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mardi 23 août 2022

ℛε¢øღღ℮n¢εґ


Soleil intérieur (Photographie © Sonia Marques)

Recommencer.

Dans tout commencement, il y a l'oubli.
Pour recommencer, il faut oublier et il faut le courage de commencer.
Le courage n'est fait que de l'acte de recommencer, il faut refaire car rien n'est jamais fait. Et pour refaire il faut du courage.
Penser se satisfaire de bien faire et d'avoir bien fait, n'est pas faire le bien.
Car, faire le bien, c'est de le recommencer, puisque le bien n'existe pas.
Pour qu'il existe, il faut le faire, puis lorsqu'il a été fait, le refaire, autrement, autrement bien.
Ne pas refaire la même chose, car, sinon ce serait de la mécanique, il n'y aurait plus de bienfaisance,
puisque le bien, il faut le créer, de toutes pièces.
Car, il n'existe pas, et il ne reste pas.
Pouvons nous, nous méfier, de penser faire le bien et qu'il est là, pour durer, pour toujours.
Non, le bien ne dure pas, il faut recommencer à faire le bien.
Si faire l'amour c'est déjà oublier ce que l'on a fait, c'est déjà le refaire pour faire l'amour,
puisque l'amour se défait dès qu'il a été fait. Et si c'était bien, il faut le refaire.
On dit bien, le mal est fait, car lorsque le mal est fait une fois, il est fait, lui, pour toujours.
Rien ne peut l'oublier, seulement le pardonner. Le mal se fait durablement.
Tandis que le bien est à recommencer.
Non pas pour prouver qu'il a bien été fait, mais pour éprouver le bien qu'il fait, car sans cela, on ne sait pas s'il fait du bien,
car le bien n'existe pas, il faut l'inventer au moment de le faire.
Et c'est de se sentir bien d'avoir fait le bien, que l'on peut espérer ne serait-ce qu'un fugace moment,
savourer la bonne chose, la chose bonne, ce qui est bien, ce qui pourrait même être mieux, que ce qui a été.
Ce serait bien quoi !
Recommencer, remettre à l'ouvrage l'expérience du bien, en espérant retrouver celui-ci et faire le bien, sans même le vouloir,
non pas comme il a déjà été fait, mais comme il se trouve se faire au moment où il se fait.
Courage.

lundi 22 août 2022

ł@ ℘ʟυṧ ßεʟłε ℘αґт ⅾ ℯʟ‷@ღøüя

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Soleil intérieur (Photographie © Sonia Marques)

La plus belle part de l'amour.

Ici et maintenant, sans vouloir le lendemain, sans penser à hier, être dans l'instant, dans l'instant de l'instant, entre celui qui est et celui qui est en train d'être. Le donner.
Le temps d'y être et le donner.
Préférer l'autre, le lui donner, l'instant de l'instant pour soi, parti déjà vers l'autre.
Tout à soi étant donné à l'autre, tout à soi dont le temps était donné, s'enfuit déjà vers l'autre.
Se réveiller, en soi, à l'autre.
Le soleil intérieur, il grandi d'amour puisque sa place fut trop petite.
En donnant la sienne, son soleil brillait encore plus.
Puisqu'il n'avait plus de place, nul part, puisque résider était contempler ce que devenait l'autre à sa place.
Demeurer à l'endroit où sa place fut prise, c'était partir sans se sentir chasser, mais partir pour laisser sa place à l'autre.
C'était trouver ce soleil intérieur, l'infini égard, le retrait du savoir pour que l'ignorance sache à son tour.
La plus belle part de l'amour.

lundi 14 février 2022

ℬ€Ð


Lautrec Bed (2000)

© John Wesley


Le Lit  (1893)

© Henri de Toulouse-Lautrec

samedi 9 octobre 2021

ℓ@ ℘αяαḓℯ ∂εṧ ¢ℌα☂ṧ

 








 



Œuvres Leonor Fini... et photographie chez elle avec ses chats...


J'avais publié un bel autoportrait en peinture d'elle, je redécouvre certains pans de ses réalisations, très fines, et ses mises en scène, son art du déguisement et des masques et son affection pour la vie des chats, en sa compagnie. Fille d’un Argentin et d’une Italienne, Leonor Fini (1907-1996) passe son enfance à Trieste, dans la famille maternelle. Autodidacte, Fini apprend en copiant les quelques maîtres qu’elle admire avant de se lancer dans la peinture. Installée à Paris depuis 1937, elle rencontre fréquemment les surréalistes, mais n’adhère pas au mouvement afin de préserver sa liberté (André Breton la garda à l’écart, goûtant peu ses contacts avec la société mondaine et avec le monde de la mode, qu’il jugeait trop futiles). Elle réalise également des costumes de théâtre et écrit. Femme indépendante, surprenante, dont on ne fini pas (!) de découvrir une œuvre immense : peintures, dessins, costumes de théâtre, conception de décors… Elle a touché à tout, talentueuse, avec son monde fantastique, elle privilégie les figures féminines. Elle a évolué au sein du mouvement surréaliste, mais s'en détache sans jamais appartenir à un groupe, ni signer aucun manifeste. Elle tient à sa liberté aucune étiquette, ni celle de féministe. Leonor Fini ne veut pas être considérée comme une femme artiste, mais comme une une peintre. Elle refuse de s’enfermer dans une case en participant à des expositions réservées aux femmes. Pour elle, c’est accepté d’être marginalisée. « Je suis un peintre » affirmait-elle. Aux références antiques, méduses et mythologies grecques, androgynie, chevelures et drapés transparents, vaporeux, mises en scène de femmes s'observant, en duel, en couple, en miroir, jeunes filles secrètes, intrigantes, animales, malines, félidés... Sœurs fâchées, petites filles joueuses, un monde de jeu onirique, d'ailleurs certaines peintures sont des portraits de joueurs de dames ou de balançoire, de quilles, de théâtre. Il y a quelque chose d'envoûtant, et en même temps, qui ne se laisse pas capturer. Qui est le chat qui est la souris ?
Elle a accueilli jusqu’à dix-sept chats dans son atelier. Chats de compagnie, sauvages, chats humains, déguisés,  érotiques… Ses personnages ont des traits félins, se caressent, se lovent, les poils, les plumes, la sensualité de ses tableaux est tout aussi mystique. Il y a une vraie délicatesse et magie, un goût pour la mode, les costumes et les illusions, les apparences. Ce que je trouve remarquable c'est son art de se mettre en scène de façon déterminée. Elle se teignait souvent les cheveux de toutes les couleurs, aimait faire son entrée dans les soirées mondaines habillée en homme, avec ses grandes bottes blanches, iconique. Une habitude prise dès l’enfance puisque sa mère, s’étant enfuie de Buenos Aires à Trieste pour échapper à son mari, l’habillait en garçon afin de dissimuler la petite fille à son père, qui voulait la récupérer.

En 1941, elle fait la connaissance de Stanislao Lepri (1905-1980), alors consul d’Italie à Monaco. Ils entament une liaison, puis elle le pousse à abandonner sa carrière de diplomate pour vivre pleinement sa passion de la peinture. Il appartenait à une famille aristocratique conservatrice faisant partie du cercle hermétique de la “noblesse noire” de Rome, qui avait juré fidélité au pape. Stanislao pour sa part s’était très tôt distancé des contraintes sociales de son rang ; il s’engagea dans une relation à trois avec Leonor Fini et l’homme de lettres Constantin Jelenski à Paris et opta ainsi pour la vie de peintre maudit en se libérant totalement de toutes conventions restrictives. Ils s’installent à Paris où elle lui apprend tout sur la technique.
Bien qu’il soit devenu l'élève de Leonor Fini, Stanislao Lepri réussit à créer un univers onirique qui lui est propre, bien qu'ils aiment tous deux peindre les petits démons. Ils se vouent une admiration mutuelle. Lui est fasciné par l’autrice du Portrait romantique, dont il fit l’acquisition à leur première rencontre, un jour de 1941, il entrevit Leonor Fini, pour la première fois, dans un cinéma. Dès le lendemain, il se rendait à son atelier : Stanislao Lepri était fasciné par la femme, et par l’artiste. À leur première rencontre, il acheta Portrait romantique qu’elle venait d’achever. Elle trouve ses dessins « vifs, bizarres, spirituels ». Stanislao Lepri s'installa définitivement avec Leonor Fini en 1950 à Paris, la métropole qui resta le centre international et le meltingpot de la vie artistique longtemps après la guerre. Stanislao Lepri était cependant beaucoup plus que son élève. Les amants resteront ensemble jusqu’à la mort de Stanislao Lepri, en 1980. Stanislao Lepri est encore l’un des grands inconnus de l’histoire de l’art récent.
Une photo d'elle...

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dimanche 21 juin 2020

♥ℯґ﹩ ʟ℮﹩ ʝøüґṧ μ℮їℓłℯʊґ﹩

Plonger dans les jours meilleurs pour aller de l'avant, jeter ce que l'on ne veut plus, respirer avec le meilleur, dans les chemins de l'expérience amoureuse.
Tu as toujours été là, nous avons été là, nous irons plus loin.


Photographies © Kiwa & Thejazzist

Des peintures que j'ai réalisées, impressions sur plexiglas...

Un nougat qui nous aimait, en fait une nougatine...

Des tissés divers et variés, et des peintures de tissages...

Tu as toujours été là...

Des dessins joyeux, des farandoles et rubans fantaisistes...

Du raku et de l'indigo...

Mon oiseau bleu, mon ange...

Survivre... Vivre... Sur l'épaule... Résister...

Trouver les ruisseaux aux sources des plaisirs...

Confiance...

La paix...

Limoges... Lucides...

L'art...

La constance...

Le verbe aimer...

*

« Rares sont en effet les relations uniquement fondées sur ce que chacun sait de façon démontrable de l’autre, et rares celles qui dureraient un tant soit peu si la foi n’était pas aussi forte, et souvent même plus forte que les preuves rationnelles. »
Écrivait le philosophe Simmel, sur la relation de confiance.

Je lisais sur "la confiance" :

Toute relation de confiance serait un premier pas risqué, un saut au-delà de la certitude. On ne peut exiger la confiance, cela aurait pour conséquence de repousser l'émergence de la confiance. Le premier pas risqué du pari et de la foi, ne se commande pas. Dans le premier pas, l'individu qui avance et expose sa confiance se trouve dans une position de vulnérabilité, seulement s'il se trouve dans cet état, il peut alors attendre, se mettre à disposition, formelle et normalisée, que sa confiance ne sera pas déçue. Si la réciprocité n'est pas présente, il s'agit d'amener l'autre à la réciprocité, l'initiatique d'un premier don entraine un contre-don.

Un acte qui force le respect n'a pas de caractère obligatoire.
La condition de la préservation.
Si les comportements opportunistes sont sanctionnés, l'absence de communication est un problème différent et conduit ineffablement à la méfiance. Car la confiance nécessite des points d'appuis pour se développer.

Dans un milieu carcéral, on parle de "balance" et de traîtres", et de "complices". Il est des entreprises, des institutions, où ces types et modes, ressemblent à ces langages basés sur la loyauté. Sauf, qu'il faut discerner un lieu carcéral, d'une entreprise, d'une institution toute autre.

Les comportements opportunistes ou liés à la trahison peuvent-être érigés en comportements exemplaires. Ce qui détruit les moteurs de la confiance, dans une société, puisque l'incertitude prévaut, dans toute relation de confiance. Il se situe entre le savoir et le non-savoir.

L'impasse collaborative est dû à une absence de confiance et le sentiment d'inquiétude, que l'on peut constater en France, peut être nourri par l'injustice et le ressentiment. Le recours et les procédures en justice, enlèvent l'ingrédient indispensable de la protection d'une communauté, de son corps. S'il n'était pas possible de se fier aux autres, toute interaction deviendrait incertaine.

« Celui qui sait tout n'a pas besoin de faire confiance, celui qui ne sait rien ne peut raisonnablement même pas faire confiance »  écrit encore Simmel.

Ainsi je crois au lien, c'est un travail et un effort, qui ne demande pas d'effort, dans le sens qu'il n'y a pas de force, sur l'état donné. La paix, à mon sens, est la notion la plus difficile, la plus essentielle, pour vivre ensemble. Chacun avance avec le pardon. Après avoir réfléchi sur les notions abordées par Jankélévitch, autre philosophe, il me semble que le pardon est lié à l'individu et son histoire, quasiment, son karma. Si le pardon, c’est renoncer à l’espoir que le passé aurait pu être différent, nous pourrions accepter les maux du passé comme une fatalité heureuse : le passé devait être ce qu’il fut pour qu’une personne puisse devenir ce qu’elle souhaite être. Pardonner serait toujours pardonner sans avoir le pouvoir d’accorder le pardon. Pardonner l’impardonnable, n'est pas un pouvoir, car il se situe dans l'impossible, c'est une forme de courage qui le transcende. Le courage de pardonner n’existe pas avant la situation dans laquelle je suis appelée à être courageuse. Je trouvais intéressant cette idée, selon Jankélévitch, que se faire Dieu pour l’homme est toujours diabolique, car se faire Dieu parmi les hommes, c’est rendre l’existence des autres hommes impardonnable en souffrant sa propre impossibilité d’être.

Même si l'on se pose continuellement la question de l'impardonnable au regard des atrocités historiques, il me semble que l'impardonnable doit pouvoir être, lorsque l'on considère que le mal radical est placé dans le mal, l'enfer, et ne se tient plus dans l'humain (tel que Hannah Arendt avait déjà exposé ce discernement) Considérer qu'une agression consiste très exactement à rendre l’existence de l’Autre impardonnable, ce serait déchoir la victime de son humanité qui est dégradée en animalité. Considérer qu'un ou qu'une agresseur.e puisse avoir été victime, par le passé, et reproduise le mal, c'est considérer l'agression comme "humaine" et donc s'orienter vers le pardon, comme se pardonner soi-même, de ne pas avoir été à la hauteur d'une défense. C'est humain, tout simplement. C'est rétablir la confiance en soi.
Pour l’impardonnable et les questions historiques, de guerre, oui, je peux, me la poser, mais dans les cas historiques et tels qu'une société est capable d'en analyser les fondements du mal, se référer à l'éthique et à la philosophie. Évidemment, la foi et la spiritualité, tiennent lieu aussi de recherche sur le bien et le mal.

État de la recherche... Ma pensée s'intéresse à la confiance, celle-ci est établie, selon moi, de façon inégalitaire. On ne peut réclamer d'égalité dans la confiance, mais considérer l'incertitude, comme la mesure d'une réciprocité.

Je sais que la pratique est éloignée de la théorie, parfois, mais puisse-t-elle devenir une pratique philosophique ? Sans dogme, mais par l'expérience ? Un à postériori.

vendredi 8 mai 2020

ґ℮тїṧṧ℮я

Tisser des liens
Retisser des souvenirs
Confitures et déconfitures
Reconfigurations
Goût et toucher
Recoudre en découdre
Rafistoler
Rassurer
Soigner
Protéger
Confiner
Réchauffer
Teindre tendresse
Solidité tenacité
Indémodable
Créer

Aimer

Photographies © Sonia Marques

dimanche 19 avril 2020

ÐÅℵϟ Ḻ❝☮ℳℬℛ∃ Ḏ€ ℒ∀ ℕÜi†

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© Sonia Marques (peinture - 2019)


Dans l’ombre de la nuit

 

Le Soleil s’est définitivement couché. L’obscurité réduisait notre pouvoir, nous attendions le lever du jour comme promesse d’une lumière de l’action et de l’espoir. Mais le jour ne se lèvera plus. Il ne nous regardera plus de haut. Il ne désignera plus le compte du temps humain. La Lune a pris l’avantage, elle ne sera plus la soustraction de nos nuitées sur nos journées. Elle est notre seul espoir. Tu le sais, mon amour, la Lune a éclairé nos rapprochements, dans l’intimité cachée du jour après jour. Nous nous sommes abrités, lapins lunaires, désignés par la Lune, lorsqu’elle tombait sur les préjugés du jour. Nous avons inventé une ombre dans le nocturne, afin que la Lune devienne notre lumière. Le scintillement des étoiles parsemait nos draps insomniaques puis, notre imaginaire impétueux courrait dans les champs noctambules des délices chavirés à chaque métamorphose. Entrer dans la nuit et ne plus en voir la fin, s’éterniser en elle et tâter le paysage à l’aveugle. Sombrer sans pouvoir plus rien retenir et être transpercé par la Lune sans pouvoir percer le jour, sans plus aucun pouvoir. Consacrer notre amour au voyage des astres, dessiner des liens d’étoiles en planète, d’une galaxie à l’autre, sans plus aucun point d’émission, ni de limite entre l’être et le paraître. L’amour a confondu les hiérarchies, nous a fondu, nos sens crépusculaires interpénétrés. Tu le sais, l’extinction du Soleil a troublé nos représentations. Les rêves ont envahi notre réalité, anéantissant tous les calculs visibles à l’œil nu. Encore plus nus et invisibles aux autres, dénudés et sans arrêt frôlés par les rêves débordés par le divin, il y a toujours plus à voir que d’ordinaire. Nous avons trouvé, dans l’ombre de la nuit, de quoi toucher l’essentiel, un amour dont la clarté des horizons s’est évanoui et respire profondément dans le sublime, ce drap nocturne éternel, propice aux enlacements et caresses. Fermer les yeux en pleine nuit, se retrouver à l’ombre, en phase avec sa seule conscience. Nos paupières ainsi fermées rejoignaient toutes celles des autres. Les solitaires, les pouvoirs de faire disparaître, ils se dérobent à la possession. Les couleurs apparaissent dans la nuit avec un effort discret de variation. L’obscurité impose le contraste et les demi-teintes et les fantaisies espèrent naître avec exubérance de cette opacité silencieuse. Nous n’avions rien vu venir, nous sommes devenus cette pénombre, après une inertie et une fatigue lente, le jour avait pris nos forces, sans écouter nos sensibilités. Le rideau est tombé, la nuit nous a emporté, et nos angoisses avec, bercées, et chaleureusement bénies, le sommeil n’est pas notre ennemi. Pour récupérer des forces, il est même notre fidèle ami. L’amitié du sommeil a trompé les dépressions du jour, afin d’échapper à ses devoirs de paraître, le seul calendrier de l’être humain, basé sur les jours et non, les nuits. En fermant les yeux sur tous les mots d’ordre, solidaires, nous nous en sommes sortis, nous sommes nés de l’obscur, en accompagnant le vertige du monde. Désespérément improductifs pour les traces diurnes et les rois de la distinction, notre destinée s’abîmait, pour eux, dans l’indistinct et l’inquiétude. Notre décalage avec la norme, nous rapprochait des solitudes trop en mouvement, incontrôlables, sans obligation de reproduire le visible. Artistes amoureux, dans nos théâtres d’apparitions, dans l’ombre de la nuit, nous avions mis à distance le réel, pour mieux nous en souvenir et tracer dans notre mémoire sensible, les dessins rédempteurs, des phénomènes de l’amour. C’est dans cette promiscuité profonde et lunaire que la surface s’était engloutie et nous avait enveloppé ensuite, pour nous habiller de son invisibilité.
Tu ne me vois plus. Je ne te vois plus. Nous nous sommes perdus de vue.
Là, dans l’indicible, une seule certitude : je t’aime.

vendredi 10 avril 2020

Ⓙ☮У∃Üϟℰϟ ṔÂℚṲ∃ϟ



Journée mémorable <3

Une photographie partagée pour mes amis plumés d'Armin Brockner avec ce mot qui tombe très bien, en ce beau jour rose :

Happy Easter with the beautiful Tanimbar corella
(Cacatua goffiniana)


jeudi 14 novembre 2019

Ḻ ∀м◎üґ ∃ṧт Åü Ðεṧ﹩üṧ Ðε ℒ@ Fḯ℮ґ☂é

jeudi 21 février 2019

万引き家族

Un film que j'ai bien apprécié (Une affaire de famille - 2018 de Hirokazu Kore-eda),
et des photos que j'ai réalisées d'une rose ci-dessous, de la St Valentin, avec une coquine cachée de la même couleur...

dimanche 18 mars 2018

ℬḺℰṲ

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Le petit prince bleu s’est fait discret pour ne pas nous inquiéter. Il a attendu que notre dîner se termine pour s’en aller dans la pénombre, dans la pièce de l'imaginaire, éclairée par les étoiles de la nuit et les lanternes de la rue. Son esprit vole au-dessus de nous, si difficile à réaliser son absence, toute sa joie illuminait mon appartement.
Il était mon petit bonhomme, j’étais sa petite femme, mon amoureux était son ami, il était notre ami. La joie était parmi nous, sur mon épaule était le bout de paradis, le bleu de l’esprit. Si beau si élancé, si gai, si déterminé à aimer, il était tout entier, tout curieux. Il est parti par la petite porte, c’était un artiste, me dit mon amoureux.
Il était encore sur mon épaule à me dire ne t’inquiète pas, je serai toujours là.
Il me disait : « Ça va ? Ça va ? » Toujours il me questionnait ces derniers temps à savoir si cela allait, car cela n’allait pas souvent.
Et je lui demandais : « Ça va Pépino ? »
Il me répondait du tac au tac, oui avec ce cri si positif en plissant les yeux et d’un geste enthousiaste de tout son petit corps, s’élançant vers le haut, même s’il somnolait, il me répondait de ce petit cri, afin de me dire, « je suis là », « je serai toujours là ».
Il me répondait, il était toujours là, il veillait sur moi, sur nous tous. Chaque matin, il ne sera plus là, chaque soir, il ne me demandera plus « faire dodo » afin que je le cape. Il adorait tout nouvel aliment, il savourait et exprimait son plaisir, il savait aussi dire ce qu’il ne voulait pas, et comment ne pas le déranger, il savait nous faire comprendre tant de choses. Huit années sont passées si vite en accompagnant sa vie, lui en accompagnant la mienne, dans cette ville inconnue et pendant mon travail si difficile où mon environnement professionnel fut si toxique. Mais chez moi, avec lui, tout devenait positif, merveilleux, évolutif, interactif, fantaisiste, artistique. Loyal et fidèle, sans aucun jugement, d’une délicatesse rare, ses gestes doux, son plumage soyeux, son intelligence et sa douance me surprenaient, sa grande sensibilité face aux souffrances et surtout son excitation de tout bonheur quotidien, tout rayon de soleil.
Sa voix était si gentille et adorable que son animation disparue a rendu mes jours sans aucun sens et sans force.
Nous avions appris récemment qu’il adorait voyager en notre compagnie en voiture, il aimait nous voir partir loin et nous regarder à l’arrière, rire et chanter. Il aimait Satie, l’écoute se faisait plus attentive lorsque les premières notes de piano s’enchaînaient doucement, comme si quelques questions étaient lancées à l’infini, devant l’horizon, ou comme lorsqu'il regardait goutter un papier qu'il avait préalablement déposé dans sa grande écuelle d'eau : écouter tomber chaque goutte l'une après l'autre, comme un métronome. Il rythmait ma vie et m'offrait des soupirs, des respirations et surtout des points d'orgue.
Il aimait nous voir heureux. Alors c’est devant cet horizon qu’il avait fait ce voyage avec nous, afin qu’il soit soigné. Il avait fait mine d’être en meilleure santé devant le vétérinaire, en nous montrant sa hardiesse, en replaçant ses barbes et ses barbules de son plumage, en appliquant l’huile sur ses plumes qu’il sécrétait par sa glande uropygiale située à la base de la queue. Ainsi il nous montrait qu’il nettoyait bien ses plumes afin qu’elles demeurent imperméables, belles et en bonne santé. Tous ces moments avec lui étaient de bons moments, tout était bon, clair, rien de néfaste et de mauvais, tout était éclatant de simplicité, je me sentais pousser des ailes, il m’apprenait de cette liberté que les humains ne connaissent pas. Il savait des mots de notre langage, des phrases, il les répétait, il nous parlait, il nous écoutait, il savait tout. J’aurai aimé lui montrer la mer et tant de chose encore, qu’il vole en notre compagnie, ou que je vole en sa compagnie, au dessus de tout.
Mon petit prince, mon savant personnage, peu te connaissait ou on eu la chance de te reconnaître. Je fus de ceux-ci et ta voix résonne encore. Quelque chose en moi est parti avec toi, quelque chose d’unique, de singulier, d’infaillible. Je souhaiterai de tout cœur, te croire, tu es toujours là, sur mon épaule, petit esprit rieur, la liberté d’aimer.

lundi 11 septembre 2017

ⓓⓤ ⓥⓔⓝⓣ !

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Photographies © Sonia Marques

mercredi 20 mai 2015

ℒ@üґℯηḉε Åη⑂ẘα⑂﹩

Laurence Anywhays, film de Xavier Dolan à revoir ici ou ici (The knife, etc.)