Photographies © Sonia Marques

L'écureuil et la pie

Puissance de son architecture
L'Araucaria de Chine
Aux aiguilles de couleur bleu argenté
Où m'emmènes-tu la pie ?
Au paradis pardi !

Tout en haut du conifère vert émeraude
Parsemé de boules d'artichauts mordorés
Le long de son tronc d'écorce rougeâtre

Je te suis la pie
Où se perd le bout de ton chemin ?
Tu sautilles sur la gaité
Mais après quoi cours-tu ?

Après qui ?

La queue panachée rouge
Tu veux l'attraper ?
Clé d'or de ta liberté

Sur la route des oasis
Les trente degrés à l'ombre
Je te suis la pie
Ta modeste opportunité sans souci

Qu'il est doux cet écureuil
Il vole comme toi d'arbres en arbres
Sous les cieux inconnus
Et l'été brûlant

Son agilité te ressemble
Vous faites la paire tous les deux
Des ravissants intrépides
Son museau pointu termine un minois bien dessiné

Espiègle pie n'a pas dit son dernier mot
À cache-cache enroulés sur les branches
Les plumets de poils roux virevoltent
Ardents baignés d'une lumière idéale

Tu pointes la pie de ton bec noir
Ta dextérité laisse le rongeur surpris

Les noix tombent de vos jeux invisibles
Sur un bourdon patibulaire
Au maillot jaune rayé de noir
À la recherche du pollen des fleurs

Amour musical des idiophones
Envoûtantes percussions caribéennes
Dans une flore mellifère

Pour rien au monde
Vous ne quitteriez ce pays céleste
Petits séraphins

Nous laissant détailler tous les instants de notre existence
Une vision de haute définition
Infimes poussières d'anges

Aux pieds des arbres à miel
L'extrême fidélité des sentiments éprouvés

Et le cœur pur


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