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vendredi 8 mars 2024

40 ¢@ґêღℯ



Peintures © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Les chiffres sont énigmes et durées.
Je me demandais ce que ces jours formaient comme durée. Ma tutrice me racontait qu'il y avait comme une mise en quarantaine en ce moment.
C'était la période du Carême, du désert, des carnavals, sans carne, sans viande...

Mais, je ne suis pas du tout dedans, lui dis-je.

Si, c'est aussi une forme de pénitence, il est certain, me dit-elle, que tu sembles définir une récréation, alors que non, tu jeûnes aussi.

Pas tout le monde ne connait le calendrier de ce silence. 
Le carême pour les chrétiens est d'une durée de quarante jours.

Il y a le ramadan pour les musulmans, entre mars et avril. La racine arabe « ar-ramad », signifie « chaleur accablante ». Il y a toujours des anges dans toutes ces histoires.

Des volatiles, tu veux dire ? Des choses avec des ailes ?

Oui mon amie.

Dans ces calendriers, beaucoup souhaitent une trêve dans les guerres, quand d'autres la provoquent au mauvais moment.

Le Carême commence le Mercredi des Cendres, mercredi 14 février 2024, et s’achève le Jeudi Saint, le jeudi 28 mars 2024, avant la célébration de la Cène du Seigneur.
La Semaine Sainte, qui commence avec le dimanche des Rameaux le 24 mars 2024, commémore la Cène, la Passion et la mort du Christ sur la Croix.
Le Samedi Saint au soir et le dimanche de Pâques, le 31 mars 2024, les chrétiens célèbrent la résurrection du Christ.

Quel programme !

En temps de carême, les chrétiens vivent un temps de conversion, ils se rapprochent de Dieu. Ils repoussent le mal afin de créer une nouvelle relation de pureté.
Aussi dans les traditions, ils ne mangent pas de viandes, mais il y a des variations, parfois le dimanche oui, avec même du chocolat et du vin.

Je ne sais pas ce que c'est que le chocolat !

Tant mieux, me dit-elle !

Mais, tu peux dire tes difficultés en ce moment, je t'ai vu être embêtée de nouveau par un jeune avec un bâton, qui tentait de te faire du mal, et j'ai entendu des êtres humains dire que tu étais handicapée...

Je m'en tape des commérages ! C'est le premier qui le dit qui l'est ! L’intelligence peut-être perçue comme un handicape...
Vois-tu, je survole tant d'ignorance, qu'à partir d'une certaine hauteur, je vois tout autre chose.

Et puis je suis une parmi les autres, nous les pies, nous cultivons l'invisible, et l'intelligence est notre cape d'invisibilité ! Nous avons l'air bête et distrait, hors nous voyons au-delà de ce qui est visible à l’œil nu d'un être humain.

Alors, me dit-elle, viens vite à mon aide, à mon secours, sans toi, je n'y arriverai pas.

Te souviens-tu du désert ?

Oui, ce sont aussi les 40 jours dans le désert du peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en terre promise.
Mais aussi les quarante jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique.
Ce chiffre de quarante symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements.

Un temps de conversion.
Au désert, le Christ a mené un combat spirituel dont il est sorti victorieux.

Tes 40 jours se sont convertis en plusieurs années bleues.

Oui car il y a eu la chaleur accablante comme ar ramad, et la pluie des tropiques du cancer et du capricorne et les batailles de foins, et les silices blanches quotidiennes...
De l'Encens et de la Myrrhe...

Regardes le tableau du Combat de Carnaval et Carême, une peinture à l'huile de Pieter Brueghel l'Ancien, réalisée en 1559, très certainement à Vienne ce moment, en Autriche.
C'est une grande fête traditionnelle, plusieurs personnes se chamaillent sur une place du marché, il y a du poisson et de la viande, et des personnages masqués.
Ce qui est admirable, c'est qu'il n'y a pas d'agressivité, de violence, c'est un temps religieux, où le carême est respecté, il y a une ambiance bon enfant.

Tu vois que tu figures bien dans cette récréation festive et respectueuse !

Mais, tu entends cette jeune femme désespérée qui pleure à gros sanglots et qui tape dehors partout et s'explique à un jeune homme ? Quel déchirement !

Oui, c'est qu'il y a un seul jour, dans notre pays, dédié aux droits des femmes.
Mais, il n'est pas respecté, c'est comme pendant le carême, il existe des êtres humains qui ont des envies de guerre.

Alors on pourrait faire un carême à la place ? 40 jours ?
Oui c'est une idée, allez on va la soumettre, on fera diversion, on s'occupera enfin de l'intérieur... de tous.

Et puis c'est un jour où les êtres humains aiment repasser de vieux films où les actrices s'aperçoivent qu'elles sont actrices et dirigées, sur le tard.
C'est très ennuyeux, ce bal des victimes. Chaque année, à la même date, les êtres humains aiment projeter le documentaire "Sois belle et tais-toi " de Delphine Seyrig, tourné en 1975, une caution féministe.
Sur la durée, c'est très conservateur, in fine. À l'heure où un nombre conséquent de jeunes femmes filment et se filment partout, dirigent l'intégralité de leurs images, il semble que d'autres souhaitent revenir au bon vieux temps des contraintes.
Il y a un charme désuet à le revoir, comme les corsets revisités par Margiela. Ou, comme les uniformes à l'école. L'imagerie de l'ordre, alors que tout est désordre.
Un mythe Sisyphe, comment mettre de l'ordre dans l'anarchie ? Dès que l'on donne un ordre, un désordre survient, bien pire qu'avant. Vouloir la guerre et ordonner, c'est détruire assurément et pour longtemps, déconstruire, ruiner des pays, briser des générations, anéantir ce qu'il nous reste.
Mais peut-on fermer les yeux indéfiniment lorsque meurent des êtres humains, c'est nous aussi ? Avons-nous su tirer expérience des années de paix ? Serons-nous considérer la valeur des choses et non dévaloriser sans arrêt toute chose de toutes natures ? Ne plus toucher l’œuvre de Dieu, comme un parfait tableau.
Tout le monde veut être artiste, et repeindre à sa manière...

Mais lorsque l'on subit une guerre, peut-être que l'on s'aperçoit seulement 10, 20 ou 40 ans plus tard de qui était aux commandes, sans consentement ?
Passer tant d'années à se défendre, sans trouver le repos.
Sans carême.

Être simplement actrice dans un film. Être humain dans une guerre.

Il y a un film tchécoslovaque qui me fait penser à toi, petite pie, que j'ai beaucoup aimé : Les Petites Marguerites (Sedmikrásky) réalisé par Věra Chytilová, sorti en 1966. Le film fut frappé par la censure et empêcha Chytilová de tourner durant sept ans, compliquant grandement la suite de sa carrière. Et on empêche aussi les enseignants de le montrer, pourtant il montre deux femmes qui jouent et expérimentent un tas de choses comme des enfants. Les actrices jettent de la nourriture et ce fut considéré comme choquant. Le traitement du film est magnifique, sa colorimétrie, il est très riche d'inventions. Sa narration fut accusée d’être sans queue ni tête et son récit « incompréhensible ». Il dénonce frontalement la décadence d’un état censeur et autoritaire et avait peu de chances de plaire aux élites communistes. À l’intérieur de la Tchécoslovaquie, l’accès à son travail fut contraint afin de s’assurer qu’il soit le moins vu possible. Cela ne te dit rien, mais cela arrive. La visibilité des artistes peut se trouver limitée, l'accès à l'école, à l'enseignement aussi. L'activité même artistique est drastiquement restreinte. Tout déplacement, pour les femmes, peut aussi être restreint, et si elles sont artistes...

Il y a des oiseaux !
Seulement à qui sait les voir et les entendre.

Tu es une femme ? Je pensais que tu étais un ange.
Une nage veux-tu dire ?

Hihihihi ! Hahahaha ! Pica Pica !

L'abandon du bal des victimes s'effectue lorsque les femmes décident, on peut l'observer dans la direction de film. Une française, Justine Triet, parcourt et, se déplace pour présenter son film, Anatomie d'une chute, jusqu'aux États-Unis, avec son compagnon Arthur Harari, co-scénariste.
Leur réalisation décortique les sous-bois d'une violence conjugale, la relation entre un homme et une femme, tous deux auteurs, écrivains, quand les égos se trouvent confinés et leurs vies intimes décortiquées lors d'un procès. L'enfant, victime collatérale des violences et handicapé, et la femme qui porte toutes les charges. L'intelligence de l'enfant guide le procès, et, l'intériorité de la femme écrivain qui veut sauver son mari, sans évoquer les violences subies, forment la lumière et les ténèbres d'un drame.
La jalousie décrite subtilement entre les deux auteurs, écrivains, femme et homme, dans le film, est, peut-être l'expression d'un vécu des co-scénaristes, à l'écriture du film. Eux-même confinés lors de la pandémie récente. Je l'ai analysé comme le désir symbolique de la chute de l'homme auteur, au profit de la femme, qui est accusée de l'avoir tué. Dans la réalité, la lutte conjugale entre Triet et Harari, et artistique, est palpable et affleurante à chacune de leurs apparitions publiques. Ce film est une conjugaison dans tous les sens du termes. Il est conjugué d'idées opposées et, se trouve conjugable à divers prix contemporains.

Elle a fait la même école que toi, l'école nationale des Beaux-arts de Paris, au même moment !

Oui, on peut dire qu'elle représente aussi une idée de cette formation artistique à une large palette de réalisations. J'ai trouvé le scénario mieux écrit que ces films antécédents.
La présence animale, du chien, symbolise le guide voyant de l'aveuglement général, sur ces violences intrafamiliales, dans notre pays.

Le petit garçon qui voulait te taper avec sa longue tige trouvée à terre de l'arbre où tu étais tranquillement installée, c'était pendant ton carême.

Mais son père ne disait rien.

Non, il avait déjà une jambe qui boitait et un chien bien plus grand que lui, blanc, qui déambulait très lentement. Ce sont des familles circassiennes. Le chien semblait guider l'homme handicapé et l'enfant exprimer sa guerre interne.

Merci, de m'avoir sauvée.

De rien petit archange.

Si, si, j'insiste, merci mon gros Bouddha.

vendredi 7 juillet 2023

ℛℯ⊥я◎υ√αїʟʟℯ﹩



Photographies © Sonia Marques

*

Avec un petit pincement au cœur, je regardais les photographies de la pie lorsqu'elle était très petite. Je me demandais comment dormait-elle.

Dans la nature, depuis un arbre, le miracle se produisit, la pie tomba vers nous, vers moi, "tcha cha cha cha cha chak", me cria-t-elle. La pie avec ses petites pattes courra me saluer, et bien mieux, me faire la fête "KIAK !". Les émotions sont fortes, dans ces situations, c'est un bouleversement. J'ai fait perdurer l'accompagnement dans son élément naturel. Je suis devenue un oiseau, un grand oiseau.

*

 








Photographies © Sonia Marques

Montée dans un arbre, et m'endormir à la tombée de la nuit, me lever à 6h, et aller chercher de la nourriture, lorsque la vie gazouille de toutes parts, déterrer les vers, picorer les mousses, et voler le plus haut, se percher dès qu'un bruit éclate, ou qu'un chat rode en passe-muraille, à la tombée de la nuit, alerter toutes les autres pies et le faire fuir. Avec mes copines, je parle pica pica. Les bains de soleil enlèvent mes parasites, le formicage, laisse les fourmis envoyer leur projections défensives d'acide formique faire leur travail sur mes ailes. Les êtres humains ne sont pas tous gentils, ignorants tout du monde ailé. Mais il y a des rencontres merveilleuses, une petite fille venue des châteaux de Chambord et son père, ils vont à Sète, elle va voir sa grand-mère. Il y a des amoureux, ils ne me voient pas, il se bécotent en bas de mon arbre, parfois ils esquissent des gestes doux à l'abri des regards devant des lotus roses flamboyants. Il y a des sans domiciles fixes très tôt, ou très tard, ils font comme moi, farfouillent dans les poubelles, il y a tant de restes de nourritures, car tant de touristes qui parcourent les jardins. Les jardiniers font beaucoup de bruit, de nouvelles plantes jaillissent, des pavots blancs qui touchent le ciel. Les arbres japonais et l'arbre à soie, des chênes et des séquoias, des bouleaux, des arbres qui sentent la vanille ou les amandes, des chiens énormes, des boules blanches et crèmes ou ceux en muselière. Et voici le merle noir, il est avec sa femme brune et tachetée, ils ont un petit brun tacheté, ils leurs trouvent des petites choses. Mes copines les mésanges bleues, les noires, les rouge-gorges et ce pivert qui taille les arbres sans arrêt. Les faucons pèlerins sont partis. Des photographes avec de très grands appareils aux aurores sont venus nous apprendre la nouvelle, un petit s'est pris un mur en piqué au moment d'attraper une proie ailée au vol. Ils peuvent atteindre 300 km/heure en piqué, là ils ne savaient pas bien s'y prendre. C'est la catastrophe. Et puis la mère a été vue morte, que s'est-il passé ? Le nichoir est vide. Les pigeons font la fête partout, leurs prédateurs sont partis. Il y a des grenouilles la nuit, si petites, les chats les observent, les chauve-souris parcourent dans tous les sens le paysage la nuit.

Je me suis envolée sur l'Albizia julibrissin, cet arbre à soie si fleuri et rose, afin de passer mes premières nuits, chassée par deux grandes pies, prise au piège. Ainsi ai-je découvert que ce fut un italien botaniste, Filippo Albizzi qui ramena de Constantinople les graines de cet arbre. Il ressemble au genre des Acacias et des Mimosas. Ma tutrice humaine connait bien les acacias, sa mère elle-même aime chiper des graines et faire des expériences, cultiver la surprise. L'été cet arbre est orientaliste, il a une valeur ornementale par la couleur rose de ses étamines. On se sert de son bois jaune et marbré en menuiserie. D'une  forte odeur d’ail à la coupe, cela ne m'a pas dérangé. Les fleurs sont toniques et digestives, elles ressemblent à de petits pinceaux roses disposées en parasol sur les cimes. Heureusement qu'il était là, pour un atterrissage impromptu.

Mes amis les oiseaux, sont les créatures les plus joyeuses au monde. Enfin de la gaité autours de moi, comme moi. Que les êtres humains sont méchants et bêtes, ce sont eux les bêtes. Pourquoi nous-ont-ils nommés les bêtes ? Pour nous humilier ? Ignorants ! Nous sommes timides et si téméraires, le courage le plus noble, celui dont les êtres humains, n'ont cure. Pourtant nous sommes vifs, plein d'ardeur et de francs enthousiasmes, une sincérité dans nos élans, nous chantons par petits bonheurs, par petits plaisirs, restaurés par le sommeil. Pris de frayeurs, nous nous taisons, silencieux cachés. Nous sommes sensible au naturel, mais point au cultivé. C'est l'état de nature qui nous offre notre vitalité, opportunistes, nous les oiseaux, nous les pies, nous baignons dans la félicité. Un touriste nous disait : "Les êtres humains ont peur de la gratuité, si habitués aux choses du commerce, lorsque la nature leur donne des fruits et des légumes, ils ne veulent pas les prendre, il veulent prendre seulement ceux qui se vendent, contre de l'argent"

Je dois avouer que voir un être humain rire m'est étranger, mais qu'est-ce que c'est merveilleux. Ma mère humaine, me nourrissant, malgré qu'elle fasse partie de ces créatures tourmentées, avec leurs vies misérables, étrangères à tous les phénomènes naturels, me procure un grand réconfort de ce rire malicieux que je ne peux imiter. Mais je suis joueuse, et mon allégresse s'exprime au gré des jeux. Son compagnon est taquin avec moi et il m'a appris à me défendre, à être plus précise, je tourne autours de lui et je joue à cache-cache. Volubile, je concurrence le rire, même si mon aspect semble être celui de faire la tête, mon air sérieux dément ce qui m'anime, la joie, intrinsèque à ma nature, la vie. Je fais partie d'un grand peuple ignoré de tous, nous avons une connaissance infinie du monde, notre intelligence est admirable et notre adaptation multiple, inattendue.

Entendons-nous bien, j'aime les êtres humains, ils m'ont sauvé la vie aussi. Mais le savent-ils, nous sommes en train de sauver la leur... Afin qu'ils éprouvent de la joie à vivre.

*



Hommage à Érik Satie, le musicien, par l'artiste peintre Magritte (1925-1935) encre sur papier





 






 










Photographies © Sonia Marques & JBD







Photographies © Sonia Marques


lundi 3 juillet 2023

☾◎℮υґ






Photographies et dessin © Sonia Marques

dimanche 13 novembre 2022

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Photographies © Sonia Marques

Gamalag, Ydaki, Terres australes, Gisement d'uranium, Mooloo, Didjeridoo...


lundi 24 octobre 2022

ϟéґα℘нḯη℮












Photographies © Sonia Marques
Un peu, beaucoup, passionnément...

dimanche 10 juillet 2022

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Photographies © Sonia Marques

jeudi 6 janvier 2022

ṽℯℊε⊥@ℓi﹩ღε

Illustrations © Sonia Marques

mercredi 9 juin 2021

฿€ℜḠ∃ℜϟ ÉℝÜÐЇ†$

Nous sommes apparus
comme les bergers érudits
à travers les sources et les champs
en transparence de la mémoire des lieux
installés dans les nuages mammatus
enterrés sous les herbes hautes
chaque pierre accueille l'affamé
et son goût divinatoire
chaque pas éloigne l'infâme
Nous sommes disparus
comme les gouttes de la pluie


Photographies & peintures © Sonia Marques


samedi 26 septembre 2020

Ḡη@☺üαṧ


Photographie de la chanteuse Yousra Mansour, à la caserne Marceau de Limoges, lors du festival "Les zébrures", 2020
(© Sonia Marques)

« [Les paroles] visent à éveiller la conscience endormie d’individus endoctrinés par des propos racistes et qui considèrent certains humains comme supérieurs aux autres. C’est un appel à rechercher ce qui peut nous unir au lieu d’aller vers tout ce qui nous divise. »

Yousra Mansour

Bab L’Bluz reprend le blues en Afrique du Nord. Le groupe se consacre à transformer la société, à modifier les représentations du monde, de la femme, de l’autre en général. Il rejoint en cela le mouvement de jeunesse marocain nayda - une nouvelle vague d’artistes et de musiciens s’inspirant de l’héritage local, chantant des mots de liberté dans le dialecte marocoarabe de darija. Ancienne et actuelle, funky et rythmique, portée par des paroles en arabe, des voix qui montent en flèche et des grooves lourds, la musique de Bab L’Bluz, semble pulser du cœur du Maghreb.
Le projet

Créé à Marrakech en 2018, par Brice Bottin et Yousra Mansour, Bab L’Bluz est né du rêve de mettre en avant le guembri sur la scène musicale internationale, en confirmant que cet instrument né en Afrique, est à l’origine du Blues. Bab L’Bluz est un hommage aux racines inépuisables de la culture Gnawa, résolument 70’s. Leur musique innovante mêle tradition musicale et rythmes plus actuels (Hassani, Rock, Blues, Gnawa, Funk, Chaa3bi). Bien que la pratique du guembri soit traditionnellement réservé aux maa3lems, maîtres de cérémonie gnaouis, Bab L’Bluz a développé une identité musicale originale. Le groupe est composé de musiciens qui, comme les Gnaouis, ont voyagé tout en instaurant un état d’esprit et un style résolument modernes, ouverts à la musique du monde. Bab L’Bluz s’est également inspiré de la musique Hasanniya ou de la musique maure traditionnelle, présente en Mauritanie et certains pays voisins, notamment dans le sud du Maroc. Il se caractérise notamment par sa poésie connue sous le nom de Tebraa, où les femmes chantent pour leurs amants des poèmes d’amour. Entre Gnawa, Rock, Funk et Blues, Bab L’Bluz réunit ces styles de différents continents, afin de créer un point de rencontre, s’engageant ainsi à chanter pour la paix, l’égalité et l’amour aux quatre coins du monde. Le premier album Nayda ! est sorti en version numérique le 5 juin 2020 et sur CD et vinyle à partir du 10 juillet 2020.

Très belle prestation hier du groupe Bab L'Bluz, passé par Périgueux, demain à Naples, avant à Paris, nous étions chanceux qu'ils soient venus nous voir à Limoges. J'écoutais la musique Gnawa lorsque je dansais, en banlieue Nord de Paris, plusieurs spectacles de danses contemporaines, qui ont participé à ouvrir ma culture musicale déjà bien diversifiée. Le Gnaoua est un style musical du Maroc et les membres d'origine d'Afrique subsaharienne, principalement des descendants d'esclaves, rassemblés dans des confréries musulmanes mystiques dans lesquelles la transe joue un rôle très important. J'écoutais les musique d'Essaouira, mais aussi les compositions d'Ali Farka Touré. Je me suis souvenue de compositions musicales de mariage gnawas que j'avais et l'échappée à travers les déserts, mystiques, que ces sons nous accordaient, masqués tous, comme se protégeant des grains de sable. Nous étions bien sur des chameaux, sous ce chapiteau où le vent d'hiver de la nuit nous ordonnait de bien nous couvrir. La chanteuse Yousra Mansour, d'une douceur infinie, a commencé à jouer de sa guitare en peau de chameau, électrifiée avec ses compagnons, sa voix envoutante et leurs sons extatiques ont réussi à nous faire complètement oublié, où nous étions, et ce pourquoi nous y étions rassemblés, sans vision d'avenir, mais inch'Allah, protégés sous les chants d'amour et d'hommages aux mères et aux femmes. Très beau collier, le bijou, ce n'est pas donné à tous de savoir enseigner les bijoux de l'art, avec une voix sublime.


mercredi 12 août 2020

ℭℋṲℭĦṲ

Cozinha da mãe e do mar paisagem do pai...

Pêras doces do jardim



O chuchu e o espírito santo



 

O amor em filigrana, arte de joalharia, para juntar fios de ouro...


Fotografías © Sonia Marques