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blog m kiwaïda

07/01/2024

αя¢➸ℯη✏¢їεʟ

Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)


Te souviens-tu du temps de tes vingt ans ? De la beauté fragile de ton âme sans avenir ? Des maladies qui t'emportaient vers les camps de la mort ? De tes peurs d'être abandonné là sur la route dans un immeuble aux boîtes aux lettres des noms inconnus ? Fugitif étincelant sans la langue pour communiquer ?
Tu gravissais sans te plaindre les étapes d'une jeunesse épouvantable, dont tu souhaitais fuir l'innocence à tous prix et apprendre toujours plus pour sortir du costume de la proie. Tu rêvais en toi, que les jours passent sans te voir, que les malheurs se dissipent comme un brouillard, sans que personne ne puisse apprendre qu'ils existaient. Je t'entendais, toi l'oreille tendue vers moi, pourtant je ne disais rien. Tu contemplais le ciel en marchant sur les pavés satinés, en regardant à travers les fenêtres percevant les lumières dorées des soirées chaleureuses. Les vies humaines pouvaient se montrer accueillantes. Ton cœur oppressé faisait tout pour masquer ta désolation. Je te voyais marcher, hiver desséché comme printemps gringalet, les bronches prises d'un mal obscur, la gorge coupée et recousue, ton échafaud était invisible, mais tu le voyais bien. Si ton enfance périssait déjà, être adulte ne projetait aucune révolution possible, celle des autres te semblait si puérile. Te souviens-tu des fleurs de ces années ? Tu les pensais pourries, de cet amour dont tu ne parlais pas. Vivre c'était aimer mieux qu'essayer de devenir adulte. Alors tu promettais de ne jamais être trop grand, afin de vivre vraiment une fois adulte, ce que tu n'avais pas pu vivre enfant. Les aventures sont éternelles, tu savais désigner ce qui adviendrait.
Tes yeux seraient toujours ceux des amoureux, de la nature et des animaux. Craintifs et sauvages, émouvants et devins. Enfant, j'étais là, ému d'avoir vaincu, avec toi les maux de la solitude, la nuit, ton tapetum lucidum.

J'avais décidé de te faire un petit cadeau, toi ma tutrice et ton compagnon, enfants comme nous tous des cieux, ils étaient si gentils de venir me voir par un froid de canard déguisé en pie, ou lors d'une pluie pernicieuse sans parapluie, même en pleines fêtes de fin d'année, tandis que plusieurs familles venaient me contempler, au compte-gouttes, garder espoir en sollicitant mes apparitions. En courant vers eux telle une affolée, regardant si personne en haut ne m'avait suivie, sautant dans les flaques d'eau, et charmant mes spectateurs emmitouflés, je mimais la distante, pointant mon bec dans le sens opposé de l'éphémère performance que je venais de programmer. L'intelligence artificielle ? Je m'en tape le cocotier !

Un arc-en-ciel, une demi-sphère entière, le dessin d'un point A à un point B, au-dessus de leurs têtes, avec des couleurs phosphorescentes dans le ciel gris bleuté. Il était apparu, selon mon programme, comme une touche en ouverture, au fur et à mesure, discrètement, comme s'il avait toujours été là, mais qu'ils ne le voyaient pas. Voici le dessein à venir !
Oui mes amis, vous êtes mon arc-en-ciel à moi et je souhaitais vous le dire !
Une jeune femme et son bien aimé, les regardaient passer derrière un arbre immense et touffu, ils disparaissaient comme des ratons laveurs masqués. Le couple avait trouvé assise sur un banc public en bois d'un autre temps et m'attendait. En effet, il m'avait vue la veille et souhaitait me revoir. Il y avait tellement de pies. Qui étais-je ? Laquelle ? Il pointait du doigt à quatre mains les arbres avec une appétence visuelle rare. Puis, ma tutrice réapparu derrière l'arbre, je fonce sur elle, je vole avec quelques virages audacieux, puisque je suis suivie, autant faire une arabesque bien maîtrisée, et je lui fais la fête. Le couple est ébahi, que se passe-t-il ? Quels sont ces hurluberlus ?

"C'est la pie, c'est la pie !"


Ils se lèvent et calmement vont à la rencontre d'eux, mes amis ! Une grande discussion, en ce début d'année, se déroule, comme au pôle Nord, et je deviens le petit intrus à terre, entre toutes ces grandes personnes. Je jongle à travers leurs chaussures diverses, et jette un œil en haut. Ils m'oublient la belle aubaine. La jeune femme charmante aux lunettes fines et rondes, sous la pluie avec un manteau étoilé raconte son histoire, celle de sa mère qui a vécu avec une pigeonne durant douze années ! Elle dit, à ma tutrice "Vous êtes sa maman" ! Ma tutrice répond, mais non, elle lui dit "Mais si" ?!
Puis, en réfléchissant quelques secondes, elle voit bien que non, je suis partout, en liberté et avec tous et avec personne. Pourtant, mais je sais qui est ma tutrice, j'apprends de ses histoires. Moi, je lui fais rencontrer un tas de personne, qu'elle n'aurait jamais pu rencontrer par ailleurs, et qu'aucune entreprise, ni institution, ni école n'aurait jamais pu lui faire rencontrer, dans sa ville même, des personnes venant d'autres villes et d'autres pays. L'ami de cette jeune femme, quasi mutique et émerveillé, amoureux, lui chuchote que celle ville est romantique, il n'ose pas dire qu'il est d'origine russe, avec la guerre. Avec sensibilité, ils passent un long moment à discuter, sous le froid, et la pluie glacée, sans oser partir se réchauffer, ma tutrice leur parle de plein de choses, des oiseaux. Le couple lui dit : 'Vous êtes experte !" Ils boivent ses paroles, et ils partagent leur expérience respective. J'observe qu'ils sont comme nous les pies dans les arbres avec notre conférence des oiseaux, à palabrer avant la fin du jour. Son compagnon dit qu'elle fait école. Ma tutrice leur raconte mon histoire mais aussi celle de l'albanais qui était venu me voir cet été. D'un seul coup, une personne siffle, imite le chant d'un oiseau, voici l'albanais qui apparaît, comme par magie. Le couple d'amoureux est émerveillé, il leurs montre des photos de lui et sa femme avec sa robe couleur fuchsia, et moi sur des fleurs en plein été. Il n'avait pas de travail, il est toujours fier de ses deux garçons qui ont réussi des études à l’université avec un Master. C'est le secours catholique qui l'accompagne. Il est toujours élégant, il boîte un peu, est toujours un peu triste, mais connait beaucoup de choses aussi. Ces érudits sont là, des connaissances dans un jardin, ce pays n'a pas les yeux pour la connaissance, c'est une curiosité que de parler avec des êtres différents, sans emploi, dont personne ne reconnaît leurs facultés. Ils sont tous réunis, ma tutrice leurs souhaite à tous une belle année et meilleure que l'année passée.
Que ce moment est chaleureux pour eux ! Moi je suis une boule, j'ai d'autres chats à fouetter.
Une femme est venue à Noël, avec ses filles et son mari, de l'autre bout de la ville pour me revoir. Et voici qu'elle tombe sur ma tutrice qui passe un moment avec eux. Ils voulaient tout savoir sur les oiseaux, j'en ai profité pour enlever un morceau de cuir de ses chaussures à la curieuse ! Cette femme âgée, leurs annonce que le lendemain, elle doit préparer un repas familial avec 35 convives des membres de sa famille, et qu'elle racontera notre histoire à tous, avec photographies à l'appui. Ainsi, nous seront un peu de la fête, sans être là. Ses deux grandes filles d'une vingtaine d'années sont admiratives de mon petit corps qui circule partout, tandis que la femme âgée se balance les pieds, assise à côté de ma tutrice, elle veut tout faire pareil, elle veut tout comme elle, elle veut faire le perroquet, elle veut, elle veut, et puis elle s'en va, elle vient de retrouver ses 10 ans, son âme d'enfant, elle nous laisse et nous dit, on reviendra, cela nous a enchanté, c'est un beau cadeau !
Le monsieur de l'office de tourisme est venu voir ma tutrice, il faisait si froid, il lui dit qu'il a des visites chaque jour, et chaque jour, je suis là. Il en est venu à parler de moi à tous. Ma tutrice raconte mon histoire, il est étonné, il rigole, il se frotte les yeux pour y croire et lorsque j'apparais et saute sur sa tête à elle, il ne dit plus rien, il est estomaqué.
Mazette !
Le lendemain, un groupe s'entasse devant une autre jeune femme employée pour faire des visites, elle ne me connait pas, il y a une dizaine de personnes et des enfants. Me voici avec mon petit costume, noir et blanc, préparée aux fêtes, je passe majestueusement à pattes parmi eux, ils se tournent vers moi, et baissent tous la tête en s'exclamant, comme s'ils avaient vu une licorne passer, mais minuscule, ras de terre, je détourne la tête l'air de rien, comme si je ne les avais pas vu, je fais ma distraite en piochant dans la terre. La jeune employée aux cheveux blond Botticelli reste seule à la porte et son groupe se détourne complètement de la visite me regardant au sol et me suivant... tel un dessin de Sempé ! La scène est hilarante !

Botticelli, Sempé ? Voici que je subis la déformation professionnelle de ma tutrice, la professeure, comme dit l’albanais.

La professeure et l'oiseau !

Elle passe avec des pâtisseries chez la voisine qui demeurait seule pendant les fêtes de fin d'année, elle approche des 90 années, son compagnon est son nouvel ami, ils trinquent avec du champagne, sous le rythme de son pacemaker et ses chaussons design et gris, elle leurs dit :

"Au revoir Monsieur et Madame Pie !"

Elle glissait en soupirant, "Merci d'être venus, cela fait chaud au cœur !"
<3

Par kiwaïda at 15:39

18/12/2023

ℒ℮ ∂εṧi❡η

Sélection d'une personne de la génération X



Le design de Jellicat a encore frappé !

Lors d'un article récent de Londres, les milléniaux (qui regroupent l'ensemble des personnes nées entre le début des années 1980 et la fin des années 1990), raffolent des jouets Jellycat. Les adultes ne peuvent pas se lasser des adorables peluches pour enfants. La marque britannique de jouets de luxe a connu un regain d'intérêt au cours de l'année écoulée. Comme les milléniaux se plaignent d'en avoir assez qu'on leur dise de réduire leur consommation de toasts à l'avocat et de café à emporter pour pouvoir se permettre d'acheter une maison, ils ont décidé de se moquer de ces injonctions consuméristes et matérialistes, en dépensant leur argent pour des versions pelucheuses à l'image de leur style de vie préférée. Si la marque de jouets basée à Londres, Jellycat, fabrique des jouets de luxe depuis 1999, ce sont ses designs innovants qui favorisent un boom des ventes ces derniers temps - et ce ne sont pas seulement les parents qui s'approprient les produits pour leurs enfants. Jellycat a créé une gamme adorable, pour encourager les enfants à manger leurs légumes verts et attirer l'attention des adultes qui achètent ces aliments pour eux-mêmes. Le prix élevé signifie que l'attrait s'est étendu aux millénniaux et à la génération Z (la génération des personnes nées entre 1990 et 2010 ), qui s'unissent dans leur amour des nouvelles tendances et en ont même fait des accessoires très en vogue, en attachant les peluches à leurs sacs, comme un fétiche.





Par kiwaïda at 23:02

12/11/2023

@ʊ☂øмηℯ


Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)


Je suis devenue énorme, splendide, fabuleuse, astronomique, l'automne ne me fait pas peur. Je suis ronde, mon noir est puissant, profond. Pourtant, je reste invisible auprès des êtres humains. Mes tuteurs sont en extase, car ils mesurent mon parcours :  je vole comme si je nageais, je surfe sur les vagues aériennes, les pluies et tempêtes, les canicules, les bourrasques, le froid et le chaud, je viens de très loin et lorsque j’aperçois ma tutrice, moi, lilliputienne, je vole vers elle, les ailes ouvertes, comme des bras ouverts, venant du ciel. Elle m'apprend qu'elle revient juste de voir le dernier film de Miyazaki, "Le Garçon et le Héron", un film d'animation du Studio Ghibli déjà sorti le 14 juillet 2023 au Japon. Là, il vient d'arriver en France. Il tire son inspiration du roman japonais de Genzaburō Yoshino, des années 30 ("Et vous, comment vivez-vous ?").
Le roman lui, traite d'une période particulière :  En 1937, alors que le nazisme se fait de plus en plus menaçant en Europe et que le Japon se militarise, un jeune éditeur s'improvise écrivain pour défendre ce qui fait de nous des êtres profondément humains : la liberté de pensée, l'ouverture du cœur, l'entraide, le désir de justice... Son livre va connaître un destin exceptionnel. Interdit pendant la guerre, son auteur taxé d'antipatriote et plusieurs fois incarcéré, il a été réédité plus de 80 fois : c'est un best-seller depuis près d'un siècle. C'est ce manuel à l'usage des êtres humains que vous allez lire. On y voit un adolescent qui, au fil des découvertes et des questions qu'il se pose au jour le jour, fait l'apprentissage de la vie et de la pensée. Avec le soutien de son oncle, jeune étudiant, qui l'aide à comprendre ce qu'il voit et décrypter ce qu'il pense. Car "il ne suffit pas d'avoir des yeux et des oreilles en état de fonctionnement, il faut que les yeux du cœur, les oreilles du cœur soient aussi ouverts".

Ma tutrice me racontait que le film du génial Miyazaki est, selon elle, bouleversé. Il parle de transmission. Elle pense qu'il traite de la mère, au sens de la mère nature, mais également de celles et ceux qui ont perdu leur mère, enfant, ou bien celles et ceux qui ont perdu la communication avec leur mère, soit que leur mère souffre, soit, qu'elle a perdu des facultés, soit que les émotions sont éteintes. Il est question des traumatismes de la guerre, des guerres qui dévastent les familles, des déménagements, des changements, de villages, de villes, de pays, de mère, des états de transitions bouleversants. L’exercice complexe du tri des souvenirs, d'une mémoire qui s’efforce de garder certains et d’oublier d'autres, de l'apparence d'un visage, d'une voix, d'un son, à son image, son incarnation dans un vestige, une pierre, une plume, un oiseau. C'est la flèche de l'arc qui se plante dans le cœur. C'est l'esprit de la mère qui revient hanter l'enfant qui est en nous. Que fait-on avec la nature, lors de ses manifestations ? Comment habiter avec les tempêtes, et les désastres ? Dans ce film, la mère est décédée, et le héros la recherche, à travers la nature, il va rechercher ce pourquoi elle a disparu, il est en colère, il y a des mensonges, des non-dits et un héron vient le harceler. Illusions et désillusions, le film d'animation fait traverser les spectateurs dans différentes dimensions, le passé et le présent ont une frontière non définie, ainsi peuvent-ils passer à travers différentes portes, avec des esprits se transformant et le héros également, afin d'observer une mère petite, enfant, grandir, et sa nouvelle mère qui tente de l'accompagner dans son deuil. Les tempêtes et apocalypses de ce film montrent les tourments de cet enfant, il marche sur un fil, il peut passer du côté des défunts, comme il peut rester dans la dimension de la vie des êtres qui défilent leur vie au présent, car, il s'y fait des amis, dans cette vie. Mais dans la vie des morts, où il peut aussi bien passer, il n'y a plus d'amis, ni d'autres enfants, quoique, il se fait héroïque, avec des pouvoirs inédits.

Elle me dit : "Nous sommes transcendants !"

Ma tutrice avait offert un héron à sa mère pour son jardin, créé par un artisan.
Son appareil photo ne marche plus très bien, elle utilise celui de son téléphone, un beau cadeau, et ses photos sont discrètes, j'aime regarder son objectif, je me sens comme avec un petit livre, que j'ai connu bébé.

Le héron symbolise la patience, la purification et la connaissance de soi, car c'est l'un des rares oiseaux à être aussi agile sur terre, dans l’eau et dans le ciel, un grande maîtrise des trois éléments. Si le héron est cendré il est symbole de la chance. On utilise les plumes du héron pour une guérison. Comme il sait travailler en équipe et, sait être solitaire, il est sage dans les aspects collectifs. Oiseau de bon augure aux vertus de vaincre le mal, symbole d'immortalité. L'organisation et le fait d'atteindre son objectif sont des signes, lorsque l'on croise cette espèce fabuleuse.
Alors comme ça, il y a plus fabuleux que moi ? Il a de la clairvoyance, je me souviens de la fable du héron et de fille de Jean de La Fontaine... Ne tentons pas d'avoir plus, ni de faire les difficiles : "Il fut tout heureux et tout aise de rencontrer un Limaçon"
Et les filles, grouillez-vous avant qu'il ne reste qu'un malotru !


























Dis, tu te souviens où tu m'as trouvée ?











Racontes-moi tout sur le chaton, comment va mon ami la crotte ? Non, je sais, ce n'est plus une...
C'est un Monsieur.





























Il est si gris, si bleu, si blanc, si noir, si joueur, si peureux et expressif, il a grandi, il est immense, quelle croissance ! C'est un puma !







Elle me dit :
Laisse-moi te dédier un poème :

Des astres

Entre tous les désastres
Le Soleil, La Lune, une comète, des étoiles, les nébuleuses…
Pense ta vie
Dors tes pensées
Secoure tes émotions
Salue ton cœur
Soutien tes peurs
Calme ta douleur

Entre les désastres que tu ne connais pas
les influences gravitent
et vite
évites les
et vite

éclat absolu
beau comme un astre
intrinsèque en ton corps
le reste n'est que satellite
et vite
évites les
et vite

*







C'est une chaussure ou un boulet ?

Un boulet bien-sûr, la vie, ce boulet ;.)


Par kiwaïda at 22:13

ℬѦℬ¥














Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

Ma tutrice était repartie un peu triste de ces comportements.
Le lendemain de jeunes garçons nigauds avaient décidé de jouer aux boules de pétanques sur une plaque, cela faisait un bruit très désagréable dès que les boules roulaient sur cette plaque. Nous les pies, on ne dormait pas bien. Je les nommais les balourds.
Ils n'avaient même pas trouvé de terrain plat, pourtant il y en avait d'autres bien plus loin.
De ces deux groupes, ma tutrice pensait que l'un d'eux avait abandonné ce chaton.
Puis, elle décida de l'emmener le sauver, et le soigner.
Je pensais qu'elle m'avait oubliée, le soir même je la retrouvais, revenue du vétérinaire, avec tout un programme qu'elle s'est fixé. Incroyable, elle resterait ma tutrice, son cœur était assez grand pour accueillir un autre abandonné, mais ici, l'enquête s'est poursuivie.
Ma tutrice étudie beaucoup, elle a trouvé des formes de pensées pour ce qui la questionnait, le harcèlement scolaire, plusieurs expériences de terrain, et avec nous les pies, son étude s'est étoffée.
La découverte de ce chaton, qui n'est pas arrivé de lui-même, pose ici une notion nouvelle, la cruauté. Le sauvetage, dans quelles conditions ? L'accompagnement ? Garder, donner, confier, adopter... Aimer.
Abandonner un animal, aussi démuni, un chaton, celui-ci était déjà habitué aux êtres humains, mais il était dénutri et plein de parasites.
Comme moi, je me souviens, petite pie parmi les êtres humains, personne ne portait attention à mes brindilles de pattes, je ne savais pas voler, j'étais aussi truffée de parasites, qui me suçaient le sang.
Successivement, mais un mois plus tard, un nombre grandissant de personnes, très différentes, s’extasiaient devant mon attitude gracile, et adoraient me filmer, me regarder et penser que je les aimais, car j'allais vers eux, vers elles. Comme si, ces personnes étaient intéressantes, exceptionnelles, hors, je ne voyais que des chaussures à piquer, des têtes à picorer, des sacs à explorer, et tout un ensemble, sur lequel je pouvais déféquer, à l’improviste. Ces êtres humains se re-narcissisaient auprès de ma présence joueuse et si attachante, car j'étais sympathique avec eux, une magie, quelque chose d’angélique, et pour d’autres, de nuisibles. Mais, ces mêmes personnes ne portaient aucune attention à moi, lorsque je suis tombée, je ne savais pas voler, petite noiraude sur pattes, tel le Caliméro, "Il pulcino nero", pour reprendre un des cours de ma tutrice, enseignante, lorsque j’appelais à l'aide. Pourtant je criais de toutes mes forces, de toutes mes ailes, personne ne me voyait ni ne faisait attention à moi. De même, pour ce chaton ! Une fois que je suis devenue si particulière, charmante, attachante, virevoltante, espiègle, sachant parler aux humains, aux oiseaux, aux chats et aux chiens, et aux lapins, tout le monde s'est arraché ma vedette et souhaitait parader avec moi et montrer des photos à leurs amis, de moi, la pie, la plus étonnante, atypique, mignonne, avec eux, comme si c'était eux qui me découvraient. Ils n'étaient pas là lors de mon sauvetage. Nous avons découvert un compte "instagram" d'un homme chilien qui fait son intéressant avec moi, et ses amis du monde entier pensent que je suis son amoureuse, ils l'ont écrit, alors qu'il m'a filmé, en train de prendre mon bain, toute nue ! À mon insu. Je ne savais pas que le monde entier allait commenter mon bain ! Ils sont voyeurs ces êtres humains. Ma tutrice a beaucoup ri lorsqu'elle a découvert des mois plus tard ce compte. Arrivé l'automne, l'amoureux éconduit est passé à autre chose, un cœur d’artichaut sans doute ! Ses amis restent persuadés que je suis celle qui fut son amie et sa protégée, et bien non ! Ma tutrice est discrète comme un esprit sain.

L'effort d'attention, de soin, d'accompagnement de guérison est très énergivore, chaque jour, elle ne m'a pas laissé tomber, lorsque je n'y parvenais pas, à monter pour la première fois sur une branche, à tenter de faire sortir une satanée mouche plate qui me laissait ses larves, et attendre 15 jours après qu'une autre m'embête sous mes ailes. Ma tutrice était là, elle m'a déparasitée, elle m'a appris à voler, elle ne m'a jamais touché, n'a jamais essayé de me prendre, sauf pour me sauver lorsque je criais face aux prédateurs au sol. Surtout, elle m'a laissé dormir, me reposer, avec de l'alimentation adaptée, de l'eau et de quoi prendre des bains. Il lui a fallu bien du courage pour en venir à bout de mes parasites, et cela m'a rendu la vie, la belle vie. Et puis, elle a tenu à m'intégrer dans un groupe de pies, ce n'était pas facile du tout. Il fallait agrandir son espace. De mon côté je lui ai donné accès à un autre monde, celui des ailés, des esprits, un monde imperceptible à l’œil humain. Même séparées, nous sommes liées.

Elle m'a offert son temps et sa patience, et avec ses autres amis, d'autres bêtes étranges, j'ai découvert une vraie sociabilité, qui m'a beaucoup appris. Son conjoint disait que j'avais appris plus vite que les autres pies.

J'étais bien installée, je grignotais avec mes êtres humains, si inquiets après cette nuit d'orage, et après ces jours si chauds et éprouvants. Nous ressentions un peu d'air, des branches d'arbres étaient tombées dans la nuit, le nid des pigeons avait tenu, un miracle. Contrairement à nous les pies, les pigeons, dès l'âge de 5 mois sont en âge de se reproduire. C'est comme si j'étais en âge de faire la bringue, je dois patienter encore deux ans. Pourtant je fais la bringue.
Le couple se relaye pour couver les œufs. J'ai eu le malheur d'aller voir, et ma tutrice a vu mon escapade, et m'a ordonné de redescendre. J'ai reçu des réprimandes, car elle m'expliqua que je ne devais pas toucher aux œufs, et de me rappeler que j'étais tombée d'un nid, il fallait que je me souvienne de cela.
Opportuniste, je ne suis pas venue la voir un matin. Le lendemain, tandis que je la voyais arriver, j'étais en train de me planquer, je montais sur les branches d'un conifère, puis j'ai atterri sur sa tête fièrement et je me suis posée sur le bout d'un gros arbre touffu, lui montrant un œuf blanc parfait mais bien découpé au-dessus. Elle se posait des questions, d'où venait-il ?

Successivement à de longues nuits d'été chaudes, cet orage a éclaté, nous nous en souviendrons. Ma tutrice pensait à moi, hors je suis à présent très bien adaptée à ces orages, elle n'a pas bien dormi. Le lendemain matin, la voici avec des petites choses à grailler.

Quelques branches sont tombées, le nid des pigeons est toujours là, la femelle va laisser place au mâle, et va pouvoir se dégourdir les pattes. Le rouge-gorge est très curieux se plante et fait voler les feuilles alourdies par l'eau de pluie, il ressemble à une feuille d'un orange très vif qui virevolte, ses gros yeux noirs dominent et il prend un doux plaisir à venir voir ce qu'il se passe de temps en temps, au sol. Il vole très vite, il faut une bonne acuité pour le voir, mobile, ainsi que tous les autres, il y a un verdier, des mésanges, c'est un ballet merveilleux.

J'entends une pie qui fait un boucan d'enfer, mais qu'a-t-elle vu pour être aussi alerte, je ne bouge pas, je reste avec mes amis, tuteurs les êtres humains.

Puis, ma tutrice entend un miaulement si petit, qu'elle pense que c'est un petit chat, et demande à son compagnon d'aller voir, elle écoute précisément le lieu où cela pourrait se produire. Son compagnon ne trouve rien et revient bredouille. Nous continuons nos conversations, et bien plus tard, le petit cri recommence de façon plus intense.
"On dirait un chaton coincé quelque part" dit-elle.
Son compagnon va, de nouveau voir, elle lui indique ce que son oreille lui donne comme territoire, "C'est là-bas".
Il s'écrie : "C'est un petit chat minuscule, un chaton !"
Ma tutrice était avec moi, pas question qu'elle s'en aille, je monopolisais son attention.
Puis il lui dit : "Il est seul et a très peur..."

Je savais bien que ma tutrice allait se mobiliser de nouveau pour sauver une autre bête.

Elle va voir et trouve un minuscule chaton gris caché sous un conifère.
Les épines piquent, sa mère ne doit pas être bien loin, mais elle a entendu ses cris depuis plusieurs heures ce matin.

J'arrive, je vole vers elle, et je vois cette petite crotte, mais c'est une souris ?
Tout gris, elle le prend dans sa main, mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? Je ne suis pas contente du tout, voilà que ce rien du tout retient l'attention de ma tutrice, je vole dans ses cheveux, sur elle, partout, je fais un tintamarre pas possible.
Elle me repousse en plus, jamais elle n'a fait cela, et me dit : Arrête, laisse le tranquille !
Alors je décide de lui piquer les fesses, il était encore plus apeuré. Si expressifs, ses yeux verts gorgės de larmes.
J'ai vu quelques puces, je m'amusais à les picorer.
Un homme noir regardait la scène avec admiration, il était apparu comme venant de nulle part.
Elle lui dit : "Vous connaissez sa mère ? Il a été abandonné ?"
L'homme était contemplatif de mon attitude, il était captivé par moi.
Il dit : "Je pense qu'elle est apprivoisée" en parlant de moi la pie.
Il faut dire que la scène était surnaturelle, un paradis perdu, le jardin des délices, "À mon seul désir" écrivait la tenture d'Aubusson", aurait dit la dame à la licorne...
Une pie sur ses cheveux blonds, un chaton gris les yeux comme des perles précieuses émeraudes, des grenouilles comme témoins, l'homme noir comme un fantôme avec un sourire béat. Ma tutrice n'avait pas le temps de raconter mon histoire et allait au plus rapide.
"Vous avez vu la mère du chaton ?"
Il dit : "Non"
Elle recherchait partout s'il y avait d'autres chaton, sous les arbres, et regardait partout.
Moi j'en faisais des tonnes, j'étais un peu jalouse, ce sac à puces, non, mais non !
Puis ils se sont souvenus d'un couple de jeunes avec une boîte en carton, avant l'orage la nuit, effrontés, ils avaient déposé des victuailles pour pique-niquer, il était très tard, la nuit était tombée, ma tutrice était venue me voir, j'observais la scène dans mon arbre.
Je devinais bien ce qu'ils fabriquaient.
Ils étaient deux, le jeune homme torse nu, pourquoi à cet endroit si mal agencé pour dîner, et en pleine nuit, sans éclairage, sauf un lampadaire qui les éclairaient comme des allumés eux-mêmes.

Qui sait ? Ils ont abandonné ce chaton ? Ou bien ce sont ces personnes chics du matin, en chemise bleue, ils savaient que ma tutrice était là, et paf ! Ils larguent le petit ?

Mais c'est une CROTTE ! Une véritable CROTTE !

Ma tutrice a de suite vu autre chose, elle ne voit pas comme tous.
Le chaton lui parle.

Au travail les amis, et donnez-moi de ses nouvelles, je serai son messager, la pie.

Un mois plus tard, il a tellement grandi ! Monsieur vous n'êtes plus une crotte, vous êtes un chat bleu, c'est merveilleux !



En route !

Hé, hé, je suis arrivé !


Par kiwaïda at 21:43

01/11/2023

ϟÅЇℵ✝




Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)


Ici là, il faut le sauver !

Vite !

Assis avec sa patinette, ou sa trottinette, il avait quel âge cet humain ?
Une quarantaine d'années ? Son engin est électrique, il écoute sa messe avec son téléphone et met son haut parleur, puisque je l'entends très fort. Je lui pique son engin, mais je ne peux le conduire, c'est un très bon perchoir, étonné, il me filme, et me laisse paisiblement démonter son engin.
Je cache des trucs dans ses roues, il sourit. Il lui manque une dent devant.
Ma tutrice vient le saluer, il lui dit : "C'est très intelligent cet oiseau, très intelligent"
Elle lui sourit.
On ne sait plus si les gens s'adressent à ma tutrice ou à moi, esquisse son compagnon comme trait d'esprit.
J'ai eu beaucoup de boulot ces temps-ci.
Il faut le sauver, il faut le sauver, il y a quelques jours, nous avons sauvé un chaton. J'y ai mis toute mon ardeur à les alerter !
Nous ? Je savais bien que ma tutrice allait le sauver et le guérir, il avait plein de parasites, comme moi. Mais lui, c'est peut-être un acte de cruauté, un abandon d'une nuit. Et moi ?
Ma tutrice étudie cette notion, il semble que l'arrivée du petit chat lui donne quelques questions à développer. C'est la fin de l'été, elle lit un livre sur la cruauté ordinaire d'un neuropsychiatre, parfois elle raconte des bouts à mes copines pies.
Déjà plusieurs livres cet été et des mots digérés. Pourquoi les êtres humains sont-ils cruels ? Oui, car les animaux ne le sont pas.
Ma tutrice fait un rapprochement entre son étude du harcèlement scolaire et la cruauté.
Dans les dictatures, elle m'expliquait qu'il existait plusieurs structures historiques, comme le nazisme ou le communisme. Et concernant le nazisme, ce fut une structure idéologique que l'on a pu analyser, avec la distance, empreinte de cruauté, sadique.

La cruauté existe toujours, elle tentait de m'expliquer comment des êtres humains en viennent à faire du mal à des animaux, les abandonner. J'ai été confrontée à ces formes là, petite, et je ne savais pas pourquoi un petit chat était abandonné par sa mère ? Était-elle souffrante ? Un accident ? Avait-on enlevé ce petit chat de ses parents ? Les êtres humains n'en voulaient pas, cela coûte, ou, ils en ont déjà, ou bien, ils ne l'aiment pas du tout, il est plein de puces, il n'est pas à leur goût, ou d'autres choses, qu'on ne peut imaginer, cruelles. Ou bien, d'autres choses qu'on ne peut imaginer, mais sentir au plus profond de soi : c'est un don du ciel. Ce chaton était tombé du ciel ! Ce don portera son nom désormais. Le vétérinaire de ma tutrice parlait de ces actes de cruauté, ils y sont confrontés. Ainsi que l'association qu'elle a pu rencontrer cet été, des personnes lui relatèrent leurs trouvailles désastreuses sur les animaux, lapidés par des enfants. Ma tutrice a vu des jeunes gens tenir un lapin bélier nain très mal, comme s'il était un chiffon, inoffensif et sans défense, il ne pipait mot, il était tenu par les pattes avant, et ses pattes arrière bougeaient dans le vide, la pire position, il était apeuré, les jeunes gens se moquaient de lui, et le posaient au bord des bassins d'eau, il avait très peur. Ils semblaient l'avoir volé à une autre personne. Elle a échangé avec différentes personnes, des passants, et le jardinier, il y a un manque d'éducation sur la faune et la flore, c'est évident, sauvage ou domestiquée, apprivoisée ou cultivée, les jeunes s'ennuient, ma tutrice le voit si souvent. Ils jouent au ballon, en fait, ils tapent dedans, et ils tapent sur des monuments historiques, des vitraux, personne ne dit rien, les oiseaux les fuient, au milieu de la faune et la flore, ils sont ignorants de tout, ils ne savent pas qu'ils sont regardés, observés de partout, le jour et la nuit, que leurs actes ont des conséquences sur l'environnement. Un sans domicile fixe souvent saoul, il dort sous nos yeux, il tente de leurs parler, mais les enfants le taquinent et c'est lui qui sera emmené par la police à leur place. Il est harcelé, lorsqu'il dort, il parle des enfants, il trimballe son tapis de laine partout, il fait le passe-muraille, ses couleurs sont le vert, le jaune, le marron, la couleur de la terre et des feuilles d’automne. Il n'y a plus d'école, les jours d'école, ils n'apprennent rien. Les parents sont démissionnaires, ou absents ou travaillent toute la journée et la nuit, ou certains ne sont plus là, ou, même s'ils sont là, ils ne sont plus là, et ce, depuis si longtemps. Et d'autres subissent des violences dans leur maison et les reproduisent dehors ou sur les animaux, sur leurs camarades, leurs enseignants, sur les poubelles, sur les sans domiciles fixe.

Un garçon tient une branche et il flagelle sa petite sœur, pensant ne pas être vu. Elle se roule par terre, sa mère arrive en vitesse, et, lorsqu'elle voit la petite à terre, elle lui tire les oreilles et la punie devant ses deux grands frères, peut-être ont-ils 10 ans, et elle, a peut-être 4 ans, la branche à la main, au dos. Ils cachaient leur arme, une branche si fine, tandis que la petite pleure, la scène est cruelle, les deux frères ne disent rien, mais ils sont saisis eux-mêmes par le manque de discernement de la mère qui s'en prend directement à la plus petite, et déjà à terre, sidérés, ils la laissent faire. La mère semble aussi petite que les deux frères, la petite sœur, sa fille certainement, est vêtue de rose, la seule couleur, elle est rose et n'a pas encore d'épines et ne sait ni se défendre, ni parler, raconter ce qu'il s'est vraiment passé, ni même exprimer qu'elle a mal. Son refus d'obtempérer devant sa mère, de se lever, marque bien plus, le fait qu'elle a peur, des coups de ses frères, et puis, de sa mère.
Puis cette femme, embarque sa petite fille, en la tirant par le bras, derrière le mur attendent des voitures tout confort, un homme se tient droit, très impatient, à sont tour, il sermonne la femme, sa femme ? La mère ? Il l'accuse d'être en retard, deux jeunes femmes habillées en robes moulantes, et maquillées sont très agacées, les talons très hauts, elles attendent les chauffeurs, ils s'engouffrent tous dans ces voitures dispendieuses, immatriculées de la capitale, puis ils partent tous, et à toute vitesse. Ces véhicules enfournent une certaine violence, à bas bruits, elles polluent notre environnement, nous demeurons, nous, les pies invisibles, témoins, avec la rose dans les yeux, d'une innocente, frappée par ses frères, sa mère, puis ce vieux monsieur, son père ? Son grand-père ? Dans un cortège digne des grands mariages, ou des fêtes, que nous observons, si tristes. Ce n'est qu'une brindille n'est-ce pas, ce n'est qu'une réprimande contre de petits enfants, ce n'est qu'un rendez-vous manqué avec l'autorité. Les enfants peuvent aussi regretter leurs gestes, et comprendre ensuite qu'ils ont une responsabilité envers le plus petit enfant. La mère peut comprendre aussi, que rien ne sert de courir après le temps, qu'accuser sans écouter ni voir, et taper à l'aveugle, c'est risquer de laisser les pétales d'une rose, et ne recevoir en retour que les épines. Lorsque le mal est fait, il faut tout recommencer pour améliorer les situations où le mal sévit, car le mal courre plus vite, et rien ne sert de passer son temps, ensuite à l’attraper. Il sera déjà parti ailleurs.

Ma tutrice rassurante a rencontré des êtres humains sensibles avec qui échanger, des experts et des non experts, jeunes ou âgés, toujours attentionnés, c'est la grande majorité de ses rencontres. Une infime partie de personnes peuvent être entachées de cruauté, cela sidère toujours, et parfois c'est dès le plus jeune âge, un manque d'éducation, toute la société est concernée. Les enfants violents, encore si petits, passent leurs fin de semaine dehors, pourtant ils crient dans un cadre étonnant, où nombre d'animaux vivent, d'insectes, nombres d'arbres et même un Musée. Il y a aussi de jeunes animaux, des bébés dans des nids juste au-dessus d'eux. Ils passent leur temps à taper sur un ballon. Ils tapent car ils ont appris à taper. Ils crient et s'insultent, les mêmes mots sont utilisés plusieurs fois, dans des phrases lapidaires, chacun devient le bouc émissaire de l'autre, car ils sont chacun innocent. La violence leur tombe dessus comme une tempête sans fin, ils n'ont rien demandé, ni à être là, ni à taper sur un ballon. C'est ce qu'on leurs demande de faire, les joueurs de football, gagnent bien leur vie, selon ce qu'ils voient à travers des images, et les études ne sont pas nécessaires, ils voient que le président favorise les jeux du football, un nom anglophone, bien plus que tout, même les maîtres d'école, même la maîtresse, préfèrent les camarades qui tapent, car... tout le monde tape, tape, tape. C'est ce qu'ils simplifient, et ils n'ont pas tout a fait tort, car les valeurs dédiées à l'étude, et aux études, aux facultés de réflexion, intellectuelles et de calcul, ont été dévalorisées, à tel point, que l'appât du gain et des jeux, sont devenus des priorités. On ne souhaitait pas faciliter l'accès aux études supérieures, mais ouvrir une voix plus large pour les jeunes garçons, dans le sport. Les autres qui souhaitaient s'émanciper de cette voix, imposée parfois, devaient se battre littéralement pour dépasser leurs limites. Apprendre bien plus, réciter bien mieux, calculer et se cultiver par eux-mêmes, visiter eux-mêmes les Musées, lire de tout. Et si par miracle, ils réussissaient et s'épanouissaient, un autre obstacle viendrait les surprendre, ils n'étaient ni attendus sur le marché de l'emploi, de la recherche, de l'enseignement, ni attendus pour, à leur tour, afin de participer à redéfinir le cadre des offres et des besoins, en toute égalité, de citoyen à citoyen, malgré leur expérience et leurs facultés rares. Les filles, les femmes, quels sont leurs droits ? Se demandent-elles. Tout simplement, les obstacles sont toujours ceux de l'exclusion. Pour justifier des exclusions, il faut des victimes, des agresseurs, des bouc émissaires, et, dans le désordre, des rappels à l'ordre. Mais le ballon se dégonfle vite. Ces enfants pensent que si l'on tue les enseignants dans leur école et que l'on gratifie les joueurs de ballon, c'est que l'école n'est pas un lieu d'évolution, mais un lieu à risques élevés, on ne peut plus étudier au calme, et c'est déjà fournir un effort, se concentrer, et rester sans rien faire, assis à lire, c'est tout simplement risquer un coup de poignard dans le dos. Ils pensent ainsi que taper dans un ballon, pour tuer l'ennui, éviter de s'apprécier et d'écouter le silence de la vie, les signes de la nature, c'est prendre moins de risque, et c'est pouvoir exprimer de la colère, le ballon c'est le mal que l'on tape, après qui on courre et c'est aussi notre meilleur copain, une philosophie de la fuite en avant, le ballon rond. Et puis, un jour, un de ces enfants rencontrera un oiseau...

Il y a de l'indifférence, la personne dotée de cruauté, passagère ou dont c'est un de ses traits de caractère n'a pas d'empathie, elle est très pauvre, une personne déficiente, émotionnellement. Souvent c'est dans sa petite enfance, qu'elle a rencontré de mauvais traitements. Une femme lui racontait, que ce sont souvent des enfants ou des adultes qui ont été maltraités qui maltraitent des animaux, et de petits animaux, choisissant des proies fragiles, sans aucune défense. Ces personnes ayant subit, parfois des abus sexuels, reproduisent, sans le savoir, des abus divers sur les animaux. Les violences intrafamiliales, conjugales, ont un impact sur la nature. La manière d'envisager l'environnement, ses gestes et actions, toute décision, toute conduite, tout peut accélérer, détruire, réparer, guérir, soigner, nettoyer, couper, planter, germer, tailler. Les saisons sont de formidables rythmes et guides dans les comportements à adapter. L'adaptation, une difficulté, une opportunité.

L'abandon est aussi un facteur : abandonner un animal dans la rue, la forêt, dans un sac poubelle, l'attacher à un arbre, le noyer, le mutiler, et lui faire subir des sévices absolument horribles et mortels, sont des actes de cruauté qui manifestent un comportement agressif ou défensif. Nous pouvons avoir de la peine à y croire, mais c'est une réalité, les êtres humains sont touchés par cette forme d'atteinte mentale, car c'est une déviance, que l'on ne retrouve pas chez les animaux. Il y a une différence de taille entre le sauvage et la cruauté. La cruauté est une déviance humaine. Pour autant, les difficultés à se nourrir, de nos jours, à se loger, et les pertes subites, les drames, font que des propriétaires aimants de leurs compagnons de vies, leurs animaux, sont dans l'obligation de les léguer, car ils ne peuvent plus les nourrir correctement, puisque eux-mêmes ne parviennent plus à subsister. C'est un déchirement de se séparer de leurs bêtes, avec lesquelles, ils ont noué un lien très fort, celui-là même qui les menait à la guérison, ou à une vie plus tendre ou joyeuse, ou dissonante, dans les contingences matérielles. L'abandon peut aussi se trouver dans ces issues positives. Et puis, que sait-on des animaux de compagnie lors de guerres ou de bombardements ? On a vu tant de personnes devenues migrantes avec leurs cages de transport et leurs sacs, fuir. Que sait-on des oiseaux sous les bombes ? Est-ce que les oiseaux préviennent les autres ? Sensibles aux champs magnétiques, les félins ils peuvent anticiper les changements...

L'instinct agressif que l'on remarque, chez ces êtres qui souffrent, appelle à une surcharge narcissique, ils ont été abandonnés, ou les parents furent négligents, ils ont subit des agressions, n'ont pas été accompagnés enfants, ou leurs parents n'ont pas rempli leur fonction rassurante et aimante et ils n'ont pas répondu à leurs besoin vitaux, ou les ont maltraités durablement, leurs traumatismes, peuvent générer de la violence, s'ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent, parfois des actes sadiques peuvent marquer leur comportement. La loi qui régente les sociétés, pour certaines, elle n'est pas dissuasive ou les enjoints à continuer et à poursuivre leurs méfaits. De nombreuses études ont relevé que les comportements cruels exprimés dès l'enfance ou l'adolescence sur les animaux, sont fréquemment le fait de personnalités elles-mêmes abusées dans leur jeunesse, et constituent des facteurs prédictifs d'une violence tournée vers les humains à l'âge adulte.
Dans notre société, la petite société des arbres, moi, la pie, je la décris comme une société de la nature mais dans l'urbain, tous les êtres humains qui vivent dans cet environnement urbain, pour une certaine portion, ne sont pas sensibilisés à leur environnement. Ils le deviennent à notre contact, pour certains, certaines. Ils viennent, ils se prennent en photo, ils jouent aux boules, au départ ils n'écoutent pas, ils n'entendent rien, ils ne voient pas, tous les signes sont là, nous sommes là, nous vivons ici, c'est notre chambre, notre salon, ils écrasent notre salle de bain, ils envoient leur ballon dans notre grenier, il lance un caillou sur un confrère, ils tuent les poissons avec des branches d'arbres devant leurs parents, la mère et le père.

La cruauté ordinaire est partout.

On peut rencontrer ces êtres humains n'ayant aucune sensibilité à l'espèce animale, parfois ne souhaitent jamais les regarder ou les toucher s'ils sont domestiqués, d'autres en ont peur, ne savent pas comment réagir si un animal, pacifique, vient vers eux. Il existe aussi de l'indifférence à leur vie, à leur élan de vie, et donc, à leurs difficultés, leur maladie, s'ils sont blessés, ces êtres humains n'auront aucune attention, pour eux, ils n'ont même pas le mérite d'exister, et pour d'autres ils ne doivent pas exister. Il existe des chasseurs, c'est encore autre chose, complexe.

Récemment il y a eu une justice pour les blaireaux. Elle a suspendu un arrêté préfectoral autorisant deux périodes de chasse complémentaires dans le département où nous sommes. Une victoire historique pour les associations de protection de l’environnement, qui montre aussi que les mentalités évoluent autour du sort réservé aux blaireaux.
En effet les chasseurs pratiquent encore une chasse du blaireau moyenâgeuse, qui se nomme "La vénerie sous terre". C'est une pratique de chasse consistant à déterrer des animaux à l’aide de chiens pour les situer et les acculer, puis de pioches et de pelles pour creuser, et enfin de pinces géantes et de couteaux ou fusils pour extirper de terre puis d’abattre lesdits animaux chassés. Les chasseurs creusent dans leur ultime refuge pendant des heures (jusqu’à deux jours) pour extirper les blaireaux à l’aide de pinces dignes d’instruments de torture du Moyen Âge.
Les blaireaux sont le plus souvent achevés à l’arme blanche, autre métaphore pour désigner des coups de pelle, de hache ou de masse. Quant aux jeunes blaireautins, ils sont abattus en même temps que leurs parents, ou abandonnés. Dans ce cas, sans abri et sans protection, ils ne survivent pas longtemps. La France détient un recors de cruauté à l’instar des autres pays européens.

Lorsque l'on étudie la cruauté entre les humains, il est question de traitement inhumain justement.
La manière de traiter l'autre de façon inhumaine, de le chosifier, est une manifestation de la volonté de contrôle sur l'autre, mais aussi d'employer les châtiments après des bêtises ou des fautes supposées par la victime.
L’inversement est dénotée, l'agresseur nomme sa chose, et justifie ses actes, car sa chose serait celle qui l'agresse, et il ou elle, le cruel ou la cruelle, se retrouve ainsi victime.
Cet inversement se retrouve dans les formes de harcèlement, entre humains.
Il y a le plaisir d'infliger à l'innocent, l'innocente, et aussi l'amplification des actes, afin de voir ce qu'ils produisent.
Faire du mal à des innocents et regarder ce que cela produit dans l'entourage.
La personne cruelle a cet art de la théâtralité, et elle agit souvent dans une faille, un climat délétère.
Il y a chez cette personne un plaisir de choquer, par amusement.
Elle n'a pas conscience du mal qu'elle inflige à l'autre.
La personne cruelle aime à isoler sa proie et la couper de ses liens d'amitié, d'amour, de la famille.
La vengeance est aussi un mécanisme, mais aussi tout déplacement de ses propres frustrations, sur une cible.
La personne cruelle, apprécie entraîner d'autres personnes à faire comme elle, c'est son plus haut plaisir, pervertir les autres. Toute forme est utilisée, mauvaises rumeurs, sabotages, supplices, humiliations.
Ce sont souvent d'autres êtres humains fragilisée et faibles d'esprit qui suivent une personne cruelle, ou parfois leur naïveté et manque de discernement les entraînent assez facilement.

Ma tutrice m'expliquait que c'est un mal dans le travail et dans les écoles, que le pays n'arrive pas à endiguer.
L'éthique n'est pas enseignée, ni la philosophie. Le discernement du bien et du mal est absent des programmes. Ma tutrice a découvert la majorité de ses étudiants dans l'enseignement du supérieur dépourvus de ces notions.

Là, où il fut un temps, celui qu'elle a connu, où s'enseignaient encore, par les salles des catholiques et les familles, ces notions fondamentales à une civilisation, et le "Tu ne tueras point", on découvre que les jeunes gens sont dépourvus de connaissances, ils mènent une vie d'études d'errances submergés par la violence.
Le pire est d'avoir politisé ces lieux d'études, et de ne pas les avoir sanctuarisés, protégés.

Lorsque l'on observe le comportement de petits groupes menés par une personne perverse et envieuse, on trouve le bouc émissaire. La violence d'un groupe est pilotée par une personne perverse. Petite pie, j'ai fait l'expérience horrible, avec mes tuteurs, d'un groupe d'enfants, d'êtres humains, mené par un plus agressif que les autres, qui souhaitait me faire du mal et entrainait les autres à exécuter, selon ses rumeurs, il chuchotait sans arrêt et commentait la scène pacifique qu'il voyait, une petite pie joyeuse face à des êtres humains, mais il instiguait une loi d'interdiction, il disait à ses copains qu'il fallait m'enlever, et que eux aussi pouvaient me prendre, que c'est facile de prendre des oiseaux. L'envie était telle, que le meneur souhaitait détruire cette paix, il n'était pas acceptable, pour lui, de voir cette scène et en même temps, il ne désirait que la voir devant lui, ne pas la quitter des yeux et former ses autres camarades à attaquer le plus petit d'entre tous : moi, un petit oiseau.
L'attaque des personnes envieuses et perverses se porte sur celui ou celle qui dispose d'une vie intérieure profonde ou de compétences particulières. Cette spécificité de personnalité en fait une cible préférentielle. La personne perverse agit sans intentionnalité claire, car elle ne peut clairement exprimer et concevoir son manque. Cette impossibilité est due au fait que de s'avouer à elle-même risquerait de lui faire perdre la face à ses propres yeux. Elle donne alors du sens à ce sentiment diffus de manque en transformant, psychiquement ce qu'elle ne peut penser en un problème pensable par elle. Ceci la dispose dans une situation ambiguë face à la personne attaquée, car elle ne peut plus vivre sans l'objet de sa haine, et, dans le même temps, elle propage un message de persécution. Faute d'espace psychique intérieur suffisant, la personne perverse et envieuse dirige son action contre l'espace intérieur de l'autre, en la diffamant si cette personne est un être éthique, ou en tâchant de la désoler, désertifier son être, de lui enlever tout sel de sa vie, lui ôter, si elle en a le pouvoir, toute sociabilité, et si elle n'a pas ce pouvoir supérieur, elle utilise toutes les personnes intermédiaires, des supérieurs afin de comploter sur l'élue, supprimer la personne qu'elle envie, c'est soulager sa peine et son inconsistance à être. Posséder pour éradiquer l'être, remplacer l'être par l'avoir. Une erreur éprouvée par l'histoire des guerres. Pour cela, la personne perverse utilise le cynisme et s’affranchit des règles de civilité (lesquelles, selon elle, doivent s'appliquer qu'aux autres, et non à elle-même). Elle laisse entendre de façon répétée, que les mesures qu'elle prend pour brimer sa victime sont souhaitables selon les dires des autres. Elle tente de détruire ce qui rend l'autre spécifique, ce pourquoi il ou elle est appréciée.
L'oiseau, moi la pie, je suis un être qui peut projeter un esprit de liberté. Voler est une action impossible à réaliser pour un enfant et un adulte. Il est inimaginable et au-dessus de l'entendement qu'un être humain se lie d'amitié pour un oiseau et que l'oiseau soit l'ami d'un être humain. Cette transcendance n'est pas concevable, car c'est un dépassement. Un jeune enfant maltraité et très agressif voit dans cette scène ce qu'il ne peut pas atteindre, ce qui est inaccessible. Là où d'autres jeunes voient un modèle d'ouverture, un passage initiatique, le pervers interprète cela comme l'échec de sa vie, et veut supprimer celui-ci, il se trompe et il trompe ses camarades.
Souvent, les personnes ayant vécu une telle mauvaise expérience, subir des actes de cruauté, cela a transformé leur vie, les a éloignés des lieux de vie où se sont produits des actes, ou de leur famille, leur métier, parfois leur ville ou leur pays, et ils n'ont plus la même vision positive de ces terrains, ces paysages, dans un espace naguère privé ou public, où se propagent assez facilement ce mal. Parfois même dans les lieux ou institutions où ceux-ci devaient être des lieux sacralisés ou protégés, ou sanctuarisés, ou des lieux où l'autorité est là pour protéger les êtres humains. Lorsque ces lieux deviennent des lieux où le mal sévit sans qu'il n'y ait aucune législation, même au sein d'une justice ou de la police ou des écoles, de la santé, c'est un désastre pour les êtres humains. Une destruction de tout lien, de toute humanité. Dans des déserts d'amour où les cadres ne sont que des apparats, la destructions des âmes est fatale.

L'état post-traumatique affecte la vie de relation, car la victime ne sait plus à qui s'adresser. Elle ne peut se représenter ses interlocuteurs, interlocutrices et se replie sur elle-même, là où elle se trouve, si elle n'a pas pu partir, s'enfuir, là où son monde la fait naître si à la petite enfance, sans pouvoir déménager, partir  de son pays en guerre, elle demeure, dans un état d'insécurité. La victime évite de rencontrer qui que ce soit, elle évite de nouer un contact, même avec sa propre personnalité. Car la victime ne se reconnaît plus elle-même, peureuse, elle qui était si confiante, ne peut plus faire confiance. On peut acter que le désintérêt pour le monde qui entoure cette victime est lattent. Le monde est là, mais la victime a même disparu de ce monde, et parfois disparait d'elle-même, ou voudrait disparaître. L'extinction du contact va vers une extinction de la vie. Une inaptitude apparaît, l'inaptitude à vivre, ce qui, parfois, arrive sur des personnes qui étaient socialisées et intégrées, avec des réussites et un bonheur partagé, parfois généreux, sans savoir que guettait le mal, et rôdait l'envie, ou la jalousie, le mépris, la haine.

C'est à ce moment que nous, les animaux, en tous cas, moi, la pie, j'ai pleinement conscience de mon rôle sur terre, sauvée par ma tutrice.

Avait-elle des ailes ?


Par kiwaïda at 16:03

10/09/2023

ℒαяαηʝα



Laranja (2023) Photographie © Sonia Marques

Par kiwaïda at 21:41

20/08/2023

Ḡεø¢@т¢♄їᾔ❡




Photographies © Sonia Marques

Journal d'une pie (extrait)

J'ai rencontré une petite famille qui venait de Poitiers. Ils sont venus à Limoges avec un jeu qui se nomme le géocatching. Il utilise la technique du géopositionnement par satellite (GPS) pour des caches, nommées des géocaches, dans divers endroits à travers le monde, recherchant ce qui est caché. Ils m'ont vu et ils pensaient que j'étais perdue. Rien de leur programme sur leur téléphone ne me géolocalisait, rien ne leur disait qu'il y avait à cet endroit, une pie qui flirte.
Oui c'est nouveau, je flirte avec tout le monde, avant c'était avec mon amie la pie femelle, je l'ai piquée au mâle naguère féroce, qui est devenu mon compagnon de jeu, enfin, c'est une longue histoire à présent. Il vient me piquer ma tutrice, ce serait très long à raconter mais nous jouons comme des petits saltimbanques du dimanche, avec des brindilles, des pierres, des feuilles et nous montons aux arbres en particulier, les conifères, on adore, c'est comme des marches qui nous propulsent vers le ciel. Nous avons nos secrets à présent, loin de ma tutrice et nous avons nos bonnes tables, je suis précoce et très astucieuse, un brin fantaisiste. Il fait très chaud, moi je trouve qu'il fait très bon, la nuit est douce, les êtres humains ne supportent pas cette chaleur, ils ont nommé cela, une canicule. Tant mieux, ils seront moins nombreux à nous embêter. Seuls celles et ceux qui savent marcher très lentement et s'économiser nous visitent, par ce temps, nous n'avons plus les agités du bocal, tous les maladifs ne sont plus debouts par temps de canicule. Ils sont tout de même savants certains humains, ils ont inventé ce mot, "canicule", qui veut dire petit chien, comme "caniche", du latin « canicula », diminutif de « canis » (chien), qui signifie « petite chienne ». Canicula c’est le nom que des astronomes de l’Antiquité, ont donné à une étoile appartenant à la constellation du « Grand Chien ». Aussi appelée l’étoile Sirius, Canicula est l’astre le plus brillant du ciel après le Soleil. Les Egyptiens qui associaient cette étoile au culte d’Isis, lui concédaient des pouvoirs surnaturels, notamment dans la régulation des crues du Nil. Jadis, levée et couchée avec le Soleil, du 24 juillet au 24 août, elle doublait l’activité de ses feux et donc du climat solsticiale. Elle est considérée comme l’étoile de la chaleur. « Canicule » désigne donc tout naturellement les périodes marquées par une forte hausse des températures. Pour conjurer les effets néfastes de la canicule sur les moissons et apaiser l’ardeur du soleil, les Romains avaient coutume de sacrifier des chiens roux. Roux pour que le raisin prenne cette couleur « solaire » l’année suivante. Là, je trouve que ce n'est pas très intelligent. Je ne souhaiterai pas que l'on sacrifie mon écureuil roux, en l'honneur d'une canicule, afin de réaliser de meilleures récoltes. Quoique les Navajos, ces Apaches associant aussi les mois de Juillet et Août, à la petite et à la grande récolte.

Ma tutrice aime être aux aurores, il fait très frais, tous les oiseaux sont réunis et la saluent, elle lit ses livres, un à un, et parcoure les arbres de ses yeux songeurs. Car, je ne suis plus aussi présente, je suis ailleurs, parfois je fait un saut, une bise et puis je m'en vais comme une vagabonde, une rigolotte, puis je reviens avec un copain, c'est un temps magique, il nous assèche, mais notre objectif c'est de se mettre au frais à l'ombre, et la verdure omniprésente dans ces régions, offre quelques oasis, notre quête ce sont les plantes qui donnent du jus, elles nous hydratent.

Le couple d'humains, avec leurs deux enfants sont arrivés vers moi, ils avaient pris l'habitude de regarder au sol, afin de trouver ce que le téléphone leur disait de trouver, car les êtres humains, ne sont plus capables de trouver par eux-mêmes, ils devaient trouver des badges ou des devinettes ou autres bidules. Les êtres humains sont pourtant inventifs, mais pas tous. Il faut être considéré tel un hurluberlu,  si l'on est un vrai chercheur, et pour les femmes humaines, c'est devenir des hurluberluttes, avec le mot "lutte" dedans ! Pour ce couple, leurs cachettes sont nulles et leurs bidules nullissimes. Mais il ne faut pas leurs dire, car comme nombre d'entre eux, propulsés par ces jeux en réseaux, ils pensent à chaque fois, avoir inventé le fils à couper le beurre. Puis ils trouvent un paquet d'idiots pour répéter leurs inventions.

Ma tutrice raconte mon histoire, comme ils ne m'écoutent pas, pendant ce temps là, moi, je cache mes victuailles devant eux, et je prends des petites feuilles et de la mousse et je dépose dessus tous mes artifices afin que mes victuailles ne se voient pas. Parfois, j'estime que ce n'est pas bien caché, alors je recommence. Mais ils me regardaient étonnés, et ils demandaient à ma tutrice qu'est-ce que je fabriquais. Donc elle leurs raconta, que selon une application très très rare, qu'elle avait elle-même programmée, il y avait des cachettes sécrétées par des pies, et que celles-ci, pouvaient receler des bijoux.

Ils nous regardaient comme des ânes cueillis comme des haricots. Je parle en lange Navajo, tel un code Talker, donc si mes images ne sont pas toutes compréhensibles, tant pis pour les gros lourdauds êtres humains. C'est ainsi que je les vois aujourd'hui.

Les enfants répètent ce que disent leurs parents et montrent leurs cartes de la Nouvelle Aquitaine. Ils sont venus de Poitiers et ont choisi Limoges, et boum ! Les voici arpentant cette ville, selon ce que les petites vignettes leurs racontent d'historiques. Évidemment, ils ne font rien par eux-mêmes. Les autres c'est bien connu, sont trop intelligents pour être heureux. Donc ils passent leur temps, et jusqu'à 2h heures du matin, me disent-ils à résoudre des énigmes historiques, avec leurs téléphones. Tandis que d'autres inventent des défis, imperceptibles pour ces groupes de moutons de Panurge. Je suis une pie plein de défis, et à présent je suis invisible parmi les autres pies, bientôt, plus personne ne me dissociera des autres pies, je serai sauvage comme les autres.

Puis ils s'exclament :" Mais la pie fait exactement comme nous : du géocatching !" Ben voyons, oui je suis si débile que je vais faire comme vous, espèce de tarés ! J'ai acquis un nouveau vocabulaire, proche de ces êtres humains, loin des philosophes et des précieuses ridicules. Je m'exerce à crier quelques vulgarités afin de me hausser au niveau de ces bipèdes qui utilisent un langage fleuri pour nous décrire, nous les piafs ! Ma tutrice déteste ce langage et ces sobriquets. Mais elle s'étonne que je les utilise à souhait, un peu dans le désordre, je tousse et je mordille les doigts de pieds.

Mais ils ne me comprennent pas. Ma tutrice est très sympa, elle leurs dit : "Oui tout à fait, vous faites comme elle !"

Elle leurs a donné un indice, mais ils n'ont pas compris. Ils pensent toujours qu'ils ont inventé le fil à couper le beurre et que nous, issues de la nature, les pies nous copions les êtres humains. Il ne leurs viendrait pas une seconde à l'esprit que c'est l'inverse, que la nature apporte tout. Je remarquais qu'ils étaient bêtes alors je m'attaquais à leurs pieds, car ils pensaient comme des pieds.

Un jour, je vois un homme bien gonflé avec deux femmes bien soumises, il s'exclame: "Mais il faut la garder cette pie, elle est apprivoisée, au début je pensais qu'elle était malade, je voulais la prendre !" Ses femmes sont en admiration devant l'Indiana Jones ! C'est un personnage de fiction, aventurier, qui sort d'un film, oui parfois l'être humain est ingénieux pour s'imaginer héroïque, il est professeur d'archéologie, créé par George Lucas. Un acteur l'incarne sur écran, au cinéma, un phénomène que je ne pourrai jamais voir, mais dont les êtres humains, parfois me parlent, comme si ce personnage existait vraiment. J'ai appris à les reconnaître dans la nature, lorsqu'ils se présentaient à moi.

C'est l'acteur Harrison Ford, qui joue son rôle, je ne sais qui est-il, sauf que nombre d'hommes qui passent par ici, sont habillés comme lui, surtout les photographes des oiseaux les faucons pèlerins. Ma tutrice n'étant pas du tout vêtue comme ces acteurs de cinéma, j'ai pensé que c'était un personnage très atypique, qui aime vraiment les oiseaux, bien plus que les outils techniques et technologiques. À priori, on pense facilement ainsi, puis, on s’aperçoit qu'elle a souvent devancé ces choses-là et qu'elle n'est pas née de la dernière pluie. Mais elle préfère le costume naïf, ainsi peut-elle être perçue comme primesautière.

Il est abruti comme tout, l'homme qui vient vers moi. Il n'a pas pensé une seule seconde que dès qu'il est arrivé, il est entré dans notre territoire, et qu'il y a un millier d'autres espèces autours de lui, et même qu'il est en train d'écraser une belle petite fleur, et qu'il a chassé les autres mésanges, dès qu'il a mis son drapeau sur ce sol. Il s'avance comme s'il était chez lui, et ne sait pas faire de différence entre ce qui est à lui et ce qui n'est pas à lui. En l’occurrence, rien n'est à lui ici ! Ni moi, ni mes amies les autres pies, ni aucun oiseau. Je lui enverrai bien quelques crapauds et souris avec qui je vis la nuit, afin qu'il sorte d'ici de suite !

Ma tutrice lui explique que je suis en phase de réintégration. Elle est bien gentille mais je suis totalement intégrée à présent, donc on ne va pas me désintégrer sous prétexte qu'il y a un Indiana Jones qui souhaite épater ses deux femelles ?
Moi les femelles pies, je les connais, elles sont très en retrait, elles avancent derrière le mâle. Ainsi j'ai tout de suite vu cette compagnie arriver avec les expressions parisiennes, ma tutrice m'a tout appris car elle est de Paris. J'ai bombé le torse et je me suis envolée si loin derrière le mur, qu'il est resté un peu con. Oui, et bien vas-y, colonise ce territoire et tu verras bien le malheur qu'il va t'arriver, et à tes femelles aussi !
Il a senti que j'étais un peu vexée, et il est reparti.
Puis je réfléchissais à leurs géocaching, au couple enthousiaste qui ne se souvenait plus de quels commentaires historiques, ni même le nom des villes où il leurs était demandé d'aller faire la visite pour récupérer une devinette cachée sous un buisson. Des trésors qui n'en sont pas. Mais ils ont tout de même découvert un autre trésor, c'est la rencontre avec des personnes, et des choses étrangères à leurs téléphones qui fait la différence.

Quel est le plus beau trésor ?

N'est-ce pas la relation qui se construit entre la nature et les êtres humains ?

Ce respect fait d'apprentissages mais aussi d'ignorances, et d'erreurs ?

J'ai décidé d'imaginer que les êtres humains seraient des bibelots sans valeur !
Car j'ai remarqué que ceux-ci, nous considéraient comme tel.
Aussi, une géocache est en général, un petit contenant étanche et résistant, avec un registre des visites et parfois un ou plusieurs trésors, généralement des bibelots sans valeur.

Ce programme par GPS fut opéré dans les années 2000 et La première cache localisée par GPS et documentée fut placée le 3 mai 2000 par Dave Ulmer, originaire de Beavercreek (en), dans l'Oregon. Les coordonnées furent publiées sur le groupe Usenet sci.geo.satellite-nav6. Dès le 6 mai 2000, la géocache avait déjà été trouvée deux fois (et journalisée une fois par Mike Teague, originaire de Vancouver, au Canada).

Ils mettent beaucoup de temps à trouver ! Trois jours !

Ce qui est intéressant c'est que ma tutrice a fait ses études à Vancouver, mais c'était avant en 1996, après les années 2000, outre le fait qu'elle fut pionnière en France sur les questions de réseaux et d'Internet, de création artistique en ligne, mais il est très mal vu d'être une femme inventrice en France, donc elle ne le dit à personne, et s'amuse beaucoup, en 2023, de trouver des hommes qui tentent de lui montrer sur un téléphone très coûteux ce que sont des icônes et des applications. Elle fait mine d'être une mamie et reçoit tous leur énoncés comme s'ils étaient la parole divine. Ils sont si fiers, leur virilité est en jeu, attention ! Il ne faut pas froisser ces êtres humains. Cela coûte très cher. L'expérience décrit, que parfois, il vaut mieux établir un compromis sur un malentendu, un petit mensonge, que de décrier véritablement ce que l'on est et d'où l'on vient, car les esprits s'échauffent et l'on peut vite finir au commissariat de Police, si l'on décrit la vérité. Il y a des territoires reculés, où il faut laisser du temps au temps, et ne pas brusquer les choses, le temps qu'elles se découvrent et laisser aux autres le souhait d'être des découvreurs d'un tas de choses qui sont déjà découvertes depuis des millénaires. Nous autres, les animaux, nous avons l'habitude de cacher notre savoir et nos coutumes ancestrales. Car les êtres humains ont un amour propre, ce que nous n'avons pas. Non pas que le nôtre serait sale, bien que c'est ce qu'ils disent de nous, mais nous avons un amour sans concession pour la nature, il n'est pas un amour propre, une forme d'amour immodéré pour soi-même, proche du narcissisme, il est un amour pour la nature, que l'on rend à la nature, car elle nous donne tout, nous avons tout à disposition, l'abondance est partout, dans la nature. Les êtres humains pensent qu'il y a raréfaction, qu'il vont manquer de tout. C'est qu'ils ont longtemps cru qu'ils pouvaient tout prendre, sans jamais rien donner, rien rendre. Il font la désagréable expérience du manque et de la frustration que cela apporte. Ils sont dans l'obligation de grandir. Nous savons que les êtres humains devaient se transformer, parce que cela ne pouvait plus durer, tous ces drapeaux partout. Et à présent qu'ils doivent mieux penser la répartition de leurs actions, ils sont très peureux du lendemain. Pourtant cela ne peut que les transformer et les sensibiliser à ce qu'ils créent dans l'environnement.
Bon, je disais que ma tutrice avait réalisé ses études au Canada, mais une petite partie. Après les années 2000, elle avait fondé un collectif d'artistes sur Internet et un tas de trucs assez invraisemblables à raconter aujourd'hui à des touristes, elle s'en garde bien, déjà que dans ses écoles où elle enseignait, aucune direction, ni ministère ne savaient ce qu'elle avait inventé, donc c'est dire à quel point, elle est restée cachée, oui car c'est très mal vu. Donc après les années 2000, elle s'est envolée au Portugal, afin de faire bénéficier des étudiants de l'alliance qu'elle allait créé, tout cela sans se vanter, et son copain faisait du géocacthing avec GPS et ses pliages de papiers dans les rochers au bord des gouffres, notamment la "Boca do inferno". Elle portait bien son nom cette bouche !

Évidemment, ce n'est que lorsque tout arrive en France, qu'il faut faire comme si on ne savait rien, qu'on a le moins de problème, sinon, on est fiché à la police, si on dit tout ce que l'on a inventé si tôt !

Il y a un être humain avec un t-shirt et des œufs sur le plat en énorme dessus, jaunes. Il m'aime beaucoup, et je joue avec lui.

Cela fait deux fois qu'il vient échanger avec ma tutrice et son compagnon, qui, revendique d'être un tuteur. C'est un peu comme si le papa s'était réveillé un peu tard pour reconnaître le mouflet, et là, il est le tuteur, cela ne fait aucun doute. Même s'il doit partager son amour et son attachement avec plein d'autres personnes, un tas d'idiots, d'Indiana Jones, et d'autres tarés et des marginaux et aussi des nerds, mais il veut bien, il n'est plus jaloux de mes infidélités, j'aime les originaux. Grâce à lui, j'aime tout les êtres humains avec des casquettes ! Et il m'a appris à être heureux de jouer, ce qui est une qualité que je ne rencontre pas chez les autres pies ! Cela fait de moi, un animal particulier, inclassable.

Donc le monsieur des œufs sur le plat s'est mis à raconter la vie et l'histoire des Pokemons, les monstres dans la poche. Connus au Japon sous le nom de Pocket Monsters dès 1996, dans les jeux vidéos, et des séries éditées par Nintendo. On retrouve ces petits machins, les Pokemons, exploités sous forme d'anime, de mangas, et de jeux de cartes à collectionner. De même cela forge à voyager, dans le virtuel évidemment,  à travers diverses régions fictives dans le but d’attraper de nouvelles sortes de monstres éponymes, mais, manifestement, je me retrouve associée à ces monstres de poches, car je vais vraiment dans les poches, je fouille partout. Japon, États-Unis, Canada, France et d'autres pays européens, voici qu'il nous parle des traductions coréennes !

Il est bien plus jeune que ma tutrice, lui aussi ne connait rien d'elle, et c'est amusant de l'entendre, ma tutrice est retombée comme une drôle d'enfance lorsqu'elle avait 25 ans ou 30 ans, c'est à dire… il y a 25 ans ! Ce n'est pas non plus son enfance, c'est une période, une autre époque, que les jeunes de vingt ans ne peuvent pas connaître.

Elle s'est ainsi aperçue que rien n'avait vraiment changé. Sauf que lorsqu'elle vivait une époque ou personne savait ce qu'elle faisait, ni même sa famille, elle voit à présent, des parents avec leurs enfants qui utilisent des formes qu'elle a pu inventer il y a 25 ans, l'air de rien. Ces formes sont bien plus accessibles et facile à appréhender pour les tous petits et les vieilles personnes.

À présent, elle est un peu une Sainte. Lorsque je la vois elle a un halo lumineux autours d'elle, l'évêque la salut, elle n'a plus aucun lien avec la technologie, mais parfois je me demande si elle n'est pas un robot humain fabriquée spécialement pour comprendre les oiseaux, tellement je ne vois aucun autre être humain comme elle.

Normal, c'est mon trésor, enfin celle qui m'a nourrit, et ça, cela ne s'oublie jamais. Je suis heureuse qu'elle s'occupe un peu plus de son amour propre. Une tutrice est réglée comme une horloge, sur les besoins de l'autre. Ainsi, par télépathie, nous n'avons aucun mal à nous retrouver, ou à nous éviter lorsque les cieux ne nous le permettent pas.

Mon copain le mâle aime couper les fleurs de pissenlit, moi je les cache. Ça compte ça pour le géocatching ?

Sous l’étoile de la chaleur, je vis ma vie de pie, avec des pissenlits et des abeilles aux pattes gorgées de pollen !

*

Dessin © Sonia Marques

Par kiwaïda at 16:50

02/07/2023

Åiℕℐi ṼÅ ḺÅ Ṕi∃

Mon premier arbre !

Mes premières branches !

Mon deuxième arbre !


Coucou !

Mon troisième arbre !


Je suis là !

 
Je m'envole !

Photographies © Sonia Marques

Par kiwaïda at 14:20

18/06/2023

⊥℮ґя@мø⊥◎

















Photographie © Sonia Marques

Terramoto

la terre gronde

que faites-vous les humains ?

tout ce tintamarre pour rien

ne perdez pas de temps !

⋋( ◕ ∧ ◕ )⋌

Par kiwaïda at 12:02

17/06/2023

Ṳ†☮ṔЇ€
















Photographies © Sonia Marques

5 jours et j'ai déjà grandi...

je mange seul, j'essaye de voler, je me lisse les plumes, je me fais une beauté

je parle avec les habitants

je sautille et je m'ébroue

j'ai moins peur

je dors tranquille

je fais ma poule

je fais mon pingouin, mon martin-pêcheur

mon transistor

mon poussin

il pulcino nero

je fais ma pie

j'ai la pépie

je suis une utopie

déployer mes ailes et voler au dessus des soucis

me nourrir seul, aller chercher ma nourriture...

je suis bien ici...

où sont mes parents ?

mes frères et mes sœurs ?

⋛⋋( ‘Θ’)⋌⋚

Nous avons vu un nid à terre...

Nous avons vu les parents

Bientôt je t’emmènerai les revoir...

Quand tu voleras de tes propres ailes...


Par kiwaïda at 01:28

11/06/2023

ℙїℯ

pi.jpg
Photographie © Sonia Marques

Bébé Pie tombée du nid... pouvait pas mieux tomber...

Par kiwaïda at 20:48

20/04/2023

ⒿÜℐ☾€



Ces jours-ci, les yeux des médias scientifiques du monde entier se sont tournés vers l'Amérique du Sud pour le lancement de la très attendue mission JUICE de l'Agence spatiale européenne. Visant à explorer les lunes glacées de Jupiter et potentiellement découvrir s'il y avait de la vie présente sur ces mondes gelés, la mission JUICE était attendue depuis longtemps. Cependant, ce moment spatial historique a été quelque peu éclipsé par un accident de fête surprise sous la forme d'un paresseux. La fusée Ariane V transportant JUICE devait être lancée le vendredi 14 avril après avoir été annulée en raison d'un risque de foudre la veille. Le port spatial européen en Guyane française a été le site du lancement, près de la ville de Kourou. La Guyane française abrite une grande variété d'animaux sauvages, notamment des jaguars et des fourmiliers géants, mais c'est un petit paresseux qui a volé la vedette. Pendant la diffusion en direct de l'ESA jusqu'au lancement, environ 2 minutes et 50 secondes avant le décollage, les téléspectateurs ont remarqué un petit visage sur la diffusion en direct. Présenté sur la page Facebook de l'ESA, Gérard le Paresseux, comme on l'appelle désormais, était bien en vue devant la caméra de terrain pour le lancement. Heureusement, il a été gentiment retiré de la zone par des fonctionnaires (personne ne voulait une répétition de cette malheureuse créature ), mais pas avant d'avoir atteint le statut de célébrité sur Internet. Étant donné que la mission JUICE mettra au moins huit ans pour atteindre Jupiter, certains ont demandé que le paresseux soit la mascotte officielle en raison de leur approche naturellement décontractée et lente de la vie.

L'animal a été recueilli par une équipe de EuropeSpacePort et déplacé vers une zone de plus grande tranquillité que celle où il a été trouvé...



Salut ! C'est moi le boss !...


Qui sait, avant l'explosion de la fusée (une autre très très grande) peu après son décollage au Texas, nommée Starship, développée par SpaceX pour des voyages vers la Lune et Mars, a explosé en vol, selon la retransmission vidéo de la société, il y avait aussi un petit paresseux... par télépathie qui décidait de tout...

Et si les fusées étaient paresseuses... Oui, oui, cela existe, j'en connais une... fusée, très paresseuse.

Par kiwaïda at 23:39

01/10/2022

3 ¢н@т﹩



Trois chats (Photographies © Sonia Marques)

Il n'y a qu'une seule poursuite, celle de l'été, son souvenir, son inspiration, sa conservation, son attente, son espoir, son âme, son odeur, sa renaissance, son retour, son avènement, sa puissance, son intensité, sa béatitude, sa chaleur, son lâcher, son évanouissement, son rayonnement, ses épiphanies, son départ, ses adieux, son refroidissement, ses regrets, sa perdition, son absence, son souvenir, son inspiration, sa conservation, son attente, son espoir, son âme, son odeur, sa renaissance, son retour, son avènement, sa puissance, son intensité, sa béatitude, sa chaleur, son lâcher, son évanouissement, son rayonnement, ses épiphanies, son départ, ses adieux, son refroidissement, ses regrets, sa perdition, son absence...

(≧◡≦) ♡

Par kiwaïda at 01:21

17/08/2022

♓AкυT☺➸Niηʝα

Photographies © Sonia Marques



Par kiwaïda at 00:10

04/07/2022

℉ℒ∀♏ℬѺẎ∀Иt

Photographies © Sonia Marques



  



Écouter les hirondelles : As andorinhas

A andorinha é um símbolo da cultura portuguesa : a lembrança mais sentimental do país: andorinhas de cerâmica.
Um símbolo nostálgico, as andorinhas só saem do ninho quando todas as suas crias saeme regressam sempre.

Esta ligação ao ninho – ao lar ou à pátria – é importante na cultura portuguesa.

A andorinha é considerada a personificação desse sentimento da saudade. Quando temos uma andorinha dentro ou fora de casa, essa ave transporta consigo a saudade de quem a ofereceu, uma boa recordação.

Em 1896, Raphael Bordallo Pinheiro registou a patente da sua versão original da andorinha de cerâmica. Raphael Bordallo Pinheiro e o seu irmão Feliciano já eram artistas de destaque na época. Quem visita Portugal provavelmente já viu os seus pratos de cerâmica – que ainda são feitos com os moldes originais em Caldas da Rainha – com o formato da comida que devem conter e celebrando coisas como repolhos, galinhas e peixes. Estes itens encontraram uma vida nova nos últimos anos entre os millennials e instagrammers, mas o capricho destas obras é diferente do trabalho feito na solene andorinha. Ricardo Brochado diz que a andorinha de Raphael Bordallo Pinheiro marcou um momento crucial na história do país. Portugal estava a afastar-se do romantismo na literatura e na arte para adotar a celebração do realismo. As andorinhas de Raphael Bordallo Pinheiro foram ficando cada vez mais populares ao longo dos anos. Apesar de ainda podermos comprar as versões originais, há artesãos por todo o país que agora oferecem as suas próprias versões desta forma icónica. Os viajantes encontram opções que variam desde os mais de cem euros até aos 50 cêntimos.

As andorinhas também servem como amuletos de proteção. Algumas pessoas acreditam que este símbolo funciona como uma mezuzá judaica, os pequenos rolos de pergaminho que são colocados nas ombreiras das portas e em templos judaicos. Existe uma ligação comum entre o povo judeu e a diáspora portuguesa.

A andorinha representa que existe um ninho algures em Portugal, embora existam portugueses a viver pelo mundo inteiro.

    



Par kiwaïda at 13:02

02/06/2022

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Photographies © Sonia Marques

Dans la mythologie bouddhique et la mythologie hindoue, un kinnara est un amoureux exemplaire, un musicien céleste, mi-homme mi-cheval ou mi-oiseau. Son équivalent femelle est la kinnari. Leur caractère est décrit dans le premier livre du Mahābhārata, où ils déclarent :

« Nous sommes sans fin amoureux et aimés. Nous ne nous séparons jamais. Nous sommes éternellement mari et femme ; nous ne devenons jamais mère et père. Nulle descendance n'apparaît dans notre giron. Nous sommes amoureux et aimés toujours embrassés. Nous n'admettons entre nous aucune autre créature demandant de l'affection. Notre vie est une vie de plaisir perpétuel. »"

Ils apparaissent également dans plusieurs textes bouddhiques, dont le Sutra du Lotus.
Comme les nâgas ou l'aigle Garuda, les kinnaras habitent l'Himavanta, la forêt mythique qui entoure la base du Mont Meru.
Dans la mythologie d'Asie du Sud-Est, les kinnaris ont le haut du corps d'une femme, et les ailes, la queue et les pieds d'un cygne. Elles sont renommées pour leurs danses, leurs chants et leurs poèmes et représentent un symbole traditionnel de beauté, de grâce et d'accomplissement féminins.

Pensée crépusculaire :

Le plus doux rêve de guérir les choses... Ni pouvoir, ni gratitude, guérir les choses, au passage de son cœur et sa reconnaissance au monde, le chemin est si singulier, sur les empreintes des maux passés, les fantômes dépassés...

Par kiwaïda at 00:18

18/04/2022

Ṕ∀ϟ☾ѺÅ


















Photographies © Sonia Marques

Par kiwaïda at 12:47

06/04/2022

♏iя◎ iηḉAяηA⊥

Par kiwaïda at 23:41

05/04/2022

ℬℑℛÐ ϟϴÜИḎ




Par kiwaïda at 23:22

01/02/2022

✝ЇḠℛ∃ Ḏ❝ℰÅṲ

incognito-kiwaida-2022.jpg

Nouveaux aspects de l'eau, tout change avec ce nouvel an lunaire, le signe du Tigre d'eau symbolise le courage sous son élément d'eau, il tourne la page au métal, sous le signe du buffle (la prochaine année sera sous le signe du lièvre d'eau) des nouvelles années s'ouvrent sur l'élément de l'eau, la profondeur des émotions montent à la surface, des sensibilités plus visibles.
Ce nouvel an invite à se respecter, respecter autrui, et accompagne de sa bienveillance les plus courageux. Les relations humaines gagneront en profondeur, objectivité et transparence, avec cet élément aquatique de tempérance et de communication sous la force téméraire du Tigre.

Et bien, nous voici bien lunés...

Une journée de célébration ! Bonne année à tous !

Par kiwaïda at 17:10

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