Photographies (© Sonia Marques)

Il y a quelques années, j'ai réalisé une sculpture en terre, nommée "La main de Bouddha" et j'ai effectué des recherches, elles continuent. Ces jours-ci, d'autres réalisations créatives, étranges et amusantes sont sorties de mon chapeau. C'est un réveillon, digne d'un réveil, de doigts charnus et spirituels. J'aime beaucoup les citrons, la famille des cédratiers. J'ai écrit des poèmes devenus chansons, comme,  "Au dessus des volcans", qui parle du parfum du cédrat, mais plus encore, d'un parfum d'éloignement, une âme certainement, au dessus des volcans. Travailler la terre et chaque doigt, fut un vrai plaisir. C'était dans le même temps que la création des "Écoutants" lumineux la nuit, et d'une tapisserie, nommée Topaze, bleu quasi lapis lazulis, où l'on perçois, de façon fantomatique, deux nus masculins, une mise en miroir, tissées et peinte. Parfois, le tout s'agence sur une table, cela dépend, c'est un travail en trois dimensions. La main réalisée, une sculpture en terre, fut conçue comme une offrande. Elle est en même temps disposée, lascive, et n'attend rien en retour. Elle fait aussi peur à qui la découvre par hasard, qu'est-ce que c'est que cela ? Une bête étrange, cela existe ? Est-ce une plante venimeuse ? Ou une plante à souhait ? À vœux ? C'est une énergie solaire des fonds sous-marins ? Je l'ai créé comme une sculpture à vœux, une énergie féminine et pacifiste, mais d'une force invisible.






Sculptures (© Sonia Marques)


Nom vernaculaire : Main de buddha
Nom scientifique : Citrus medica L. « Sarcodactylis »

Citrus désigne les agrumes en latin. Medica vient des Mèdes, peuple qui aurait amené la plante en Méditerranée. Sarcodactylis se traduit par « aux doigts (dactylos en grec) charnus (sarkos en grec) ».

Description et période de floraison : La Main de Bouddha est une variété de Cédratier (Citrus medica) cultivée depuis des siècles. Cet arbuste de 2 à 5 mètres de hauteur a des branches plus ou moins épineuses. Ses feuilles sont persistantes, oblongues à elliptiques et d'une couleur vert clair. Elles mesurent une dizaine de centimètres et exhalent une odeur citronnée quand on les froisse. Les fleurs, très parfumées, naissent en grappes arrondies. Elles sont petites et dotées de cinq pétales blancs (rose sur la partie externe) ainsi que d'une vingtaine d'étamines jaunes en leur centre. Malgré la forme particulière du fruit, évoquant une main humaine, et spécialement la main en position de prière bouddhiste, qui lui a valu son surnom, la Main de Bouddha est bien un agrume. Ce cultivar est issu d'une mutation du Cédratier qui a provoqué la division du fruit en sections similaires à des doigts. Les formes sont multiples : de la main fermée à la main partiellement ouverte ou encore aux doigts ouverts. A maturité, le fruit prend des teintes jaune éclatant ou jaune orangé. La chair est blanche, la peau épaisse et la pulpe, quand elle est présente, est peu acide. Cet agrume ne produit ni jus ni graines.

Exigences écologiques :  Il apprécie les sols sablonneux et bien drainés, une exposition ensoleillée et une humidité régulière. Il préfère un climat tempéré car il ne tolère ni les fortes chaleurs, ni la sécheresse, ni le gel. Utilisations Ornementale.

Culturelle : Le fruit est présenté en offrande dans les temples bouddhistes, il est aussi placé dans les pièces pour parfumer l'air ou les vêtements au Japon et en Chine. Alimentaire: Le zeste sert d'assaisonnement dans les salades, les doigts du fruit sont finement coupés pour agrémenter des plats, boissons alcoolisées, desserts. Les zestes peuvent être confits et le fruit transformé en confitures et gelées.






 


Sculptures (© Sonia Marques)

Tous mes meilleurs vœux de Noël !


Autre son, autre merveille, un autre poème de Sabine Sicaud, puisque Noël c'est un jour de fête pour les enfants, Sabine était une enfant poète d'une rare sensibilité...


La châtaigne

Peut-être un hérisson qui vient de naître?
Dans la mer, ce serait un oursin, pas bien gros…
Ici, la boule d’un chardon – peut-être –
Ou le pompon sournois d’une bardane
Ou d’un cactus? Mais non, dans le bois qui se fane,
Dans le bois sans piquants, moussu, discret et clos,
Cette chose a roulé subitement, d’en haut,
Comme un défi… parmi les feuilles qui se fanent.

Allez, j’ai bien compris. C’est la saison.
Les geais, à coups de bec, ont travaillé dans l’arbre.
Même les parcs où veillent, tout pensifs, les dieux de marbre,
Ont de ces chutes-là sur leurs gazons.

Marron d’Inde là-bas, châtaigne ici. Châtaigne
Rude et sauvage, verte encore, détachée
Par force de la branche où les grands vents, déjà, l’atteignent –
Le vent et les geais ricaneurs, et la nichée
Des écoliers armés de pierres et de gaules.

Comme il faut se défendre! Sur l’épaule
De la douce prairie en pente, l’on pouvait
Glisser un jour, à son heure, qui sait?
Et se blottir dans un coin tiède, pour l’hiver…
Ah! pourquoi tant d’épines, tant d’aiguilles,
Tant de poignards dressés, pauvre peloton vert?
Une fente… Voici qu’un peu de satin brille
Et le cœur neuf est là, dessous, et rien ne sert
D’être châtaigne obscure, âpre au goût, si menue!
Fendue, on est une châtaigne presque nue…
Et le coup de sabot sur la tête viendra,
Et le couteau pointu, l’eau bouillante, le pot
Qui sue avec de petits rires, des sanglots
Dans les tisons trop rouges; tout sera
Comme il est dit en l’ordinaire histoire des châtaignes.

Et vous ne voudriez pas, quand me renseigne
Dans la ville brumeuse, un cri rauque : « Marrons tout chauds! »
Quand j’aperçois, joufflus, blêmes, sans peau,
Ou craquelés et durs avec des taches de panthère,
Les frères de ma sauvageonne, tous ses frères –
Vous ne le voudriez pas, que j’évoque, là-bas,
Un vieil arbre perdant ses feuilles rousses,
Et me souvienne du choc sourd, lourd, lourd comme un glas,
De pauvres fruits tués qui tombent sur la mousse?

Sabine Sicaud, Poèmes d’enfant, Poitiers, Cahiers de France, 1926