Yapool (photo : Sonia Marques)   kiwaida -kaiju
Yapool, Ultra Monster Series (collection privée, photo © Sonia Marques) + "KIWAÏDA KAIJU  au Centre Pompidou, Paris

Mon jouet Kaiju, unique de ma collection vintage des Ultra monsters est un Yapool de la série télévisée japonaise Ultraman ace, diffusée entre 1972 et 1973, pas tout à fait née et pas tout à fait au Japon. Fascinée par ces jouets, leur manufacture, leurs couleurs et leurs textures (translucides également), leurs formes, je débutais une collection par ce Yapool, découvert par hasard dans une boutique à Nantes, il y a quelques années, parmi d'autres jouets sans aucun rapport. Un ami, membre du collectif Téléférique que je co-fondais en 1999, avait une collection de ces Kaijus, lorsqu'il habitait à Marseille, j'étais verte et jalousement ne m'en parlait pas. Depuis, il est parti vivre au Japon, tout aussi jalousement ;.) Un autre, membre actif, est japonais, son amie également, et je me suis demandée si ces liens n'avaient pas favorisé, l'air de rien, une japonisation de mes centres d'intérêt, bien que des Kaijus, pas de mots non plus à leurs sujets. Au centre Pompidou, cette semaine, je découvre le début d'une exposition "Planète manga", enfin d'une série de projection de films japonais, dont j'espérais depuis quelques temps pouvoir les visionner, certains muets, petits bijoux de l'avant et l'après guerre. Au sous sol, une vitrine expose une collection des jouets Kaijus, dont je découvre mon Yapool parmi d'autres.

kaiju - Planète Manga  kaiju - Planète Manga

Kaijus - Collection privée, exposition "Planète Manga" au Centre Pompidou, Paris, du 8 février au 14 mai 2012 (photo © Sonia Marques)

Aussi, un dessinateur que j'aime beaucoup, Yuichi Yokoyama, dont des wall drawing sont exposés dans un espace conçu pour les adolescents. Un ami m'avait fait découvrir une de ses éditions qui s'inscrivent entre manga, bande dessinée, roman graphique.

Né en 1967, ce plasticien japonais Yûichi Yokoyama vit et travaille en banlieue de Tokyo. Diplômé de l’université des Beaux-arts du département de Saitama, il s’est d’abord consacré exclusivement à la peinture, avant d’étendre ses recherches graphiques et picturales au champ de la bande dessinée. Par ses travaux, Yokoyama s’attache à explorer un monde radicalement autre, à présenter les fragments d’un au-dehors, d’un ailleurs, d’un demain que rien n’annonce. Les paysages et les architectures y sont composés de volumes simples où se révèle une nette prédilection pour la ligne droite ; les femmes n’y existent pas, tandis que les hommes, affublés de masques et de costumes déroutants, s’y livrent froidement à des actions opaques. Les dessins de Yokoyama ne ressemblent à rien d’autre. Inutile donc de s’embarrasser à son égard des habituelles distinctions (manga, bande dessinée, roman graphique…) : se plaçant – sans pose, sans provocation ni volontarisme – hors de toute catégorie établie, son travail ignore simplement les influences et les écoles aussi bien que les genres. (Édition Matière)

kiwaida - yokoyama

Exposition "Planète Manga" au Centre Pompidou, Paris, du 8 février au 14 mai 2012, wall drawing de Yuichi Yokoyama (+kiwaïda portrait)

Yuichi Yokoyama

Extrait du livre de  Yuichi Yokoyama, "Nouveau corps", édition Matière

Un homme photocopie son costume-cravate, taille les images obtenues et les ajuste au scotch sur le corps de son camarade. Un type improvise un masque à partir des pièces d’un ventilateur. Un troisième se confectionne une casquette au burin dans un bloc de roche. Des individus se laissent asperger de colle en bombe avant de se jeter dans des bacs emplis de balles, de feuilles, de graviers… Un homme rattrape par la tige une plante en pot qui chutait du sommet d’un building, tandis que d’autres se livrent à de curieux ballets mécaniques ou à de périlleuses acrobaties à grands renforts de lampes de poche, de tulipes et d’explosions… Voilà de quelle manière on revêt son corps, et voilà à quoi on l’emploie dans le monde robotique, opaque, énigmatique de Yûichi Yokoyama. Au moyen de douze récits rapides, géométriques, incisifs. (Édition Matière)

Yuichi Yokoyama  Yuichi Yokoyama

Painting works "BEAST and OURSELVES" Yuichi Yokoyama's solo exhibition "All Documentation on Neo Manga: I'm Drawing the Time" (Kawasaki City Museum)

Yuichi Yokoyama

Paper Bag Hat : Yuichi Yokoyama. Image from New Engineering.

Ce dessin, ci-dessus, me faisait penser à mon Yapool. Toujours dans l'espace de "Planète manga", j'ai pu voir les films de la japonaise Akino Kondoh, dont on peut voir un extrait ici de Ladybird's requiem. Née en 1980 dans la préfecture de Chiba, à l’est de Tokyo, Akino Kondoh a étudié le graphisme à l’Université d’art de Tama, d’où elle fut diplômée en 2003. Elle fit ses débuts en tant qu’artiste de manga avec Kayoko Kobayashi à l’âge de 19 ans. Son manga Eiko fut publié en 2006 aux éditions du Lézard Noir, en France (maison d'édition spécialisée dans l'avant-garde, le romantisme noir, le japonisme décadent)

akino kondoh

Akino Kondoh : Ladybirds' Requiem (てんとう虫のおとむらい ) 5'38" 2005-2006 color music copyright: CHIKU Toshiaki

akino kondoh

Akino Kondoh : KiyaKiya 6min. 39sec. 2010-2011 color single channel animation video music copyright: John Zorn

Fredrik Mattson

Lampe de Fredrik Mattson (photo © Sonia Marques)

J'ai découvert une lampe à travers une vitrine d'une boutique de design. Le vendeur m'a donné un prix... plus de 1000 euros, donc je suis ressortie avec le nom du designer suédois : Fredrik Mattson. Son objet se nomme PXL :

I have been playing with colours, light in itself is anyway basically just a mixture of colours. This is obvious when you lead light thru a prism. The traditional archetype of a lamp form is sliced up and transformed into rings. The result resembles a bit of a 3-D ”low-resolution object” with its pixel and edgy character. Material: Lacquered aluminum Year of production: 2007 Design: Fredrik Mattson Producer: ZERO LIGHTNING


nicolas momein

Vue de l'exposition "Air de famille" de Nicolas Nomein, galerie White Projects, Paris (photo : Sonia Marques)

Dans la balade des galeries parisiennes, une présentait un jeune artiste, la galerie White Projects, qui a retenu mon attention. Nicolas Momein est récemment diplômé de l'École supérieure d'art et de design de Saint-Étienne et a intègré la Haute École d'Art et de Design de Genève. Riche d'une expérience de tapissier, son travail est étonnant dans les assemblages et les matériaux de ses sculptures de dimensions variables (mousse, acier, papier mâché...), la finesse des associations de couleur. On peut voir ici, une vidéo de son exposition "Walk the line" à la manufacture d'arme de Saint-Étienne (juin 2011)

Aire de famille, intitulé de l'exposition, dessine le sol sur lequel repose une série de sculptures hétéroclites. En usant de gestes simples — assembler, empiler, emboîter, coller, mouler, tailler, carder, souder, stratifier, lier… Il s’agit pour Nicolas Momein de matérialiser une dérive formelle, un enchaînement possible entre des processus de fabrication. Ces petits personnages, à poils qui grattent, une bûche sur un skateboard, un autre assis comme un nounours rose, me semblaient s'accorder dans le parcours de cette semaine artistique, studieuse et un peu fantaisiste.

nicolas momein   nicolas momein   nicolas momein

Vue de l'exposition "Air de famille" de Nicolas Nomein, galerie White Projects, Paris (photo : Sonia Marques)

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Vue de l'exposition "Air de famille" de Nicolas Nomein, galerie White Projects, Paris (photo : Sonia Marques)

Kiwaida - Cosmic

Kiwaïda -Cosmic (photo © Sonia Marques)

Kiwaïda s'immisce dans une exposition de la galerie Bugada & Cargnel, ex-Cosmic, dont le nom est un poème :

"Si toutes les étoiles venaient à disparaître ou à mourir, je devrais apprendre à regarder un ciel vide et à trouver son obscurité totale sublime."

"Were all stars to disappear or die I should learn to look at an empty sky and feel its total dark sublime" est une phrase tirée du poème The More Loving One (1957) de Wystan Hugh Auden, que le peintre abstrait et théoricien Ad Reinhardt (1913-1967) a retenu pour exprimer sa démarche artistique, notamment dans son iconique série de monochromes noirs Ultimate Paintings. S'inspirant de cette phrase et de sa postérité, ...I should learn to look at an empty sky and feel its total dark sublime est le deuxième volet d'une exposition en deux parties, qui présente différentes approches conceptuelles de l'art abstrait, ici à travers les œuvres de Marc Bijl, Pierre Bismuth, Benjamin Bronni , Étienne Chambaud, Cyprien Gaillard, Julio Le Parc et Nico Vascellari.

Restaurant japonais (photo © Sonia Marques)    Restaurant japonais (photo © Sonia Marques)
Restaurant japonais - Belleville, Paris (photo © Sonia Marques)

Restaurant thailandais (photo © Sonia Marques) Restaurant thailandais (photo © Sonia Marques)
Restaurant thailandais - Belleville, Paris  (photo © Sonia Marques)
Kiwaida Kanal (photo © Sonia Marques)
Kiwaïda & les inséparables - Canal Saint-Martin, Paris  (photo © Sonia Marques)