Martin-pêcheur


Par deux fois, je découvre du bleu scintiller et plonger dans l'eau, ressortir aussi vite et se percher dans le même arbre, quelle fugacité ! Quelle sagacité de pouvoir observer cet animal, que dire, cette palette de couleur, d'un bleu très particulier... L'étincelant Martin pêcheur : la flèche bleue. Quelques jours après avoir surpris un écureuil intrépide sortir sous la grille d'une maison abandonnée, puis courir devant nous sur le trottoir bien plus rapidement que nous ne pourrions le réaliser et se glisser sous une autre grille pour grimper aussitôt, de toute beauté dans un arbre de fleurs roses. J'avais cette impression d'être au Canada, à Vancouver, où je pouvais approcher les écureuils chaque jour. Le Martin pêcheur est très précieux, à mes yeux. Sa trajectoire fut si surprenante, avant de tomber dans l'eau, qu'il me faisait penser à un colibri... D'ailleurs, je me documentais sur le plus petit oiseau du monde, un colibri-abeille... Pour cette flèche bleue, son plumage est irisé, je le vois brillant comme allumé en plein jour. Pourtant, celui-ci n'a pas de pigment plus intense que d'autres, mais une façon d'être ciselé, chaque plume est géométrique et isolante, ce qui lui permet de trancher lorsqu'il pénètre la surface de l'eau et il s'apparente à des nageoires. Il y a chez ce martin-pêcheur, un effet d'optique provoqué par la décomposition de la lumière, encapsulé dans les barbes et barbules de chaque plume. Dessous, plus sombres sont les plumes. On obtient ainsi un effet Tyndall, un phénomène optique de diffusion de la lumière (effet découvert au XIXe siècle par le scientifique irlandais John Tyndall) Ces jours-ci, je pouvais observer ce phénomène très particulier de la lumière, lorsque je regardais la surface de l'eau. Mes récentes photographies publiées sur ce blog, relatent de cet effet très particulier. Les canards, mâles et femelles glissent le long de ces lumineuses particules. Parfois, c'est la saison, j'ai pu observer des cannes avec leurs petits, bien encadrés...
L'effet Tyndall c'est aussi ce que l'on trouve dans les yeux de certaines personnes, des couleurs bleues/vertes.
Pour l'oiseau bleu, la flèche, ce martin-pêcheur, cet effet est aussi révélé par la vitesse de celui-ci, lorsqu'il vole au-dessus de la rivière. Il peut atteindre une vitesse de pointe de 45 km/h, et lorsqu'il touche la surface de l’eau, son corps se transforme en une torpille fuselée qui plonge à une vitesse de 2 à 4 m/s !
Comme tous les oiseaux (et je sais de quoi je parle... ou pourquoi je l'écris...) le plumage est entretenu toute la journée. Le martin-pêcheur interrompt ses activités au minimum six fois par jour pour une séance de toilettage d’une vingtaine de minutes. Toute saleté ou défaut de l’étanchéité du plumage représente une menace mortelle. L’oiseau commence par trois à quatre plongeons dans l’eau avant de se poser sur un perchoir. Puis, avec son bec, il lisse et graisse toutes ses plumes. On peut parler d'une beauté remarquable n'est-ce pas ;.)

Alors voici un autre oiseau, qui me faisait penser à celui que j'ai pu observer si près de moi, mais que je n'ai jamais vu de mes yeux : le plus petit, le Colibri d'Elena.
Mellisuga helenae, dit aussi colibri d'Helen, ou colibri-abeille, une espèce d'oiseau de la famille des Trochilidae. Ce nom lui a été donné en l'honneur d'Elena Booth, l'épouse d'un ami de Juan Gundlach (1810-1896), naturaliste allemand qui a séjourné pendant plusieurs années à Cuba. D'après Alan P. Peterson, c'est une espèce monotypique. Avec une longueur totale de 5 à 6 cm et un poids de 1,6 à 1,9 gramme, le mâle de cette espèce est le plus petit de tous les oiseaux. La femelle a un poids de 2 grammes et pond possiblement les plus petits œufs amniotiques au monde, bien qu'il n'y ait aucune certitude à ce sujet. Cet oiseau-mouche vit dans les bois, les marécages, les massifs d’arbustes et les jardins. Il a un collier iridescent : une gorge rouge étincelante.
Le voici, une beauté de plus, dans un monde, où l'observation et la contemplation, sont des arts à part entières, délivrées de la prédation, si nous parvenons, à nous positionner à la juste distance.