Agnès Varda, réalisatrice dans son film "Les plages d'Agnès" (2008)
Elle est photographe, réalisatrice de cinéma et plasticienne française, née le 30 mai 1928 à Ixelles en Belgique.

Les films d'Agnès Varda sont étonnants, une mine d'idées, d'inspirations, des sources citées, aimées, recollées, un travail de mémoire manifeste, des ballades géniales, des couleurs, des espaces, des temps différents rassemblés et parcourus sur un pied si léger, si habile de son regard, une cinéaste plasticienne à part entière : un phénomène génial ! Tardivement j'arrive à deux films, son autobiographie, "Les plages d'Agnès" de 2008 et le film "Jane B. par Agnès V.", sorti en 1988. En une vingtaine d'années, la cohérence de son portrait kaléidoscopique se retrouve, avec cette même empathie enjouée et cette fraîcheur virtuose. Car il faut être assez vif d'esprit pour traverser les gens, les genres, tout en restant intacte, une bulle de savon dans l'eau savonneuse, mais au dessus de tous. Ses films interprètent toute idée du vécu, en tant que véhicule de vie. La densité de ses références et la maturité de sa méthode cinématographique unique, comme une plasticienne qui met en forme ses souvenirs et s'amuse de tout objet, les tricotant les uns aux autres, afin que le tissu soit indéfectible, une trame dont elle seule a le secret. Il m'a semblé qu'elle réparait tout en recollant des morceaux, ainsi, même si elle évoque les morts, ses affinités, ses proches, ses pairs et ses chéris, elle nous les révèlent vivants dans sa mémoire et leurs oeuvres, donc aussi traversants le temps. Quelle découverte la trouvant dans une baleine, reine à son éventail de trucages, faisant miroiter les vagues et les membres de son équipe ! Quelle découverte la remarquant peintre : si ce n'est de sa maison, de ses cheveux, de son âme, elle donne le ton, afin que tous ouvrions nos esprits, plus libres et plus reconnaissants.

Merci pour ces découvertes, gardons à l'esprit toutes nos pommes de terre ;.)

Film "Les plages d'Agnès" d'Agnès Varda (2008)

Extrait de l'article sur Wikipédia :

« Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Moi, si on m’ouvrait, on trouverait des plages. »

(Agnès Varda)

Autoportrait de la plus célèbre Française photographe-réalisatrice-féministe. Agnès Varda remonte le fleuve du temps en barque à voile (et se revoit en ado), refait (à reculons au sens propre comme au figuré) le parcours de ses « 80 balais et balayettes » offerts par son voisinage lors de son anniversaire en mai 2008 (ustensiles en crin et autres matières, d’une diversité équivalant à celle de ses œuvres). La cinéaste, qui aime bien consigner, ranger ses souvenirs dans des cahiers et amasser des tas de photos, répertorie les faits marquants de sa vie (privée et artistique) qui seraient comme autant d'images reflétées par des miroirs dispersés sur la plage de Sète. Avoir été conçue à Arles lui valut d’être baptisée « Arlette », prénom qu’elle a officiellement remplacé par celui d’Agnès (elle dit un jour « pourquoi pas Paulette si j’avais été conçue à Pau… »). Elle redécouvre sa maison natale d’Ixelles et réinvente la maison-bateau familiale sétoise. Elle revisite les plages des Flandres (Knokke-le-Zoute), de l’Hérault, de Vendée (Île de Noirmoutier), de Californie (Los Angeles), celles de son enfance belge (plage de La Panne) et sétoise (plage de la Corniche) puis celles où elle tourna les extérieurs de quelques-uns de ses films. Agnès Varda habite depuis le début des années 1950 la même maison de la rue Daguerre située dans un quartier populaire parisien. Elle va jusqu’à concurrencer la Mairie de Paris en installant une « Daguerre-Plage » dans sa rue, histoire de nous montrer le bouillonnement du staff de ses Productions Ciné-Tamaris situées à proximité

Sa rétrospective filmographique et photographique est émaillée d’une multitude de rencontres :

— rencontres amicales avec de simples pêcheurs sétois (des anciens de La Pointe Courte) et des confrères cinéastes indépendants californiens,
— rencontres initiatiques, coups de cœur artistiques avec quelques icônes du théâtre, du cinéma, de la chanson : Jean Vilar (sa famille et le TNP), Gérard Philipe (« un Prince de Hombourg en Avignon »), Jean-Luc Godard (auquel elle réussit à faire ôter ses éternelles lunettes noires « pour qu’on voie enfin ses beaux yeux »)1, Delphine Seyrig, Jim Morrison,
— rencontres politiques et militantisme : Fidel Castro, la Chine, les Black Panthers, la Génération Hippie, Manifeste des 343 salopes,
— et, bien sûr, sa rencontre avec l’homme de sa vie, Jacques Demy, qu’elle portraiture la larme à l’œil.

Avec, entre autres, des extraits, de :
— ses réalisations : La Pointe Courte, L'Opéra-Mouffe, Cléo de 5 à 7, Salut les Cubains, Le Bonheur, Les Créatures, Oncle Yanco, Loin du Viêt Nam, Black Panthers, Lions Love, Daguerréotypes, L'une chante l'autre pas, Murs murs, Documenteur, Ulysse, Sans toit ni loi, Jane B. par Agnès V., Jacquot de Nantes, Le Lion volatil, Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma, Les Glaneurs et la Glaneuse,
— réalisations de Jacques Demy : Les Parapluies de Cherbourg, Peau d’Âne, Une chambre en ville.

Film "Les plages d'Agnès" d'Agnès Varda (2008)

Dans le Portrait-interview de la réalisatrice Agnès Varda lors d'une conférence de presse à Rennes à l'occasion de la sortie de son film "Jane B par Agnès V", elle dit un peu ceci :
Puzzle / portrait / collage / parcours choisi.
Elle enlève tout le cérémonial. Elle souhaite de la légèreté et que le portrait soit toujours fuyant.

"On atteint pas l'autre, on tend à un portrait de l'autre"


Elle souhaite une sorte de fantaisie et d'amitié (dans des tas de petites choses)
Elle assume complètement l'inégalité et la contradiction. Elle ne voulait pas travailler dans le parfait le chef-d'oeuvre.

Son rapport au labyrinthe : ballade, mur et choses qui ne menaient à rien.

Au lieu de dire : "Je sais tout, qu'est-ce qu'on peut ne pas savoir ?"

La caméra Minotaure… Elle poursuit Jane dans des chemins dont ils ne savent rien. Le collage.
Méthode de travail :

"On s'arrête on réfléchi, on gomme, on recommence"

"Tout à été vécu comme ça"

Le portrait de Jane : La forme de ses successifs retraits et dévoilements.

"Jane B. par Agnès V." film réalisé en 1988 par Agnès Varda

"Jane B. par Agnès V." film réalisé en 1988 par Agnès Varda