Soleil intérieur (Photographie © Sonia Marques)

Recommencer.

Dans tout commencement, il y a l'oubli.
Pour recommencer, il faut oublier et il faut le courage de commencer.
Le courage n'est fait que de l'acte de recommencer, il faut refaire car rien n'est jamais fait. Et pour refaire il faut du courage.
Penser se satisfaire de bien faire et d'avoir bien fait, n'est pas faire le bien.
Car, faire le bien, c'est de le recommencer, puisque le bien n'existe pas.
Pour qu'il existe, il faut le faire, puis lorsqu'il a été fait, le refaire, autrement, autrement bien.
Ne pas refaire la même chose, car, sinon ce serait de la mécanique, il n'y aurait plus de bienfaisance,
puisque le bien, il faut le créer, de toutes pièces.
Car, il n'existe pas, et il ne reste pas.
Pouvons nous, nous méfier, de penser faire le bien et qu'il est là, pour durer, pour toujours.
Non, le bien ne dure pas, il faut recommencer à faire le bien.
Si faire l'amour c'est déjà oublier ce que l'on a fait, c'est déjà le refaire pour faire l'amour,
puisque l'amour se défait dès qu'il a été fait. Et si c'était bien, il faut le refaire.
On dit bien, le mal est fait, car lorsque le mal est fait une fois, il est fait, lui, pour toujours.
Rien ne peut l'oublier, seulement le pardonner. Le mal se fait durablement.
Tandis que le bien est à recommencer.
Non pas pour prouver qu'il a bien été fait, mais pour éprouver le bien qu'il fait, car sans cela, on ne sait pas s'il fait du bien,
car le bien n'existe pas, il faut l'inventer au moment de le faire.
Et c'est de se sentir bien d'avoir fait le bien, que l'on peut espérer ne serait-ce qu'un fugace moment,
savourer la bonne chose, la chose bonne, ce qui est bien, ce qui pourrait même être mieux, que ce qui a été.
Ce serait bien quoi !
Recommencer, remettre à l'ouvrage l'expérience du bien, en espérant retrouver celui-ci et faire le bien, sans même le vouloir,
non pas comme il a déjà été fait, mais comme il se trouve se faire au moment où il se fait.
Courage.