Jornadas Cantianas (a 16 e 17 de Março 2012), evento em torno da obra de Paulo de Cantos, figura enigmática da auto-edição, cuja obra é largamente desconhecida do público.
As Jornadas Cantianas apresentarão, pela primeira vez, a obra (possível) do autor (livros, maquetas e objectos) ao público, convocando igualmente autores do design, tipografia e crítica cultural para um ciclo de conferências em torno de temáticas tangenciais à obra do autor.
As Jornadas abrem um ciclo dedicado a figuras pouco estudadas e amplamente desconhecidas do universo cultural Lusófono. Expansível a diversas áreas de conhecimento artístico, inicia-se com as artes da edição e da publicação.
Esta primeira Jornada intitula-se Cantiana (de canto e cantão, de cotovelo e cunhal) de Paulo José de Cantos (1892-1979), um ilustre desconhecido dos meandros bibliófilos, um prolífico pedagogo Povoense impelido pela publicação, banzado por tipografia, por acrósticos destravados e pelo universalismo da língua e da lusofonia. Paulo Cantos foi um auto-editor de invulgares, idiossincráticos, inclassificáveis e imprudentes livros que povoam (cada vez menos) as prateleiras de várias lojas de alfarrabistas.
As Jornadas vão decorrer ao longo de dois dias em que vários convidados apresentam, abertamente, analogias e possíveis referências empáticas às suas
edições. Em torno dos livros dissecados iremos falar das principais quimeras presentes na lista de obras do autor.
Os livros do autor, em exposição, serão acompanhados de outras publicações relativas às apresentações dos oradores convidados. Como pequenas extensões biográficas poder-se-á ver material epistolar, desenhos, dedicatórias, ilustrações e maquetas originais entre outros objectos ludo-documentais, encontrados no decurso da pesquisa.

Érudite /

Du latin eruditus (« instruit, éduqué, savant, habile, érudit »), participe passé de erudire (« enseigner, instruire, éduquer »). Étymologiquement, un érudit est une personne « polie » par le savoir et la connaissance.

Érudition : Savoir approfondi dans un ordre de connaissances, et en particulier dans toutes celles qui sont fondées sur l'étude des textes, des documents : Un ouvrage d'érudition.

Qui s'intéresse à l'érudition ?

L'une des personnes illustre et curieuse qui enseignait au collège d'Eça de Queirós à Povoa de Varzim au Portugal, était le professeur Paulo de Cantos. Né à Lisbonne le 13 Mars 1893 il y mourut le 9 Avril 1979. Le professeur Paulo de Cantos a fréquenté les Universités de Lisbonne, Porto et Coimbra. Il est dit de lui qu'il fut "doté d'une grande intelligence, la curiosité et le désir d'apprendre et doué d'une mémoire prodigieuse, de nombreuses formations, incluant diplômes en mathématiques, dessin, physique et chimie, sciences naturelles et biologiques, langues romanes (philologie romane), et même des cours de beaux-arts et a, entre autres, un diplôme en viticulture ". Puis il a été professeur de l'enseignement secondaire, en commençant par Pedro Nunes à Lisbonne et plus tard a enseigné au collège Eça de Queirós à Povoa de Varzim, dans lequel il a passé la plupart de sa vie professorale, et est devenu recteur pendant 10 ans. L'approche du mouvement allemand du Bauhaus ou du surréalisme tel qu'on le connait en France, est approprié pour cet auteur extravagant, original et singulier.


Plusieurs traces écrites attestent qu'il est difficile de faire la synthèse de qui était Paulo de Cantos, professeur, rédacteur en chef, graphiste, philanthrope, philologue. Son intérêt s'est porté sur des manuels d'enseignements, livrets frénétiquement édités depuis les années 20 jusqu'à sa mort. Sur plusieurs sujets, la langue, la géographie, de l'anatomie, de la littérature, les mathématiques, le folklore - et dont la particularité est le chemin utilisé pour créer la composition des caractères, des dessins stylisés, des cartes anthropomorphes. Un travail de pionnier, pratiquement inconnu, très visuel, avec un souci pédagogique. Il est rare de trouver ses livres. Paulo de Cantos a créé son propre langage. Après un voyage au Brésil, vers 1965, l'auteur a organisé dans sa maison un Congrès Luso-brésilien dédié à la langue portugaise. D'où l'idée d'unifier l'orthographe des deux langues, qu'il appelait PAK.
Paulo de Cantos a été un homme en avance sur son temps. La plupart des livres de Cantos trouvés dans les librairies n'ont même pas été ouverts. Il y a une grande distance entre le travail qu'il a produit et le public reçu, qui n'a pas été comprit à l'époque mais son travail a des choses à dire.
Cantar
veut dire Chanter, en portugais, son nom est celui d'un chant, d'un champ ?



Il est retourné à Lisbonne, où il a fondé le Centre de Prophylaxie de la vieillesse dans sa maison, et a créé une librairie adoptée par Fernando Pessoa, Cesariny, entre autres. Mais contrairement à ses contemporains, Paulo de Cantos est resté pratiquement inconnu, ce qui crée un certain mystère autour de lui, comme liés à la dictature. Dans quelle mesure il a influencé les artistes qui le connaissaient ?  Paulo de Cantos va au-delà des livres. Il a inventé un mobile construit en taille réelle, qui s'ouvre et a l'intérieur des os humains pour simuler un squelette, ou une canne bizarre avec plusieurs compartiments pour stocker de petites quantités de produits d'épicerie. La vision polygraphique de Paulo de Cantos, un artiste scientifique a permit de déplacer certains problèmes concrets, de nature technologique, vers des couches plus abstraites de la culture, impliquant la langue et la cognition, dont la théorisation arrive à des limites obsolètes ou absurdes. Comme Fernando Pessoa, Paulo de Cantos, modernistes, a construit un travail basé sur la diffusion imaginative de la science, dans des livres comme Astrarium (1940) ou O livr-o-mem (1930-1936). L'imagination dépasse toujours l'élan de la diffusion. Le travail "Cantianas" est est arrivé à connaissance de nouveaux chercheurs, car invisible et ignoré pendant longtemps, et commence tout juste à être découvert par des designers portugais. Ils sont enchantés par l'utilisation créative des éléments typographiques et rédactionnels, dans tous les livres étrangers publiés par Cantos. Cependant la langue originale et poétique conçue dans des configurations complexes par Cantos, attendent toujours une analyse systémique.
Robert Massin, graphiste, typographe, directeur artistique, français considéré comme un génie, avait été invité à une conférence à Lisbonne en 2012, sur Paulo de Cantos et avouait qu'il ne connaissait absolument rien sur celui-ci, mais plus largement sur l'art au Portugal, ou même son histoire. 

* José Maria de Eça de Queirós ou Queiroz, (25 novembre 1845 – 16 août 1900) est un auteur naturaliste et diplomate portugais.
* Fernando António Nogueira Pessoa est un écrivain, critique, polémiste et poète portugais (13 juin 1888 - 30 novembre 1935)
Théoricien de la littérature engagé dans une époque troublée par la guerre et les dictatures, inventeur inspiré par Cesário Verde du sensationnisme.






 

Tous les visuels sont de Paulo de Cantos

J'ai logé là à Lisbonne, peut-être en 2006, pour pouvoir créer un contact avec l'école angevine, lorsque j'étais professeure, juste à côté de la maison de Paulo de Cantos, dans le Bairo Alto, où il a créé en 1949, un centre de prophylaxie de la vieillesse pour la valorisation de la motricité humaine. Une institution d'utilité publique. En médecine, une prophylaxie désigne le processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l'apparition, la propagation ou l'aggravation d'une maladie. J'ignorais cette proximité, mais j'ai photographié cette maison, comme toutes de façades d'azulejaria. Ce contact fut une  aubaine pour l'école d'art angevine qui peinait à avoir un contact bilatéral avec une capitale, au moins européenne, afin que les étudiants partent étudier à l'étranger. J'ai vu récemment de jeunes artistes angevines, ayant étudié là-bas, à la FBA de Lisbonne, par cet échange, créer plusieurs projets, exposer.

Qui s'intéresse à l'érudition ?