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Tag - femme

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mardi 5 mai 2020

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Chemise en lin (design : Bela Silva, artiste portugaise)

Photographies © Sonia Marques

Moi femme ménagère de moins de 50 ans, je n'ai pas disparu ;.)

Définition sur Wikipédia :

La femme responsable des achats de moins de cinquante ans (FRDA-50), auparavant ménagère de moins de cinquante ans est une notion publicitaire et marketing correspondant à une population de consommatrices fort peu précise mais qui est néanmoins considérée comme déterminante dans les dépenses du ménage, constituant donc une cible privilégiée à séduire. Ce « concept » publicitaire est apparu dans les années 1960, à l'âge d'or de la consommation de masse. Dans le même ordre d'idées, en France, on parle parfois de Français moyen. Cette catégorie est bien trop vague pour constituer un réel objet statistique, il s'agit plus d'un idéal incarnant un marché. C'est une sorte d'individu moyen, un idéal-type weberien résumant l'aspect de tout un marché, achetant des biens et des services de consommation courante (lessives, nourriture, vêtements, etc.), peu sensible aux campagnes innovantes, mais attentif aux prix et aux arguments les plus terre-à-terre, à la fois très conservateur, peu fantaisiste mais pourvu d'un pouvoir d'achat considérable. La personnification peut, symboliquement, être poussée assez loin et essaimer en dehors du monde publicitaire. Pour le publicitaire elle sera perçue comme une femme austère, ni très aimable ni très subtile qu'il faut néanmoins savoir séduire parce que c'est elle qui dicte sa loi. Le général de Gaulle s'est essayé de décrire ce concept lors d'un entretien télévisé en 1965 dans lequel il tentait de décrire la philosophie du gaullisme, le mouvement et l'ordre, par une métaphore : « Regardons ce qui se passe dans une maison : la ménagère veut avoir un aspirateur, un réfrigérateur, une machine à laver et même, si possible, une automobile. Ça, c’est le mouvement. Et en même temps, elle ne veut pas que son mari aille bambocher de toutes parts, que les garçons mettent les pieds sur la table et que les filles ne rentrent pas la nuit. Ça, c’est l’ordre ! La ménagère veut le progrès, mais elle ne veut pas la pagaille. Aujourd'hui les sociétés de sondages et de mesures de parts d'audiences utilisent l’expression « femmes responsables des achats » pour caractériser cette catégorie très scrutée des agences publicitaires.

La ménaf :

Connaissez-vous la «Menaf»? Derrière ce néologisme un peu barbare né de la contraction des termes «ménagère» et «enfants» se dissimule celle qui fut pendant longtemps l'idole des annonceurs et des régies TV: la «ménagère de moins de cinquante ans». Créée en 1989, cette figure symbole et cible prioritaire de la publicité avait été conçue à l'époque où le modèle familial encore hégémonique était celui du couple hétérosexuel avec enfants. Mais qu'on se le tienne pour dit: la petite fée du logis qui, rouleau de pâtisserie en main et enfants accrochés à ses jupons, fit les belles heures de Moulinex, n'existe plus. Première étape décisive de cette petite révolution: le 11 décembre 2014, le comité Audimétrie, composé de 19 représentants de diffuseurs de télévision, annonceurs et publicitaires, prononce la mort sémantique de la «ménagère de moins de cinquante ans». La nature ayant horreur du vide, les «sages» de l'audimat se trouvent alors une nouvelle égérie en la personne de la «Femme Responsable principale Des Achats du foyer», également surnommée «FRDA». Son règne aura été de courte durée. Selon une étude réalisée par l'agence KR Media*, en partenariat avec le Celsa Paris Sorbonne, les professionnels du marketing lui préfèrent désormais le «responsable des achats».

(article 2017, Le Figaro)


La ménagère est de moins en moins accro au petit écran. En 2019, la cible préférée des annonceurs est même celle dont le temps passé quotidiennement devant la télévision a le plus diminué: 14 minutes volatilisées en un an, selon Médiamétrie. Soit davantage que les 13 minutes perdues sur la cible des 15-34 ans, pourtant réputés plus volages. Certes, la femme responsable des achats de moins de 50 ans, selon la formule consacrée, reste aux avant-postes avec 3 h 08 consacrées chaque jour aux programmes TV. Quasiment deux fois plus que les 15-34 ans, qui y sacrifient 1 h 43 de leur temps.

(article 2020, Le Figaro)

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Les statistiques, cela n'a jamais été pour moi, je ne suis jamais rentrée dedans <3

Ma toute première fois, le confinement me fait repasser, ressasser, devenir une ménagère dans sa ménagerie, adorer le Lin, swinguer sur du textile, comme on parcoure des yeux les plus belles réalisations, comme on touche toutes les matières et on les détaille, les cajole, les expérimente, les froisse, les lave, les déchire, les dispose, tout ces corps et ces costumes, le temps d'une vie repassée et si bien ressassée. Merci le Portugal ! Vive Lisbonne !

Les statistiques, cela n'a jamais été pour moi, je suis trop haptique <3

Spéciale dédicace à ma famille <3

mardi 24 mars 2015

ℒℯ﹩ ƒεμღ℮ṧ ṧ‷ℯη мêłℯᾔ⊥



Roniia, en concert à Limoges (Festival les Femmes s'en Mêlent) Photographies © Sonia Marques

Roniia : projet électro de l'américaine Nona Marie Invie. La chanteuse chantait dans son groupe, Dark Dark Dark. Sa voix, ses textes introspectifs... À présent, voici Roniia... Ballades denses, basses profondes et voix douce dans l'électro dark de Mark McGee (Father You See Queen) et Fletcher Barnhill (Joint Custody).
Chanter au milieu de nul part, tout n'est pas perdu. Je ré-écoutais mes démos de Kate Bush, sans me douter que
Nona Marie Invie s'y poserait aussi un peu. Des louanges aux abandons, sauvages mémoires de filles.

Le festival Les Femmes s'en Mêlent # 18
Le festival Les Femmes S'en Mêlent célèbre la scène féminine indépendante depuis maintenant 16 ans. A sa naissance en 1997, il ne s'agissait alors que d'un unique concert parisien, le 08 mars, journée internationale de la femme. Gardant cette même idée de départ mais s’affranchissant de cette journée de célébration, les Femmes S'en Mêlent s'étend désormais dans toute la France et sur plusieurs soirées à Paris et Grenoble. Porté avec passion et curiosité, reconnu pour son éclectisme et son exigence, le festival met en avant des artistes innovantes, téméraires, affranchies et profondément singulières. Prenant appui sur une scène féminine de plus en plus riche et variée, il s'est développé au fil des années pour devenir un rendez-vous européen incontournable. Tirant partie de sa renommée il accueille de nombreuses artistes internationales et fait la part belle à la découverte et à l’émergence de nouveaux talents. Les Femmes S'en Mêlent, hormis ce subtil jeu de mots dénotant avec un certain plaisir la présence de plus en plus importante des femmes dans la musique ; est un festival militant, solidaire, défricheur et indispensable.

En témoignent les passages, dans les éditions passées, de Feist, Cat Power, Emilie Simon, Camille, CSS, MIA, Yelle, Regina Spektor, Daphné, Ebony Bones, Austra, Christine & The Queens… à leurs débuts anonymes, avec la réussite qu’on leur connaît depuis. D’autres artistes, confirmées celles-là, s’y sont produites. Ainsi Kim Gordon (Sonic Youth), Maria McKee (Lone Justice), Brigitte Fontaine, etc.


Nona Marie Invie: I grew up reading feminist authors and participating more in women’s rights groups and actions. Women that I met in high school and college encouraged me to become an independent woman reaching for my dreams. I wouldn’t be able to write if it weren’t for the poems of Gloria Anzaldua. And I probably never would have sang in front of anyone if I hadn’t started out singing Hole and Babes in Toyland covers. I think a lot about women who have worked hard for their success in music and beyond and they inspire me to keep working harder and writing better songs. Kate Bush is an example of an amazing woman who started writing early and was able to keep control over her career, even when tempted with a big label deal. And women like Chan Marshall and Mary J. Blige are examples of women who have overcome addiction and still make amazing records. I am always searching for female role models who are working hard and leading healthy, sustainable lives. I usually look to my friends who tour without abusing drugs and alcohol for support. But it is hard for me to find accessible role models for the way that I want to live as a touring musician.

(...)
I’ve noticed that I am often the only woman performing at show out of all the bands. I wonder if other people notice this; if this changes the way they watch our band and other bands. I usually have the most fun watching other women sing and play music. Most of my closest musicians friends and muses are women. Women are magical. It’s true. Sometimes it feels powerful and important to be the only woman singing at a show. If I wasn’t there it would just be a bunch of guys on stage. When I first started going to shows it always bothered me when there were no women performing. I found those shows to be boring. I found myself seeking out bands with more women in them. Now I put pressure on myself to sing and perform better because it feels like people might be paying more attention, or paying attention in a different way to our music.  I know that my voice and music stands out amidst all of the male voices.

vendredi 8 mars 2013

ḟїяℯ

jeudi 8 mars 2012

ℕѺ☾†∀ℳℬṲℒ∃ ⒿÐ & ✞ℜ☮ℙℑ℃Ѧℒ ⒿÐ

Noctambule JD & Tropical JD © Sonia Marques

Noctambule JD & Tropical JD © Sonia Marques (Vue studio : photo-compositions, 100 cm x 75 cm, chaque - Mars 2012)

"Quand les ombres du soir s’allongent dans la vallée, quand les jardins du jour s’emplissent de mystère et de musique, qu’est-ce donc qui fait ainsi battre le cœur ? C’est la nuit qui lentement s’approche et substitue aux claires différences la confusion, c’est la nuit qui passe l’estompe sur les frontières soigneusement dressées par la lumière du jour, et submerge dans son loisir infini les durs dilemmes du savoir. Les cloisonnements et les compartimentages de la raison diurne fondent dans la ténèbre diffluente, dans la nuit indivise : l’homme découvre un nouveau monde où toutes sortes d’espérances et de facilités magiques s’offrent à sa liberté. Car ce sommeil nocturne qui peu à peu nous enveloppe n’est pas une torpeur vide mais un sommeil peuplé de songes merveilleux : c’est le sommeil d’une conscience noctambule qui découche et se promène sur les toits. L’enchantement de minuit dédommage pour la perte de ses illusions l’homme copernicien désenchanté : il compense la résignation des individus à exister ici ou là ; il nous refait en somme une chevalerie et une magie. À minuit, n’importe quoi déteint sur n’importe quoi, les contradictions nouent dans l’ombre des pactes occultes, l’armée immense des possibles envahit les chemins de la causalité. Ce doux naufrage, cet envoûtement qui est l’effet de la nuit, sont nécessaires à notre existence ; oui, nous avons besoin de cette parenthèse enchantée ; nous avons besoin de ce ciel clandestin et d’une causalité féerique qui échappent aux obligations prosaïques du jour, nous avons besoin de cette poussière des scintillements et des constellations où s’embrouillel'écheveau des déterminismes, où s'enchevêtrent les fils de la causalité."

(Vladimir Jankélévitch, extrait de Quelque part dans l’inachevé, en collaboration avec Béatrice Berlowitz , 1ère éd. 1978, Gallimard; éd. de réf. 1989, Folio essais, 319 pages)

JD

Les nuits nous appartiennent et les jours effacent les nuits. Les noctambules vivent la nuit et les tropicaux dorment le jour. Ces photo-compositions sont post mortem, tombeaux blancs de jours noirs, nées à la suite d'un drame nocturne où scintilla la perte, l'absence et le manque. Sources de résilience, elles sont dédicacées à l'inconnu, à Joe Dallessandro, sex-symbol du cinéma underground, qui a été une référence, depuis une quinzaine d'années, dans mes oeuvres artistiques ou dans ma réflexion, notamment les vidéos songes, dans un travail de redéfinition de l'image en jouant avec ses imperfections, ses parasites, artefacts, bug, glitch, tout en questionnant le modèle masculin dans sa fragilité sensuelle et ses métamorphoses sensibles. Souvent ces images, sont pour moi, des visions sonores. Leur musicalité, qu'elle pleure comme la pluie ou pique comme des éclats, s'associent également à une recherche de couleur, comme ici aux blancs liquides, aux gris noirs et veloutés.

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Merci à l'ami pour m'avoir permis de piocher dans sa bibliothèque. J'ai ainsi pu lire 2 livres du philosophe et musicologue Vladimir Jankélévich en une nuit et en prêter d'autres à une étudiante. C'est la journée internationale de la femme. Elle a 30 ans aujourd'hui ce 8 mars 2012. Je la dédie aux hommes, de ces jours-ci :
Un porteur de ukulélé, la rose rouge entre les dents montrant bientôt sa galipette dans une exposition commune ; un fan de Britney Spears lui fabriquant un château à son effigie, bientôt dans l'exposition commune ; un programmeur qui chante dans une chorale et qui ajuste tous les projets comme des costumes sur mesure, un commissaire d'exposition aux cheveux blonds qui roule avec le vélo de sa mère, un professeur blagueur attentif et patient avec ses étudiants, un autre programmeur qui vit au au Canada toujours réactif tatoué, un musicien de chiptune qui vit en Suède et aime Cendrillon, un artiste inaccessible qui vit en Espagne et dessine des cyborgs virtuels qui dit 'oui' tout de suite, un autre artiste de Londres qui dit 'oui', un ami qui revient d'Arménie et vous accueille comme une reine en faisant la cuisine, un musicien qui vit en Autriche affichant publiquement son soutient indéfectible, un ami arc-en-ciel artiste qui vit à Berlin qui aime vos sources sonores et les écoute comme un autre ami artiste japonais qui vit à Paris et un autre ami français artiste qui a de bonnes enceintes, un professionnel des tirages numériques sympathique au centre de la France qui comprend votre travail et ses exigences colorimétriques et qui ressemble à un autre professionnel des ordinateurs qui réussit à récupérer toutes vos données perdues, un JD artefact toujours présent passé dans les souvenirs, un autre qui est tombé du ciel et qui s'absente de la Factory où j'habite, un voisin exotique qui vous invite à boire un café, un vieil Atlas qui porte un anneau bientôt en ligne, un père qui fête ses 40 années de mariage, un oiseau bleu qui mange des framboises et dit : "Mmm, c'est bon !", deux inséparables mâles qui se baignent ensemble et s'aiment pour toujours...