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blog m kiwaïda

17/05/2023

♓ÅℰℕÐ∃ℒ

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Lascia la spina, cogli la rosa; tu vai cercando il tuo dolor. Canuta brina per mano ascosa, giungerà quando nol crede il cuor.
Laisse l'épine, cueille la rose ; tu ne cherches que ta douleur. Une gelée blanche par sa main invisible recouvrira tes cheveux plus tôt que ton cœur ne le croit.
Lascia ch'io pianga mia cruda sorte, e che sospiri la libertà. Il duolo infranga queste ritorte, de' miei martiri sol per pietà.
Laisse-moi pleurer sur mon sort cruel, et soupirer à la liberté. Que la douleur brise ces chaînes, de mes martyres juste par pitié.

Musique Par kiwaïda at 01:06

14/05/2023

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Photographies © Sonia Marques

Pour la Nuit européenne des musées, un retour sur le musée national Adrien-Dubouché, un musée sur la porcelaine de Limoges et l'histoire de la céramique. Il fut fondé en 1845 et fait partie de l'établissement public Cité de la céramique - Sèvres et Limoges. Son nom est celui d'Adrien Dubouché, négociant, amateur d'art, et de céramiques. Il fut nommé directeur du musée de Limoges en 1865 et a fait un don de 400 objets au musée. En 1868, il crée une école d'art, qu'il installe dans les bâtiments du musée, afin que les artistes puissent s'inspirer des collections exposées. Élu maire de Limoges en 1870, et envoyé à l'Exposition de Vienne en 1877 pour y organiser la section française des Beaux-Arts ; en témoignage de satisfaction, l'empereur François-Joseph d'Autriche lui confère la croix de chevalier de son ordre avec le titre de baron. Il fut vice-président de l'Académie des beaux-arts et président de l'École nationale des arts décoratifs de Limoges. À sa mort en 1881, le musée et l'école avaient pris une grande importance. La ville de Limoges demanda et obtint qu'une loi en fit des établissements nationaux. Son nom a également été donné à une rue et à une station de bus de Limoges.
J'avais pris soin, dès mon arrivée, dans l'enseignement pour l'école nationale supérieure d'art, liée encore à Aubusson, mais en séparation, de créer un partenariat avec la conservatrice, arrivée comme moi, également la même année, pour les étudiants de l'école limougeaude. J'étais coordinatrice des premières années. Elle avait trouvé ma démarche très volontaire. Plus tard, cela a fait son chemin, d'autres professeurs ont suivi le contact. Je me souviens la voir réaliser une visite avec les étudiants, et moi, de concevoir des cours, successifs à nos échanges. Depuis, les vitrines sont devenus colorées et l'inventaire mieux réalisé, et, elle est devenue directrice de ce musée.

Autre musée :



Le musée de la Résistance de Limoges, est un musée municipal de la ville de Limoges.
Cet établissement culturel de la Ville de Limoges illustre les valeurs citoyennes et solidaires portées par la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Dédié à tous ceux qui se sont sacrifiés pour défendre les valeurs fondamentales de la République, il a pour vocation de faire vivre la mémoire en offrant un lieu pédagogique et de diffusion de l’information, notamment pour le jeune public. Situé dans l’ancien couvent des Sœurs de la Providence du XVIIe et XVIIIe siècle rue Neuve Saint-Étienne, au cœur au quartier de la Cité, il propose sur 1400 m2 un parcours muséographique retraçant rigoureusement les faits historiques de la Seconde Guerre mondiale et particulièrement la Résistance, l’occupation et la déportation en Haute-Vienne.

Art Par kiwaïda at 19:05

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Photographies © Sonia Marques


Paysage Par kiwaïda at 14:12

12/05/2023

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Peintures © Sonia Marques

Art Par kiwaïda at 00:50

10/05/2023

Ṕ℮ґḟʊм℮

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Rita Lee et Milton Nascimento qui chantent "Mania De Você" des paroliers Rita Carvalho et Roberto Zenobio Affonso De Carvalho, annonçaient l'amour par télépathie "A gente faz o amor por telepatia", mais pas que :

Meu bem, você me dá Água na boca

Elle, la reine du rock brésilien, qui vient de nous quitter, revient ces jours-ci parfumer nos jours. "Lança perfume", l'entêtant tube des années 80, aux paroles toujours érotisées.
Il fut un temps, je roulais avec des rollers dans une boîte de nuit, mais de jour, avec ma copine, face à des miroirs, exactement comme dans le clip vidéo de Lança perfume... La Main jaune fut une discothèque située dans le 17ᵉ arrondissement de Paris qui était ouverte de 1979 à 2003, elle a connu son heure de gloire dans les années 1980, lorsque les ados venaient y danser sur des rollers. Peut-être avions nous fait ce chemin une après-midi, mais nous ressemblions plus à des petites patates, venues de banlieue. En ce jour, ce temps est loin et parfois joyeux. Mais loin de moi, l'idée d'y revenir, sauf pour écouter la voix de ces chanteurs brésiliens, mais sans les rollers !

Musique Par kiwaïda at 13:32

08/05/2023

Ṕυᾔк

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Sculpture en céramique © Julien Ducourthial (1990)

L'artiste n'avait pas encore 10 ans, lorsqu'il a sculpté ce drôle de personnage, assis.
Pour l'anecdote, sa sculpture fut volée par un autre élève.
La bonne nouvelle, c'est qu'elle a été remise... à l'auteur.
Ce sont des cours à Châteauroux, où l'élève apprit à réaliser, entre autres, cette sculpture, avec son enseignant en céramique.
Des années plus tard, l'artiste m'informa qu'elle devait s'adosser à quelque chose.
Il sortit ses livres.
Son chat venait parasiter la séance de photographie, alors, il décida de lui donner de l'herbe et d'adosser son personnage au pot.
La crête verte de ce punk en céramique venait créer un point de verdure en accointance avec le pot d'herbe à chat.
Je trouvais formidable, la façon dont était enveloppé ce personnage, il protégeait quelque chose auprès de son cœur.
Cicatrices diverses, veste de la marque "Nike", ce personnage est musclé, peut-être a-t-il un passé singulier, peut-être est-il sans domicile fixe, il a des lunettes noires et un clope au bec.
Il y a une queue d'un animal sur sa jambe. Il semblerait que l'animal soit parti... Il revient souvent se lover.
Être sensible aux personnages assis dans la rue, dialoguer avec, c'est peut-être s'en souvenir assez pour parvenir à représenter un bonhomme qui tend une jambe et secoure quelque chose de mystérieux entre ses mains aux doigts énormes.

Peut-être.

À d'autres !


Art Par kiwaïda at 23:15

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Photographies © Sonia Marques

Les modèles ont signé une autorisation, puis, ils ont sélectionné, parmi les photographies réalisées, celles qui ne heurtaient pas les âmes sensibles. Mais, après publication, les lapins se donnent un peu de temps, afin de mesurer l'impact de ces images sur le grand public. Ils attendent l'approbation des autres lapins, auquel cas, ils demanderont à ce que ces photographies soient retirées. Bien qu'il existe un grand Dieu lapin, qui les protège, de toute calomnie, ou infamie, ils bénéficient d'un droit à l'image, qu'ils comptent bien marchander contre quelques friandises défendues et des semaines de farnientes, méritées...
Que cela reste entre nous !


Art Par kiwaïda at 14:13

07/05/2023

ℒøʊя℮їґ☺

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© Atelier de Joana Vasconcelos
O Château de Vincennes acolhe uma instalação de Joana Vasconcelos. A artista portuguesa criou um loureiro de 13 metros de altura composto por 110.000 folhas tecidas à mão, que conferem um toque mágico ao monumento gótico flamejante, na Capela do Castelo de Vincennes (La Sainte-Chapelle). Para os sortudos que moram perto, olhando as fotografias, observo que é um trabalho nas cores do sangue, tortuoso, barroco, e pelo que posso ler, várias pequenas mãos fizeram esta árvore durante um período caótico.

Joana Vasconcelos foi convidada pelo Centre des Monuments Nationaux (CMN) para instalar a sua obra monumental inédita, Árvore da Vida, no âmbito da temporada França-Portugal 2022, apoiada pelo Instituto Francês. Adiada duas vezes, a espetacular instalação acaba de abrir suas portas. Combinando têxteis e engenharia, este louro de 13 metros de altura com 110.000 folhas tecidas à mão e luzes LED traz fantasia ao monumento de estilo gótico Flamboyant e convida o visitante a descobrir seus detalhes minuciosos para um momento de paz e introspecção, até 3 de setembro de 2023. Depois de uma visita à Galeria Borghese (Roma) em 2016, Joana Vasconcelos vê a escultura Apolo e Dafne de Bernini e imagina o loureiro em que a ninfa se metamorfoseia. A partir da obra-prima barroca, ela começa a trabalhar em uma árvore de 5 metros com folhas bordadas, mas a peça acaba não sendo concluída e o louro não vê a luz do dia. Durante a pandemia de Covid-19, o projeto renasceu quando o Centre des Monuments Nationaux CMN convidou o artista para acontecer a Sainte-Chapelle do Castelo de Vincennes. Durante a crise sanitária, as mãos dos talentos da oficina de Joana Vasconcelos, confinadas às suas casas, começaram então a trabalhar à distância. “O projeto levou três anos e mobilizou mais de 200 pessoas”, explica Joana Vasconcelos. Nesse período complicado, as integrantes da oficina bordam, tricotam e fazem crochê para criar as folhas da árvore maravilhosa. Pérolas, strass, desde bordados, a lantejoulas, à tecnologia já que na copa da arvore e em centenas de folhas foram instaladas luzes LED.… O louro reúne uma infinidade de materiais e técnicas diferentes que refletem a personalidade de quem trabalhou horas no projeto. Para além de investir a verticalidade da Sainte-Chapelle, Joana Vasconcelos faz eco aos vitrais renascentistas do monumento e, em particular, aos do Apocalipse situados em frente à sua instalação. “Este louro é a minha resposta ao Apocalipse, uma árvore mágica que oferece um momento de paz e beleza e convida à introspecção”, conclui a artista.
Todos nós temos pequenas árvores da vida, que tiveram dificuldade em crescer durante o período de pandemia. E essas arvorezinhas são todas de cores diferentes, tortuosas e muito bizarras. Cheio de amor e humor !



© Atelier de Joana Vasconcelos
Joana Baptista Vasconcelos (Paris, 8 de novembro de 1971) é uma artista plástica portuguesa. Nascida em Paris, filha de pais portugueses emigrados em França. O seu pai era fotógrafo, a mãe estudou na Fundação Ricardo Espírito Santo Silva e a avó era pintora. Com 3 anos regressou com a família a Portugal. Estudou na Escola António Arroio, em Lisboa, e depois na Ar.Co, onde estudou Artes. Nesta escola foi apoiada por Delfim Sardo e por Castro Caldas. Entrou na Galeria 1111, onde conheceu Júlio Pomar, Paula Rego, Graça Morais e vários escultores dos anos 1970.



Obrigado pela foto ! Esta instalação me parece magnífica, espero vê-la pessoalmente !

Art Par kiwaïda at 13:19

04/05/2023

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© Céramiques, œuvres de Cynthia Lahti

Beaucoup découvriront les oeuvres de l'artiste Cynthia Lahti, à travers le film Showing Up, américain réalisé par Kelly Reichardt, en salle ces jours-ci.

Synopsis :
Avant le vernissage d'une prochaine exposition, Lizzie, une artiste, voit son quotidien et son rapport aux autres ainsi que sa vie chaotique devenir sa source d'inspiration.

Film touchant avec un regard délicat sur la création, assez rare, en réalisation filmique. Les sculptures de l’artiste Cynthia Lahti sont filmées jusqu'à la mise au four, de la terre à l'observation, du chat au pigeon, de la chaudière qui dysfonctionne, au vernissage, à la famille à problème, aux doutes, mais à la détermination d'une artiste et de l'humilité de son savoir faire. Les dessins de toutes ces petites femmes, qui dansent, sautent, marchent, librement, jusqu'aux assises de bois pour la terre, sont des petits bijoux. Charme de pouvoir tourner et découvrir chaque partie. Il y a une harmonie dans l'association, sans doute une école artistique, dont on aimerait partager un peu le quotidien. Pour avoir vécu des ambiances moins idylliques, ce film rassure et augure de regards emplis de gratitudes à venir sur le milieu de la création artistique. La réalisatrice, tel un chat discret, peaufine l'art de respecter le silence obligé d'un quotidien, ou d'une nuit blanche : la (fameuse) charrette, que tout artiste connait. Pour avoir visité tant d’expositions de céramique et avoir également participé et créé avec ce médium, j'ai beaucoup apprécié ces petites femmes sculptées et leurs couleurs. Il y a une grâce et une intériorité chez chacune de ses créations. Le film surligne la vie des artistes dont on ne parle pas, ou si peu.

Tous les pigeons blessés méritent une attention. Prendre soin de ses ailes, de son art.
La petite échelle, des œuvres de petites dimensions, sensibles, brillantes, et libres.

J'aime beaucoup cette simplicité et cet art de la contemplation de la figure humaine, de ses positions. Il y a quelque chose de léger, comme un printemps qui s'installe avec nonchalance à l'abri des gros titres. Chaque jour un film différent...

Sur le site Internet de l'artiste :

Cynthia Lahti crée des œuvres d'art visuellement séduisantes et belles, malgré leurs imperfections manifestes et leurs matériaux parfois humbles. Inspirées d'objets et d'images, historiques et contemporains, ses créations reflètent sa conviction que même le plus petit artefact peut évoquer les sentiments les plus puissants. Sa pratique artistique, qui englobe le dessin, le collage, les livres modifiés et la sculpture, est influencée par des artefacts humains de l'Antiquité à nos jours, ainsi que par des expériences et des émotions personnelles.

Cynthia a grandi à Portland, dans l'Oregon, où elle a obtenu son baccalauréat à la Rhode Island School of Design. Après avoir obtenu son diplôme en 1985, elle est retournée dans l'Oregon où elle continue de vivre et de faire de l'art, trouvant l'inspiration à la fois dans son paysage physique et psychologique et dans la façon dont il encourage sa pratique intrépide en studio. En 2013, elle a reçu la bourse Hallie Ford pour artistes, la bourse Bonnie Bronson en 2015, la bourse de soutien individuel Adolph et Esther Gottlieb en 2017.

Cynthia Lahti crée des œuvres d'art visuellement séduisantes et belles, malgré leurs imperfections manifestes et leurs matériaux parfois humbles.


Dans la genèse de l'histoire du film, il devait être le biopic d'Emily Carr, peintre canadienne du début du 20e siècle, selon l'idée de la réalisatrice Kelly Reichardt, puis avec son co-scénariste Jonathan Raymond, ils se sont tournés vers la fiction, le présent et le territoire familier de l'Oregon. C'est à Portland que se déroule le film, une ville célèbre pour sa vie bohème et sa contreculture. Emily Carr est le nom donné à l'école où j'ai étudié, en Colombie Britannique à Vancouver, dans les années 1995, auprès de photographes et de cinéastes. Cette artiste a peint des paysages dans le style moderniste et postimpressionniste et s'est inspirée des peuples autochtones du nord-ouest du Pacifique. Elle était sous-estimée à son époque, puis est devenue propriétaire de chambre d'hôtes, pendant un certain temps, un travail si dévorant qu'elle a arrêté totalement la peinture, son domaine artistique. Kelly Reichardt et Jonathan Raymond étaient très intéressés à l'idée de réaliser un film sur une artiste qui faisait tout, sauf de l'art. Puis, ils se sont aperçus, qu'Emily Carr, lors d'un de leur voyage en Colombie Britannique, était célébrée partout, devenue une icône, tout était à l’effigie d'Émily Carr, des statues, et mon école d'art et de design renommée ! Ils ne souhaitaient pas écrire sur une artiste connue. Il y a des résidus de l'idée de départ dans le film, Showing Up, basé sur une école d'art et une communauté dans laquelle tout le monde est prêt et capable d'entreprendre des activités créatives – tant que la vie ne gêne pas. La réalisatrice et le co-scénariste ont traversé des conflits familiaux durant leur périple pour l'écriture, cette crise a favorisé des adaptations scénaristiques. Dans le film, la famille de l'artiste, traverse une crise, et malgré tout, la sculptrice continue a préparer son exposition. Sa propriétaire, est une artiste plus aisée, et fait payer le loyer à Lizzy, l'héroïne du film. Elle est en train de préparer plusieurs expositions et n'accorde pas de temps à sa locataire, pour changer la chaudière, et Lizzy se plaint sans cesse, de ne pas bénéficier de douche chaude. Sont subtilement décrits, les rapports de renommées différentes, entre ces deux artistes femmes, et comment, elles composent, avec sororité, sans tomber dans une rivalité qui anéantirait tout art de vivre ensemble. J'ai eu la chance de vivre cet esprit, lors de ma participation à une exposition collective à Vancouver, composée principalement de femmes artistes.
Dans le film, la vie est privilégiée, la veille de l'échéance de l'exposition, s'occuper d'un pigeon blessé ou d'un frère malade, alors que tout est encore inachevé, et les sculptures non cuites, s'intègrent dans l'échéance, comme si l'artiste était un funambule, toujours en équilibre.
La réalisatrice a abandonné de tourner le biopic sur Emily Carr, et s'est concentrée, avec son co-scénariste sur une histoire qu'ils aiment, celle des arts visuels, souhaitant plus que tout s'éloigner de la rage de ces dernières années. Ils se sont inspirés des films des années 70 de comédies qui ne se font plus aujourd'hui, et, qui reposent sur un humour de situation assez délicat. Lizzy, l'artiste représente une solitude même dans une communauté où tout le monde semble soudé. Elle détaille de façon assez fine, les jours et les nuits passés, seule, de la créatrice, dans son garage qui sert d'atelier, et dans le silence, afin de résoudre son processus, et afin d'accompagner un stress, jusqu'à une échéance, où tout semble, ne pas être au point. Et pourtant, tout arrive à point. Souvent, dans l'humeur de se plaindre continuellement à la place de demander de l'aide, la figure de la créatrice ici, propose un regard sur la fierté des artistes, et leur dignité à tenir le coup, même dans des situations, où tout peut "capoter". La blessure et la réparation sont au cœur du film, interprétés par le pigeon qui a failli être mangé tout cru par le chat de l'artiste au travail. L’instinct, l’apprivoisement, la guérison, sont aussi des éléments de la création.
L'artiste, dans le film, est toujours soupe au lait, fatiguée et plombée par toute les tâches qui l'entourent, mais reste très concentrée sur son art. Elle traverse les évènements, en profitant rarement des compliments, et ne participe pas aux vernissages mondains qui l'entourent, profitant de l'observation des œuvres exposées, lorsqu'elle se retrouve seule face à elles. Cette solitude, que l'on peut associer à la faculté autistique des artistes, pas chez tous, met en contraste les mondanités associées aux vernissages et fêtes, le réseautage, ainsi que tous les faussaires de l'art qui peuvent graviter, dans ce milieu, autours de la création artistique, autours d'un nom, de sa renommée.

Film Par kiwaïda at 23:01

03/05/2023

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Beau Is Afraid
, (Beau a peur) est un film d’horreur américain, une comédie dramatique réalisée par Ari Aster, sortie en 2023. Il met en scène l'acteur Joaquin Phoenix dans le rôle de Beau Wassermann, un homme doucereux et peureux, qui s'embarque dans une odyssée surréaliste pour retrouver sa mère, affrontant ses plus grandes peurs en chemin, au rythme d'un stress haletant et de scènes captivantes, merveilleuses et épouvantables.
Ne pas se fier à ce visuel enfantin, qui fait partie de l'animation insérée au cœur du film, réalisé par les géniaux cinéastes chiliens Cristóbal León et Joaquín Cociña. Car, ce film est une dinguerie, un cauchemar à n'en plus finir... de trois heures !
L'acteur, excellent comme souvent,
interprète un personnage non héroïque, bedonnant dépressif paranoïaque, maltraité par sa mère, un homme-enfant en forme de sac triste, au phrasé marmonné. Son innocence n'est pas supportable dans un monde qui recherche sans arrêt le coupable idéal et n'admet aucune excuse, elle est jugée sans cesse à l'aune d'actes manqués, ceux des autres, prise dans le
maelström d'une société chaotique et terrorisante, insécuritaire à souhait, qui frise avec le freak show et l'épouvante.
Beau se
défini par sa culpabilité, d'où émerge ses angoisses dévorantes. Sa mère dominatrice, incapable de le rassurer, lui inflige son mécontentement permanent, dont il tire une indécision, mettant à rude épreuve son entourage, par ses hésitations, ne sachant que balbutier, s'excuser, être désolé de voir les abominations du monde, tel un Jésus martyrisé. Poussé à la confession, à rechercher au fond de lui ses péchés,
que la reine-mère lui ordonne de dire, avec l'aide manipulatrice de son complice le psychothérapeute, il se retrouve piégé par ceux qui représentent cette loi divine et supérieure. Sa petite voix intérieure, quasi inaudible, est écrasée sans cesse, par des ordres venus de son passé, qui l'empêchent de grandir et discerner. Dans une confusion perpétuelle, Beau traverse des humiliations répétitives, sans qu'il ne puisse jamais les arrêter au fil de l'eau du cours de sa vie. Il est conduit ainsi à revisiter les croyances inculquées, les fausses, et rechercher, ce pourquoi, il demeure dans une cage dorée psychologique, enfermé par sa mère célèbre. Elle travaille dans la publicité et ses slogans plébiscités bienveillants provoquent une dissonance cognitive face à la maltraitance subie, tandis qu'il vit dans un taudis, addict aux médicaments, aux formules toujours plus nocives, et mortelles inscrites sur des étiquettes. Il ne transgresse pas la loi de la mère supérieure, il est transgressé par elle, entièrement soumis, dans une peur infantile et castratrice.
L'élément fantastique de l'installation immense,  d'un sexe avec ses testicules, un peu dans le genre
kaijū eiga, une sorte de grande sculpture molle, enfermée au grenier par sa mère, lieu où est également enfermé son père, fait figure de l'imaginaire du conte de Barbe-Bleue, où sont enfermés les prisonniers des prédateurs, et ici de la prédatrice. Le grenier est un cachot-mensonge, lieu de l'inconscient freudien, s'y aventurer est à ses risques et périls. N'ayant jamais accès au bonheur tant promis par la société publicitaire, véhiculée également par l'animation colorée assez magique et salutaire après autant d'épreuves, subies par les spectateurs, Beau comprend qu'il n'a jamais joui, trop empêtré dans l'histoire fictionnelle transmise par sa mère, lui interdisant toute relation sexuelle, au risque de mourir. Il ne s'est jamais affranchi de ce mensonge, une fiction qui maintient l'enfant unique dans sa cage, jusqu'à un âge avancé. Cet âge est l'odyssée de ce film, un moment critique, qui représente littéralement un accouchement, telle une arrivée angoissante dans  un monde angoissé, de cris. Beau n'a pas poussé son premier cri comme les autres. La différence est traitée ici, par l'indifférence du monde, autours du personnage. Ce qu'il se passe autours de Beau forme un film, tandis que Beau, dont les spectateurs endossent la peau, assiste aux scènes les plus surréalistes, sans qu'on ne sache qui est-il vraiment. Son entourage lui récite sa vie et son passé, ce qu'il doit faire, avancer comme un pion sur un jeu, dont il ne maîtrise aucun paramètre. De surprises en surprises, il tombe dans tous les pièges, les spectateurs deviennent à leur tour, voyeurs et donc complices, sans broncher, des mauvais traitements.
Beau représente ce secret du "vieux garçon", celui nommé ainsi, dans un temps reculé, pour définir de façon péjorative, un homme qui ne s'est jamais marié, mais qui n'est plus considéré jeune non plus, toujours lié à sa mère.
Il se traine au gré de ses humeurs et ses hallucinations. "La supérieure" qui ne meurt jamais, lui arrache, in fine, ses confessions, dans un tribunal, au-dessus de l'eau, il serait lâche et égoïste, jamais à la hauteur de ses attentes, la mère, seule victime. Jugé comme trouillard et dégonflé, sa défense tombe à l'eau. Il n'est définitivement pas l'homme providentiel.
Cette saga surréaliste est un supplice et foisonne de paranormal, de sectes et théâtres mises en abîme, un film étrange, merveilleusement imprudent, et vivifiant. Qui
croire ? Les fantômes, les démons, la communication avec les morts, le personnage est un courageux qui s'ignore, il a le don de l'expérience et de l'inconnu. Beau est affublé de toutes les tares laides du monde, hors, il est beau et médiumnique. La fable est initiatique. Les effets émétisants sont interprétés par le personnage qui vomi littéralement de sidération et nous offre des plages de respiration, quand il parvient à fuir les différentes communautés sectaires ou lieux hostiles, et, pour les spectateurs, peut-être qu'il émane une forme cathartique de ces secousses psychologiques, depuis le liquide amniotique, où baignent les vibrations de la folie du monde caverneux. Le temps défile sans que l'on s'en aperçoive, comme les saisons et le vieillissement de Beau, qui rejoue à volonté sa vie, toujours coupable à la place des autres. La spacialisation du son déroute et terrorise, la première heure, il faut s'accrocher, comme le personnage au plafond, au-dessus d'une baignoire. Entre agacements et effets hilarants des troubles anxieux des scènes, la paix arrive par surprise, pour mieux nous descendre plus profondément, prendre pitié de cet homme si doux, vulnérable et incapable de violence, dans un monde cruel et machiavélique. Une satire judéo-américaine, qui frôle avec les arts plastiques. Il me faisait penser à un autre film, Dogville réalisé par Lars von Trier, en 2003, aussi en pièce de théâtre, une parabole cruelle de la violence des rapports humains, de la noirceur de l'âme. Toujours cet étranger qui arrive dans une ville, une forêt habitée, une maison, une famille, devenant insidieusement le bouc émissaire des maltraitances historiques de ces geôles, dont raffolent les prédateurs, à priori, très attentionnés, trop attentionnés, jusqu'à chosifier Beau, cet étranger, à lui-même.
Le film d'animation est un rêve éveillé, une pièce de théâtre dans la pièce de théâtre. La trame s'inspire d'une sorte de Société religieuse des Amis, évangéliste, où Beau arbore le costume d'un pseudo-Quaker, et illustre un retour à la spiritualité et à la simplicité du christianisme primitif, avec les désastres de la nature, qui finissent par lui prendre sa famille. Dans ce petit film, le personnage doit à nouveau abandonner l'idée d'une famille nucléaire. Beau est invité à regarder cette pièce, à revivre son passé et rencontrer son père, qui n'est pas mort, le mensonge de sa mère. En arrière plan, une sorte de fou furieux, gros personnage bas de plafond, cible Beau avec son GPS embarqué sur son téléphone mobile, depuis des lustres afin de le cribler de couteaux. Ce personnage moyenâgeux, en guenilles, court et traverse le temps, il harcèle Beau, téléguidé par cette loi suprême, dont le psychanalysé ne s'est pas encore débarrassé.
La persécution est une parabole, dans ce film, elle s'illustre de différentes manières. Le film commence par le harcèlement que subit Beau, dans son appartement, par des missives écrites, des lettres glissées sous sa porte, sans qu'il ne puisse savoir qui les écrit, l'accusant de mille maux, d'actions qu'il n'a jamais commises, d'être le voisin qui nuit à l'ensemble des habitants, alors qu'il est persécuté par ceux-ci, jusqu'à ce qu'il perde totalement l'accès à son dernier cocon, son lieu de vie, volé et donc violé par tous ses voisins errants malveillants, sans domiciles fixes, ou tueurs en série. Malgré sa tentative d'expliquer l'horreur qu'il subit à sa mère au téléphone, celle-ci lui fait penser qu'il affabule.  Elle minore ce qu'il vit, afin de demeurer cette mère dominatrice, ayant bien plus d'importance que lui. À ce moment précis, Beau a le choix, mais encore une fois, il craint que sa mère ne meurt, comme s'il en rêvait, par une atroce circonstance extérieure, le lustre qui tombe sur sa tête. Puisqu'il ne souhaite pas s'émanciper (dire non), ni rêver qu'il tue sa mère, il aspire à ce que les évènements décident à sa place. Le complexe œdipien est sublimé le long du film, et ne se résout pas. Il est dans l'obligation de venir à son enterrement, sans y parvenir à temps. Sa mère aura maquillé sa mort et réapparaîtra encore, hanter même sa première relation sexuelle, en tuant sa conquête (son amie d'enfance), la cristallisant capable de rendre frigide tout individu, s'opposant à ses propres désirs de destruction. Beau serait ce maso obéissant au souvenir de sa mère sado.
La scène de l'appartement formule, à elle seule, l'acharnement dont est victime Beau, de la part de son entourage, alors qu'il se trouve sans aucune défense, ni aucune protection, et sans qu'il ne soit jamais cru par sa mère, qui l'accuse sans cesse d'être un menteur ou de la manipuler : structure parfaite d’inversement des pervers, renverser la vérité et accuser la victime d'être l'agresseur, tactique bien rodée, jusqu'au jugement dernier.
La scène du tribunal est somptueusement étrange, et mortuaire, une sorte de stade et d’embarcadère, où les barques au clair de Lune, échouent, sans pouvoir s'échapper, et sans avocat évidemment, face aux autres, flous et gris, tous ces visages sans visages, contre lui. On y apprend un peu plus sur son identité, puisqu'il est jugé, Beau serait né un 10 mai 1975, une date choisie, générationnelle, de celles et ceux qui approchent de la cinquantaine, en plein fantasme de l'intelligence artificielle, où l'on vend l'idée que bientôt, chacun pourra choisir ses souvenirs, inventer sa mémoire, recréer sa biographie, choisir son passé, imager sa vie (faire son cinéma) Au moment de son jugement à la moitié de sa vie, il est déjà passé par la case des très vieux messieurs, histoire d'avoir déjà vécu ce qui peut l'attendre, s'il ne se transforme pas. Le bilan au bord de la noyade, symbolise le cap de la cinquantaine, le moteur est fatigué, et l'eau est noire, profonde et insondable. La systémie dans laquelle se situe Beau, se boucle à la source de son trauma d'enfance, sa naissance, de sorte que le spectateur peut ressentir son enfermement, puisque la clôture est jusqu’au-boutiste.
Quelque part, il y a un peu d'Alice au pays des merveilles, avec les merveilles en moins, quoique la magie de l'animation faussement naïve en stop motion, apporte une féérie délicatement moqueuse de l'angélisme d'une vie réussie et méritante. Les épopées initiatiques et folkloriques fleurissent et flétrissent à tout bout de champs... Soirées de costumes de coccinelles et journées en pyjamas, que choisir ? La direction à droite ou à gauche ? Et le retour à la case départ : Mom.
Beau tente désespérément de rejoindre sa mère.

Il y a un peu de kaijū eiga, genre de films japonais, quand les aliens assiègent les villes, sauf que l'assiégé ici, c'est Beau. Et les spectateurs aussi... Apocalypse psychologique...

Film Par kiwaïda at 03:00

30/04/2023

Ħ◎кü﹩αï

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Katsushika Hokusai 葛飾北斎 (1890-1930) Dessin d'un album, facsimilé de 62 Surimono de différents artistes (dont Hokusaï)

Un film sur le peintre japonais Hokusaï (né en 31 octobre 1760, et mort le 10 mai 1849), vient de sortir sur les écrans français, réalisé par Hajime Hashimoto.
Rare de voir un film sur le dessin. Un de mes peintres favoris, tant de dessins réalisés par mes étudiants dans différentes écoles d'art, dont plusieurs n'avaient jamais appris à dessiner. Leur faire découvrir ce peintre m'engageait à l'observation, dans notre temps, avec eux. Ni les étudiants, ni les enseignants, ne connaissaient Hokusaï. J'ai toujours trouvé cela très curieux. Avec ce film, je pense qu'il en sera autrement, et que plusieurs personnes vont se documenter, du grand public.
Au printemps 2015, à une terrasse de café à Paris, je demandais à un artiste reconnu français, qui y séjournait souvent, au Japon, par l'institution française, s'il connaissait Hokusaï. Il me répondait qu'il n'avait jamais entendu parlé de cet artiste. J'étais très étonnée. En même temps, il n'avait jamais vu mes dessins, ni ne m'avait jamais vu dessiner dans son atelier. Il ne dessinait pas non plus. Ses amis qui séjournaient souvent au Japon, dans un établissement artistique du même réseau, non plus. Alors je lui ai décrit son œuvre, en lui racontant que Hokusaï disait n'avoir rien peint de notable avant d'avoir soixante-dix ans. Je lui disais qu'il ne s'estimait pas encore artiste alors qu'il approchait de ses 90 années. Il pensait qu'il lui fallait encore 5 années de plus, après ses 100 ans pour devenir artiste. En m'écoutant, il a trouvé cela génial, se sentant plus léger.
C'était un de mes enseignants. Je fus une de ses étudiants. Plus précisément la première de ses étudiants à l'école nationale supérieure des beaux-arts de Paris, et la première à y être diplômée en 1999.
Pour la dernière fois, je fus son enseignante. Il n'a jamais vu mes dessins, ni ceux d'Hokusaï.
Il neige depuis, à son souvenir.


Hokusaï était un peintre audacieux en son temps, souvent ostracisé par les écoles, qui m'inspire toujours. Au Japon du XVIIIème siècle, le pouvoir impérial imposait sa censure sur les artistes. Le film le décrit assez bien.

Voici ce qu'il disait :

« Depuis l’âge de six ans, j’avais la manie de dessiner les formes des objets. Vers l’âge de cinquante, j’ai publié une infinité de dessins ; mais je suis mécontent de tout ce que j’ai produit avant l’âge de soixante-dix ans. C’est à l’âge de soixante-treize ans que j’ai compris à peu près la forme et la nature vraie des oiseaux, des poissons, des plantes, etc. Par conséquent, à l’âge de quatre-vingts ans, j’aurai fait beaucoup de progrès, j’arriverai au fond des choses ; à cent, je serai décidément parvenu à un état supérieur, indéfinissable, et à l’âge de cent dix, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant. Je demande à ceux qui vivront autant que moi de voir si je tiens parole. Écrit, à l’âge de soixante-quinze ans, par moi, autrefois Hokusai, aujourd’hui Gakyo Rojin, le vieillard fou de dessin. »

« Si le ciel m’avait donné cinq ans de plus, je serais devenu un grand peintre. »



Enseignement Par kiwaïda at 19:05

28/04/2023

ґαʟεᾔтїґ

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Merci !

Musique Par kiwaïda at 14:21

23/04/2023

ℳαη♄ã ḓε ☾αґᾔαṽαʟ

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Photographies © Sonia Marques

Hasards et hasard, je retrouvais BONJOUR, avec ses confettis de Limoges, mon catalogue de photographies de 2011, j'assiste à un carnaval, et je réalise une série, proche d'un autre catalogue : RESIGN, réalisé en 2017, à Grenoble...
Incarner, carne et un petit peu de Baden Powel endiablé !




Art Par kiwaïda at 20:18

22/04/2023

♓◎т мiґrøя

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Este volume de retrospectiva no meio da carreira se concentra na fotografia de belas artes de Viviane Sassen, revelando uma corrente surrealista em seu trabalho. Sassen reconhece o surrealismo como uma de suas primeiras influências artísticas, visto nas sombras estranhas, corpos fragmentados e paisagens sobrenaturais que ela captura em seu trabalho. Para além das imagens da aclamada série "Umbra", este volume inspira-se na série "Flamboya", na qual regressou ao Quénia, "Parasomnia", uma exploração onírica do sono, na série "Roxane", um retrato mútuo criado com sua musa, Roxane Danset, "Of Mud and Lotus", um estudo sobre procriação e fecundidade, e "Pikin Slee", uma viagem a uma aldeia remota no Suriname. Ao longo, Sassen surge como uma fotógrafa poética obcecada por luz e sombra e uma técnica brilhante, que é uma mestre tanto em cores vibrantes quanto em tons suaves. Selecionadas pela própria Sassen ao longo dos últimos dez anos, as imagens se valem de estratégias surrealistas de colagem e justaposições inesperadas para fazer um levantamento de sua prática. Viviane Sassen (Hot Mirror : 2018)
J'aime beaucoup les réalisations photographiques de cette artiste néerlandaise, Vivian Sassen, que j'ai découverte il y a un certain temps, avant qu'elle ne soit reconnue, principalement à travers les milieu de la mode. Marquée par son enfance au Kenya, je trouvais des accointances avec mes photographies, en plus de son âge, son art est graphique et sa vison des ombres, créé des découpes dans les paysages et les corps de façon assez picturale. Sa palette colorée et son regard sur les gestes et la danse des corps habillés ou nus, noirs et face au soleil, dans les déserts ou ses plantes posées, ou ses caches de couleurs, sont autant de techniques surréalistes, avec ses peaux repeintes.

Art Par kiwaïda at 22:07

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Photographies des catalogues DEEP, JUNGLE, BONJOUR © Sonia Marques
Je retrouvais mes trois catalogues photographiques, nommés, DEEP, JUNGLE, BONJOUR. Je les avais confectionnés et édités, depuis ma maison d'édition oLo (Observatoire du Langage des Oasis) en 2011, que j'avais aussi créé, pour d'autres catalogues et nouvelles littéraires, certaines ont été éditées chez d'autres éditeurs, en France. Chaque catalogue comporte une centaine de photographies en couleur, ou presque. Le texte que j'avais écrit en préambule, était issu d'une recherche de longue haleine, que je continue, sur l'insularité, ici, à travers la photographie, d'où le titre : La photographie nissologique (du nom d'un de mes sites Internet) Je m'aperçois, avec la distance des années, que c'était un sentiment, un état d'esprit que je décrivais, une façon de voir. La trace photographique me permettait de montrer cet état d'esprit, je retrouve ici, la quintessence de ce regard retranscrit, de façon plus fort que je ne l'exprimerai aujourd'hui, de façon plus brut. Le texte était écrit sur chacun des catalogues, en pages intérieures, et mis en pages sur 3 colonnes, l'un est sur le fond du Tage à Lisbonne (DEEP), l'autre est sur un sol de confettis à Limoges (BONJOUR), et un autre sur un papier peint à Angers (JUNGLE). Il y a aussi un travail d'édition et de graphisme, j'observe que l'intention de mêler le texte aux fonds photographiques, est un symptôme aquatique, que les mots deviennent des petites pattes d'insectes noires, émergées à la surface d'une eau, celle de la photographie nissologique. Il y a quelque chose comme retranscrire la partie émergée d'un iceberg, par les mots, tandis que la profondeur (comme le nom "Deep" d'un de ces catalogues) reste inaccessible. Le désir de photographier les fonds sous-marins, ou, depuis les airs, depuis un avion, avec mes vues aériennes, était-ce celui de passer outre la condition des terriens, d'êtres humains, marchant avec leurs jambes, en touchant la terre ? Ou bien était-ce l'affection portée à ce qui n'est pas incarné dans le corps humain, mais emporté par l'autre, ce qui lui est extérieur, au-delà de sa pesanteur ? Et puis, l'animal, cet être vivant, souvent capturé et mis en cage, domestiqué, ou exploité pour des zoos, qui pense en secret à son évasion, ou bien celui qui vole le nectar d'une fleur, tout en volant sans être vu, ou presque, représentent un peu cette part de mystère, cette profondeur. Les mots émergés, les photographies mémorielles qui tapissent les murs, tel des papiers peints, enveloppent ces paysages animistes, habités par les esprits des lieux. Il me semble que ces vues ont été des présences, pour moi, qui m'accompagnaient, car elles n'étaient pas capturées, ni volées, c'était des moments parfois très longs, pendant lesquels je côtoyais ces lieux, les arpentant durant des jours, des années, j'apprenais de ces espaces étrangers, ils m'apprenaient beaucoup, et c'était la solitude, solide, qui me faisait les voir, si profonds devant moi, comme si je nageais dans des eaux, que personne ne pouvait comprendre, seulement voir à la surface.












Je prends conscience que ces photographies viennent de villes différentes, parfois de pays étrangers, où j'ai vécu un peu, ou bien, où j'ai travaillé. On souhaite toujours immobiliser le voyageur, ici la voyageuse, capturer l'animal qui vole, et le laisser en cage, l'observer, voir s'il pleure, s'il est triste de ne pouvoir se mouvoir. Il y a ce fantasme, de pouvoir, voir un être doué d'ailes, d'un potentiel inatteignable pour les êtres humains, s'occuper à vivoter dans un espace clôt, auquel on donne quelques friandises, de temps en temps, et il y a ce pouvoir et contrôle en imaginant que l'être capturé n'attend qu'une seule chose : demander toujours plus de friandises, hors il n'en est rien. La limite de ce pouvoir ridicule est celui de croire, que l'être capturé ne pense pas, et surtout n'a pas de jugement sur le traitement. L'air de rien, l'air de voyager, une politique de la liberté (cela n'existe pas) s’immisce dans mon regard, déjà par la clôture du raisonnement, et du procédé photographique même (à l'origine, une invention miliaire pour se camoufler parmi la nature). L'idée de mobilité, est au cœur de ces catalogues. L'idée de voyage traverse ces photographies, mais aussi, l'animalité, même lorsque l'on regarde la mer, on imagine l'animal qui y vit, le poisson, ou bien ces animaux qui nous regardent cachés, partout, il est question d'une nature autre que celle des êtres humains. D'ailleurs des êtres humains, dans ces photographies, ont tous disparu, tous consentants à ne point figurer. Je crois que seule la couverture de BONJOUR, figure des bottes portées par une majorette, mais, hormis quelques plans découpés, de jambes, plutôt des collants transparents, nous ne voyons que des paysages et des lieux, ou bien des garçons de dos, penchés sur un bassin, où des animaux nagent, mise en abîme des écrans et espaces clôt. Qui est libre ? L'oiseau qui nage et regarde ces jeunes hommes, ou ces hommes qui ont payé pour voir l'oiseau nager ? Sur le fond du texte du catalogue DEEP, c'est le Tage de Lisbonne, entièrement bleu, presque vert. Il y a une petite bouteille qui flotte, transparente. C'est une bouteille de Vinho Verde, de la marque Gatão (qui veut dire "chat") un vin frais "jeune, amusant et audacieux", dit la marque. C'est un peu l'esprit de ces photographies.
Dans cette bouteille, est disposé, un petit origami (un pliage de papier, de la technique japonaise et chinoise de l'art du papier plié) Si je crois bien me souvenir, il fut en métal argenté, avec une adresse mail. Elle figure la bouteille à la mer. Il me semble que mes photographies représentent des bouteilles à la mer, de la part d'une naufragée.
Puisqu'une bouteille à la mer est un moyen de communication avant tout. Ils se constitue d'un message sur un morceau de papier, qui s'insère dans une bouteille bouchée qui est jetée dans une mer ou un océan, parfois sans destinataire précis, ou bien avec une intention précise, avec l'espoir qu'une personne finisse par la trouver, au gré des courants. Rendues célèbres par la littérature, les bouteilles à la mer sont connues du grand public pour servir de moyen d'appel à l'aide aux naufragés sur une île déserte. C'est aussi un symbole, "lancer une bouteille à la mer", c'est apporter quelque chose au monde qui n'a pas beaucoup de portée, justement, mais qui peut être très significatif d'une avancée, technique ou sociétale, ou un geste de désespoir, comme des prisonniers lancent des papiers à travers les barreaux de leurs cellules de prison.
Dans l'histoire de cette photographie, la vue du Tage avec une bouteille à la mer, il y a plusieurs notions imbriquées, qui présupposent son avènement, mais aussi, les motivations engagées de son auteure, moi, la photographe, l'air de rien. De rien du tout, donc. Une naufragée.
Peut-être y avait-il quelque chose dans ma généalogie, ou bien dans l'histoire mystique du Tage, qui se révélait à la surface de l'eau, quelque chose y serait né, ou abandonné, comme les histoires de la naissance du monde, puisque les marchands phéniciens nommaient Lisbonne, Alissubo, la « Rade délicieuse ». Mais aussi combien de noyés et de voyageurs sans escales ?
Le Tage est magnifique à toute heure, un nombre incroyable de personnes s'y pressent après leur journée de travail, de façon très pacifiste, juste pour regarder le Tage et les couchers de soleil. À l'aube, c'est le même périple, avant d'aller travailler, des ouvriers, des employés, nombreux, se posent et boivent un café à emporter devant le Tage, comme pour méditer sur les passés glorieux, les désastres économiques, les royaumes déchus, les désirs grandioses des conquêtes et des découvertes, histoire de consacrer à la Terre, la preuve qu'elle n'est pas plate, mais des Indes, on pouvait aussi se tromper, les indiens d'Amériques n'étaient pas ceux que l'on croyait, errare est humanum.
J'ai effectué un voyage d'étude et de diplomatie, pour le Portugal au début des années 2000, à Lisbonne, car j'avais réalisé un très beau dossier pour créer un contact bilatéral avec l'école d'art de Lisbonne pour mon école angevine, en France, dans l'enseignement supérieur, où j'enseignais. J'avais effectué au préalable 2 autres dossiers (pour Porto et Coimbra) Tous  furent recevables, mes collègues, très heureux et le directeur (l'école n'avait pas de contact avec aucune capitale européenne) m'avait envoyé là-bas, signer tous les papiers administratifs. Un séjour où j'ai rencontré plusieurs personnes, et j'avais moi-même organisé mon voyage, puisque personne n'était expert, en France. L'école m'a montré beaucoup de choses, et j'ai pris conscience de l'intelligence et la faculté de tous les professeurs à dialoguer et à accueillir l'étranger. J'ai rédigé pour l'école un rapport très complet, pour tous, avec des photographies et des retranscriptions complètes de nos échanges. J'ai rencontré des étudiants et l'une est partie ensuite à Angers. C'était un contrat énorme pour l'école (qui en bénéficie toujours) une prouesse... diplomatique (j'ai réalisé la même chose avec Bruxelles, en Belgique, plus tard, car un enseignant en arts numériques avait longuement bénéficié de mes cours diffusés en ligne et m'avait invité là-bas pour développer des échanges)
L'envergure
, est un beau mot pour résumer ce que je ressens.

Dans mes bagages, lorsque je visitais l'école lisboète des beaux-arts, très belle, mon conjoint, avec qui je vivais alors, s'est embarqué aussi, profitant de mon expérience. Tandis que j'avais un boulot monstre, je souhaitais revenir avec un contrat, il réalisait des origamis, c'était ses vacances. Il développait son propre travail artistique, et était enseignant aussi.
L'origamiste embarqué, a eu l'idée de glisser un origami dans une bouteille vide de Vinho Verde, je lui apprenais la culture gustative et œnologique portugaise, mes préférées de ces bouteilles étaient celles, avec avec la forme ronde. Il a acheté plusieurs bouteilles, et les a vidées toutes et disposées dans le bidet de la pension, afin de les faire sécher, pour projeter de disposer dans chacune un petit origami. C'était charmant, j'ai toujours apprécié ses idées artistiques, lorsqu'elles étaient dénuées d'idéologie et ouverte sur l'imaginaire. Je pense que c'est notre association, qui le tournait vers des horizons étrangers. En rentrant le soir, de ma journée de travail, je vois que les bouteilles ont toutes disparu. Nous interrogeons les gardiens, et l'un nous raconte que la femme de ménage est tombée sur toutes ces bouteilles et a pensé que la nuit fut bien arrosée, elles les a toutes mises à la poubelle. Une scène digne de Mister Bean (la série télévisée humoristique anglaise des années 90) Nous avons recherché toutes ces bouteilles dans les poubelles de la pension et l'origamiste en herbe a pu réaliser son projet, in fine. Les concierges ont beaucoup ri et se sont donc aperçus que nous étions artistes. J'ai ainsi raconté l'objet de ma venue aussi. Plus tard, l'une de ces bouteilles fut jetée dans le Tage, et j'ai ai réalisé une photographie. C'est bien celle-ci, dans le catalogue DEEP.
En fait, pour chacune des photographies, j'ai une histoire à raconter. Souvent ces photographies sont aussi issue d'un projet artistique, plastique, mais aussi de souvenirs très formateurs, comme l'histoire du racisme en école d'art, ce qui existe toujours évidemment. L'humour est quelque chose qui retourne bien des situations dramatiques. Les singes sont là pour nous singer, n'est-ce pas ? On se trompe souvent sur les personnes, comme les indiens d'Amérique, ils n'étaient pas ceux que l'on croyait.






Ces 3 catalogues sont scénarisés comme un film, la juxtaposition des photographies (une par page, pleine page) forme un récit, une fiction qui se fait et se défait, à chaque page, et se ferme par une photographie. Nombre de rideaux sont représentés, comme des écrans face au lecteur, à la lectrice. J'ai beaucoup apprécié les créer. Les revoir, ces jours-ci confirment un pan de mon expérience photographique, assez longue, puisque j'ai peut-être appris à photographier en famille, et à l'étranger et depuis toute jeune. Parfois, c'est en déplacement que ces photographies ont été prises, comme des visions en plein rêves de scènes étranges et magiques, à l'aube. Le camouflage est très présent, bien plus car les animaux deviennent des motifs qui se fondent dans le décor. Les inaccessibilités sont manifestes, ou bien, les accès dangereux.












Voici le texte d'introduction de ces catalogue, daté de 2011 :

La photographie nissologique

Lorsque j’ai créé le site Internet Nissologie en 2007 (la science des îles), j’ai dédié un espace dans le menu (FOT) pour mes photographies. Cet espace d’édition en ligne, visible partout dans le monde depuis un ordinateur m’a fait adapter et concevoir des photographies spécialement dans ce cadre de visibilité, cette fenêtre. Avec des dimensions d’un écran de 1024x768 pixels, chaque photographie s’affiche selon un mode aléatoire à l’actualisation de la page ; à chaque visite et ouverture sur cette fenêtre, une nouvelle photographie avec ses informations en bas : sa date de prise de vue, la ville et le pays. Ceci pour l’espace de diffusion, spécifique. Avec cette méthode, mes sélections et mon regard se sont précisés, les photographies sont devenues nissologiques, insulaires. Certaines ont été réalisées des années auparavant, avant l’avènement du numérique, avant Internet, car dès les années 80, avant mes études artistiques, je m’initiais à la photographie, empruntant l’appareil de mon père, regardant les films en super 8 réalisés par ma mère. Lors de mes premières études supérieures en arts graphiques, je décidais d’acquérir un labo en noir et blanc afin de réaliser mes tirages, seule, depuis mes négatifs de mon appareil 24x36 analogique. Lors de mes études à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1997, j’ai obtenu une bourse pour un échange international et j’ai été sélectionnée pour étudier à l’école Émily Carr à Vancouver. C’est là-bas que j’ai appris à réaliser des tirages en couleurs. J’ai trouvé les moyens d’exposer dans 2 galeries différentes une installation nommée Vancouver Lovers (les amants de Vancouver) avec plus de 400 agrandissements de couleur, dont les points de vue pouvaient être depuis un avion ou sous l’eau des piscines. Ce parcours de photographe, je le dois à une certaine obstination et concentration dans le temps, le plus souvent dans des moments solitaires, juste en regardant (le réel) La sculpture, la peinture, les signes sont devant nous, je les capte sans aucune scénographie au préalable. Il y a, si ce n’est à la prise de vue, un travail à postériori, sur la couleur et ses contrastes. C’est une restitution émotionnelle des conditions de captation d’une scène offerte, éminemment visible, accessible, mêlée au regard intérieur du photographe sans aucune clarté ni évidence. Cette tension, ce contraste entre ce que l’on voit et ce qu’apporte la photographie de plus intériorisé, profond, est ce que je recherche. Dans les photographies nissologiques, l’être humain a déserté le cadre, les paysages. L’animalité reflète l’humanité, souvent apprivoisée, ou en cage. L’artifice des réalisations humaines, comme les carnavals, ou les décors des fêtes foraines sont là pour témoigner de cette absence de la figure, quand ce ne sont pas les masques qui la représente, ou tout ce qui nous empêche de mieux voir (barrière, rideaux, mur, grillage...) La distance également, tout ce qui rapetisse l’échelle humaine (les vues d’avions, de points culminants) ou celle des trains à grande vitesse qui font défiler des paysages sans personne, sont des points de vue d’isolement, qui manifestent des états sans contact, de séparation. Ces captures, ces croquis, sont autant d’esquisses pour mes dessins, mes poésies ou mes compositions sonores. En toute synesthésie, photographier le réel, me permet de créer le plus souvent ensuite vers des supports dématérialisés (son, infographie, multimédia) et de dessiner tout en photographiant les contours de formes issues du quotidien, du banal, mais qui, de mon point de vue, sont insolites, extra/ordinaires jusqu’à apparaître parfois exotiques car désuètes.
En 2007, tentant d’écrire sur ces photographies, ma description se faisait dans ces mots :

- Je me suis toujours considérée comme touriste à moi-même.
L’appareil photo n’a fait qu’accompagner ce sentiment d’étrangeté dans tous les endroits qui m’étaient familiers.
Celui-ci, l’appareil, ayant changé souvent d’apparence et de technologie, de l’analogique au numérique, de la caméra à la webcam à l’appareil qui n’est plus là.
Plus là, parce que les images sont partout et nulle part. Il suffit de les attraper au vol, d’autres prennent des photos, tant de photos prises, les donnent, les perdent, les volent, les vendent, les bradent, les valorisent, les partagent, les exposent, les cachent, les accumulent, les archivent, les collectionnent, les déchirent, les modifient, tant d’images photographiques sont accessibles, de points de vue que nous, êtres humains, n’aurions jamais imaginés de notre vivant


- Des vues d’avion, des vues d’autres planètes, des vues sous-marines, des vues microscopiques, sous la peau, dans les pierres précieuses et des vues imaginaires dans des montages photographiques, des collages médiatiques et des horreurs.
Que d’images, que de polysémies !
Que de polémiques intellectuelles sur leurs statuts !
Mon regard est polysémique et pourtant unique. Si mes yeux étaient des appareils photographiques, ce qu’ils deviennent, je voudrais les fermer souvent. Oublier ce que je vois et dormir profondément.

La vue me tue.


Curieusement, je compose des sons et je me repère dans l’espace avec ce que j’entends. Dans le noir, la nuit souvent, j’accueille cette vision sonore plus calmement.
Ainsi les photographies que je prends, les images que je recueille, cadre, sélectionne et montre, sont celles qui me permettent de penser seule. Ce sont des espaces-temps solitaires et ouverts sur le monde contemporain, trop vaste, trop possible. Les photographies nissologiques sont ces espaces-temps de retranchements, calmes, et aussi trop possibles.

- Les voyages, les trajets, longs ou courts, ceux des transports urbains ou aériens et ces moments où l’on s’arrête, ou l’on se retrouve dans une chambre d’hôtel qui finit par être sa chambre, la sienne, un chez soi étranger et familier lorsqu’elle devient rythme, repère, sécurité. Le regard ici, espère formuler ses oasis dans des environnements de troubles.
- Les espaces improvisés et éphémères des échafaudages, ceux qui durent comme de vieux carreaux de céramiques effrités sur les murs, ceux qui sont destinés à partir comme les graffitis, le rayon de lumière qui perce le nuage pour caresser la mer, les filtres multiples des écrans, des bâches, des balcons, des fenêtres, des volets qui nous empêchent d’accéder et réalisent tous nos vœux voyeuristes, ceux d’être à l’abri, tout en pouvant voir ce qui fait peur : l’étrange.
Des lieux étrangers que j’habite souvent.
Un état étrange de perdition dans lequel habiter semble possible parce que je ferme les yeux.

Touchée.


Le réel me tue.


Afin de ne plus être atteinte par le réel, les traces de mon passage dans celui-ci deviennent des fictions.
Et c’est mieux ainsi.
La photographie nissologique est nostalgique.

© Sonia Marques – 2011








 E N V E R G U R E

  • Distance entre les extrémités des ailes étendues chez les oiseaux ou autres animaux ailés. (Les plus grandes envergures ont été mesurées chez l'albatros hurleur [3,60 m], chez le marabout [3,35 m] et chez des rapaces diurnes.)
  • Capacité, puissance de quelqu'un, ampleur de son intelligence, de sa volonté, poids de sa personnalité.




Art Par kiwaïda at 01:58

20/04/2023

ⒿÜℐ☾€

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Ces jours-ci, les yeux des médias scientifiques du monde entier se sont tournés vers l'Amérique du Sud pour le lancement de la très attendue mission JUICE de l'Agence spatiale européenne. Visant à explorer les lunes glacées de Jupiter et potentiellement découvrir s'il y avait de la vie présente sur ces mondes gelés, la mission JUICE était attendue depuis longtemps. Cependant, ce moment spatial historique a été quelque peu éclipsé par un accident de fête surprise sous la forme d'un paresseux. La fusée Ariane V transportant JUICE devait être lancée le vendredi 14 avril après avoir été annulée en raison d'un risque de foudre la veille. Le port spatial européen en Guyane française a été le site du lancement, près de la ville de Kourou. La Guyane française abrite une grande variété d'animaux sauvages, notamment des jaguars et des fourmiliers géants, mais c'est un petit paresseux qui a volé la vedette. Pendant la diffusion en direct de l'ESA jusqu'au lancement, environ 2 minutes et 50 secondes avant le décollage, les téléspectateurs ont remarqué un petit visage sur la diffusion en direct. Présenté sur la page Facebook de l'ESA, Gérard le Paresseux, comme on l'appelle désormais, était bien en vue devant la caméra de terrain pour le lancement. Heureusement, il a été gentiment retiré de la zone par des fonctionnaires (personne ne voulait une répétition de cette malheureuse créature ), mais pas avant d'avoir atteint le statut de célébrité sur Internet. Étant donné que la mission JUICE mettra au moins huit ans pour atteindre Jupiter, certains ont demandé que le paresseux soit la mascotte officielle en raison de leur approche naturellement décontractée et lente de la vie.

L'animal a été recueilli par une équipe de EuropeSpacePort et déplacé vers une zone de plus grande tranquillité que celle où il a été trouvé...



Salut ! C'est moi le boss !...


Qui sait, avant l'explosion de la fusée (une autre très très grande) peu après son décollage au Texas, nommée Starship, développée par SpaceX pour des voyages vers la Lune et Mars, a explosé en vol, selon la retransmission vidéo de la société, il y avait aussi un petit paresseux... par télépathie qui décidait de tout...

Et si les fusées étaient paresseuses... Oui, oui, cela existe, j'en connais une... fusée, très paresseuse.

Animal Par kiwaïda at 23:39

18/04/2023

ღ⑂ґїøℊøηε

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Œil divin © Sonia Marques

Combien y avait-il de coins ?

Au début, chacun pensait que c'était un triangle et qu'il y avait 3 coins.
Puis les années durant, ils se sont aperçus qu'il y avait 4 coins, alors peut-être était-ce un carré.
Mais plus les années passaient, plus le petit coin de poussière se déplaçait dans un autre coin.
Pentagone, Heptagone, Hexagone, Octogone, Décagone…Pentacontagone… Chiliagone… Myriagone !

Impossible à imaginer autant de coins dans un polygone à 10 000 sommets, 10 000 côtés et 49 985 000 diagonales !

Pourtant, c'était là où était disposé l'intrus plein de poussière, dans un coin d'un myriagone.
Quelques dualités, facettages et stellations le rendaient invisible, caché.

Il était coincé dans un gonia, un angle mort, dans la cité des polus.
René Descartes, dans ses Méditations métaphysiques ne pouvait pas faire la différence entre un chiliogone, et un myriagone…

À force de le cacher sous la poussière, certains pensaient qu'il était resté dans le coin d'un triangle.
Puis les années durant, ils se sont aperçus qu'il y avait 4 coins, alors peut-être était-il caché dans le coin d'un carré.
Mais plus les années passaient, plus le petit intrus se déplaçait dans un autre coin.
Pentagone, Heptagone, Hexagone, Octogone, Décagone…Pentacontagone… Chiliagone… Myriagone !

Mais où était-il caché !!!

Pourtant il était dans un cercle quasi parfait, avec un défaut d'imagination, le triangle ou le carré, c'était là où il devait rester.
Même si la poussière l'avait enseveli, on devait facilement le voir sous la poussière.

Mais dans un cercle aussi parfait ? En volume ???
Maintenu dans un coin du myriagone et sous la poussière !

Les années ont passé…
Le monde n'est jamais fini.

Mettre au défi l'imaginaire...

Dans chaque être humain, il y a une part de Divin.

ens per accidens


L’infini apparaît, puis disparaît, cela clignote, l’œil divin nous fait un clin d’œil.
Si le monde est infini, dans l'infini, il se referme aussi.

Puis il s'ouvre à lui-même.

Whaou !


Philosophie Par kiwaïda at 20:30

16/04/2023

$αїηT ℳαяTїαL

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Photographies © Sonia Marques

La pivoine arrive !

En ce moment c'est la fête du Saint Martial à Limoges, l'apôtre d'Aquitaine (IIIe siècle)
Les ostensions septennales se déroulent en ce moment (tradition médiévale)

Guérison et sauveur : Le Saint Martial, de ses initiales S et M, sur le blason de la ville de Limoges est partout sur les drapeaux en ce moment, signe de la guérison.

Vers 994, il y avait des maladies dans le Limousin, et l’Aquitaine, mortelles : le mal des ardents, ou ergotisme, une épidémie qui se déclenchait à la fin des moissons. C'était une intoxication au pain de seigle contaminé par un champignon parasite, l'ergot du seigle. Elle provoquait une sensation d’atroce brûlure et d'hallucination (d’où l’appellation « ardent », du latin ardere, brûler), des crises de convulsions et des spasmes douloureux, des diarrhées, des paresthésies, des démangeaisons, des maux de tête, des nausées et des vomissements. Les malades avaient des hallucinations, des troubles psychiatriques comme la manie ou la psychose. Les chroniqueurs médiévaux ont décrit en plus le noircissement, la nécrose puis la chute des mains et des pieds chez les personnes atteintes. Les morts se comptaient par centaines. Cette maladie était perçue comme un châtiment de Dieu. À Limoges, les malades, venus implorer la protection divine, s’entassaient dans les églises. Face à l’étendue du drame, l’évêque Hilduin et son frère Geoffroy, abbé de Saint-Martial, décident d’organiser un grand rassemblement autour des reliques de plusieurs saints limousins. Des ambassadeurs sont envoyés dans toute l’Aquitaine pour convier les archevêques de Bordeaux et de Bourges, les évêques de Clermont, du Puy, de Saintes, de Périgueux, d’Angoulême et de Poitiers, à se réunir en concile à Limoges. Le 12 novembre 994, après trois jours de prières et de jeûne, le corps de saint Martial, premier des évêques de Limoges et protecteur de la cité, est levé de son tombeau, placé dans une châsse d’or, et porté en procession depuis la basilique du Sauveur (place de la République actuelle) jusqu’au mont Jovis, à l’extérieur des murailles. Cette colline porte ce nom qui signifie Mont de la joie depuis cette époque. Elle est située, aujourd'hui, en pleine ville de Limoges, dans le quartier Montjovis. La procession est conduite par tous les prélats, les moines de l'abbaye de Saint-Martial, et Guillaume IV duc d’Aquitaine, suivis de nombreux pèlerins. Une foule immense se presse tout au long du parcours, peu à peu rejointe par des groupes de moines chargés de reliques venues de Figeac, Chambon, Salagnac, et de nombreuses autres paroisses. Arrivées sur la colline dominant la ville, les reliques des saints limousins sont offertes à la vénération de la population en détresse. Cette manifestation de masse est la toute première ostension (une appellation qui trouve son origine dans le verbe latin ostendere, qui signifie montrer, ou exposer, et qu’employa pour la première fois Bernard Itier, moine bibliothécaire de l’abbaye Saint-Martial, en 1211). Le 4 décembre, alors que le corps de saint Martial est ramené jusqu’à son tombeau, l’épidémie a cessé de sévir. Les chroniques de l’époque font état de plus de sept mille guérisons.








Blason de la ville de Limoges

DESCRIPTION

De gueules au buste de Saint Martial d'argent, vêtu et diadémé d'or accosté des lettres onciales S à dextre et M à senestre, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or

DEVISE
"Dieu garde la ville et saint Martial la population"




Art Par kiwaïda at 22:58

14/04/2023

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Souvenirs de Blu, l'amoureux. Délicieusement, arrive en fond, une interprétation du Boléro de Ravel. C'est l'oreille musicienne qui l'écrit, c'est tout de même, montrer qu'il apprécie Ravel, sans même que l'on puisse l'entendre, juste l'imaginer, c'est sans la passion de Ravel, mais avec toute la marche, avec une élégance suggestive et précise d'un Sakamoto.

Musique Par kiwaïda at 02:33

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Les plages désertes... J'ai beaucoup écouté cet album : CASA

Les plages désertes... J'ai beaucoup écouté cet album : CASA

Casa est un album studio de 2001 du trio Morelenbaum/Sakamoto, composé du violoncelliste Jaques Morelenbaum, de la chanteuse Paula Morelenbaum et du pianiste Ryuichi Sakamoto. C'est un hommage au musicien et compositeur brésilien Antônio Carlos Jobim, avec la plupart des chansons enregistrées dans sa maison à Rio de Janeiro, en utilisant son piano à queue. Casa a présenté le tout premier enregistrement de la composition de Jobim intitulée "Tema para Ana". L'album est sorti aux États-Unis par Sony Classical.

Ryuichi Sakamoto nous a quitté récemment, j'ai écouté plusieurs de ces albums, lorsque je composais des sons électroniques. Avec mes amis japonais, un jour, j'ai pris le bus, dans Paris, j'étais la seule française du groupe, ils m'ont fait connaître d'autres japonais, nous avions traversé la ville, et je ne sais comment cela s'est produit, certainement nous évoquions mes origines, un japonais journaliste sur le japon, se mit à chanter en portugais, du brésilien de la Bossa Nova, dans le bus, c'était magique et impromptu, personne ne bronchait, mes amis japonais avaient l'habitude et rigolaient, d'un air enfantin, puis tous, un à un, savaient parler le brésilien tout simplement car ils écoutaient de la Bossa Nova, et étaient baignés, au Japon par cette musique. Ils m'ont fait connaître Casa, de Ryuichi Sakamoto, alors que j'écoutais ses plages musicales minimales, j'ignorais sa collaboration sur Carlos Jobim. J'ai passé une très belle journée, car d'un coup, je suis passée du Japon, au Brésil, au Portugal, avec mes amis japonais. Ryuichi Sakamoto a découvert la Bossa Nova lorsqu'il avait 17 ans. Au Japon, il y a eu un "boom" de la Bossa à ce moment. Il a été très marqué par cette culture musicale. En fait, je me souviens que nous parlions de mon île, Seuqramainos, et de son pain de sucre, comme petite image en noir et blanc sur la page d’accueil. Le journaliste m'a fait connaître cet album en m'informant que c'était aussi l'image de l'album, et voulait savoir dans quel imaginaire, je baignais, comme tout se baigne quelque part, comme un pain de sucre répondais-je. Ces amis me demandent de mes nouvelles. Une pincée de sel sur l'île, le sucre a fondu. Tout de cet album me fait revivre les moments, l'époque de sa découverte. Maison.

Musique Par kiwaïda at 02:11

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