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lundi 6 mai 2013

ᒪᗴᔕ ᔕᗩᒪ☂ᓰᙢᖲᗩﬡᕴ⋒ᗴᔕ éᒪᗴᙅ♈ᖇᗢﬡᓮᕋ⋒ᗴᔕ

The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

Lᴇs sᴀʟᴛɪᴍʙᴀɴǫᴜᴇs éʟᴇᴄᴛʀᴏɴɪǫᴜᴇs (◑.◑)

Cité de la musique, le groupe d'électro pop The Knife arrive à Paris, lors de leur tournée.
Mes articles suivants à leur sujet dans BMK :
Ѧ ✝☺☺☂н ℱ☺ґ Ѧη ℰ⑂℮ (6 avril 2013) et Pass is on (4 décembre 2011)

≧◔◡◔≦

Première fois pour moi, très excitée, du genre, on ne dort pas la veille, on trouve un déguisement sur le pouce, histoire de se mettre encore plus en retard. Déjà qu'obtenir une place fut un jeu de poker, un trèfle à quatre feuilles trouvé à quelques secondes près, à l'issu d'un furetage sur le net assidu, un don de l'amour ! Ce qui peu dégoûter pour les fans, c'est que les places furent toutes vendues à peine quelques minutes à leurs sorties et qu'il a fallu se rabattre sur des reventes, chaud, chaud, l'adrénaline aux enchères. Un bel anniversaire donc, un peu en avance, le groupe a anticipé l'éclipse solaire.

Vêtue de boubou doré vert collant flashy, le coeur haletant, la banane jaune et rouge, à la recherche des autres naïfs, j'entre dans la cité. Sur place, j'ai été étonnée du public parisien, un peu tristounet et même pas couteaux. Les blasés ne sont pas festifs et ne savent pas ce qu'ils vont voir. Il suffit de voir les hollandais, les italiens ou les allemands hurler sur les vidéos pirates pour saisir que ce n'est pas la même ambiance. Hum, hum. Je m'attendais à voir des queers, des drags et des colores pops et paillettes partout dans la file… Résultat, je me trouvais bien seule dans la queue, comme faisant partie de l'équipe entraînée des Knife de la scène. J'ai pu bénéficier d'un jeton spécial pour aller aux toilettes ;.) Comme quoi, même les gardiens se surprennent des apparences. Sinon, il faut toujours s'ennuyer un peu auprès de celles et ceux qui ne savent pas apprécier le moment. Ils attendent sagement qu'on les réveille un peu de leurs habitudes. Tic tic, ça marche le bip, je passe comme une allumette full of fire... Follow the white rabbit...

The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

≧◔◡◔≦

Donc, un public très difficile à chauffer. J'ai pu voir pas mal d'étrangers et des suédois, eux, à fond dans l'esprit secouons-nous. Sinon, il faut du courage pour venir faire son show dans une France un peu refroidie par toutes ces manifestations anti-mariage gay, alors que le show est super gai !

Fidèle à leur mystère, le show débute dans une couleur bleue électrique, prune fushia fumée. Des drones enterrés nous arrivent placardés sur des enceintes. Plus tard, heureusement, j'aurai moins cette impression de bourrasque sonore, car les sons envahiront mieux l'espace lui rendant sa dimension moins tir à canon devant. Capuchés scintillants comme préparant un show de catcheurs, des personnes commencent un rite de battement, lentement, comme nous faire rentrer dans leur religion, quelque peu fantasque. L'ambiance bleutée et rose n'est pas sans me rappeler un projet infographique de grande dimension que j'ai réalisé cet hiver, mais dont je tarde à en montrer la bête. Parfois, il suffit d'aller voir un concert pour se sentir soutenus par celles et ceux qui sont dans la même voix.

The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

J'ai compté 7 personnes sur place, une équipe soudée, dont on ne perçoit pas où se trouvent Karin Dreijer Andersson et Olof Dreijer, des perruques, des vêtements amples et multicolore, des baskets. Et là, bien secoués que nous sommes, ce sont des séances d'aérobic qui vont se succéder, tribales, électronique, hyper tonic, à l'arrière goût de batucada endiablée. Les instruments bariolés disposés à l'arrière, comme une harpe lumineuse de guirlande ou des percussions graphitées, des baguettes fluos, des cercles, anneaux, triangles, ils semblent tous fabriqués sur mesure. L'équipe nous entraîne sauvagement dans une chorégraphie libérée de la synchronisation, où seul compte leur propre amusement scénique, reprenant leur souffle tour à tour, changeant de costume avec des vêtements posés sur un perroquet sur le côté, se déshabillant, enlevant le haut, se retrouvant en brassière, comme après une séance sportive. Face au public un brin gnan gnan coincé, la bande de saltimbanques délurés, électroniques crée un choc visuel. Des plasticiens au music-hall d'aujourd'hui, un brin de burlesque, de farceurs dans tous les sens, de naïveté, d'insouciance bien chorégraphiée aux diverses gestes folkloriques. Un peu de danse orientale, indienne, de sirtaki, tous enveloppés dans des costumes cosmiques. De la légèreté, car les chanteurs passent plus de temps à danser et virevolter, - j'imagine leur rythme cardiaque et l'entraînement derrière, qu'à chanter. Les basses profondes, bien plus graves que leurs travestissements de sequins, nous rappellent que l'heure est au réveil des consciences, à rebrousse-poils des crèmes à papa télévisées et miss météo France. Du sport en musique par des acrobates de la théorie queer, tout le monde sur l'estrade ! Gogo gOOOO !

The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

≧◔◡◔≦

Leur théâtre est fascinant et casse l'habituel concert des chansons répétées en enfilade. Là tout est nouveau, c'est un show de lumière, qui ne respecte aucune des habitudes de concert, ni même leur parole. Les reprises sont toutes re-argencées nouvelles, ralenties. Sur le fameux "Full of fire", sur scène, les capuches se disposent d'un seul côté, collées groupées et ne bougent pas d'un poil regardant le public. Le son complètement flippant et psyché, nous renvoie à cette tension, pour celles et ceux qui connaissent le propos, d'ordre et de désordre, d'une société lissée et de ses dérapages contrôlées dans le genre. Jusqu'à ce qu'ils lèvent les bras et provoquent des gestes chorégraphiés fous et syncopés répétitifs.

The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

≧◔◡◔≦

Parfois je pensais que cela ressemblait à un théâtre seventies, du genre comédie musicale Hair, inspiré de la théorie du New age, hippies acidulées, mais complètement électro-saturée. Parfois comme les travestissements, je me suis souvenue des défilés des marches de la fierté, de la Gay Pride à Paris, au temps où c'était colorfull, dans les années 90. D'ailleurs les deux drag queens qui ont chauffé la salle avant l'arrivée du groupe donnaient le ton, en déhanchés fidèles à la culture drag. Il y avait déjà dans leurs anciens albums des trouvailles à ce sujet (Pass is on)

Première partie de The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

≧◔◡◔≦

Mais j'ai senti que le public parisien, sur la réserve, pris au dépourvu de cet avant goût, qui décape un peu les hétéros, campés sur leur famille patrie mariage réservés, n'était pas prêts à soutenir la belle drag et sa perruque pompon rainbaw, qui s'évertuait à leur demander de la transporter, recouverte de grosses tâches de peinture de couleurs sur son corps nu (qui me faisaient penser au fauteuil, Poltrona di Proust, du designer italien d'Alessandro Mendini des années 78 que j'avais vu il y a un certain temps au Musée des Arts Décoratifs), perchée sur ses vertigineux talons (les mêmes que porte Miss Kittin, ai-je vu sur une photo de son nouvel album, quand l'électro synthétique devient madness...) Et c'est là où l'on voit que les français ont encore un cap à faire, tant dans les idées politiques que dans la création… Je m'attendais vraiment à ce que tout le monde soit participatif, mais nous sommes à Paris, pas dans une ville du nord électro dark, ni dans une ville festive d'Espagne, où ils se produisent également… Il fallait bien que les couteaux débarquent à Paris pour que certains, certaines, élus, obtenant leur place, puissent laisser tomber leurs préjugés, ou soient secoués un peu dans leurs habitudes. Shaking the habitual, c'est réussi !

Parfois, les danseurs sautent et jouent, sur des paroles pré-enregistrées. À un moment ils décampent tous de leur air de jeu, nous laissant dans l'une de leur version, les lumières clignotantes un certain temps. Frondeurs, audacieux, géniaux, enfantins, taquins, futuristes, chamans, folkloriques, baroques, brouillons, mais toujours sincères, anti-tube, anti-icône, collectif et sans hypocrisie, à l'horizontale... Bref, ce que l'on attend aujourd'hui de nouvelles façons d'aborder le live, l'image, de recréer un peu de l'expérience perdue dans les espaces formatés, récités, toutes ces numérisophagies indigestes, et ces digitalo-archives qu'on ne cesse de nous marteler comme finitudes, bien ficelées avec les mêmes signataires.
- Avant que tout ne soit repris par les trottineurs et trottineuses de la conférence, je m'amusais bien à organiser les démos-concerts de mon groupe de transport dans les montagnes de zinzins du câble, à chaque fois uniques, en live, avec leurs joujoux informatiques. Donc il faut toujours profiter du moment, avant que ne soient déformées par les historiens grattes ciel, les expériences in vivo.
Voir aussi comment se dépatouiller des grosses communications faussées si anticipées et programmées et des autoroutes des prêt-à-penser. Le tout est de suivre leur manifestos, car on passe à côté facilement, puisque les magazines de musique et autres relais se sont faits muets total pour leur passage à Paris (Les Inrocks se sont réveillés à quelques jours... et les Knife ont joué l'anonymat interview sur Skype, beau pied de nez) Après le passage au festival de Bourges, j'étais déjà certaine de trouver ici la création en pleine possession de ses moyens, même face à un public parfois conservateur, et d'être surprise ! Mes recherches convergent et ramifient un peu de mon histoire de mes créations collectives aussi, fièrement.

The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

≧◔◡◔≦

J'ai beaucoup apprécié le fait que l'on ne sache pas si les instruments étaient des vrais ou des faux, les transformant en véritables sculptures contemporaines, obligeant les danseurs à mimer, exagérer leurs gestes, s'en servant comme tam tam, alors que l'on pensait que c'était des claviers, des pianos. Vivre cette expérience fut très inspirant.
Ils déplacent un écran où est projeté la figure d'Olof avec la barbe et ses lunettes en train de chanter. Cela m'a fait penser à des vidéos de l'artiste américaine Laurie Anderson (décidément, j'y pense souvent, d'autant plus que je l'ai vu filmée dans la belle exposition du défunt Mike kelley à Pompidou, un autre américain un peu plus jeune, il doit y avoir un lien dans tout cela ;.) ou bien des installations de Tony Oursler, autre artiste américain de la même génération, avec ses projections dans l'espace et ses figurations sur ballons...
L'aspect fête foraine m'a complètement séduit. Mais je suis une adepte, sans complexe. Nous les aurions bien suivi à Helsinki. Et ce show nous invite à être sans préjugé, ce qui, dans un public peu adepte de cette attitude ouverte est un beau défi !

The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

≧◔◡◔≦

Le bouquet d'artifice final est absolument fantastique, sur "Silent Shout", complètement remanié, intensifié, sur un light show impressionnant, d'ombres de silhouettes sur des raies de lumières arc-en-ciel, ou bien des stries noires et blanches depuis un centre, très graphiques, envoyées sur le public, le tout rythmé de techno beats puissants. Une qualité synesthésique réussie qui a su mettre sans dessus dessous la fosse, transformant la très belle salle de la cité de la musique contemporaine, élégante en club. Le groupe après sa sillon party, nous a laissé dans une demi-heure de clubbing, histoire que le public reprenne les rennes en dansant, se lâchant enfin comme des gamins, un revival de micro-rave, pour les rêveurs qui ont tant attendus de vivre une expérience multimédia trans-.
L'art contemporain est vivant et ici, de mon point de vue, éliminant surement, le public venu pour un concert traditionnel, ou le public même de l'art contemporain conventionnel. C'est moins brocante que le « Xanadoudou » des décors accumulés de la monstrueuse installation des spectacles de la Comapgnie du Zerep de Sophie Perez et Xavier Boussiron, que j'ai pu voir au Printemps de septembre à Toulouse en 2010, bien plus électronique et cyberpunk, un peu moins animals du zazazozo de l'artiste Mélanie Bonajo (& Joseph Marzolla), que j'avais montré à mon workshop sur la mascarade en Bretagne... C'est moins sex et foutraque que la mangeuse styliste Andreas crew, (dernier catalogue pas mal du tout, vu à la Gaïté Lyrique, lieu sympathique pour bien se documenter côté cultures numériques et boire un café abordable, calmement) et pas du tout Femen dans le genre feministe. Bah oui, les Knife ne montrent pas leurs tétés ! Donc cela n'attire pas les vieux grisous et les jeunes loups, et il y en a pour tous les âges... dynamiques, ne pas oublier sa tenue de gymnastique ;.)
Mais c'est surtout un travail de qualité sonore et de réflexion sur ce que peut apporter la musique aujourd'hui à la création multidisciplinaire (danse, sculpture, performance, théâtre, son, instrument, paroles...)

C'est hippy hippy hippy hourrraaaaa ! J'avais une belle place que j'ai choisie assise intuitivement, un présage de ce qui allait se passer, juste là pour écouter, voir, vibrer.



The knife - Cité de la musique -Paris 2013 (photographie © Sonia Marques)

≧◉◡◉≦

Un saltimbanque est un artiste du spectacle de rue (spectacle vivant). Il fait toutes sortes de tours et joue de l'étonnement pour amuser le public dans les foires.  Le mot saltimbanque vient de trois mots italiens : saltare in banco, sauter sur une estrade. Cette dénomination, qui s'appliqua d'abord aux acrobates, s'étendit ensuite aux bateleurs ou faiseurs de tours de force, et enfin, par assimilation, à tous ceux qui abusaient de la crédulité publique, en usant de tours de magie.
Le shaking the habitual show, ressemblait également au livre des milles et une nuits, avec tous ces Aladins étoilés lumière. Un recueil de contes populaires d'origines persanes et indiennes, arabisantes, joués par des suédois, branchés dans les déserts électriques, maquillés avec du vernis à ongles phosphorescent pour la nuit. Des bateleurs se pliant en quatre pour réaliser le spectacle d'un anniversaire middle age.
J'ai trouvé que ce mot, saltimbanque, était pour eux, dans ce contexte où jouer de la musique librement est un défi. Et l'écouter aussi. Combien de temps à attendre, si déjà les sept années entre leur dernier album et celui-ci se sont écoulées, sans que ni dans l'art, ni dans la musique je ne partage ces avancées avec des oreilles attentives, ou presque ?
J'ai de la chance et je remercie mon humble chevalier troubadour, le bateleur et son équipée d'idées, de dés.
Et comme une bonne nouvelle en amène plusieurs, prenons une télécommande et jouons de la flûte avec et fêtons les départs souhaités et les retours bienvenus.

The knife - Bremen - Allemagne 2013 (photographie © emsn.de/Jens Schmidt)

Le déroulé du show, est écrit ici, sur leur site (daté du 22 avril 2013, rédigé par Petter Hallén, Jess Arndt, Marit Östberg , Emily Roysdon )

sʜᴀᴋɪɴɢ ᴛʜᴇ ʜᴀʙɪᴛᴜᴀʟ sʜᴏᴡ

Extrait traduis par ma pomme :

Nous allons juste plus vite, nous entendons effrénés, nous entendons «comme un fou»

Nous ne sommes jamais sans visage, pas même dans les rues anonymes les plus grises de la ville. Nous ne cesserons jamais d'être responsable, les uns envers les autres. 

Nous, The Knife, performerons en live. Nous serons là, sur scène, tous les sept, parfois tous les dix d'entre nous, voire plus. Nous avons travaillé dur, ensemble. Les choses, les idées, les concepts ont été testés, éliminés, ont évolué, ont été mis au point et encore jetés.

Nous savons comment fonctionne les pièces performatives puissantes (Hegemony! Hi !) Nous savons comment fonctionne la norme. Mais ce n'est pas tous les jours. Nous avons mis nos paillettes, nous sommes prêts à briller. C'est spécial, si nous étions des oiseaux, (peut-être que nous le sommes) nos plumes brilleraient (ce qu'elles font). Nous construisons un lieu, une scène, un moment. Mais les situations ne sont pas définies, le déplacement des pièces. Nos pieds glissent autour d'elles, sous elle, au-dessus. Secouant notre habitat.

Grâce à la rage de nos poumons nous respirons, épuisés mais captivés. Nous suons et nous sourions et nous fronçons les sourcils, sourions à l'avenir, pleurons sur le passé.

Vous avez la plus belle façon de mettre un pied devant l'autre .
Devenir horizontaux, c'est merveilleux et la plupart des choses que nous aimons sont ouvertes.

Coup de pied, coup de pied, jambe gauche en arrière, tour, coup de pied, la jambe droite. Repos. Les choses deviennent floues, c'est ok. Nous allons bouger. Ouvrir les bras, les chevilles tordues. Nous allons performer en live.
Chacun d'entre nous.

Tous sur la piste de danse nous nous demandons: Est-ce que notre ADN se transforme en quelque chose d'autre ?
Ce n'est pas métaphorique. C'est explicite.
Pas habitudes!

Bien sûr, nous sommes en pleine croissance.

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DANCEOKE avec l'OFA KOLLEKTIVET
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COOL PANS 

OFA-KOLLEKTIVET est un collectif féministe et notre groupe de soutien à travers lequel plusieurs spectacles, des ateliers, des expositions et desspectacles ont été créés. OFA prend la liberté de contester la pensée du genre bipolaire et visent à créer un espace d'expériences entre les sexes libres. Briser les stéréotypes c'est briser le système qui contrôle et limite - c'est pourquoi l'OFA a un arrière-goût de pain d'épice, la promiscuité, la confiance, l'espoir, l'audace et l'esprit du do-it-yourself !
OAF: DANCEOKE est comme le karaoké, mais au lieu de chanter seul, vous dansez avec des vidéos de musique et une piste de danse pleine. Danceoke décale la perspective des artistes face au public et fait venir les gens ensemble, peu importe comment.

COOL PANS
Depuis sa formation en 1997, basé à Stockholm les COOL PANS ont participé à de nombreuses fêtes dans des lieux autour de Stockholm et dans d'autres parties de la Suède. Mais la musique ne s'arrête pas là ! COOL PANS a également participé à plusieurs festivals et carnavals en Europe : Norvège, Allemagne, France, Angleterre, Danemark, ils ont ​​tous apprécié la musique des caraïbes et les rythmes contagieux, ont joués avec un enthousiasme et une énergie qui sont si importants pour les musiciens de COOL PANS.

samedi 6 avril 2013

Ѧ ✝☺☺☂н ℱ☺ґ Ѧη ℰ⑂℮

 

ϟ

 J'ai écouté le nouvel album du groupe The Knife, Shaking The Habitual, mes amis suédois de parcours, qui ont secoué les habitudes. Je n'ai pas de distance car je suis fan, depuis que j'ai écouté leur premier morceau de leur toute première fois à l'heure où aucun ami français ne connaissait leur nom. Fière de ma découverte, je n'ai jamais été déçue. Quelle ne fut donc pas ma surprise en écoutant leur dernier album, depuis quelques jours, au moment où, à ma petite échelle, j'expose ma vidéo 'Hansel' sur mon site Internet Kiwaida.nu, expliquant avec poésie comment la musique dronatique est venue s'imprimer dans mon film en noir et blanc. 
Oui car leur album, si l'on considère le titre "Old Dreams Waiting to Be Realized" de 19 minutes, un son drone ambiant, sinistre à souhait, aux cliquetis de fermetures de portes métalliques dispersées, est bien dans les cordes de ce que je tentais d'exprimer... sans savoir que cet album en serait sertis, de perles noires. Des alarmes éloignées à l'agonie, un bourdonnement constant dans une friche post-apocalyptique, un voyage terrifiant existentiel. Depuis 2006, c'est leur premier album ensemble, de la soeur et du frère (la soeur, Karin Dreijer Anderson, en solo était fort convaincante) Ils remettent tout en question, et ça j'aime ça. Nous secouer un peu, changer nos conforts sonores, jouant avec le psychologique, le sexe, les classes sociales, le genre… 
Comme ils le disent :
"Il y a tellement de vieilles idées qui ne sont pas encore réalisées la société sans classe, la démocratie réelle, le droit de tous les peuples à se déplacer et d'être dans le monde avec les mêmes circonstances…" Dixit Olof Dreijer. 

 S'ils sont libres de faire disparaître leurs propres habitudes musicales, je me sens proche d'eux c'est sûr. Se déstabiliser soi-même dans l'artistique j'entends. Karin a 38 ans, née le 7 avril 1975 et bien bon anniversaire ;.)) et Olof 31 ans, né le 27 novembre 1981. Ils se sont un peu plus dévoilés sur cet album, et ont fait tomber les masques et cachettes. Il est plus politique et engagé, commente le patriarcat en étant féministe, commente le racisme, l'écologie, le socialisme et tous les "isme". Ils se sont enfermés pour étudier des livres de théorie politique afin de les refléter avec des textes et des sons. Pendant ces années retranchés entre leurs albums, ils se sont intéressés à la théorie queer, le post-colonial féministe, l'anti-racisme, puis l'intersectionnalité (désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société) Eux qui ont été élevés dans une famille blanche aisée dans un pays occidental, on eu le privilège et ont une position privilégiée de pouvoir faire de la musique et d'étudier. Karin s'est intéressée à partir de ses 15 ans à la théorie féministe au moment où elle a commencé à jouer de la musique. Olof, son frère, le plus jeune d'une lignée de 3 enfants, avec ses 2 soeurs a eu un impact de ces théories. Il a appris à connaître les groupes militants anarcho-féministes et c'était, dit-il vraiment inspirant : rencontrer des gens qui prennent leurs théories féministes en action a été très important.
Pour cet album ils se sont intéréssés à faire des sons où l'on n'entend pas leur origine, des sons entre acoustique et synthétique. Certains sons sont "queering" dans le sens qu'ils dépassent des frontières. J'aime beaucoup le morceau "Stay out here". Il me rappelle des consonnances de Planningtorock (Janine Rostron), une de leurs collaboratrice sur un autre album. Les paroles de "A cherry on top" est en référence à un château médiéval suédois avec des sons très délabrés, comme une monarchie qui est en train de s'effondrer. 
Karin dit à ce sujet : 

"La Suède est toujours une monarchie. Nous nous pensons comme une démocratie, mais nous avons construit notre société sur cette structure où le trône est héréditaire par le sang. Alors, quand j'ai écrit ces paroles et les ai chantées, je pensais à l'un des enfants dans le château. C'est quelque chose qui revient à quelques reprises sur l'album - castles and bloodlines - parce que c'est de la folie et fascinant de construire une société fondée sur ce genre de famille biologique, qui je pense est la construction la plus fragile de la société. Dans la politique, nous avons les démocrates-chrétiens et aussi l'aile droite qui parlent de la façon dont les familles sont les mieux placés pour décider de la façon d'élever les enfants. Mais je pense que c'est très étrange de laisser autant de responsabilités à une telle construction fragile. 

Sur le racisme, Karin dit : 

"La Suède a un énorme problème avec le racisme. Depuis quelques années nous avons un parti politique raciste [Swedish Democrats]. Ils parlent beaucoup de «nous» comme blancs, les Suédois et les «autres» comme tout le monde, ainsi que la fermeture des frontières et de ne plus avoir d'immigrants."

Olof ajoute :

"Dans les sondages pour le moment, ils ont 8%. C'est très grave. Ils affectent le discours dominant. Il est devenu plus acceptable d'être raciste pour eux, et est est souvent mis dans le cadre de revendiquer la nécessité de la liberté d'expression. Beaucoup de personnes de race blanche ne voient aucun problème à utiliser le mot. Ce n'est pas si progressiste. Il y a quelques progressions quand il s'agit de l'égalité entre les sexes, mais il ne fonctionne que pour les personnes qui sont blancs, de classe moyenne, et ont un emploi bien rémunéré, et sont heureux avec le sexe de leur naissance." 

La vidéo  "A tooth for an eye" est réalisée par Roxy Farhat et Kakan Hermansson, accompagnée de ces documents, cette déclaration :

"A Tooth For An Eye" deconstructs images of maleness, power and leadership. Who are the people we trust as our leaders and why? What do we have to learn from those we consider inferior? In a sport setting where one would traditionally consider a group of men as powerful and in charge, an unexpected leader emerges. A child enters and allows the men to let go of their hierarchies, machismo and fear of intimacy, as they follow her into a dance. Their lack of expertise and vulnerability shines through as they perform the choreography. Amateurs and skilled dancers alike express joy and a sense of freedom; There is no prestige in their performance. The child is powerful, tough and sweet all at once, roaring "I'm telling you stories, trust me". There is no shame in her girliness, rather she possesses knowledge that the men lost a long time ago. 

Grossso modo, cela veut dire que leur vidéo déconstruit les images de la masculinité, le pouvoir et le leadership. Qui sont les gens qui ont confiance confiance en nos dirigeants et pourquoi ? Qu'avons-nous à apprendre de ceux que nous considérons inférieurs ? Dans un contexte sportif où l'on considère traditionnellement un groupe d'hommes aussi puissants et responsables, un leader inattendu émerge. Une enfant entre et permet aux hommes de laisser tomber leur hiérarchie, le machisme et la peur de l'intimité. Ils la suivent dans une danse. Les amateurs et les danseurs qualifiés expriment leur joie et un sentiment de liberté. Il n'y a pas de prestige dans leur performance. L'enfant est puissant, dur et doux à la fois, hurlant "Je vous dis des histoires, croyez-moi". Il n'y a pas de honte à sa manière d'être une fille "girly", mais plutôt elle possède des connaissances que les hommes ont perdu il y a longtemps.

ϟ

GIRLINESS : The state or condition of being girly.
GIRLY : Characteristic of a stereotypical girl, very effeminate, sweet.


Antonyms (for a girl or a woman : butch, hoyden, hoydenish, mannish, masculine, tomboyist, unwomanly
Antonyms (for a boy or a man) : butch, manly, masculine