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Musique

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21/09/2021

ḱ@❡@♭α﹩


Kagabas par Lion's Drums


En mai 2019, j'ai enregistré un album dans un village de Kogis (Kagabas*), dans la montagne de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie. Les Kagabas sont des peuples autochtones qui se considèrent comme les gardiens de la Terre et sont préoccupés par les tentatives du monde moderne de la détruire. La montagne - en Colombie - est leur maison, c'est littéralement un microcosme, un miroir de la planète dans lequel chaque zone écologique est représentée. Les modes de vie néfastes qui découlent du dogme capitaliste affectent leur environnement et de leur point de vue sur la montagne, ils peuvent voir comment cela met à rude épreuve le reste de la planète. Le chant est une caractéristique de base de la culture Kagabas, il est considéré comme un moyen de se connecter avec l'environnement. Il y a par exemple un chant du singe, du cerf, du serpent, du rire ou même de la mort - chanter est un moyen pour les Kagabas de se sentir en sécurité autour de ces animaux et concepts et de vivre paisiblement parmi eux sans peur et sans avoir besoin de les chasser les éloigner. Comme il n'y a pas d'écriture, la musique et le chant sont un moyen de transmettre la mémoire, la connaissance et la conscience à travers les générations. La catastrophe écologique en cours, l'incertitude des temps actuels et la tentation pour de nombreux jeunes de quitter les montagnes pour la vie des grandes villes rendent cette question de transmission d'autant plus critique. Comme nous avons échangé avant ma visite et pendant que j'étais là-bas, l'enregistrement et le partage de ces chansons était un sujet récurrent et nous avons convenu d'avoir le chant au cœur de ce projet musical. J'ai été accueilli pour passer une semaine au sein de leur communauté pour enregistrer cet album. J'y ai passé la plupart du temps avec la maman du village (les mamans sont des guides spirituels et intellectuels qui gardent la mémoire de la civilisation) et son fils Camilo, avec l'aide de Franz qui travaille avec les Kagabas depuis une quinzaine d'années maintenant comme partie de l'organisation Nativa qu'il dirige. Cet album combine des chansons, des enregistrements de terrain du village et de sa nature environnante, ainsi que des compositions musicales que j'ai faites dans mon studio. Ils ont aimé le résultat et ont approuvé la sortie de cet album. Pleinement conscient de la responsabilité que les Kagabas m'ont confiée, j'ai décidé de sortir moi-même cet album et j'en ferai profiter l'association Nativa pour soutenir son combat pour la replantation des arbres et la récupération des terres. * Largement connus sous le nom de « Kogis », nom qui leur a été donné par « l'homme civilisé », ils s'appellent en fait « Kagaba ».

Ici l'album sur bandcamp :

Par kiwaïda at 02:11

15/09/2021

ℰÐℰℕ's i$ḺѦИÐ

Photographies © Sonia Marques


There was a girl
A very strange enchanted girl
They say she wandered very far
Very far
Over land and sea

A little shy and sad of eye
But very wise was she

And then one day
A magic day she passed my way
And while we spoke of many things
Fools and kings

This she said to me :

"The greatest thing you'll ever learn
Is just to love and be loved in return"

"The greatest thing you'll ever learn
Is just to love and be loved in return"




Par kiwaïda at 19:23

29/07/2021

Mαḓαм℮ ґê♥ε



Capture du clip Madame rêve d'Alain Bashung, paroles d'Alain Grillet, 1991


Enfant j'avais attendu cette chanson, je l'adorais, j'attendais qu'elle passe à la radio, le soir, j'attendais. J'avais installé sur mon radio-cassette, une K7, de celles dont nous étions obligés, au collège, d'y enregistrer des leçons d'Allemand, ma première langue. Nous devions faire acheter à nos parents des K7 vierges, et les parents se refilaient les leçons coûteuses de langue allemande que l'enseignante nous demandait d'avoir et de savoir par cœur. Il faut croire, avec du recul, qu'elle n'était pas capable de nous apprendre sa langue, mais les classes étaient turbulentes et n'aimaient guère cette langue. Le collège avait disposé les meilleurs dans les classes dont les élèves avaient choisi la première langue allemande, en plus du latin et du grec. Mais, dans la mienne, s'était ajouté un élève non prévu un triplant sa classe, venu d'un autre collège, d'une autre ville. Il réussissait à mettre un bazars pas possible dans les cours en influençant d'autres garçons, plus jeunes et désireux de devenir des petits hommes, trop vite. Les cours jugés inutiles pour eux, étaient ceux des langues et les cours de dessins. Le cours de dessin était celui où j'appréciais réaliser quelque chose, mais dans l'impossibilité de le faire en classe, à cause des perturbations multiples et agressives, l'enseignante nous donnait les réalisations à développer chacun, chacune, chez nous. Ainsi, je rendais de très beaux dessins, je prenais le temps, j'installais mes couleurs, mes mélanges, sur ma table et je tentais de ne pas dépasser les limites, je m'appliquais. Je réussissais mieux, comme tous les autres élèves désireux d'apprendre, en travaillant chez moi, quoique, je réussissais mieux, car tout simplement, j'aimais dessiner, une façon de projeter, de conceptualiser des desseins. Et puis, j'étais accompagnée des musiques que j'apprenais à enregistrer. J'avais aussi vu les dessins de mon père à la gouache, l'épopée de son voyage, la mer, les bateaux, surtout avec de l'or, et je voyais ses plans d'architecture qu'il nous avait ramené de son travail, cela se dépliait et cela prenait toute la table, de traits fins bleus et noirs, de formes géométriques. Plus tard, il m'a légué équerres et compas, entre autres, de quoi construire sa vie, la dessiner. Nous étions 40 par classe. Cette enseignante de dessin nous a fait visiter des écoles supérieures d'art à Paris, les quatre écoles d'arts appliqués, la suite a changé ma vie. Elle m'a fait travailler le midi, des cours quasi particuliers, avec deux autres camarades pour passer un concours, celui du Lycée Auguste Renoir, pour le graphisme (maquettiste) ou la céramique... J'avais 15 ans.

Enfant j'avais attendu cette chanson, je l'adorais, j'attendais qu'elle passe à la radio, le soir, j'attendais. J'avais installé sur mon radio cassettes (K7) une cassette de celles dont nous étions obligés, au collège, d'y enregistrer des leçons d'Allemand, ma première langue.
Puis elle était arrivée, j'ai appuyé sur REC, et j'ai enregistré cette chanson en direct qui passait à la radio, Madame Rêve, chantée par Alain Bashung, j'enregistrais par-dessus la leçon d'Allemand, autant écrire que j’effaçais une leçon pour la remplacer à ma guise par un son qui m'émerveillait. J'avais donc une K7 en moins dans mes leçons, mais un champ d'aventures devant moi, qu'il me fallait cultiver, avec plus d'écoute. Je n'avais jamais vu le visage de cet homme, j'adorais la musique, les paroles, mais je n'en comprenais pas du tout le sens, enfin, je l'interprétais autrement, certainement l'imaginaire, le ciel, la capacité d'être ailleurs, de voler, d'être au-dessus de tout. Le sens orgasmique m'échappait, mais qui sait ce qui nous échappe, enfant, adolescent ? On sait, sans savoir. Par un montage sophistiqué, avec le micro rouge en mousse, j'avais enregistré cette chanson en répétition sur toute la K7, première face et deuxième face : recto-verso. Ainsi, le soir, j'écoutais ma chanson préférée sur toute la K7, cela durait plus longtemps. Je devais changer la K7 de face, arrivée au bout, ainsi, je rêvais d'avoir un radio-K7 qui change la face seule. Adieux donc la leçon d'Allemand... On fait avec les moyens du bord, je savais où était l'essentiel, mes notes ont baissé en Allemand, pas parce que j'avais détourné mes K7, qui étaient déjà un détournement ; une mère nous avait appris que c'était interdit de copier les leçons d'Allemand, il fallait les acheter, ce que d'autres mères, sans budget pour cela ne partageaient pas - mais parce que les élèves les plus violents avaient pris d’assaut ce cours et l'enseignante ne pouvait mener à bien son travail, elle n'avait plus aucune autorité, et passait son temps à hurler, je ne connu à cette période de l'Allemand que des mots très forts scandés, comme si elle nous tapait. Le résultat était bien pire, les élèves les plus redoutables, tous français d'ailleurs, ce n'était pas les enfants d'origine étrangère les plus turbulents, se mettaient à l'insulter et à imiter l'Allemand comme les nazis. Parfois, on se demandait de quelle histoire familiale étaient-ils, car cette enseignante toute petite, n'avait au fond, pas d'once de méchanceté. Elle souffrait de ne pas pouvoir partager ses origines, sa langue. mais comment pouvait-elle ? Ce n'était pas elle l'incident. Sans le savoir, elle a quand même interrogé cette langue, à quelques uns-unes, en devenant un mystère, une chose inaccessible, et perceptible qu'à la faculté de discerner le bien du mal. Plus tard, on comprend, plus tard, le discernement. Apprendre n'est jamais immédiat. Enseigner est un sacrifice car les enseignants ne peuvent même pas savoir ce que leur enseignement transforme, et comment il est perçu et finalement compris, des années plus tard. Les leçons donnent le goût, s'y référer, dans les moments plus ardus de la vie, c'est reprendre ce goût, avoir la pépie et continuer le chemin tracé, à sa manière, toujours créative. Elle est partie ailleurs, et heureusement pour elle, un autre collège sans doute. De détournements en détournements, Madame rêve était apparue, comme une évidence, sur la possibilité d'une île. S'isoler de tout, à travers les mots et les sons. J'utilisais déjà un média que j'inventais, pour écouter autrement et me faire mon petit journal, de façon créative, et quelque peu, radicale.
Quand j'écoute cette chanson, c'est un mélange de souvenirs liés au collège, au dessin... au sentiment de se sentir seule et pourtant emplie de désirs, et bénéficier du pouvoir de les imaginer, cette liberté là s’acquière dans des formes de liberté de penser, ce qui est très différent de croire à une liberté qui favorise la destruction de la liberté d'autrui, au profit de son seul égoïsme, sans tenir compte du mal que l'on peut faire à l'autre, en vivant ensemble, en société. La liberté de penser et d'imaginer est bien plus haute, que celle d'écraser les autres, en se croyant libre ainsi (n'est-ce pas là, une preuve de solitude, ne sont pas si solitaires, celles et ceux qui vivent seuls, infiniment à l’œuvre pour autrui) Puis, plus tard, j'ai appris à aimer l'Allemand, grâce à mon voisin, qui m'avait enregistré des K7 VHS d'un film nommé "Les ailes du désir"... Mais aussi, grâce à mes cousines allemandes d'origine portugaises que je voyais au Portugal en été. Plus tard j'ai été sensible et je suis devenue danseuse pour une chorégraphe allemande, mais en commençant par enregistrer en vidéo ses solos et spectacles à Paris, dans les années 90, elle n'avait jamais rencontré de personne qui savait filmer... aussi jeune, et de façon gracieuse. J'ai, à mon tour, emmené d'autres amis, famille, à traverser ce nouveau champ lexical : la danse contemporaine accompagnée toujours de plages sonores différentes.
Aujourd'hui, je pensais à l'enregistrement, mais bien avant : à l'écoute.
Tenter d'apprendre, c'est toujours une re-création.

Par kiwaïda at 12:40

21/07/2021

Ṽ℮ṧρґ☺ ⅾℯłʟ@ ฿ℯα⊥@ ✔εґℊḯᾔℯ

Par kiwaïda at 22:00

01/06/2021

ᓰ ᗯᗩﬡ♈ ﬡᗢ♈ᖺᓰﬡ'

Don't feel shame Talking back, don't feel shame Saying no, saying no, saying no Dressed up, letting go, letting go Dirty mouth, don't feel shame Stepping out of the frame

Par kiwaïda at 01:48

20/04/2021

♭łü℮ м◎☺η

Par kiwaïda at 01:30

08/04/2021

ḓ℮ṧ ηøü♥℮ʟℓ℮﹩ ḓℯ ♏α☂♄їLḓε

Par kiwaïda at 00:59

12/01/2021

฿ℝ€∀Ḳ

Par kiwaïda at 00:00

01/12/2020

Ḏυø Ѻʊґ☺ ℕ℮ℊґ◎

Par kiwaïda at 21:55

13/11/2020

T̶h̶e̶ ̶E̶a̶r̶t̶h̶ ̶a̶n̶d̶ ̶t̶h̶e̶ ̶s̶k̶y̶




Caught between

The Earth and the sky What too long And what too high Fallen free and holding on Nothing there at all Dropped and lifted Gotta breathe Bottom drifting On the way Holding just a few poor words And nothing at all Reaching out To still the sand No light connects The breaking moments Drifting to another shore There's nothing here That I could change at all Nothing at all Forced to be A broken line Let to hold What we could findThen to learn And go again Nothing sorted out High above A single birdIt drifts about The dead volcano Who's to loseAnd who's to find There's nothing here That I could choose at all Choose at all..


(Brian Eno : album "Another day on earth")


Par kiwaïda at 23:04

31/10/2020

IL





Brian Eno

THIS


This chord
This water
This son
This daughter
This day
This time
This land
It's all mine
This Calling Bell
This Forge Bell
This Dark Bell
This The Knife Bell
This calling
This burden
This falling
The world's turning
This What I thought I knew
This What I thought was true
This I understood
This In the deep wood
This Ah there I stood a child so fair
This On a certain square
This Down the dirty stairs
This To see the table set
This With golden chairs
This Ah to follow, follow, follow, follow there
This race
And this world
This feeling
And this girl
This revolver
This fire
This I'll hold it up higher, higher, high

Par kiwaïda at 00:32

26/09/2020

Ḡη@☺üαṧ


Photographie de la chanteuse Yousra Mansour, à la caserne Marceau de Limoges, lors du festival "Les zébrures", 2020
(© Sonia Marques)

« [Les paroles] visent à éveiller la conscience endormie d’individus endoctrinés par des propos racistes et qui considèrent certains humains comme supérieurs aux autres. C’est un appel à rechercher ce qui peut nous unir au lieu d’aller vers tout ce qui nous divise. »

Yousra Mansour

Bab L’Bluz reprend le blues en Afrique du Nord. Le groupe se consacre à transformer la société, à modifier les représentations du monde, de la femme, de l’autre en général. Il rejoint en cela le mouvement de jeunesse marocain nayda - une nouvelle vague d’artistes et de musiciens s’inspirant de l’héritage local, chantant des mots de liberté dans le dialecte marocoarabe de darija. Ancienne et actuelle, funky et rythmique, portée par des paroles en arabe, des voix qui montent en flèche et des grooves lourds, la musique de Bab L’Bluz, semble pulser du cœur du Maghreb.
Le projet

Créé à Marrakech en 2018, par Brice Bottin et Yousra Mansour, Bab L’Bluz est né du rêve de mettre en avant le guembri sur la scène musicale internationale, en confirmant que cet instrument né en Afrique, est à l’origine du Blues. Bab L’Bluz est un hommage aux racines inépuisables de la culture Gnawa, résolument 70’s. Leur musique innovante mêle tradition musicale et rythmes plus actuels (Hassani, Rock, Blues, Gnawa, Funk, Chaa3bi). Bien que la pratique du guembri soit traditionnellement réservé aux maa3lems, maîtres de cérémonie gnaouis, Bab L’Bluz a développé une identité musicale originale. Le groupe est composé de musiciens qui, comme les Gnaouis, ont voyagé tout en instaurant un état d’esprit et un style résolument modernes, ouverts à la musique du monde. Bab L’Bluz s’est également inspiré de la musique Hasanniya ou de la musique maure traditionnelle, présente en Mauritanie et certains pays voisins, notamment dans le sud du Maroc. Il se caractérise notamment par sa poésie connue sous le nom de Tebraa, où les femmes chantent pour leurs amants des poèmes d’amour. Entre Gnawa, Rock, Funk et Blues, Bab L’Bluz réunit ces styles de différents continents, afin de créer un point de rencontre, s’engageant ainsi à chanter pour la paix, l’égalité et l’amour aux quatre coins du monde. Le premier album Nayda ! est sorti en version numérique le 5 juin 2020 et sur CD et vinyle à partir du 10 juillet 2020.

Très belle prestation hier du groupe Bab L'Bluz, passé par Périgueux, demain à Naples, avant à Paris, nous étions chanceux qu'ils soient venus nous voir à Limoges. J'écoutais la musique Gnawa lorsque je dansais, en banlieue Nord de Paris, plusieurs spectacles de danses contemporaines, qui ont participé à ouvrir ma culture musicale déjà bien diversifiée. Le Gnaoua est un style musical du Maroc et les membres d'origine d'Afrique subsaharienne, principalement des descendants d'esclaves, rassemblés dans des confréries musulmanes mystiques dans lesquelles la transe joue un rôle très important. J'écoutais les musique d'Essaouira, mais aussi les compositions d'Ali Farka Touré. Je me suis souvenue de compositions musicales de mariage gnawas que j'avais et l'échappée à travers les déserts, mystiques, que ces sons nous accordaient, masqués tous, comme se protégeant des grains de sable. Nous étions bien sur des chameaux, sous ce chapiteau où le vent d'hiver de la nuit nous ordonnait de bien nous couvrir. La chanteuse Yousra Mansour, d'une douceur infinie, a commencé à jouer de sa guitare en peau de chameau, électrifiée avec ses compagnons, sa voix envoutante et leurs sons extatiques ont réussi à nous faire complètement oublié, où nous étions, et ce pourquoi nous y étions rassemblés, sans vision d'avenir, mais inch'Allah, protégés sous les chants d'amour et d'hommages aux mères et aux femmes. Très beau collier, le bijou, ce n'est pas donné à tous de savoir enseigner les bijoux de l'art, avec une voix sublime.


Par kiwaïda at 13:53

15/09/2020

Par kiwaïda at 21:35

09/09/2020

αṧ ᾔøї⊥℮ṧ

Fotografías © Sónia Marquès

Par kiwaïda at 14:19

28/07/2020

ṧʊмм℮ґ

Par kiwaïda at 00:01

25/07/2020

Ṕ∀✝Å℃ĦѺṲ

Deux Patachou(x) pour le prix d'un <3

Génial !





Par kiwaïda at 12:13

08/07/2020

ℬѺϴḰ Ѻ℉ †♓∃ Ð∀¥

Par kiwaïda at 15:23

ℳ☮ИḲ








J'apprécie l’œuvre et la personnalité de Meredith Monk depuis longtemps, je ne l'ai jamais vue sur scène, mais j'ai écouté, vu, à distance. La nuit, dans le silence, ce sont ces vidéos que je regarde. Je n'ai pas la télévision, ne l'ai jamais eu d'ailleurs, ce qui m'a emmené vers des horizons filmiques, de danses nocturnes et de sons inoubliables, à l'écoute enveloppée dans mon imaginaire, des paysages traversés, que je découvrais, seule, sans aucun référent, ni enseignement, à tâtons, j'ai vu cette petite dame, capable de tant de choses, ses voix, sa liberté de ton. Je ne sais pourquoi j'avais fixé une image d'elle assez jeune avec des tresses, car certainement, lorsque je l'ai découverte, je me faisais des nattes, patiemment, dans mon Île-de-France (qui entoure la capitale du pays), lorsque je dansais, et je m'étais dit, non seulement elle se fait des nattes comme moi, mais en plus, elle défriche des territoires qui ne seront jamais "possédés", par personne, les léguant à tous. J'étais oiseau, mince et joyeux. Mais aujourd'hui, je vois des images d'elle, elle a vieilli, comme nous tous, elle a changé, ce n'est plus la jeune femme aux nattes, c'est une vieille femme qui continue d'apprendre aux autres à trouver leurs voix. Alors, sans doute, ai-je vieilli aussi. Elle est née en 1942, elle a 77 ans ! Je ne sais pas pourquoi, j'ai gardé une image d'elle, une idée même qu'elle avait à peine une trentaine d'années, certainement à l'âge où je la découvrais, j'en avais une vingtaine. C'est resté fixé, alors que sa voix a continué à évoluer. Je m'identifie toujours aux vieux et aux enfants, le grand écart... Compositrice, chanteuse, réalisatrice, scénariste, actrice, danseuse et chorégraphe américaine, à quoi bon s'enliser dans une discipline, quand on peut virevolter, c'est ce que j'aime chez les artistes américaines. Quand on vient de la banlieue de Paris, tous les artistes auxquels on aspire, sont américains, car il y a une espèce de dynamique qui traverse des disciplines et parce que l'on se fait soi-même. Lorsque l'on étudie à Paris, on apprend surtout à caser les choses, et parfois se caser dans un petit coin, afin de ne pas faire d'ombre aux laborieux, sinon on vous coupe la tête si elle dépasse. Et puis, quand on voyage un peu, quand on parcourt des régions, des pays, on retrouve ce qui était ancré au tout début, virevolter, se laisser aller aux inspirations diverses rencontrées sur le chemin des déplacements. Le confinement nous a peut-être redonné l'envie d'avoir envie d'aller plus loin, de se reconnecter à la création, en voyageant. Monk superbe !

Par kiwaïda at 04:01

29/06/2020

ṧυღμ℮ґ

Par kiwaïda at 02:41

01/06/2020

฿ḯßεℓ◎⊥ṧ

Par kiwaïda at 02:27

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