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Tag - ceramique

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dimanche 14 mai 2023

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Photographies © Sonia Marques

Pour la Nuit européenne des musées, un retour sur le musée national Adrien-Dubouché, un musée sur la porcelaine de Limoges et l'histoire de la céramique. Il fut fondé en 1845 et fait partie de l'établissement public Cité de la céramique - Sèvres et Limoges. Son nom est celui d'Adrien Dubouché, négociant, amateur d'art, et de céramiques. Il fut nommé directeur du musée de Limoges en 1865 et a fait un don de 400 objets au musée. En 1868, il crée une école d'art, qu'il installe dans les bâtiments du musée, afin que les artistes puissent s'inspirer des collections exposées. Élu maire de Limoges en 1870, et envoyé à l'Exposition de Vienne en 1877 pour y organiser la section française des Beaux-Arts ; en témoignage de satisfaction, l'empereur François-Joseph d'Autriche lui confère la croix de chevalier de son ordre avec le titre de baron. Il fut vice-président de l'Académie des beaux-arts et président de l'École nationale des arts décoratifs de Limoges. À sa mort en 1881, le musée et l'école avaient pris une grande importance. La ville de Limoges demanda et obtint qu'une loi en fit des établissements nationaux. Son nom a également été donné à une rue et à une station de bus de Limoges.
J'avais pris soin, dès mon arrivée, dans l'enseignement pour l'école nationale supérieure d'art, liée encore à Aubusson, mais en séparation, de créer un partenariat avec la conservatrice, arrivée comme moi, également la même année, pour les étudiants de l'école limougeaude. J'étais coordinatrice des premières années. Elle avait trouvé ma démarche très volontaire. Plus tard, cela a fait son chemin, d'autres professeurs ont suivi le contact. Je me souviens la voir réaliser une visite avec les étudiants, et moi, de concevoir des cours, successifs à nos échanges. Depuis, les vitrines sont devenus colorées et l'inventaire mieux réalisé, et, elle est devenue directrice de ce musée.

Autre musée :



Le musée de la Résistance de Limoges, est un musée municipal de la ville de Limoges.
Cet établissement culturel de la Ville de Limoges illustre les valeurs citoyennes et solidaires portées par la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Dédié à tous ceux qui se sont sacrifiés pour défendre les valeurs fondamentales de la République, il a pour vocation de faire vivre la mémoire en offrant un lieu pédagogique et de diffusion de l’information, notamment pour le jeune public. Situé dans l’ancien couvent des Sœurs de la Providence du XVIIe et XVIIIe siècle rue Neuve Saint-Étienne, au cœur au quartier de la Cité, il propose sur 1400 m2 un parcours muséographique retraçant rigoureusement les faits historiques de la Seconde Guerre mondiale et particulièrement la Résistance, l’occupation et la déportation en Haute-Vienne.

jeudi 4 mai 2023

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© Céramiques, œuvres de Cynthia Lahti

Beaucoup découvriront les oeuvres de l'artiste Cynthia Lahti, à travers le film Showing Up, américain réalisé par Kelly Reichardt, en salle ces jours-ci.

Synopsis :
Avant le vernissage d'une prochaine exposition, Lizzie, une artiste, voit son quotidien et son rapport aux autres ainsi que sa vie chaotique devenir sa source d'inspiration.

Film touchant avec un regard délicat sur la création, assez rare, en réalisation filmique. Les sculptures de l’artiste Cynthia Lahti sont filmées jusqu'à la mise au four, de la terre à l'observation, du chat au pigeon, de la chaudière qui dysfonctionne, au vernissage, à la famille à problème, aux doutes, mais à la détermination d'une artiste et de l'humilité de son savoir faire. Les dessins de toutes ces petites femmes, qui dansent, sautent, marchent, librement, jusqu'aux assises de bois pour la terre, sont des petits bijoux. Charme de pouvoir tourner et découvrir chaque partie. Il y a une harmonie dans l'association, sans doute une école artistique, dont on aimerait partager un peu le quotidien. Pour avoir vécu des ambiances moins idylliques, ce film rassure et augure de regards emplis de gratitudes à venir sur le milieu de la création artistique. La réalisatrice, tel un chat discret, peaufine l'art de respecter le silence obligé d'un quotidien, ou d'une nuit blanche : la (fameuse) charrette, que tout artiste connait. Pour avoir visité tant d’expositions de céramique et avoir également participé et créé avec ce médium, j'ai beaucoup apprécié ces petites femmes sculptées et leurs couleurs. Il y a une grâce et une intériorité chez chacune de ses créations. Le film surligne la vie des artistes dont on ne parle pas, ou si peu.

Tous les pigeons blessés méritent une attention. Prendre soin de ses ailes, de son art.
La petite échelle, des œuvres de petites dimensions, sensibles, brillantes, et libres.

J'aime beaucoup cette simplicité et cet art de la contemplation de la figure humaine, de ses positions. Il y a quelque chose de léger, comme un printemps qui s'installe avec nonchalance à l'abri des gros titres. Chaque jour un film différent...

Sur le site Internet de l'artiste :

Cynthia Lahti crée des œuvres d'art visuellement séduisantes et belles, malgré leurs imperfections manifestes et leurs matériaux parfois humbles. Inspirées d'objets et d'images, historiques et contemporains, ses créations reflètent sa conviction que même le plus petit artefact peut évoquer les sentiments les plus puissants. Sa pratique artistique, qui englobe le dessin, le collage, les livres modifiés et la sculpture, est influencée par des artefacts humains de l'Antiquité à nos jours, ainsi que par des expériences et des émotions personnelles.

Cynthia a grandi à Portland, dans l'Oregon, où elle a obtenu son baccalauréat à la Rhode Island School of Design. Après avoir obtenu son diplôme en 1985, elle est retournée dans l'Oregon où elle continue de vivre et de faire de l'art, trouvant l'inspiration à la fois dans son paysage physique et psychologique et dans la façon dont il encourage sa pratique intrépide en studio. En 2013, elle a reçu la bourse Hallie Ford pour artistes, la bourse Bonnie Bronson en 2015, la bourse de soutien individuel Adolph et Esther Gottlieb en 2017.

Cynthia Lahti crée des œuvres d'art visuellement séduisantes et belles, malgré leurs imperfections manifestes et leurs matériaux parfois humbles.


Dans la genèse de l'histoire du film, il devait être le biopic d'Emily Carr, peintre canadienne du début du 20e siècle, selon l'idée de la réalisatrice Kelly Reichardt, puis avec son co-scénariste Jonathan Raymond, ils se sont tournés vers la fiction, le présent et le territoire familier de l'Oregon. C'est à Portland que se déroule le film, une ville célèbre pour sa vie bohème et sa contreculture. Emily Carr est le nom donné à l'école où j'ai étudié, en Colombie Britannique à Vancouver, dans les années 1995, auprès de photographes et de cinéastes. Cette artiste a peint des paysages dans le style moderniste et postimpressionniste et s'est inspirée des peuples autochtones du nord-ouest du Pacifique. Elle était sous-estimée à son époque, puis est devenue propriétaire de chambre d'hôtes, pendant un certain temps, un travail si dévorant qu'elle a arrêté totalement la peinture, son domaine artistique. Kelly Reichardt et Jonathan Raymond étaient très intéressés à l'idée de réaliser un film sur une artiste qui faisait tout, sauf de l'art. Puis, ils se sont aperçus, qu'Emily Carr, lors d'un de leur voyage en Colombie Britannique, était célébrée partout, devenue une icône, tout était à l’effigie d'Émily Carr, des statues, et mon école d'art et de design renommée ! Ils ne souhaitaient pas écrire sur une artiste connue. Il y a des résidus de l'idée de départ dans le film, Showing Up, basé sur une école d'art et une communauté dans laquelle tout le monde est prêt et capable d'entreprendre des activités créatives – tant que la vie ne gêne pas. La réalisatrice et le co-scénariste ont traversé des conflits familiaux durant leur périple pour l'écriture, cette crise a favorisé des adaptations scénaristiques. Dans le film, la famille de l'artiste, traverse une crise, et malgré tout, la sculptrice continue a préparer son exposition. Sa propriétaire, est une artiste plus aisée, et fait payer le loyer à Lizzy, l'héroïne du film. Elle est en train de préparer plusieurs expositions et n'accorde pas de temps à sa locataire, pour changer la chaudière, et Lizzy se plaint sans cesse, de ne pas bénéficier de douche chaude. Sont subtilement décrits, les rapports de renommées différentes, entre ces deux artistes femmes, et comment, elles composent, avec sororité, sans tomber dans une rivalité qui anéantirait tout art de vivre ensemble. J'ai eu la chance de vivre cet esprit, lors de ma participation à une exposition collective à Vancouver, composée principalement de femmes artistes.
Dans le film, la vie est privilégiée, la veille de l'échéance de l'exposition, s'occuper d'un pigeon blessé ou d'un frère malade, alors que tout est encore inachevé, et les sculptures non cuites, s'intègrent dans l'échéance, comme si l'artiste était un funambule, toujours en équilibre.
La réalisatrice a abandonné de tourner le biopic sur Emily Carr, et s'est concentrée, avec son co-scénariste sur une histoire qu'ils aiment, celle des arts visuels, souhaitant plus que tout s'éloigner de la rage de ces dernières années. Ils se sont inspirés des films des années 70 de comédies qui ne se font plus aujourd'hui, et, qui reposent sur un humour de situation assez délicat. Lizzy, l'artiste représente une solitude même dans une communauté où tout le monde semble soudé. Elle détaille de façon assez fine, les jours et les nuits passés, seule, de la créatrice, dans son garage qui sert d'atelier, et dans le silence, afin de résoudre son processus, et afin d'accompagner un stress, jusqu'à une échéance, où tout semble, ne pas être au point. Et pourtant, tout arrive à point. Souvent, dans l'humeur de se plaindre continuellement à la place de demander de l'aide, la figure de la créatrice ici, propose un regard sur la fierté des artistes, et leur dignité à tenir le coup, même dans des situations, où tout peut "capoter". La blessure et la réparation sont au cœur du film, interprétés par le pigeon qui a failli être mangé tout cru par le chat de l'artiste au travail. L’instinct, l’apprivoisement, la guérison, sont aussi des éléments de la création.
L'artiste, dans le film, est toujours soupe au lait, fatiguée et plombée par toute les tâches qui l'entourent, mais reste très concentrée sur son art. Elle traverse les évènements, en profitant rarement des compliments, et ne participe pas aux vernissages mondains qui l'entourent, profitant de l'observation des œuvres exposées, lorsqu'elle se retrouve seule face à elles. Cette solitude, que l'on peut associer à la faculté autistique des artistes, pas chez tous, met en contraste les mondanités associées aux vernissages et fêtes, le réseautage, ainsi que tous les faussaires de l'art qui peuvent graviter, dans ce milieu, autours de la création artistique, autours d'un nom, de sa renommée.

jeudi 16 décembre 2021

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Photographies © Sonia Marques

Bell Hooks n'est plus, il y a quelques années, son ouvrage m'avait marqué, par son intelligence et sa pertinence, il m'a beaucoup apporté dans l'étude féministe des noires américaines, je remarquais alors qu'il n'y avait rien, en France, dans les bibliothèques des écoles d'art à ce sujet, et pour cause. Elle avait utilisé son nom de plume (en minuscules) en hommage à son arrière-grand-mère, Bell Blair Hooks, née Gloria Jean Watkins le 25 septembre 1952 à Hopkinsville dans le Kentucky, elle a publié plus de 40 ouvrages au cours de sa vie, dont le recueil de poésie And There Wept (1978) et ainsi que Ain't I A Woman (1981) : Black Women and Feminism. Ses dernières réflexions portaient sur l'amour. En octobre dernier paraissait, traduit en français, son ouvrage : La volonté de changer - les hommes, la masculinité et l'amour, résumé ainsi :

Si pour beaucoup d’hommes, le féminisme est une affaire de femmes, bell hooks s’attelle ici à démontrer le contraire. La culture patriarcale, pour fabriquer de « vrais hommes », exige d’eux un sacrifice. Malgré les avantages et le rôle de premier choix dont ils bénéficient, ces derniers doivent se faire violence et violenter leurs proches pour devenir des dominants, mutilant par là-même leur vie affective. La volonté de changer est un des premiers ouvrages féministes à poser clairement la question de la masculinité. En abordant les préoccupations les plus courantes des hommes, de la peur de l’intimité au malheur amoureux, en passant par l’injonction au travail, à la virilité et à la performance sexuelle, bell hooks donne un aperçu saisissant de ce que pourrait être une masculinité libérée, donc féministe.

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Conception et réalisation de l’œuvre en céramique Cendrillon à Limoges (Photographie © Sonia Marques - 2010)

Ainsi, j'ai pensé à l’œuvre d'art que j'ai réalisé en mai 2010, il y a 11 ans. Elle s'intitulait Cendrillon. Toute réalisée à la main, par mes soins, en céramique (4Mx4M), une prouesse technique qui matérialisait le transfert d'une icône informatisée et numérisée des arts du codage des années 80 à un véritable tapis carrelé, de 1600 biscuits peints à la main. Mon projet de recherche réalisé en un temps record, faisait participer les étudiants de l'école d'art nationale de Limoges-Aubusson, où je venais d'être professeure en infographie et création multimédia, sélectionnée sur concours national en 2009... J'ai travaillé quasiment tous les jours et mes nuits sur ce projet avec passion et avec une énergie canalisée très saine et vitale pour une collectivité. J'avais une grande confiance dans mes acquis artistiques et techniques, que je souhaitais, avec générosité, partager. J'ai aussi ouvert mes esprits aux différentes façons d'aborder les techniques de la céramique, et j'ai appris, autant que je formais d'autres personnes (techniciens, étudiants) Ma capacité à trouver des solutions, malgré mon nouvel habitat sommaire et l'inconnu de la nouvelle ville et mon déménagement rapide pour le poste, a été un superbe relancement pour les étudiants, les nouveaux collègues, et la direction, et celles et ceux qui étaient en place depuis longtemps. J'ai donné beaucoup de mon art et mon affection, ce qui forment la patience inouïe des artistes ingénieux, ici, ingénieuse, en dépit de la dégradation de la valeur de l'enseignement, de l'art et de l'ouvrage, de la culture, au fil des années.

© Sonia Marques

Un mois après mon arrivée, l'école limougeaude, suite à ma conférence publique, le directeur me proposait d’exposer dans l’école, une œuvre multimédia de mon choix, lors du WIF (Festival International du Webdesign) programmé pour le mois de mai 2010. J’ai ainsi imaginé un projet de production artistique, d’une œuvre de grande envergure (mais étapes par étapes, de façon très modeste et discrète), au sein de l’atelier céramique en transversal avec l’atelier d’infographie et d’arts graphiques dans lequel je donnais des cours régulier à tous les niveaux depuis quelques mois. Ce projet était une réflexion sur la céramique mais aussi sur mon histoire culturelle. Cette œuvre réalisée (Cendrillon) de 16 m2, composée de 1600 carreaux de céramique peints, a fait participer les étudiants, par la pratique plastique (couleurs, vibrations, nuances, motifs) et les techniques (céramique, cuisson, peinture) et, de façon théorique, questionner des processus innovants dans des ateliers techniques croisés, qui ne se côtoyaient pas dans leur conception pédagogique. L’aspect culturel et le métissage opéré résultaient d’une recherche iconographique sur les interfaces graphiques des années 80 et s’inspirait de l’art traditionnel de l’azulejaria portugaise, dans sa technique en mosaïque. Je revisitais l’artisanat du côté du sociologue américain Richard Sennet, de son livre, Ce que sait la main, La culture de l'artisanat, (The Craftsman) de 2008, et je posais des questions sur les métiers d'art et le numérique, bien que ces disciplines n'étaient pas, alors valorisées par les écoles d'art. Le laboratoire des couleurs et pigments de l’école limougeaude, historiquement abandonné mais en l’état, a ainsi été fonctionnel et l’assistant technicien sur le décor, a pu depuis, par cette recherche, investir ce lieu et en faire l’atelier du petit décor pour la céramique et les étudiants. Cette œuvre fut exposée à l’école, puis les mois d’été suivant, au Centre Culturel Jean-Pierre Fabrègue à Saint-Yrieix-la-Perche, invitée par la directrice de l’espace, qui avait beaucoup apprécié mes recherches, pour prendre place dans une exposition programmée avec de jeunes designers de la région, sur des questions d'éco-responsabilité, ce qui était manifeste dans ma proposition artistique. Le matériau principal utilisé provenait des déchets et des chutes de terre, destinés aux poubelles, que l'école produisait chaque jour. Ces rébus de terre, amalgamés sous formes de boudins et mis de côté, pour mon projet, devenaient ma matière première, une œuvre d'art qui posait, pour la première fois, le recyclage, au centre de ses intérêts, dans une école où le luxe et les excédents n'étaient pas envisagés, ni considérés. L’année suivante, en 2010-2011, l’équipe enseignante et la direction m’ont donné la mission de coordonner la première année, avec une quinzaine de professeurs et assistants des ateliers techniques et de remettre en fonction les fondamentaux (couleurs, volume, dessin) J’y ai ajouté les fondamentaux des « médias », pour lesquels j’ai valorisé les enseignements des modes d’impressions afin d’élever le niveau des étudiants dès cette année, jusqu’à l’initiation à l’infographie, d’un point de vue artistique, avec une émulation créative au sein de l’atelier.

Photographies © Sonia Marques (2010)
L’œuvre Cendrillon est née dans les cendres de cette école, telle que le conte se raconte encore, même en Afrique, et pourtant c’est devenue une princesse sur un trône avec une myriade de couleurs. La recherche de la couleur de sa peau (le brun) de la figurine de pixels, représentaient 2 mois consacrés de recherche afin d’obtenir un marron chaud très particulier. Ce qui m’a permis de classifier les pigments de l’école, et de vérifier, après cuisson, la tenue de la couleur. Quelques années plus tard, en 2016, je fis la rencontre d’une écrivaine, Élisabeth Lemirre, venue présenter son ouvrage à la médiathèque de Limoges, une anthologie « Sous la cendre, figures de Cendrillon », en partenariat avec l'Opéra-théâtre de Limoges, dans le cadre de la programmation autour de Cendrillon, quelle coïncidence, un spectacle lyrique chorégraphié par Ambra Senatore (qui a écrit le rôle du Prince pour un travesti, pour une voix de mezzo et non de ténor) auquel j’ai assisté. J’ai apprécié nos échanges entre son ouvrage très documenté, notamment dans les pays africains, et l’œuvre que j’avais réalisée en céramique.

Argentina & Alvaro © Sonia Marques (2010)

C'est un merveilleux souvenir et une étape formatrice, dans ma vie artistique. Il y a eu un point convergent entre ma vie privée, publique, enfantine, adulte, de femme, de conjointe, d'ex-conjointe, de partenaires professionnels très différents, entre périphérie et capitale, banlieue et insularité, individu et collectif, enseignante-enseigné.es, théorie et pratiques, faire et savoir, art et artisanat, médias numériques et couleurs écraniques et un incroyable passage entre les couleurs lumineuses de l'écran et les couleurs de la terre, dont je devais trouver, également la correspondance lumineuse (ce qui est un vrai défi technique, lorsque l'on maîtrise le décor) Une œuvre qui a dépassé toutes les frontières. Ma composition faisait appel à la lusophone. Raconter l'histoire de sa fabrication est un véritable conte de fée. Je suis aussi très heureuse, que les parties masculines aient transférées toute leur affection à ce projet et que mes parents aient pu voir le puzzle assemblé, que l'on peut désassembler à souhait. Une œuvre d'une mobilité déconcertante, manipulable, d'un poids certain, et en même temps, légère, volubile. Mouvante. Très chaude, vibrante, saturée, mathématique, digne d'une maçonne fantaisiste et appliquée à l'art.