bmk

blog m kiwaïda

21/10/2022

℘ℯятℯ

Photographies © Sonia Marques

Vaillantes tiges qui s'offrent au soleil,
Perte d'équilibre toujours optimistes.
Un espoir et ses miroirs.

Par kiwaïda at 21:48

20/10/2022

ϟÅṲⅤÅḠ€

Photographies et dessins © Sonia Marques

The Wild One

Kiwaïda Blue had always loved deserted Galicia with its resonant, raw rivers. It was a place where she felt sexy.
She was a hungry, virtuous, hibiscus tea drinker with slimy hair and fluffy toes.
Her friends saw her as a precious, poised painter.
Once, she had even helped a rare bird recover from a flying accident.
That's the sort of woman she was.
Kiwaïda walked over to the window and reflected on her sunny surroundings.
The wind blew like loving dragon.
Then she saw something in the distance, or rather someone.
It was the figure of The Jazzist Purple.
The Jazzist was a courageous parrot with red hair and ginger toes.
Kiwaïda gulped. She was not prepared for The Jazzist.
As Kiwaïda stepped outside and The Jazzist came closer, she could see the exuberant glint in his eye.
The Jazzist gazed with the affection of 7 hopeful harsh horse. He said, in hushed tones, "I love you and I want a hug."
Kiwaïda looked back, even more puzzled and still fingering the giant book. "The Jazzist, I love you," she replied.
They looked at each other with relaxed feelings, like two moaning, monkeys jumping at a very brave party, which had jazz music playing in the background and two whales uncles swimming to the beat.
Kiwaïda regarded The Jazzist's red hair and ginger toes. "I feel the same way!" revealed Kiwaïda with a delighted grin.
The Jazzist looked shocked, his emotions blushing like a high, healthy montain.
Then The Jazzist came inside for a nice drink of hibiscus tea.

The End

Par kiwaïda at 00:10

19/10/2022

Ḻℯ﹩ ṧøłεїℓṧ


Autoportrait de l'artiste, de Vincent van Gogh peint en 1889.


La Nuit étoilée ((De sterrennacht) est une peinture de 1889, du peintre néerlandais Vincent van Gogh.
Sa vue de la chambre qu'il occupait dans l'asile du monastère Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence en mai 1889.


   
Les Tournesols, de Vincent Van Gogh (1888) et La Chambre à coucher peinture en octobre 1888 de son atelier à la maison jaune

OCTOBRE JAUNE

Vincent Van Gogh n'en peut plus de ne pas avoir d’atelier pour peindre. Il décide à Arles, de louer l’aile droite d’un petit bâtiment sur la place Lamartine, une maison, en plein soleil, face à un petit jardin public. Inspiré, il en fera des dessins, aquarelles, peintures. Deux pièces à l’étage et son un atelier au rez-de-chaussée. Il l'aménage au fur et à mesure. Son propriétaire accepte qu'il puisse peindre son extérieur"couleur beurre frais", et son intérieur en blanc, et ses portes et fenêtres vertes.  Il écrit à sa sœur :

« Je demeure dans une petite maison jaune, avec une porte et des volets verts, l’intérieur blanchi à la chaux ; sur les murs, des dessins japonais très colorés ; le sol en carreaux rouges. La maison est en plein soleil, le ciel par-dessus d’un bleu profond et l’ombre, au milieu du jour, beaucoup plus courte que chez nous ». 


Cette maison sera le lieu et l'espace de création, de ses espoirs mais aussi de sa dépression. Il rêvait de créer un regroupement d’artistes, il propose à son frère de faire venir Gauguin pour travailler avec lui. Son frère lui enverra de l'argent et Gauguin lui devra une toile par mois. Afin d’accueillir Gauguin, Vincent s'empresse d'aménager la maison. Il achète deux lits, une table, des chaises et s’y installe complètement avant l’arrivée de Gauguin. Gauguin n'est pas très partant, et hésite, puis arrive. Mais ils se disputent et Gauguin décide de partir, désespéré Vincent se tranche l’oreille dans un accès de colère. Il sera hospitalisé quelques jours puis reviendra habiter la maison jaune, jusqu’à ce qu’une pétition du voisinage, le déclarant dangereux, le fasse interner. Après avoir loué deux petites pièces au Docteur Rey pour entreposer son matériel., Vincent ira directement de l’Hôtel-Dieu à l’asile de Mausole à Saint Rémy.


///

Lorsque j'avais une quinzaine d'année, je fus sélectionnée par un concours, à l'époque de dessins sur une journée, au Lycée Auguste Renoir à Paris. Une scolarité exceptionnelle sera le début de tant d'autres après dans des écoles différentes en art. À ce moment, un enseignant est très investi pour nous instruire sur les arts plastiques, ses cours sont mêmes tapés à l'ordinateur (dans les années 80 donc) dans une typographie "courrier", que nous collectionnions avec nos camarades tellement ses cours sont très intéressants. Il nous a appris le dessin à vue, selon les modèles de nus, des dessins selon différentes périodes, nous apprenons tout de l'art américain, du pop art, du surréalisme... Trois années, à raison de 40 heures de cours par semaine. Il nous emmène aux Musées, Orsay, l'Orangerie, Le Louvre. Puis il nous demande de nous installer devant une toile de Maître de notre choix et de la copier. Je découvre l’œuvre de Vincent Van Goght, je décide de le choisir, car les couleurs sont parsemées et se juxtaposent, se répondent, je trouve cela très lumineux et vivant, et je souhaite faire l'usage de plusieurs nuances de pastels. Après nos croquis sur place, nous réalisons des peintures, à l'acrylique. Il nous fait tester l'huile aussi. Il me fait rester longtemps devant l'arlésienne, que je trouve sévère, et les dormeurs dans un champs, dont je trouve le cadrage et le sujet audacieux. Puis je découvre au fur et à mesure son geste : des tourbillons. La nuit étoilée est une sorte de magie, je comprends bien ce qu'il a souhaité peindre, enfin, j'imagine, je peux ainsi divaguer, réfléchir, et interpréter, alors que mon horloge est avant tout celle des transports, métro, bus, train, sans trottinettes, ni téléphone portable, ni Internet ou même, sans les audio-guide. Donc j'ai tout loisir d'imaginer, d'inventer, rien ne me téléguide trop. Il y a comme une forme illustrative pour exprimer une intériorité la nuit, c'est comme du cinéma, je trouve que tout est en mouvement. Cela m'impressionne. J'apprendrais à découvrir tant d'autres artistes, en étudiant, en contemplant, en passant des journées, des mois à apprendre l'histoire et le contexte de chacune des créations, cela m'apprend beaucoup sur la grande histoire, mais aussi sur l'évolution des technique et la fabuleuse résistance des plus modestes, des plus fragiles, ou vulnérables, la force de l'expression visuelle, la liberté qu'il faut pour dessiner et le temps consacré à en faire son quotidien, tout cela me confirme que je ne suis pas toute seule, à ce moment, pas encore adulte.

J'ai eu la chance une vingtaine d'années plus tard de revoir cet enseignant, il avait changé d'école et officiait en province dans un lycée technique, non loin de l'école d'art angevine, où il était venu admirer une de nos expositions, avec les étudiants. Je le rencontre par hasard, comme souvent il m'est arrivé, de revoir mes professeurs, des femmes et des hommes, à différents niveau, et dans d'autres régions où j'avais bénéficié de leurs enseignements. Ces hasards étaient disposés, il faut le voir ainsi, afin de poursuivre le dialogue à travers les années, sertie de nos expériences dans ces domaines passionnants de la création artistique. Nombre de ses collègues étaient aussi très investis, et dans une entente cordiale et stimulante pour nous tous. C'était une véritable bandes d'érudits et de passionnés. Les cours d'histoire de l'art, la peinture italienne, les cours de couleurs, et nos premiers pas en programmation sur ordinateur avec ces fous découvreurs avant l'heure. C'est ainsi qu'il m'invita à donner des cours dans son lycée technique, durant une année, avec ses élèves qui travaillaient en entreprise. J'ai beaucoup enseigné dans différents lieux en France, province et Paris, et à différents niveaux les arts, mais ce lycée, c'était assez surprenant. Il était le seul à avoir une discipline qui croisait le design et les arts plastiques et un enseignement technique de dessin. Ce fut une chance, j'ai eu ainsi l'occasion de le remercier pour son enseignement. Je l'ai fait quasiment avec tous mes pairs, femmes et hommes, même avant leur disparition, pour certain, certaine. Chacun, chacune, ne pouvait se douter de mon parcours, étant donné que je les ai rencontrés en tant qu'élève très jeune, ne sachant pas ce que deviennent les jeunes après, destinés à travailler plus tôt en entreprise, ils et elles ressentaient ensuite une fierté d'avoir œuvré dans le bon sens. Leurs souvenirs d'une élève ou d'une étudiante assidue, qui réalisait de si longs trajets pour étudier, capable de recevoir aussi les critiques et les mauvaises notes, afin de toujours progresser et très désireuse d'apprendre. C'est aussi un climat propice lorsqu'il arrive, puisque je suis devenue enseignante à mon tour, de rencontrer des étudiants qui entrent en disposition d'apprendre. Déposer son enseignement, dans la confiance des apprenants, est une rare expérience et elle émane aussi de la rencontre avec des étudiants exceptionnels. Car c'est très rare. Un professeur m'a dit que l'on s'en souvient toute sa vie. Je confirme. Entrer en résonance intellectuelle est une expérience qui bouleverse une vie.
Vincent Van Gogh, j'ignorais, alors, lorsque j'avais une quinzaine d'années, l'histoire de sa vie, lorsque je l'ai choisi parmi toutes les peintures des Musées. Ni même, que ses tableaux prendraient à la fois une valeur folle, et qu'ils seraient vilipendés pour cela ces jours-ci. Du côté de l'expression artistique et de l'admiration toujours vivante de ses œuvres,   je trouve son autoportrait dans les bleus et verts d'eau, splendide. Il est toujours copié pour étudier ses œuvres, pour étudier l'art, enfin j'imagine, bien que n'ayant jamais rencontré d'étudiants en art, ou de professeurs, valorisant ses œuvres ces dernières années. Ce sont les algorithmes qui s’empressent de le faire à présent, le copier, pour recevoir des droits d'auteur, on admire l'intelligence artificielle, Vincent van Gogh est très prisé, aussi dans les supermarché avec des kits tous prêts en peinture, afin de réaliser, la nuit étoilé, divisée en îlots et numéros, correspondant à des petits récipient de couleurs correspondant. C'est dédié aux adultes et aux enfants.
Aussi, des écologistes en herbe, le choisissent, mais pour d'autres raisons, pour politiser leur choix, le salir de soupe au nom d'une idéologie. Un quart d'heure de gloire warholien. Supprimer les enseignants en art pour les remplacer par des robots qui calculent en zettaoctets, la chic idée ! De quoi exploser l'empreinte carbone. Tous ensemble !

J'ai retrouvé l'écrit d'Antonin Artaud "Van Gogh, le suicidé de la société", dont voici un extrait, qui est toujours d'actualité. Il écrivait cet essai paru en 1947.

Ceux qui un jour ont dit :
Et maintenant, assez, Van Gogh, à la tombe, nous en avons assez de ton génie, quant à
l’infini, c’est pour nous, l’infini.
Car ce n’est pas à force de chercher l’infini que Van Gogh est mort, qu’il s’est vu contraint
d’étouffer de misère et d’asphyxie, c’est à force de se le voir refuser par la tourbe de tous ceux qui,
de son vivant même, croyaient détenir l’infini contre lui ; et Van Gogh aurait pu trouver assez d’infini
pour vivre pendant toute sa vie si la conscience bestiale de la masse n’avait voulu se l’approprier
pour nourrir ses partouses à elle, qui n’ont jamais rien eu à voir avec la peinture ou avec la poésie.
De plus, on ne se suicide pas tout seul.
Nul n’a jamais été seul pour naître.
Nul non plus n’est seul pour mourir.
Mais, dans le cas du suicide, il faut une armée de mauvais êtres pour décider le corps au
geste contre nature de se priver de sa propre vie.
Et je crois qu’il y a toujours quelqu’un d’autre à la minute de la mort extrême pour nous
dépouiller de notre propre vie.

Par kiwaïda at 00:56

18/10/2022

$тø¢нαṧтḯⓠüε

Dessins © Sonia Marques

En discutant avec mon perroquet stochastique... Une artiste, la belle rouge.

Par kiwaïda at 17:00

17/10/2022

☮ґαη❡ℯґїε


© Marie Laurencin (1883-1956), "Les Biches", 1923.


© Marie Laurencin, (1883-1956), "Femmes au chien", 1924 -1925




Végétation dans l'atelier, 1980, Aquarelle et pastel sur papier, 106,5 x 75 cm (© Sam Szafran)

Deux ou quatre merveilles la redécouverte de Marie Laurencin et Sam Szafran au Musée de l'Orangerie !
Rien en commun... sauf mon regard ce jour : quelle joie !

Admirative...

Marie Laurencin est née le 31 octobre 1883 à Paris et décédée le 8 juin 1956 à Paris, peintre, portraitiste, illustratrice, graveuse, poétesse...

Biographies courtes :

Marie Laurencin est vouée au métier d'institutrice. Toutefois, désireuse de devenir peintre sur porcelaine, elle s'inscrit à l'école de Sèvres et à l'académie Humbert où elle suit des cours de dessin et de gravure avec talent, notamment aux côtés de Francis Picabia et de Georges Braque, ce dernier lui faisant rencontrer en 1906 Pierre Roché qui devient alors son amant et mécène. Elle écrit aussi à cette époque ses premiers poèmes. En 1907, Marie Laurencin réalise sa première exposition et participe au salon des Indépendants. Elle rencontre Picasso qui lui présente Guillaume Apollinaire avec qui elle mène un amour passionné jusqu'en 1912. Elle vit alors en femme libre pour l'époque, entretient de nombreuses relations, et réalise "Groupe d'artistes", "Apollinaire et ses amis", "Les jeunes filles" et de nombreux portraits. Certains de ses poèmes sont aussi publiés dont "Le présent" en 1909. Alors qu'en 1913 ses tableaux se vendent hors de France et qu'elle expose aux côtés de Marcel Duchamp à l'Armory Show de New York, Marie Laurencin se marie en 1914 au baron allemand Otto von Wätjen, mais la Première Guerre mondiale les pousse à s'exiler en Espagne jusqu'en 1919. En 1921, Marie Laurencin revient à Paris et divorce la même année. Malgré un cancer de l'estomac en 1923, elle mène une carrière très prolifique et devient une artiste reconnue, réalisant de nombreuses illustrations pour Gide et Lewis Caroll par exemple, mais aussi des décors pour des ballets comme "Les biches". Alors que Marie Laurencin est consacrée en recevant la Légion d'honneur en 1935 et en présentant 16 de ses oeuvres lors de l'exposition universelle de 1937, la Seconde Guerre mondiale éclate. Elle continue toutefois ses portraits durant cette dure période et publie en 1942 "Le carnet des nuits". Sa santé se fait alors plus fragile et elle reste marquée par son arrestation à la fin de la guerre même si elle est relâchée par la suite. A partir de 1945, Marie Laurencin s'affaiblit, mais continue de réaliser plusieurs oeuvres entre différentes retraites. Elle décède en 1956 d'une crise cardiaque.

Sam Szafran, pseudonyme de Samuel Berger est un artiste français, né le 19 novembre 1934 et décédé à Malakoff le 14 septembre 2019. Fils aîné de parents émigrés Juifs polonais, il passe les premières années de son enfance dans le quartier des Halles à Paris. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il échappe à la rafle du Vélodrome d’Hiver et se cache dans un premier temps chez des paysans dans le Loiret, puis à Espalion, Aveyron, dans une famille de républicains espagnols. À l'âge de dix ans, il est brièvement interné au camp de Drancy d’où il sera libéré par les Américains. Alors que son père et une grande partie de sa famille ont été massacrés dans les camps nazis, il est envoyé en 1944 par la Croix-Rouge à Winterthur en Suisse, où il est accueilli par la famille Halberstadt. En 1947, il part avec sa mère et sa sœur à Melbourne en Australie, chez un oncle. À son retour en France en 1951, totalement autodidacte, il suit quelques cours du soir de dessin dans les écoles de la Ville de Paris et mène une existence particulièrement rude et précaire. Il épouse en 1963 Lilette Keller. Depuis les années 60 il développe une œuvre très intérieure autour de trois thèmes, les ateliers, les escaliers et les plantes.
D’une contrainte (la peinture à l’huile était trop coûteuse), Sam Szafran fait une force : sa maîtrise du pastel, fruit d’un travail acharné, impressionne dans la série consacrée à l’imprimerie Bellini, puis dans ses Escaliers, où il tord les perspectives pour donner un sentiment de vertige et faire chavirer le regard. Des collages de polaroïds dévoilent sa méthode de travail. Ses « paysages urbains », peints à l’aquarelle sur soie, forment un kaléidoscope des lieux clés de sa vie, dessinant une géographie intime. Autre obsession, le végétal envahit son atelier de Malakoff, ultime refuge, comme ses compositions. Les choux de son enfance font place aux aralias, aux caoutchoutiers et, surtout, aux philodendrons Monstera, dont les feuilles ajourées deviennent un motif répétitif, hypnotique, dans le sillage de Matisse. Au milieu de cette jungle luxuriante, presque étouffante, se dégage souvent la silhouette de son épouse Lilette, drapée dans un manteau japonais et assise sur un banc signé Gaudi. Comme un ancrage dans le réel et une échappée belle face à la menace de l’engloutissement. À voir : « Sam Szafran (1934-2019). Obsessions d’un peintre », jusqu’au 16 janvier 2023 au Musée de l’Orangerie,





Boîtes de pastel dans l'atelier de Sam Szafran (2010).
"Son atelier se présente comme un capharnaüm de chevalets, de tréteaux, de fauteuils jonchés de vêtements. Le sol même est couvert de cadres vides, de feuilles en vrac, en un tapis si inextricable qu’il semble impossible de traverser la pièce. Sur ce bric-à-brac tombent, du plafond, des flocons de neige."
Ai-je pu lire.

De quoi déculpabiliser les artistes, qui ne travaillent pas dans un "white cube", ni, dont on ne distingue, les œuvres, des habitants... des ustensiles et vêtements...
J'apprécie ses dessins de perspectives, ses escaliers et sa végétation luxuriante, où semble être pliée, dans un coin, une femme habillée de rouge, d'un calme transparent.

Par kiwaïda at 16:25

13/10/2022

Ѻüi ‼!

<

Grand dessin pour petit lapin : "Ah bien regarder de très près, celui-ci m'intéresse beaucoup"

Photographies © Sonia Marques (et dessin)

Par kiwaïda at 17:22

04/10/2022

ѦґT



Depuis le Bal de Limoges (Photographie © Sonia Marques)



© Suzanne de Court : Plaque émaillée représentant l'Annonciation, v. 1600
(Unique émailleuse identifiée, qui signait ses oeuvres, à Limoges au XVIe siècle)
Raffinement des couleurs et des bleus (non visible au BAL)


© Francis Chigot : carton de Léon Jouhaud. L'émaillerie Limousine. 1908
(verrier et peintre de vitraux français de Limoges, j'ai déjà publié et photographié son œuvre splendide de la gare de Limoges...)

Par kiwaïda at 23:01

30/09/2022

ϴℳ฿ℜ€

Photographies © Sonia Marques

Par kiwaïda at 15:56

16/09/2022

ℒℯ ♭◎ʊ¢ @üϰ é⊥øḯℓℯṧ

En attendant (Photographie © Sonia Marques)

+

À la recherche du temps révolu, dévolu, perdu, des choses ignorées, des heures passées, blessées, absorbées, de tout ce qui ne s'éteignait pas encore, du filament accroché à ce cœur si fier et si vieux.
Reprendre les silences et les poser devant, étalés de leurs longs corps, ils se sont reposés des siècles, entrelacés, sanglotants, incandescents, jamais épuisés.
Un à un, les reconnaître, se prononcer, hésitants, suffocants, comprimés, goûts fruités, les premières fois, elles transpirent, maladroites, parfaites dans leurs petitesses, à peine énoncées.
Les secondes fois, charmantes, elles respirent et ravivent les trésors, les douleurs, les mystères, elles couvent leurs prochaines disparitions.
Toutes les autres évanescentes, se retournent et abandonnent la foi, les impuretés et amertumes ont avorté toute idée de réalisation.
Plus de réel, ni de virtuel, les souvenirs se mêlent de ce qui ne les regarde pas.
Terres calcinées, belles et sans pitié, cendres solennelles, désaveux des tabulæ rasæ, des fastes et funestes somptuosités, petits temples des flambeurs, refuges des tueurs, ténébreuses demeures voleuses du temps de travail, bibliothèques grignotées de livres incompréhensibles, indulgence et retrait des comptes, logiciels périmés, lois péremptoires, incongrues, altérées, incompressibles, cités éteintes, lumières vaniteuses, adorateurs orgueilleux, chimériques politiques, lubies, détresse de l'humanisme, envolées des chiffres, espoirs bernés, nombres indomptables, énigme de l'après, énigmatique antiquité, trou noir, fissure béante, big et bang.
À la recherche, des désolés, des étoilés, des souffles qui trainent, disséminés, des poussières ravissantes, nos vies étiolées, nos luttes incapables, nos efforts innocents, les immenses, les intenses, tous abîmés, mobilisés quelque part, nébuleux, en ébullition, impérissables.
Matures déclins, écrasantes et laborieuses histoires, calomnies en pagaille, fourvoiements sans plus attendre, cumuls des chocs, glaces brisées, épanchements.
Foule des choses, foule des opinions, flux des doutes, masses des angoisses, tout sombre, chute, se lave dans les océans.

Épier le reste des larmes, goutte à goutte, essorer les maisons pleine de soumissions, décréter que les bonheurs soient sanctifiés et que tout le reste… passer sa vie à le rechercher.

À la recherche du temps révolu, dévolu, perdu, des choses ignorées, des heures passées, blessées, absorbées, de tout ce qui ne s'éteignait pas encore, du filament accroché à ce cœur si fier et si vieux.

Ne dites à personne ce qui fleuri.


+

"Le bouc aux étoiles" : Extrait d'un dessin de Jean Lurçat (peintre, céramiste créateur de tapisserie français - 1892-1966) trouvé dans la rue.

Par kiwaïda at 15:45

14/09/2022

Fїηʟ@ᾔḓ@iṧ




©  Hanna Anonen (Photographer Mikko Rikala)

Cocktail -light

”Cocktail” is a wooden ceiling light inspired by the mixed color layers of fizzy drinks. These radiant color combinations and playfully shuffling sticks catch the eye, and the light works well in homes and public spaces.

Diameter 180 mm, Height of 290 mm or 190 mm., Diameter 930 mm, Height of 800 mm., Used material: wood, Handmade prototype.



Carte Blanche à Hanna Anonen à l’Institut finlandais dans le cadre de Paris Design Week, exposition dans la galerie et le Café Maa. Hanna Anonen est une designeuse polyvalente dont le travail comprend la conception d’espaces, le graphisme et la création de pièces de mobilier et de petits objets. Son matériau de prédilection : le bois peint.

 “Je pense que je cherche à réinventer l’image du design finlandais moderne, à travers une approche ludique, pour ouvrir la voie vers une création qui défie la norme des tons neutres. Je ne me sens pas particulièrement en contradiction avec les approches stylistiques plus traditionnelles dans les pays nordiques, mais je sens bien que j’essaye activement de les décloisonner.”

Hanna Anonen is a Helsinki-based designer with a background in carpentry. She holds a BA in industrial design from the Lahti institute of Design and an MA in applied arts and design from Aalto University in Helsinki. In 2017 she participated in Finnish Design Shop’s FDS Award design competition with her innovative Cocktail chandelier, ultimately coming third. Later, the design was picked up by the Finnish furniture brand Hakola. Hanna Anonen’s designs are often characterised by playful, innovative forms and her uninhibited use of colours. She is perhaps best known for her industrial design work, but she is also a talented spatial designer, having created exhibitions and interiors for a variety of clients. In addition to Hakola, Anonen has collaborated with Made By Choice, Iittala and IVANA Helsinki, among others.





©  Hanna Anonen (Photo credits: Juho Huttunen)

Ponytail

Tie up your Ponytails! Take a nostalgic trip down memory lane to childhood hairstyles and accessories. These art glass bonbons remind us how to put that cherry on top our hairdo. This sunny summer I had an opportunity to work with glassblowers at Nuutajärvi Glass Village, Finland.

year: 2021, materials: Glass and rubberband, size: 100 x 100 mm

© "Merry-go-round" Hanna Anonen (Photo credits: Juho Huttunen)

Merry

”Merry-go-round” is a fun yet versatile wooden household object, functioning as a side table or a stool. This compact companion is packed with character, perfect match for the contemporary home.

Dimensions: Diameter 360 mm, Height 470 mm and Diameter 600 mm, Height 350 mm, Used material: wood

J'aime beaucoup sa lecture ludique, et l'institut finlandais. Cela me fait penser à un prochain anniversaire...

Par kiwaïda at 00:50

13/08/2022

♏ЇẎÅḰ€

mi.jpg
Issey Miyake, Starbust (collection automne/hiver 1998)
Vue de l'exposition IsseyMiyake Macking Things, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris 1998
Photo © Jerôme Schlomoff

Hiver 1998, je travaillais à la Fondation Cartier pour l'art contemporain à Paris, pour l'exposition d'Issey Miyake, artiste miraculeux, qui vient de nous quitter. Tant de chose à écrire. Chaque jour à étudier, commenter, guider les visiteurs, chaque tissu, chaque salle, chaque procédé innovant, tant de souvenirs. Des rondes avec mes amis, des rencontres, un Noël magique avec l'équipe, des félicitions d'Hervé Chandès, le commissaire, assisté de Serges Laurent, une lettre des amis de la Fondation à mon attention, dans l’ascenseur, de compliments, et Martine, avec qui nous avons tant marché autours de ses plissés, que j'ai retrouvée à Berlin, aussi en plein hiver, par hasard, Étienne, nos projets, nos vœux, et toutes ces jeunes femmes, au prémices de leur avenir professionnel, consacrant toutes leurs après-midi, à garder et faire des visites de cette exposition, dans un écrin exceptionnel, glaçant, transparent. Avant cette exposition, nombre de nos études artistiques ont été profilées pour apprécier les innovations de cet artiste hors pairs. Récusant les termes de styliste de mode et préférant se définir comme « fabricant de vêtements » ou « designer », manière d’affirmer que forme, fonction et esthétique sont indissociables, Issey Miyake est l’auteur d’une création sans équivalent, inscrite au carrefour de toutes les disciplines, les pratiques et les recherches. 
L’exposition Issey Miyake, Making Things, à laquelle j'ai participé, explorait cette nouvelle façon d’appréhender le vêtement où l’imagination se conjugue au bien-être et aux technologies les plus innovantes. Au rythme d’un parcours dynamique et original, l’exposition illustrait à travers quatre espaces les réflexions d’Issey Miyake : la liberté et le mouvement, la relation entre le design et l’art, la recherche sur les matières et les nouveaux modes de production, le vêtement du futur.

Je me souviens de cette salle si chaude, aux vêtements de feu, d'or, comme des couvertures de survies, assez difficile à observer, les gants métalliques, la chaleurs des lumières, il y avait quelque chose de Baroque, comme l'église, dont j'ai écrit un article juste avant. Même si l'origami parcoure ses œuvres, et, cela a sans aucun doute inspiré Étienne, qui en a fait une bonne expérience artistique du pliage, il y a quelque chose d'infiniment dynamique et dansant. Né à Hiroshima, son histoire, et celle du feu l'explique, dans cette exposition, de la protection, de la survie, s'inscrit dans la grande histoire du nucléaire. Marqué par la bombe atomique larguée le 6 août 1945 sur Hiroshima, sa ville d'origine, alors qu'il n'avait que 7 ans, il est un rescapé. Il grandit dans un contexte d’après-guerre particulièrement lourd, mais il ressent ses premières émotions esthétiques dans cette cité reconstruite. Il étudie ensuite à l’Université des Beaux-Arts Tama à Tokyo (1959-1964) et se signale en protestant contre l’absence des vêtements lors de la conférence mondiale du design. Il présente son premier défilé encore étudiant : Nuno de Ishi no uta (Un poème de vêtement et de pierre). La fin du XIXème siècle est marquée par le japonisme qui influence aussi la mode. Le peintre Foujita , dont j'ai écrit un article également, arrive à Montparnasse dès 1913 mais c’est dans les années 1960 que des Japonais viennent compléter leur formation à Paris dans le domaine de la mode. Issey Miyake et Kenzo, dont j'apprécie beaucoup les créations, qui nous a quitté aussi, séparés par deux années seulement font partie des précurseurs, ils seront suivis par d’autres compatriotes dans les années 1980.
Son vocabulaire de formes amples qui convoitent le corps plus qu’elles ne l’évitent, le traitement des tissus qu’il est le seul à concevoir, la poésie lunaire et l’épure domptée comme une couleur sont un lexique permanent pour les créateurs.
En 1988, il lance son célèbre concept Pleats Please, des vêtements plus accessibles, conçus dans un textile synthétique qui conserve la mémoire du plissé. La ligne devient une marque en propre quelques années plus tard avant d'ouvrir en 1996 sa première boutique en France, Boulevard Saint-Germain, à Paris. Puis, en 1998, en collaboration avec l'ingénieur textile Dai Fujiwara, Issey Miyake lance A-POC (A Piece of Cloth), dont le nom reprend le titre de son défilé PE 1977. Il s'agit là encore de confort avant tout. Coupé dans un tissu tubulaire, le vêtement introduit un design nouveau avec lequel peut jouer celui qui le porte. Ce sont ces robes tubulaires, que je présentais, à la Fondation Cartier, entre autres. Que de souvenirs !




Par kiwaïda at 21:45

Ѧ ℐ❡ґ℮ʝα ⅾℯ ϟã☺ ℜøⓠü℮

Fotografías © Sónia Marquès

Gosto muito desta igreja extravagante, barroca, de fogo, ouro e luz. A Virgem Maria, no museu adjacente, está em destaque, nas pinturas, nas esculturas. Gosto do Bairo-Alto, bairro onde muitas vezes relaxei, sozinho, e onde caminhei muito, visitei, comi, dormi, enfim, a cultura e a história da arte misturadas, parecem estar aqui adormecidas, oferecidas ao olhar de solitários, amantes, estudiosos, andarilhos, crentes, não crentes, de tantas origens diferentes, aqui se encontram e conversam entre si, brasileiros, cabo-verdianos, moçambicanos, italianos, americanos, alemães, ingleses, o ar é puro, o chão semeado de passos, paralelepípedos quadrados de Lisboa e Pombal. Momentos agradáveis ​​e sutis, que guardamos por muito tempo, em nossas memórias, e com os quais, em todos os lugares, caminhamos, em todos os lugares que pensamos, em todos os lugares que amamos.

A Igreja de São Roque fica no Bairro Alto em Lisboa sobreviveu ao terremoto de 1755. Antigamente existia um cemitério onde eram enterradas as vítimas da peste. Como São Roque é considerado o santo protetor contra esta doença, neste local foi construída uma pequena igreja para sua devoção em 1506.
Quando os jesuítas chegaram a Portugal, eles construíram neste mesmo lugar a sua primeira igreja. A Igreja de São Roque foi a primeira igreja jesuíta em Portugal e também uma das primeiras do mundo. Foi assim que a Igreja de São Roque nasceu, no século 16 (1565). No terremoto de 1755, a Igreja de São Roque foi uma dos poucos edifícios que se salvou, quase sem sofrer estragos. Por isso você pode ver esta fantástica igreja quase como ela era naquela época. A Igreja de São Roque tem uma fachada simples, que faz com que o sentimento de quem a visita seja único: de espanto. O seu interior é fabuloso e contrasta com esta fachada modesta. Cada uma das capelas da Igreja de São Roque é obra de arte única, mas uma delas merece que você dedique mais tempo para admirá-la. É a Capela de São João Batista, considerada a capela mais valiosa do mundo. A Capela de São João Batista é a última capela à esquerda. Ela foi encomendada a arquitetos italianos em 1742, tendo sido construída em Roma.

A Assunção da Virgem Maria, informalmente conhecida apenas por A Assunção, de acordo com a tradição da Igreja Católica Romana, da Igreja Ortodoxa, das Igrejas Ortodoxas Orientais e partes do Anglicanismo, foi a assunção do corpo da Virgem Maria no Céu ao final de sua vida terrestre. Nas igrejas fiéis, a Assunção é uma festa maior, geralmente celebrada em 15 de agosto.

Par kiwaïda at 14:50

07/08/2022

ℓ℮﹩ A☺ʊт ḉ♄ї℮ηS































Photographies © Sonia Marques

Par kiwaïda at 00:24

10/07/2022

ḓε¢øґ@тї☺η ℮t ¢øη⊥℮м℘l@piøη

Photographies © Sonia Marques

Par kiwaïda at 14:28

05/07/2022

ṼÉḠÉTѦℒ



Dragonfly brooch (broche libellule en diamants)
(1890)
© Edgar Bense


Conceived as a dazzling dragonfly with delicate plique-à-jour wings, this brooch epitomizes the Art Nouveau style in both fashion and manufacture. With its translucent wings set en tremblant and its sparking rose-cut diamonds, the present jewel catches the light brilliantly. In the enameling technique called plique-à-jour, vitreous enamel is applied to openwork wire cells without a backing, creating the transparent effect of stained glass. The house of Boucheron was founded in 1858 by Frédéric Boucheron (1830–1902). First opened in the Galerie de Valois, under the arcades of the Palais Royal, the shop was perfectly situated in the center of Second Empire Parisian luxury. In 1893 Boucheron moved to the Place Vendôme—the first of the great French houses to occupy that location—where it remains headquartered to this day, with more than 30 branches across the globe.
Dragonfly brooch, Edgar Bense, Gold, diamond, enamel, French







©  Barbara Regina Dietzsch (allemande) : tulipes et pivoines, (1750) gouache sur papier...




© Ernest-Ange Duez (Français, 1843 - 1896), Pivoines (1894), pointe sèche sur papier vergé.






Manufacture de Vincennes P: aire de bouquets de fleurs, XVIIIè siècle
Fleurs de porcelaine tendre montées sur cannetille recouverte de feuilles de soie...

Par kiwaïda at 00:22

04/07/2022

ℙ€s✝Ѧ☾ℒℰ



Pestacle de rue à Limoges sur le parvis de la cathédrale St Étienne : des dessins sur écran en grands formats en train de se peindre... Sous des vers scandés de poésie... L'idée de peindre devant nos yeux était inattendue...

Par kiwaïda at 13:47

21/06/2022

℉☮ḺḰ

Petites peintures (1 Mètre) © Sonia Marques

Par kiwaïda at 17:07

14/06/2022

ℰℳÅiℒ

Photographies © Sonia Marques

*

Ce souvenir d'enfance était resté très intense, comme lorsque l'on regarde une peinture de très près, jusqu'à se noyer dans les couleurs. Enfant ou adolescente, je regardais la parure de ma mère, son bracelet, comme une montre, mais magique changeante, sa bague aux couleurs vives, son collier, comme des petits couchers de soleil, ou bien, comme s'il y avait une danseuse, de flamenco, en tous cas, c'était le feu, la danse, une émulsion ou une alchimie colorée prise dans le vif, vernissée. C'était très innovant ou rare, de bénéficier de cet art là, ma mère me disait que c'était des émaux, si jeune, je savais alors que c'était des émaux, ce qu'était l'émail, à quoi cela ressemblait. Comme c'était une création, j'avais aussi accès à la créativité, l'art de l'émaillerie. Tout comme je savais déjà ce qu'était la céramique, depuis ces voyages au Portugal et les explications de mes parents, l'azulejeria. Ce qu'ils ne savaient pas, et moi, non plus, c'est que je me retrouvais vivre à Limoges... 40 années plus tard... où se trouvent aussi céramique et émaux, d'une autre façon. Ma culture avait parcouru déjà des pays différents, et elle m'a aidé à aimer enseigner et transmettre et innover. Je me souviens donc, que cette parure fut une inspiration, lorsque j'habitais en Seine-Saint-Denis et que je réalisais mes premières études vers mes 15 ans, à Paris, le saut à l'élastique, dans le 18e, au lycée d'arts graphiques Auguste Renoir, puis en passant 4 années à l'école Dupérré dans le 3e à Paris jusqu'au diplôme "Modes et environnement" (un DSAA) avec de superbes professeurs, designers, stylistes, philosophes, artistes, et leurs félicitations. J'avais réalisé des créations, dès les années 90, complètements innovantes, entre textiles, plâtre, mode, arts du spectacles, sportives, qui, aujourd'hui seraient toujours étonnantes. Ces petits bijoux d'émaux, lorsqu'un professeur nous demanda de réaliser la pochette du vinyle et CD du Boléro de Ravel, constituaient une source d'inspiration. Le savait-il ? Non. Ni mes parents, ni personne ne l'a jamais su. J'apprends que cette parure fut le cadeau de mon père à ma mère : voici que nous sommes vernis ! Est-ce cela la transmission ? La culture ? Oui c'est un exemple.  Le bel ouvrage, il fallait le reconnaître, avoir le goût, le désir de l'offrir, de le voir porté. Ainsi, je m'aperçois que cette parure est bien inaltérable. Mon conjoint me dit : elle est bien plus contemporaine que ce que nous avons vu, ici, une parure pour gladiateurs érudits.

Tout peut devenir une inspiration, un petit cailloux, le toucher du satin, d'un animal, d'une peau, les épines d'une châtaigne... Son goût mêlé au lait, des desserts économiques, que garde-t-on de nos souvenirs, nos madeleines de Proust... Comme cette confiture de fraise déposée sur une cuillère dans le film d'anticipation "Soleil vert" ("Soylent green" de Richard Fleischer, 1973) à ceux qui en sont privé, ce souvenir... humain... En période de disette ou de restriction, l'imaginaire et les souvenirs sont nos plus beaux atouts, à nous de les raviver chez nos anciens, raviver la flamme de l'histoire, tirer les fils : L'anamnèse, une simple amélioration de l’efficience de notre potentiel humain. C'est ainsi qu'arrive le récit, l'individuation, permettre à l'autre de se souvenir de qui il est, qui elle est, à l'aune de son présent, mesurer le parcours. C'est bien mieux qu'un curriculum vitae, ces espèces de papier normalisés, si mal vus par les cabinets de ressources humaines, retoqués à l'infini, inutiles et illisibles... c'est ainsi que plus personne ne trouve d'emploi et personne ne trouve de candidat...

Depuis les arts graphiques, la photographie et ses tirages papier, ses apparitions de mon petit labo que j'avais acheté, réaliser des films, des vidéos, les projeter, en scénariser des projections, ouvertes à tous, réaliser des documentaires pour d'autres, pour ma chorégraphe et la danse contemporaine, travailler, la cire, la sérigraphie sur tissus, la gravure, la céramique, exposer une mosaïque carrelée, émaillée... Ouvrir une maison d'édition, réaliser des livres et pour tous, confectionner des livrets, depuis la maternelle (et oui !) et tout ce qui devenait le numérique dans tous les domaines : j'ai toujours été passionnée par les techniques, et mon parcours artistique en témoigne dans chacune de ses réalisations très atypiques. J'ai aussi transféré les techniques les unes aux autres provoquant des décloisonnements, dans mon enseignement toujours, ce qui n'a jamais été bien vu des plus conservateurs et conservatrices, mais n'est-ce pas toujours le cas des inventeurs et inventrices ? Jusqu'à la censure, ou même l'ostracisation, mon enseignement étant hors-norme et surtout "traversant", avec une déconcertante facilité. Je suis capable d'adaptation rapide et en plus de formaliser aussi rapidement comment enseigner ce que j'apprends. Cette rapidité n'est pas l'apanage des fonctionnaires ni des institutions, ainsi, il faut parfois attendre et patienter des années, avant de voir et apprécier que tout arrive pour tous et que les accès soient "accessibles" pour tous. La technique c'est tout un art et de l'apprendre aux autres aussi. Souvent, j'ai rencontré d'autres professeurs agacés de ne pas savoir, de ne pas avoir été formés, voir des directions d'école affreusement jaloux-ses, préférant punir celles et ceux qui aiment enseigner, que de favoriser ces arts et savoirs faire, leur donner toute la place, ou un atelier. Repérée très tôt par des artistes et designers, je travaillais pour eux et elles, sans ménager mes efforts et sans moyens mais avec des idées déjà. Ce sont des professeurs, designers et artistes qui m'ont bien accompagnés lors de mes études, je leurs suis reconnaissante, je pense à chacun d'eux, chacune d'elle, souvent. Dans notre pays, les difficultés à évoluer et reconnaître les talents sont manifestes, il est bien plus question de difficultés à reconnaître les compétences, à recruter, les talents ne manquent pas, mais il manque vraiment des sachants, des artistes d'expériences qui savent recruter et qui ont un regard, une aisance, une culture, des passions, mais surtout une ouverture d'esprit. Ce qu'il manque, dans ce pays, ce sont des personnes ayant tant à partager, tout sauf leurs frustrations, et sans aucune jalousie, des personnes qui ne font ni procès, ni racisme, ni prédations, ni complots. Ce n'est pas rare du tout, ce qui est rare c'est de savoir où sont ces personnes et surtout les protéger, les accompagner, leur donner la liberté de recruter de former des équipes. Je le vois partout, nos écoles manquent cruellement de ces regards, de ces artistes diplômés de bonnes écoles, partout, dans tous les territoires. Beaucoup ont été mis à l'écart, et c'est un gâchis que l'on constate. On préfère se fier à la communication, au journalisme, on relaye sans arrêt ce qui est déjà trouvé, médiatisé, ce qui fait le "buzzzz", ce qui est déjà acheté, vendu, répété, copié, c'est lassant, lassant. On préfère ainsi que les présidents soient des journalistes, des acteurs de télévision, que les recruteurs-teuses soient des journalistes, tout est journal, rapporteur, rapporteuse. Et moi et mon petit journal atypique, hors-norme... c'est pas du journalisme ça  (trop d'idées, personnelles ! Que fait-on du personnel dans une culture du semblable, du même ? Rien) Quand nous avions besoin de colporteurs, mais quand nous avons accès à l'information et que nous savons mieux que les journalistes trouver les informations, quand est-il de l'information, elle s'intoxifie et doit se vérifier, sans cesse.  L'élite est devenue semblable à la masse, et c'est un superbe dénivellement, un politicien sans histoire, ni culture, a le plus de chance d'être élu démocratiquement, par l’abstention elle-même : le non, le refus, des comportements inavouables dans les urnes, ne pas vouloir nommer, parviennent à élire ce que le peuple veut détester et haïr, pour avoir le pouvoir de manifester ensuite son mécontentement, voici ce qui prime : la colère toujours. La colère encore, la rancœur, la traitrise... Un jour peut-être, gouverner ou élire en sera autrement, pour l'instant, il y a un impensé, tel des Sisyphes qui attendent les élections suivantes et les manifestations, pour remonter leurs pierres, et la voir tomber, tout le pays est rythmé par la colère et la destruction, aux tristes  joies anarchiques et paillardes...Cela occupe une société qui ne pense plus... Suivre le groupe, scander le même slogan, c'est reposant, cela fait même du bien, cela rassure, cela rend même heureux. Pour celles et ceux qui pensent, c'est moins simple. On s'éloigne des diktats.

Lorsque j'avais fondé avec mes amis un collectif d'artistes en apprentissage au sortir de mes multiples formations, j'avais déjà remarqué ce retard à l'allumage, les étudiants les plus intéressants avec des créations très précieuses, à l'état même de projets, n'étaient pas compris ni vus des jury et des professeurs. Il faut dire que nous étions aux prémices des créations sur Internet,  ainsi ai-je choisi, de fédérer, former, apprendre, en groupe et favoriser d'autres personnes ayant l'envie et la curiosité de faire des recherches et créer dans des domaines inexplorés. Les engager dans leur voix. Enseigner a toujours été une recherche, de la technique, non séparée de l'expérience personnelle, du parcours, du chemin et de la capacité de retranscrire ou de théoriser ce véhicule de vie. Car pour moi, l'art c'est la vie, et c'est tous les jours, et mieux, en binôme, en compagnie, en partageant mes trouvailles, ou en écoutant celles des autres, mes proches, ma famille, la moindre trouvaille... un téléphone, une voiture, les déboires, les erreurs, les bricolages, les contrats, le juridique, l'artistique et le muséal... Le paysage, la langue, combien d'apprentissages, et tissages chaque jour ? Chaque réveil est une possibilité de se renouveler, de mettre à l'épreuve du temps ce que l'on croit comprendre... Vieillir c'est s'attacher aux riens, aux détails, le plus invisible à tous devient le plus important pour soi, les repères sont espacés, singuliers, les traits marqués, la volonté de faire économisée, la volonté d'en être, supprimée : vieillir c'est devenir, c'est être pour toujours.

La mémoire, cela commence par un souvenir : un bijou, une couleur, telle une galaxie, des planètes, ainsi va la création, et l'inspiration, si fugace aux sagacités renouvelées...

Un jour je portais une bague en acier, un miroir argenté avec une pointe en volume, discrète et réflective, c'est Calvin Klein qui la produisait, une belle illusion, d'où son nom, j'enseignais et parlait avec des gestes de la main. Une jeune femme, étudiante était fascinée par cette bague qui ornait les gestes professoraux. En plein milieu du cours, elle exprima à haute voix son admiration devant ce bijou, pourtant minuscule, dans une pièce, moi éloignée de tous, et, sans aucun rapport avec le cours, elle s'exclamait, heureuse d'avoir trouvé quelque chose qui l'intéressait par la dimension scientifique, certainement la matière et la forme circulaire. Son intervention n'était pas dans la norme du comportement des autres étudiants, pourtant son approche d'un élément du réel, de son observation, indiquait une connaissance atypique, intense, cela produisait du sens aussi, dans sa disruption. Par ailleurs, elle était peintre et avait déjà réalisé des peintures de galaxies, planètes, voix lactées, très colorées et subtiles, de grandes envergures, tandis que les autres étudiants n'avaient pas encore ni étudier la peinture, ni eu l'initiative d'en réaliser des desseins, ni d'études sur la couleur. Donc de telles réalisations provoquaient l'admiration ou l'indifférence des étudiants qui ignorent encore les capacités et connaissances acquises pour arriver à de telles factures et soins dans les mélanges colorimétriques. Elle était un peu à part, et ne parvenait pas à se sentir à l'aise en cours, l’oppression ressentie, était celle que nous pouvions tous ressentir, quand l'ignorance prend le pouvoir sur la connaissance. C'est une oppression magistrale, une mise en abîme de la dévalorisation de l'enseignement. Elle appréciait mes cours, car elle s'y sentait intégrée et il y avait une harmonie entre tous, un intérêt de l'écoute des uns envers les projets des autres. Les différences ne se chamaillaient pas, mais se posaient comme principe même d'une manière de faire des mondes et de les inventer. J'étais toujours attentive à ce que chacun, chacune, des étudiants puissent se sentir en disponibilité d'apprendre : c'est le plus dur, car il n'y a là aucune perfection, si les réussites des uns ne font pas les défaites des autres, c'est que les jours se succèdent et le mouvement change les perspectives, l'alternance entre faire des erreurs et comprendre, ou peaufiner ses talents et accumuler des croquis et recherches et pouvoir en cerner les mondes qui s'ouvrent au fur et à mesure, surprend toujours. Selon les écoles, la seconde étape c'est de rendre fluide son enseignement aussi auprès des autres professeurs, que soient intégrés ou respectés les enseignements de chacun : très difficile, dans certains cas, il est impossible de se faire respecter. Ces années là sont très difficiles, s'il n'y a pas de volonté de respecter le rythme de chacun, chacune, car il y a beaucoup de violence, de haine, de frustrations, de précarisations, de mauvaises évaluations, orientations, dans les écoles, s'ajoutent à cela, des mentalités concurrentielles, qui n'ont pas lieu d'être, favorisant la mauvaise compétition, les rivalités, plutôt que l'émulation, et nous arrivons vite au harcèlement scolaire (étudiants, ou professeurs, tout le monde devient une victime collatérale, beaucoup adoptent la lâcheté pour espérer rester parmi les rangs, sans rien dire, ou sinon en apportant du grain au moulin de l'image d'Épinal, trouver la tendance politique et s'y couler comme si de rien n'était, mettre son drapeau, son écharpe comme les autres, ne pas émettre d'idée trop personnelle, ni apporter une expérience individuelle, le risque est que tout se tourne vers une idéologie)

Les aspects sociologiques du contexte à analyser et les facultés cognitives individuelles sont pourtant des données en plus, être formés aujourd'hui sur ces nouveaux items avec une connaissance de la systémique sont très importants, peut-être bien plus que d'être dans un réseau social virtuel, car c'est une question de survie. Autant dire qu'il faut être formé à l'abandon, et ne pas s'offusquer de la violence, ni résister bêtement : c'est le pire.

Ne pas être indifférent et s'ouvrir à la différence. C'est une utopie, car nous sommes dans le sens opposé, il suffit d'entendre l'écart entre les politiques et la réalité du terrain, les usages, le nombre et l'économie nécessaire (très peu d'argent suffit, mais un peu plus d'intelligence du sensible et de bon sens... et pas de l'artificielle intelligence...nous en sommes à l'inverse, l'opposé, la demande est celle de toujours plus de moyens, sauf que ce n'est pas possible, ni pour quelques uns, ni pour tous... c'est un autre sujet à développer)

Dans les formations artistiques, se mêlent le narcissisme avec la prétention et la jalousie. La clairvoyance, la perspicacité, la lucidité activent la mise à distance de ces facteurs toxiques. Si l'égo est surdimensionné pour créer de l'image, et donc de l'illusion, il l'est aussi dans les aspects plus intellectuels, conceptuels, car c'est ici même que la naissance du médiocre est à son apogée, car le ridicule ne tue pas. C'est ici même que le médiocre à de meilleures chances d'être ovationné et médaillé. Car le ridicule ne tue pas et les êtres humains ont besoin de se divertir, de rire de tout, autant que nourrir un jardin intérieur, secret et inaccessible au commun des mortels... La liberté d'expression du médiocre a peu à peu remplacé les vœux de réflexion, d'introspection, d'imagination et donc de création, je pourrai ajouter de façon saugrenue, la douceur est remplacée, quoique la mièvrerie et la minauderie sont hautement tolérés, comme le cabotinage. Le silence est pourtant nécessaire, travailler et étudier en paix. Ce qui n'est quasiment plus possible, le bruit partout, la rumeur, la pression de montrer, de s'exposer sans cesse, dans des moments où il n'est pas nécessaire d'être surexposé, c'est le mot d'ordre (prouve que tu existes...) c'est aussi à développer.

Esprits-êtes vous là ?

Cette jeune étudiante fascinée par la bague illusion, comme je le fus de celle de ma mère, en émail rouge, jaune, blanc, noir...m'apprit dans la confidence qu'elle venait d'être diagnostiquée autiste asperger. Il semble que ce diagnostique était très longuement attendu, depuis des années. Malheureusement pour elle, en informant l'administration et la direction, elle fut tout simplement exclue de l'école d'art, et très brutalement Ce qui, aujourd'hui, est en contradiction totale avec ces domaines des formations artistiques. Excellente artiste déjà, et désireuse d'étudier encore, elle avait une tutrice, et aimée de ses camarades. La meilleure voix, la plus juste, serait d'étudier en paix, sans idéologie, et que les écoles soient accessibles à tous. Sans elle, le groupe n'était plus apprenant, son absence a dispersé les étudiants, aucun n'est resté dans l'école. C'était une chance pour tous. Mais finalement, en sortir n'était-ce pas le meilleur apprentissage de la vie ?

Ce qui est ingénieux peut se retrouver marginalisé. L'invention c'est vraiment une autre galaxie, en passant par la sérendipité...

Un souvenir, et tout bascule, la recherche peut commencer. Il y a donc une corrélation entre la mémoire, le passé et la projection future, c'est comme une fulgurance, un déclic puissant, ou une douce lumière, dans une profonde nuit et apercevoir une petite étoile...

Sensibles et sensibleries, paramétrer l'impossible, espérer être compris, ou simplement entendus, plutôt que vus. N'est-ce pas cette petite différence qui est en jeu ?

La relation humaine est interaction et souvent une déception. Sommes-nous capables aujourd'hui d'être déçus ? De ne pas avoir la certitude d'être bien compris ? Est-ce si important de tout comprendre ?

Les énigmes sont si belles.

*

L'émail du coquillage, l'émail des dents du morse...

Par kiwaïda at 18:20

08/06/2022

Ṕґiηḉεṧṧ℮

Dame brodant la bannière © Edmund Leighton (1911) Peinture à l'huile : 98 × 44 cm

Peinture de l'artiste britannique Edmund Leighton. Elle représente une demoiselle sans nom sur les remparts d'un château médiéval, apportant la touche finale à un étendard ou à un fanion portant un aigle noir sur fond d'or. En temps de paix, la femme a emmené ses travaux d'aiguille à la lumière du jour loin de l'agitation du château.

Edmund Blair Leighton (1852-1922) est un peintre anglais, londonien. Son œuvre, scènes de genre inspirées de la Régence anglaise et peintures d'histoire mettant en scène un Moyen Âge onirique et romantique, est marquée par l'influence du préraphaélisme.

Par kiwaïda at 00:00

07/06/2022

ϟαiηт €ṧρґiт

La Pentecôte

1540 / 1560 (Milieu du XVIe siècle)
Île-de-France
Au Louvre : Département des Sculptures du Moyen Age, de la Renaissance et des temps modernes

bas-relief, titre :

 Le Saint Esprit descendant sur la Vierge entourée des apôtres

Par kiwaïda at 01:07

- page 5 de 17 -