Photographies © Sonia Marques

*

Ces boules transparentes inaugurent à elles seules les festivités de Noël.
Elles nous obligent à percevoir à travers elles, et voir leurs vernis, leurs décorations.
Quelque chose s'offre en trop, la douceur.
À la fois transparentes, miroitantes, fines et façonnées par la main, fragiles.

La lucidité est toujours légèrement voilée par le cœur crédule.
Qui croire, quoi croire ? L'illusion porte sa désillusion en elle.
La douceur, si elle est accueillie, atténue le cynisme qu'imposent les agissements sans états d'âmes.
Trop bien voir serait ne plus voir la fragilité de l'autre, s'imaginer pénétrant.
Avec le cœur, percevoir la peine, ce léger voile qui froisse la voix, empêche de parler,
d'énoncer, et chemine au renoncement des doux, juste avant de devenir dur,
sur un autre chemin, celui de ne parvenir qu'à répéter la cruauté.
Juste avant, intervenir, sans s'interposer, juste à l'écoute.
Alors, avec le cœur crédule, comprendre ce qui fragilise c'est entrer dans une douceur invincible.
Acquérir le pouvoir d'atténuer le poids des ombres formées, celui des doux.
Si la prière apaise, la douceur atténue la chute, car elle ne renie pas la fragilité de la vie.

Les boules de verre fragiles se tiennent en équilibre sur un sapin.

Ce spectacle familier évoque une résistance, une douceur qui perdure.

Une fin d'année est attendue, pour espérer s'ouvrir à une autre, nouvelle.

Qui croire, quoi croire ? Mais plus intéressant : Croire avec qui ?

Puis percevoir l'autre fragile aussi, le croire.

Avec l'autre, énoncer : "Je crois en toi"

Être avec l'autre, quand bien même.