Kiwaida_soundcloud

http://soundcloud.com/kiwaida/

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J’ai découvert Ash Ra Tempel, (Ashra), groupe allemand de Krautrock, dont j’aime beaucoup l’Oasis et sa vidéo, et grâce au soundcloud kiwa, j’ai mis dans mes favoris leur « Sourire volé » et leur « Sunrain » qui me rappellent les longs morceaux planants de l’ambiant les yeux ouverts que j’ai pu écouter dans les années 90. Quelques technos de Détroit, acid, house et le old style de Chicago, histoire de retomber en enfance du club, avec les grosses locomotives pour se mettre en marche, je redécouvrais Brian Eno sur Warp Record, complètement inventif et chaotique, avec 2 jeunes compositeurs Jon Hopkins et Leo Abrahams, parfois aérien et atmosphérique, avant de découvrir le Skwee du nord, dont Daniel Savio à inventé le terme. De quoi se remuer le popotin, Big Wiener de Daniel Savio me mettrait presque dans les mêmes sensations qu’un Buraka Sound Sistema portugais (mélange de Kuduro avec une touche de musique électro, du breakbeat et du grime), pourtant entre l’Afrique lusophone moins sage et la neige suédo-finnoise feutrée au computer, il y a des vols d’oiseaux. Il y a un jeune DJ parisien qui signe Opprefish, allias Simon Févry, dont j’apprécie les compositions, lui même fan de Trentemøller, comme quoi (aussi à l'affiche du dernier film de Pedro Almodovar que j'aimerai bien revoir)…

J’ai une oreille et une culture musicale en éventail, un beau panel, c’est une chance. Je ne sais si les années de solfège ont servi à l'écoute, versus très classique, même pas jazz ni impros, quoique Érik Satie m'a sauvée, mais bien plus le plaisir et le désir de voyager à travers des sonorités nouvelles ou retrouvées. Avant de découvrir la techno minimaliste qui m'a complètement envoutée un temps, je passais de la pop au rap à la bossa et la world music avec des sonorités très sud-américaines, jusqu'à la house et un peu d'acid...  L'électronique est venu lisser le paysage et tout est devenu électronique. Je suis passée il y a quelques années par les Drones, enveloppements mystérieux, il faut descendre bien des escaliers pour s'immerger, car j'étais aussi musicienne praticienne plutôt "deep" et "minimal". Un artiste récemment me disait qu’il n’écoutait jamais de musique, je me demande comment fait-il pour survivre ou créer ou même bouger, danser ? En fait je ne pourrais pas vivre sans musique, même celle du silence s'écoute invariablement, même quand l'électricité s'éteint. Le silence est une expérience très difficile de nos jours, mais il semble que l'on s'y habitue très vite et que la marche arrière soit encore plus difficile. Les gens de la campagne l'expriment sans doute mieux que moi. Évidemment les réseaux sociaux occultent des pans entiers de musiques et de sons en dirigeant et proposant des sons (UBU est un site pas mal pour découvrir, sur la poésie) Sur le principe des alliances, des tags, des nuages qui se croisent, les découvertes se font par influences et associations, comme voyager en hypertexte, de liens en liens et là le parcours est enivrant, on peut voyager très loin, remonter très loin ou prospecter comme avec une truffe. Et c'est anachronique.
Les dictatures, le plus souvent, interdisent la diffusion du son, l'écoute de musique ou même de danser, de pratiquer la danse. Il faut maintenir la masse concentrée et servile afin de la manipuler, qu'elle ne soit pas distraite et surtout qu'elle ne prenne pas de plaisir, pas d'évasion, pas d'invention, ni de mélanges. Tout un programme.
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Je racontais à un ami, comment enfant, sans moyen de m'acheter des K7, j'avais trouver un truc : il y avait un gros micro orange relié à un emplacement pour une seule K7 chez mes parents. J'écoutais un radio-réveil offert par ma voisine, la journée, les nuits aussi et j'avais juste l'oreille pour entendre ce qu'il me plaisait d'enregistrer, faire des choix, de garder trace. J'attendais sur une table avec mon micro collé au radio-réveil et lorsque le tube que j'aimais passait, "tac" j'appuyais sur la grosse touche rouge "REC" et à la fin j'arrêtais l'enregistrement par le bouton "STOP". Et je faisais cette manipulation à chaque fois que l'animateur radio annonçait le tube que je souhaitais enregistrer, parfois rien n'était annoncé et il fallait, comme un indien à genoux au sol qui écoute un rail, sentir le train arriver. Pas mal d'adrénaline, c'est très animal comme feeling. Il fallait enregistrer juste et je faisais même des "fader" : je baissais le son à la fin et commençais mon enregistrement le son plus bas en le montant doucement, afin de ne pas avoir de "cut", de coupe trop raide et me faire une super K7 avec tous mes morceaux. Je récupérais, en fait, car je n'avais pas de K7 vierges, les K7 enregistrées de mon cours d'allemand que notre professeur nous avait obligé de copier sur une dizaine de K7 vierges. J'ai vite compris qu'il était plus crucial et salvateur et enrichissant de copier par-dessus mes tubes façon "dj" K7. Je n'avais aucun moyens mais pas mal d'idées. Une initiation technique comme une autre sans l'école. Je me souviens aussi avoir fixé sur le titre d'Alain Bashung, "Madame rêve" et d'avoir décidé de le copier en boucle, recto et verso sur une K7 audio 'vierge' 90 mn, afin de ne pas à avoir rembobiner la K7 pour ré-écouter le morceau. C'était un geste radical et exclusif. Avec ma soeur, nous faisions des animations radios devant le miroir avec le micro en passant des chansons, soit en allumant par surprise le radio-réveil magique, soit en passant des 45 tours sur le superbe mange-disque orange (ma mère avait une collection de disques) Aujourd'hui j'imagine que si nous nous étions filmées nous serions prêtes pour une exposition au Musée d'Art Moderne avec Lizzie Fitch et Ryan Trecartin. Nous débutions les années 80 et la nouvelle chaîne TV dédiée aux clips réveillait ma synsthésie. Plus tard j'ai eu le premier "Walkman" radio FM de la taille d'une carte bancaire avec des écouteurs en mousse orange et là, cela a été un mode "balade" à travers la banlieue ou la campagne portugaise, assez fantastique... Walkwoman. Une autre dimension s'opérait peu à peu, celle de l'écoute, avec des sensations qui ne m'ont depuis jamais quittées... De la découverte du hip hop en banlieue nord : un jour mon père nous avait ramené de son travail une K7 orange avec les premiers Sydney et mot "MC" dessus, jusqu'au premier CD digital (Compact Disc), je m'en souviens encore c'était un CD des Pink Floyd ; ou de la découverte du 45 tours (disque vinyle, ou microsillons) du "Je t'aime moi non plus" de Gainsbourg qu'avait ma mère, avec la pochette icône de Jane Birkin, enfant, on ne peut pas oublier cela. En banlieue, cela allait très vite ces infos sur la musique et ses modes de diffusions et ses nouveaux supports. Après, il fallait trouver une platine pour écouter un compact disc... Années 70-80. Je n'achète plus de CD depuis des années, moi-même dans l'immatériel, seuls les données s'archivent... pas très bien. Le mp3 a donné une qualité égale et sans relief aux sons qui ont trouvé également des supports adaptés et clefs USB et téléphone, l'écoute ne produit pas les mêmes sensations physiques. Ainsi, il est plus aisé de détruire sa qualité, du glitch au cut à la saturation, surimpression, peu importe car le son est déjà mauvais. C'est dans ces dysfonctionnements et failles du système qu'opère la création aujourd'hui, on ne compose qu'avec des imperfections.
Un réseau social n'est pas représentatif d'une collection de sons, ni de souvenirs de voyages et de rencontres d'où naissent vraiment la musique, le refrain d'un sentiment. Pump up the volume !



Cet ami doué d'écoute m'a dit aussi que j'avais pas mal de ressources, un ami comme ça, on le garde précieusement, et pas pour Facebook mais pour la vie ;.)