Boulophile :

La boule de l'église Saint-Michel-des-Lions à Limoges est un point de repère dans le paysage de la ville, du centre ville, à la fois historique, mais surtout visuel, pour le quidam. Je ne suis plus un quidam, mais une limougeaude, depuis 11 années. Je n'ai pas pris cette belle photographie, ni n'ai le nom de l'auteure. Un jour, un homme âgé m'a dit : "Savez-vous qu'un homme peut se tenir debout dans cette boule ?" Il avait un local professionnel juste en face de la DRAC Nouvelle-Aquitaine, un service déconcentré du ministère de la Culture, placée sous l'autorité de la Préfète de région, elle exerce son action sur 3 sites : Bordeaux, Limoges et Poitiers, et dans 12 Unités Départementales de l'Architecture et du Patrimoine (UDAP). Cet homme n'est plus de ce monde, mais il peut mieux observer cette boule, là où il se trouve. Sur ce chemin, il me fit découvrir cette extrémité, qui non, seulement, lui a fait perdre la boule, mais, aussi, désigne une échelle, hors de portée des êtres humains, celles et ceux qui marchent sur terre. D'où nous étions, nous ne pouvions voir qu'une minuscule boule, elle perdait déjà ses détails, et devenait une petite perle, qui pouvait se tenir sur l'index d'un être humain, d'un quidam. Je ne voyais ni la boule, ni le doigt, ni celui qui me désigna ce qu'il voyait. À ce moment, je m'interrogeais sur mes desseins. Qui était le sage ? Je pensais que des lapins vivaient sur la Lune. Ils étaient descendus sur terre pour m'apprendre la sagesse dans la sottise des autres. Devenue très sage, je m'interrogeais sur moi-même, les sots interrogent les autres. Je désignais alors une Lune, lorsqu'un idiot regardait encore le doigt.

Entre toi et moi



Photographie (© Sonia Marques)

L'église de style gothique, fut construite entre les XIVe et XVIe siècles. Ce clocher limousin surmonté d'une boule métallique raconte son histoire :

En 1810, lorsque la foudre s'abat sur le clocher de l'église, l'édifice religieux est endommagé. Le militaire chargé du projet de réfection de la flèche du monument a l'idée de le coiffer d'une boule, « pour faciliter les opérations de triangulation et les mesures géodésiques ». Cette sphère pèse 600 kg et fait environ 2 m de diamètre. Les Limougeauds se sont habitués à cet appendice militaire (un hôtel lui emprunte même son nom : l'hôtel de la Boule d'Or) mais il présente une grande prise au vent et met à nouveau l’édifice en péril. Des travaux de restauration sont lancés et le débat fait rage entre ceux qui veulent un clocher avec ou sans boule. Les membres de la Société Archéologique et Historique du Limousin se divisent eux aussi entre boulophiles et boulophobes. Le Préfet de l’époque tranche en demandant l'avis du Ministère des Beaux-Arts. Une nouvelle boule doit remplacer l'ancienne mais la Première Guerre est déclarée. La nouvelle sphère est ajourée et en cuivre mais elle devra attendre la fin de la guerre pour trouver sa place aux côtés de la girouette qui, elle, n’a pas bougé depuis 1824. L'église est classée au titre des monuments historiques en 19092.
(Wikipédia)

Voutée d'ogives, c'est ce qui m'impressionne une fois le silence retrouvé à l'intérieur, au carrefour de plusieurs rues du centre ville. Dans la boule de cristal située au point le plus culminant de la pensée : des formes de perception extrasensorielles d'objets ou d'évènements... Qui sait ?


Dans cette église, il y a une crèche... Et un étrange personnage est distrait, un peu à part... Il regarde une scène d'écureuils...
Personne ne voit ce qu'il voit... Car une scène très médiatique et centrale attend le chalant, la chalante.
En préparant Noël, j'étais comme ce personnage, regardant une scène sans intérêt, ou presque.

Écureuils...

Coquillage...

À peine avais-je terminé un nouveau sapin, avec des décorations nouvelles, j'aime bien le petit renne en porcelaine, et le chat en feutre, ou les étoiles et cœur en tartan...
Que j'en commençais un autre, celui de l'année dernière, des dernières années passées, où j'ai fabriqué et peint un arbre..
Pourquoi 2 sapins ? Parce que le nouveau et celui des années passées.

Avant, je disposais des photos de décorations bien plus importantes que des photos de ma petite bouille. Cela change...
La décoration a toujours une place importante, elle fait partie d'une attention à la figuration, aux symboles et à la manifestation de mes intentions, mes gestes, ils doivent être délicats. Les moments de dépôts des petites attentions, sont, pour moi, des symboles de résistance. On ne peut pas les vulgariser et s'en moquer, car ils symbolisent le temps passé de la réflexion, de la pensée. Où se manifeste cette pensée si invisible ? Dans des choses d'apparence futiles pour celles et ceux qui ne pensent pas, pas assez. Mais il n'y a jamais de trop ni de peu. Penser s'entend comme panser, et moi je l'entends comme "danser".

Un beau coup de pied dans la porte des boules d'or, doux, sans aucune force. J'ai trouvé un masque en sequins, c'est très particulier, j'adore les sequins, de petites perles en forme de disque, encore de la décoration. Ils sont utilisés sur les vêtements, bijoux, sacs, chaussures, tout est possible. Aujourd'hui en plastique, avant ils étaient fabriqués à partir de métaux, d'ailleurs, Le mot « sequin » provient du nom familier vénitien zecchino prononcé en Vénitien : [tseˈkino], désignant le sequin, une pièce de ducat vénitienne. Le ducat a cessé d'être frappé après la campagne d’Italie et le nom de sequin a perdu son sens initial. Il a ensuite pris son sens actuel en France. Les sequins du XIXe siècle étaient en métal brillant. De gros sequins, attachés uniquement au sommet, étaient utilisés sur les panneaux d'affichage et d’autres formes de signalisation, en particulier avant le développement des enseignes lumineuses.
Ces paillettes nous font voyager. J'écrivais sur les boules et les perles, c'est une question d'échelle. La boule que l'on observe à une extrémité qui semble toucher les cieux, est celle que l'on peu observer dans un sequin, si l'on y pense bien.

Je me suis demandée si l'on pouvait distinguer un sourire sous un masque, oui, les yeux rieurs.

Je me suis demandée si je pouvais voir mon amie dans le miroir...

...Oui

Photographies (© Sonia Marques)