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dimanche 4 février 2024

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Maison Margiela Artisanal Haute Couture Spring Summer 2024

lundi 29 janvier 2024

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Sublime retour de Margiela, la tradition de cette maison se trouve régénérée par le créateur John Galliano, la renaissance d'un phénix.
Il y a quelques années, Margiela faisait appel au styliste créateur artistique, pour apporter une nouvelle âme à l'héritage iconoclaste de Martin Margiela. Le groupe OTB de Renzo Rosso, détient la marque de denim Diesel, la Maison Martin Margiela, Marni et Viktor & Rolf.
Le purgatoire : John Galliano était renvoyé en 2011 par la Maison Dior après avoir été filmé une nuit, tenant des propos racistes et antisémites sous l’emprise de l’alcool. Il avait d'ailleurs été condamné, et le créateur avait présenté ses excuses et reconnu une triple addiction à l'alcool, aux somnifères et au valium, effectuant successivement une cure de désintoxication de deux mois aux Etats-Unis. Le tribunal avait tenu compte des circonstances de sa maladie et des nombreuses attestations versées qui démontraient la véritable personnalité de John Galliano, qui n'a jamais eu de sentiment raciste ou antisémite. Il a tout de même connu l'ostracisme de nombreux acteurs de l'industrie de la mode.
Après sa cure de désintoxication, déchu et exclu, il fut aussi sous l'emprise de son ex-avocat, qui lui a extorqué de l'argent. En 2023, celui-ci fut condamné, reconnu coupable d'abus de confiance, pour avoir détourné il y a plus d'une décennie des fonds provenant des comptes bancaires du styliste John Galliano et de l'une de ses sociétés.
Fin janvier 2024, le styliste a dépassé les attentes du milieu de la mode très compétitif et sans pitié. Son défilé, présenté sous le pont Alexandre III à Paris, le 25 janvier fut une sacrée claque !
250 invités sur place sans compter les fans de la maison l'ayant regardé en live, sur les réseaux, et autres amateurs, tous ont été subjugués. Sous la forme d'un spectacle très scénarisé et filmique, un chanteur charismatique accompagné d'un Gospel annonçait l'ambiance d'une dignité retrouvée. Le chanteur, Lucky Love, un artiste unibrassiste, depuis sa naissance, souffrant d'agénésie, une malformation rare in utero, a embrasé la scène. Le défilé se trouvaient transformé en performances multiples, par les mannequins performeurs, aux félines attitudes.
Accompagné d'une chorale Gospel, il chante : « Now I don’t need your love », tout est dit : Maintenant je n'ai plus besoin de votre amour.
Est-ce d'un amour maltraitant ? Celui de la mode cruelle ? Un message subliminal de John Galliano. La mode maltraite toujours ses créateurs et créatrices. Tombés dans l'indifférence, et maudits, les artistes peuvent être portés aux nues, de nouveau, être admirés, applaudis, tant leurs talents peuvent être exaltants.
Tel le créateur Martin Margiela, John Galliano a perpétué la tradition du fondateur, qui ne se présentait jamais au public et évitait les photographes, ainsi, Galliano, est resté en coulisse derrière un rideau doré.
Son talent créatif visionnaire et non conformiste, a secoué le cocotier du milieu de la mode fin janvier 2024 et nous a rappelé ce que le savoir-faire de la mode était capable d'insuffler : l'inspiration.
Pour celles et ceux qui ont eu la chance de bénéficier d'études dans la mode dans les années 90, on ne peut que retrouver le souffle de la création dans cet inédit défilé, tandis que celle-ci disparait, la création, dans d'autres domaines, en France.
L'artisanat des textiles, mêlé aux savantes technologies de diffusions filmiques, formulent un contenu directement accessible à tous. Ce qui, dans les années 90, n'était accessible qu'à celles et ceux dotés d'une formation supérieure dans les arts de la mode.
Les personnages inventés, des poupées aux masques de cire étranges, aux transparences roses poudrées, crèmes et noires et grises, chers aux tons de Margiela, avec des nuages de cheveux, hommes et femmes aux tailles corsetées, toutes sorties de la fumée des sols crapoteux et des flaques d'eaux croupies, parviennent à nous pincer, car il faut le faire durant ce filage onirique, non, ce n'est pas un rêve, tout a été pensé, travaillé, cousu, dessiné, durant très longtemps, et c'est arrivé, là !
Des sans domiciles fixes, ou des dandy sans chemise, défilent dans ce film policier, avec des femmes aux formes généreuses, funambules, elles déambulent comme saoulées, d'autres très élancées, émaciées, elles se balancent divinement, parmi des voleurs élégants ou minables, selon. Il n'y a pas de normes des corps, car tout se contredit, masculin, féminin, hanches, fesses, seins, danseur ou acteur, actrice, aux souvenirs de freaks show d'antan, mais transfigurés dans le domaine de la science fiction. On imagine très bien un manga dessiné par Suehiro Maruo, le japonais qui ravive les cicatrices des guerres, avec une encre noire érotique, au secours des enfants torturés, bien que ce défilé n'a aucune rage, contrairement aux histoires pour public avertis du mangaka.
Dans cet espèce d'entrepôt sombre et bleuté, le défilé très référencé, intègre un Paris des grandes guerres, de vétérans burlesques, lampes brisées, vieux billard, un Pigalle d'un siècle disparu. Entre Toulouse-Lautrec le peintre, et Freddie Mercury, l'icône martyr du mouvement punk mort d'une overdose d'héroïne, ressuscité par le chanteur qui dévoile son torse et l'absence d'un bras, une ellipse paralympique stylée, audace des audaces. Henri de Toulouse-Lautrec avait une maladie qui affectait le développement des os, (la pycnodysostose, maladie génétique, qui pourrait être due à la consanguinité de ses parents) ses membres étaient courts, ses lèvres et son nez épais, ses os fragiles, il zézayait et en jouera, faisant le provocateur dans les salons. Son exhibitionnisme malaisant faisait de cet artiste un ami du cirque, qu'il dessinait, des hypertrophies musculaires des bras, des jambes, des arcatures outrées des dos, des membres, du rachitisme, au contraire, des corps voltige, léger. On pense aux rouges orangés des cheveux peints des femmes, comme dans ce défilé, aux bas noirs et mines des fins de soirées esquissées. Dans la chorégraphie des silhouettes, il y a une ligne fragile, celle de se pâmer, de tomber en défaillance, de l'ordre de l'évanouissement. Comme la démonstration d'une incapacité de se mouvoir dépassée, en raison de malaises physiques : chacune des silhouettes parvient à marcher, malgré toutes les difficultés et à transporter les vêtements, et même l’absence. Il manque toujours quelque chose, et ce manque est bien debout. Les stilettos sont en ordre de marche sur des éclats de verre, sorties d'Alice au Pays des merveilles, si ce n'est de la pulpeuse Jessica de Roger Rabbit et son lapin (du film Disney, de 1988, Who Framed Roger Rabbit) dans cette ambiance de fouines masquées. Tirant son nom d’un couteau italien à la lame fine et à la pointe acérée, le talon aiguille des escarpins stilettos, fut conçu dans les années 1950 lorsque des matières et techniques inventées pour les porte-avions furent appliquées à la fabrication de chaussures. L'atmosphère interlope de ce défilé, marque le milieu de la haute couture, tel un parfum qui reste, après avoir vu, ce qu'on croyait perdu. Renaissance donc de savoir-faire. Il y a aussi Leon Dame, le mannequin berlinois, muse de Galliano, qui est connu pour sa démarche unique, son style de mode androgyne, déjà présent au défilé Maison Margiela 2020. Et les glass skin, afin d'obtenir la peau miroir, tous ces masques fabriqués par l'équipe de maquillage de Margiela depuis quarante ans, avec sa maquilleuse Pat McGrath, elle a inventé cette facture de teint de porcelaine. Un espèce de glacé troublant.
Trouble est vraiment le sentiment laissé par ce défilé, avec, une étonnante empathie, tendresse pour les âmes blessées et errantes, sous les ponts. La virtuosité des techniques textiles, tient à une sophistication singulière comme le "milletrage", des couches de tissus aériens, qui dessinent des aquarelles subtiles de voiles, de décolorations de tâches, ou des grands cocons lumineux, rembourrés qui distordent même l'idée d'un corps humain, soutenus par de fines jambes élancées. Il y a aussi des rétrécissements du textile, qui créent des formes expressives dans les jupes. Les mannequins arborent toute une gamme de poses facétieuses, elles minaudent et se cachent, se drapent dans les costumes dont il manque des pièces, ou s'enfuient comme des cambrioleurs, tels des Arsène Lupin. Les fesses et les hanches sont exubérantes, certaines poitrines libérées, et, dans le même temps, la contrainte du corset pointe une taille surréaliste, comme des papillons épinglés. Tailles de guêpe, seins généreux qui ballotent librement, indécence et exubérance, pudeur, pilosité pubienne suggérée, peinte en trompe-l’œil, délicatesse des robes en mousseline de soie, superpositions de plissés cartonnés... L'actrice britannique, Gwendoline Christie clôture magistralement le défilé dans sa robe plastique laiteuse qui rappelle les heures de gloire de l’artiste d'art contemporain Matthew Barney.
Théâtre captivant d'une soirée très parisienne, nous laissant nostalgiques de notre jeunesse et notre héritage artistique.
À d'autres !

samedi 24 juin 2023

ℒ❝♄◎мღℯ ℘Liṧṧé

samedi 13 août 2022

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Issey Miyake, Starbust (collection automne/hiver 1998)
Vue de l'exposition IsseyMiyake Macking Things, Fondation Cartier pour l'art contemporain, Paris 1998
Photo © Jerôme Schlomoff

Hiver 1998, je travaillais à la Fondation Cartier pour l'art contemporain à Paris, pour l'exposition d'Issey Miyake, artiste miraculeux, qui vient de nous quitter. Tant de chose à écrire. Chaque jour à étudier, commenter, guider les visiteurs, chaque tissu, chaque salle, chaque procédé innovant, tant de souvenirs. Des rondes avec mes amis, des rencontres, un Noël magique avec l'équipe, des félicitions d'Hervé Chandès, le commissaire, assisté de Serges Laurent, une lettre des amis de la Fondation à mon attention, dans l’ascenseur, de compliments, et Martine, avec qui nous avons tant marché autours de ses plissés, que j'ai retrouvée à Berlin, aussi en plein hiver, par hasard, Étienne, nos projets, nos vœux, et toutes ces jeunes femmes, au prémices de leur avenir professionnel, consacrant toutes leurs après-midi, à garder et faire des visites de cette exposition, dans un écrin exceptionnel, glaçant, transparent. Avant cette exposition, nombre de nos études artistiques ont été profilées pour apprécier les innovations de cet artiste hors pairs. Récusant les termes de styliste de mode et préférant se définir comme « fabricant de vêtements » ou « designer », manière d’affirmer que forme, fonction et esthétique sont indissociables, Issey Miyake est l’auteur d’une création sans équivalent, inscrite au carrefour de toutes les disciplines, les pratiques et les recherches. 
L’exposition Issey Miyake, Making Things, à laquelle j'ai participé, explorait cette nouvelle façon d’appréhender le vêtement où l’imagination se conjugue au bien-être et aux technologies les plus innovantes. Au rythme d’un parcours dynamique et original, l’exposition illustrait à travers quatre espaces les réflexions d’Issey Miyake : la liberté et le mouvement, la relation entre le design et l’art, la recherche sur les matières et les nouveaux modes de production, le vêtement du futur.

Je me souviens de cette salle si chaude, aux vêtements de feu, d'or, comme des couvertures de survies, assez difficile à observer, les gants métalliques, la chaleurs des lumières, il y avait quelque chose de Baroque, comme l'église, dont j'ai écrit un article juste avant. Même si l'origami parcoure ses œuvres, et, cela a sans aucun doute inspiré Étienne, qui en a fait une bonne expérience artistique du pliage, il y a quelque chose d'infiniment dynamique et dansant. Né à Hiroshima, son histoire, et celle du feu l'explique, dans cette exposition, de la protection, de la survie, s'inscrit dans la grande histoire du nucléaire. Marqué par la bombe atomique larguée le 6 août 1945 sur Hiroshima, sa ville d'origine, alors qu'il n'avait que 7 ans, il est un rescapé. Il grandit dans un contexte d’après-guerre particulièrement lourd, mais il ressent ses premières émotions esthétiques dans cette cité reconstruite. Il étudie ensuite à l’Université des Beaux-Arts Tama à Tokyo (1959-1964) et se signale en protestant contre l’absence des vêtements lors de la conférence mondiale du design. Il présente son premier défilé encore étudiant : Nuno de Ishi no uta (Un poème de vêtement et de pierre). La fin du XIXème siècle est marquée par le japonisme qui influence aussi la mode. Le peintre Foujita , dont j'ai écrit un article également, arrive à Montparnasse dès 1913 mais c’est dans les années 1960 que des Japonais viennent compléter leur formation à Paris dans le domaine de la mode. Issey Miyake et Kenzo, dont j'apprécie beaucoup les créations, qui nous a quitté aussi, séparés par deux années seulement font partie des précurseurs, ils seront suivis par d’autres compatriotes dans les années 1980.
Son vocabulaire de formes amples qui convoitent le corps plus qu’elles ne l’évitent, le traitement des tissus qu’il est le seul à concevoir, la poésie lunaire et l’épure domptée comme une couleur sont un lexique permanent pour les créateurs.
En 1988, il lance son célèbre concept Pleats Please, des vêtements plus accessibles, conçus dans un textile synthétique qui conserve la mémoire du plissé. La ligne devient une marque en propre quelques années plus tard avant d'ouvrir en 1996 sa première boutique en France, Boulevard Saint-Germain, à Paris. Puis, en 1998, en collaboration avec l'ingénieur textile Dai Fujiwara, Issey Miyake lance A-POC (A Piece of Cloth), dont le nom reprend le titre de son défilé PE 1977. Il s'agit là encore de confort avant tout. Coupé dans un tissu tubulaire, le vêtement introduit un design nouveau avec lequel peut jouer celui qui le porte. Ce sont ces robes tubulaires, que je présentais, à la Fondation Cartier, entre autres. Que de souvenirs !




vendredi 20 novembre 2020

⊥αя⊥αη



Ze kroi kil arrrrive... le tartan...

lundi 26 octobre 2020

ηαґηαя

        


        


    


    



  

J'adore ce styliste, principalement pour la mode masculine...
Je ne mets pas son nom, sinon il va me contacter, et je n'aime ni être connue, ni être reconnue ;.)
Je me souviens bien de lui et notre discussion. Quelle créativité et quelle pêche !
De toute évidence, je suis complètement dans la tendance pour cet hiver ;.)
Restons à discrétions... Les hommes sont beaux <3
De tout âge...

Joe Dallesandro ressemble à ma grand-mère: en vieux modèles, ils sont si proches...

Humour, joie, "at home"...

lundi 5 octobre 2020

ⒿÅℙ JṲℕḠℒ∃

Les meilleures années 70-80... J'ai adoré... La gentillesse et la joie du style de Kenzō Takada...

 

mardi 28 juillet 2020

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Collage ☼ Sonia Marques

lundi 13 juillet 2020

ℒ@ ℳüґ@ℓʟ@ ℜϴⒿ∀

























La Muralla Roja est un complexe de 50 appartements, aux parties communes atypiques et à la piscine sur le toit en forme de croix. Aplats de couleurs allant du rouge au rose vif, et du rose clair au bleu indigo. Créée en 1973, c’est l’une des œuvres les plus originales de son créateur, Ricardo Boffil. Des points de vues sur le rocher de Calp, el Peñon de Ifach et sur la mer Méditerranée. Ricardo Bofill, acteur espagnol de l’architecture postmodernisme, fonde en 1963 Ricardo Bofill Taller de Arquitectura avec Manuel Núñez Yanowsky, Ramón Collado et sa sœur Ann. Ensemble, ils interviennent sur toutes sortes de projets modernes, et ce dans le monde entier. Les projets emblématiques qui participeront à sa renommée mondiale sont donc nombreux. De l’hôtel W de Barcelone, plus moderne, en passant par les Arcades du Lac à Montigny-le-Bretonneux, son style singulier a permis à ses projets d’être connus et reconnus de tous. À savoir que les espaces d’Abraxas situés à Noisy-le-Grand ont servis de décor pour le tournage du film Hunger Games et bien d’autres films, notamment Brazil. Un ensemble à l’atmosphère futuriste qui attire toujours plus de personnes pour son architecture singulière et qui donne un aperçu du travail de cet architecte post-moderniste.
La Muralla Roja, habitée (les habitants protègent leurs lieux de vie) est aussi le décor de clips et de scénographies de Modes, mais aussi un lieu privilégié pour passer sa demande en mariage, une petite nuit de noce... inoubliable...

*

Dans l'encyclopédie française Universalis on lit ceci :

En 1963, il crée le Taller de arquitectura, atelier pluridisciplinaire qui connaît une grande notoriété grâce à son inventivité formelle et à un sens du spectaculaire souvent emphatique. Une inspiration abstraite et moderniste, de type cubiste, s'y mêle à divers traits pittoresques et régionalistes, et surtout à un parti architectural très affirmé, comme dans les ensembles touristiques de la Muraille rouge (1966-1968) et de Xanadú (1968-1971), près d'Alicante. Plusieurs opérations de logements lui permettent de développer une architecture urbaine originale, à partir de savantes combinatoires de cellules répétitives : le quartier Gaudi de Reus, près de Tarragone (1964-1972), l'expérience avortée de Cité dans l'espace, à Madrid, et surtout le complexe de Walden 7 à Sant Just Desvern (1970-1975), « casbah monumentalisée qui, au lieu de se développer au sol, se déploie dans l'espace », vaste agrégat de 368 logements, énorme masse trapue et close de seize niveaux, trouée de patios saisissants aux effets vertigineux, que Bofill entend situer aux franges de l'utopie.



Et dans celle américaine, plus complète et accessible à tous :


Fils d'une mère vénitienne et d'un père catalan, Ricardo Bofill est né le 5 décembre 1939 à Barcelone, en Espagne. Il a étudié l'architecture à l'Escuela Tecnica Superior de Arquitectura de Barcelone (1955-1956) et à l'Université d'architecture de Genève, Suisse (1957-1960). En 1960, il fonde le Taller de Arquitectura (atelier d'architecture), basé à Barcelone. Une approche interdisciplinaire de l'architecture (Taller) et comprend des architectes mais aussi des designers, un mathématicien, un musicien, un poète et un philosophe. Bofill est devenu une figure très romantique qui a généré le dynamisme créatif et intellectuel de l'équipe. Son esprit romantique a été capturé dans la cimenterie rénovée de Barcelone (1973-1975), qui était le bureau principal et le studio de l'entreprise. D'autres bureaux étaient situés à Paris et à New York . Les intentions déclarées de Bofill à l'égard de l'entreprise, publiées étaient de créer des espaces dynamiques et «magiques» utilisant des formes puissantes pour produire des images distinctives. Bien que ces intentions se retrouvent dans toutes leurs conceptions, chacune a été adaptée aux différentes circonstances locales. Bofill et son équipe ont rejeté les principes du style international (en particulier les œuvres de Le Corbusier et Mies van der Rohe), déclarant leur propre travail comme une "protestation brutale" contre le modernisme fonctionnaliste. Comme de nombreux architectes postmodernes, Bofill a accepté les leçons de plusieurs siècles d'histoire architecturale pour créer des lieux de vie humaine. Bofill a d'abord attiré l'attention internationale dans les années1960 avec deux dessins exécutés dans la région catalane de l'Espagne, où les œuvres expressives d'Antonio Gaudi ont joué un rôle majeur. Le Barrio Gaudi (1964-1968), un projet de logements sociaux situé à Tarragone (la ville natale d'Antonio Gaudi), comprend une grille de verrouillage des appartements dans une variété de tailles, chacune avec des balcons individuels, des toits en tuiles (en tuiles courbes), et un système à plusieurs niveaux de passerelles et de places. Le jardin commun sur le toit (un motif cohérent dans le travail de Bofill) est un hommage direct à Gaudi. La conception de Bofill pour la station balnéaire catalane de Xanadu à Calpe, Alicante (1969-1983), se compose d'un bloc de sept étages avec des espaces de vie cubiques disposés autour d'un noyau de service central. La conception est caractérisée par des motifs vernaculaires tels que les toits en pente inclinés, les arcades,et fenêtres "méditerranéennes" avec volets. Avec ses courbes plongeantes et ses formes figuratives, Xanadu se rapproche plus dans l'esprit de l'œuvre expressive de Gaudi que du barrio qui porte son nom. Le quartier et Xanadu montrent tous deux l'intérêt continu de Bofill pour la création de «cités-jardins dans l'espace». Le point culminant de ces efforts s'est produit en Espagne avec la conception de l'entreprise pour Walden 7, Sant Just Desvern, Barcelone (1970-1975). Au milieu des années 1970, Bofill s'est impliqué dans plusieurs projets conçus pour les "Nouvelles Villes" françaises qui entourent Paris. Tous ces projets conjuguent l'intérêt de Bofill pour l'organisation spatiale baroque avec une volonté de revenir aux éléments traditionnels de l'urbanisme. Dans ces projets, Bofill est passé de l'architecture vernaculaire de la Méditerranée à la langue classique qui caractérise une grande partie de la grande architecture en France depuis la Renaissance. L'utilisation de béton armé structures et panneaux préfabriqués en béton, il a approché le style classique à une échelle véritablement monumentale. Son traitement du «béton comme un matériau noble» rappelle le travail de Louis Kahn. L'utilisation monumentale du béton armé a également des précédents dans la tradition architecturale française avec les œuvres de Tony Garnier , Auguste Perret et Le Corbusier. Bofill et le dessin de Taller pour Les Arcades du Lac et Le Viaduc, à Saint-Quentin-en-Yvelines (1975-1981), situé près de Versailles, présentent un agencement monumental de bâtiments à l'échelle des projets visionnaires et non bâtis du XVIIIe architectes français du siècle dernier Ledoux et Boullee. La conception est composée de bâtiments à masse dense avec des façades ordonnées disposées le long d'axes rigides et placées dans des jardins à la française. L'agencement des bâtiments et des jardins fait allusion au château de Versailles et a même été décrit comme un «Versailles pour le peuple». Bofill et son Taller a exploré une utilisation plus sophistiquée de la syntaxe classique dans leur conception pour Les Espaces d'Abraxas (1979-1983) dans la banlieue de Marne-la-Vallée de Paris. Abraxas est le mot pour le symbole mésopotamien signifiant le bien et le mal qui se traduit grossièrement par «magie». L'ensemble de la composition crée l'impression d'un gigantesque «théâtre» et se rapporte à la déclaration de Bofill selon laquelle «la vie quotidienne ne doit pas être banalisée, mais exaltée pour devenir riche et pleine de sens». Dans la conception, Bofill étire et inverse souvent le langage traditionnel du classicisme dans un jeu de formes maniériste. La façade intérieure de l'amphithéâtre semi-circulaire a une colonnade géante à sept étages avec des colonnes attachées dont les puits sont formés par des vitres (en opposition à la solidité des colonnes traditionnelles). L'arc de l'amphithéâtre n'est interrompu que par une seule grande ouverture, que Bofill appelle une «fenêtre urbaine», qui crée une perspective en forme d'entonnoir le long de l'axe principal de la composition. Les sensibilités post-modernes de Ricardo Bofill (rejetant les contraintes stylistiques et idéologiques du modernisme et acceptant les leçons de siècles d'histoire architecturale) lui ont permis de créer des logements publics héroïques avec des techniques de béton avancées qui évoquent les splendeurs des anciens dirigeants français tels que Louis XIV et Napoléon. Il a fait l'objet de plusieurs expositions, notamment une exposition conjointe de 1985 avec Leon Krier, "Architecture, Urbanism, and History", au Museum of Modern Art de New York . En 1987, Bofill a conçu et construit un complexe de logements sociaux dans le New Jersey appelé Venice-on-the-Hudson. S'inspirant de Frank Lloyd Wright, Bofill, en collaboration avec le cabinet d'architectes Kendall / Heaton Associates Inc., a conçu et achevé le Alice Pratt Brown Hall pour la Shepard School of Music de la Rice University en 1989. Parallèlement à ces succès, la mégalomanie de Bofill a été notée. Dans Crain's Chicago Business (2 août 1993), John Jacobs - un collègue architecte - a écrit que la conception de 1992 de Bofill du siège social de RR Donnelley & Sons Co., au 77 W.Wacker Dr. à Chicago, est un désastre de conception auquel il fait référence comme "Parthenon-on-a-Stick". Bofill a alternativement été salué et discrédité comme créateur de logements collectifs pour les pauvres en France en 1992. En 1976, Bofill a fondé l'un des principaux groupes de défense des droits de l'homme de Cuba , le Comité cubain des droits de l'homme. Ce groupe est affilié à plusieurs autres groupes dont les objectifs communs sont les droits de l'homme, l'amnistie, l'art libre et le désarmement. Bofill a été exilé à Miami en 1988, après avoir passé 14 ans à Cuba en tant que prisonnier politique. Il est devenu commentateur de la station de radio de Miami WQBA, mais a été licencié en 1990 après avoir exprimé son soutien au dissident cubain Gustavo Arcos, qui avait dirigé le Comité cubain des droits de l'homme de Bofill.





lundi 14 août 2017

ßαℓʟεяїηℯ


Mes Cendrillons (Repettos) sur ma Fanett (Ilmari Tapiovaara) (Photo © Sonia Marques)
Visite du magasin d’usine Repetto, en Dordogne, à Saint-Médard-d'Excideuil, qui vend des articles de surstocks, des chaussures des saisons précédentes, des fins de série et des articles dits de deuxième choix, c’est-à-dire qu’ils présentent des défauts mais ceux-ci n’empêchent pas de porter les chaussures. Cette usine produit, depuis 1967, essentiellement les chaussons de danse et ballerines de la marque, mais pas seulement. Les autres modèles sont même quelques-uns des plus légendaires, comme les chaussures Zizi et BB. Après avoir failli disparaître, Repetto connaît aujourd’hui le succès avec ses mocassins, ballerines de ville, bottes et bottines, babies ou sneakers.
Repetto : une histoire familiale : Rose Repetto, maman d’un prodige de la danse qui décide de créer des chaussons pour son fils qui revenait les pieds meurtris par ses répétitions. Bonne couturière, elle se charge de lui confectionner des chaussons plus adaptés et surtout plus confortables. Dans un atelier situé à deux pas de l’Opéra National de Paris, elle met au point la technique du “cousue & retournée” qui consiste à coudre la semelle en cuir à l’envers avant de la retourner. Grâce à ce savoir-faire unique, Madame Repetto acquiert très vite une grande notoriété et devient la fournisseuse attitrée des danseurs étoiles de l’Opéra Garnier.



Le chanteur belge Stromae, fondateur de la marque Mosaert en 2009 avec sa femme, la styliste Coralie Barbier, ont lancé une collection capsule en collaboration avec la marque de chaussures de danse, Repetto.

La marque Mosaert propose, depuis sa création, des vêtements unisexes et riches en couleurs et présente cette fois-ci, pour sa quatrième collection capsule, des souliers fleuris mixtes. La styliste expliquait que le chanteur avait toujours eu envie de porter des ballerines et qu’il regrettait le fait qu’elles ne soient réservées qu’aux femmes. De là,  Jean-Marc Gaucher, PDG de Repetto, lui en a envoyé une paire et lui a proposé cette collaboration.



Visuels, Brigitte Bardot avec des Repettos (à 18 ans, et aussi dans l'atelier de Picasso)

 Avant de devenir une des stars les plus incandescentes du cinéma français, la jeune Brigitte Bardot était une danseuse classique indéniablement douée. À l'époque, la Repetto ne se portait pas ailleurs qu'aux pieds des petits rats de l'Opéra. Bardot, elle, s'échappa rapidement du carcan de la danse classique pour s'improviser mannequin puis actrice débutante chez Sacha Guitry ou René Clair.  C'est en 1956 que bascule le destin de la simple starlette mariée à son Pygmalion Roger Vadim. Juste avant le tournage de Et Dieu... créa la femme, elle commande à Rose Repetto (fondatrice de la maison), une chaussure aussi légère et confortable qu’un chausson de danse. Mais avec le sex-appeal en plus ! Ainsi naît le modèle Cendrillon, dont le profond décolleté laisse découvrir la naissance des orteils. Moue boudeuse, crinière blonde, Repetto rouge carmin aux pieds: le mythe B.B voit lui aussi le jour dans Et Dieu... créa la femme. Si l'accueil réservé au film de Vadim est un peu frileux dans l'hexagone, les Américains, eux, s'enflamment pour la beauté insolente de Bardot. Grâce à leur fièvre contagieuse, la célébrité de l'actrice explose en France. On n'a jamais vu une sensualité aussi débridée et assumée, assortie d'un parler aussi nonchalant. Porté par ce succès fou, la ballerine peut alors descendre dans la rue et s'invite même à Hollywood. Quant à B.B., avant d'apposer ses initiales chez Gainsbourg (autre amateur de Repetto), elle mènera une vie aussi mouvementée que celle de Juliette, l'héroïne imaginée pour elle par Vadim - dont elle divorcera en 1957. Etre une femme libérée, ce n'est pas si facile... (article Vanity Fair, par Rosemont - 2014)


Entrée du château d'Excideuil lors du Hoop Festival (Photos © Sonia Marques)




Génial au Japon (Photo © Sonia Marques)

Génial au Japon
Quand elles ne composent pas avec leurs copains du groupe Le A, Blandine Peis et Émeline Marceau se réunissent au sein de Génial au Japon pour évoquer les grands espaces, les road-trips infinis et incertains et les sentiments humains dans un dédale de sons modernes, qui laissent la part belle à des rythmiques électroniques, des mélodies pop et des envolées parfois rock. Dans la musique de ces deux Bordelaises, les boîtes à rythme percutent sans jamais froisser les sens, les synthés se dévoilent à travers des nappes célestes ou des basses épaisses tandis que les guitares, déliées ou plus distordues, finissent de tapisser un décor jamais figé, toujours en mouvement. De Blonde Redhead à Radiohead en passant par Portishead, LCD Sound system ou Tame Impala, le duo féminin, créé à l’automne 2015, met en lumière tout un pan du patrimoine pop, rock et électro des années 2000 dans ses chansons habitées qui nourrissent aussi bien les rêves que la réalité. Qu’on vive au Japon… ou ailleurs.


Bloum (Photo © Sonia Marques)

Bloum

voit le jour en 2013. Les six membres se retrouvent autour d’une idée : construire un live où la musique et l’image pourraient se mêler et ainsi former une matière à part entière. Le but étant de proposer un espace où son et image se rejoignent, s’inspirent et se connectent. La notion de croisement a toujours intéressé la formation : Image-son ; électronique-acoustique ; graphisme-vidéo ; plastique-numérique… Chaque matériau serait support de l’autre. Pour ce faire, les membres travaillent en commun du début à la fin de la période de création. Les rôles se répartissent de la manière suivante : Côté sonore : Léo, Paul, Max et Bastien. Musiciens aux parcours bien différents. Du deejaying à l’orchestre classique en passant par le sound design ou la jam session sauvage… Côté visuel : Marie et Glen. Respectivement graphiste et plasticien de formation. Travaillent avec différents outils : vidéoprojection, modules, lumière… Sortes d’instruments d’un orchestre insolite qui répond à l’appel de la musique​.​ Véritable artisanat de la musique, Bloum compose, arrange et mixe ses morceaux de ses petites mains, au même titre que l’identité visuelle du groupe, ses clips, ainsi que les artworks de ses albums.​


Le jardin d'Hélys de Saint Médard d'Excideuil  (Photo © Sonia Marques)
Le jardin d'Hélys de Saint Médard d'Excideuil : Le site est né de l'imagination d'un couple de lyonnais installé là depuis 22 ans. Et jusqu'en 2031 maximum précisent-ils. Moniqa Ray-Bool est l'artiste propriétaire des lieux, cette ancienne enseignante a disséminé des citations d'auteurs dans tout le parc.




Œuvre de l'artiste chinoise Xuefeng Chen au jardin d'Hélys (Photos © Sonia Marques)

Née en Chine en 1975 dans le Yunnan, Xuefeng a vécu auprès de sa mère dans son village, en pleine campagne et montagne jusqu’à l’âge de 13 ans où elle courait, pieds nus, dans ces paysages. Sa pensée va sans limite entre lacs et montagnes, prés de sa maman un peu chamane, qui connait les rituels ancestraux. Pendant les années d’une enfance heureuse, chaque jour était un voyage inconnu. Sa curiosité la conduite en France, à Strasbourg, à l’école des Arts décoratifs. Pendant ses études, ses recherches dansent autour des cultes, des cérémonies, les gestes de sa maman, les dessins traditionnellement chinois, les écritures, tout ce qu’elle a connu et vu pendant son enfance. Le papier découpé, la broderie, le textile, la sculpture, Xuefeng touche à ces techniques qu’elle fait siennes et navigue dans ses racines pour faire pousser son arbre.

https://www.xuefengchen.fr/
https://www.instagram.com/xuefengchen_art/




Le jardin d'Hélys de Saint Médard d'Excideuil  (Photo © Sonia Marques)

Au piano (Photo © JD)

Nouvelle étagère  (Photo © Sonia Marques)