Le cerfeuil tubéreux est un délicieux légume racine de culture, ancien et oublié dit-on. Une petite carotte conique, terreuse. Elle possède une chaire excellente, sucrée et fondante entre châtaigne et pomme de terre. Je le cuisine cuit puis revenu dans du beurre à la poêle, c'est exquis. Tout d'abord je les lave les tubéreux, vite fait hein ! Puis je les dispose dans une casserole qui accueillera de l'eau bouillante : 15 minutes d'ébullition, je rajoute une pincée de bicarbonate de soude, histoire de conserver plein de bonnes choses. Puis je les épluche (non, nous les épluchons, c'est plus sympa à deux) et je les coupe en deux. je les dispose dans une grande poêle, j'aime quand il y a de l'espace, comme pour tout finalement ! Avec une bonne dose de beurre (non salé), un beurre Échiré, le beurre AOP Charente Poitou, par exemple, puis je fais délicatement revenir (pas le feu à fond évidemment) Puis je saupoudre d'une pincée de fleur de sel de Guérande et nous dégustons la préparation, à deux c'est plus sympa. C'est doux, c'est délicieux, c'est fondant et d'un goût très rare, un peu artichaut aussi. Avec un bon vin blanc. Même si ce soir c'était du rouge, un Big Red Beast, avec une étiquette digne de Shoboshobo (s'il m'entendait ;.) Vin du Languedoc, millésime 2016, ouh c'est quoi ce truc !

Satori fait ses premiers pas de découverte, sans cage. Et c'est plein de "binkies" qui s'offrent au regard. Tandis que Cafuné m'avait habituée à de superbes flops. Il est devenu un bonze, un gros bouddha. Satori, son éveil, c'est surtout l'éveil de sa libido. Il ressemble à un yéti blanc de neige, très curieux et très câlin, avec une rayure couleur café sur son pyjama nuage. Elle, à une petite malicieuse satinée, très délicate, mordorée rosée, pas si facile à cerner. Méthodique et reconnaissante, ne donne pas sa confiance à n'importe qui : il faut montrer patte blanche, ce que Cafuné s'évertue à réaliser assez maladroitement pour l'instant. Il est foufou, bien dans ses pattes, et il toise, les yeux bleus en amande, d'un air supérieur, mais pas condescendant. Il ressemble à une sculpture animiste, impassible, roi en son temps, en sa langue, quand ce n'est pas à un adolescent qui cherche comment circuler hors passage piétons, avec ses nouvelles grosses baskets blanches. Il est intrépide mais pas belliqueux. Elle est rapide et très prudente, elle demande la permission, puis s'en passe largement : parle à mon pompon ! Ces petits hôtes japonais mangent principalement du foin de Grau, aussi des granulés, puis en ce moment c'est découverte des plantes aromatiques fraîches, menthe, thym, persil, cerfeuil, romarin, coriandre, fleurs de soucis...

Photographies © Sonia Marques