉLéℊαᾔ¢ℯ

Par kiwaïda at 22:41

30/01/2022

℃❝мøη ℃❝μ◎η


Joaquin phoenix toujours en lâcher prise

C'mon C'mon
, : « Allons-y, allons-y ») est un film dramatique américain écrit et réalisé par Mike Mills, sorti en 2021 (nom du film en France : Nos âmes d'enfant) ces jours-ci en salle.

Johnny is an emotionally stunted and softspoken radio journalist who travels the country interviewing a variety of kids about their thoughts concerning their world and their future. Then Johnny's saddled with caring for his young nephew Jesse....

+

Beau film, humaniste... Quand le son prend le pas sur l'image, dans les gris atones, de très belles images de villes américaines et ce sentiment de vertige des êtres minuscules. Et quelque part, le son, partout, nous redonne envie de reprendre le micro et l'enregistrement. Et quelque part, l'enfant, notre questionnement sur l'avenir et juste se tenir face à un enfant, et à son âme d'enfant... Très sympathique... Balade ontologique, tout en nuances hypersensibles. La résilience, se sentir quelque part, avoir été l'enfant sécurisé, dans les premières années de nos vies, nous relevant ensuite de drames, d'attaques, de traumas, d'injustices. Et jouer, inventer sa partition, sans jamais connaître l'émotion de l'autre. Les émotions ces choses ultra-sensibles imprévues, elles tissent ces liens indéfectibles, impossible de trouver, dans tous les modes d'emplois, la bonne méthode.

La méthode de s'excuser, pour les parents, auprès de leur enfant, est finement décrite. Bel hommage aux mères et pères et aux enfants curieux et intelligents. Road trip dépaysant...


Par kiwaïda at 22:43

08/01/2022

ℒḯ¢☺ґiCℯ Ṕḯℨℨα




In 1973 San Fernando Valley, teenager Gary Valentine meets Alana Kane, a photographer's assistant in her 20s, at his high school on picture day. They become friends, start a waterbed company together, audition for films, and get involved with Joel Wachs' mayoral campaign. They navigate a changing time politically and culturally while also dealing with a gas crisis. Valentine and Kane's journey leads to them interacting with figures of both Old and New Hollywood, including Jon Peters and Jack Holden.


Republic Records has revealed the tracklist and release date for the Licorice Pizza soundtrack. The album features songs by David Bowie, Nina Simone, and Paul McCartney and Wings, Donovan, Sonny & Cher, Gordon Lightfoot, and more. Additionally, it features the new song “Licorice Pizza,” made by frequent Paul Thomas Anderson collaborator Jonny Greenwood. Find the tracklist for the Licorice Pizza soundtrack below.

*

Situé en 1973, dans la vallée de San Fernando, le film de Paul Thomas Anderson met en vedette Alana Haim et Cooper Hoffman... Super film ! Cool !
Vu Inherent Vice de 2014 et beaucoup apprécié (American period neo-noir crime film written and directed by Paul Thomas Anderson, based on the 2009 novel of the same name by Thomas Pynchon)
De quoi commencer l'année, back to 1973 ! De façon sympathique et optimiste !

True love deep in the winter white snow...



Par kiwaïda at 20:29

10/05/2021

♓УÈИ∃ϟ

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"Hyènes", le film culte de Djibril Diop Mambéty, réalisé en 1991

: Réalisé en 1991 et projeté au Festival de Cannes en Compétition officielle en 1992, "Hyènes" du cinéaste Djibril Diop Mambéty, aujourd'hui disparu, a été restauré en 2017 sous l'impulsion de l'un de ses deux producteurs, Pierre-Alain Meier. L'occasion pour ce chef d’œuvre du cinéma sénégalais de retrouver une nouvelle vie... Réalisé en 1991 et projeté au Festival de Cannes en Compétition officielle en 1992, "Hyènes" du cinéaste Djibril Diop Mambéty, aujourd'hui disparu, a été restauré en 2017 sous l'impulsion de l'un de ses deux producteurs, Pierre-Alain Meier. C'est l'histoire d'un film qui reprend vie : un chef d’œuvre du septième art sénégalais, aux bobines endormies pendant un quart de siècle : "Hyènes" de Djibril Diop Mambéty. C'est aux laboratoires Eclair à Vanves que reposent les six boîtes de bobines de ce film culte, réalisé en 1991 et présenté pour la première fois en compétition officielle en 1992 au Festival de Cannes. Dans la salle de restauration manuelle, l'une des bobines est déroulé sur une table et examiné par des mains expertes. "Elle est en bonne état à part quelques petites rayures, mais sans ça, ça va! Pour une récupération en sous-sol, ça va, j'ai vu pire..." déclaré Luc Picot, penché sur la table de restauration. Des bobines retrouvées dans un sous-sol humide : C'est l'un des deux producteurs du film, Pierre-Alain Meier, qui a retrouvé les négatifs pour les sauver. "Hyènes, c'est quelque part le grand film de ma vie. Il m'a tellement marqué. Ce film m'a accompagné toute ma carrière. J'ai dit quelque part je suis allé si loin dans sa complexité à faire que j'y suis revenu tout le temps", dit-il. Second et dernier film de Djibril Diop Mambéty, "Hyènes" raconte la revanche d'une femme richissime de retour dans son village :

"Linguère Ramatou est de retour à Colobane. On dit qu'elle est devenue très riche, plus que ne l'est la Banque mondiale, et s'apprête à offrir 10 milliards de francs à ses congénères. La condition : que son ancien amant soit tué."

Adapté de "La Visite de la vieille dame", pièce de Dürrenmatt, "Hyènes" raconte le calvaire de Draman, épicier à Colobane, et de ses congénères. Une de ses anciennes idylles, Linguère Ramatou, rentre d'un exil volontaire. Draman l’avait jetée dans l’opprobre après l'avoir engrossée. Elle se convertit alors à la prostitution dans divers pays occidentaux et, rentre, majestueuse, à Colobane. Elle est revenue au pays pour se venger de son ancien amant et laver son honneur. L’épicier a, jadis, payé de faux témoins pour rejeter la paternité de l’enfant qu’il lui avait fait. Avec son second long-métrage après "Touki Bouki" (Le Voyage de la hyène), Djibril Diop Mambéty signe un film sur l’avidité, la lâcheté de tous les habitants d’un village qui perdent la tête... Au Festival de Cannes en 1992, Hyènes avait séduit les critiques pour la beauté de ses images, et l'audace de son propos. Corruption, colonialisme, conformisme social: le film du cinéaste sénégalais est une dénonciation sans concession, qui a marqué l'Histoire du cinéma africain.

Un an de restauration chez Éclair
: Les bobines de "Hyènes" étaient plutôt bien conservées, mises à part quelques rayures ou brûlures sur les négatifs... Chez Eclair, les restaurateurs ont retravaillé certains rouleaux de négatifs. Sur une bobine, par exemple, "la partie plastique avait eu quelques problèmes de rayures", raconte Pierre Boustoullier, chef de la division restauration d'Eclair. "La bobine trois a nécessité des traitements un peu particulier de numérisation." Tous les négatifs ont été numérisés, bobine par bobine, plan par plan, avant d'être étalonnés, sous la houlette du producteur. "Pierre-Alain, c'est lui qui a produit le film donc il savait exactement comment le film a été réalisé, quels problèmes il y a eu au moment du tournage qu'il voulait faire absolument disparaître comme défauts, et surtout ce à quoi le film devait ressembler à la fin", note Florence Paulin, chef de projet chez Eclair. L'étalonnage a donc été l'occasion de corriger les défauts, d'effacer les traces du temps et parfois de sublimer certains plans, même si Hyènes n'en a eu nul besoin. Aude Humblet, étalonneuse, a découvert le film pendant son travail : "c'est tout à coup une image qui vous raconte des histoires en que telle et qui vous fait un peu rêver... Il y a un vrai univers et des décors comme on ne connaît pas !"  (source : tv5Monde)

Magnifique film !

À regarder ces temps-ci sur Arte...

J'avais vu le film de sa sœur, Mati Diop "Atlantique" et j'avais posté un article, très beau, différent, mais il m'avait marqué...

C'est un 10 mai que j'ai inauguré à Limoges, la pièce Cendrillon, conçue et réalisée... avec amour...
Ce film aux couleurs et au conte inoubliable, nous donne là, de quoi voyager et penser quelle morale dans nos sociétés, quand la vengeance achète toute justice, et quand l’innocent apporte sa réponse : ne pas avoir peur.
Merci mon amour.

Par kiwaïda at 21:52

18/02/2021

ḯᾔтℯґ√εяṧї☺ᾔ


Par kiwaïda at 02:33

29/01/2021

ℝℰḎ ℋϴ✝ ℳÅℳÅ


1934 ! Merveilleux couvre-feu !

Par kiwaïda at 01:06

27/12/2020

ẎṲḺ

Spécial dédicace...





Par kiwaïda at 21:47

20/11/2020

A♭﹩υяḓi﹩⊥@η



jusqu'à demain, en ligne sur Arte... les rebuts de la terre : confinés... à voir...depuis l'Absurdistan, confiné en déconfiture...

Par kiwaïda at 21:51

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