© Mika Rottenberg : Still from Cheese, 2007
J'aime beaucoup cette artiste, découverte il y a longtemps, d'Argentine, vidéaste, avec des installations où la sueur et le corps, scénographiés dans des chaînes de productions burlesques m'avaient redonné espoir dans la vidéo... Cette photographie fait partie d'une installation (oublié où et quand, vers 2009 ?) que j'avais beaucoup appréciée sur la notion de temps avec ces femmes aux cheveux extrêmement longs, affairées dans une ferme... confinées mais à l'extérieur. Nos nouveaux modes de vie, aujourd'hui et pour les semaines à venir m'ont fait penser à son travail. Le temps passe vite et en même temps, il peut sembler long, comme de longs cheveux. L'attente onirique, tel un conte de fée, n'est pas si suspendu. Rétrospectivement, lorsque je regarde tout ce qui est réalisé, vu et intimement analysé, compris, senti, la suspension mérite le détour... Des chemins de traverses indomptés, sculptés dans nos mémoires, invincibles, les meilleurs jours sont-ils derrière ou devant nous ? Restons dans nos fermes, le repos n'oublie pas ses tâches quotidiennes, répétitives, instructives, structurelles. L'accumulation des monotonies d'automne forment souvent d'originales vues d'esprits, souterraines, voir dans l'invisible. L'art est une source infinie de survie.