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vendredi 16 septembre 2022

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En 1901, Claude Debussy n'est pas encore au faîte de sa gloire mais a déjà composé de nombreuses mélodies (Cinq poèmes de Charles Baudelaire, Chansons de Bilitis…), les Arabesques pour piano ainsi que plusieurs œuvres pour orchestre comme ses Nocturnes et le Prélude à l’après-midi d’un faune. Il termine également la composition de son opéra Pelléas et Mélisande, créé l'année suivante sur la scène de l'Opéra Comique. Publicité En parallèle de ses compositions, il démarre une activité de critique musical, et rédige pour des revues qui circulent dans les milieux intellectuels et les salons mondains.  Claude Debussy invente le personnage de Monsieur Croche dans le cadre de son activité de critique, qu’il débute en avril 1901. A cette époque, il est sollicité par les fondateurs de La Revue blanche, qui paraît depuis 1891, pour donner son point de vue sur l’actualité musicale parisienne. Séduit par le ton libre et hétérogène de la revue, Debussy accepte l’offre. C’est ainsi que, tous les 15 jours, il livre une chronique musicale au ton pour le moins inhabituel. Dès son premier papier, le musicien avertit les lecteurs : « On trouvera donc à cette place des impressions sincères et loyalement ressenties, beaucoup plus que de la critique ». Loin de l’objectivité revendiquée par les critiques habituelles, Debussy assume un ton totalement subjectif. L’auteur met également en garde ceux qui attendraient de lui une revue exhaustive des événements musicaux : « Je parlerai fort peu des œuvres consacrées, soit par le succès, soit par la tradition ». Il écrit uniquement sur ce qu’il l’intéresse. Son but n’est pas d’informer ses lecteurs mais plutôt de propager ses idées sur des sujets aussi divers que la symphonie, l’opéra, la musique de Wagner, le Prix de Rome ou encore la musique de plein air. Plus que pour ses analyses d’œuvres, les critiques de Debussy sont précieuses pour connaître ses conceptions musicales, sa pensée.

Portrait de Monsieur Croche :
Prénom : inconnu
Nom : Croche
Âge : inconnu
Adresse : vraisemblablement quelque part dans Paris
Profession : antidilettante.



« Antidilettante », en voilà un drôle de métier ! En quoi consiste-t-il ? Difficile à dire… Si le dilettante désigne celui « qui s'adonne à une occupation, à un art en amateur, pour son seul plaisir » (Larousse), l’antidilettante doit donc désigner le non-amateur de musique. Pourtant, Monsieur Croche aime la musique, c’est même son principal sujet de conversation. Mais pour lui, ce n’est donc pas un divertissement fantaisiste, mais une affaire sérieuse.
(extrait de l'émission de Radio France)

I

MONSIEUR CROCHE
ANTIDILETTANTE.

La soirée était charmante et je m’étais décidé à ne rien faire… (pour être poli, mettons que je rêvais). En réalité, ce n’étaient pas de ces minutes admirables dont on parle plus tard avec attendrissement et avec la prétention qu’elles avaient préparé l’Avenir. Non… c’étaient des minutes vraiment sans prétention, elles étaient simplement de « bonne volonté ».

Je rêvais… Se formuler… ? Finir des œuvres… ? Autant de points d’interrogation posés par une enfantine vanité, besoin de se débarrasser à tout prix d’une idée avec laquelle on a trop vécu ; tout cela cachant assez mal la sotte manie de se montrer supérieur aux autres. Être supérieur aux autres n’a jamais représenté un grand effort si l’on n’y joint pas le beau désir d’être supérieur à soi-même… Seulement c’est une alchimie plus particulière et à laquelle il faut offrir sa chère petite personnalité en holocauste… C’est dur à soutenir, et absolument improductif. Par ailleurs, solliciter l’assentiment unanime représente un temps considérable perdu en de constantes manifestations ou d’inlassables propagandes ; on peut y gagner le droit de faire partie d’un paquet de grands hommes dont on échange les noms pour ranimer de languissantes conversations d’art… Je ne voudrais pas insister, afin de ne décourager personne.

La soirée continuait à être charmante ; mais, on a pu s’en apercevoir, je ne m’aimais pas… je me perdais de vue et me voyais dans les idées générales les plus fâcheuses.

C’est à ce moment précis que l’on sonna à ma porte et que je fis la connaissance de M. Croche. Son entrée chez moi se compose d’incidents naturels ou absurdes dont le détail alourdirait inutilement l’intérêt de ce récit.

M. Croche avait une tête sèche et brève, des gestes visiblement entraînés à soutenir des discussions métaphysiques ; on peut situer sa physionomie en se rappelant les types du jockey Tom Lane et de M. Thiers. Il parlait très bas, ne riait jamais, parfois il soulignait sa conversation par un muet sourire qui commençait par le nez et ridait toute sa figure comme une eau calme dans laquelle on jette un caillou. C’était long et insupportable.

Tout de suite, il sollicita ma curiosité par une vision particulière de la musique. Il parlait d’une partition d’orchestre comme d’un tableau, sans presque jamais employer de mots techniques, mais des mots inhabituels, d’une élégance mate et un peu usée qui semblait avoir le son des vieilles médailles. Je me souviens du parallèle qu’il fit entre l’orchestre de Beethoven représenté pour lui par une formule blanc et noir, donnant par conséquent la gamme exquise des gris, et celui de Wagner : une espèce de mastic multicolore étendu presque uniformément et dans laquelle il me disait ne plus pouvoir distinguer le son d’un violon de celui d’un trombone.

Comme son insupportable sourire se manifestait particulièrement aux moments où il parlait de musique, je m’avisai tout à coup de lui demander sa profession. Il me répondit d’une voix qui tuait toute tentative de critique : « Antidilettante… » et continua sur un ton monotone et exaspéré : « Avez-vous remarqué l’hostilité d’un public de salle de concert ? Avez-vous contemplé ces faces grises d’ennui, d’indifférence, ou même de stupidité ? Jamais elles ne font partie des purs drames qui se jouent à travers le conflit symphonique où s’entrevoit la possibilité d’atteindre au faîte de l’édifice sonore et d’y respirer une atmosphère de beauté complète ? Ces gens, monsieur, ont toujours l’air d’être des invités plus ou moins bien élevés : ils subissent patiemment l’ennui de leur emploi, et s’ils ne s’en vont pas, c’est qu’il faut qu’on les voie à la sortie ; sans cela, pourquoi seraient-ils venus ? — Avouez qu’il y a de quoi avoir à jamais l’horreur de la musique »… Comme j’arguais d’avoir assisté et même participé à des enthousiasmes très recommandables, il répondit : « Vous êtes plein d’erreurs, et si vous manifestiez tant d’enthousiasme, c’était avec la secrète pensée qu’un jour on vous rendrait le même honneur ! Sachez donc bien qu’une véridique impression de beauté ne pourrait avoir d’autres effets que le silence… ? Enfin, voyons ! quand vous assistez à cette féerie quotidienne qu’est la mort du soleil, avez-vous jamais eu la pensée d’applaudir ? Vous m’avouerez que c’est pourtant d’un développement un peu plus imprévu que toutes vos petites histoires sonores ? Il y a plus… vous vous sentez trop chétif et vous ne pouvez pas y incorporer votre âme. Mais, devant une soi-disant œuvre d’art, vous vous rattrapez, vous avez un jargon classique qui vous permet d’en parler d’abondance. » Je n’osai pas lui dire que j’étais assez près d’être de son avis, rien ne desséchant la conversation comme une affirmation ; j’aimai mieux lui demander s’il faisait de la musique. Il releva brusquement la tête en disant : « Monsieur, je n’aime pas les spécialistes. Pour moi, se spécialiser, c’est rétrécir d’autant son univers et l’on ressemble à ces vieux chevaux qui faisaient tourner anciennement la manivelle des chevaux de bois et qui mouraient aux sons bien connus de la Marche Lorraine ! Pourtant, je connais toute la musique et n’en ai retenu que le spécial orgueil d’être assuré contre toute espèce de surprise… Deux mesures me livrent la clef d’une symphonie ou de toute autre anecdote musicale.

» Voyez-vous ! Si l’on peut constater chez quelques grands hommes une « obstinée rigueur » à se renouveler, il n’en va pas ainsi chez beaucoup d’autres, qui recommenceront obstinément ce qu’ils avaient réussi une fois ; et leur habileté m’est indifférente. On les a traités de maîtres ! Prenez garde que cela ne soit qu’une façon polie de s’en débarrasser ou d’excuser de trop pareilles manœuvres. — En somme, j’essaie d’oublier la musique, parce qu’elle me gêne pour entendre celle que je ne connais pas ou connaîtrai « demain »… Pourquoi s’attacher à ce que l’on connaît trop bien ? »




La fille aux cheveux de lin en distanciel (Photographies © Sonia Marques)

jeudi 26 mai 2022

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En filigrane (Fotografias © Sónia Marquès)

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* Filigrane est un terme qui dérive du Latin FILUM qui désigne le fil, et GRANUM, le grain.

A origem da filigrana remonta ao terceiro milénio antes de Cristo, na Mesopotâmia. As peças mais antigas datam de 2500 a.C. e foram descobertas nas sepulturas do Ur, no atual Iraque. Outras peças, descobertas na Síria, são de aproximadamente 2100 a.C. Chegou à Europa através das rotas comerciais no mar Mediterrâneo, onde se tornou relativamente popular nas civilizações Grega e Romana. As descobertas mais antigas de joalharia em filigrana foram feitas na atual Itália e estima-se que sejam do séc. XVIII a.C. Foi também durante o Império Romano que teve origem a própria palavra “filigrana”: as descobertas mais antigas foram feitas na atual Itália, e remontam ao séc. XVIII a.C.
No entanto, uma vez que o Médio Oriente era uma encruzilhada de culturas, a filigrana continuou a sua viagem e cruzou fronteiras até à Índia e à China. No extremo Oriente, era usada sobretudo como elemento decorativo e não como joalharia. Encontramos, por exemplo, esculturas revestidas em filigrana, bules, pratos ou caixas.
Claro que a filigrana deste tempo tão remoto não era igual à que conhecemos nos dias de hoje: os padrões eram diferentes, assim como o uso. Mas a semelhança das técnicas utilizadas não deixa espaço para dúvidas - conseguimos identificar estas peças seculares como exemplares de filigrana.

Simples, a forma como diferentes fios finos desenham padrões e são soldados conjuntamente de maneira a criar uma peça muito maior. Nenhuma outra arte de joalharia usa uma técnica de fusão semelhante para juntar fios de ouro. Hoje - como há milhares de anos - os diferentes fios que compõem cada peça unem-se apenas pelo calor, sem recorrer a nenhum outro material ou liga. Podemos ainda dizer que não há nenhuma outra técnica de ourivesaria em que se utilize tão poucos metais para criar formas tão grandes e tão extraordinárias. Em alguns corações em filigrana, por exemplo, metade da “superfície” da peça pode ser ar!

A Filigrana na Península Ibérica

As peças mais antigas em filigrana descobertas na Península Ibérica remontam a 2000 - 2500 a.C., mas a sua origem não é clara. Possivelmente, estas peças pertenciam a comerciantes ou navegadores oriundos do Médio Oriente e não foram fabricadas aqui.
Só durante o domínio dos romanos, durante o séc. II a.C., começou a existir na Península exploração mineira - por curiosidade, foi neste período que se começaram a explorar as minas das serras da Pia e de Banja, em Gondomar.
Mas apenas milhares de anos depois, no séc. VIII d.C., conseguimos assegurar com certeza que a filigrana estava a ser desenvolvida e produzida em Portugal. Foi com a chegada de povos Árabes que surgiram novos padrões e que, pouco a pouco, a filigrana da Península se começou a diferenciar da filigrana de outras partes do mundo.
Enquanto que na vizinha Espanha a tradição da filigrana se foi perdendo, em Portugal foi-se apurando. A partir do séc. XVII, a filigrana portuguesa já tinha um imaginário próprio e moldes muito diferentes de qualquer outra filigrana.

As formas e estilos da Filigrana Portuguesa


A filigrana portuguesa representa maioritariamente a natureza, a religião e o amor:   

•    o mar é representado com peixes, conchas, ondas e barcos;

•    a natureza é a inspiração dasflores, dos trevos e das grinaldas;

•    com motivos religiosos, encontramos ascruzes, como a cruz de Malta, e os relicários. Mais recentemente, as medalhas com santos,anjos efiguras religiosas;

•    o amor, claro, é a inspiração de todos oscoraçõesem filigrana.


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En filigrane (Fotografias © Sónia Marquès)
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Outros símbolos icónicos da nossa filigrana têm uma origem histórica ou não totalmente clara. Falamos de :

Coração de Viana

Ao contrário do que se poderia pensar, o propósito primeiro do Coração de Viana não foi ser um símbolo de amor, mas sim um símbolo de dedicação e de culto do Sagrado Coração de Jesus. Terá sido a rainha D. Maria I que, grata pela “bênção” de lhe ter sido concedido um filho varão, mandou executar um coração em ouro.

Brincos Rainha

É quase unânime que os brincos rainha apareceram em Portugal durante o reinado da Rainha D. Maria I (1734 - 1816). A origem do nome, essa, parece remontar ao reinado de D. Maria II (1819 - 1853), que usou um par destes brincos numa visita a Viana do Castelo em 1852. Depois desta visita, popularizaram-se como símbolo de riqueza e de statuse ganharam o nome “brincos rainha”. Noutras zonas do Minho, é ainda conhecido como “à moda da rainha”, “de mulher fidalga” ou “mulher rica”. Mas o que é realmente curioso são os desenhos dosbrincos rainha. Afirma-se que serão um símbolo da fertilidade feminina, uma vez que há uma parte redonda, com um círculo mais pequeno ligado à peça principal de forma aparentemente ténue: um símbolo da ligação do filho ao ventre da mãe, do qual se irá libertar. Os adeptos desta teoria referem ainda que a parte inferior do brinco é um triângulo invertido, um símbolo feminino já à época.

Arrecadas

As arrecadas começaram por ser os brincos da população mais humilde e que as classes mais privilegiadas começaram a imitar. Na sua origem estavam as arrecadas Castrejas, com inspiração no quarto crescente da lua.

Colares de Contas
Os colares de contas são tão antigos quanto a arte da ourivesaria. Mas os colares de contas a que nos referimos são os
As contas de Viana descendem das contas gregas: são ocas por dentro, o que as torna leves, e perfeitamente esféricas. Distinguem-se, no entanto, pelo fio em filigrana e por um pequeno ponto ao centro. p> Surgiram pela dificuldade em comprar um colar inteiro em filigrana: as mulheres iam comprando conta a conta até conseguir fazer um fio inteiro. Também existia a vantagem de alterar o fio e deixá-lo do comprimento pretendido.
 
Filigrana Portuguesa hoje
Hoje, o fabrico de filigrana em Portugal concentra-se sobretudo nas zonas de Gondomar e da Póvoa do Lanhoso. No Minho, a filigrana continua a estar associada a uma larga tradição: os “trajes de domingar”. O traje minhoto feminino é sempre complementado com diversas peças de ouro, incluindo colares e brincos que passam de geração em geração.

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En filigrane (Fotografias © Sónia Marquès)

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Dans la bijouterie antique, le filigrane est un bijou constitué de minces fils de métal assemblés de telle sorte qu'ils forment comme une broderie. Les fils sont étirés puis soudés ou assemblés sur une pièce de métal généralement. Cette technique provient de la période antique et était pratiquée à l'origine en Orient par les Sumériens de Mésopotamie, à une époque où la production d'objet en or augmentait. Elle parvient ensuite en Occident pendant le Moyen-âge. On retrouve alors le filigrane dans l'orfèvrerie religieuse en tant que décor, par exemple, mais aussi dans la bijouterie et l'habillement, et de nombreux objets comme les casques, les poignards notamment. L'avantage de cette technique est qu'il suffit de très peu de matière pour créer un grand nombre de fils. Le travail du filigrane nécessite une grande patience et une précision infinie, ce qui en fait un objet de grande valeur.

Le secteur de la bijouterie au Portugal a pris une place déterminante dès le début des découvertes maritimes. La capitale Lisbonne s'est rapidement enrichie avec les influences de la culture orientale dès le XVème siècle d'une part, puis plus tard avec des richesses venues du Brésil telles que les pierres précieuses, l'or et les diamants.
Le filigrane, lui, fait partie de l'histoire du Portugal. Des pièces en filigrane réalisées par l'orfèvrerie portugaise datant des années 2000-2500 avant Jésus Christ ont d'ailleurs été retrouvées au Portugal. Ces bijoux traditionnels portugais, entre autres appelés Brincos de filigrana, peuvent être déclinés en plusieurs modèles comme les Brincos de Viana (boucles d´oreilles de Viana), dont le nom provient de la ville portugaise Viana do Costelo qui a conservé cette technique ancestrale. Ils sont principalement portés lors des fêtes nationales par des danseuses folkloriques. Aujourd'hui, ces objets restent des pièces précieuses à valeur avant tout stylistique. En or ou en argent, le filigrane se décline essentiellement en boucles d'oreilles et en colliers, ou encore en ornements destinés à décorer les robes de mariées notamment.

Les pièces portugaises en filigrane sont connues pour être d'une grande qualité. Chaque pièce est unique puisqu'elle est fabriquée à la main. La majorité des artisans spécialisés dans la technique du filigrane au Portugal exercent dans le nord du pays, dans la ville de Póvoa de Lanhoso notamment, reconnue au niveau national aujourd'hui comme la capitale de l'art du filigrane.
C'est dans la municipalité de Gondomar, au nord du Portugal, que la production de bijoux en filigrane est la plus importante du fait des nombreuses mines d'or présentes sur le territoire. La production de bijoux est répartie dans plusieurs ateliers tenus généralement par des familles. La technique du filigrane est un véritable héritage qui se transmet de génération en génération. La ville reste donc marquée de cette tradition, et la bijouterie de Gondomar représente à elle seule 60% de la production nationale de bijoux.
L'art du filigrane tient ainsi une place prépondérante dans l'artisanat et l'orfèvrerie portugais, notamment dans certaines villes qui conservent et entretiennent cette tradition particulière.

Originaire du Minho, le Coeur de Viana est l’un des nombreux symboles portugais de cette région du nord du Portugal. Faisant frontière avec l’Espagne, le Minho est connu pour ses foulards colorés, le coq de Barcelos, la fameuse soupe aux choux portugaise Caldo Verde, ses mouchoirs et nappes brodés, et de nombreuses danses et chansons folkloriques. Mais ce sont ces magnifiques bijoux en or qui brillent le plus parmi toutes ces traditions. Sous forme de pendentifs ou boucles d’oreille, ces jolis coeurs en filigrane* sont portés par les femmes de la région – les Minhotas -, avec grande fierté.
Bien qu’il s’appelle “Coração de Viana” (Coeur de Viana), il n’est pas exclusivement produit dans cette jolie ville balnéaire. En réalité, l’utilisation du cœur est, dans une perspective plus large, une tradition de la région du Minho, que ce soit du Baixo-Minho ou de l’Alto-Minho. L’attribution de celui-ci à Viana do Castelo peut avoir résulté de la popularité de ses costumes traditionnels dont il fait partie. Foulard sur la tête et sur les épaules, tablier à la taille et une abondance de colliers en or autour du cou; c’est ainsi que s’habillent les Minhotas. Leur collection de colliers n’est pas uniquement décorative, elle représente le patrimoine, la richesse de chacune, tandis que la couleur de leurs vêtements indique leur statut social.
Selon Manuel Rodrigues Freitas, Directeur du Musée de l’Orfèvrerie Nationale à Viana do Castelo, “les cœurs de Viana ont une origine religieuse. Dans l’antiquité classique, le cœur représentait le centre de la vie, de la solidarité, de la fraternité et de l’amour, ce sont les caractéristiques les plus saillantes de la vie des saints, c’est pourquoi ils étaient représentés avec le cœur sur la poitrine”, explique-t-il. “Ces cœurs accentuaient la chaleur de l’amour avec des flammes qui surgissaient de sa partie supérieure du coeur, celle-ci étant une stylisation de ces mêmes flammes, c’est pourquoi on les appelle “coeurs flamboyants” ou “doubles coeurs”. Ils sont apparus au Portugal avec le culte du Sacré-Cœur de Jésus et, par conséquent, les femmes aiment le porter sur la poitrine comme symbole sacré, avec des formes plus simplifiées.”
Cette combinaison de la forme (le coeur) et du matériel (l’or) a transformé l’image du Cœur de Viana en symbole de la bijouterie portugaise. Sa grande particularité, outre la complexité de sa décoration florale ou végétale, est l’existence d’une contre-courbe sur l’un de ses côtés, lui conférant une beauté contemporaine et festive, ce qui est relativement courant dans l’art populaire du Minho.
Utilisé comme symbole pour de nombreuses campagnes nationales telles que l’Euro 2004, qui a eu lieu au Portugal, le Coeur de Viana a même trouvé sa place sur la poitrine de stars de Hollywood. Sharon Stone, par exemple, a reçu un magnifique Coeur en or lors d’une visite dans le Nord du Portugal et le porte avec grande fierté.
En plus de l’or, les coeurs existent également dans d’autres matériaux, comme l’argent, et même d’autres plus modernes, tel que le liège, mais l’argent doré est le matériel le plus utilisé. Quant à la technique traditionnelle, elle se maintient, ils sont toujours faits en filigrane, un art qui travaille les métaux en fils délicats, entrelacés, créant des œuvres d’art élaborées avec des motifs variés.
Il existe deux types de filigranes: la filigrane d’application, utilisée pour des effets décoratifs et la filigrane d’intégration, ce qui veut dire que le bijoux est entièrement fait de filigrane. Les fils de métal sont torsadés, battus et ramollis et affinés avec une source de chaleur, puis sont soumis à un nettoyage avant d’être travaillés par des orfèvres. La filigrane est un art exclusivement manuel, exigeant des artisans une grande compétence et méticulosité.
De nos jours, ces magnifiques bijoux traditionnels peuvent être trouvés dans la plupart des bijouteries du Nord au Sud du pays, mais c’est à Póvoa de Lanhoso, plus précisément à Travassos, que l’on trouve “la Terre de l’Or”. Un «village-atelier», dans lequel toutes les familles sont, ou ont été, liées à l’activité de l’orfèvrerie et où, soi-disant, est née «l’orfèvrerie Portugaise». Malgré l’industrialisation croissante du travail de l’or, il existe encore environ 40 ateliers traditionnels, qui ont hérité de la connaissance de cet art, qui brille dans chaque pièce originale.

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mercredi 12 août 2020

ℬ∀)ℝѺℚÜ∃

Às vezes, não temos vontade de escrever e localizar, apenas as imagens de uma oração, do comboio sem máscara, de uma certa forma de liberdade.
Ser barroco, uma forma de ver a arte, presenças que nunca me deixam.

Fotografías © Sonia Marques