Photographies © Sonia Marques

La pivoine arrive !

En ce moment c'est la fête du Saint Martial à Limoges, l'apôtre d'Aquitaine (IIIe siècle)
Les ostensions septennales se déroulent en ce moment (tradition médiévale)

Guérison et sauveur : Le Saint Martial, de ses initiales S et M, sur le blason de la ville de Limoges est partout sur les drapeaux en ce moment, signe de la guérison.

Vers 994, il y avait des maladies dans le Limousin, et l’Aquitaine, mortelles : le mal des ardents, ou ergotisme, une épidémie qui se déclenchait à la fin des moissons. C'était une intoxication au pain de seigle contaminé par un champignon parasite, l'ergot du seigle. Elle provoquait une sensation d’atroce brûlure et d'hallucination (d’où l’appellation « ardent », du latin ardere, brûler), des crises de convulsions et des spasmes douloureux, des diarrhées, des paresthésies, des démangeaisons, des maux de tête, des nausées et des vomissements. Les malades avaient des hallucinations, des troubles psychiatriques comme la manie ou la psychose. Les chroniqueurs médiévaux ont décrit en plus le noircissement, la nécrose puis la chute des mains et des pieds chez les personnes atteintes. Les morts se comptaient par centaines. Cette maladie était perçue comme un châtiment de Dieu. À Limoges, les malades, venus implorer la protection divine, s’entassaient dans les églises. Face à l’étendue du drame, l’évêque Hilduin et son frère Geoffroy, abbé de Saint-Martial, décident d’organiser un grand rassemblement autour des reliques de plusieurs saints limousins. Des ambassadeurs sont envoyés dans toute l’Aquitaine pour convier les archevêques de Bordeaux et de Bourges, les évêques de Clermont, du Puy, de Saintes, de Périgueux, d’Angoulême et de Poitiers, à se réunir en concile à Limoges. Le 12 novembre 994, après trois jours de prières et de jeûne, le corps de saint Martial, premier des évêques de Limoges et protecteur de la cité, est levé de son tombeau, placé dans une châsse d’or, et porté en procession depuis la basilique du Sauveur (place de la République actuelle) jusqu’au mont Jovis, à l’extérieur des murailles. Cette colline porte ce nom qui signifie Mont de la joie depuis cette époque. Elle est située, aujourd'hui, en pleine ville de Limoges, dans le quartier Montjovis. La procession est conduite par tous les prélats, les moines de l'abbaye de Saint-Martial, et Guillaume IV duc d’Aquitaine, suivis de nombreux pèlerins. Une foule immense se presse tout au long du parcours, peu à peu rejointe par des groupes de moines chargés de reliques venues de Figeac, Chambon, Salagnac, et de nombreuses autres paroisses. Arrivées sur la colline dominant la ville, les reliques des saints limousins sont offertes à la vénération de la population en détresse. Cette manifestation de masse est la toute première ostension (une appellation qui trouve son origine dans le verbe latin ostendere, qui signifie montrer, ou exposer, et qu’employa pour la première fois Bernard Itier, moine bibliothécaire de l’abbaye Saint-Martial, en 1211). Le 4 décembre, alors que le corps de saint Martial est ramené jusqu’à son tombeau, l’épidémie a cessé de sévir. Les chroniques de l’époque font état de plus de sept mille guérisons.








Blason de la ville de Limoges

DESCRIPTION

De gueules au buste de Saint Martial d'argent, vêtu et diadémé d'or accosté des lettres onciales S à dextre et M à senestre, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or

DEVISE
"Dieu garde la ville et saint Martial la population"