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mercredi 17 mars 2021

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Cabane revisitée par mes soins, du film musical français Peau d'âne, écrit et réalisé par Jacques Demy, sorti en 1970, inspiré du conte Peau d'Âne de Charles Perrault...

La confection du nous et sa trahison


- Quelle est la partie que tu préfères dans ta maison ?
- C'est le coin.

- Le petit coin ?

- Non je suis confiné, et je suis un coin-coin.

Quelle serait la plus belle forme de soulagement lorsque la pression sociale fut contraignante, que celle, un peu taboue, du confinement ? Lorsque l'éventail d'interaction soumettait les résistants à une trop grande sollicitation des sens, jusqu'à l'épuisement. Le relâchement n'est pas lâche mais un retranchement dans sa cabane, dans son coin, merveilleux. Même s'il n'est que le petit coin, comme la punition des ânes, il est parfois celui de la paix. Subir un entre-soi et d'un seul coup découvrir son coin à soi, peut être une véritable libération, coupé du monde, avec des ustensiles qui ne marchent pas, aborder un temps qui n'existait pas, celui de la poussière qui s'installe, des saisons qui passent alors que l'on s'habille toujours pareil, oublier que déjà Noël arrive bientôt, ou bien qu'il est déjà passé et que son sapin est encore là, comme si le merveilleux s'éternisait, ou que le père-Noël était encore attendu, ou les cadeaux... Faire durer les meilleurs vœux alors qu'une nouvelle année ne parvient pas à effacer les autres, ou que l'année passée n'en fini jamais.  Alors il n'y a plus d'avenir ? N'était-ce pas l'adage des punks : Fuck the futur ? N'est-il pas si étrange de voir que tous les déclarés punk sont les plus peureux aux confinement ? Et que l'avenir construisait leur rébellion. Si plus possible d'imaginer contre quoi se rebeller, alors un punk est-il toujours un punk ? Ou n'est-il pas encore sorti de sa peau-d'âne, et traîne-t-il son malheur, alors qu'il pourrait en faire un merveilleux quelque chose...
Coin-coin est entré en cabane...


Trahir, toute une culture, rien d'exceptionnel.
Dans certaines contrées, la trahison est le principe même du pouvoir, il faut confectionner un "nous", fidéliser ses apôtres, puis les trahir afin d'envisager de prendre la pouvoir, la tête d'une autre contrée. Cette figure traitresse arbore toutes les facettes de l'escroc, la balance, le "collabo", la girouette (le masculin de "collabo" est évidemment à formuler également au féminin) et parsème les contes et mythes et récits religieux, ou bien, elle agence les scénarios filmiques, ou de grandes peintures et fresques, ou encore, dans les moindres informations, et commentaires, partout, cette figure s'immisce comme un filigrane de nos mœurs humaines.
Dans les moindres recoins...
Les romans abordent la trahison sous des formes différentes, l'infidélité, l'adultère, l'espionnage, la mutinerie, le sabotage, le chantage, le fait de fayoter ou colporter de mauvaises rumeurs, la dénonciation, le retournement de veste, en politique c'est un peu la règle, jusqu'aux modes sociales : faire la grève, briser la grève, occuper et bloquer des lieux, se réapproprier l'argent des autres pour en faire son propre butin, mentir sur son statut social, c'est le plus fréquent : manifester au nom des précaires et s'asseoir sur l'accumulation de richesses qui appartient aux dons des pauvres.
La trahison c'est aussi prendre le costume de l'indigence, se maquiller en mendiant et rentrer chaque soir dans sa demeure chauffée, avec un emploi à vie, ou sans emploi, mais avec un revenu, ou abrité par ses familles, son mari, sa femme, son parti politique, son mécène, etc.
La peau d'âne, c'est un costume pour se sauver de l'inceste, entre un père et sa fille, c'est trahir le père et les villageois pour se cacher dans une chaumière en laideron, alors que l'on est une princesse.
Mille et une façon de trahir les siens.
De toutes les manières, la trahison est une opposition (visible ou invisible) au "nous". C'est un moment de différenciation. La pire trahison est d'avoir construit le "nous", d'avoir soumis les membres du "nous" à soi, et de les laisser, de s'évader de ce "nous" construit, pour conquérir un autre lieu, une autre ville, une autre société, et recommencer le même schéma sectaire : la fabrique du "nous". C'est une manière de rendre fou. La sidération fait ainsi table rase de ce qui faisait le "nous", en l'implosant.
Dans ce "nous", la loyauté exigée, le dévouement, les motifs de sincérité, peuvent être aveugles à la traîtrise engagée. Le travail du lien est le seul travail expérimenté, chaque jour, la règle est de confirmer et sédimenter ce lien, avec toutes les parties du nous, jusqu'à parfois en perdre toute connexion avec la réalité. C'est le principe des sectes. Lorsque le gourou s'en va, ou est déchu, les membres perdent tous repères. La personne que l’on trompe sans qu’elle en ait le moindre soupçon n’est qu’une dupe : elle ne se sentira trahie que le jour où elle en prendra connaissance. Ainsi la connaissance est fondamentale pour avoir accès aux actes de trahisons et aux personnes qui trahissent. Sans cela, un groupe, peut rester très longtemps dans la duperie, tous dupes, mais jamais trahis. Ce n'est qu'en connaissance des actes de trahisons et de qui fut traître, que les dupes deviennent des trahis.
La trahison a toujours un point d'appui, et c'est dans une relation triangulaire qu'elle se joue. C'est par rapport à un autre, étranger, que le pacte entre 2 entités se brise. Pour aller vers cet étranger.
La trahison est une séparation, il y a du mensonge dans l'air, de la faute, du secret, de la manipulation. Tout lapsus, actes manqués, signes du corps peu trahir une personne, de ce qu'elle a enfoui et de ce qu'elle se cache à elle-même. À son insu, ces signes arrivent, parfois aux yeux de tous, sans que ces yeux de tous ne puissent jamais dire ou réagir, c'est parfois sidérant : cette personne a fait cela, sans même qu'elle ne sache bien ce qu'elle a fait, sans même savoir qu'elle a trahi : elle s'est trahie ou elle a trahi les siens.
Aussi : elle s'est trompée elle-même, ou elle a trompé les autres, le sachant ou sans le vouloir. La configuration est toujours avec un tiers. Sont sacrifiés les intérêts du "nous" pour le tiers, le troisième larron, fait tourner à son avantage, la dualité supposée entre 2 parties.
Après on ne peut pas comparer la petite balance d'un jeu de bille à un déserteur lors d'une guerre. Pourtant, dans les écoles, il y a un jeu qui est extrême et mortel : le harcèlement moral, ou sexuel. La trahison est jouée par toutes les parties de l'école, en défaveur de la cible. Souvent un ami, une amie, va être le vecteur, puisque la fidélité crée un lien intime, et sera le déclencheur de la trahison en allant vers un tiers et en commençant la danse de la mauvaise rumeur, sur des éléments intimes d'une relation d'amitié (ou amoureuse) cela dégénère en complices et dupes et harcèlement totalitaire. Il n'y a pas assez tôt d'arrêt, car toute l'école est dans un mouvement de dupes. La trahison n'est ni nommée, ni révélée, car c'est dans un "nous" de dupes, que ce jeu mortel choisi une cible, afin de l'exclure du grand "nous".
L'escroc, est un ou une as de ces jeux de trahisons. Il a l'art, ou elle a l'art du déplacement. Il faut fuir avant d'être trahi, ou bien avant que les dupés ne comprennent qu'ils furent trahis. Lorsque l'on laisse une grosse ardoise (matérielle et/ou psychique) et que l'on a un peu de pouvoir ailleurs, d’intérêt, on file se cacher, là où d'autres dupes ou traîtres peaufinent leurs plans ennemis. Parfois c'est en parcourant depuis des années, les ardoises laissées, que l'on parvient à saisir l'escroc. Il connaît les failles et s'immisce dans la crédulité la plus vilaine.
Pauvre d'esprit, sans expérience et désireux de gagner en jalons ? Qui veut bien croire qu'il gagnerait dans la confiance d'une personne de pouvoir, s'il ne savait pas qu'il est le seul à croire à ce pouvoir ? Il ne le sait pas.
L'exemple le plus simple est celui de l'administration. La personne, ou les personnes qui décident de révéler publiquement un dysfonctionnement, (on parle aussi de « lanceurs d’alerte ») sont perçus comme des traîtres. Ce "nous" percevra que se sont celles et ceux qui ont vendu la mèche. Dans la grande majorité de ces cas, ils sont licenciés ou démis de leurs fonctions, quand ils ne sont pas harcelés par ceux qui les emploient. C'est pour cela que les administrations sont pourvoyeuses de harcèlements, elles sont soumises au secret discrétionnaire. Les directions changent et sont déplacées ou interverties, mais restent dans la même administration, et recommencent les harcèlements, puisqu'elles n'ont jamais été arrêtées, mais déplacées. Les personnes qui révèlent des dysfonctionnements et s'enfuient dans d'autres régions ou pays, sont considérés comme des traîtres, et ne peuvent jamais revenir au point de départ. La fuite peut durer toute une vie. Il y a des lanceurs d'alertes qui doivent se cacher toute leur vie.
Lorsqu'est révélé un viol, un inceste un abus sexuel de toute nature, est brisé le pacte du "nous", le couple, le groupe, la famille, l'école, l'administration, l'entreprise, la tribu, la nation, parfois le pays, et est répudiée la personne qui a révélé l'acte illégal ou criminel. Ainsi la peur de révéler, d'être exclu ou banni d'une société, est un frein à l'émancipation de pratiques illégales dans un groupe, une famille, une école, une institution, une entreprise.

Parfois endosser la peau d'âne est un costume qui ne dure pas, juste le temps de grandir un peu. Et éventuellement apprendre à faire des gâteaux dans une mansarde…

Il existe aussi le dissident, qui a trahi le "nous" et qui est réintégré, ou réhabilité. Car sa parole a fait évoluer le groupe, et a eu des échos à travers d'autres groupes. Dans le couple, il y a des révélations d'infidélité au dénouement positif, car est révélé un problème de couple, mais dans la majorité des cas, c'est cette trahison qui défini le contentieux et brise le pacte de mariage ou d'union intime entre les amoureux. Le ou la dissidente a exposé un problème, qui est rencontré partout, similaire. Cela oblige le "nous" du départ à revoir sa copie, au risque que ce "nous" se délite et disparaisse : c'est-à-dire, au risque que le groupe, l'institution, la famille, ne subsiste plus à la pression de son exposition, de ses délits.
Il y a aussi l'invention du traître, ou de la traite, ce qui créé l'unité, comme le bouc émissaire, d'un groupe. Car tant que ce traître est ciblé, ou une traîtresse, tout idée de conflit au sein du groupe est occulté. C'est l'effet magique du "tout va bien", ou "on est les champions". L'unité d'un groupe, surtout lorsque ses membres sont en conflit permanent, cibler une personne traître, permet d'éviter d'aborder les conflits interactionnels. Tout est déposé sur la personne traître, même les pires fraudes et délits. Cette invention de toute pièce permet de masquer les véritables responsabilités, et évite ainsi aux responsables de s'expliquer, puisque la personne traître est désignée par le groupe. Le traître (comme le bouc émissaire) incarne l'ennemi sans visage, car le plus souvent, la personne désignée n'a même pas besoin d'être présente (elle est toujours absente de réunion) ni même d'apparaître. C'est son absence qui fait objet de réunion et de délations. Le groupe se réuni et se focalise sur cette passion : désigner le bouc émissaire qui portera toutes les passions négatives du groupe. On comprend bien que les formes de harcèlements agissent dans ce sens et sont mortelles. Souvent un groupe qui n'a aucun pouvoir, ni aucune qualité ou compétence, va devoir désigner un traître, un bouc émissaire, pour se donner toutes les compétence et qualités volée à cette personne désignée. Afin que persiste ce groupe, si le traître n'existe plus (est licencié, disparaît, se suicide, est tué) et que persiste ce groupe, un autre traître lui succédera, et tous les membres du groupe le sachant, vont à leur tour trouver le plus rapidement possible la personne, à un moment donné, ou celle-ci porte une marque, une différence. Un premier va harceler une personne, et tous les membres vont s'y mettre de plus bel, de peur de subir le même destin que la personne traître du passé. Comme un fantôme du passé, celui-ci s'ajoute à d'autres, qui hantent le groupe, les familles, les institutions, les pays. Parfois, des personnes qui rentrent dans un espace pour la première fois, visitent une maison, sont capables de ressentir si elle est hantée, si l'entreprise est murée dans le silence, si l'institution fonctionne ou fait semblant de fonctionner. Un étranger à une famille dysfonctionnelle peu sentir, dès sa première fois, s'il sera intégré ou rejeté, si le climat est celui de taiseurs ou s'il y a des cadavres cachés. Mais généralement, cette première impression disparaît, car la loi du groupe est la plus forte. C'est lors des premiers accidents que la première impression refait surface, à moins que la place soit trouvée, ou à prendre, de sa participation à maquiller les crimes, du passé et ceux à venir. La systémie est telle, que cela peut se répéter de génération en génération, de promotion en promotion. Car se sont bien des modèles de fabrique du "nous".
Les scènes recèlent et les coins révèlent.
La poussière se niche dans les coins. Car elle est en suspension et entraînée par les courants d’air chaud qui montent au centre des pièces. Ces courants atteignent le plafond et retombent le long des murs, où il fait plus froid. Lors de la descente, les particules de poussière se collent sur les murs et papiers peints puis se déposent sur les armoires ou tombent au pied du mur. Les élevages de moutons ne sont pas des surprises. Quand bien même pour masquer quelque chose, le ménage est fait de fond en comble. C'est bien dans les hôpitaux où se nichent nombre de maladies, et où le ménage et l'aspect propre et clinique est de mise. Les appartements témoins sont impersonnels et les hôtels, même si cela change ne doivent avoir aucune marque, rien de personnel. Ce qui est personnel est dérangeant. Cela trahi quelque chose.


- Qu"est-ce que tu fais dans ton coin tout seul ?
- Où avais-tu disparu, je t'ai cherché et ne t'ai point trouvé ?
- Ne reste pas dans ton coin tout seul.
- Tu m'en bouches un coin ! Je ne savais pas tout cela !

Parti bouder dans son coin...

Empêcher de parler, est à l'origine du mot "coin" car la bouche était désignée par un de ses coins, un angle rentrant à la jonction des lèvres.

Parti dans son coin de paradis.

D'ici j'aperçois déjà un coin de ciel bleu.

J'ai ce petit sourire en coin, qui en dit long.

Malgré ce confinement, au coin du feu, de mon écran, je me réchauffe en pensant à toi.



vendredi 11 décembre 2020

αᾔℊℯ ḓεṧ мεяṧ

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CLIONE LIMACIA

Cette créature existe vraiment, elle n'est pas surnaturelle, bien au contraire, c'est un mollusque marin de la famille des gastéropodes, comme les escargots ou les limaces. Mais, à la différence d’un escargot, l’ange de mer ne possède pas de coquille.

Aussi nommé, le papillon de mer, il possède deux nageoires sur les côtés du corps, qu’il utilise pour se déplacer, mais ne possède pas de branchie.

Translucide et bleuté, son petit corps en pointe, ses nageoires ailées, cet ange se déplace gracieusement. Si ce n'est qu'il a des petites cornes sur le sommet de sa tête, ainsi le nomme-t-on aussi "démon". On perçoit ses organes à travers, orangés, rouges, cela dépend des individus. Il possède six tentacules situées au niveau de sa tête. Invisibles lorsqu’il est au repos, ces tentacules ne se déploient que lorsque ce redoutable prédateur est en chasse.

Il peut survivre un an sans nourriture !

L'ange des mers, Clione limacina, vit entre la surface et 350 m de profondeur en Arctique et en Antarctique. Ce mollusque transparent se déplace grâce aux deux nageoires présentes sur ses flancs. La sous-espèce vivant dans l'hémisphère nord peut mesurer entre 7 et 8,5 cm de long. Son confrère de l'hémisphère Sud ne dépasse pas 1,2 cm. L'appareil buccal de cet animal se compose de trois paires de tentacules exclusivement utilisées pour capturer des gastéropodes du genre Limacina. En cas de besoin, la proie peut être tournée jusqu'à ce que l'ouverture de sa coquille soit alignée sur la bouche du clione. Ce dernier utilise alors sa radula, sa langue râpeuse, pour racler l'intérieur et manger sa victime.
Il se trouve dans les eaux froides de l'océan Arctique et de l'océan Atlantique Nord, allant au sud au moins jusqu'à la mer des Sargasses. Il existe trois autres espèces dans le genre, qui étaient auparavant incluses dans le Clione Limacina : C. elegantissima des régions froides du Pacifique Nord (au moins au nord du golfe d'Alaska ; la mer de Beaufort est habitée par C. limacina), C. okhotensis de la mer d'Okhotsk (où elle se chevauche avec C. elegantissima), et C. antarctica des eaux antarctiques.


Quels ont ses prédateurs ?

Le Clione limacina est une proie de mangeurs planctoniques, tels que les baleines à fanons, ce qui a conduit historiquement les marins à l'appeler « nourriture de baleine ». Certains poissons sont également ses prédateurs : le saumon kéta, Oncorhynchus keta, est un prédateur majeur des anges marins.


 

Images scientifiques du Clione Limacia

vendredi 7 février 2020

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Photographies de © Michael Patrick O'Neill

Le photographe est partie retrouver le Mérou Goliath de l'Atlantique, ils sont énormes et inoffensifs.

Aussi grand et aimé soit-il, le goliath est une énigme - ce que les scientifiques considèrent comme une «espèce pauvre en données». Les autorités semblent convenir que la surpêche a poussé l'espèce à presque s'effondrer. Ils ont convenu d'un moratoire de pêche mis en place en Floride en 1990 ce qui a permis au goliath de réaliser un retour impressionnant - le poisson repeuple les estuaires, les récifs coralliens et les récifs artificiels dans le sud de la Floride, contrecarrant la tendance dans le reste de son aire de répartition dans les régions tropicales et Atlantique subtropical.

Les écologistes croient que le moratoire devrait être permanent pour aider les goliaths à surmonter les problèmes d'origine naturelle et humaine qui menacent toujours la population en rétablissement, comme les coups de froid qui tuent les jeunes poissons dans les eaux peu profondes, le développement côtier qui détruit les zones d'alevinage, la marée rouge (particulièrement dévastatrice cette année) , braconnage, problèmes de qualité de l'eau et pollution. L'écologiste marin de l'Université d'État de Floride, Christopher Koenig, suggère que le nombre de poissons pourrait même baisser à nouveau.

En revanche, certains pêcheurs considèrent le poisson comme une nuisance, affirmant que les goliaths aspirent les récifs avec leurs bouches de la taille d'une poubelle. Ils soulignent que certains goliaths - dont beaucoup sont habitués par les gens - attendent sous des bateaux pour voler des poissons accrochés ou suivent des plongeurs pour attraper leurs homards collés et autres prises. Les recherches de Koenig et de l'écologiste des poissons de récif Felicia Coleman offrent une perspective différente: comme tout grand prédateur, les goliaths peuvent attraper un repas opportuniste d'une ligne de pêche, mais les géants se nourrissent principalement de crabes et de crevettes. Et Koenig montre que les récifs du golfe du Mexique où les goliaths sont présents jouissent d'une plus grande biodiversité que ceux où ils sont absents. D'autres pêcheurs réclament une récolte limitée, peut-être pour avoir la chance de poser pour des photos de trophées avec leurs prises sur le quai. Ou pour voir des filets de goliath étalés sur leurs assiettes, bien que la viande des gros goliaths puisse contenir plus de mercure que ne le permet la malbouffe des États-Unis.


+


Les éditions de l'île de Seuqramainos sont des nouvelles que j'ai écrites entre 2002 et 2005 : "Elle même", "La nage", "Les grincheux", "Tout contre vous", "Les épaves", "Une lexicographe à Gianguja", "Les inséparables" (et en bonus : "Jusqu'au bout du monde") Elles ont eu une maison d'édition (oLo) toujours évidente et active, dans mon esprit, comme très présente. Ces nouvelles, ont été aussi publiées dans des revues de littératures, voici un extrait retrouvé sur LES ÉPAVES...







PAGE 2 (Sonia Marques)


Que fallait-il accepter ?

Leur présence égarée, leurs rebuts déplaisants ?

Nous ne savions d’où venaient-elles et pourquoi choisissaient- elles d’échouer ici dans ce lieu sans importance où nous prenions vacances de nos emplois respectifs, en bord de mer. Peut-être que cet espace maritime avait la taille d’une terre comme l’île d’Ouessant et qu’en quelques années il avait pris l’ampleur de l’Angleterre avec toutes ces arrivées intempestives. Nous évaluions mal l’expansion de leur nouvelle terre flottante sur la mer. J’ai commencé à écrire sur elles. Mes connaissances étaient assez réduites en la matière. Je me suis empressé de les qualifier d’épaves au sens péjoratif du terme, mais j’étais un peu grossier et irrévérencieux, jusqu’au jour où j’ai été touché les voyant arriver, de mes propres yeux. Personne ne m’avait prévenu. De tout ce que l’on m’avait appris, de l’expérience de tous mes fiers amis et mes lâches ennemis, tous ces hommes qui ont compté dans ma vie, je m’avérais être complètement inculte. Comment ces vaisseaux de connaissances nous avaient-ils échappé ? Tous les spécialistes, chacun concentrés dans leur domaine savant respectif aux allures futuristes avaient donc évincé de leurs recherches, ces perles évidentes devenues des mastodontes prêtes à nous engloutir avec elles dans leurs histoires séculaires ? ! Mes collègues de bureau tous informaticiens plaisantaient sur ces phénomènes car sur Internet, une épave est un ordinateur dont le système n’a pas été mis à jour depuis de longs mois, de sorte qu’il est presque assurément criblé de failles de sécurité et infecté par toutes sortes de virus et de vers. Hors dans ce cas précis, les épaves étaient plutôt bien rodées. Les multiples virus avaient fortifié leur système immunitaire, de sortes qu’elles étaient invincibles sur ce point...