Photographies des catalogues DEEP, JUNGLE, BONJOUR © Sonia Marques
Je retrouvais mes trois catalogues photographiques, nommés, DEEP, JUNGLE, BONJOUR. Je les avais confectionnés et édités, depuis ma maison d'édition oLo (Observatoire du Langage des Oasis) en 2011, que j'avais aussi créé, pour d'autres catalogues et nouvelles littéraires, certaines ont été éditées chez d'autres éditeurs, en France. Chaque catalogue comporte une centaine de photographies en couleur, ou presque. Le texte que j'avais écrit en préambule, était issu d'une recherche de longue haleine, que je continue, sur l'insularité, ici, à travers la photographie, d'où le titre : La photographie nissologique (du nom d'un de mes sites Internet) Je m'aperçois, avec la distance des années, que c'était un sentiment, un état d'esprit que je décrivais, une façon de voir. La trace photographique me permettait de montrer cet état d'esprit, je retrouve ici, la quintessence de ce regard retranscrit, de façon plus fort que je ne l'exprimerai aujourd'hui, de façon plus brut. Le texte était écrit sur chacun des catalogues, en pages intérieures, et mis en pages sur 3 colonnes, l'un est sur le fond du Tage à Lisbonne (DEEP), l'autre est sur un sol de confettis à Limoges (BONJOUR), et un autre sur un papier peint à Angers (JUNGLE). Il y a aussi un travail d'édition et de graphisme, j'observe que l'intention de mêler le texte aux fonds photographiques, est un symptôme aquatique, que les mots deviennent des petites pattes d'insectes noires, émergées à la surface d'une eau, celle de la photographie nissologique. Il y a quelque chose comme retranscrire la partie émergée d'un iceberg, par les mots, tandis que la profondeur (comme le nom "Deep" d'un de ces catalogues) reste inaccessible. Le désir de photographier les fonds sous-marins, ou, depuis les airs, depuis un avion, avec mes vues aériennes, était-ce celui de passer outre la condition des terriens, d'êtres humains, marchant avec leurs jambes, en touchant la terre ? Ou bien était-ce l'affection portée à ce qui n'est pas incarné dans le corps humain, mais emporté par l'autre, ce qui lui est extérieur, au-delà de sa pesanteur ? Et puis, l'animal, cet être vivant, souvent capturé et mis en cage, domestiqué, ou exploité pour des zoos, qui pense en secret à son évasion, ou bien celui qui vole le nectar d'une fleur, tout en volant sans être vu, ou presque, représentent un peu cette part de mystère, cette profondeur. Les mots émergés, les photographies mémorielles qui tapissent les murs, tel des papiers peints, enveloppent ces paysages animistes, habités par les esprits des lieux. Il me semble que ces vues ont été des présences, pour moi, qui m'accompagnaient, car elles n'étaient pas capturées, ni volées, c'était des moments parfois très longs, pendant lesquels je côtoyais ces lieux, les arpentant durant des jours, des années, j'apprenais de ces espaces étrangers, ils m'apprenaient beaucoup, et c'était la solitude, solide, qui me faisait les voir, si profonds devant moi, comme si je nageais dans des eaux, que personne ne pouvait comprendre, seulement voir à la surface.












Je prends conscience que ces photographies viennent de villes différentes, parfois de pays étrangers, où j'ai vécu un peu, ou bien, où j'ai travaillé. On souhaite toujours immobiliser le voyageur, ici la voyageuse, capturer l'animal qui vole, et le laisser en cage, l'observer, voir s'il pleure, s'il est triste de ne pouvoir se mouvoir. Il y a ce fantasme, de pouvoir, voir un être doué d'ailes, d'un potentiel inatteignable pour les êtres humains, s'occuper à vivoter dans un espace clôt, auquel on donne quelques friandises, de temps en temps, et il y a ce pouvoir et contrôle en imaginant que l'être capturé n'attend qu'une seule chose : demander toujours plus de friandises, hors il n'en est rien. La limite de ce pouvoir ridicule est celui de croire, que l'être capturé ne pense pas, et surtout n'a pas de jugement sur le traitement. L'air de rien, l'air de voyager, une politique de la liberté (cela n'existe pas) s’immisce dans mon regard, déjà par la clôture du raisonnement, et du procédé photographique même (à l'origine, une invention miliaire pour se camoufler parmi la nature). L'idée de mobilité, est au cœur de ces catalogues. L'idée de voyage traverse ces photographies, mais aussi, l'animalité, même lorsque l'on regarde la mer, on imagine l'animal qui y vit, le poisson, ou bien ces animaux qui nous regardent cachés, partout, il est question d'une nature autre que celle des êtres humains. D'ailleurs des êtres humains, dans ces photographies, ont tous disparu, tous consentants à ne point figurer. Je crois que seule la couverture de BONJOUR, figure des bottes portées par une majorette, mais, hormis quelques plans découpés, de jambes, plutôt des collants transparents, nous ne voyons que des paysages et des lieux, ou bien des garçons de dos, penchés sur un bassin, où des animaux nagent, mise en abîme des écrans et espaces clôt. Qui est libre ? L'oiseau qui nage et regarde ces jeunes hommes, ou ces hommes qui ont payé pour voir l'oiseau nager ? Sur le fond du texte du catalogue DEEP, c'est le Tage de Lisbonne, entièrement bleu, presque vert. Il y a une petite bouteille qui flotte, transparente. C'est une bouteille de Vinho Verde, de la marque Gatão (qui veut dire "chat") un vin frais "jeune, amusant et audacieux", dit la marque. C'est un peu l'esprit de ces photographies.
Dans cette bouteille, est disposé, un petit origami (un pliage de papier, de la technique japonaise et chinoise de l'art du papier plié) Si je crois bien me souvenir, il fut en métal argenté, avec une adresse mail. Elle figure la bouteille à la mer. Il me semble que mes photographies représentent des bouteilles à la mer, de la part d'une naufragée.
Puisqu'une bouteille à la mer est un moyen de communication avant tout. Ils se constitue d'un message sur un morceau de papier, qui s'insère dans une bouteille bouchée qui est jetée dans une mer ou un océan, parfois sans destinataire précis, ou bien avec une intention précise, avec l'espoir qu'une personne finisse par la trouver, au gré des courants. Rendues célèbres par la littérature, les bouteilles à la mer sont connues du grand public pour servir de moyen d'appel à l'aide aux naufragés sur une île déserte. C'est aussi un symbole, "lancer une bouteille à la mer", c'est apporter quelque chose au monde qui n'a pas beaucoup de portée, justement, mais qui peut être très significatif d'une avancée, technique ou sociétale, ou un geste de désespoir, comme des prisonniers lancent des papiers à travers les barreaux de leurs cellules de prison.
Dans l'histoire de cette photographie, la vue du Tage avec une bouteille à la mer, il y a plusieurs notions imbriquées, qui présupposent son avènement, mais aussi, les motivations engagées de son auteure, moi, la photographe, l'air de rien. De rien du tout, donc. Une naufragée.
Peut-être y avait-il quelque chose dans ma généalogie, ou bien dans l'histoire mystique du Tage, qui se révélait à la surface de l'eau, quelque chose y serait né, ou abandonné, comme les histoires de la naissance du monde, puisque les marchands phéniciens nommaient Lisbonne, Alissubo, la « Rade délicieuse ». Mais aussi combien de noyés et de voyageurs sans escales ?
Le Tage est magnifique à toute heure, un nombre incroyable de personnes s'y pressent après leur journée de travail, de façon très pacifiste, juste pour regarder le Tage et les couchers de soleil. À l'aube, c'est le même périple, avant d'aller travailler, des ouvriers, des employés, nombreux, se posent et boivent un café à emporter devant le Tage, comme pour méditer sur les passés glorieux, les désastres économiques, les royaumes déchus, les désirs grandioses des conquêtes et des découvertes, histoire de consacrer à la Terre, la preuve qu'elle n'est pas plate, mais des Indes, on pouvait aussi se tromper, les indiens d'Amériques n'étaient pas ceux que l'on croyait, errare est humanum.
J'ai effectué un voyage d'étude et de diplomatie, pour le Portugal au début des années 2000, à Lisbonne, car j'avais réalisé un très beau dossier pour créer un contact bilatéral avec l'école d'art de Lisbonne pour mon école angevine, en France, dans l'enseignement supérieur, où j'enseignais. J'avais effectué au préalable 2 autres dossiers (pour Porto et Coimbra) Tous  furent recevables, mes collègues, très heureux et le directeur (l'école n'avait pas de contact avec aucune capitale européenne) m'avait envoyé là-bas, signer tous les papiers administratifs. Un séjour où j'ai rencontré plusieurs personnes, et j'avais moi-même organisé mon voyage, puisque personne n'était expert, en France. L'école m'a montré beaucoup de choses, et j'ai pris conscience de l'intelligence et la faculté de tous les professeurs à dialoguer et à accueillir l'étranger. J'ai rédigé pour l'école un rapport très complet, pour tous, avec des photographies et des retranscriptions complètes de nos échanges. J'ai rencontré des étudiants et l'une est partie ensuite à Angers. C'était un contrat énorme pour l'école (qui en bénéficie toujours) une prouesse... diplomatique (j'ai réalisé la même chose avec Bruxelles, en Belgique, plus tard, car un enseignant en arts numériques avait longuement bénéficié de mes cours diffusés en ligne et m'avait invité là-bas pour développer des échanges)
L'envergure
, est un beau mot pour résumer ce que je ressens.

Dans mes bagages, lorsque je visitais l'école lisboète des beaux-arts, très belle, mon conjoint, avec qui je vivais alors, s'est embarqué aussi, profitant de mon expérience. Tandis que j'avais un boulot monstre, je souhaitais revenir avec un contrat, il réalisait des origamis, c'était ses vacances. Il développait son propre travail artistique, et était enseignant aussi.
L'origamiste embarqué, a eu l'idée de glisser un origami dans une bouteille vide de Vinho Verde, je lui apprenais la culture gustative et œnologique portugaise, mes préférées de ces bouteilles étaient celles, avec avec la forme ronde. Il a acheté plusieurs bouteilles, et les a vidées toutes et disposées dans le bidet de la pension, afin de les faire sécher, pour projeter de disposer dans chacune un petit origami. C'était charmant, j'ai toujours apprécié ses idées artistiques, lorsqu'elles étaient dénuées d'idéologie et ouverte sur l'imaginaire. Je pense que c'est notre association, qui le tournait vers des horizons étrangers. En rentrant le soir, de ma journée de travail, je vois que les bouteilles ont toutes disparu. Nous interrogeons les gardiens, et l'un nous raconte que la femme de ménage est tombée sur toutes ces bouteilles et a pensé que la nuit fut bien arrosée, elles les a toutes mises à la poubelle. Une scène digne de Mister Bean (la série télévisée humoristique anglaise des années 90) Nous avons recherché toutes ces bouteilles dans les poubelles de la pension et l'origamiste en herbe a pu réaliser son projet, in fine. Les concierges ont beaucoup ri et se sont donc aperçus que nous étions artistes. J'ai ainsi raconté l'objet de ma venue aussi. Plus tard, l'une de ces bouteilles fut jetée dans le Tage, et j'ai ai réalisé une photographie. C'est bien celle-ci, dans le catalogue DEEP.
En fait, pour chacune des photographies, j'ai une histoire à raconter. Souvent ces photographies sont aussi issue d'un projet artistique, plastique, mais aussi de souvenirs très formateurs, comme l'histoire du racisme en école d'art, ce qui existe toujours évidemment. L'humour est quelque chose qui retourne bien des situations dramatiques. Les singes sont là pour nous singer, n'est-ce pas ? On se trompe souvent sur les personnes, comme les indiens d'Amérique, ils n'étaient pas ceux que l'on croyait.






Ces 3 catalogues sont scénarisés comme un film, la juxtaposition des photographies (une par page, pleine page) forme un récit, une fiction qui se fait et se défait, à chaque page, et se ferme par une photographie. Nombre de rideaux sont représentés, comme des écrans face au lecteur, à la lectrice. J'ai beaucoup apprécié les créer. Les revoir, ces jours-ci confirment un pan de mon expérience photographique, assez longue, puisque j'ai peut-être appris à photographier en famille, et à l'étranger et depuis toute jeune. Parfois, c'est en déplacement que ces photographies ont été prises, comme des visions en plein rêves de scènes étranges et magiques, à l'aube. Le camouflage est très présent, bien plus car les animaux deviennent des motifs qui se fondent dans le décor. Les inaccessibilités sont manifestes, ou bien, les accès dangereux.












Voici le texte d'introduction de ces catalogue, daté de 2011 :

La photographie nissologique

Lorsque j’ai créé le site Internet Nissologie en 2007 (la science des îles), j’ai dédié un espace dans le menu (FOT) pour mes photographies. Cet espace d’édition en ligne, visible partout dans le monde depuis un ordinateur m’a fait adapter et concevoir des photographies spécialement dans ce cadre de visibilité, cette fenêtre. Avec des dimensions d’un écran de 1024x768 pixels, chaque photographie s’affiche selon un mode aléatoire à l’actualisation de la page ; à chaque visite et ouverture sur cette fenêtre, une nouvelle photographie avec ses informations en bas : sa date de prise de vue, la ville et le pays. Ceci pour l’espace de diffusion, spécifique. Avec cette méthode, mes sélections et mon regard se sont précisés, les photographies sont devenues nissologiques, insulaires. Certaines ont été réalisées des années auparavant, avant l’avènement du numérique, avant Internet, car dès les années 80, avant mes études artistiques, je m’initiais à la photographie, empruntant l’appareil de mon père, regardant les films en super 8 réalisés par ma mère. Lors de mes premières études supérieures en arts graphiques, je décidais d’acquérir un labo en noir et blanc afin de réaliser mes tirages, seule, depuis mes négatifs de mon appareil 24x36 analogique. Lors de mes études à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1997, j’ai obtenu une bourse pour un échange international et j’ai été sélectionnée pour étudier à l’école Émily Carr à Vancouver. C’est là-bas que j’ai appris à réaliser des tirages en couleurs. J’ai trouvé les moyens d’exposer dans 2 galeries différentes une installation nommée Vancouver Lovers (les amants de Vancouver) avec plus de 400 agrandissements de couleur, dont les points de vue pouvaient être depuis un avion ou sous l’eau des piscines. Ce parcours de photographe, je le dois à une certaine obstination et concentration dans le temps, le plus souvent dans des moments solitaires, juste en regardant (le réel) La sculpture, la peinture, les signes sont devant nous, je les capte sans aucune scénographie au préalable. Il y a, si ce n’est à la prise de vue, un travail à postériori, sur la couleur et ses contrastes. C’est une restitution émotionnelle des conditions de captation d’une scène offerte, éminemment visible, accessible, mêlée au regard intérieur du photographe sans aucune clarté ni évidence. Cette tension, ce contraste entre ce que l’on voit et ce qu’apporte la photographie de plus intériorisé, profond, est ce que je recherche. Dans les photographies nissologiques, l’être humain a déserté le cadre, les paysages. L’animalité reflète l’humanité, souvent apprivoisée, ou en cage. L’artifice des réalisations humaines, comme les carnavals, ou les décors des fêtes foraines sont là pour témoigner de cette absence de la figure, quand ce ne sont pas les masques qui la représente, ou tout ce qui nous empêche de mieux voir (barrière, rideaux, mur, grillage...) La distance également, tout ce qui rapetisse l’échelle humaine (les vues d’avions, de points culminants) ou celle des trains à grande vitesse qui font défiler des paysages sans personne, sont des points de vue d’isolement, qui manifestent des états sans contact, de séparation. Ces captures, ces croquis, sont autant d’esquisses pour mes dessins, mes poésies ou mes compositions sonores. En toute synesthésie, photographier le réel, me permet de créer le plus souvent ensuite vers des supports dématérialisés (son, infographie, multimédia) et de dessiner tout en photographiant les contours de formes issues du quotidien, du banal, mais qui, de mon point de vue, sont insolites, extra/ordinaires jusqu’à apparaître parfois exotiques car désuètes.
En 2007, tentant d’écrire sur ces photographies, ma description se faisait dans ces mots :

- Je me suis toujours considérée comme touriste à moi-même.
L’appareil photo n’a fait qu’accompagner ce sentiment d’étrangeté dans tous les endroits qui m’étaient familiers.
Celui-ci, l’appareil, ayant changé souvent d’apparence et de technologie, de l’analogique au numérique, de la caméra à la webcam à l’appareil qui n’est plus là.
Plus là, parce que les images sont partout et nulle part. Il suffit de les attraper au vol, d’autres prennent des photos, tant de photos prises, les donnent, les perdent, les volent, les vendent, les bradent, les valorisent, les partagent, les exposent, les cachent, les accumulent, les archivent, les collectionnent, les déchirent, les modifient, tant d’images photographiques sont accessibles, de points de vue que nous, êtres humains, n’aurions jamais imaginés de notre vivant


- Des vues d’avion, des vues d’autres planètes, des vues sous-marines, des vues microscopiques, sous la peau, dans les pierres précieuses et des vues imaginaires dans des montages photographiques, des collages médiatiques et des horreurs.
Que d’images, que de polysémies !
Que de polémiques intellectuelles sur leurs statuts !
Mon regard est polysémique et pourtant unique. Si mes yeux étaient des appareils photographiques, ce qu’ils deviennent, je voudrais les fermer souvent. Oublier ce que je vois et dormir profondément.

La vue me tue.


Curieusement, je compose des sons et je me repère dans l’espace avec ce que j’entends. Dans le noir, la nuit souvent, j’accueille cette vision sonore plus calmement.
Ainsi les photographies que je prends, les images que je recueille, cadre, sélectionne et montre, sont celles qui me permettent de penser seule. Ce sont des espaces-temps solitaires et ouverts sur le monde contemporain, trop vaste, trop possible. Les photographies nissologiques sont ces espaces-temps de retranchements, calmes, et aussi trop possibles.

- Les voyages, les trajets, longs ou courts, ceux des transports urbains ou aériens et ces moments où l’on s’arrête, ou l’on se retrouve dans une chambre d’hôtel qui finit par être sa chambre, la sienne, un chez soi étranger et familier lorsqu’elle devient rythme, repère, sécurité. Le regard ici, espère formuler ses oasis dans des environnements de troubles.
- Les espaces improvisés et éphémères des échafaudages, ceux qui durent comme de vieux carreaux de céramiques effrités sur les murs, ceux qui sont destinés à partir comme les graffitis, le rayon de lumière qui perce le nuage pour caresser la mer, les filtres multiples des écrans, des bâches, des balcons, des fenêtres, des volets qui nous empêchent d’accéder et réalisent tous nos vœux voyeuristes, ceux d’être à l’abri, tout en pouvant voir ce qui fait peur : l’étrange.
Des lieux étrangers que j’habite souvent.
Un état étrange de perdition dans lequel habiter semble possible parce que je ferme les yeux.

Touchée.


Le réel me tue.


Afin de ne plus être atteinte par le réel, les traces de mon passage dans celui-ci deviennent des fictions.
Et c’est mieux ainsi.
La photographie nissologique est nostalgique.

© Sonia Marques – 2011








 E N V E R G U R E

  • Distance entre les extrémités des ailes étendues chez les oiseaux ou autres animaux ailés. (Les plus grandes envergures ont été mesurées chez l'albatros hurleur [3,60 m], chez le marabout [3,35 m] et chez des rapaces diurnes.)
  • Capacité, puissance de quelqu'un, ampleur de son intelligence, de sa volonté, poids de sa personnalité.