Polar / Série des Contemplations / © Sonia Marques Peinture infographique / 70 x 60 cm / 2012




Aurora / Série des Contemplations / © Sonia Marques Peinture infographique / 70 x 60 cm / 2012


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J'aime beaucoup ces deux peintures réalisées en 2012, le temps passe vite. Je me souviens du contexte de réalisations, de mes recherches, toujours d'actualité. J'écoutais de longues compositions minimalistes des années 70 de Terry Riley, je faisais de la méditation à travers la peinture. Elles étaient comme des pépites de joie, des bulles intenses d’éloquence. Les retrouver et se repositionner dans cette aventure est un bouleversement cosmique. Les pastels et les couleurs vives enfin réunies. Artiste, je peux avoir des dilemmes que personne ne connait, et qui ne touche personne d'autre que moi. Tandis que de grands problèmes, parfois collectifs, ne se représentent pas comme des dilemmes, de mon point de vue, car je peux trouver très vite la résolution du problème, il m'est très simple d'en résoudre certains, qui paraissent complexes et voués à se systématiser (ou se systémiser) Heureusement, je ne suis pas sollicitée pour cela, encore mieux depuis que je suis blonde et que je m'occupe des billes transparentes, ces idioties ne sont pas à la hauteur des enjeux où ils ont été établis, collectivement. Les nacs, ces nouveaux petits animaux de compagnies, ne leurs ai pas demandé de cogiter sur l'énergie nucléaire... Ils risqueraient d'émettre d'autres problématiques ignorées, impensées...
Là, il était question de couleurs et de blottissement de celles-ci, comme des pétales de fleurs, ou de lave volcanique sur une route, la nuit, lorsque l'on conduit et que le ciel nous guide. Contrastes éblouissants et simplicité des formes gonflées. Mon travail menait ces formes à la limite du chaos, disloquées, mais sans jamais faillir. Les transformations subies résultaient d'une aventure créative, de l'invention. Si mes gestes étaient dirigés, par un esprit concentré, tant il est minutieux d'en élaborer les tâches, il est resté ouvert, comme extasié par la découverte, sans jamais les empêcher d'advenir. Dans l'atmosphère, on peut prêter attention aux phénomènes colorés des gaz, l'azote et l'oxygène qui donnent des couleurs rouges et bleues et des teintes vertes. Ces cieux de feu sont comme des rêves où les formes s'entrechoquent. Toute chose se réjouit et se réjouit d'elle-même disait Plotin. Et elle se réjouit parce qu'elle contemple l'autre. Ainsi avais-je nommé ces peintures dans ma série : Les contemplations.

Ces chimies savonneuses, de mon esprit, se sont trouvées matérialisées, dans des peintures vitrées (ce que l'on ne peut voir à l'écran) La beauté de la création, réside, lorsqu'elle marque l'esprit, dans le pouvoir de s'y replonger à tout moment, même si cette création est datée à un instant précis, il y a des années. C'est-à-dire, que la recherche, lorsqu'elle est éprouvée, l'est toujours, dans l'esprit du créateur, de la créatrice. Et ici, je n'ai point besoin de cacher le pouvoir de la création, il provoque un bonheur, et trouve en l'imaginaire, la possibilité de s'extraire de l'ennui, des choses qui se répètent, comme un disque rayé. Telle une écoute qui s'use à force d'entendre la même chose, les mêmes émissions, l'esprit devient aliéné, s'enroule sur lui-même, lorsqu'il n'invente plus. La poussière atténue la qualité d'écoute comme des pneus abîmés par les chemins de campagne jonchés de cailloux. Se retrouver sur le sillon des inventions est la plus belle source d'émerveillement. C'est le binky du lapin.