dessins © Sonia Marques

Dessins qui figurent dans le texte "La pêche à l'anneau" (Ring catching, en anglais)

Pour le texte qui alimente Magic Ring : La pêche à l'anneau (Ring catching en anglais), j'ai réalisé des dessins autours de poissons et de pêche en m'inspirant du symbole tibétain des poissons d'or. Le terme sanskrit matsyayugma (poissons accouplés) fait allusion à l'origine de ce symbole des 2 principaux fleuves sacrés de l'Inde (le Gange et le Yamuna) Ils représentent à leur tous, les canaux psychique subtils lunaire et solaire...
Dans le bouddhisme, les poissons d'or, qui nagent en toute liberté, représentent le bonheur et la spontanéité. Se multipliant rapidement, ils symbolisent la fertilité et l'abondance ; se mélangeant et se touchant facilement, ils signifient la liberté face aux contraintes sociales ou de caste. Les poissons aiment à nager deux par deux.

Les poissons d'or, l'un mâle, l'autre femelle, sont généralement représentés de manière symétrique sous la forme de deux carpes. En Orient, elles sont considérées comme des poissons sacrés, par leur affinité avec certaines déités bienveillantes, et par leur beauté, leur longévité. Il sont souvent dépeints, ces poissons, nez à nez, symbole hindouiste représentant le yoni (vagin) de la femme.

(Souces : Les symboles du bouddhisme tibétain de Robert Beer)

Dans Magic Ring, il y a un autre dessin caché, que j'ai réalisé, qui représente un Atlas, un homme nu qui porte le monde, ici l'anneau magique. Selon la mythologie, mais je préfère raconter comment mon binôme, qui m'a proposé de le dessiner, m'a décrit l'histoire : Atlas, qui était un peu bête, porta le monde qu'Héraclès lui donna, en prétextant qu'il avait mal au dos, juste quelques minutes... Mais ne revenant pas, il repartit laissant le (naïf) Titan (Atlas) porter le monde. Atlas porta le monde tout le temps, et celui-ci était lourd et Atlas musclé.
Après plusieurs essais et consensus, je remplis ma commande et réalisais à l'encre un personnage d'un âge incertain, vieil homme et visage d'enfant, élancé et noué qui porte l'anneau magique. Mais contrairement à la mythologie, il ne semble pas faire d'effort. Du moins, l'anneau est très léger ;.)
Ce dessin est "l'erreur 404" des pages Internet qui ne s'affichent pas, plus. Nous nous sommes posés la question de la disparition d'un site de l'anneau, pour des raisons diverses (location du nom de domaine pas renouvelé, auteur qui vide ses pages, oubli, refus, disparition...) et comment, pour ne pas briser l'anneau, signifier aussi sa disparition, à l'image des "dead media projects" du cyberpunk Bruce Sterling (ses "Médias morts", lectures que j'ai aimées partager avec les étudiants, lors de mon enseignement dans une école d'art antérieure) Nous côtoyons sur Internet la mort des sites Internet, leur obsolescence, leur invisibilité et également les zombis, ces sites, dont tant de personne vouent un culte, alors qu'il n'existent plus, que l'on ressuscite, par des archives, le plus souvent de mauvaise qualité... Ces voisinages et fantômes nous paraissaient intéressants à représenter. Cet Atlas, outre sa nudité et son insouciance, est une pierre tombale, RIP (Rest In Peace), qui inscrit automatiquement la naissance et la mort d'un site, lorsque celui-ci, pour une raison ou une autre, quitte l'anneau magique.
Il m'a fallu bien des modèles (vivants) pour représenter l'Atlas ;.) Malgré sa discrétion, il a reçu les louanges de certaines participantes de l'anneau magique... Ainsi ne sera-t-il pas présent ici, sur ce blog, réservé au repos, à la commémoration révélée par une erreur.