Image du film Emily, réalisé par de Frances O'Connor (2023), avec l'actrice Emma Mackey.
Très beau film de Frances O'Connor, pour sa première réalisation. La bande son est subtilement conduite et mixée d'Abel Korzeniowski. La réalisatrice britannique s'est librement inspirée de la vie et l’œuvre des sœurs Brontë et d'Émily, auteure des Hauts de Hurlevent, et de poésies. Dans les paysages du Yorkshire, des formes de romantisme germent des hivers, du vent et de la pluie, où Dieu se faufilerait, partout dans ces quêtes de sens et recherches d'amours, vers cet idéal : être aimé et aimer. Le confort d'audition et de l'image sont remarquables, soutenus par des scènes classiques dont l'intensité des émotions, de l'émergence d'une pensée, d'une auteure, considérée comme bizarre et peu sociable, sauvage, qui écrit en secret, et aime aussi en secret, se révèle dans l'obscur comme en plein jour, en libérant sa joie et les enfantillages défendus, en courant dans les champs, sans personne pour interdire les cris et les espoirs. Dans un moment de l'histoire où les femmes ne devaient pas exprimer leur sentiment ni dire leur vérité, ni même exprimer des sensations, finalement, on peut retrouver ces thèmes aujourd'hui, alors que les femmes ont tout, ou n'ont encore rien entendu de ce qu'elle peuvent révéler et écrire. Ainsi cette recherche de la vérité, même si elle choque et vexe, évoque la recherche artistique, la création, être écrivain, là où rien ne l'autorise, ni soi, ni la société, hormis, la nature mouvementée, et les intimités amoureuses et érotiques. Des hommes qui ne peuvent se passer des mots d'Émily Brontë et de sa création, sa sensibilité. Comme faire image de ce que l'homme et la femme ont besoin, de l'art et de la poésie, en toutes choses... et à tout âge...