Le musée d'art métropolitain Teien de Tokyo est réputé comme un joyau de l'architecture Art Déco au Japon.


L'extérieur du bâtiment présente un design moderne avec des influences de l'architecture moderniste.
Sur le côté sud du bâtiment se trouvent la vaste pelouse, le jardin japonais et le jardin européen.



Les murs du hall principal du premier étage sont composés de noyer, la pièce est élégance et majestueuse. Les 40 lumières et les ouvertures cintrées dans le plafond sont symétriques dans le style Art Déco.




La vaste salle à manger du premier étage, qui servait de cadre aux repas avec les invités, donne sur le jardin. Le lustre est une œuvre de René Lalique intitulée "Ananas et grenades".

 



   
La porte vitrée de l'entrée principale est créée par René Lalique spécialement pour ce bâtiment. La mosaïque de pierre naturelle au sol a été conçue par le Bureau de construction du ministère de la Maison impériale, qui était responsable de la conception du bâtiment et de la supervision du processus de construction.
Dans l'antichambre reliant le hall principal et le grand hall se trouve la Tour des Parfums, créée par Henri Rapin, qui a conçu et réalisé une grande partie du décor de la résidence.










La véranda, qui était utilisée exclusivement par le prince et la princesse Asaka, offre une vue magnifique sur la pelouse et le jardin japonais. Le sol en damier est en marbre japonais.




Le bureau du prince Yasuhiko au deuxième étage. On dit que cette étude était également l'une des préférées de l'homme d'État japonais Yoshida Shigeru, qui résida dans le bâtiment pendant sept ans à partir de 1947, d'abord comme ministre des Affaires étrangères puis comme Premier ministre. Le mobilier et la moquette ont été dessinés par Henri Rapin.


La peinture murale au-dessus de la cheminée de la Grande Salle à Manger est une œuvre d'Henri Rapin. La pièce présente également des motifs de fruits et légumes, comme le motif végétal d'Ivan-Léon Blanchot sur le papier peint des deux côtés du mur.





Le salon du premier étage est somptueux, avec un décor des artistes René Lalique et Max Ingrand.










Les komainu, gardiens, 2 statues trônent de chaque côté des escaliers. Mi-chien mi-lion, les Komainu protègent les temples japonais depuis des siècles. Une tradition héritée de l'empire chinois au Ve siècle.


  
L'escalier principal situé au centre du bâtiment mène au deuxième étage, à l'ambiance Art déco japonisante. Les garde-corps et les murs d'allège de cet escalier sont en marbre blanc, brun et noir.




L'annexe, qui a ouvert ses portes en 2014 avec l'artiste contemporain Sugimoto Hiroshi comme conseiller. Cela a permis des expositions à grande échelle, le musée accueillant une variété d'expositions qui utilisent à la fois le bâtiment principal et l'annexe.



Alliance franco-japonaise

L’architecte en charge de la construction de la villa, Gondo Yokichi, dépend du Bureau des Travaux de la Maison Impériale mais la décoration des pièces principales est confiée à des artistes français : Henri Rapin, le verrier René Lalique (1860-1945), le sculpteur Ivan-Léon Alexandre Blanchot (1868-1947), le peintre et verrier Max Ingrand (1908-1969) et le ferronnier d’art Raymond Subes (1891-1970). Le luxe des matériaux employés, la préciosité des techniques et la place prépondérante des motifs végétaux géométrisés sont caractéristiques du style Art Déco. Henri Rapin propose une décoration totale jusque dans les moindres détails : papiers peints, sols en mosaïque, radiateurs, luminaires, portes et poignées, meubles, miroirs, parquets marquetés… Bien que la villa avec ses balcons, ses terrasses et son jardin d’hiver soit de style occidental, certains éléments d’architecture et de design purement japonais (un tokonoma, un plafond en cyprès, des motifs de genjiko et seigaiha sur des radiateurs…) sont présents dans certaines pièces des parties privées du palais. La palais Asaka est le fruit d’une parfaite collaboration entre designers, artistes, architectes et artisans japonais et français.

De verre et de bronze

Le verre est très présent dans la décoration. Les portes d’entrée en verre du palais sont l’œuvre de Lalique. Pour celles-ci, il exécute quatre immenses vantaux en verre gravé. Chacun comporte un bas-relief avec une grande figure féminine. Il met en application des conceptions assez nouvelles de l’Art Déco en utilisant le verre dans l’architecture pour édifier des cloisons translucides et créer des jeux de lumière. Il réalise également des immenses chandeliersdentelés pour le salon et des luminaires aux motifs de grenades et d’ananas dans la salle à manger. Dans le salon, des portes en verre gravé de Max Ingrand sont surmontées des tympans ornementaux en fer forgé de Raymond Subes. Les pièces d’apparat du 1er niveau regorgent de bas-reliefs de Blanchot, de portes en bronze sculpté de Max Ingrand et de peintures d’Henri Rapin. Dans l’antichambre qui précède le grand salon, Henri Rapin a fait installer au centre de la pièce un objet intrigant et charmant à la fois : une "Tour de parfum". Cette fontaine fabriquée à la Manufacture Nationale de Porcelaine de Sèvres diffusait d’agréables parfums dans toute la pièce.

Histoire :

En 1923, le prince Yasuhiko Asaka, le plus jeune de huit enfants, étudiait à l'Académie militaire en Europe lorsqu'une grave blessure dans un accident de voiture l'a forcé à rester sur le continent. La « princesse Fumi », huitième fille de l'empereur Meiji et épouse du prince, a voyagé pour être avec lui durant sa convalescence, et ainsi le couple a passé plus de deux années ensemble à Paris. C'est au printemps 1925 que se tient à Paris l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, également appelée « Le Style 1925 », qui s'étend sur plus de cinquante hectares en plein cœur de la ville, depuis l'Esplanade des Invalides, le long du Pont Alexandre III, jusqu'à l'entrée du Grand Palais et du Petit Palais.

L'exposition parisienne donne son nom au style Art Déco et conquiert le cœur d'un prince et d'une princesse qui promettent, une fois rentrés au Japon, de construire une maison de famille dans le pur style Art Déco.

La villa a été achevée à Shirokanedai, le quartier aisé au sud-ouest de Minato, Tokyo, en avril 1933, lorsque les premiers cerisiers étaient en fleurs. Ils y ont régné pendant 14 ans, puis la villa a été utilisée comme résidence publique du Premier ministre, puis pour les invités de l'État.

En 1981, le terrain et la maison sont devenus la propriété du conseil métropolitain de Tokyo, ouvrant au public en tant que musée en octobre 1983. L'orfèvre et verrier français René Jules Lalique a été chargé de fabriquer les portes en verre pressé qui mènent à la maison : une figure de femme en pied, debout avec une longue robe lisse jusqu'aux pieds et deux grandes ailes déployées vers le ciel, multipliées par quatre, une allitération visuelle de vigueur et d'équilibre angélique. « Ananas et grenades » est le titre des lustres de la Grande Salle à manger, réservée aux fêtes avec invités, toujours dessinée par Lalique. La Tour des Parfums et ses sept chambres ont été imaginées par Henri Rapin, architecte d'intérieur très en vogue à l'époque. Etc. Dans plusieurs pièces, les radiateurs présentent des motifs japonais traditionnels de poissons, de créatures marines ou de « vagues bleues de l'océan ». Un noble mélange de style européen et local.

Le bâtiment du musée d'art métropolitain Teien de Tokyo était donc la résidence du prince Asaka Yasuhiko et de sa famille de 1933 à 1947. Le prince, qui a étudié à l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr en France et qui s'est rendu aux États-Unis en 1925, était très amoureux du mouvement Art Déco. Bien que beaucoup des intérieurs aient été conçus selon les plans présentés par Henri Rapin, l'architecte principal du bâtiment lui-même est attribué comme Gondo Yukichi du bureau des travaux de la maison impériale. Après la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment a servi de résidence officielle du Premier ministre (1947-1950) et de résidence d'État (1950-1974). La résidence a été ouverte au public pour la première fois en tant que musée en 1983. Teien signifie jardin japonais, et le musée porte ainsi son nom parce que le bâtiment est entouré d'un jardin et de sculptures.