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jeudi 14 mars 2024

ℒїṧα ♏◎☺яℯ & ℙнḯliρ Ḡʟ@ṧṧ

samedi 24 juin 2023

ℒ❝♄◎мღℯ ℘Liṧṧé

dimanche 23 avril 2023

ℳαη♄ã ḓε ☾αґᾔαṽαʟ


























Photographies © Sonia Marques

Hasards et hasard, je retrouvais BONJOUR, avec ses confettis de Limoges, mon catalogue de photographies de 2011, j'assiste à un carnaval, et je réalise une série, proche d'un autre catalogue : RESIGN, réalisé en 2017, à Grenoble...
Incarner, carne et un petit peu de Baden Powel endiablé !



samedi 4 mars 2023

ḠℛѺṲ ḠℛϴṲ

Photographie © Sonia Marques

Les voici, des paquets de "grou grou" au dessus de nos têtes, la migrations  des grues cendrées...
Des vols très nombreux entrent en France depuis l'Espagne, Les grues hivernantes en Camargue, quittent le site en direction de l'Italie et dans une moindre mesure empruntent le couloir rhodanien.
Au nord de notre pays, des vols nombreux sont signalés en Belgique et en Allemagne... Les suivre ici.

Un bonheur renouvelé que de les entendre et les chercher du regard. Toujours étonnée de voir les passants, sans les entendre, ni les voir, lorsqu'elles ont au-dessus, si belles et majestueuses, des dessins dans le ciel, des navigations très spécifiques, chaque jour, un spectacle merveilleux.

Depuis 2010, j'ai appris à les reconnaître, de façon ontologique, être oiseau, en capacité de quitter, revenir, savoir où il faut aller, avec ses proches. Ces grues sont des signes des temps, les plus porteurs de sens, au-dessus des volcans (un titre de son et chanson que j'avais composé, ici même... comme une grue cendrée...)

La Grue cendrée est l'un des plus grands oiseaux d'Europe. Une envergure de 2 m à 2,40 m pour un poids de 4 à 6 kg font d'elle, un oiseau imposant. Son nom de « cendrée » lui vient de sa couleur à dominante grise, couleur cendre, relativement uniforme. L'oiseau adulte présente une tête contrastée entre noir et blanc. Une calotte rouge située au sommet de la tête est également plus ou moins visible selon la saison. Cette zone n'est pas constituée de plumes rouges, mais au contraire, résulte d'une absence de plume. La couleur rouge est due aux vaisseaux sanguins particulièrement nombreux à cet endroit et qui affleurent sous la peau. La couleur est donc plus marquée et la zone plus étendue à l'approche de la période de reproduction, période d'excitation sexuelle. La « queue » en panache n'est en réalité que l'extrémité des rémiges (plumes des ailes) qui dépassent. La véritable queue est en réalité très courte et n'est visible que lorsque l'oiseau est en vol. Le jeune né dans l'année est différent car entièrement brunâtre. Il acquière progressivement son plumage d'adulte. En vol, la grue se distingue par sa silhouette en forme de « + », ses grandes pattes dépassant largement à l'arrière et son cou est tendu.

Le cri est très caractéristique et ne peut être confondu. C'est un « grou grou » qui lui a d'ailleurs donné son nom dans bon nombre de pays. Il permet bien souvent d'entendre les oiseaux bien avant de pouvoir les observer.

Espèce protégée en France depuis 1967

Vitesse de vol : 40 à 80 km/h en moyenne. Si les vents sont porteurs et puissants, la grue se déplace à plus de 100 km/h. La grue peut donc traverser la France en une journée. Altitude de vol : de 200 à 1 500m.

Population transitant par la France : environ 360 000 individus Population hivernant en France : environ 100 000 / 120 000 individus Les grues transitant par la France nichent essentiellement en Suède, Finlande, Allemagne du Nord et Pologne.

jeudi 14 juillet 2022

$Üℙ∃ℝ ℒÜℵ∃






















Le pique-assiette (de Grandville)



Photographies © Sonia Marques

*

La Lune était visible de 22 h 23 le 13 juillet à 4 h 52 du matin le 14 juillet, nommée : LA SUPERLUNE.

Les scientifiques deviennent sceptiques, voir s'amusent de ce superlatif et espèrent expliquer par des termes techniques, parfois un peu sans âme, que le commun du mortel, lorsqu'elle va se produire, cette Lune rose,  ne verra aucune différence entre la pleine lune habituelle et cette "Superlune", qu'elle ne sera pas une lune géante, pour nous simples observateurs...
Et pourtant... pourtant ce soir là, le 13 juillet, dans un axe Soleil en Cancer et Lune en Capricorne, les deux luminaires en face à face, assez beaux, nous pouvions déjà la voir surgir dans l'après-midi, puis les festivités. À l'origine, l'astrologue Richard Nolle en 1979 qui cherchait à lier les pleines lunes et les nouvelles lunes les plus proches de la Terre au cours de l'année avec des catastrophes naturelles, nomma la Superlune. Elle est plus grosse que les autres, la plus grande de l'année. La Nasa et les médias anglo-saxons, depuis une dizaine d'année utilisent ce superlatif, ce qui suscite un intérêt plus populaire de ce qu'il se passe dans le ciel, et fort heureusement, pensais-je. Les spectacles célestes, depuis la nuit des temps, c'est le cas de le dire, ou l'écrire, sont aussi des spectacles accessibles à tous. C'est évidemment ce qui occupe mon esprit : l'accès aux beautés. Depuis que je suis enfant, plus symboliquement, mon enfance fut marquée par l'observation, lorsque c'était possible, du ciel. Les artifices et ses festivités populaires étaient aussi un rituel formidable, artificiel n'est-ce pas, mais un rendez-vous accessible, que ne manquait pas ma mère de nous installer dans le petit balcon de ma chambre, ma sœur et moi, et avec elle s'exclamant de ce que nous offrait la municipalité, en regardant le ciel et le feu d'artifice. Serrées comme des sardines, parfois risqué pour le petit balcon, avec quelques coussins, mon père parfois montant nous sermonner, que cela n'était pas prudent, connaissant bien les constructions du bâtit, mais aussi surpris dès qu'un jet multicolore surplombait la scène, car il s'agit bien là de scénographies, chinoises. Ils étaient situés bien loin de nous, nous pouvions alors comprendre ce que la distance des points de vue, avec le ciel, et les artifices lancés par des artificiers depuis la terre, nous disposaient devant nos facultés : la terre, les étoiles, nous, étions à des distances astronomiques, et pourtant, nous pouvions "voir", il y avait là, le temps, lié à la distance, et donc au passé et à la mémoire. Nous pouvions aussi deviner, comme des devins, ce que l'avenir projetait, les étoiles étaient là et les astres se disposaient comme de merveilleux éléments naturels, nous laissant le champs inouï de nous sentir dépassés, infiniment humains, et incroyablement doués de perceptions, et de, de sensations, de mémoire, puisqu'aujourd'hui encore tout s'éclaire en observant le ciel. Souvent l'expression artistique de mes créations se résume à des contemplations, avec des médiums diversifiés.

Si ces premières peintures animées, qui deviendraient peu à peu nos virus et écrans de veille favoris, avec l'arrivée des ordinateurs familiaux sur le marché, dans les années 80-90, c'était tout simplement l'accès à la magie et l'éphémère, cette fugacité et ce bruit de tonnerre dans le ciel, oui un spectacle, alors que nous n'avions aucun outil, ni ordinateur, ni Intrenet, ni téléphone portable, ni... (ha oui ces réseaux sociaux, notre catastrophe écologique par encore déclarée...) Renouer, en 2022, si nous étions privés avec la pandémie de feux d'artifice depuis deux années, c'était renouer avec le populaire. Voir toutes ces personnes si différentes, les habitants que l'on côtoient sans se connaître, s'installer à côté de soi, de nous, de façon paisible, pour observer le ciel, ce spectacle fugace et tonitruant, ce que les humains ajoutent comme musiques et programment comme éclats différents, tout un art, du lâcher prise, très appréciable pour les plus pauvres mêlés aux plus aisés, quelle importance ! Le spectacle est le même. Lorsque les artifices disparaissent, le ciel est aussi le même pour tous.

La "superlune" n'est autre qu'une Pleine Lune de périgée. C'est-à-dire une Pleine Lune qui se produit lorsque notre satellite naturel est sur le point de son orbite le plus proche de la Terre (l'orbite de la Lune autour de la Terre est elliptique : il varie entre 356.000 kilomètres et 406.000 kilomètres). Elle peut apparaître 14 % plus grande qu'une Pleine Lune qui coïncide avec l'apogée. Mais cela reste assez petit dans le ciel et il n'est pas évident de pouvoir distinguer la différence.

Pourtant, ce soir, bien informée de ce spectacle naturel, et du feu d'artifice revenu cette année, j'ai prévenu mes proches. Et elle était effectivement, de notre point de vue, spectaculaire, bien plus grande que les autres et le ciel avait débuté son spectacle naturel, avec des cumulus de nuages impressionnants, doux et déployés en de larges traits pastels, ou de petits nuages détachés les uns des autres, mais bien groupés, solidaires, enfantins, espiègles, apportant des touches de blancs et de bleu, sur un ciel bien dégagé qui s'assombrit dans la soirée, jusqu'à devenir ténébreux, pour laisser la Superlune, en stars de la nuit, éminemment magique. Dans la nuit noire, entourée de voluptueux cotons noirs et blanchâtres ou grisâtres et bleutés, cette Superlune éclairait la peinture d'un ciel aquarelliste, immense au-dessus de nous. Marcher la nuit avec le guide de cette Lune Capricorne fut une boussole grandiose dans ces turpitudes et émotions qui traversaient la terre, tous ces êtres humains à festoyer et ressasser leurs soucis et caprices, regrets et espoirs. J'avais, à plusieurs reprises, devant mes yeux hypnotisés, des tableaux que mon nouvel appareil téléphonique saisissait à sa façon, avec peu de clairvoyance. J'aime jouer avec les outils et exprimer ma sensibilité à travers tout ce que je saisi, des clous, du scotch, des riens et des outils technologiques, des pierres ou des imitations de pierres, comme les plâtres que j'ai sculpté, de nuage-pierre, pour une chorégraphe allemande. Le côté grisâtre de l'image me faisait penser à la couverture d'un livre offert par mon amoureux à Noël, sachant que j'aimais beaucoup les gravures de Granville, il était présenté par Topor. Je filais sur ce souvenir de la couverture avec la grosse Lune, le feuilleter.

Première phrase en exergue que je note : "L'âme est quelque fois une pauvre province".

Les animaux de La Fontaine deviennent chez Granville des personnages connus du siècle présent. Il en réalise ainsi des gravures de la comédie moderne, grinçante, cadavériques, et d'humour caustique et d'une finesse, que l'on ne trouve plus, dans nos années, hélas, son comique de goût, révèlent les travers, encore de notre société. Je me suis réfugiée bien des fois à la collecte de ses gravures et lithographies qui exprimaient par leur desseins ce que je ne pouvais dire à celles et ceux qui m'opprimaient.

"Je vous connais de longtemps, mes amis, et tous deux vous paierez l'amende : car toi, loup, tu te plains, bien qu'on ne t'ait rien pris, et toi, renard, tu as pris ce que l'on te demande?"
(d'une citation d'un magistrat à un loup et un renard aux chapeaux défoncés se querellant... dans des guenilles pleines de vols)

Souvent, ces scènes sont des tribunes, des tribunaux, mais sont aussi situées dans la nature, la campagne profonde, les fruits et légumes et leurs pourrissements, forment le vocabulaire favoris de ce grand artiste (Jean-Jacques Grandville, pseudonyme de Jean Ignace Isidore Gérard, né le 13 septembre 1803 à Nancy et mort le 17 mars 1847 à Vanves, caricaturiste, illustrateur et lithographe français) C'est ainsi que la caricature, cet esprit français, m'a été rendu bien plus compréhensible, par l'art, que n'est aujourd'hui rendu la question de la "liberté d'expression" et la question épineuse des caricatures religieuses qui a focalisé nos drames épouvantables sur la question du "dessin", et donc, d'une certaine façon, une quasi habitude de censurer, ou d'éviter, d'éluder, tout ce qui est dessin (ce que j'aime réaliser) ou de l'enseigner, ou à l'inverse de n'utiliser le dessin que comme outil politique, ou d'expression journalistique, ce qui est encore, une restriction savante, qui a réprimé bien des professeurs dans cette catégorie, du dessin, sans l'orienter sur le politique. Depuis, la solution est d'éviter, mais aussi de préférer "la matière" ou "l'abstraction", ou tout concept assez éloigné de ce que l'on pourrait voir, sentir, ressentir, comme sentiment humain. L'humain n'étant plus une qualité très appréciable, lorsqu'il est capable d'atrocité de masse.

Pourtant... pourtant, comme la Superlune, l'humain est capable d'humanité, serions- nous aptes à la sauver ?


dimanche 10 juillet 2022

ḓε¢øґ@тї☺η ℮t ¢øη⊥℮м℘l@piøη

Photographies © Sonia Marques

mardi 5 juillet 2022

ṼÉḠÉTѦℒ



Dragonfly brooch (broche libellule en diamants)
(1890)
© Edgar Bense


Conceived as a dazzling dragonfly with delicate plique-à-jour wings, this brooch epitomizes the Art Nouveau style in both fashion and manufacture. With its translucent wings set en tremblant and its sparking rose-cut diamonds, the present jewel catches the light brilliantly. In the enameling technique called plique-à-jour, vitreous enamel is applied to openwork wire cells without a backing, creating the transparent effect of stained glass. The house of Boucheron was founded in 1858 by Frédéric Boucheron (1830–1902). First opened in the Galerie de Valois, under the arcades of the Palais Royal, the shop was perfectly situated in the center of Second Empire Parisian luxury. In 1893 Boucheron moved to the Place Vendôme—the first of the great French houses to occupy that location—where it remains headquartered to this day, with more than 30 branches across the globe.
Dragonfly brooch, Edgar Bense, Gold, diamond, enamel, French







©  Barbara Regina Dietzsch (allemande) : tulipes et pivoines, (1750) gouache sur papier...




© Ernest-Ange Duez (Français, 1843 - 1896), Pivoines (1894), pointe sèche sur papier vergé.






Manufacture de Vincennes P: aire de bouquets de fleurs, XVIIIè siècle
Fleurs de porcelaine tendre montées sur cannetille recouverte de feuilles de soie...

dimanche 19 juin 2022

☾ℒѺШℕ ♭яαїᾔ ℘☺ẘεґ



















Petite sélection photographique, icône d'une intelligence extrême: l'hyper clown... sensible... lucide...


Citation de Norma Jeane Mortenson...

J’ai une grosse tête, vous savez. Bien sûr, il n’y a rien dedans mais elle est grosse tout de même.
J’aime les plaisanteries, mais je ne veux pas en être une.
Plus j’y pense, plus je me rends compte qu’il n’y a pas de réponse : la vie doit être vécue.

Elle aurait 96 ans ce mois-ci...


mercredi 6 avril 2022

♏iя◎ iηḉAяηA⊥

mardi 5 avril 2022

ℬℑℛÐ ϟϴÜИḎ




dimanche 30 janvier 2022

℃❝мøη ℃❝μ◎η


Joaquin phoenix toujours en lâcher prise

C'mon C'mon
, : « Allons-y, allons-y ») est un film dramatique américain écrit et réalisé par Mike Mills, sorti en 2021 (nom du film en France : Nos âmes d'enfant) ces jours-ci en salle.

Johnny is an emotionally stunted and softspoken radio journalist who travels the country interviewing a variety of kids about their thoughts concerning their world and their future. Then Johnny's saddled with caring for his young nephew Jesse....

+

Beau film, humaniste... Quand le son prend le pas sur l'image, dans les gris atones, de très belles images de villes américaines et ce sentiment de vertige des êtres minuscules. Et quelque part, le son, partout, nous redonne envie de reprendre le micro et l'enregistrement. Et quelque part, l'enfant, notre questionnement sur l'avenir et juste se tenir face à un enfant, et à son âme d'enfant... Très sympathique... Balade ontologique, tout en nuances hypersensibles. La résilience, se sentir quelque part, avoir été l'enfant sécurisé, dans les premières années de nos vies, nous relevant ensuite de drames, d'attaques, de traumas, d'injustices. Et jouer, inventer sa partition, sans jamais connaître l'émotion de l'autre. Les émotions ces choses ultra-sensibles imprévues, elles tissent ces liens indéfectibles, impossible de trouver, dans tous les modes d'emplois, la bonne méthode.

La méthode de s'excuser, pour les parents, auprès de leur enfant, est finement décrite. Bel hommage aux mères et pères et aux enfants curieux et intelligents. Road trip dépaysant...


mardi 26 octobre 2021

ℝϴϟ∃ϟ ℙѺℳℳ€ϟ

Mes petites roses pommes (Photographies © Sonia Marques)

Un dessert économique, sain et délicieux, comme de petits souvenirs chaleureux, mes petites pommes roses, sur une assiette de porcelaine fabriquée au Portugal... Elles sont entre le cinnamon bun  de Vancouver et le pastel de nata de Lisbonne. L'un et l'autre, ils viennent de mes souvenirs gustatifs, et se retrouvent, dans un présent Limousin automnal, puisque les pommes sont d'ici, et la cuisinière aussi. Bien que le cinnamon serait venu d'une recette scandinave, suédoise, c'est en Amérique du Nord, que je l'ai découvert, à Vancouver.

Dans l'espoir de trouver un logement, après un mois infructueux, je me désespérais. Puis j'ai entendu parler français, dans une cafétéria, où nous avions pris l'habitude de griller nos derniers deniers avec un grand café et un cinnamon bun, mon ami et moi, en étude en art, amoureux, dans cette ville inconnue. Je me suis retournée, osant saluer un couple qui parlait la même langue que nous, le français. Cela faisait un mois que nous n'avions pas entendu notre langue natale dans cette grande ville de Colombie Britannique. Une aventure féconde est partie de cette rencontre, puisque nous rencontrions des chercheurs scientifiques en études, aussi amoureux, mais presque sur la fin de leur histoire, et plus tard, nous héritions de leur logement, en location, durant plusieurs mois, et d'échanges sur de nouveaux mondes. La jeune femme menait des études sur les fonds sous-marins, son ami, sur un moratoire qui lui permettait d'étudier le comportement des mouches pour ou contre les organismes génétiquement modifiés. Il y avait une lutte souterraine dans le couple, nous étions encore au milieu des années 90, pourtant, dans mes relations, nombre de couples traversaient une transformation, des rapports entre les hommes et les femmes. J'admirais cette jeune femme, qui attendait de vivre sa vie. Son compagnon était tout puissant, pourtant, ils avaient le même niveau d'études, si ce n'est qu'elle avait réalisé un sujet atypique, tandis qu'il réalisait ce que l'on attendait de lui. Elle était bien plus petite, et très discrète et avait peu de latitude pour échanger avec moi, tant les hommes prenaient toute la place. Ainsi les F faisaient les M. Artiste, mes actions ont été une ouverture, mes photographies que je prenais sous l'eau, nageuse, et ma façon plus adoucie d'entrevoir le bleu du ciel. Ce que j'aimais, c'était explorer plusieurs milieux différents, plusieurs dimensions qui semblent ne pas pouvoir se côtoyer et pourtant, je les ressentais simultanément dialoguer ensemble. Parfois elle fut piquée d'envie d'entrer dans l'eau sans complexe, se délestant de la femme en prise avec la destinée toute tracée de ce que devait être un scientifique. En réalisant deux expositions de mes photographies, ces entrées aquatiques apportaient, lors de l'élaboration des mois auparavant de mes visions tirées en couleur, sur papier, des fenêtres d'ouverture à cette scientifique, qui faisait un pas de côté, discret pour observer ce que je fabriquais. Lorsqu'ils nous ont quittés, rejoignant la France, ils ont quitté aussi un peu de leurs certitudes et se sont ouverts, chacun, chacune, s'émancipant.
Le pastel de nata était déjà un dessert familier, puisqu'il était en vente sous le comptoir de ma tante, au Portugal, de son café-épicerie, qu'elle tenait comme les hommes pouvaient le faire de leur territoire, d'une main de fer, sans gants de velours. Nous attendions, enfants, le moment où elle se faisait livrer, les pasteis, bien plus frais que ceux qui restaient en exposition derrière la vitre de verre. Ils étaient à la portée de notre vue, seule. Les hommes prenaient des cafés très serrés chaque matin, midi, soir. Nous pensions donc que les adultes ne se nourrissaient que de cafés. Devenue adulte et professeure, bien des années plus tard, saupoudrés ou non de cannelle, ou de sucre glace, comme les cinnamon bun, je les ai dégustés à différentes reprises, dans la célèbre pasteleria de Lisbonne au bord du Tage, en emmenant des étudiants angevins en art, dont j'avais la responsabilité partagée de l'encadrement, avec mes collègues d'histoire de l'art et un sculpteur de bronze, entre autre, aujourd'hui, à la tête d'un centre d'art, c'était son rêve, nous en parlions ensemble lors de ce voyage, ses vœux ont été exhaussés. C'est une carte bleue, imperméable, aux nuances douces, d'un papier spécifique pour cartographies, trouvé par mes recherches assidues en imprimerie et avec l'imprimeur angevin, dépliée, qui se trouva devenir une porte d'accès magique, en favorisant l'entrée en études de jeunes lycéens, pour les forums dédiés. Il n'y avait pas, à l'époque, de site Internet. Cette carte a fait le tour des écoles d'art, en 2001, elle préfigurait d'un réseau social, avec les centaines de photographies des étudiants collectées et nos échanges par mail, en portugais et en français et avec leurs dessins, d'ailleurs, elle se nommait : "Mailing list".  J'avais créé un contact bilatéral, par la suite, quelques années plus tard, en faveur de tous les étudiants et les professeurs, pérennisé, pour tous. L'enseignement est lent dans ses paroles et diligent dans ses actes, quand il est sage, nous rapportait le premier d'entre eux.

Les énergies vont augmenter, les logements dont l'isolation n'est pas réalisée, le chauffage qui date de Mathusalem, les loyers coûteux, pour des habitants qui font, depuis si longtemps des économies et ne participent pas de polluer la planète, ni véhiculer, ni véhiculants de nuisances... C'est en cuisant ces fleurs, avec mon petit four acheté à mon arrivée à Limoges, parce qu'il était le dernier, en démonstration, avec une bosse sur le capot : personne ne le voulait, il était donc pour moi, et il est toujours là, que je pensais à tout cela, et à cette expression regardant ces feuilletés caramélisés du sucre de leurs pommes: des beautés fanées. Est-ce que ces petites roses pommes évoquent les fleurs fanées ? Peut-être. Mathusalem était le plus âgé de tous... Je ne savais pas que l'on pouvait dire d'une femme, que c'était une beauté fanée. Je ne savais pas ce que cela voulait dire, c'est un homme qui me l'a raconté :

Mon amoureux dans ma vingtaine d'années me proposa de retrouver sa collègue, pour se balader, une allemande, une artiste peintre. C'était à Paris, je ne l'avais jamais vue, il faut dire qu'à cette époque, il n'y avait pas Internet, enfin très certainement ce réseau était-il encore entre les mains des militaires. Donc, je posais cette question, afin de la reconnaître, car la place de la République était si grande que je ne pouvais pas savoir où était-elle située : À quoi ressemble-t-elle ? Oui à cette époque, il n'y avait pas, non plus de téléphone portable. Mon ami me dit, elle ressemble à une beauté fanée. Je suis restée très perplexe, il ajouta, parce qu'elle était plus âgée, peut-être la quarantaine, alors je ne comprenais pas trop. Serions-nous fanées, les femmes à l'approche de la quarantaine ? C'était un point de vue d'un jeune homme d'à peine trente années. Puis, en sortant du métro, en montant les marches, je vois une femme très belle, d'une allure et d'une grâce, elle était différente de tous les badauds, certainement car elle venait d'ailleurs, semblait étrangère. Je recherchais vainement une beauté fanée, que je ne trouvais point. Puis mon ami lui dit bonjour et me présente. C'était elle ? Une blonde élancée, moderne, d'une forte personnalité, à la fois élégante et sexy, une femme puissante. Oui, à cette époque, les acronymes LGBT... X Y Z, n'existaient pas, pour évoquer tant de petites cases, et les non binaires... Nous étions tous, sans à priori. Puis, nous sommes parties devant ensemble, laissant mon ami, étonné de voir que nous nous entendions déjà, et nous avions commencé par entrer dans toutes les boutiques de chaussures, à sa demande. Elle était quasi fétichiste d'un style très précis de bottines à talons, des années 70, elle a adoré mon regard détaché de tout et pas très sérieux. J'ai passé une après-midi inoubliable. Je ne me sentais pas femme, ni fleur, ni fanée, ni facile et je venais de voir qu'aucune femme ne pouvait être fanée. Les jeunes hommes se posent des questions sur leurs propres féminités. Certains pensent qu'elle est fanée en eux, ils trainent un tombeau. Peut-être que l'exploration de leur vie, leur donne une chance de faire revivre la femme perdue ? Un peu plus tard, pour un magazine d'art à la mode, on m'a posé quelques questions, la première : Quel est votre sexe ? C'était en 1999, mes premières lignes : "Entre M ou F, on m'a dit que j'étais F / Femme, Feu, Fourmi, Fraise, j'aurai même pu être Fête."

Bien plus tard, j'ai rencontré son œuvre, sa façon d'affirmer sa chambre à elle, son atelier de peintre, dans le Sud, d'imposer ses limites, afin que personne ne franchisse son atelier, sans porte avec sa pièce à vivre, mais que chacun, chacune puisse comprendre, que peindre c'était sa vie, et que déjeuner ou dîner avec elle, c'était avant tout partager le repas d'une peintre au travail, qu'elle accordait un moment aux invités, mais ce n'était pas "open bar", ni "buffet à volonté", ni "exposition gratuite" aux collègues enseignants, journalistes et commissaires d'exposition". Non, il y avait une limite, son espace privé était aussi son lieu de travail, à nous de le respecter. Sinon elle mordait. Le mordant n'arborait rien d'une beauté fanée.

J'ai acheté des tulipes, et non pas les chrysanthèmes de la Toussaint. Ces fleurs ne fanent pas, me disais-je, en pensant à elle, qui se faisait appelée IL, une autre beauté. Les pivoines sont mes préférées et lorsqu'elles fanent, elles sont encore plus belles.

À présent, je suis bien plus âgée que cette femme, à cette époque. Elle m'avait fait part de son vœux le plus cher, il a été exhaussé depuis. Nous avons largement dépassé les années 2000, elle continue de peindre, et moi je m'occupe des fanes de carottes pour mes lapins. Tout a changé, je pense même que tout a été dépassé depuis, pour un tas de raisons, de situations, de phénomènes terrestres et extra. Je ne fais plus les boutiques avec autant de légèreté, bien que les bottines des années 70, dans ce pays, sont revenues à la mode, en 2021. Je l'explique simplement car mon amie était certainement en avance, quand tout semble en retard. Je ne visite plus d'atelier de femme peintre, et je n'apprécie plus trop la place de la République à Paris. Il y a eu les attentats, j'ai eu beaucoup de peine à passer dans ces lieux, où j'ai vécu 5 années, arpentant le moindre recoin, naguère, avec frugalité et insouciance. D'ailleurs, j'ai eu le dos bloqué une semaine, dès le lendemain du grand drame parisien, son annonce médiatique, m'a empêchée de bouger, comme figée sur place. Je n'ai pas pu me rendre à mes cours, en province, ni à Paris. Un étudiant a profité de mes 3 jours d'absence pour me remplacer, en écrivant une lettre à la supérieure, pour la flatter. Elle avait perdu le caractère F, il allait combler la disparition. Personne ne m'avait prévenu, aucun collègue. Il était tout à fait normal d'être remplacée par un étudiant au caractère M sans expérience et sans qu'il n'ait eu à préparer et passer des concours, ni d'attendre des années d'être sélectionné pour enseigner à tant de caractères F. Depuis, j'ai perdu cette place, pas la mienne, ni le M ni le F, ni aucune autre lettre, j'adore le Scrabble. Nous n'avons pas tous les mêmes souvenirs, ni la même sensibilité. Je n'avais pas à me plaindre, d'autres étaient morts. Ce fut le début du remplacement des F par des M, des déplacements, jusqu'à ce que je lise ce qu'un policier avait retranscrit de la supérieure : Quand elle n'était plus là, nous étions tranquilles.

J'ai pensé ces jours-ci à une collègue, artiste et professeure, IL, qui a mis fin à ses jours, il y a un an. Elle avait vécu cinquante années, elle était très belle. Nous avions essuyé les mêmes échecs aux concours avec les mêmes jurys, espérant être titularisées après plusieurs années d'enseignement, comme tous nos collègues M. Plusieurs arrivaient nouveaux et se trouvaient titularisés, tandis que notre expérience n'avait aucune valeur, sauf celle d'un F. Chaque année, nous subissions le risque que notre contrat soit le dernier, et d'années en années, notre salaire n'évoluait pas, nous ne bénéficions d'aucune échelle pour atteindre la retraite des fonctionnaires. Était-ce vraiment le paradis ? Elle vivait dans l'intranquilité. J'aurai aimé lui donner mon livre, celui do Desassossego de Bernardo Soares.

Quand personne ne manque, il manque toujours quelqu'un. Pessoa, comme personne, a multiplié les places et les possibilités d'habiter où personne ne nous nuit.
Puis je l'ai entendue, IL m'a glissé : Il n'y a pas de honte à vivre.

Quand la nuit nous cape, toutes les étoiles brillent.

C'est la fête de tous les saints.

Les petites roses pommades.


jeudi 7 octobre 2021

∂℮ṧεґ⊥






















Photographie © Sonia Marques

Soleil /


Je pensais à "La fille du soleil"... Cette chanson que j'avais écrite et chantée pour l'album "Cocotriste", dont la musique est composée par Rico Zerone, elle venait d'un de mes poèmes. Il habite à Vienne en Autriche.
Vienne et Haute-Vienne...
> Vienne, est la capitale de l'Autriche, située à l'est du Danube. Son héritage artistique et intellectuel d'après les encyclopédies : Mozart, Beethoven et Sigmund Freud. Réputée pour ses palais impériaux, dans ses Musées, sont exposés des œuvres d'Egon Schiele, de Gustav Klimt et d'autres artistes...
Et moi, je suis dans la Haute-Vienne.
> En France, la Haute-Vienne est un département français, situé dans la région Nouvelle-Aquitaine. Cela vient de la rivière Vienne (Vient-Vienne...), qui le traverse d'est en ouest. Sa préfecture et principale ville est Limoges. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 87...
Et voici que les arts décoratifs ne sont pas très loin, pour une artiste, tout est si proche !
Comme un mouvement, le va-et-vient, tout cela sonne déjà comme une musique !

Être la fille du soleil est un tout un programme, l'astre le plus important, tout tourne autours du soleil...
Très belle période que la création de cet album et des autres. J'avais fait écouter, le morceaux de Cocotriste, il y a quelques années, lors d'une conférence sur un ensemble de mes œuvres artistiques récentes, qui comprenait une pièce de théâtre pour enfant, des poèmes, des sculptures, des tapisseries, des dessins numériques et des compositions sonores, ainsi que tout un travail sur mon enseignement et les réalisations d'étudiants et l'on m'avait dit : Alors, quand est-ce que Coco n'est plus triste ? En souriant. C'était inattendu comme interprétation, plutôt littérale. La période était-elle triste ou gaie ? Et est-ce qu'il était question des cocos ? Rien de tout cela. Nous l'avions créée de façon très sérieuse et limpide. Cocotriste est une sorte de crocodile, les premières paroles sont : "Il vivait dans un fleuve, ses larmes l'avait formé..." C'est un animal exotique qui pleure, et sa sensibilité nous rappelle à quel point, les larmes sont des armes. J'avais d'ailleurs dessiné un très grand dessin de deux armées de crocodiles qui s'affrontaient à la ligne noire extrêmement fine et délicate, je pense me souvenir qu'il faisait deux mètres de long. Aujourd'hui ce coco, infiniment sensible et martial, je pense à lui. Plusieurs cycles de vies sont passées depuis. Il était quelque part un annonciateur, un animal majestueux et généreux, incapable de violence, contrairement aux crocodiles, pourtant il vient de cette famille. Sa défense en cas d'attaque, est en revanche, implacable, rien ne lui résiste, par sa gentillesse et son courage.

Ces beaux jours, artiste limougeaude, je réalisais des photographies ensoleillées, elles me faisaient penser à un peintre, né à Limoges, Paul-Élie Ranson (1861_1909) car ses œuvres ont un sens du décor, ce qui annonce l'Art nouveau, il appartenait aussi aux nabis. Je pensais aussi aux vitraux réalisés par le maître verrier américain Louis Comfort Tiffany. Lorsque l'on crée, on pense à beaucoup de choses, c'est une sorte de culture personnelle, on apprend où l'on vit, d'où l'on vient, où l'on rêve d'aller. J'écoute Claude Chalhoub, puis Bachar Mar-Khalifé, tous deux libanais. Bachar, j'ai eu l'occasion de le voir jouer à Poitiers, c'était magique. Récemment je découvrais ses interprétations des Gnossiennes d'Érik Satie, que j'ai pu jouer au piano, ou bien sa danse électro pour Musique de fête, très sympa et effectivement : on danse...


Donc être la fille... du soleil : tout un programme, chantant et dansant <3
Être photographe, écrivain, dessinatrice, danseuse... tout un programme, composer des musiques... et travailler avec des amis... ou enseigner... tout un programme, sans jamais se prendre au sérieux... Paul-Élie Berthet, était aussi un curieux de tout, il s'intéressait à la théosophie, au spiritisme, à la magie, à l'occultisme, ce qui le distinguait des autres nabis (Nabi est le nom que se sont donné les jeunes peintres qui se regroupent autour de Paul Sérusier, vers 1888. Le terme nabi, en arabe, ou nevi'im, נביאים en hébreu, signifie dans un sens actif « orateur » ou « annonciateur », ou, dans un sens passif, « celui qui est ravi dans une extase » ou « appelé par l'esprit ». En Occident, nabi a été traduit par « prophète », « illuminé », ou encore « celui qui reçoit les paroles de l'au-delà », « l'inspiré de Dieu ») Il avait donc plusieurs activités et les arts décoratifs furent aussi des voix explorées dans des matériaux et arts appliqués variés : panneaux décoratifs, papiers peints, tapisseries, vitraux, décors de théâtre...







Des peintures de Paul-Élie Berthet

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Ravi dans une extase /



La fille du soleil
Photographie © Sonia Marques (octobre 2021)

jeudi 2 septembre 2021

ṧøʊḟḟL℮ εṧρяi⊥

Ci-gît le bonheur, le désir, la santé, la force, le mystère...

L'orchidée bambou, le caméléon /

Le Dendrobium nobile figure parmi les 50 plantes fondamentales de l’herbologie chinoise, l’un des piliers de la médecine traditionnelle chinoise : en Asie, on cultive cette orchidée parfois uniquement pour récolter les pseudobulbes qu’on fait sécher pour les utiliser en décoctions ou en teinture mère. On lui attribue des propriétés stimulantes du système immunitaire, elle aurait des vertus réhydratantes permettant d’atténuer les désagréments liés à un temps sec et chaud, comme la soif intense, l’insolation ou les coups de soleil. Elle a des effets bénéfiques sur les maladies des yeux. Arômes variés du jasmin à la vanille, très tôt le matin et le soir.

Majestueuse, rare, l'orchidée évoque le luxe et la féminité, fascinante, sensuelle, symbole de volupté et de mystère, elle incarne la beauté absolue et le raffinement féminin. Fleur des femmes affirmées et sa richesse en antioxydants et en nutriments la rend idéale pour préparer des soins hydratants et revitalisants ainsi que des soins pour les peaux matures.

La maturité ? Période de la vie caractérisée par le plein développement physique, intellectuel et affectif. C'est un nom féminin,  du latin maturitas, -atis, de maturus, mûr)
C'est l'expression du voyage intérieur, des expériences intérieures. ... La maturité a un parfum. Elle donne une beauté immense à l'individu. ... Aller vers le monde, vers son incomplétude...
L'orchidée, responsable de son visage, s'engage face aux autres, comme toute fleur, une personnalité se dégage, un parfum affirmé. L'expérience de l'incomplétude est magique.
Photographie © Sonia Marques

mercredi 21 juillet 2021

Ṽ℮ṧρґ☺ ⅾℯłʟ@ ฿ℯα⊥@ ✔εґℊḯᾔℯ

vendredi 5 mars 2021

Lε﹩ ґA℘@ḉ℮﹩




mercredi 8 juillet 2020

ℳ☮ИḲ








J'apprécie l’œuvre et la personnalité de Meredith Monk depuis longtemps, je ne l'ai jamais vue sur scène, mais j'ai écouté, vu, à distance. La nuit, dans le silence, ce sont ces vidéos que je regarde. Je n'ai pas la télévision, ne l'ai jamais eu d'ailleurs, ce qui m'a emmené vers des horizons filmiques, de danses nocturnes et de sons inoubliables, à l'écoute enveloppée dans mon imaginaire, des paysages traversés, que je découvrais, seule, sans aucun référent, ni enseignement, à tâtons, j'ai vu cette petite dame, capable de tant de choses, ses voix, sa liberté de ton. Je ne sais pourquoi j'avais fixé une image d'elle assez jeune avec des tresses, car certainement, lorsque je l'ai découverte, je me faisais des nattes, patiemment, dans mon Île-de-France (qui entoure la capitale du pays), lorsque je dansais, et je m'étais dit, non seulement elle se fait des nattes comme moi, mais en plus, elle défriche des territoires qui ne seront jamais "possédés", par personne, les léguant à tous. J'étais oiseau, mince et joyeux. Mais aujourd'hui, je vois des images d'elle, elle a vieilli, comme nous tous, elle a changé, ce n'est plus la jeune femme aux nattes, c'est une vieille femme qui continue d'apprendre aux autres à trouver leurs voix. Alors, sans doute, ai-je vieilli aussi. Elle est née en 1942, elle a 77 ans ! Je ne sais pas pourquoi, j'ai gardé une image d'elle, une idée même qu'elle avait à peine une trentaine d'années, certainement à l'âge où je la découvrais, j'en avais une vingtaine. C'est resté fixé, alors que sa voix a continué à évoluer. Je m'identifie toujours aux vieux et aux enfants, le grand écart... Compositrice, chanteuse, réalisatrice, scénariste, actrice, danseuse et chorégraphe américaine, à quoi bon s'enliser dans une discipline, quand on peut virevolter, c'est ce que j'aime chez les artistes américaines. Quand on vient de la banlieue de Paris, tous les artistes auxquels on aspire, sont américains, car il y a une espèce de dynamique qui traverse des disciplines et parce que l'on se fait soi-même. Lorsque l'on étudie à Paris, on apprend surtout à caser les choses, et parfois se caser dans un petit coin, afin de ne pas faire d'ombre aux laborieux, sinon on vous coupe la tête si elle dépasse. Et puis, quand on voyage un peu, quand on parcourt des régions, des pays, on retrouve ce qui était ancré au tout début, virevolter, se laisser aller aux inspirations diverses rencontrées sur le chemin des déplacements. Le confinement nous a peut-être redonné l'envie d'avoir envie d'aller plus loin, de se reconnecter à la création, en voyageant. Monk superbe !

lundi 6 juillet 2020

ℵ☮ℝ♏Å

Norma Jeane Baker sur une plage au Nord de Malibu, en Californie, photographiée en 1946 par André De Dienes...
Sublimes prises de vue !

jeudi 25 juin 2020

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Photographies © Sonia Marques

jeudi 4 juin 2020

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Photographies © Sonia Marques

J'aime beaucoup les pivoines roses, l'une de mes fleurs préférées, son parfum est inoubliable. Elle possède nombre de vertus, avec un pouvoir, dans l'histoire de guérison.
Fleur aux mille pétales, tant de mythes la parcourent, des légendes grecques, chinoises, du Moyen Age.
Elle protège des mauvais esprits, des maladies, des tempêtes et les chinois l'associent à la beauté féminine et à l'amour, emblème également, de l'abondance et de la réussite sociale.
En occident, de notre côté, elle serait symbole de sincérité mais aussi de la timidité, elle assure protection.
D'où cette expression "rougir comme une pivoine", un sentiment de honte.
Ce que j'admire, ce sont les dessins japonais, des pivoines voluptueuses et socles qui magnifient les insectes.
Notre coutume : les fêtes, comme la fête des mères, gage d'affection, cette fleur généreuse est une marque de sincérité et de tendresse.
On la trouve dans les bouquets pour les mariés et les arrangements floraux, abondant et délicats.
Dans certaines traditions, le fiancé offre une pivoine à sa future femme, en gage de sincérité de son amour

Cette fleur est un témoignage dont on se souvient. Longtemps.

Tachibana, Yasukuni 1715-1792

Trois pivoines et papillon (Katsushika Hokusai - 1832)

Pivoine et canari (Katsushika Hokusai - 1833)

Parfois je n'éprouve aucun sentiment, intellectuel, esthétique, décoratif, pour les arts contemporains. Professeure, j'ai dépassé cette absence de reconnaissance, afin de transmettre des correspondances en histoire de l'art, pour les étudiants, et que leurs connaissances, puissent, elles, se déployer librement, avec leur propre appréhension de l'histoire, et dans leur histoire personnelle. Je n'ai jamais forcé la main, ni réalisé des focus ou tenté d'exclure des pans entiers de l'histoire de l'art. Ainsi en apprenant, j'apprenais à apprendre, car j'aime enseigner, et articuler des planètes différentes, les aligner pour cartographier une nouvelle constellation, afin que l'étude se peaufine et l'excellence pousse. Mon enseignement est raffiné, il est donc précieux et ne peut être vulgarisé. Je ne l'ai pas su de suite, des mésaventures me l'ont appris. Je me suis un peu décalée d'un milieu, qui était hostile à la délicatesse et à l'élégance. J'ai souvent gardé secrètes mes préférences artistiques. Et celles-ci, plongent deux siècles en arrière. Évidemment, tous les arts qui s'en inspirent ont ma préférence. Je comprenais ainsi, de même, que ne pas avoir de reconnaissance auprès de mes contemporains, n'était pas très important. Pourtant ils me divertissent, mais j'oublie le spectacle, aisément. Ce qui s'imprègne est bien plus complexe et organique. C'est lié aux odeurs et aux souvenirs, aux attachements et aux reconnaissances de ce que l'on a déposé profondément, en nous. Comme l'insecte qui butine une fleur, les déplacements des pollens, toute cette culture. Mes essentielles. Mes essences.

Il n'y a pas de choix, dans la transmission : que des possibles.

J'aime l'idée d'être une maître professeure. Je possède une discipline singulière, elle ne correspond pas du tout aux cases des disciplines répertoriées, de nos jours, dans toutes les écoles. Ce sont des cartes à jouer, chaque jour, je bats les cartes et je coupe. Le mot "maîtresse" n'est pas ma tasse de thé, ni "enseignante". Je ne garde pas d'enfants, mon enseignement n'a jamais été une récréation, ni un salon de thé, ni un "apéro" après confinement. L'étude est prioritaire, étudier c'est toute sa vie. Souvent, on peut croiser des agités du bocal, qui veulent couper les cheveux en quatre, ils et elles ne pensent qu'à enculer les mouches, à sodomiser un brachycère, ce sont des expressions françaises vulgaires, mais en lisant le livre d'Utamaro, l'artiste japonais et ses myriades d'oiseaux et d'insectes, en lisant les haïkus, il y a des vulgarités, sur les pétales et cela m'a fait réfléchir, il y a des accouplements d'insectes dans ce livre poétique. Ces expressions similaires et vulgaires, veulent dire : se perdre en arguties pour des vétilles, chicaner, se montrer tatillon. Ces excès sont inutiles, et ne parviennent pas à comprendre ce qu'est la création, son épaisseur. C'est un temps, de reconstitution, de vision globale, et d'une certaine hauteur aussi. L’œuvre n'est pas accessible à tous, ni les enseignements artistiques, bienheureusement. La patience et l'humilité, elles, se manifestent présentes, aux études. Je crois même que le plaisir et la générosité ne pré-existent pas, aux études. Rien n'est donné d'emblée. D'ailleurs, rien n'est donné aux imbéciles, à celles et ceux qui forcent et croient tout savoir. Il n'y a que des efforts, un ascétisme rebutant, un vide intérieur à réaliser, rien n'est visible. Il n'y a rien à vendre, et rien à voir, au départ et le long du chemin. Ce qui est montré, n'est qu'une étape, dans les épreuves des études. L'abnégation est heureuse, dans la vocation d'enseigner, et les professeurs n'ont nul besoin de porte-voix, de slogans, et de publicités.

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