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mercredi 20 octobre 2021

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Photographies © Sonia Marques

mercredi 13 janvier 2021

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Photographie © Sonia Marques


Pensée du soir et de soi, un peu, pas beaucoup...

L'exemple de la peur du bannissement, me semble être la base de la consolidation d'un pacte de silence dans tout milieu sectaire. On peut également observer une structure de ce type, de ligature, dans un type de famille, incestuelle, qui s'oppose à toute séparation et individuation du sujet. Cela fige la venue même de toute parole singulière en dehors du groupe. Il n'est pas surprenant alors, d'apprendre très tardivement, lorsque 2 générations se sont passées, des actes violents, criminels, au sein des groupes, fratries, familles, groupes politiques, familles d'idées et de genre, clubs marginaux, associations construites sur toute exclusion et sur l'inclusion seule du pacte, du secret. Lorsque les leviers du secret sont potentiellement à lever, particulièrement lors de l'adolescence, l'emprise devient alors bien plus forte, afin de resserrer le lien, ligaturer. L'interdit de parole est à son comble. Les familles, les écoles, les centres d'accueils et lieux de soins, peuvent être des espaces regroupant ces ligatures. Toute apparition de l'individuation devient alors une menace suffisante pour la mise en place de complicités, afin d'évincer les caractères trop critiques, et la mise en récit personnel, une mémoire, qui ne serait pas celle du groupe, de la famille, du vécu instauré comme collectivement vécu et jamais indivisible, dont les sentiments personnels n'ont pas leurs place. Sont inscrits des évènements, et ceux-ci ne peuvent être interrogés de façon individuelle, mais répétés, et dans l'ordre dans lequel ils ont été dictés. Même si un sujet, un membre, n'a jamais vécu tel ou tel évènement (historique, familial) il peut le répéter, comme s'il l'avait toujours vécu. Sa propre expérience, dans un monde réel, peut même ne pas trouver d'expérimentation convaincante, tant la force de la mémoire du groupe prendra le dessus, sur sa propre expérience, qu'elle soit sentie ou non. Dans les expressions, on note une esthétique par défaut, où tout le groupe s'active à une mémoire unique et sans aspérité, presque reproductible. Dans des groupes familiaux intégristes, communautaires et sectaires, les individus présentent alors des pathologies, un problème avec les limites, car imbriqués, notamment, les adolescents, dans des attachements très serrés, où la ligature est une forme d'emprise, et la frontière entre les uns et les autres s'estompent.

Je me demandais quand la culture s’appauvrit, sont valorisés des styles limités, des esthétiques similaires, d'appartenance, et parfois à un haut niveau, considéré comme une élite. Mais il est difficile de pouvoir penser ladite fabrique d'une culture de l'élite sans en comprendre sa structure. Et il est quasiment impossible de la penser, de l'intérieur, en étant formée par elle, et en l'exerçant, en exerçant le pouvoir. En revanche, les manifestations peuvent être suffisamment visibles, même sans faire partie d'une élite, lorsque s'érode un groupuscule, ou qu'une parole se libère. On mesure alors l'appauvrissement de la culture d'une élite, à ses lézards. Je pense aussi à une culture qui lézarde depuis longtemps et s'immobilise dans le temps.

La meilleure action serait de donner accès à la parole singulière, et ce, par le biais de l'écriture, du récit, ce que j'observe le plus souvent. C'est que l'écriture d'un récit autobiographique qui diffère d'une structure qui se répète : ex > nous sommes une famille libre, ouverte, chacun s'exprime comme il l'entend… bouleverse la structure et elle se forclôt d'autant plus et resserre ses liens d'appartenance, en rejetant celui ou celle qui s'exprime comme il ou elle le souhaite, et non pas comme il ou elle l'entend.

La question de la liberté d'expression est un apanage parfait pour forclore et priver de la faculté à penser, à penser son individualité, dans un groupe qui met son énergie à confondre les limites et rendre flou toute hiérarchie et priorité, où l'éthique et la morale sont bannis.

Le secret se base sur la liberté exercée par les plus habiles à la répétition du discours admis, et leur pouvoir s'exerce sur leur faculté à garder celui-ci. Les fidèles acquièrent plus de pouvoir et de liberté s'ils réussissent à se réunir sur le secret. Plus le secret est tenu, plus grandes sont les chances, du groupe de resserrer, de ligaturer les destins. L'incestuel se construit ainsi.

Le tais-toi et ne dit rien, sur ce secret est "pour" le groupe, il est dit pour "nous". Le "nous" devient plus fort que le je.
Ne rien avouer est l'injonction parfaite de cette lutte entre le "je" et le "nous". Ces maux de genoux empêchent de se mouvoir à sa guise et dans des directions opposées, contraires, singulières au groupe.

Je remarque alors que lorsqu'un individu sort d'un groupe et interagit avec d'autres, si le groupe a eu de mauvais agissements, l'individu ne peut plus ré-intégrer le groupe, car celui-ci "ne le reconnaît" plus. Le groupe s'est structuré pour fonctionner à l'unisson, tout le temps, pour toujours.

Si le groupe n'avait pas de mauvais agissements, il en serait tout autrement. La réintégration est un enrichissement du groupe, de la famille, de la profession.

Comme un enfant, qui grandissant, va rencontrer une autre personne, s'unir. La nouvelle union, qui n'est pas semblable, n'est pas exclue de la famille, ni inclue comme une obligation. Le fonctionnement unaire d'une relation familiale est passible d'être affranchie au moment de l'adolescence, car l'enjeu est bien de devenir un sujet avec les questions de sa sexualité, indépendante des préférences et contraintes familiales, des idées politiques et des gestes affectifs acceptés, ou interdits. C'est un enjeu inédit, un mouvement de séparation, alors que des groupes peuvent immobiliser ce mouvement afin d'interdire au sujet de penser.

Pourtant la sortie du groupe est salutaire, elle n'est pas synonyme de départ définitif, ni de casser des liens affectifs ou d'idées, lorsque ceux-ci sont confiants et relativement altruistes.

L’incestualité vise à maintenir une indifférenciation et une confusion des êtres et des places générationnelles par brouillage ou déni. L’abus narcissique et l’emprise sont destinés à interdire l’accès du sujet à une identité, à ses besoins vitaux et à ses désirs
(selon Racamier). L’incestualité désigne ainsi un climat familial dans lequel l’enfant est amené contre son gré, mais par une violence encore plus pernicieuse que dans l’inceste, à satisfaire le désir de ses parents au prix de sa propre subjectivité. La finalité de tels aménagements est de ne laisser à l’autre aucune place pour être, d’éradiquer sa singularité et d’arracher tout mouvement de conquête indentificatoire. L’enfant, puis l’adolescent, sont captifs et traités comme des ustensiles (Racamier, op. cit.). Le lien est remplacé par la ligature et l’amalgame.

Les mafias s'édifient dans l'identique et se reproduisent à l'identique, les bourreaux du passé hantent les générations suivantes, sont incorporées. Il n'y a plus de limites entre le passé, le présent et ce qui est projeté. L'extérieur et ce qu'il se passe à l'intérieur est la même chose, tout s’emboutit. La loi du silence et l'omettra demeurent des principes fondamentaux comme un contrat narcissique, qui vise à disqualifier la loi pour la requalifier en famille. Cet espèce de renoncement à soi, pour le "nous" intrinsèque et emmêlé comme une pelote de laine, permet la subsistance du groupe, comme un accord entre sujets (à ce renoncement à soi) pour l'investissement unaire du groupe et la "réputation" qu'il projette. Dès lors, on peut observer que l'adversité est souvent inexistante, et parfois, le groupe doit la créer de toute pièce. Plus l'ennemi est visé et devient réel, plus les sujets du groupe se soudent. La soudure peut être très violente à l'égard d'un individu, dont la singularité gêne et est un obstacle, un danger à la cohésion des sujets de renoncement. Je peux poser comme concept que la négativité devient le seul moteur énergétique du groupe. Et celle-ci a besoin d'une positivité même imaginée à l'extrémité, à l'autre polarité. C'est là que l'on tend à la radicalisation. Le déni permet, lui de ne pas voir la violence, au moment même où le groupe, ou, l'un des sujets du groupe (en renoncement à soi) viole, agit violemment sur un autre membre du groupe. Tout est à ce moment permis, même les actes les plus inconcevables pour l'humain. La cohésion du groupe négatif, se mesure à des actes prohibés.

J'ai observé ces rapports dans des écoles, des groupes d'idées, des familles artistiques, superbement engagées à aider les plus démunis, évidemment, respectés par des localités sans culture, elles cimentent des territoires dévastés. Au moment de l'adolescence ils attirent d'autant plus celles et ceux qui sont fascinés par l'image des ligatures provoquées, et les réseaux sociaux sont des moyens de former ces images, encore plus fermement, car elles s'inscrivent dans le virtuel, comme dans une mémoire imaginaire, lorsque l'expérience sensorielle manque cruellement.

Le confinement peut provoquer des situations d'isolement et d'intégration par réseaux virtuels, d'appartenances intégristes, et former de formidables militaires à répéter, des slogans, des styles vestimentaires, des formes d'expressions artistiques mêmes, sans goût personnel, sans idée, mais à l'unisson. Ces armées de l'ombre sont d'autant plus ligaturées qu'aucun sujet n'est sujet, et ne se rend compte, même adulte, de sa participation du déni, et du rejet qu'il oppose à toute singularité.

Ces individus, qui ne sont plus, répètent inlassablement et pendant des années, les mêmes slogans. Des générations après, ils semblent comme immobilisés dans le temps.
Souvent gros, gras et riches, ils ne peuvent plus bouger. Point de hasard dans ces lézards si nous rencontrons des ogres et ogresses, des barbes bleues avec la clé des portes fermées ou trop étroites et des loups couchés à côté des chaperons rouges, si ce n'est de tomber sur les traces du petit poucet qui nous mène à la maison en pâtisserie d'Hansel et Gretel, tout en apercevant le haricot magique de Jack, bien déterminé à tuer les géants...

L'apathie ou la dépression, l'ennui arrivent et submergent toute volonté de se mouvoir, le désir d'invention disparaît, non pas par manque d'idée, mais par manque d'énergie et de dynamique à se ré-inventer, s'autoriser à penser différemment. Mais lorsque les nouvelles sont trop accablantes, ne rien faire, même si nous sommes très loin des évènements tragiques qui touchent un groupe sectaire, un groupe idéologique, politique, une élite inaccessible, une ville lointaine, un hameau éclairé (existait-il avant ces faits ?) une nation fermée, une étoile qui se rapproche soudainement, un astre oublié, ne rien faire, reste aussi, une des solutions les plus propices à laisser la main aux évènements, sans en commenter le déroulement, et s'en remettre : à soi.

On ne s'aperçoit jamais assez, que des sphères entières fonctionnent avec cette incapacité à s'autoriser à penser différemment. Cela constitue parfois une histoire qui se fige dans le temps, un demi-siècle, ou 2 ou 3 siècles plus tard, il y a un changement qui engage une société à organiser le civil, la relation à la terre et aux astres très différemment, et chacun, chacune avec ses inventions, son potentiel et ses problèmes à résoudre.

Peut-être est-ce dans ces résolutions, que j'entrevois une année charnière, de changements car ils ont déjà commencé il y quelques temps. Nous n'avons jamais fini d'en discerner les effets, dans nos vies quotidiennes.

Bonne année 2021 !

dimanche 23 août 2020

∀ℬℰℝtÜℝÅ

Fotografías © Sónia Marquès, e poema...

ABERTURA

Se há uma coisa que me parece luminosa e digna da mais linda aprendizagem, é o despertar. Sendo mais "terra-a-terra", porque meus escritos não são acessíveis a todos, minha linguagem e meu pensamento, pela manhã descobrindo cada pessoa ao acordar, sempre me pareceu a melhor forma de me sentir perto do outro, do ser humano. No entanto, minhas manhãs são alongadas, sempre e não se parecem com as manhãs "genéricas", que podem ser reproduzidas a baixo custo. Não, falo daquelas manhãs, todas minhas, em que o pensamento é o mais fluido, o mais ilógico para alguns, o mais preciso e livre, o mais puro. São aqueles rostos, a pele relaxada da noite, sem maquiagem, os olhos sem nenhum preconceitos, das imagens já prontas que a sociedade dar-nos, mas está tudo desfeito. Você tem que começar, refazer tudo e refazer o mundo torna-se brincadeira de criança.

Um dia, enviei um cartão postal de Boas Festas, mostrou minha cara de sono (de sohnos, de Sónia ?) com meu papagaio bebê, uma fêmea. Não havia nada que contasse a hora da filmagem, nem mesmo o que era esse bicho, cujas migalhas de sua comida ficavam grudadas sobre no bico, e eu, atenciosa, cabelos e rosto da manhã, tudo nesta refeição matinal. Aliás também não sabemos o que chamamos de manhã. Para alguns, algumas, o amanhecer é levantar-se às 4h, para outros ao meio-dia, para outros às 16h, as noites não têm igual, e cada noite é única, seja passada em solitário, a dois, a vários, em família, num deserto, numa canícula sufocante, ou numa noite fria sob as estrelas, ou numa masmorra, ou na rua num banco público ... Em suma, a fotografia não dizia nada de tudo isso. A única coisa que você poderia pensar é que tinha uma cara engraçada e um animal estranho e mal cuidado. Os papagaios bebês, como outros bebês, colocam o comido em todos lados !

É um exemplo, o do despertar. Este cartão também significava, por meio de um sinal escrita desejando a todos “Boas Festas”, que estava longe, muito longe; não porque quisesse, mas porque tinha que ficar em segundo plano. Assim como os militares, fui chamado para ficar em casa, confinado, não como se tivesse de esperar pelo fim da guerra, embora, mas como alguns lutadores que pensam e não estão armados, que devem ser protegidos. Então descobrir os seres pela manhã, é realmente descobri-los e compartilhar um momento de paz. Descobrir os seus entes queridos de manhã, sem o incómodo da vida deles, sem ruídos e boatos, sem nunca abrir um media, sem teledistância, è para mim estar o mais próximo possível das coisas e dos seus adventos, è estar em que há melhor e há potencial.

Não sou madrugadora. Mas sou de todas as manhãs do mundo.

O acontecimento mais marcante foi a obrigação de ser confinada, e vários anos depois observar, à medida que as manhãs iam passando, um confinamento súbito estendido a todos. Este cruzamento, do particular ao general, esta comunhão do tempo, significava, do meu ponto de vista, que mesmo os mais recalcitrantes para imaginar o isolamento, sofrido ou voluntário, por diferentes razões, se encontravam na mesma situação. Assim, já não existia a sensação de estar isolada do mundo, mas de fazer parte do mundo, em comunhão, vivida para alguns, para algumas, como uma restrição, e para outros, em todas as manhãs do mundo, como a partilha de uma situação pouco comum, mas que se tornou comum.

Há nessas atribuições da sociedade, de que diferença, uma anulação do efeito de deficiência que constituem estas atribuições por apriorismo. Quando a sociedade impõe um modo de estar junto que prejudica a todos, é anulada qualquer ideia da diferença, que se baseia em outra ideia : haveria privilegiados.

Com os privilégios abolidos, ainda era necessário reescrever a história, insistindo bem no facto de que os deficientes sofriam muito mais do que outros o confinamento. No entanto, a questão do "sofrer" nunca foi aprofundada, apenas do ponto de vista da privação de liberdade. Porém, muitos confinados, que já estavam confinados e submetidos a um confinamento pela sociedade de acordo com atribuições arbitrárias, experimentaram a liberdade de pensamento e viveram o confinamento generalizado, a todos , como um grande alívio, uma paz tão nova e indizível, que nem sequer pode ser descrita, sob pena de ser censurada.

Mas sim, o silêncio reencontrado, a paz interior, a suspensão de um estado de embriaguez forçado a consumir, o regresso às manhãs calmas, os motores desligados, a pausa mereceria ser renovada, uma nova forma de bem-estar no mundo.