© Marie Laurencin (1883-1956), "Les Biches", 1923.


© Marie Laurencin, (1883-1956), "Femmes au chien", 1924 -1925




Végétation dans l'atelier, 1980, Aquarelle et pastel sur papier, 106,5 x 75 cm (© Sam Szafran)

Deux ou quatre merveilles la redécouverte de Marie Laurencin et Sam Szafran au Musée de l'Orangerie !
Rien en commun... sauf mon regard ce jour : quelle joie !

Admirative...

Marie Laurencin est née le 31 octobre 1883 à Paris et décédée le 8 juin 1956 à Paris, peintre, portraitiste, illustratrice, graveuse, poétesse...

Biographies courtes :

Marie Laurencin est vouée au métier d'institutrice. Toutefois, désireuse de devenir peintre sur porcelaine, elle s'inscrit à l'école de Sèvres et à l'académie Humbert où elle suit des cours de dessin et de gravure avec talent, notamment aux côtés de Francis Picabia et de Georges Braque, ce dernier lui faisant rencontrer en 1906 Pierre Roché qui devient alors son amant et mécène. Elle écrit aussi à cette époque ses premiers poèmes. En 1907, Marie Laurencin réalise sa première exposition et participe au salon des Indépendants. Elle rencontre Picasso qui lui présente Guillaume Apollinaire avec qui elle mène un amour passionné jusqu'en 1912. Elle vit alors en femme libre pour l'époque, entretient de nombreuses relations, et réalise "Groupe d'artistes", "Apollinaire et ses amis", "Les jeunes filles" et de nombreux portraits. Certains de ses poèmes sont aussi publiés dont "Le présent" en 1909. Alors qu'en 1913 ses tableaux se vendent hors de France et qu'elle expose aux côtés de Marcel Duchamp à l'Armory Show de New York, Marie Laurencin se marie en 1914 au baron allemand Otto von Wätjen, mais la Première Guerre mondiale les pousse à s'exiler en Espagne jusqu'en 1919. En 1921, Marie Laurencin revient à Paris et divorce la même année. Malgré un cancer de l'estomac en 1923, elle mène une carrière très prolifique et devient une artiste reconnue, réalisant de nombreuses illustrations pour Gide et Lewis Caroll par exemple, mais aussi des décors pour des ballets comme "Les biches". Alors que Marie Laurencin est consacrée en recevant la Légion d'honneur en 1935 et en présentant 16 de ses oeuvres lors de l'exposition universelle de 1937, la Seconde Guerre mondiale éclate. Elle continue toutefois ses portraits durant cette dure période et publie en 1942 "Le carnet des nuits". Sa santé se fait alors plus fragile et elle reste marquée par son arrestation à la fin de la guerre même si elle est relâchée par la suite. A partir de 1945, Marie Laurencin s'affaiblit, mais continue de réaliser plusieurs oeuvres entre différentes retraites. Elle décède en 1956 d'une crise cardiaque.

Sam Szafran, pseudonyme de Samuel Berger est un artiste français, né le 19 novembre 1934 et décédé à Malakoff le 14 septembre 2019. Fils aîné de parents émigrés Juifs polonais, il passe les premières années de son enfance dans le quartier des Halles à Paris. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il échappe à la rafle du Vélodrome d’Hiver et se cache dans un premier temps chez des paysans dans le Loiret, puis à Espalion, Aveyron, dans une famille de républicains espagnols. À l'âge de dix ans, il est brièvement interné au camp de Drancy d’où il sera libéré par les Américains. Alors que son père et une grande partie de sa famille ont été massacrés dans les camps nazis, il est envoyé en 1944 par la Croix-Rouge à Winterthur en Suisse, où il est accueilli par la famille Halberstadt. En 1947, il part avec sa mère et sa sœur à Melbourne en Australie, chez un oncle. À son retour en France en 1951, totalement autodidacte, il suit quelques cours du soir de dessin dans les écoles de la Ville de Paris et mène une existence particulièrement rude et précaire. Il épouse en 1963 Lilette Keller. Depuis les années 60 il développe une œuvre très intérieure autour de trois thèmes, les ateliers, les escaliers et les plantes.
D’une contrainte (la peinture à l’huile était trop coûteuse), Sam Szafran fait une force : sa maîtrise du pastel, fruit d’un travail acharné, impressionne dans la série consacrée à l’imprimerie Bellini, puis dans ses Escaliers, où il tord les perspectives pour donner un sentiment de vertige et faire chavirer le regard. Des collages de polaroïds dévoilent sa méthode de travail. Ses « paysages urbains », peints à l’aquarelle sur soie, forment un kaléidoscope des lieux clés de sa vie, dessinant une géographie intime. Autre obsession, le végétal envahit son atelier de Malakoff, ultime refuge, comme ses compositions. Les choux de son enfance font place aux aralias, aux caoutchoutiers et, surtout, aux philodendrons Monstera, dont les feuilles ajourées deviennent un motif répétitif, hypnotique, dans le sillage de Matisse. Au milieu de cette jungle luxuriante, presque étouffante, se dégage souvent la silhouette de son épouse Lilette, drapée dans un manteau japonais et assise sur un banc signé Gaudi. Comme un ancrage dans le réel et une échappée belle face à la menace de l’engloutissement. À voir : « Sam Szafran (1934-2019). Obsessions d’un peintre », jusqu’au 16 janvier 2023 au Musée de l’Orangerie,





Boîtes de pastel dans l'atelier de Sam Szafran (2010).
"Son atelier se présente comme un capharnaüm de chevalets, de tréteaux, de fauteuils jonchés de vêtements. Le sol même est couvert de cadres vides, de feuilles en vrac, en un tapis si inextricable qu’il semble impossible de traverser la pièce. Sur ce bric-à-brac tombent, du plafond, des flocons de neige."
Ai-je pu lire.

De quoi déculpabiliser les artistes, qui ne travaillent pas dans un "white cube", ni, dont on ne distingue, les œuvres, des habitants... des ustensiles et vêtements...
J'apprécie ses dessins de perspectives, ses escaliers et sa végétation luxuriante, où semble être pliée, dans un coin, une femme habillée de rouge, d'un calme transparent.