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vendredi 8 mars 2024

40 ¢@ґêღℯ



Peintures © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Les chiffres sont énigmes et durées.
Je me demandais ce que ces jours formaient comme durée. Ma tutrice me racontait qu'il y avait comme une mise en quarantaine en ce moment.
C'était la période du Carême, du désert, des carnavals, sans carne, sans viande...

Mais, je ne suis pas du tout dedans, lui dis-je.

Si, c'est aussi une forme de pénitence, il est certain, me dit-elle, que tu sembles définir une récréation, alors que non, tu jeûnes aussi.

Pas tout le monde ne connait le calendrier de ce silence. 
Le carême pour les chrétiens est d'une durée de quarante jours.

Il y a le ramadan pour les musulmans, entre mars et avril. La racine arabe « ar-ramad », signifie « chaleur accablante ». Il y a toujours des anges dans toutes ces histoires.

Des volatiles, tu veux dire ? Des choses avec des ailes ?

Oui mon amie.

Dans ces calendriers, beaucoup souhaitent une trêve dans les guerres, quand d'autres la provoquent au mauvais moment.

Le Carême commence le Mercredi des Cendres, mercredi 14 février 2024, et s’achève le Jeudi Saint, le jeudi 28 mars 2024, avant la célébration de la Cène du Seigneur.
La Semaine Sainte, qui commence avec le dimanche des Rameaux le 24 mars 2024, commémore la Cène, la Passion et la mort du Christ sur la Croix.
Le Samedi Saint au soir et le dimanche de Pâques, le 31 mars 2024, les chrétiens célèbrent la résurrection du Christ.

Quel programme !

En temps de carême, les chrétiens vivent un temps de conversion, ils se rapprochent de Dieu. Ils repoussent le mal afin de créer une nouvelle relation de pureté.
Aussi dans les traditions, ils ne mangent pas de viandes, mais il y a des variations, parfois le dimanche oui, avec même du chocolat et du vin.

Je ne sais pas ce que c'est que le chocolat !

Tant mieux, me dit-elle !

Mais, tu peux dire tes difficultés en ce moment, je t'ai vu être embêtée de nouveau par un jeune avec un bâton, qui tentait de te faire du mal, et j'ai entendu des êtres humains dire que tu étais handicapée...

Je m'en tape des commérages ! C'est le premier qui le dit qui l'est ! L’intelligence peut-être perçue comme un handicape...
Vois-tu, je survole tant d'ignorance, qu'à partir d'une certaine hauteur, je vois tout autre chose.

Et puis je suis une parmi les autres, nous les pies, nous cultivons l'invisible, et l'intelligence est notre cape d'invisibilité ! Nous avons l'air bête et distrait, hors nous voyons au-delà de ce qui est visible à l’œil nu d'un être humain.

Alors, me dit-elle, viens vite à mon aide, à mon secours, sans toi, je n'y arriverai pas.

Te souviens-tu du désert ?

Oui, ce sont aussi les 40 jours dans le désert du peuple d’Israël entre sa sortie d’Égypte et son entrée en terre promise.
Mais aussi les quarante jours passés par le Christ au désert entre son baptême et le début de sa vie publique.
Ce chiffre de quarante symbolise les temps de préparation à de nouveaux commencements.

Un temps de conversion.
Au désert, le Christ a mené un combat spirituel dont il est sorti victorieux.

Tes 40 jours se sont convertis en plusieurs années bleues.

Oui car il y a eu la chaleur accablante comme ar ramad, et la pluie des tropiques du cancer et du capricorne et les batailles de foins, et les silices blanches quotidiennes...
De l'Encens et de la Myrrhe...

Regardes le tableau du Combat de Carnaval et Carême, une peinture à l'huile de Pieter Brueghel l'Ancien, réalisée en 1559, très certainement à Vienne ce moment, en Autriche.
C'est une grande fête traditionnelle, plusieurs personnes se chamaillent sur une place du marché, il y a du poisson et de la viande, et des personnages masqués.
Ce qui est admirable, c'est qu'il n'y a pas d'agressivité, de violence, c'est un temps religieux, où le carême est respecté, il y a une ambiance bon enfant.

Tu vois que tu figures bien dans cette récréation festive et respectueuse !

Mais, tu entends cette jeune femme désespérée qui pleure à gros sanglots et qui tape dehors partout et s'explique à un jeune homme ? Quel déchirement !

Oui, c'est qu'il y a un seul jour, dans notre pays, dédié aux droits des femmes.
Mais, il n'est pas respecté, c'est comme pendant le carême, il existe des êtres humains qui ont des envies de guerre.

Alors on pourrait faire un carême à la place ? 40 jours ?
Oui c'est une idée, allez on va la soumettre, on fera diversion, on s'occupera enfin de l'intérieur... de tous.

Et puis c'est un jour où les êtres humains aiment repasser de vieux films où les actrices s'aperçoivent qu'elles sont actrices et dirigées, sur le tard.
C'est très ennuyeux, ce bal des victimes. Chaque année, à la même date, les êtres humains aiment projeter le documentaire "Sois belle et tais-toi " de Delphine Seyrig, tourné en 1975, une caution féministe.
Sur la durée, c'est très conservateur, in fine. À l'heure où un nombre conséquent de jeunes femmes filment et se filment partout, dirigent l'intégralité de leurs images, il semble que d'autres souhaitent revenir au bon vieux temps des contraintes.
Il y a un charme désuet à le revoir, comme les corsets revisités par Margiela. Ou, comme les uniformes à l'école. L'imagerie de l'ordre, alors que tout est désordre.
Un mythe Sisyphe, comment mettre de l'ordre dans l'anarchie ? Dès que l'on donne un ordre, un désordre survient, bien pire qu'avant. Vouloir la guerre et ordonner, c'est détruire assurément et pour longtemps, déconstruire, ruiner des pays, briser des générations, anéantir ce qu'il nous reste.
Mais peut-on fermer les yeux indéfiniment lorsque meurent des êtres humains, c'est nous aussi ? Avons-nous su tirer expérience des années de paix ? Serons-nous considérer la valeur des choses et non dévaloriser sans arrêt toute chose de toutes natures ? Ne plus toucher l’œuvre de Dieu, comme un parfait tableau.
Tout le monde veut être artiste, et repeindre à sa manière...

Mais lorsque l'on subit une guerre, peut-être que l'on s'aperçoit seulement 10, 20 ou 40 ans plus tard de qui était aux commandes, sans consentement ?
Passer tant d'années à se défendre, sans trouver le repos.
Sans carême.

Être simplement actrice dans un film. Être humain dans une guerre.

Il y a un film tchécoslovaque qui me fait penser à toi, petite pie, que j'ai beaucoup aimé : Les Petites Marguerites (Sedmikrásky) réalisé par Věra Chytilová, sorti en 1966. Le film fut frappé par la censure et empêcha Chytilová de tourner durant sept ans, compliquant grandement la suite de sa carrière. Et on empêche aussi les enseignants de le montrer, pourtant il montre deux femmes qui jouent et expérimentent un tas de choses comme des enfants. Les actrices jettent de la nourriture et ce fut considéré comme choquant. Le traitement du film est magnifique, sa colorimétrie, il est très riche d'inventions. Sa narration fut accusée d’être sans queue ni tête et son récit « incompréhensible ». Il dénonce frontalement la décadence d’un état censeur et autoritaire et avait peu de chances de plaire aux élites communistes. À l’intérieur de la Tchécoslovaquie, l’accès à son travail fut contraint afin de s’assurer qu’il soit le moins vu possible. Cela ne te dit rien, mais cela arrive. La visibilité des artistes peut se trouver limitée, l'accès à l'école, à l'enseignement aussi. L'activité même artistique est drastiquement restreinte. Tout déplacement, pour les femmes, peut aussi être restreint, et si elles sont artistes...

Il y a des oiseaux !
Seulement à qui sait les voir et les entendre.

Tu es une femme ? Je pensais que tu étais un ange.
Une nage veux-tu dire ?

Hihihihi ! Hahahaha ! Pica Pica !

L'abandon du bal des victimes s'effectue lorsque les femmes décident, on peut l'observer dans la direction de film. Une française, Justine Triet, parcourt et, se déplace pour présenter son film, Anatomie d'une chute, jusqu'aux États-Unis, avec son compagnon Arthur Harari, co-scénariste.
Leur réalisation décortique les sous-bois d'une violence conjugale, la relation entre un homme et une femme, tous deux auteurs, écrivains, quand les égos se trouvent confinés et leurs vies intimes décortiquées lors d'un procès. L'enfant, victime collatérale des violences et handicapé, et la femme qui porte toutes les charges. L'intelligence de l'enfant guide le procès, et, l'intériorité de la femme écrivain qui veut sauver son mari, sans évoquer les violences subies, forment la lumière et les ténèbres d'un drame.
La jalousie décrite subtilement entre les deux auteurs, écrivains, femme et homme, dans le film, est, peut-être l'expression d'un vécu des co-scénaristes, à l'écriture du film. Eux-même confinés lors de la pandémie récente. Je l'ai analysé comme le désir symbolique de la chute de l'homme auteur, au profit de la femme, qui est accusée de l'avoir tué. Dans la réalité, la lutte conjugale entre Triet et Harari, et artistique, est palpable et affleurante à chacune de leurs apparitions publiques. Ce film est une conjugaison dans tous les sens du termes. Il est conjugué d'idées opposées et, se trouve conjugable à divers prix contemporains.

Elle a fait la même école que toi, l'école nationale des Beaux-arts de Paris, au même moment !

Oui, on peut dire qu'elle représente aussi une idée de cette formation artistique à une large palette de réalisations. J'ai trouvé le scénario mieux écrit que ces films antécédents.
La présence animale, du chien, symbolise le guide voyant de l'aveuglement général, sur ces violences intrafamiliales, dans notre pays.

Le petit garçon qui voulait te taper avec sa longue tige trouvée à terre de l'arbre où tu étais tranquillement installée, c'était pendant ton carême.

Mais son père ne disait rien.

Non, il avait déjà une jambe qui boitait et un chien bien plus grand que lui, blanc, qui déambulait très lentement. Ce sont des familles circassiennes. Le chien semblait guider l'homme handicapé et l'enfant exprimer sa guerre interne.

Merci, de m'avoir sauvée.

De rien petit archange.

Si, si, j'insiste, merci mon gros Bouddha.

mercredi 8 mars 2023

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Photographie © Nina Andersen

C'est bientôt !

jeudi 29 décembre 2022

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© Dorothy Iannone

Dorothy Iannone

L'artiste Dorothy Iannone, qui célébrait sans vergogne l'expérience sexuelle féminine et combattait la censure, est décédée à l'âge de 89 ans ; sa mort a été confirmée dans un post sur Instagram par sa galerie parisienne Air de Paris. "L'amour et la liberté sont au cœur du travail de Dorothy Iannone depuis six décennies, avec toute leur force jusqu'à sa mort inattendue hier", a déclaré la galerie dans un communiqué. "Elle nous manquera profondément en tant qu'artiste originale, un être humain intellectuel et engagé, une amie très aimante, amusante et compatissante."
Iannone est né à Boston, Massachusetts, en 1933 et s'est spécialisé en littérature américaine à l'Université Brandeis. Selon un CV publié par Air de Paris, Iannone a commencé à travailler "en tant que peintre autodidacte" en 1959. Elle a ensuite commencé à expérimenter divers médias, à cheval entre le dessin graphique, le collage, la vidéo et la sculpture qui s'est ensuite inspirée des fresques égyptiennes et des mosaïques byzantines. Une série d'œuvres réalisées en 1968, telles que Ease at the Helm, mêle croquis au feutre et imagerie Polaroid. Entre 1961 et 1967, Iannone et son mari James Upham ont voyagé à travers l'Europe et l'Asie, ajoute la galerie. Ils ont vécu et travaillé plusieurs mois d'affilée dans divers endroits, dont Kyoto au Japon. A Kyoto, elle commence une série de collages. Dans ses œuvres influencées par l'art du papier traditionnel japonais, les éléments orientaux et les peintures de l'école de New York, différentes formes et cultures sont liées entre elles.

Voir un choix de ses oeuvres sur le site de sa galerie

Après des études de droit puis de littérature, Dorothy Iannone commence à peindre. Son premier éclat date de 1961 : elle engage un procès contre le gouvernement américain qui interdit encore le roman de Henry Miller Tropique du Cancer, paru en France en 1934. Influencés par l’expressionnisme abstrait, ses débuts artistiques témoignent d’une grande maîtrise plastique, mais c’est en s’écartant de l’abstraction qu’elle ouvre sa voie personnelle, liquidant la matière picturale au profit du récit et de son expression graphique. Textes, figures et ornementation exubérante se bousculent jusqu’à la saturation, comme chez beaucoup de singuliers de l’art.Dorothy Iannone prône implicitement l’égalité des sexes et explicitement la roborative vertu de l’activité sexuelle, entre expérience vécue et célébration mystique. Au début des années 1960, elle cofonde et anime une galerie à New York. En 1966 elle rencontre Robert Filliou sur la côte d'Azur, puis Emmett Williams à New York à la fin de la même année. Le dessin de Dorothy Iannone prend vite la forme illustrative dont elle ne se départira jamais. Caractéristique notable, à partir de 1966, qu’ils soient conviés nus ou habillés, l’artiste dévoile délibérément les organes génitaux de ses personnages. Cette excentricité prend un tour irrévérencieux quand, dans sa série de figurines intitulée People, elle campe le portrait du président Johnson, de Robert et Jackie Kennedy en pleine guerre du Viêt Nam. Ses propres démêlés avec la censure surviennent justement en 1967 lors d’une exposition personnelle à Stuttgart, intégralement confisquée par la police qui réunit un tribunal de critiques et d’historiens d’art. Ces derniers réfutent finalement le caractère pornographique imputé aux œuvres en alléguant divers exemples artistiques extra-européens, références corroborées par les nombreux voyages que fait Iannone à cette époque, notamment en Inde. Invitée par l’artiste Dieter Roth à participer à une exposition de groupe à la Kunsthalle de Berne en 1969, elle sera encore confrontée aux mêmes problèmes, cette fois à cause des autres participants et du maître des lieux, Harald Szeemann qui lui demandèrent de couvrir ces sexes omniprésents dont la vue les incommodait. Le travail de Dorothy Iannone est autobiographique, sa rencontre avec Roth, à la fois muse et amant, constitue un repère décisif dans sa vie personnelle et un motif inlassablement repris dans son œuvre, qui prône implicitement l’égalité des sexes et explicitement la roborative vertu de l’activité sexuelle, entre expérience vécue et célébration mystique.

(Texte du conservateur Frédéric Paul)

samedi 25 septembre 2021

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Jeannette Dussartre-Chartreux sur le grand bassin du Champ de Juillet...

Dans les maisons tranches-de-pain, les femmes de linge...

Très intéressant. Le syndicalisme a beaucoup perdu pour l'émancipation des femmes.

À écouter. Une histoire peu relayée aujourd'hui.

Jeannette Dussartre-Chartreux, la militante des luttes émancipatrices

C’est en 1923 à Limoges, dans le quartier populaire des Ponticauds, que naît Jeannette Dussartre. Sur les berges industrialisées de la Vienne, elle forge son caractère au sein de générations de femmes du peuple, avant de travailler en atelier puis dans l’administration. Convertie au catholicisme, elle cultive avec Henri, son époux prêtre-ouvrier, une vision altruiste de la religion et s’engage toute sa vie dans les mouvements de paix. On retrouve l’engagement de Jeannette Dussartre à travers son investissement dans l’Institut d’histoire sociale de la CGT : elle travaille à la collecte de la mémoire ouvrière. En 2009, elle révèle un épisode emblématique des combats féministes, celui des corsetières … L’histoire des corsetières En 1895, des ouvrières de la Maison Clément à Limoges où l’on produit des corsets, engagent la grève ; les revendications visent des améliorations salariales et de conditions de travail. Ainsi, une pratique des plus humiliantes consiste pour l’épouse du directeur à faire agenouiller les femmes pour la prière avant le travail. Le mouvement dure 108 jours, mais le patron ne cède pas. Cet épisode est révélateur du traitement accablant des ouvrières, dévaluées matériellement au-delà des hommes et assignées moralement. Certaines représentantes sont présentes au congrès fondateur de la CGT tenu à Limoges en 1895..

Épisode 1, sur les archives de la police, sur le conflit des corsetières, des rapports de police (1895) :
Les Corsetières décorsetées

Sont rapportés des indics qui surveillent les communications des corsetières : la plupart des jeunes filles ont bu de la bière et ont dansé entre elles et se sont séparées vers 6H et sont rentrées chez elles...

Les corsetières avaient des amendes, des retenues sur salaire, malgré qu'elles travaillaient à temps plein, c'est la femme du directeur qui les humiliait, les coupaient du monde, les faisait agenouiller et leurs interdisait de parler entre elles...
Si elles communiquaient entre elles, une matrone allait le répéter afin de séparer, isoler et punir les femmes qui parlaient entre elles... le plus souvent à la police directement... Beaucoup de choses trouvent des échos dans notre période.
Les femmes grévistes ne parvenaient pas à entraîner les autres femmes, à être solidaires et se tenir les coudes...
Le rapport du commissaire est très significatif sur le traitement des ouvrières soumises au droit divin des patrons. La patronne moralise sans cesse les ouvrières, par des sanctions, des punitions, alors que les ouvrière demandent le droit à la dignité et la liberté de conscience.

Quand vous gagnez rien du tout, trouver de l'information demande une force de caractère et beaucoup d'écoute, une sensibilité au "parler vrai".

Épisode 2, de fils en aiguilles, des ouvrières

À Limoges, de 1889 à la fin des années 1960, la Maison Clément était une entreprise de confection de corsets prospère. Malgré cette réussite, personne ne peut imaginer la discipline de fer et les conditions de travail épouvantables qui y régnait. La Maison Clément ne s’embarrasse pas de l’adhésion librement consentie à des ouvrières. À ces conditions morales, elle impose les siennes ! La patronne oblige ses ouvrières, et cela sous surveillance, à faire trois jours de retraite, à aller à confesse le samedi, et faire leur Pâques le dimanche. Les absentes sont punies par une distribution de mauvais travail avec menace de renvoi, selon l’enquête diligentée par le Commissariat central ! Jeannette Dussartre-Chartreux (1923-2017) Les corsetières fondent un syndicat féminin, libre, et sortent de la tutelle du syndicat patronal fondé par la maison. Leur grève dure quatre mois. Marie Saderne avec Madame Barry et Mademoiselle Coupaud assistent au congrès national constitutif de la CGT tenu à Limoges, en septembre 1895.


Jeannette Dussartre-Chartreux habitait à côté de la cathédrale (quartier de l'Abessaille en grande partie rasé vers 1900) ) dans des taudis (vers le quartier de la règle aujourd'hui), les femmes étaient avec les enfants et les maris étaient maçons, il immigraient dans différentes régions. Jeannette dit qu'elle était maigre et faisait le clown, élevée principalement par sa mère et sa grand-mère.Son grand père était anticlérical. Il couchait dans une petite chambre, car il avait la tuberculose. Les chrétiens et les communistes travaillaient ensemble et avaient le soucis d'être au service des autres.

« Tout ce qu’on mange pourrit, tout ce qu’on donne fleurit »

Un entretien très riche de Jeannette Dussartre (décédée en 2017) réalisé par Jean-Pierre Cavaillé, le 1er mai 2006

samedi 6 février 2021

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Leonor Fini, est une artiste née à Buenos Aires (Argentine) (1908-1996) peintre surréaliste, graveuse, lithographe, décoratrice de théâtre et écrivaine française d'origine italienne. La page Wikipédia qui lui est dédiée, est assez complète




André Pieyre de Mandiargues garda de sa relation avec Leonor Fini le souvenir d’une femme passionnée et d’une artiste entière : «Une de ces rares femmes extraordinaires dont la rencontre me paraît essentielle, sinon déterminante, pour tout homme». L’écrivain savait de quoi il parlait. Il rencontra Leonor Fini en janvier 1931 à Paris ; ils s’installèrent ensemble au printemps de l’année suivante, et s’ils se quittèrent un temps en 1937, ils se sont bien vite retrouvés. Une amitié amoureuse les tiendra très proches jusqu’à la brouille définitive de 1951, suite au mariage d’André Pieyre. Les deux artistes côtoyaient le même monde intellectuel, notamment le cercle surréaliste avec Max Ernst, Giorgio De Chirico, Paul Éluard, Victor Brauner, Max Jacob ou encore l’Italien Filippo De Pisis, qui avait aidé sa compatriote lors de son arrivée à Paris, à 23 ans, en l’introduisant dans les salons de Robert de Montesquiou et d’Anna de Noailles. Mais Leonor Fini, indépendante de caractère, ne fit jamais partie du groupe des surréalistes. André Breton la garda à l’écart, goûtant peu ses contacts avec la société mondaine et avec le monde de la mode, qu’il jugeait trop futiles. Cela n’empêcha pas Leonor de connaître une riche carrière faite de peintures, de livres illustrés, de décors et costumes de théâtre. Celle-ci débute en décembre 1932 avec une première exposition à la galerie parisienne Bonjean, dirigée par Christian Dior. Son marchand, Julien Levy, lui permet en 1936 de traverser l’Atlantique avec à la clé une exposition à New York partagée avec Max Ernst. La peintre est désormais célèbre en France comme à l’étranger, grâce à ses portraits, mais aussi à ses toiles oniriques mettant en scène des femmes déguisées, travesties, se battant ou rêvant dans un univers où l’érotisme n’est jamais absent. Des œuvres qui font écho à sa vie et au personnage qu’elle s’est créé. Très théâtrale, elle se teignait souvent les cheveux de toutes les couleurs possibles, aimait faire son entrée dans les soirées mondaines habillée en homme, avec ses grandes bottes blanches. Une habitude prise dès l’enfance puisque sa mère, s’étant enfuie de Buenos Aires à Trieste pour échapper à son mari, l’habillait en garçon afin de dissimuler la petite fille à son père, qui voulait la récupérer. Certaines de ses œuvres ont à l’époque scandalisé les critiques artistiques du Daily Mail, qui voyaient dans ces œuvres des gifles au visage de la décence…

(extrait de La gazette Drouot)








Superbes !

*


Autre artiste surréaliste, une magicienne :


Ithell Colquhoun, photographiée par Man Ray (1932)


Ithell Colquhoun
, née le 9 octobre 1906 à Shillong, au Meghalaya (Inde) et décédée le 11 avril 1988 en Angleterre, est une peintre et femme de lettres surréaliste britannique. Des années 1930 à sa mort, son œuvre a été largement exposée en Grande-Bretagne et en Allemagne.

Ses illustrations de cartes de taro, sont très belles.

http://www.ithellcolquhoun.co.uk/

Colquhoun_taro_cards.jpg


Ithell Colquhoun voit le dessein divin de la nature infusé à travers tous les êtres vivants. Les formations rocheuses, les souches d'arbres et les légumes se transforment pour devenir des membres humains et des parties du corps. L'artiste a toujours eu un amour pour l'eau et un intérêt pour les profondeurs de sens trouvées sur le site des espaces liminaux. Au début de sa carrière, elle a inclus des portes, des fenêtres et des escaliers dans ses peintures et a parfois représenté la figure humaine. Plus tard, lorsque l'œuvre de Colquhoun atteignit sa maturité, elle se tourna entièrement vers la nature; elle a rejeté la figuration et répété des sujets terreux tels que les volcans, les grottes et les bassins rocheux. Elle a paradoxalement exploré les thèmes de l'ambiguïté, de l'instabilité et de l'union. Avec de fortes tendances alchimiques, Colquhoun a cherché à combiner la terre et la mer, la matière fluide et solide, et le mâle et la femelle. Elle a été particulièrement influencée parLes «présences fantasmatiques» de Salvador Dalí et ses images agrandies de la flore suscitent des comparaisons intéressantes avec celles de Georgia O'Keeffe . Presque entièrement autodidacte, l'artiste a passé des années à travailler à Londres où elle s'est associée aux surréalistes, mais par qui elle a également été qualifiée de dissidente en raison de sa forte croyance en l'occulte. Colquhoun s'est installée dans les Cornouailles isolées où elle pouvait trouver une inspiration appropriée dans la nature et s'éloigner des gens.

samedi 11 avril 2020

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©Judy Chicago, Earth Birth, Birth Project, 1983
Versatex pulvérisée et fil DMC, couture de Jacquelyn Moore Alexander



 ©Judy Chicago, Birth Power, 1984,
Broderie sur dessin sur soie, 20 x 20 pouces
Couture par Sandie Abel




© Judy Chicago Guided by the Goddess,
from the suite Five images from the Birth Project 1985



© Judy Chicago The Crowning, 1983.
Needlepoint over painting on mesh canvas,
Hand painting assistance by Lynda Healy; needlepoint by Kathryn Haas Alexander





© Judy Chicago : Birth Project: The Crowning Needlepoint 3
1982 Reverse applique and quilting over drawing on fabric




© Judy Chicago : Ruth and Arlene (drawing from Compressed women who yearned to be butterflies )
1973 Support : color pencil and ink on paper

© Judy Chicago : Return of the Butterfly
Lithographie - 2012

The relationship between Chicago's vibrating color and form to that of fellow New Mexico women artists such as Agnes Pelton and Georgia O'Keeffe can be felt in this image.




Womanhouse
(30 janvier - 28 février 1972)1 est un espace d'installations et performances artistique féministe créé par Judy Chicago et Miriam Schapiro, cofondatrices du Feminist Art Program du California Institute of the Arts. Judy Chicago, Miriam Schapiro, leurs étudiantes et des artistes femmes locales ont participé à cette installation. Judy Chicago et Miriam Schapiro encouragent leurs étudiantes à s'approprier les techniques de sensibilisation afin de générer le contenu de l'exposition. Seules les femmes furent autorisées à visiter l'exposition le premier jour. Par la suite l'exposition fut ouverte à tout le monde. L'exposition a accueilli environ 10 000 visiteurs.


En 1974 un documentaire est réalisé "Womanhouse", par la réalisatrice, écrivaine et productrice Johanna Demetrakas. Le documentaire retrace cet événement féministe historique aux Etats-Unis, initié dans le cadre du Feminist Art Project mis en place au California Institute of the Arts de Los Angeles. Pour leur exposition, Miriam Shapiro et Judy Chicago ont réquisitionné une maison dans la banlieue de Los Angeles. Elles ont invité 24 artistes femmes à vivre et travailler ensemble durant plusieurs semaines, afin de proposer expositions et performances dans cet espace. Une manière de donner à ces artistes une visibilité, mais aussi de montrer que la maison et les préoccupations des femmes ne sont pas dénuées d'intérêt et que cela peut servir à faire de l'art. L'espace domestique comme lieu d'exposition Le projet collaboratif transdisciplinaire "Womanhouse" a mis en lumière des objets considérés comme triviaux, comme les produits de beauté, les bonnets de douche ou les tampons. Tous ces éléments se retrouvent au cœur d’œuvres d'art ou de performances proposées par les 24 artistes invitées. Cet événement a marqué un tournant aux Etats-Unis, permettant au pays de découvrir ce qu'est l'art féministe.

lundi 22 août 2016

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Le chat mille couleurs qui se prenait pour une voiture bien garée

Photographies © Sonia Marques (Rochechouart)

Ci-dessous quelques œuvres exposées au Musée départemental d'art contemporain de Rochechouart, lors de l'exposition "L'Iris de Lucy", 28 artistes africaines contemporaines exposées :

Jane Alexander, Ghada Amer, Berry Bickle, Zoulikha Bouabdellah, Loulou Cherinet, Safaa Erruas, Pelagie Gbaguidi,  Bouchra Khalili, Amal Kenawy, Kapwani Kiwanga, Nicene Kossentini, Mwangi Hutter, Michele Magema, Fatima Mazmouz, Julie Mehretu, Myriam Mihindou, Aida Muluneh, Wangechi Mutu, Otobong Nkanga, Tracey Rose, Berni Searle, Zineb Sedira, Sue Williamson, Billie Zangewa, Amina Zoubir.

Il s’agit de la deuxième étape de l’exposition actuellement présentée au Musac à León (Espagne) où elle a été initiée par Orlando Britto Jinorio qui dirige CAAM à Las Palmas de Gran Canaria (Espagne). Elle intervient au moment où la scène artistique africaine est en cours de reconnaissance mondiale et que la question du féminisme des artistes femmes africaines est, avec justesse, de plus en plus évoquée. Ce projet rassemble des artistes singulières que la trop large appellation « art contemporain africain » ne saurait résumer. Y participent des artistes vivant actuellement en Afrique, du Maghreb à l’Afrique du Sud, comme de la diaspora. Elle présente également aussi bien des peintures, des dessins, des photographies, des sculptures, des vidéos, que des performances, des tapisseries et des installations. À travers cette diversité, c’est autant de facettes culturelles et artistiques qui sont explorées, répondant à des contextes différents, mais aussi à des enjeux transversaux : l’identité, le corps, l’environnement, l’héritage historique, la mémoire, le post-colonialisme, les migrations, le passé et l’avenir. Entremêlant avec force politique et poétique, les œuvres ici exposées offrent autant de regards que d’artistes.


L'araignée de Zoulikha Bouabdellah, sculpture - Acier peint 170 x 170 x 95 cm -  2013 -(Photographie : Sonia Marques)

Mythe fondateur, symbole de la liberté, de l'âme ou de la sexualité féminine, l'araignée est une créature chargée de tous les sens. Protectrice chez Louise Bourgeois (Maman), son image renvoie ici à l'architecture du corps social. L'Araignée est une composition, ses pattes un assemblage d'arcs inspirés des traditions orientales. Posé sans être fixé, manipulable à l’envi, ce corps inspire un sentiment qui oscille entre la curiosité et la crainte, dans la confusion d’un monde fragile aux possibilités infinies.

*

Zoulikha Bouabdella vit et tra­vaille entre Paris (France) et Casablanca (Maroc).
Née en 1977 à Moscou, elle gran­dit à Alger et rejoint la France en 1993. Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Cergy-Pontoise en 2002, elle vit et tra­vaille aujourd’hui à Casablanca.
Le tra­vail de Zoulikha Bouabdellah traite des consé­quen­ces du rap­pro­che­ment des cultu­res et de la mon­dia­li­sa­tion. Sous la forme d’ins­tal­la­tions, de des­sins, de vidéos ou de pho­to­gra­phies, ses œuvres inter­ro­gent les repré­sen­ta­tions domi­nan­tes avec humour et sub­ver­sion.
En 2003, elle réa­lise la vidéo Dansons, dans laquelle elle confond les arché­ty­pes des cultu­res fran­çai­ses et algé­rien­nes en exé­cu­tant une danse du ventre sur l’air de La Marseillaise. La même année, son tra­vail fait partie de la pro­gram­ma­tion Expérimentations dans les avant-gardes arabes à la Cinémathèque fran­çaise (Paris).
En 2005, elle par­ti­cipe à l’expo­si­tion Africa Remix au Centre Georges Pompidou (Paris). En 2008, elle est sélec­tion­née au fes­ti­val Paradise Now ! Essential French Avant-garde Cinema 1890-2008 à la Tate Modern (Londres).

Depuis 2007, Zoulikha Bouabdellah mène un tra­vail sur les let­tres et les mots d’amour où elle s’inté­resse plus par­ti­cu­liè­re­ment à la condi­tion des femmes. Réalisés avec des maté­riaux variés - papier, acry­li­que, alu­mi­nium, néon, bois -, ses oeu­vres agis­sent comme des slo­gans et témoi­gnent des liens entre le Nord et le Sud, le bon­heur et la joie, le plai­sir et la dou­leur, le visi­ble et le non-dit.
Les œuvres de Zoulikha Bouabdellah ont été expo­sées au Mori Art Museum (Tokyo), à la Tate Modern (Londres), au Brooklyn Museum (New York), au Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig (Vienne), au Museum Kunst Palast (Düsseldorf), au Museum of Contemporary African Diasporan Arts (New York), au Mathaf Arab Museum of Modern Art (Doha) et au Moderna Museet (Stockholm).
Zoulikha Bouabdellah a par­ti­cipé à plu­sieurs bien­na­les et fes­ti­vals dont la Biennale de Venise, la Biennale Africaine de la Photographie de Bamako, la Biennale de Thessalonique, la Triennale de Turin et la Triennale d’Aichi.

Le tra­vail de Zoulikha Bouabdellah a été récom­pensé par de nom­breu­ses dis­tinc­tions dont les prix Abraaj Capital Art Prize (2009), le Prix Meurice pour l’Art Contemporain (2008) et la Villa Médicis Hors les Murs (2005).

In pursuit of Bling : La transformation, 2014 de Otobong Nkanga, tapisserie - 180 x 180 cm -  (Photographie : Sonia Marques)

J'ai particulièrement apprécié les tapisseries d'Otobong Nkanga, artiste que j'ai eu l’occasion de croiser lors de mes études. Son travail a trouvé un fabuleux développement. Ces œuvres exposées au Musée, dont l'installation est au grenier, qui hélas, dans un éclairage qui ne profite pas à sa notion de l'éclat, donne un aperçu tout de même. Il faut se documenter ensuite et pouvoir visualiser ses installations dans d'autres expositions, et ces tapisseries avec d'autres éléments. L’adjonction de fils métallisés, a attiré mon attention, ainsi les photographies de près peuvent mieux rendre compte du travail effectué sur le tissage.

Otobong Nkanga est fascinée par la notion de ce qu’elle décrit comme l’« éclat ». Pour l’artiste, ce terme n’invite pas seulement à réfléchir à la qualité de brillance de la surface de ressources naturelles comme les minerais rares, mais aussi au désir de se laisser séduire par des objets de consommation exotiques. Glimmer est le terme allemand pour le mica, un minerai précieux, le sujet de son installation In Pursuit of Bling (2014). Des œuvres comme celles-ci tendent à établir des liens explicites entre raréfaction et désir, des notions essentielles aux réseaux complexes d’offre et de demande qui définissent la mondialisation. Les œuvres de Nkanga, qu’il s’agisse de dessins, de performances, de sculptures, ou d’autres médias, s’articulent autour d’une compréhension plus holistique du temps et de l’espace, reliant des fragments non linéaires d’histoires, d’expériences et d’images. Ensemble, ces éléments constituent le décor d’une série de performances et d’actions participatives que Nkanga va organiser tout au long de la durée de l’exposition.

In pursuit of Bling : La transformation, 2014 de Otobong Nkanga, tapisserie - 180 x 180 cm -  (Photographie : Sonia Marques)

Née en 1974 à Kano, Nigéria
Vit et travaille à Anvers, Belgique

Plasticienne et performeuse, Otobong Nkanga a suivi des études d'art à l'Obafemi Awolowo University d'Ile-Ifé, au Nigeria, et ensuite à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Elle a été résidente à la Rijksasademie van beeldende kunsten à Amsterdam, avant d'obtenir en 2008 un master en Performing Arts à Dasarts, Amsterdam.

Les dessins, installations, photographies, performances et sculptures d'Otobong Nkanga interrogent de différentes manières la notion de territoire et la valeur accordée aux ressources naturelles.
Dans son travail, La dimension performative imprègne différents média et génère toutes sortes d'oeuvres (peinture, dessin, photographie, sculpture, installation et vidéo), bien qu'elles soient toutes connectées aux thèmes du paysage et de l'architecture. Traces humaines attestant de modes de vie et de problématiques environnementales, l'Architecture et le Paysage servent de point de départ à la narration et à l'acte performatif. Selon ses propres mots, Otobong Nkanga utilise sa voix et son corps comme véhicule de ses idées, à travers des performances ou des vidéos,  pour devenir la protagoniste de son propre travail.
Sa présence est paradoxalement le catalyseur de sa propre disparition, une main invisible qui met en mouvement le processus artistique.  Otobong Nkanga négocie l'accomplissement du cycle de l'art entre le domaine esthétique  de la monstration et une stratégie dé-sublimation qui pousse le statut d'oeuvre d'art vers sa contingence. Dans plusieurs de ses travaux Otobong Nkanga réflechit de manière métonymique les différents usages et valeurs culturelles connectés aux ressources naturelles, explorant ainsi comment sens et fonction sont relatifs au sein de cultures,  et révélant les différents rôles et histoires de ces matières, tout particulièrement dans le contexte de sa propre vie et de ses souvenirs.

Parmi les récentes expositions d’Otobong Nkanga, on peut citer :

MHKA Anvers « Bruise and Lustre » (2015) ; Kadist Foundation Paris Comot your Eyes Make I borrow you Mine (2015) ; Portikus, Francfort / Main, Allemagne (2015) ; Unisono 28 : Otobong Nkanga - Taste of a stone, Stedelijk Museum Schiedam, Schiedam, Hollande (2015) ; Diaspore, 14 Rooms Basel, Suisse, (2014); In Pursuit of Bling, 8ème Biennale de Berlin, Berlin, Allemagne (2014); Glimmer Fragments - Symposium "Landing and confessions", Stedelijk museum, Amsterdam, Pays-Bas (2014); 11ème Biennale de Sharjah, Sharjah, Emirats Arabes-Unis, (2013); Across the Board: Politics of Representation, Tate Modern, The Tanks, Londres, Royaume-Uni (2012); Inventing world: The Artist as citizen, Biennale du Bénin, Cotonou, Bénin (2012); Tropicomania: The Social life of Plants, Betonsalon, Center of art and research. Associated venue of La Triennale 2012 - Intense Proximity. Paris, France (2012); and Object Atlas ? Fieldwork in the Museum, Weltkulturen Museum, Frankfurt-am-Main, Allemagne. (2012). ARS 11, Kiasma Museum of Contemporary Art, Helsinki, Finlande. (2011)

Otobong Nkanga : Dessin, 2 x (29 x 42 cm). - 2009, Materials: stickers, acrylic on paper - Collection: Courtesy of the Artist.


Dessins, performances, sculptures, tissages, ses réalisations sont d'une grande qualité plastique et fine précision, avec, à chaque fois, une bonne expérience graphique, des signes, une maîtrise illustrative. Ses performances, et avec le son, posent et disposent d'un espace aérien très libre et engagé. J'apprécie la douceur de l'ensemble de son travail et son étonnante productivité, sans frontières de techniques artistiques, mais une géopolitique plastique, j'y vois des espaces de négociations.

(Ces dessins ne sont pas exposés dans le Musée)

Zéro Canyon (A dissimulation) de Julie Mehretu - 2006, encre et acrylique sur toile - 305 x 214 cm, (Photographie : Sonia Marques)

Julie Mehretu est une artiste plasticienne américaine, née à Addis-Abeba en 1970, en Éthiopie. Née le 28 novembre 1970 à Addis-Abeba, d'un père éthiopien et d'une mère américaine, elle y vit jusqu'en 1977, lorsque sa famille quittent l'Afrique pour s'installer aux États-Unis. Ses parents, raconte-t-elle, « ont reconstitué l'atmosphère d'une maisonnée éthiopienne dans le Michigan ». Elle passe son adolescence dans cet État du Michigan et obtient un MFA (Master of fine Arts) à la Rhode Island School of Design en 19973. Elle est en résidence au Musée des Beaux-Arts de Houston en 1998-99 puis s’installe à New York où elle vit et travaille, avec sa partenaire la plasticienne Jessica Rankin. Le couple a deux fils.
Plusieurs de ses œuvres ont été présentées lors de l’exposition Ethiopian Passages en 2003. Elle participe à l'exposition Africa Remix (Paris, Centre Georges-Pompidou, 2005).
Dans une publication intitulée Poetry of Sappho, elle a également illustré les traductions anglaises de la poétesse grecque Sappho, réalisant vingt imprimés, placés en alternance avec les textes grecs et leur traduction anglaise. Ces gravures peuvent évoquer les figures abstraites de Kandinsky, entre dessins architecturaux, et formes graphiques ou calligraphiques.
En septembre 2005, elle est lauréate du prestigieux Prix MacArthur6, qui lui assure une bourse de 500 000 dollars sur cinq ans pour développer ses activités.
Le MoMA a intégré plusieurs de ses œuvres dans ses collections permanentes, et elle expose de manière régulière à New York, Londres et Berlin (où elle a vécu en résidence artistique8,7 en 2007). En 2010, elle a terminé une fresque murale de 24 mètres de long commandée en 2007 par la banque d'affaires Goldman Sachs pour le hall d'entrée de son nouvel immeuble.


Ses tableaux, souvent de taille impressionnante, consistent en de grands tourbillons de couleurs, de traits et de formes. Chacune des œuvres est à la limite entre la figuration et l'art abstrait, et peut rappeler par certains aspects le futurisme du début du XXe siècle. Le trait est rapide, énergique. Les toiles superposent des éléments architecturaux partiellement reconnaissables (façade, porte...), des cartes géographiques, ou d'autres éléments figuratifs à des éléments purement graphiques, en couches très minces, avec des effets de transparence et des couleurs furtives.
Ses thèmes sont divers. Un tableau noir et blanc de 2004, The Seven Acts of Mercy, [Les sept actes de miséricorde], fait ainsi référence à une peinture éponyme du Caravage, avec plusieurs points de fuite autour d'une structure centrale presque religieuse. Un an plus tard, en 2005, une série de gravure intitulée Heavy Weather est inspiré d'un fait d'actualité, l'ouragan Katrina et ses ravages.
Elle est peut-être l'un des peintres américains les plus importants de sa génération, et, en tout état de cause, parmi ceux dont les œuvres atteignent des montants les plus importants.

Voici d'autres réalisations (non visibles au Musée)

Stadia II Mehretu, deJulie Mehretu - 2004 (107 x 140 in.)

Entretien à Paris, Centre Pompidou (2014) Entretien entre Julie Mehretu et Jean-Pierre Criqui.

Son studio avec différents assistants ici, et ici (Episode #106: Julie Mehretu puts the finishing touches on her large-scale painting "Mural" at Goldman Sachs, adjusting shapes and colors in dialogue with the architecture and views from the street)